Item 102 : Pathologie infectieuse chez les migrants

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Transcription:

Item 102 : Pathologie infectieuse chez les migrants Date de création du document 2008-2009

Table des matières * Introduction... 1 1 Diagnostiquer les pathologies infectieuses fréquentes dans les populations de migrants...1 1. 1 Diagnostic positif... 1 1. 2 Diagnostic étiologique... 1 1. 3 Prise en charge pratique... 1 2 Conseils d'hygiène et de prévention adaptés aux conditions de vie des migrants...2 ENC : OBJECTIFS Diagnostiquer les pathologies infectieuses fréquentes dans les populations de migrants. Donner des conseils d'hygiène et de prévention adaptés aux conditions de vie des migrants.

INTRODUCTION - Les migrants sont des personnes venues d autres pays ou territoires, qui séjournent, vivent, travaillent sur le territoire métropolitain français. - Origines géographiques très variées (Europe, Afrique, Asie, DOM-TOM). - Différents statuts (travailleurs en situation régulière, clandestins, réfugiés politiques, étudiants, enfants adoptés, immigration familiale). - Deux types de pathologie infectieuse : o Pathologie d importation, contractée dans le pays d origine Groupes à risque : travailleurs migrants et leur famille (femme, enfants) primo-arrivants ; personnes retournant régulièrement dans leur pays d origine ; réfugiés, clandestins. o Pathologie d acquisition en métropole : maladies favorisées par : conditions de logement, d alimentation, de travail, pauvreté, précarité, promiscuité, hémoglobinopathies. Enquête étiologique parfois difficile du fait de difficultés linguistiques ou du statut du migrant (clandestin).

I DIAGNOSTIQUER LES PATHOLOGIES INFECTIEUSES FRÉQUENTES DANS LES POPULATIONS DE MIGRANTS I.1 DIAGNOSTIC POSITIF 1.1.1.1 Arguments épidémiologiques : - Pays d origine. - Date d arrivée en métropole, retours dans le pays. - Conditions de vie. - Terrain (statut vaccinal, hémoglobinopathie) - Contage (tuberculose) - Vaccinations. 1.1.1.2 Arguments cliniques 1.1.1.2.1 Signes généraux : fièvre, altération de l état général, perte de poids. 1.1.1.2.2 Signes fonctionnels : - pulmonaires (toux, dyspnée, hémoptysie) ; - cutanéomuqueux (prurit) ; - digestifs (diarrhées, douleurs abdominales) ; - neurologiques (céphalées). 1.1.1.2.3 Signes physiques d orientation : - syndrome pulmonaire ou pleural ; - lésion cutanée, ictère, oedème ; - hépato ou splénomégalie ; - syndrome méningé, neuropathie périphérique. 1.1.1.3 Examens complémentaires - orientés par les arguments cliniques ; - certains doivent être envisagés de première intention : o hémogramme à la recherche d une hyperéosinophilie ; o C-Protéine Réactive o frottis sanguin à la recherche de plasmodium en cas de fièvre, si origine géographique compatible ;

o coprocultures, examen parasitologique des selles ; o sérologies (Virus de l'immunodéficience humaine, Virus de l'hépatite B, Virus de l'hépatite C) ; o radiographie du thorax o Intradermoréaction et recherche de Bacille de Koch I.2 DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE 1.2.2.1 Maladies infectieuses importées 1.2.2.1.1 Parasitoses 1.2.2.1.1.1 Paludisme. (Cf. Item 99) : - A évoquer systématiquement devant toute fièvre au retour d un séjour en zone d endémie 1.2.2.1.1.2 Parasitoses intestinales (Cf. Item 100) : - Protozooses : amibiase et lambliase. - Hélminthiases (cf. glossaire) : o toutes responsables d hyperéosinophilie sanguine parfois fluctuante ; o ascaridiose ; o ankylostomose (anémie) ; o strongyloïdose : fréquente chez les Antillais. Risque d anguillulose maligne si corticothérapie générale ; o taeniasis : neurocysticercose à évoquer systématiquement devant une comitialité chez un migrant venant de Madagascar ou de La Réunion. 1.2.2.1.1.3 Filarioses : - Filarioses (cf. glossaire) lymphatiques : o répartition géographique large (Asie, Afrique, Amérique intertropicale) ; o le plus souvent : hyperéosinophilie ; o aspects cliniques : lymphangites aiguë précoces, manifestations chroniques lymphatiques ; o diagnostic : microfilarémie selon périodicité diurne ou nocturne. - Loase (cf. glossaire) : o répartition géographique limitée (Afrique Centrale) ; o asymptomatique, hyperéosinophilie ;

