GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE BISSAU



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Transcription:

Nouveau partenariat pour le développement de l Afrique (NEPAD) Programme détaillé pour le développement de l agriculture africaine (PDDAA) Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture Division du Centre d investissement GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE BISSAU APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD PDDAA TCP/GBS/2907 (I) (NEPAD Ref. 05/30 F) Volume IV de IV PROFIL DE PROJET D INVESTISSEMENT BANCABLE Unités de transformation, conservation et emballage de noix de cajou, fruits et légumes Mai 2006

GUINÉE BISSAU: Appui à la mise en œuvre du NEPAD PDDAA Volume I: Programme national d investissement à moyen terme (PNIMT) Profils de projets d investissement bancables (PPIB) Volume II: Aménagement hydro agricole dans la vallée du fleuve Géba Volume III: Amélioration des conditions de gestion et exploitation des ressources halieutiques en Guinée Bissau Volume IV: Unités de transformation, conservation et emballage de noix de cajou, fruits et légumes

PROFIL DE PROJET D INVESTISSEMENT BANCABLE DU NEPAD PDDAA Pays: Guinée Bissau Secteur d activité: Fruiticulture horticulture Titre du projet proposé: Unités de transformation, conservation et emballage de noix de cajou, fruits et légumes Zone du projet: Toutes les zones agricoles du pays Durée du projet: 5 ans Coût total estimé: 15 millions de dollars EU Financement envisagé: Source Millions de $EU % du total Gouvernement 1,4 9 Institution(s) de financement 9,0 60 Bénéficiaires 1,9 13 Secteur privé 2,7 18 Total 15,0 100

GUINÉE BISSAU Profil de projet d investissement bancable du NEPAD PDDAA «Unités de transformation, conservation et emballage de noix de cajou, fruits et légumes» Table des matières Equivalence monétaire... iii Abréviations... iii I. CONTEXTE DU PROJET...1 A. Origine du projet...1 B. Généralités...1 II. ZONE DU PROJET...4 A. Conditions agro climatiques...4 B. Agriculture et population (exploitant)...5 C. Bénéficiaires...5 III. JUSTIFICATION...6 IV. OBJECTIFS DU PROJET...6 V. DESCRIPTION DU PROJET...7 Composante 1: Installation d unités semi industrielles de transformation et de conservation des fruits et légumes...7 (i) Création de 12 unités de décorticage de noix de cajou de capacité moyenne (type semi industriel, de 1 000 tonnes chacune)...7 (ii) Création d une unité de transformation et conservation de fruits et légumes, avec une capacité de conditionnement (chambre froide) de 120 tonnes...8 (iii) Equipement et approvisionnement en matériel d emballage...8 Composante 2: Mesures d appui dans la gestion environnementale et sociale...8 (i) Formation (en techniques de production, transformation et conservation, gestion et comptabilité)...8 (ii) Recherche appliquée dans divers domaines...9 (iii) Assistance technique, information et conseils...10 (iv) Crédit (accès et facilité)...10 (v) Marchés (information, études et contacts)...11 (vi) Infrastructures rurales (pistes, magasins de stockage, plateforme de séchage, chambres froides, laboratoires de contrôle de qualité)...11 Composante 3: Coordination et gestion du projet...12 VI. COÛTS INDICATIFS...12 VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES...13 VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS...14

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE... 15 X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE... 16 XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES... 16 XII. RISQUES POTENTIELS... 17 XIII. OBSERVATIONS SUR LES CRITÈRES DE RÉDUCTION DES COÛTS INITIAUX... 18 ii

Equivalence monétaire Unité monétaire = franc CFA (FCFA) 1 $EU = 535 FCFA (mars 2004) AGRI BISSAU ANAG CCIA CILSS CNP CTN FAO FUNDEI GAPLA GETA BISSAU INITA INPA KR2 MADR NEPAD ONG PDDAA PFRT PIB PNIMT PRDSP PROCELOS SICAJU TIPS UEMOA UGP USAID Abréviations Entreprise agricole de la Guinée Bissau Association nationale d agriculteurs guinéens Chambre de commerce, industrie et agriculture Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel Comité national de pilotage Coordonnateur technique national Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture Fondation guinéenne pour le développement des entreprises industrielles Cabinet de planification agricole Bureau d études économiques de transactions africaines Institut national de recherche des technologies appliquées Institut national de recherche agricole Kennedy Round 2 (Japon) Ministère de l agriculture et du développement rural Nouveau partenariat pour le développement de l Afrique Organisation non gouvernementale Programme détaillé pour le développement de l agriculture africaine Projet fruiticole et rizicole de Tombali Produit intérieur brut Programme national d investissement à moyen terme Projet de réhabilitation et développement du secteur privé Projet régional des produits agricoles locaux Société industrielle de cajou Trading Investment Program Support Union économique et monétaire ouest africaine Unité de gestion du projet Agence internationale de développement des Etats Unis iii

