Proyecto Umanga Mo Te Natura Projet de restauration écologique à Rapa Nui (Ile de Pâques) Dr. Jean-Yves Meyer Délégation à la Recherche Gouvernement de la Polynésie française BP 20981 Papeete, Tahiti jean-yves.meyer@recherche.gov.pf
Introduction : rappel des précédentes missions Première mission d expertise en 2008 (2-11 juin) : diagnostic de la situation générale, liste des espèces envahissantes et potentiellement envahissantes, hiérarchisation des espèces prioritaires, recommandations (lutte, biosécurité, communication) -Adrien Bernacchi & CONAF- Rapport de mission (sept. 2008) : Plan d action stratégique pour lutter contre les plantes introduites envahissantes sur Rapa Nui Seconde mission en 2009 (6-10 avril) : définition d un projet pour demande de financement -Pierre Lenne & CONAF- Présentation orale (10 avril 2009) : Projet d un programme de lutte contre les plantes envahissantes à Rapa Nui Rédaction d un projet pour financement
Principaux résultats (2008) Situation particulière de l île : environ 40 plantes indigènes, endémiques ou patrimoniales (introductions polynésiennes) contre 370 plantes introduites ( introductions modernes ) dont 180 naturalisées! Hiérarchisation des priorités : consultation des acteurs, avis de differents experts, analyse de risque : capacité à envahir, impacts négatifs (écologiques, archéologiques, agronomiques), faisabilité de la lutte, conflits potentiels 36 principales plantes envahissantes et 38 potentiellement envahissantes
Recommandations (2009) : quel type de projet? Deux types d approche : par espèce prioritaire (sur toute l île) ou par site prioritaire (plusieurs espèces) mais contraintes liées au type de financement : durée limitée (< 1 an), coût (40 000 USD) Projet de demonstration avec resultats concrets et visibles Projet de lutte en relation avec un projet de restauration/rehabilitation d habitat avec des plantes indigènes et endémiques S inscrit dans un programme général Gestion durable et participative des ressources naturelles de l île de Pâques (ONF-International, CONAF & table de travail Rapa Nui)
Projet de restauration écologique (2012) : Stratégie de lutte sur des parcelles de démonstration Mission 2012 (14-20 février) -Anthony Dubois & CONAF- Localisation et délimitation des parcelles d étude Caractérisation : mesures et comptage Mise en place d un protocole expérimental de lutte et de suivi monitoring (en cours de rédaction) Présentation orale (20 février, au SAG) Rapport de mission (fin février-début mars) Planification d une mission fin 2012 (sept-oct?) pour l évaluation des résultats et suivi
Site d étude N 1: plage d Ovahe Une des 2 plages de sable blanc de l île intérêt paysager et touristique Le seul site avec la plante indigène Boerhavia acutifolia, et la présence de Tetragonia tetragonoides ( herepo ) Plusieurs plantes envahissantes et mauvaises herbes menacant directement la biodiversite (Oenothera stricta, Pennisetum clandestinum, Bidens pilosa, Cirsium vulgare...)
Proposition de gestion du site d Ovahe Site relativement bien delimité (falaise maritime, pointe rocheuse) Accès a réglementer (panneaux d information) et ongulés herbivores à exclure (barrière de protection) Ré-introduction possible de plantes endémiques (Solanum forsteri poporo ) ou indigènes (Paspalum forsterianum, Lycium sandwicense pua nako nako, Chenopodium glaucum huataru, Apium prostratum )
Site d étude N 2: Rano Kau Plus grand cratère et plus grande zone humide (lac) de l île intérêt paysager et touristique Seule population naturelle de Triumfetta semitriloba hau hau, Sapindus saponaria marikuru, plus présence de Caesalpinia major ngaoho, Thespesia populnea mako i, fougères indigènes et endémiques, ancienne station à Sophora toromiro très grand intérêt écologique Plantes utiles (Broussonetia papyfera mahute...), médicinales (fougere Microsorum parksii matu a pua a, alimentaires (Ipomea batatas kumara, canne à sucre, arbres fruitiers...) grande valeur patrimoniale Pétroglyphes et site archéologique dans le cratère
Proposition de gestion du site de Rano Kau Eradication de Robinia pseudoacacia Lutte contre les autres plantes envahissantes présentes sur le site: Toroko, Conyza, Cardo, Asclepias, Bidens pilosa
Site d étude N 3 : Rano Raraku zone humide Wetland (lac) avec projet de restauration en cours : lutte manuelle contre les plantes envahissantes ( chocho, mauku piro, goyavier, Asclepias, etc.) initiée en avril 2011 Site archéologique et touristique majeur! Valeur patrimoniale (épreuves sportives lors de la Tapati ) Rares plantes indigènes : Scirpus (Schoenoplectus) californicus totora, herbe aquatique Polygonum acuminatum tavari...), grande cypéracée Cyperus eragrostis Problèmes des herbivores divaguants (chevaux) Proposition de restaurer les bordures du lac avec protection physique (barrière) et réintroduction de plantes indigènes des zones humides (en provenance du lac de Rano Kau : fougères Matu a pua a, Cyclosorus, Vittaria, Asplenium polyodon) inaccessibles pour les touristes
Strategie générale (pour tous les sites) Etape 1: Mise en place des parcelles d étude permanentes Etape 2 : Action de lutte (arrachage, coupe, traitement chimique?) Etape 3 : Suivi et analyse des résultats lutte et régénération des plantes envahissantes et indigènes (6 mois, 1 an, 1 an et demi, 2 ans) Etape 4 : réintroduction de plantes indigènes et endémiques Information, communication, éducation tout au long du projet : panneaux et brochures d information
Moyens opérationnels (humains et matériels) 1 responsable de la gestion administrative et suivi technique du projet 1 ou plusieurs chef d équipe de lutte sur le terrain (CONAF) personnel de lutte sur le terrain (contractuels) stagiaires/étudiants (Rapa Nui, Chili, Europe ) expert extérieur pour validation & évaluation & ré-orientation Materiel : véhicule, tronçonneuse & machettes, gants, herbicide (trichlopyr) & pulvérisateur, casques de chantier...
Conclusions Projet-pilote de courte durée (1 à 2 ans) Peut servir de modèle pour d autres sites, d autres espèces et d autres projets et une base de travail pour des projets plus longs Nécessité d une bonne coordination du projet (ONFi, CONAF, table de travail) Nécessité de l adhésion des autres services (SAG, SERNATUR...) et de la communauté locale Travail d information et de communication primordial pour la réussite du projet!
Mauruuru roa, Merci beaucoup, Muchas gracias
Autres pestes végétales? Chocho, Cardo, Mauku piro... Lutte biologique. Projet sur un plus long-terme (5-10 ans), plus coûteux (1-10 millions d Euros) et plus complexe nécessitant une expertise internationale (Australie, NZ, Hawaii), avec succès non garanti Il vaut mieux commencer par un projet avec des chances de succès plus importantes ( démonstration )!