Communication de Monsieur Bassary TOURE, Vice-Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)



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Transcription:

BANQUE OUEST AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BOAD) «Sur la route du succès : quelques exemples de réussite en matière de financement de projets dans l espace UEMOA» --------------------------------------------------------- Communication de Monsieur Bassary TOURE, Vice-Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) Juin 2010

LA BOAD, UN BEL EXEMPLE DE SUCCESS STORY 2 Créée le 14 novembre 1973, la Banque Ouest Africaine de Développement constitue une «Success Story» au regard : (i) une grande capacité d adaptation aux mutations des économies des pays de l UEMOA ; (ii) des résultats satisfaisants ; (iii) la mobilisation des ressources et le rôle structurant sur le marché financier. I. Une grande capacité d adaptation Avec l objectif de promouvoir le développement équilibré des Etats membres et de contribuer à l intégration économique régionale, la BOAD est passée d un capital d origine de 2 milliards de FCFA à un capital de 700 milliards et probablement de FCFA 1400 milliards très prochainement. D un capital souscrit à égalité par la BCEAO et les pays de l UEMOA à sa création, l actionnariat de la BOAD s est diversifié par un partenariat avec des pays européens (France, Allemagne, Belgique, la Banque Européenne d Investissement), asiatiques (Chine, Inde), et des institutions comme la Banque Africaine de Développement. La Banque a su également se métamorphoser d une institution finançant essentiellement le secteur public à une banque fortement présente dans le financement du secteur privé. Créée sur l expertise étrangère, la BOAD a pu fonder son développement et asseoir sa pérennité sur l expertise africaine. En plus du financement des infrastructures, elle est investit significativement dans le développement et l approfondissement du système financier régional. La BOAD vient récemment encore d embrasser le marché hypothécaire d une part et la gestion environnementale d autre part.

II. Des résultats satisfaisants 3 Cet élargissement progressif et continu dans les domaines d activités de la Banque s opère dans un souci constant de pérennité de l institution. Ainsi, les résultats de la BOAD ont été régulièrement bénéficiaires avec des performances exceptionnelles enregistrées en 2008 et 2009 où les bénéfices ont augmenté annuellement de plus de 70% pour atteindre un résultat de plus de 4 milliards de FCFA. La Banque jouit en outre d une bonne solvabilité, avec des fonds propres supérieurs à 25% du total du bilan hors capital non libéré. Le portefeuille reste de qualité en dépit d un environnement difficile. Le taux global de dégradation du portefeuille tourne autour de 6%. Au 31 mars 2010, le volume des financements de la Banque en faveur des efforts de développement des Etats membres de l UEMOA était d environ 1 500 milliards de F CFA dont 480 milliards de F CFA (32%) en faveur du secteur privé. Sa valeur ajoutée aux efforts des Etats membres peut s analyser sur plusieurs plans, notamment : (i) les impacts des financements de la Banque et (ii) la mobilisation des ressources et son rôle structurant sur le marché financier. Dans le domaine des infrastructures économiques, les activités de la Banque ont contribué au renforcement de la complémentarité et de la compétitivité des économies de l Union, concourant ainsi à la diversification des économies. C est ainsi qu en matière d infrastructures portuaires et aéroportuaires, tous les ports maritimes (Dakar, San-Pedro, Abidjan, Lomé et Cotonou) et les aéroports internationaux des pays de l Union ont bénéficié des financements de la Banque pour la réalisation d investissements permettant d améliorer la sécurité et la qualité des prestations ainsi que