I. CONTEXTE DU PROJET A. Origine du projet I.1. Cette idée de projet est une proposition émanant de l équipe technique nationale ayant participé à l atelier de validation du PNIMT, en coopération avec les autorités gouvernementales concernées. Une idée très préliminaire de projet destiné au secteur privé, dans le cadre du décorticage de la noix de cajou, avait été proposée. I.2. Pour ce qui concerne le conditionnement et la conservation des fruits et légumes, il existe en Guinée Bissau une certaine tradition basée sur des connaissances très rudimentaires. Très peu d initiatives ont été menées par l Etat dans le domaine de la transformation et de la conservation des fruits et légumes. L unité industrielle de transformation de fruits, connue comme «Fábrica Titina Silá», située à Bolama, a fonctionné entre la fin des années 70 et le début des années 80. Pour les produits maraîchers, l unité «Fábrica de Co», située dans le secteur de Bula, est l une initiative de l association des horticultrices de cette zone, qui faisait surtout de la pâte de tomate; et qui ne fonctionne plus actuellement en raison des problèmes d approvisionnement en matériel d emballage. I.3. Quelques projets ont eu, dans le passé, des composantes souvent peu développées sur la transformation: le PFRT à Tombali, le projet de rénovation des palmeraies dans la région nord, le FUNDEI (Fondation guinéenne pour le développement des entreprises industrielles) et le KR2 (matériels). I.4. Concernant le cajou, à l heure actuelle, la capacité installée de décorticage de la noix est de 23 unités, avec un total de 165 machines et une production estimée à 2 475 kg d amandes par jour, ce qui représente environ 15 kg d amandes par machine et par jour. Si on avait la possibilité de décortiquer localement toute la quantité de noix produite et exportée, on aurait une production potentielle d amandes d environ 20 000 tonnes par an. En effet, le décorticage local des noix pour l exportation d amandes (en utilisant un procédé semi industriel) est une activité qui permettrait d augmenter dans de très grandes proportions la valeur ajoutée dégagée par la filière, évaluée en 1996, à 25,5 milliards de FCFA (soit 51 millions de $EU, 19% du PIB). I.5. C est dans le cadre des initiatives déjà avancées, des potentialités existantes dans les sous secteurs et de l esprit du PDDAA qui vise à restaurer la croissance de la production agricole, qu a été identifié le projet bancable de valorisation des fruits et légumes. B. Généralités I.6. L agriculture est la base de l économie nationale. Elle contribue pour 50% au PIB et pour 95% aux exportations, la noix de cajou étant pratiquement le seul produit agricole exporté. Le secteur emploie environ 85% de la population active, les femmes représentent 49% de la population active rurale, et contribuent pour plus de 55% au travail agricole. I.7. L agriculture bissau guinéenne est dominée par deux cultures: le riz et l anacardier. Le pays a une tradition rizicole très ancienne. Le riz est surtout produit dans les zones de mangrove, après un long travail d aménagement (plusieurs années de préparation), et selon des techniques culturales traditionnelles complexes mais bien adaptées. Il faut retenir que dans les différents systèmes de production rizicole, l aménagement et la culture, sont très exigeants en quantité de travail. Le riz fourni 62% de la production céréalière nationale; 75% de la consommation actuelle en céréales, ce qui équivaut à 130 000 tonnes/an soit 130 kg/personne/an (consommation per capita). 1

I.8. La consommation de riz par habitant et par an (130 kg, soit les trois quarts de la consommation céréalière globale moyenne, par personne et par an, estimée à 160 kg) est parmi les plus élevées du monde. I.9. Malgré les conditions agro écologiques favorables à l essor d une agriculture à bon potentiel, la production céréalière nationale, toutes céréales confondues, ne suffit pas à couvrir les besoins du pays. En 1996, elle était de 170 000 tonnes pour une production nette de 125 000 tonnes de riz. Le déficit vivrier, 45 000 tonnes environ, est comblé par les importations de riz, dont la valeur se situe actuellement autour de 15 millions de $EU par an. Les achats de riz sont financés par les exportations de noix de cajou, dont la valeur peut être estimée, quant à elle, à 20 millions de $EU, ce qui correspond à environ 80% de la valeur totale des exportations. I.10. Ainsi, la tendance de la production actuelle pratiquée par les petits paysans, estimée à 77 000 tonnes, la consommation du riz per capita est de 130 kg/an soit 130 000 tonnes/an nécessaire pour nourrir la population actuelle du pays (1,25 million d habitants). Par conséquent, le besoin non satisfait, c est à dire le déficit est estimé à 60 000 tonnes/an. I.11. Les filières. Le développement de l anacardier est récent. Les exportations de noix de cajou ont commencé en 1978 avec 200 tonnes. Elles s élevaient à 29 000 tonnes en 1995, à environ 38 600 tonnes en 1996, puis 57 900 tonnes en 1997. Elles ont diminué en 1998 à 33 800 tonnes, du fait du conflit armé, et augmenté à nouveau jusqu à atteindre 80 000 tonnes en 2003. I.12. Les superficies consacrées à l anacardier ont augmenté au cours des dernières années au rythme de 20% par an. En 1995, les «ponteiros 1» possédaient 15% de l anacardier (15 000 ha), et les agriculteurs traditionnels 85% (88 000 ha). Les vergers des ponteiros sont vieillissants et ceux des agriculteurs traditionnels ont un âge moyen inférieur à ceux des ponteiros. I.13. La production de noix constitue l objectif premier du producteur d anacardier. Mais, l utilisation de la pomme pour la consommation en nature et surtout pour la fabrication de jus, de vin et d eau de vie, joue un rôle déterminant au plan économique et social. Le pays vit, tous les ans, entre les mois de mars et de juin, au rythme de l anacarde. L anacardier se trouve aujourd hui partout dans le pays et sa distribution dépend de la zone géographique. I.14. A côté de l anacardier, il existe un potentiel naturel pour la production d autres fruits destinés à l exportation, en particulier les mangues, les agrumes, les bananes, les papayes, les ananas, les noix de cola et les goyaves. I.15. Selon le TIPS, le volume de production des fruits a connu une croissance soutenue au cours des dernières années, passant de 143 000 tonnes en 1991 à 204 000 tonnes en 1995. Dans le cas des mangues, le volume est passé d un niveau moyen de 65 000 tonnes sur la période 1991 1994 à plus de 74 000 en 1995. La filière présente un bon potentiel de développement en raison de facteurs favorables tels que le climat, les caractéristiques des sols, la croissance de la consommation sur le marché national et les opportunités d exportation vers les marchés européen et sous régional. On estime, par exemple, le nombre de manguiers (4 à 5 000 ha de manguiers) produisant des variétés locales à plus de 400 000 arbres, ayant une capacité annuelle de production de l ordre de 16 600 tonnes. A l aide de techniques de greffage, ces arbres pourraient donner des variétés de mangue recherchées sur les marchés d exportation. En cumulant les petites parcelles et les plantations, il y a actuellement près de 1 Les «ponteiros» sont généralement les exploitants agricoles modernes, disposant de concessions foncières importantes. 2

