AfDB. L appréciation globale du projet par les populations. Le PAPIL qui intervient dans. Projet d appui à la petite irrigation locale



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Transcription:

AfDB R é p u b l i q u e d u S é n é g a l Projet d appui à la petite irrigation locale D e s c r i p t i o n d u p r o j e t Le PAPIL qui intervient dans quatre régions du Sénégal (Fatick, Tambacounda, Kédougou et Kolda), et dont les activités du prêt initial ont débuté en 2006, s articule autour de trois composantes principales : Composante A : Aménagements hydro-agricoles et pastoraux durables. Cette composante prévoit la réalisation de nombreux petits ouvrages hydro-agricoles, identifiés sur base participative et impliquant étroitement les communautés rurales, et le plus souvent destinés à assurer la maîtrise et la valorisation des eaux de surface. Les types d infrastructures prévues sont variables et fonction des reliefs et topologies rencontrés : microbarrages, digues anti-sel, seuils, bas-fonds rizicoles, micropérimètres, mares pastorales, etc. Au total, le PAPIL prévoit d aménager une centaine de sites et de toucher directement plus de 95.000 exploitants. Le volet comprend également des actions de protection de l environnement et de régénération des écosystèmes dégradés, ainsi que l aménagement de voies de désenclavement. Composante B : Renforcement des capacités. Cette composante intègre l ensemble des appuis apportés aux producteurs et collectivités concernés par le Projet pour leur permettre d assumer l entière responsabilité des activités, et de pouvoir assurer à terme une valorisation et une maîtrise durables des aménagements mis en place. Elle inclut également la mise en œuvre d un fonds de développement local géré par les communautés rurales et destiné à financer des infrastructures sociales de base, en complément des ouvrages hydrauliques. Composante C : Gestion du projet. Cette composante intègre toutes les activités liées à la coordination, au suivi et à la gestion du projet. Données générales Ministère de tutelle Ministère des Ecovillages, des Bassins de Rétention, des Lacs Artificiels et de la Pisciculture (MEBRLAP) Zone du projet Régions de Fatick, Kolda, Tambacounda et Kédougou Période d exécution 2006-2011 (prêt initial) et 2011-2013 (prêt supplémentaire) Montant du prêt initial FAD 14,31 millions d UC (21,5 millions d USD) Montant du prêt supplémentaire FAD 8,4 millions d UC (12,6 millions d USD) Contacts PAPIL, Route des Pères Maristes BP 45.350 Dakar Fann Sénégal www.papil.org Coordonnateur national Younoussa MBALLO Direction des Bassins de Rétention et Lacs Artificiels ccp@papil.org Tél. : +221 33 832 82 71 Fax : +221 33 832 82 92 Chargé de projet BAD Xavier BOULENGER Bureau régional de la BAD au Sénégal (SNFO) Division OSAN.2 x.boulenger@afdb.org Tél. : +221 33 869 86 58 Fax : +221 33 820 09 99 Des résultats variés, probants et appréciés L appréciation globale du projet par les populations et autorités régionales concernées est largement positive. Les impacts et effets du PAPIL sont en maints endroits perceptibles et relatés de façon spontanée et unanime : meilleure sécurité alimentaire, diversification des activités, accroissement des revenus, désenclavement, protection et régénération du milieu naturel, dynamique com mu nautaire renforcée, etc. Les acteurs concernés apprécient tout particulièrement la pertinence et l originalité de la démarche à travers l approche participative et la synergie mises en œuvre au niveau régional et aussi l effet catalytique des aménagements. Avec ces nouveaux aménagements, des perspectives réelles de développement sont offertes en de multiples endroits. L expérience du PAPIL a en effet montré que les sites nouvellement aménagés grâce à la mobilisation de l eau constituaient rapidement de véritables pôles de développement à partir desquels naissaient de multiples activités initiées par les populations locales : riziculture, maraîchage, pêche, élevage, apiculture, etc. La régénération du milieu naturel (récupération des terres salées, rehaussement des nappes phréatiques, reverdissement naturel des abords, réapparition de l avifaune, développement des éco systèmes, etc.) induite par la rétention d eau douce et à travers une approche intégrée à l échelle des différentes vallées, constitue aussi un intérêt tout spécifique au niveau environnemental.