4 de réhabiliter les infrastructures existantes et d augmenter la capacité des installations. Les réalisations ont contribué à générer un trafic annuel total de plus de 35 millions de tonnes de produits et de marchandises au cours des dix dernières années. A titre d exemple, la Banque a contribué au financement du projet de modernisation des installations techniques de l ASECNA dans les principaux aéroports des pays de l UEMOA. Elle vient de participer en 2008, à la création de la compagnie aérienne régionale Africa Sky (ASky). L'objectif visé par cette prise de participation, après l arrêt des vols d Air Afrique, est d offrir aux Etats de la sous-région des liaisons aériennes régulières, sûres et fiables, à des prix compétitifs en vue de promouvoir les échanges économiques à l intérieur de l Union, avec le reste de l Afrique et plus globalement avec le reste du monde. La Banque a également financé la réalisation d une quinzaine de routes inter-etats contribuant à diversifier les axes reliant tous les Etats membres et de même que la connexion avec d autres Etats de la sous-région. Plus de 5 265 km de routes nationales et de liaisons inter-etats ont été bitumées, dont environ 2 750 km dans le cadre du Programme d Actions Communautaires des Infrastructures et du Transport Routier (PACITR). C est le cas des tronçons de l axe routier Bamako Dakar, par le sud d une longueur d environ 370 km, la route Abidjan-Adzopé en Côte d Ivoire. La Banque contribue au financement et à la réhabilitation des chemins de fer Dakar-Bamako et Abidjan-Ouagadougou. Les réseaux de télécommunication des pays de l Union (Bénin, Burkina, Côte d Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ont bénéficié des financements pour la réalisation d investissements permettant de moderniser les équipements, d élargir la gamme de services et d accroître la densité téléphonique. En fin 2009, plus de 28 800 000 abonnés ont été connectés aux réseaux mobiles. A ce titre, la Banque a participé à l installation du deuxième opérateur de téléphonie mobile au Togo et

5 MTN en Côte d Ivoire. Par ailleurs, l installation de plus de 5 000 km de câbles à fibres optiques reliant tous les Etats de l UEMOA créant une boucle numérique régionale permet de réduire le coût des communications et de mettre à la portée des pays de l Union et de leurs localités intérieures les applications des technologies de la communication et de l information comme l Internet. Dans le domaine de l énergie électrique, les financements de la Banque ont notamment contribué à la construction de 1 400 Km de lignes électriques d interconnexion entre les Etats membres de la BOAD et au renforcement, pour une puissance de plus de 1 000 MW, des capacités de production, de transport et de distribution électrique fournies sur les réseaux de transports inter-etats (CIPREL, OMVS et CEB). Plus d un million d abonnés ont ainsi été connectés au réseau électrique. La Banque a ainsi contribué au financement du projet régional de production et de transport de l énergie de la Centrale hydroélectrique de Manantali commune au Mali et au Sénégal, et à la Centrale Diesel de Kahone 2. En matière d hydraulique, la Banque a assuré le financement de 37 projets d approvisionnement en eau potable (AEP) pour des centres urbains avec un impact observé sur plus de 6 000 000 d habitants. S agissant du traitement et de la transformation de produits agricoles, plusieurs unités d égrenage de coton graine, d une capacité totale de 434 000 tonnes / an, ont été implantées. Diverses unités de transformation et de traitement du café et du cacao, d une capacité totale de 210 000 tonnes / an de produits bruts, ainsi que plusieurs unités de traitement des oléagineux, d une capacité totale de 960 000 tonnes / an de produits bruts permettant d obtenir 192 500 tonnes d huiles par an ont vu le jour.

6 En ce qui concerne l Industrie de la Cimenterie, la BOAD a financé les programmes d investissement et d extension du Groupe Ciments du Sahel (CDS) dont la production a non seulement contribué à l autosuffisance du Sénégal en ciment, mais aussi, a satisfait en partie, les besoins de pays voisins notamment ceux du Mali, la Gambie et la Mauritanie. Dans le domaine de l Hôtellerie, la BOAD a contribué à l amélioration de la capacité d accueil des pays de l Union à travers le financement et la rénovation de plusieurs hôtels permettant de stimuler l activité touristique. Elle a ainsi accompagné le Groupe AZALAI HOTELS dans le financement de ses projets d investissements du Grand Hôtel de Bamako et de l Hôtel Salam au Mali, de l Hôtel Indépendance au Burkina Faso et de l Hôtel 24 de Setembro en Guinée Bissau. Au titre des actions en faveur des couches sociales les plus défavorisées, les financements de la Banque ont contribué au renforcement de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire ainsi qu'à l'amélioration des revenus des populations rurales notamment par : le désenclavement des centres de production en réalisant ou en réhabilitant 3 750 km de routes en terre et de pistes de dessertes rurales ; le financement et la réalisation de huit (08) projets d électrification rurale ; la mise en place d'infrastructures d approvisionnement et de stockage de l eau en milieu rural par le financement d une dizaine de projets d hydraulique villageoise et pastorale portant sur la réalisation de 2.600 points d eau modernes et la réalisation/réhabilitation de 15 retenues d eau ;

