Consultation du HLPE sur l instabilité des prix alimentaires
A propos de ce document Ce document résume les résultats d une discussion en ligne organisé sur le Forum Global sur la Sécurité alimentaire et la Nutrition http://km.fao.org/fsn/fr Vous êtes pries de vous référer au document complet qui peut être consultée en ligne à: http://typo3.fao.org/fileadmin/user_upload/fsn/docs/hlpe/proceedings_price_volatility.pdf Avertissement Les appellations employées dans ce produit d information et la présentation des données qui y figurent n impliquent de la part de l Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminés ou de produits de fabricants, qu ils soient ou non brevetés, n entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d autres de nature analogue qui ne sont pas cités. Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement celles de la FAO. Le terme «pays», tel qu il apparaît dans le texte, se réfère sans aucune distinction à des pays, territoires et zones. Ce document a été préparé grâce à la générosité du Fonds de la FAO pour l innovation et du Projet Coherent food security responses: incorporating right to food into global and regional food security initiatives. graphiste: Daniela Verona
1 Table des matières I. Contexte 2 II. Points à aborder lors de la définition de politiques en réponse à l instabilité des prix alimentaires 2 III. Politiques discutées 3 IV. Autres questions 4
2 I. Contexte Le Comité directeur du Panel d Experts de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et la Nutrition (HLPE) a organisé une consultation en ligne sur l instabilité des prix afin de recueillir l opinion d un large public intéressé sur le travail en cours dans le cadre du mandat du CFS. Les membres du Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition et de nombreux autres experts ont été invités à commenter le projet de cadre des termes de référence de l étude et les recommandations de politiques visant à réagir à l instabilité des prix 1. La consultation en ligne s est déroulée du 24 janvier au 10 février 2011 et a donné lieu à 71 contributions d experts de 65 organisations basés dans 29 pays. La présente synthèse donne une vue d ensemble succincte des questions soulevées par les participants. Le compte rendu complet et la liste des participants figurent à la rubrique compte rendu 2. Les références fournies par les participants sont également disponibles 3. II. Points à aborder lors de la définition de politiques en réponse à l instabilité des prix alimentaires De nombreux participants ont été d avis qu il est essentiel de comprendre les causes des hausses de prix pour y répondre par des politiques adaptées et orienter le choix des instruments à intégrer au mix des politiques. Comme l indique explicitement le mandat du CFS, de nombreuses options politiques possibles exercent des effets immédiats ou à long terme, ont une portée géographique (locale, nationale, régionale et internationale) et impliquent des acteurs tels que petits et gros producteurs, populations rurales et urbaines. La crise des prix actuelle diffère des flambées de prix antérieures de 2007/2008. L analyse menée alors permet d en tirer les enseignements afin de limiter les conséquences négatives présentes et futures. Mais il faut aussi repérer et comprendre les dimensions nouvelles et différentes des phénomènes actuels d instabilité des prix. À court terme et de toute urgence, il faut impérativement se centrer sur les effets de l instabilité des prix alimentaires sur les populations vulnérables des PMA. Il s agit là d une préoccupation majeure pour la réalisation du droit à l alimentation. Des constantes mondiales telles que l augmentation du nombre de consommateurs urbains, les problèmes posés par le changement climatique, les effets des flambées des prix sur la nutrition et la dynamique internationale des marchés doivent être intégralement prises en compte lors de l identification des politiques. 1 Une consultation parallèle a eu lieu sur le droit foncier et les investissements internationaux dans l agriculture. 2 http://typo3.fao.org/fileadmin/user_upload/fsn/docs/hlpe/proceedings_price_volatility.pdf 3 http://typo3.fao.org/fileadmin/user_upload/fsn/docs/hlpe/references.pdf
3 III. Politiques discutées Les participants ont émis de nombreux commentaires et ajouté plusieurs points à la liste initiale des 19 suggestions de politiques soumises à la consultation 4. Les domaines d intervention les plus souvent abordés, bien que fréquemment avec des points de vue très divers, sont brièvement décrits ci-dessous. Amélioration des réserves alimentaires publiques nationales et locales De nombreux participants ont mis en avant le rôle des réserves alimentaires publiques comme tampon contre les effets négatifs de la flambée des prix alimentaires et cité en exemple des bonnes pratiques de référence en Afrique (ECOWAS). Il faut mettre en place des systèmes exhaustifs d alerte rapide et d informations sur les marchés, qui n existent pas toujours, afin d assurer l efficacité de cet instrument. Un autre point de vue rappelle que les réserves alimentaires publiques se sont souvent avérées coûteuses et inefficaces du fait d une mauvaise gouvernance et du manque de coordination ou du mauvais