500 ha de manguiers greffés plantés pour l exportation et actuellement 50% de ces surfaces sont productives. I.16. Les cultures maraîchères sont pratiquées par les femmes dans toutes les régions du pays, sur une superficie estimée à 665 ha en 1999/2000, exploitée par quelque 33 000 productrices. La production nationale de produits maraîchers serait actuellement de l ordre de 40 000 tonnes/an. I.17. Atouts et contraintes. Les potentialités pour les fruits et légumes sont les suivantes: les conditions édapho climatiques favorables, la disponibilité en terres, la disponibilité en eau, la disponibilité en matières premières, l existence de ressources humaines (techniciens et opérateurs avec des connaissances et de l expérience dans ces domaines), l intérêt des producteurs pour l introduction de nouvelles variétés adaptées (de mangues et d agrumes), l existence de technologies appropriées et simples, de fabrication locale et de manutention facile, l existence de marchés sous régional et international et d une monnaie stable. I.18. Dans le cas de la noix de cajou, les potentialités sont: produit dont la culture est bien adaptée aux conditions climatiques du pays, facile à réaliser et très répandue dans tout le pays; les amandes sont de bonne qualité, étant donné la façon biologique et naturelle de production; le rendement en amande est supérieur à celui des autres régions du monde; il y a la possibilité d augmentation de sa valeur ajoutée; la culture est de cueillette donc demande peu d investissement, avec peu d exigence en main d œuvre (saisonnière). I.19. Les contraintes des filières sont les suivantes: l insuffisance et le coût élevé du courant électrique pour la transformation; le code d investissement n est pas favorable et devrait être actualisé; l inexistence de zones industrielles présentant des conditions favorables aux opérations de traitement; le coût élevé des télécommunications en ce qui concerne la commercialisation vers l exportation; la méconnaissance des mécanismes d accès aux fonds d investissement existants dans le cadre de l aide à l investissement/exportation; l inexistence de banques susceptibles d accorder des crédits de campagne; la faible organisation des intervenants dans les filières; les mauvaises pistes rurales; des infrastructures portuaires inadéquates; la main d œuvre qualifiée insuffisante; l inexistence de moyens d emballages adaptés à l exportation, et des problèmes de moyens de transport; l inefficacité des mécanismes juridiques; l environnement institutionnel défavorable du fait de l instabilité politique; la non application de la loi foncière; la faible coordination des actions entre les différents intervenants dans le monde rural; l application de techniques culturales souvent rudimentaires; les amandes ne sont pas triées et sont défectueuses; et enfin, l inexistence de contrôle de qualité. I.20. Expérience en cours. Au niveau du Ministère de l agriculture et du développement rural, le Centre horto fruiticole de Québo, financé par la coopération portugaise, se charge de la recherche dans le domaine de la production des fruits et légumes. Il existe aussi au niveau national l INITA (Institut national de recherche des technologies appliquées) qui, avec ses propres moyens, a rassemblé les données sur les technologies qui pourraient permettre la transformation des produits agricoles. I.21. En ce qui concerne la noix de cajou, le TIPS et l USAID ont encouragé, depuis plusieurs années, le développement d une industrie artisanale de décorticage des noix de cajou pour la production d amandes destinées à l exportation et un projet pilote a été installé à cet effet à Quinhamel et a bénéficié de l appui d un Centre de formation de décorticage des noix de cajou, installé et opérationnel depuis 1994. I.22. A l heure actuelle, FUNDEI est entrain de créer un centre de promotion de la noix de cajou avec l appui d une ONG américaine, Leader International. Egalement, Enterprise Works appuie les unités de transformation de noix de cajou. GETA BISSAU, AGRI BISSAU et B&B sont des 3

entreprises privées qui ont eu des initiatives de décorticage de noix, avec la première unité industrielle mais non performante et les deux autres avec des unités semi industrielles, de taille moyenne. I.23. Pour la transformation conservation des fruits et légumes, on doit citer les expériences du PROCELOS (Projet régional des produits agricoles locaux), projet dépendant du CILSS (Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel), avec une source importante mais insuffisamment utilisée d informations sur les expériences menées dans les autres pays du CILSS. Une dynamisation en Guinée Bissau de ce projet serait utile au développement de la transformation. I.24. Les ONG ont occupé l espace laissé vide du fait du désengagement des services de l Etat qui restent, malgré tout, très fragiles du fait de l insuffisance chronique de moyens financiers et logistiques, ainsi que de leur difficulté à recruter des spécialistes bien formés. Certaines de ces ONG interviennent dans le domaine de la micro finance, en aidant à créer localement des caisses d épargne et de crédit et en organisant sur leurs fonds propres des systèmes de crédit de courte durée. I.25. Ces dernières années, une grande quantité d associations de base et groupements villageois ont surgi un peu partout dans le pays; certaines de ces associations sont néanmoins bien organisées et constituent d ores et déjà des partenaires durables et efficaces pour la mise en œuvre d actions de développement. Il sera nécessaire de leur apporter des appuis supplémentaires, en particulier en formation des dirigeants et des animateurs. II. ZONE DU PROJET II.1. Le projet proposé aura une portée nationale, car l anacardier comme les autres fruits et légumes se trouvent aujourd hui partout dans le pays, avec cependant certaines zones de prédilection. Il est difficile d indiquer dès maintenant la localisation des unités de décorticage de noix de cajou et de transformation et conservation des fruits et légumes. Ainsi, le choix de leur localisation sera à déterminer par les bénéficiaires du projet, en conformité avec leurs intérêts stratégiques selon les lieux d approvisionnement en produit. Cependant, il est conseillé d installer les premières unités, de préférence, dans les zones de plus grande concentration de la production, disposant de facilités industrielles et de transport vers l exportation. II.2. Le choix de chaque site doit obéir aux critères définis au préalable, à savoir: étude de viabilité; zone de concentration de la production; voies d accès; code d investissement; disponibilité en main d œuvre; plan de développement national de l industrie, etc. II.3. Conditions agro climatiques. L anacardier est un arbre rustique qui s adapte à des conditions de terrain assez variées et peut se contenter de sols pauvres. Mais il aime les sols légers, profonds et surtout bien drainés car son pivot est très sensible à l inondation, même de courte durée. II.4. Ses exigences climatiques sont strictes. Il supporte des régimes de pluies très divers, mais l optimum de pluviosité se situe entre 1 000 et 1 800 mm, avec une saison sèche bien marquée (de 6 à 4