o diagnostic : microfilarémie, - Dracunculose et onchocercose rarement observées. 1.2.2.1.1.4 Bilharzioses : - Bilharziose (cf. glossaire) urinaire à Schistosoma haematobium : o manifestations urologiques : hématurie macroscopique, infections urinaires, hydronéphrose ; o hyperéosinophilie ; o diagnostic : repose sur la mise en évidence d oeufs de S. haematobium dans les urines et/ou à la biopsie de la muqueuse rectale, et sur la sérologie. - Bilharziose intestinale à S. mansoni souvent diagnostiquée à l examen parasitologique des selles, plus rarement devant des complications hépato-spléniques. (Recommandation : Haute Autorité de Santé. ALD n 4 - Bilharziose compliquée [en ligne]. Octobre 2007.) 1.2.2.1.1.5 Distomatoses (cf. glossaire) (parasitologie des selles, éosinophilie, échographie abdominale), hydatidose (éosinophilie, échographie) 1.2.2.1.1.6 Leishmanioses (cf. glossaire) : - Cutanées, évoquées devant des lésions chroniques chez un sujet venant d Afrique, ou cutanéomuqueuses d Amérique du Sud (Guyane française) : examen direct. - Viscérales (Kala-azar), plus rares : leucothrombopénie, myélogramme, sérologie. 1.2.2.1.1.7 Trypanosomoses africaines, maladie de Chagas (cf. glossaire) : frottis sanguin et médullaire, sérologie : 1.2.2.1.1.8 Gale (cf. glossaire), avec le risque de contamination en milieu scolaire prélèvement local (Cf. Item 79) 1.2.2.1.2 Mycoses - Essentiellement dermatophyties (cf. glossaire) des phanères et de la peau glabre. - Parmi les mycoses profondes, les histoplasmoses africaines et américaines peuvent s observer.

1.2.2.1.3 Infections bactériennes 1.2.2.1.3.1 Tuberculose (Cf. Item 106) : - Endémique dans la plupart des pays en développement. - Son évolution peut s accélérer après l arrivée en France, en particulier chez les migrants clandestins (Recommandation : Conseil Supérieur d'hygiène Publique de France. Avis 30 septembre 2005 relatif aux recommandations relatives à la lutte antituberculeuse chez les migrants en France [en ligne].) 1.2.2.1.3.2 Lèpre : - Le plus souvent dans sa forme tuberculoïde, non contagieuse. 1.2.2.1.3.3 Tréponématoses (cf. glossaire) endémiques (pian, béjel) : - Chez les migrants d Afrique noire. - Responsables de réactions sérologiques tréponémiques positives. 1.2.2.1.3.4 Entérites bactériennes : - Dues à Salmonella, Shigella surtout, yersinioses et Campylobacter chez les enfants. - Liées au péril fécal. 1.2.2.1.4 Infections virales 1.2.2.1.4.1 Infection par le VIH (Cf. Item 85) : - Prévalence élevée dans certains pays. - A rechercher systématiquement en présence d une tuberculose, de certaines infections opportunistes (histoplasmose à H. capsulatum en Amérique latine, pénicilliose en Asie). 1.2.2.1.4.2 Infection par le virus Human T cell leukemia/lymphoma virus type 1 : - Chez les migrants venus de zone d endémie (Antilles). - Responsable de complications tardives, neurologiques ou hématologiques malignes. 1.2.2.1.4.3 Infection par le virus de l hépatite B, et le virus VHC (Cf. Item 83)

1.2.2.2 Maladies infectieuses acquises - Infections bactériennes et virales respiratoires (hautes et basses) et intestinales. - Tuberculose. - Les infections pneumococciques peuvent être graves chez le drépanocytaire. I.3 PRISE EN CHARGE PRATIQUE En dehors des soins délivrés par des associations caritatives type Médecins du monde, la prise en charge des migrants comme celle des autres patients doit justifier d un accès aux droits. Les travailleurs sociaux ont un rôle majeur dans la prise en charge et son succès.