7 la mise en œuvre de projets de développement rural intégré comprenant l aménagement d environ 20 000 ha de superficie irriguée et leur mise en valeur pour des productions céréalières et maraîchères, la réalisation de petits projets d élevage, la lutte contre la désertification ainsi que la promotion et la formation des organisations paysannes ; l aménagement de 110 000 ha de terroirs villageois pour freiner l exode rural favorisant la création d activités génératrices de revenus ; la mise en place de mécanismes de micro-financements au profit des couches fragiles et vulnérables et de lignes de crédit pour un montant cumulé d environ 8 milliards francs CFA. C est le cas des projets d aménagement hydro agricole intégrés de kassack-nord au Sénégal, et de Yeliwani au Niger ou encore du Projet de développement des plantes à racines et tubercules au Benin, dont les performances ont impacté positivement les conditions de vie des populations bénéficiaires. III. La mobilisation des ressources et le rôle structurant sur le marché financier. Pour soutenir le financement de ces activités, La BOAD a, au fil des ans, renforcé son action dans la mobilisation des ressources et développé un rôle structurant dans le secteur financier. Après avoir aidé à la restructuration et à la recapitalisation du secteur bancaire, elle a participé à la création des structures centrales du marché financier, et joué un rôle de pionnier dans les émissions d obligations et de bons à l échelle régionale. La BOAD œuvre en permanence à

8 l approfondissement du système financier régional par la diversification des économies. La Banque a contribué, dans le cadre de sa coopération financière avec les institutions financières nationales, à la création ou au développement de 300 entreprises dans l Union, à travers 71 lignes de refinancement accordées à une quarantaine de banques et établissements financiers et 49 prises de participation dans des entreprises et institutions financières. Les cas les plus emblématiques sont : (i) la BDM sa ; (ii) la BOA Benin et le Groupe BOA dans l ensemble ; (iii) le Groupe BRS. Depuis 1993, la BOAD s est engagée dans une politique de mobilisation directe de l épargne locale pour le financement de ses activités et a contribué à la création d une Bourse Régionale de Valeurs Mobilières (BRVM.). Avec FCFA 363 milliards d emprunts réalisés sur le marché financier régional, les ressources domestiques assurent la plus grande partie du financement de l activité de la Banque dans le secteur privé. Grâce à l effet de levier de la BOAD, la BRVM, depuis sa création, a permis de mobiliser FCFA 1152 milliards de ressources par appel public à l épargne. La BOAD a aussi contribué à l approfondissement du système financier régional par la diversification des produits (crédit bail, garantie d émission, arrangement de financement et conseil) et la création d instruments spécialisés : CAURIS pour le capital investissement, le FONDS GARI et la SICAV Abdou DIOUF un fonds régional d investissement, pour accompagner les Etats dans le processus de privatisation. La BOAD est impliquée dans toutes les grandes reformes en cours du marché financier régional dans le cadre du Projet de Développement du Marché Financier (PDMF). A travers ces fonds, l effet de levier de la BOAD, a suscité la réalisation d importants volumes d investissement qui ont contribué au développement du secteur privé de l Union et par conséquent à la création d emplois et de richesses.