état des infrastructures de stockage. Le rôle des réserves alimentaires locales telles que les banques de céréales communautaires pour répondre aux besoins des communautés vulnérables a été mentionné. Une avance initiale en numéraire afin de créer ces banques de céréales pourrait assurer la viabilité et l autonomie financières de cette option. Cette approche permet aux membres des communautés de participer aux décisions qui influent sur leur sécurité alimentaire. Mesures protectionnistes La question du recours à des mesures protectionnistes a suscité débat et controverse : de nombreux participants y voyaient une option envisageable (à court terme) pour protéger les producteurs et les consommateurs les plus vulnérables alors que d autres soulignaient que les interdictions et d autres mesures constituaient une cause supplémentaire de déstabilisation des prix. Les partisans de l élargissement du commerce international des produits agricoles se sont heurtés aux personnes qui soulignent la plus grande vulnérabilité des petits exploitants des pays en développement du fait des conditions non équitables de la concurrence avec les producteurs plus importants et beaucoup plus efficaces du marché international qui bénéficient aussi d énormes subventions. Les partisans des embargos commerciaux avancent que cela rendrait les petits agriculteurs indépendants des tendances des marchés internationaux et de leur dynamique et qu ils seraient à l abri pour continuer à développer leur potentiel productif. Réglementation de la spéculation sur les marchés et des contrats à terme Une attention considérable a été prêtée à cette question de la réglementation des marchés visant à contrôler la spéculation et le commerce financier des produits agricoles que certains ont citée comme une cause pertinente, si ce n est décisive, de la crise des prix alimentaires de 2007/2008. Alors que quelques participants ont mis en avant le rôle positif des marchés financiers en termes de protection contre les risques de prix et d augmentation de la liquidité du secteur, la vaste majorité d entre eux a insisté sur la nécessité d une réglementation des marchés et même de l interdiction absolue des échanges de produits agricoles et des transactions financières sur les marchés alimentaires. 4 http://typo3.fao.org/fileadmin/user_upload/fsn/docs/hlpe/table_price_volatility.pdf
4 Globalement, la réglementation des marchés, ainsi qu une transparence accrue, l imposition de limites aux transactions et la création de limites spéculatives, dans la droite ligne des initiatives envisagées actuellement par les États-Unis, l UE et les pays du G20, ont été considérées comme des mesures urgentes à prendre sans tarder. Des recommandations spécifiques sur la réglementation des dérivés et des restrictions d accès aux marchés au comptant et des contrats à terme figurent dans une note d information rédigée par Olivier De Schutter constituant sa contribution à cette consultation 5. Soutien du renforcement de la résilience des populations vulnérables Les participants ont mis en avant différents options et instruments de politiques visant à augmenter la résilience des populations vulnérables à la flambée des prix alimentaires, considérés comme un domaine majeur d actions à envisager d urgence. Parmi les suggestions en matière de protection des moyens d existence figurent l appui à la diversification des revenus (en particulier grâce à l augmentation de l emploi hors exploitation et des petites entreprises), des filets de sécurité sociale innovants et des mesures visant à soutenir et améliorer le marché de la production alimentaire locale (par le biais d achats publics locaux et la promotion de la consommation d aliments locaux). Investissement dans l agriculture De nombreux participants ont également souligné la nécessité d investissements accrus dans l agriculture, considérés comme une étape nécessaire dans la construction d un monde moins sujet aux crises et plus résilient à la flambée des prix alimentaires. L investissement dans l agriculture doit être soigneusement planifié. Il requiert d identifier les régions rurales les plus défavorisées et les populations les plus vulnérables. Les activités agricoles dans lesquelles investir de façon prioritaire doivent avant tout profiter à ces régions et à ces populations vulnérables pour des raisons d équité. IV. Autres questions Peu de participants ont mentionné l extension de la production de biocarburants comme cause de l instabilité des prix mais les politiques visant à traiter ce problème ont été un peu abordées. Certains d entre eux ont souligné le rôle de la hausse des prix du carburant comme facteur de hausse des prix alimentaires et proposé la promotion de systèmes agricoles biologiques et utilisant moins d intrants. La réduction des pertes après récolte et du gaspillage général de nourriture a été mentionnée par quelques uns comme une approche apte à contrôler les prix alimentaires. Enfin, de nombreux participants ont cité la nécessité de développer davantage la recherche et le développement agricoles afin de faire face aux nombreux défis auxquels ce secteur est confronté. 5 http://typo3.fao.org/fileadmin/user_upload/fsn/docs/hlpe/briefing_note_02_september_2010_en.pdf