7 mois). Au dessus de l isohyète 1 200 mm, l anacardier ne produit bien qu à condition que les pluies ne coïncident pas avec les périodes de floraison et de fructification. II.5. Un bon ensoleillement constitue un facteur climatique essentiel pour l anacardier. Il doit être optimum pendant les périodes de floraison et de fructification (de février à juin dans les conditions bissau guinéennes), pour permettre à la plante de donner une bonne production. II.6. L anacardier est sensible au froid et à l altitude. Il préfère les températures élevées et les faibles amplitudes. C est pourquoi il est généralement localisé dans les bandes côtières des régions tropicales, à des altitudes comprises entre 0 et 600 m. Les températures optimales se situent entre 20 et 32 C. L humidité relative de l air doit être faible pendant la saison sèche, pour assurer à la plante un bon état sanitaire. II.7. La Guinée Bissau, où la majorité des sols cultivables sont profonds et de texture sablo argileuse, où le total des précipitations annuelles est compris entre 1 200 et 2 400 mm et où la durée de la saison sèche oscille entre 5 et 7 mois, répond bien aux exigences édaphiques de l anacardier sur l ensemble de son territoire; le nord du pays disposant, au plan climatique, des conditions les meilleures. II.8. Agriculture et population (exploitants). Les agriculteurs traditionnels de l anacardier sont surtout concentrés dans la zone nord, avec 48 000 ha, soit 55% des superficies cultivées. Ceci est normal, car elle est la plus peuplée et constitue la zone de culture la plus ancienne; 88% des paysans y cultivent de l anacardier sur 1,3 ha en moyenne par exploitant. Vient ensuite la zone est avec une superficie de 23 500 ha (27%); 56% des paysans y cultivent de l anacardier sur une superficie moyenne de 1,4 ha par exploitant. Vient enfin la zone sud, dont la superficie cultivée s élève à 16 500 ha (18%); 58% des exploitants y possèdent un verger et cultivent, en moyenne, 2,2 ha d anacardiers. II.9. A souligner que la superficie moyenne cultivée par exploitant augmente dans de fortes proportions du nord au sud, en passant de 1,3 à 2,2 ha. Ceci est dû à une plus grande disponibilité en terres dans les zones est et sud et à l impact de plus en plus fort de l anacardier sur les stratégies de production des paysans. Les producteurs les plus récents ont tendance à s adonner à la culture sur une plus grande échelle. Pour ce qui est des ponteiros, on ne connaît pas la répartition des superficies par zone. II.10. Pour l ensemble du pays, 67% des paysans traditionnels et 97% des ponteiros ont un ou plusieurs vergers d anacardier. Les premiers cultivent, en moyenne, 1,6 ha d anacardier par exploitation; les seconds 14,2 ha. II.11. Pour les autres fruits, les régions plus importantes pour leur production sont Quínara et Tombali. Ces derniers temps, on a observé une augmentation des superficies des arbres fruitiers aussi dans les régions d Oio et Cacheu. II.12. Pour les fruits et légumes, l unité de transformation/conservation sera installée dans une localité à la convenance stratégique des bénéficiaires. II.13. Bénéficiaires. Le projet sera proposé au secteur privé. Tous les opérateurs économiques (entrepreneurs, associations de base) intéressés et disposant d un certain support financier et organisationnel (critères à déterminer ultérieurement), pourront concourir au projet, dont le financement, sous forme de crédit, sera mis à leur disposition à travers une institution financière nationale. 5