9 IV. Construire de nouveaux chantiers pour le futur avec le plan stratégique Pour affronter les mutations de son environnement et mieux préparer l avenir, la BOAD s est dotée d un Plan stratégique 2009/2013 avec l ambition d être une banque forte et compétitive. Dans le cadre de ce plan stratégique et pour répondre à l insuffisance des ressources concessionnelles qui freine sa capacité d action dans le secteur non marchand, des réflexions sont en cours en vue de trouver des solutions appropriées à ces nouveaux défis avec notamment avec la création d un Fonds de type IDA ou FAD. Il en est de même de la création du Fonds de Développement de l Energie de l Initiative Régionale. Financé sur des ressources publiques internes à hauteur de 500 milliards de FCFA dont FCFA 250 milliards apportées par les institutions de l Union, il permet de faire face aux besoins immédiats de mise à niveau et de rénovation des capacités de production existantes. Compte-tenu des besoins identifiés de plus de 3 milliards de dollars US d ici 2030. Cet investissement proviendrait tant du Fonds de Développement de l Energie que du secteur privé, à travers la mise en place d un Fonds d Investissement dédié aux infrastructures. La promotion d un marché hypothécaire et la titrisation permettra d améliorer l offre de crédit des banques primaires en faveur des logements et batiments commerciaux. Jusqu à présent banque des Etats, des grandes entreprises et des institutions financières, ces nouvelles orientations permettront à la BOAD d être présente à l avenir dans la vie quotidienne des citoyens de l Union. La gestion environnementale et sociale des projets ainsi que la promotion de produits nouveaux et du marché du carbone constituent aussi de

10 nouvelles orientations de la Banque. Outre le recours à des techniques de financement innovant, la BOAD a entrepris d assister ses Etats membres dans le montage et la validation des projets relevant du Mécanisme de Développement Propre (MDP) mis en place au terme du «Protocole de Kyoto». Elle va s investir dans une meilleure gestion des informations liées à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). La BOAD va œuvrer au regroupement de tous les projets et programmes en matière d adaptation, appuyer les Plans d Action Nationaux d Adaptation et se positionner en Agence d Exécution et de gestion des mécanismes financiers en réponse à la demande des Etats membres de l Union. La BOAD se veut être un partenaire des entreprises, leader des financements innovants, en mettant en œuvre une stratégie commerciale ciblée, en créant avec l appui de partenaires une nouvelle approche de conseil financier, en rendant plus compétitives ses conditions de financement en favorisant les instruments spécifiques de financement des PME-PMI. Ce sont ces performances qui valent à la BOAD la crédibilité dont elle jouit à l intérieur de l UEMOA (émetteur de référence sur le marché financier régional) ainsi qu auprès des bailleurs de fonds internationaux (Banque mondiale, Groupe de l AFD, BAD, BEI etc.). Les facteurs de succès de la BOAD résident notamment dans la qualité de sa gestion avec des Organes Délibérants avisés, un personnel qualifié et professionnel, des procédures de qualité. La réussite de la BOAD tient aussi au fort soutien de ses actionnaires. Selon les objectifs du Plan Stratégique 2009-2013, la BOAD sera à l horizon 2020, «une Banque de développement forte et de référence mondiale dans le marché commun régional».

V. Des défis importants restant à relever 11 Des résultats importants ont été obtenus en matière de lutte contre la pauvreté et la promotion d un décollage économique de l Union. Néanmoins, un long et difficile chemin reste à être parcouru avant que ne puisse être repoussées, de manière déterminante, les frontières de la pauvreté au sein de l UEMOA. En effet, dans la quasi-totalité des pays de l Union la plupart des objectifs du millénaire pour le développement risquent de ne pouvoir être atteints d ici 2015. Environ le tiers de la population de l Union n a pas accès à l eau potable et seulement 17% de cette population sont connectés aux réseaux de distribution d électricité. Pour la petite frange de la population, qui a accès à l électricité, de même que pour la plupart des entreprises, les conditions d approvisionnement en énergie électrique ne répondent généralement ni à l ampleur ni à la régularité des besoins. L énergie électrique est pourtant un déterminant important de la croissance économique. D importantes régions de nos pays restent encore enclavées. L agriculture reste par ailleurs sous productive. Malgré les vastes étendues de terres disponibles, nos pays n arrivent pas à garantir leur autosuffisance alimentaire, ni même leur sécurité alimentaire. Il est regrettable que la famine puisse encore menacer dans certaines régions de l Union. Moins de 20 % de nos concitoyens ont aujourd hui accès aux services financiers. Malgré les énormes progrès accomplis, il n en demeure pas moins que des défis importants restent à relever. A ce titre, le mandat de la BOAD reste presque intact et ses missions demeurent pertinentes.