II CONSEILS D'HYGIÈNE ET DE PRÉVENTION ADAPTÉS AUX CONDITIONS DE VIE DES MIGRANTS 2.1. Dépistage et traitement précoces 2.2. Mesures préventives en cas de retour au pays 2.2.1 Vaccinations : - Mise à jour du calendrier vaccinal. - Vaccinations spécifiques selon le lieu du séjour. 2.2.2. Prophylaxie anti-palustre 2.2.3. Hygiène corporelle et générale : - Lavage fréquent des mains. 2.2.4 Conseils nutritionnels : - Consommation d eau minérale embouteillée ou filtrée bouillie ou désinfectée par le chlore. - Expliquer aux parents la conduite à tenir en cas de diarrhée. 2.2.5 Nécessité de consultation médicale lors de symptômes au retour (fièvre surtout) Le suivi de ces mesures est lié aux conditions socio-économiques du migrant (coût des vaccins et des chimioprophylaxies).

III ANNEXES GLOSSAIRE Bilharziose : Seconde endémie parasitaire mondiale après le paludisme, la bilharziose ou schistosomiase est une maladie chronique et débilitante dont la prévalence atteint les 180 millions d'individus [1]. Le parasite responsable, Schistosoma haematobium, a été identifié en 1851 par le parasitologiste allemand Théodore Bilharz, d'où le nom de la maladie.cette parasitose, retrouvée en zones tropicales et subtropicales en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, est responsable d'environ 280?000 décès chaque année[1]. La morbidité observée chez les populations humaines infectées est essentiellement liée à l'étonnante fécondité du parasite femelle dont les oeufs, pondus par centaine chaque jour, sont piégés dans de nombreuses muqueuses et tissus, ce qui est à l'origine de la pathologie. dermatophyties : Les dermatophytoses (ou dermatophytie ou dermatomycose) sont des infections de la peau ou des phanères dues à des champignons microscopiques filamenteux : les dermatophytes. Ils appartiennent à 3 genres, Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton.Ces champignons sont kératinophiles, ils ont une prédilection pour la kératine de la couche cornée de la peau, des poils, des cheveux et des ongles chez l'être humain, de la peau, des poils et des griffes chez l'animal. Ils sont responsables d'infections cutanées superficielles de la peau et des phanères mais respectent toujours les muqueuses. Les dermatophytes sont toujours pathogènes, absents de la flore commensale permanente ou transitoire de la peau. Distomatoses : Les distomatoses sont des parasitoses humaines provoquées par des douves ou distomes, vers plats parasites trématodes. Ce sont des anthropozoonoses, communes à l'homme et à certains animaux. L'atteinte humaine étant accidentelle et occasionnelle. On distingue selon l'organe infecté, les distomatoses hépatobiliaires, intestinales et pulmonaires. Filarioses : Les filarioses sont des helminthiases, maladies parasitaires dues à des nématodes parasites appelés filaires. Les filaires sont vivipares, elles pondent des larves appelées microfilaires.la transmission s'effectue par un insecte vecteur à l'exception de la dracunculose, voie buccale. Gale : La gale ou mal de Sainte-Marie est une affection contagieuse de la peau, déterminée par la femelle d'un acarien microscopique (Sarcoptes scabiei), spécifique de l'homme, qui creuse dans l'épiderme des galeries (sillons) où elle dépose ses oeufs, provoquant de vives démangeaisons nocturnes. Cet acarien avait été décrit