II.14. Les bénéficiaires directs seront les opérateurs économiques du secteur privé (entrepreneurs, organisations paysannes); les bénéficiaires indirects seront les producteurs (petits agriculteurs, ponteiros), commerçants, transporteurs, industriels, exportateurs et techniciens. II.15. L Etat aura trois fonctions principales: le contrôle, la facilitation et orientation du développement. III. JUSTIFICATION III.1. Le pays dispose de conditions agro climatiques favorables et d un bon potentiel pour la production des fruits et légumes, et est un grand producteur et exportateur de la noix de cajou à l état brut. Le poids de ce produit dans l économie du pays est grand, car il représente une importante source de devises et de création d emploi (environ 95% de la valeur des exportations des années 2001/2002). En 2002, il a été produit environ 90 000 tonnes de noix, desquelles 70 000 tonnes ont été exportées vers l Inde, pays qui détient, à l échelle mondiale, un quasi monopole des achats sur le marché international. III.2. La noix de cajou est un produit de stockage facile et l amande de Guinée Bissau a un haut rendement et est de très bonne qualité, est très appréciée au niveau international, en raison surtout de la production biologique de la noix. III.3. Il y a un marché vaste au niveau sous régional et international, car la Guinée Bissau est le pays producteur de noix de cajou le plus proche du marché européen qui consomme plus de 30% de l amande produite dans le monde. III.4. Le décorticage local des noix pour l exportation et la transformation des fruits et légumes sont des activités qui permettraient d augmenter dans de très grandes proportions la valeur ajoutée dégagée par les filières des deux groupes de produits. III.5. L inexistence de locaux et moyens de stockage et de conservation et l utilisation d emballages inadéquats, transmettant une mauvaise image de marque aux produits locaux, limitent les possibilités de consommation et commercialisation des fruits et légumes hors saison au niveau local et international. Nécessité de couvrir les besoins en légumes pendant la période de pénurie (saison des pluies), alors que même la demande nationale n est couverte qu à 60%. IV. OBJECTIFS DU PROJET IV.1. L objectif général du projet est de contribuer à l augmentation des exportations agricoles, visant la croissance économique et l emploi. Il rentre par conséquent dans la stratégie de réduction de la pauvreté. IV.2. Les objectifs spécifiques sont les suivants: promouvoir l augmentation de la production et de la productivité des fruits et légumes commercialisables, par le biais de la recherche et de la formation; augmenter la valeur ajoutée des fruits et légumes, à travers leur transformation, conservation, emballage et mise à disposition du marché intérieur et extérieur (sous régional et international); 6

favoriser la fabrication locale d équipements de transformation; implanter des structures d appui technique et financier aux PME, pour mieux assister les bénéficiaires par de l information, du conseil et l accès au crédit; favoriser la commercialisation dans la sous région et sur les marchés internationaux. V. DESCRIPTION DU PROJET V.1. Le projet aura une durée de cinq ans et comprendra trois composantes: Composante 1: Installation d unités semi industrielles de transformation et de conservation des fruits et légumes (i) Création de 12 unités de décorticage de noix de cajou de capacité moyenne (type semi industriel, de 1 000 tonnes chacune) V.2. Le projet mettra progressivement en place (trois par an, pendant quatre ans) 12 unités de décorticage de noix de cajou, de façon à traiter une bonne quantité de noix produite et disponible sur le marché, en stimulant partout dans le pays la création d unités semi industrielles. Ceci devrait entraîner une meilleure distribution de l emploi au niveau national et l accroissement de la valeur ajoutée de la filière pour le secteur privé et pour les petites et moyennes entreprises. V.3. L utilisation de la technologie adaptée (semi industrielle) et de l équipement adéquat est indispensable. L équipement sera fabriqué par des entreprises nationales spécialisées dans l industrie de cajou 2. Ces équipements doivent être solides, de contrôle facile et d entretien réduit. Les machines de décorticage seront manuelles, compte tenu des grands problèmes d énergie existants dans le pays. A part d être plus pratiques, le risque d endommager l amande pendant le processus est réduit par rapport au système industriel électrique. De plus, le système manuel nécessite de la main d œuvre, ce qui engendrera une création d emploi qui est en ligne avec l esprit du PDDAA. V.4. La coque de la noix peut servir de combustible au niveau de l unité, pour alimenter le fonctionnement de quelques équipements. V.5. Pendant la première année, trois opérateurs économiques (nationaux et étrangers) seront sélectionnés par le biais d un concours selon des critères préétablis, ayant comme modèle l expérience d AGRI BISSAU, capitalisée par SICAJU. Ces trois opérateurs économiques iront installer trois unités avec la capacité de décortiquer 3 000 tonnes/an de noix au total, c est à dire, 1 000 tonnes/an pour chaque unité. Au démarrage, il convient de privilégier les zones de plus grande concentration de la production de cajou et où les infrastructures routières ne constituent pas une contrainte. V.6. Pour la deuxième année, cette même initiative sera lancée pour le concours de trois autres opérateurs économiques, suivant le même processus, et ainsi successivement et graduellement les 12 unités seraient installées en quatrième année, en totalisant le décorticage de 12 000 tonnes/an, qui est la finalité du projet. ² L industrie locale peut satisfaire tous les besoins en équipement industriel de transformation de la noix de cajou. 7

(ii) Création d une unité de transformation et conservation de fruits et légumes, avec une capacité de conditionnement (chambre froide) de 120 tonnes V.7. Le projet financera l installation d une unité de transformation et conservation de fruits et légumes, située stratégiquement dans une localité du pays, représentant des points de convergence des zones de grande production. Cette unité aura la capacité de transformer et conserver 120 tonnes de fruits et légumes par an. L unité comportera une chambre froide pour permettre le conditionnement (conservation et stockage) des fruits et légumes, destinés à la consommation nationale et à l exportation au niveau sous régional et international. V.8. La transformation, la conservation et le stockage des fruits et légumes au niveau national ont pour objectifs de réduire les pertes post récolte, de permettre leur utilisation dans de bonnes conditions et leur vente aux meilleurs prix (surtout en périodes de pénurie), d augmenter leur valeur ajoutée au niveau local, de permettre leur exportation et donc, d améliorer les revenus des producteurs. V.9. Par exemple, la mangue prend de plus en plus une place de produit alternatif à l exportation, capable de d apporter des revenus aux producteurs de fruits et représente aussi une source importante de revenus pour le pays. (iii) Equipement et approvisionnement en matériel d emballage V.10. Le projet mettra en place des machines pour les fermetures des sachets en plastique et en aluminium et fera l acquisition de bouteilles, flacons et autres matériels d emballage, ainsi que des étiquettes. Ce matériel apparemment sans grande importance permettra l amélioration de la capacité concurrentielle des produits agricoles nationaux auprès des marchés nationaux et internationaux. V.11. L implantation d unités de fabrication d emballages exige de gros investissements et ne se justifie que dans un programme sous régional de production d emballages. Pour cela, l acquisition des équipements et matériels performants est considérée par les transformateurs comme une priorité, aussi bien pour des raisons d augmentation de la productivité, que dans le souci d améliorer la qualité des produits. V.12. Chaque unité de décorticage, de transformation/conservation aura ses propres équipements/matériels d emballage, appropriés à chaque cas. Les matériels seront importés selon les nécessités: plastique, aluminium, bouteille, papier sous forme de carton ondulé ou plat, bois sous forme de caisses. Composante 2: Mesures d appui dans la gestion environnementale et sociale (i) Formation (en techniques de production, transformation et conservation, gestion et comptabilité) V.13. Le projet procédera à des actions de formation professionnelle destinées au personnel qui sera recruté, de préférence, au sein de la population de la zone aux alentours des unités, de façon à leur donner des connaissances et un savoir faire suffisants pour l obtention des rendements et la qualité du produit final qui assurent la rentabilité de l investissement dans chaque entreprise. V.14. Cette formation s adressera aux différents profils de production dans les différents secteurs d activité d une unité agro industrielle sur le modèle de l usine AGRI BISSAU pour la noix, ainsi qu aux cadres dirigeants. 8