dès 1687 par Bonomo et Cestoni qui en avaient fait d'emblée le responsable des lésions de la peau. Mais cette importante découverte passa inaperçue et l'on persista jusqu'au XIXe siècle à faire de la gale une maladie humorale. Le rôle du sarcopte sera définitivement confirmé par Renucci (1834). Selon le type de transmission, on distingue la gale dite humaine, caractérisée par une contamination à partir d'une autre personne, de la gale non-humaine, caractérisée par une contamination à partir d'un animal (chien, chat, cheval, oiseau) ou d'un végétal (arbuste, blé). Les acariens responsables de gales chez les animaux n'évoluent pas chez l'homme. Ne pas confondre avec la galle, qui est une maladie des végétaux. Il existe une maladie professionnelle appelée gale du ciment qui touche les ouvriers qui manipulent le ciment. Hélminthiases : Une helminthiase est une terme désignant les maladies parasitaires, causées par des vers parasites intestinaux, les helminthes. Ces vers constituent un important problème de santé publique dans les pays en voie de développement puisque plus deux milliards de personnes en sont infectées [1]. L'eau souillée est le principal réservoir de ces parasites.on distingue les plathelminthes ou vers plats et les némathelminthes ou vers ronds. Leishmanioses : Les leishmanioses sont des affections cutanées ou viscérales dues à des protozoaires flagellés appartenant au genre Leishmania de la famille des Trypanosomidae et transmises par la piqûre de certaines espèces de phlébotomes, comprenant les mouches du genre Lutzomyia dans le Nouveau monde et Phlebotomus dans l'ancien monde. Loase : La filariose à loa Loa (également appelée loase et ver africain de l'oeil ) est une maladie de la peau et de l'oeil provoquée par un ver, nématode la filaire loa loa. Filaire dans un tissu conjonctif de l'oeil. Les humains contractent cette maladie à la suite de la morsure d'un taon, également connue sous le nom de «mouche à mangue». Certaines mouches sont également un vecteur de loa Loa. La maladie peut provoquer un gonflement rouge prurigineux sous cutané appelé «oedème de Calabar». La maladie est traitée par un anthelmintique (diethylcarbamazine). maladie de Chagas : La trypanosomiase américaine (brésilienne) ou maladie de Chagas est une forme de trypanosomiase (comme la maladie du sommeil), une maladie parasitaire qui sévit dans les régions tropicales d'amérique du Sud et centrale. Elle est provoquée par Trypanosoma cruzi, un trypanosome qui est transmis par des punaises hématophages des genres Triatoma et Rhodnius (famille des réduvidés, telles la vinchuca (Triatoma infestans, Triatoma protracta et Rhodnius prolixus). Selon l'oms près de 13 000 personnes meurent du mal de Chagas et 300 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Elle porte le nom d'un médecin brésilien, Carlos Chagas, qui en 1909 décrivit la maladie pour la première fois.

Tréponématoses : La tréponématose ou tréponémose est un terme désignant un ensemble de maladies provoquées par les tréponèmes, genre de bactéries appartenant à la famille des spirochètes. On distingue, selon l'agent pathogène, différents types de tréponématoses :- La syphilis vénérienne, causée par treponema pallidum pallidum ou «tréponème pâle», maladie vénérienne entraînant un chancre au point d'inoculation et des lésions cutanées.- La syphilis endémique non vénérienne ou «bejel», causée par Treponema pallidum endemicum, limitée aux régions désertiques.- Le pian, causé par treponema pallidum pertenue, entraînant des lésions cutanées.- La pinta ou «mal del pinto» ou «caraté», causée par treponema pallidum carateum, touchant les enfants en Amérique central et du sud, caractérisée par des lésions cutanées. BIBLIOGRAPHIE Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales : PILLY E. Maladies infectieuses et tropicales [texte imprimé]. 21e édition 2008. Paris : Vivactis Plus. DL 2007. Chapitre 123. RECOMMANDATION Conseil Supérieur d'hygiène Publique de France. Avis 30 septembre 2005 relatif aux recommandations relatives à la lutte antituberculeuse chez les migrants en France [en ligne]. : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/cs231.htm Haute Autorité de Santé. ALD n 4 - Bilharziose compliquée [en ligne]. Octobre 2007. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_609559/ald-n4-bilharziose ABRÉVIATIONS BK : Bacille de Koch CRP : C-Protéine Réactive HTLV1 : Human T cell leukemia/lymphoma virus type 1 IDR : Intradermoréaction VHB : Virus de l'hépatite B VHC : Virus de l'hépatite C VIH : Virus de l'immunodéficience humaine