V.15. Les analyses et études montrent qu il existe une grande lacune en ce qui concerne l alphabétisation des paysans et leur formation de base dans les domaines très importants. Ceci est également vrai pour nombre de responsables et membres des organisations de base, responsables et agents des ONG, ce qui constitue une grande contrainte au développement de leurs activités. L alphabétisation et la formation en organisation, gestion et comptabilité constituent donc une condition préalable pour améliorer le fonctionnement des associations et groupements professionnels. V.16. Les domaines de formation seront: formation spécifique destinée aux travailleurs qualifiés et responsables des secteurs de production; formation spécifique pour les opérateurs des différents secteurs de production; formation spécifique pour les responsables du secteur de l entretien des équipements. V.17. Il est important de rappeler que les opérateurs de la transformation agroalimentaire, malgré leur bonne volonté, sont limités en termes de connaissances indispensables à la maîtrise de la qualité du produit. Ainsi, il faudra fournir une formation sur les pratiques essentielles du contrôle de qualité de la production, pour obtenir un produit final de bonne qualité pour l exportation. V.18. La formation spécifique pour les opérateurs des différents secteurs de production portera essentiellement sur des aspects pratiques de l exécution des tâches, des rendements attendus des opérations, des soins sanitaires, de la prévention des accidents, des normes de sécurité physique et environnementales et des règles de diététique de la production. La formation en gestion d entreprise, destinée aux responsables, permettra de faire le contrôle statistique de la production. V.19. Des centres de formation existent déjà dans le domaine de la transformation de la noix de cajou. Au niveau artisanal, le Centre de formation de Quinhamel (projet TIPS/USAID) offre un programme de formation dans les domaines de la production, de l administration et du marketing de la noix de cajou transformée. FUNDEI, en collaboration avec quelques institutions internationales d appui au développement, est en train de mettre en place un projet pilote qui prévoit l installation d une unité industrielle de décorticage de 1 000 tonnes/an de noix, et d un Centre technique de formation professionnelle, intégrant l unité industrielle, avec comme objectif principal de former les travailleurs sur les différentes spécialités utilisées dans l industrie du cajou, pas seulement pour sa propre unité, mais aussi pour d autres unités à créer. V.20. Enterprise Works administre des formations dans les domaines suivants: transformation de la noix de cajou, comptabilité et gestion destinées aux opérateurs des différents secteurs des unités de transformation; concept d entreprise et aspects sanitaires de la production alimentaire, destinées aux propriétaires et dirigeants des unités; leadership associatif pour les opérateurs en groupes ou zones de production et fabrication des équipements d unités de décorticage de noix, destinées aux serruriers et autres opérateurs de la construction. V.21. Ainsi, le projet pourra s appuyer sur le Centre de FUNDEI ou sur Enterprise Works, pour la formation du personnel à recruter par les différentes unités qui seront créées. (ii) Recherche appliquée dans divers domaines V.22. Le projet appuiera la recherche des référentiels techniques permettant d intensifier les cultures et les systèmes de production. Deux orientations s offrent: 9

l exploitation des travaux de recherche agronomique, effectués par les principaux pays producteurs, tels que l Inde, le Brésil et le Mozambique; la réalisation d une recherche spécifique, permettant de répondre aux besoins propres à la Guinée Bissau. V.23. Il sera très important d approfondir les recherches au niveau des pratiques culturales afin d améliorer la productivité du verger d anacardiers et la qualité de la noix. Les trois axes de recherche prioritaires de l INPA seraient: la sélection variétale, la détermination des densités optimales et l inventaire des maladies et des ravageurs. (iii) Assistance technique, information et conseils V.24. Le projet devra faire connaître ses objectifs et son approche à un large éventail de personnes. Une campagne d information sera organisée au démarrage du projet afin d informer et sensibiliser les populations, les opérateurs et les responsables à tous les niveaux sur les objectifs du projet, l approche et les méthodes de travail envisagées, les rôles respectifs du projet, les organisations de producteurs et des autres opérateurs concernés et le type d engagement à prendre par chaque intervenant. V.25. L information se fera aussi dans le sens d attirer l attention des opérateurs sur le fait que le projet n est pas un don. Il s adresse au contraire aux opérateurs du secteur privé et aux organisations agricoles motivés et disposés à développer leurs capacités d intervention dans le domaine de la transformation/conservation, en utilisant le crédit qui sera mis à disposition à cet effet. V.26. Dans le cas concret de la noix de cajou, les actions proposées pour améliorer la filière doivent permettre de passer d un système de cueillette à une agriculture dégageant une plus grande valeur ajoutée. Pour cela, il convient: (i) d améliorer la productivité de la filière grâce à des conseils/formations qui seront donnés pour améliorer les pratiques culturales; (ii) d installer de nouvelles plantations sur les terres en pente déjà dégradées; et (iii) d augmenter la capacité de transformation nationale (noix et amandes). V.27. En fait, des actions destinées à consolider les filières considérées seront conseillées: l amélioration des pratiques culturales; la promotion et l appui à l organisation des producteurs; la création de conditions favorables à la transformation et à la conservation. (iv) Crédit (accès et facilité) V.28. Le projet financera les différents bénéficiaires (secteur privé et/ou organisations paysannes), sous la forme de crédit. Des lignes de crédit seront créées à cette fin. Pour ce faire, la partie destinée au crédit pourra être confiée à FUNDEI et/ou à une autre institution financière. FUNDEI a le mandat de financer des actions/projets sous la forme de crédit, à condition que le bénéficiaire dispose d un apport égal à un tiers de la part du montant total de l investissement total. Elle pratique un taux d intérêt de 6% sur les montants prêtés. V.29. Une concertation sera organisée entre les différents intervenants du projet, en vue d établir les règles d attribution du crédit (conditions préalables) et les modalités du prêt et de suivi, qui porteront sur: 10

le financement sur crédit limité à l investissement productif; le taux d intérêt réel (taux d intérêt nominal moins le taux d inflation); les formules de caution solidaire pour ce qui concerne les organisations paysannes; les garanties requises; la durée des crédits; les modalités de remboursement; l apport de financement minimal de l intéressé. (v) Marchés (information, études et contacts) V.30. Le projet veillera à faciliter l accès au marché régional et international, en produisant et en recherchant des informations, grâce à ses contacts et ses études de marché. Une initiative sérieuse et durable de prospection de marché doit être menée au niveau sous régional et international. V.31. Cependant, pour garantir le marché, il faut que l entrepreneur soit en condition de satisfaire la demande des importateurs, en termes de qualité et quantité. Il doit savoir respecter les délais et fournir le produit à un prix concurrentiel. V.32. Cette composante comprendra la réalisation d une prospection de marché. Des études de marché sur les filières retenues seront réalisées, afin de bien connaître et exploiter les différents segments de la commercialisation. V.33. Il sera aussi fondamental de faire des études portant sur l organisation de la production et du marché pendant toute l année et de vulgariser les résultats le plus largement possible. Parallèlement, il faudra aussi prêter attention à l évolution de la demande des produits visés (l existence du marché). (vi) Infrastructures rurales (pistes, magasins de stockage, plateforme de séchage, chambres froides, laboratoires de contrôle de qualité) V.34. L insuffisance d infrastructures, particulièrement le réseau routier et les pistes de dessertes, conditionne l accès aux zones de production et la valorisation des produits. Le réseau routier et fluvial, indispensable au développement interne et régional de la Guinée Bissau, est insuffisant malgré l importance reconnue de son rôle économique et social dans le développement du pays. La dynamique des opérateurs privés a permis de contribuer au développement du réseau routier, mais pas le réseau fluvial. V.35. Les investissements en infrastructures rurales, malgré leur importance et leur rentabilité ont été négligés pour plusieurs raisons: la mauvaise répartition des ressources budgétaires de l Etat entre les secteurs économiques et ensuite une affectation privilégiée des ressources vers la production de biens que le secteur privé pourrait bien fournir avec ses propres moyens. Une autre raison est liée au fait d ignorer les privés, qui pourraient prendre en charge certaines activités de base à travers la privatisation ou de simples contrats, libérant ainsi l Etat qui se concentrerait dans un rôle régulateur et créateur de conditions favorables à l investissement privé. V.36. La faiblesse des circuits commerciaux, le manque d opérateurs économiques expérimentés, de moyens logistiques et de capacité financière, l inexistence de systèmes de communication aussi bien que d infrastructures telles que les magasins de stockage, les structures de transformation, de 11

conservation et de contrôle de qualité des produits agricoles ne stimulent pas la production d excédents agricoles. V.37. Compte tenu de son implantation au niveau national, le projet identifiera et satisfera certains besoins en infrastructures rurales en complément des engagements et initiatives d autres programmes spécifiques. Ainsi, il financera des constructions et/ou réhabilitations en donnant la priorité à ceux qui vont contribuer à un accroissement de la valeur ajoutée des filières proposées. Composante 3: Coordination et gestion du projet V.38. La coordination du projet sera assurée par un Comité national de pilotage (CNP), constitué par des représentants des différents départements ministériels concernés, les représentants des bailleurs de fonds, et des représentants de la société civile (secteur privé, organisations paysannes, ONG). Le CNP sera présidé par le Ministre de l agriculture et du développement rural (ou son représentant) qui assurera la tutelle du projet. V.39. L Unité de gestion du projet (UGP) assurera la gestion du projet. Il s agit d une structure volontairement légère, chargée de la gestion, de la coordination technique et du suivi évaluation des activités du projet. L UGP sera dirigée par un Coordonnateur technique national (CTN), spécialiste du développement rural et comprendra un expert agro économiste ou socio économiste, spécialiste en matière de suivi évaluation, un gestionnaire/comptable, un(e) secrétaire et deux chauffeurs. L UGP sera responsable de la mise en place d un système de suivi évaluation interne du projet, chargé de recueillir les données, de les traiter et de les faire circuler de façon à ce que les décideurs puissent confronter les objectifs et les réalisations et évaluer les impacts socio économiques des différentes activités (impact sur les productions agricoles, sur la sécurité alimentaire, sur les revenus des familles, etc.). VI. COÛTS INDICATIFS VI.1. Les deux tableaux ci après présentent les coûts du projet par composante et par an. Le coût total, y compris les imprévus physiques et financiers, atteint 15 millions de $EU, dont environ 10% seront couverts par le Gouvernement bissau guinéen. VI.2. L investissement concernant les installations, les équipements, la formation et une grande partie du fonctionnement sera soumis aux institutions financières pour financement. Le secteur privé et/ou les bailleurs de fonds financeront les infrastructures et les dépenses liées à l assistance technique et aux actions de suivi évaluation, entre autres. En principe, les dépenses relatives à une partie du fonctionnement (personnel) seront supportées par les bénéficiaires, ainsi, les études de marché et les coûts des actions de recherche, informations et conseils, seront supportés par le gouvernement. Tableau 1: Résumé des coûts estimatifs du projet par composante Composante Coût ($EU) % Total coûts de base 1. Unités de décorticage de noix de cajou 10 245 282 75 1.1 Investissement 2 857 647 1.2 Fonctionnement 7 387 635 2. Unités de transformation et conservation des fruits et légumes 492 820 4 2.1. Investissement 370 715 2.2. Fonctionnement 122 105 12

3. Mesures d appui 1 855 448 14 3.1. Formation 490 448 3.2. Recherche, informations et conseils 1 000 000 3.3. Études 65 000 3.4. Infrastructures 300 000 4. Gestion et exécution du projet 1 046 450 8 4.1. Investissement 66 450 4.2. Fonctionnement 523 000 4.3. Assistance technique 360 000 4.4. Suivi évaluation 75 000 4.5. Evaluation tripartite 22 000 Total coûts de base 13 640 000 100 Imprévus (physiques et financiers) 1 364 000 10 Total coûts du projet 15 004 000 110 Tableau 2: Résumé des coûts estimatifs du projet par composante et par an (en $EU) Composante An 1 An 2 An 3 An 4 An 5 Total 1. Unités de décorticage de noix de cajou 2 561 321 2 561 321 2 561 321 2 561 321 10 245 282 2. Unités de transformation et conservation des fruits et légumes 492 820 492 820 3. Mesures d appui 500 448 485 000 335 000 335 000 200 000 1 855 448 4. Gestion et exécution du projet 306 050 239 600 250 600 119 600 130 600 1 046 450 Total coûts de base 3 860 639 3 285 921 3 146 921 3 015 921 330 600 13 640 000 Imprévus (physiques et financiers) 386 064 328 592 314 692 301 592 33 060 1 364 000 Total coûts du projet 4 246 703 3 614 513 3 461 613 3 317 513 363 660 15 004 000 VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES VII.1. Les actions qui seront exécutées pourront être financées en partie par l Etat et surtout, par les partenaires traditionnels du pays, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, de l amélioration des revenus et de la diminution de l exode rural (emplois pour les jeunes), par la valorisation des productions. Toutefois, devant la réduction de l aide publique étrangère, le pays doit compter d abord sur ses propres ressources, puis sur l investissement privé étranger. VII.2. Le projet sera soumis aux institutions de financement à travers les banques de développement ou de crédit agricole, ou les institutions financières selon la procédure de prêts des dites institutions et des investisseurs privés (nationaux et étrangers). Ces derniers ont pour exigence légitime de disposer de conditions favorables à leurs investissements; notamment la sécurité, la visibilité à long terme, le respect des engagements de l Etat de Guinée Bissau et la rentabilité des investissements constituent les aspects les plus importants dont ils s assurent généralement avant de prendre leur décision. D où la nécessité, pour l Etat, de se donner un cadre institutionnel efficace et stable, visant à faire évoluer la société conformément aux exigences de développement économique. VII.3. L Etat doit donc organiser l accès aux ressources et leur mode de gestion, en jouant sur les leviers dont il dispose: les réglementations d une part (les lois), les appuis économiques d autre part (aides, subventions). Cependant, dans les deux cas, les mesures devraient être judicieusement conçues et réellement applicables. Ici encore, les résultats dépendent de l efficacité du dispositif institutionnel. 13

VII.4. Pour sa part, le gouvernement s engagera à mettre à disposition du projet une contribution financière équivalente à 10% de son budget, pouvant inclure la recherche et la mise à disposition de personnel, de bureaux/bâtiments, ainsi que l exemption de taxes. VII.5. Les opérateurs bénéficiaires contribueront avec le terrain pour l installation des unités et prendront en charge certains frais de fonctionnement, notamment les salaires du personnel, ainsi que les frais des études de marché. VIII. VIII.1. BÉNÉFICES ATTENDUS Les principaux bénéfices attendus du projet sont: une augmentation de la capacité nationale de décorticage de la noix de cajou, à travers la création d unités semi industrielles; une amélioration et augmentation de la transformation et conservation des fruits et légumes nationaux, à travers la création de l unité; une plus value considérable dans les filières concernant les fruits et légumes. VIII.2. Plus généralement, le projet entraînera les effets positifs suivants: certains produits locaux seront mieux connus sur le marché local et international; l environnement socio économique, juridique et réglementaire des entreprises du secteur agroalimentaire sera amélioré; les opérateurs économiques du secteur seront mieux organisés et plus performants pour satisfaire la demande et prendre en charge la promotion du secteur et la défense de leurs intérêts; la qualité de l offre en produits locaux sera améliorée; la production nationale sera mieux organisée et orientée; des nouveaux marchés étrangers seront connus et des nouveaux partenariats établis. VIII.3. Plus concrètement: 12 unités de décorticage de noix de cajou seront installées et toutes dotées d équipement d emballage; 12 000 tonnes de noix de cajou seront décortiquées annuellement et 3 000 tonnes d amandes produites et exportées; 1 unité de transformation/conservation de fruits et légumes sera créée et équipée avec une chambre froide; 120 tonnes de fruits et légumes seront transformées/conservées annuellement et vendues; 4 689 postes de travail seront créés. 14