Projet d appui à la petite irrigation locale AfDB RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Témoignages sur le PAPIL recueillis dans la région de Fatick Michel NDOUR Président du Comité régional de concertation (CRC) de Fatick Quand le PAPIL est venu dés le début, on était très réticent, mais maintenant avec les réalisa - tions du PAPIL, vraiment il nous a apporté quelque chose de nouveau. Partout, il y a de l eau ce qu on n avait pas auparavant, il y a des digues et nous n avons que bons résultats partout. Vraiment le PAPIL a participé à la lutte contre la pauvreté. Actuellement, tout le monde travaille que ce soit dans l agriculture ou le maraîchage. C est quand même une chance pour nous d avoir une bonne équipe du PAPIL qui s intègre dans la population et qui nous apporte vraiment des facteurs pour lutter contre la pauvreté dont la maitrise de l eau et avec les barrages aussi pour éviter la salinité qui gagne au fur et à mesure le terrain, donc les terres cultivables augmentent et sur l environnement aussi, les sols actuellement deviennent de plus en plus riches et avec l appui de techniciens. Le PAPIL a donné de bons résultats depuis son démarrage, nous sommes satisfaits. C est le premier projet avec tant de bons résultats jusqu à nos jours. Karim SENE Président de la communauté rural (PCR) de Fimela Je voudrais remercier le PAPIL, parce que en tant que PCR, nous travaillons étroitement avec le PAPIL. Je reconnais le travail qui a été abattu au niveau de la localité. Ils font un travail excellent qui mérite vraiment des encourage - ments. Le plus petit bambin de la CR de Fimela peut vous dire les réalisations du PAPIL. A travers le PAPIL, la CR de Fimela atteindra d ici quelque temps, s il plait à Dieu, l autosuffisance alimentaire. Samba THIAW Président des organisations de producteur de Keur Alioune GUEYE Avant, nous cultivions le riz au niveau de cette vallée, mais il s est trouvé à un certain moment que l eau ne s arrêtait plus, ça allait directement à la mer. Donc, il n y a pas de possibilité de l arrêter de telle sorte qu en fin de saison, on récoltait le quart de ce qu on avait semé. Alors, lorsque le PAPIL est arrivé, ça nous a sorti de cette situation, non seulement l eau s est arrêtée, mais les producteurs ceux qui exploitaient la vallée, c'est-à-dire les 7 villages ont vu le nombre augmenter. Avant, on ne voyait que 50 producteurs, mais actuellement, ils sont au nombre de 200 qui s activent dans la vallée. Aussi les activités se sont multipliées parce qu en plus de la riziculture, il y a l apiculture, l arboriculture et le maraîchage qui ont fait un bon considérable. Aménagements dans la vallée de Keur Alioune GUEYE Adja Khady LABOU Présidente des Groupement de Promotion de Femmes (GPF) Département de Fatick Je remercie le PAPIL qui est venu pour aider la région en nous impliquant dans les activités. Traditionnellement chaque famille avait son grenier avec du mil et du riz, mais tout avait disparu. Aujourd hui, nous sommes satisfaites des initiatives du PAPIL qui nous a permis de disposer de stock de riz et mil ce qui contribue à la lutte contre la pauvreté. La démarche du PAPIL à appuyer le GPF constitue une bonne chose, car au niveau des villages les plus reculés se trouvent des GPF. Le fait de travailler avec les GPF dans les vallées, d aménager des digues anti sel, d appuyer en semences et en intrants, de construire des magasins, d équiper les organisations en moissonneuses et batteuses, constitue sans nulle doute un moyen d aider la région à se développer. Et nous les en remercions profondément. Nous n avons pas beaucoup de moyens, mais nous avons pu bénéficier d un accompagnement, et nous pouvons faire face à nos besoins. Que le Bon Dieu nous aide dans le cadre de ces activités. Digue piste de Médina Djikoye 2

RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL AfDB Projet d appui à la petite irrigation locale Abdoulaye NDIAYE Président de la communauté rurale (PCR) de Keur Samba Gueye Avant la réalisation de l ouvrage digue-piste de Médina Djkoye, les villages qui se trouvent de l autre côté de la vallée faisaient partie presque de la Gambie, car en hivernage le passage était infranchissable. Ils menaient toutes leurs activités en territoire étranger. Présentement, ils vaquent à leurs occupations comme tous les sénégalais, ils n ont aucun problèmes pour se rendre à l intérieur ou se faire soigner dans les postes de santé de la CR. Prés de 15.000 habitants vivent derrière la vallée dont ma CR de Keur Samba Guéye, celle de Keur Saloum Diané et plusieurs villages de la région de Kaolack. Tous passent désormais par l ouvrage de Médina Djikoye pour se rendre à Kaolack ou ailleurs à l intérieur du pays. Non seulement le fait de pouvoir passer, mais ceux sont des agriculteurs qui vivent derrière qui ont leur production en arachide et autres. Pour les produits, il fallait faire des demandes auprès des autorités gambiennes pour qu ils puissent transiter et être vendus au Sénégal. D autre part, il y a parmi ces opérateurs, certains qui n osaient pas poser pied derrière parce qu en cas d achat d arachide, ils n auraient pas de transporteurs pour acheminer leurs marchandises dans les usines sénégalaises. Digue piste de Médina Djikoye (couche de latérite) Jean Charles FAYE Directeur de l Agence nationale pour le conseil agricole et rural (ANCAR Kaolack-Fatick) Depuis 5 ans, nous avons développé un partenariat avec le PAPIL au niveau de la zone de Fatick. Ce qu il faut dire dans ce partenariat qu il faut magnifier, c est que le PAPIL a permis de développer une synergie et une complémentarité avec l ensemble des acteurs du développement rural notamment l ANCAR, la DRDR, l ISRA pour mener des activités qui permettent d augmenter les rendements au niveau des vallées qui sont aménagées par le PAPIL. Pour l ANCAR, c est une œuvre salutaire dans la mesure où le PAPIL a permis à travers l aménagement des ouvrages de pouvoir mettre en place un socle, un support pour pouvoir valoriser le conseil agricole rural. Comme vous le savez, le conseil agricole est un service, mais pour assurer ce service, il faut nécessairement mettre en place des infra - structures, financer des actions afin de permettre aux agents chargés de la vulgarisation d amener le savoir et le savoir faire au niveau des producteurs. C est ainsi qu on a permis quand même dans certaines zones de renforcer les capacités des producteurs à travers la diffusion d un certain nombre de technologies en faisant des formations sur des thèmes allant de la production jusqu à la transformation des produits agricoles pour ce qui concerne aussi bien la riziculture que le maraîchage. Donc cela a permis également d augmenter la productivité et les rendements ainsi, on est passé 600 kg à plus de 3 tonnes à l hectare pour la production de riz et même 6 tonnes à l hectare pour le volet d appui à la multiplication de semences de riz. Cela a permis, dans toutes les zones où le PAPIL a eu à réaliser des aménagements, de faire en sorte que l on parvienne à une autosuffisance alimentaire. L autre objectif, c est d arriver à avoir un surplus de production pour la commercialisation afin d augmenter les revenus de ces producteurs. Digue piste de Médina Djikoye (ferraillage) Digue piste de Médina Djikoye (crête achevée) Digue anti sel de Mansarinko 3

Projet d appui à la petite irrigation locale AfDB RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL A l issue de la revue à mi-parcours effectuée en 2009, il a été mis en relief les bons résultats d ensemble obtenus et une forte implication des acteurs locaux. L augmentation des rendements rizicoles est mesurable (de 1,5 tonnes/hectare à 3 ou 4 tonnes/hectare). Le maraîchage et les cultures de contre saison se sont progressivement déployés, et sur certains sites développés spontanément et très rapidement, occasionnant une augmentation sensible des revenus. Les terres valorisables grâce aux aménagements du PAPIL représentent une superficie totale estimée à plus de 3.000 ha, et les productions additionnelles cumulées depuis le démarrage du projet sont estimées à ce jour à plus de 9.500 tonnes de riz et 3.720 tonnes de légumes. Récolte de riz dans les bas-fonds de Kédougou Parcelle de riz dans la vallée de Koumpentoum Récolte de gombos Récolte de pastèques L organisation des populations autour des sites s est renforcée et la forte mobilisation observée laisse entrevoir une vraie opportunité d appro - priation et de durabilité, à partir de nouveaux pôles de développement. L approche vallée adoptée par le PAPIL, grâce aux conventions locales et aux organisations faitières, contribue à une gestion collective et apaisée de l espace agro-sylvo-pastoral dominé par les vallées aménagées. Le projet a également permis de faire travailler un certain nombre de petites et moyennes entreprises (PME) locales de BTP et leur a permis de consolider leur expérience dans le domaine de la construction d ouvrages hydro-agricoles et, même pour certaines, de réaliser de tels ouvrages pour la première fois. Le PAPIL contribue donc aussi à constituer progressive ment un noyau de PME compé - tentes, qui pourront intervenir sur des travaux similaires, pour le compte d autres projets et programmes. Le PAPIL contribue de manière significative dans ces zones d intervention à la préservation et la régénération du milieu naturel, à l accroissement de la production agricole, et à l auto-promotion du monde rural. Compte tenu des bons résultats enregistrés, le Gouverne - ment du Sénégal et la Banque ont décidé en 2011, d apporter un financement supplé - mentaire au PAPIL d un montant de 8,4 millions d UC (12,6 millions d USD). 4

RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL AfDB Projet d appui à la petite irrigation locale Bien fondé et pertinence de la démarche participative Le PAPIL a démontré, au fur et à mesure de ses interventions, à travers le déroulement progressif de ses activités, le bien-fondé de sa démarche qui suscite une forte adhésion des populations bénéficiaires. Le PAPIL est pertinent car il s inscrit très bien dans le cadre de la politique agricole, de la lettre de politique de développe - ment rural décentralisé et dans la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) du Gouverne - ment. C est aujourd hui un instrument d intervention structuré qui assure la promotion de la «petite irrigation» en soutien au processus de décentralisation sur une base participative. L approche évolutive construite sur la mise en œuvre successive et planifié dans le temps des divers aménagements au niveau des quatre régions, fournit un cadre de référence significatif, basé sur l apprentissage et la promotion de l initiative locale. En coordonnant l intervention des partenaires techniques (publics et privés) du développement rural, le PAPIL assure aussi un rôle fédérateur et d animation innovant au niveau de ses zones d intervention. L approche participative s est montrée efficace pour faciliter l appropriation du projet par ses bénéficiaires. En effet, les populations continuent de manifester beaucoup d en - thousiasme à participer activement à la réalisation des activités du projet. Toutefois, l application de cette démarche a requis du temps, d où le retard constaté au niveau de l exécution et la nécessité qui en a découlé de proroger d un an la phase du prêt initial. La démarche consistant à «faire faire» les activités du projet par des partenaires a permis de libérer la cellule de coordination du projet (CCP) de toutes les tâches techniques à réaliser quotidiennement sur le terrain, en les confiant dans le cadre de conventions à des organismes possédant un réel savoir-faire en la matière. De ce fait, la CCP a pu davantage se consacrer à des tâches administratives et financières. Cette façon de faire est aussi un moyen de consolider la durabilité des acquis du projet, dans la mesure où ces institutions partenaires seront encore présentes à la fin du financement du FAD, et pourront continuer de collaborer avec les organisations paysannes et autres GIE mis en place et fortifiés avec l aide du projet. Mobilisation autour du seuil de Dialocoto Mobilisation sociale à Boyard 5

Projet d appui à la petite irrigation locale AfDB RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Le PAPIL, des réponses pratiques aux effets du changement climatique Lors de la conception et de la mise en œuvre du PAPIL, une attention spécifique a été portée à la gestion durable des ressources naturelles et aux mesures d adaptation aux changements climatiques. La sécheresse qui sévit au Sénégal depuis des décennies a modifié à la fois le régime hydrique, le profil des formations végétales mais aussi la qualité des sols en réduisant progressivement les capacités productives du milieu. De nombreuses vallées en zone côtière se trouvent aujourd hui infestées par l avancée saline résultant de la baisse des précipitations et de l absence de dispositifs de stockage. On estime à environ 800.000 ha la superficie totale des terres affectées par le sel au Sénégal, dont une fraction importante dans la région de Fatick. Au niveau des îles du Saloum et dans les zones d estuaire, on assiste également à une dégradation de la mangrove qui favorise les problèmes d érosion des côtes et fragilise les écosystèmes. Dans les zones intérieures, la baisse de la pluviométrie et ses corolaires ont favorisé la dégradation du couvert végétal et l aridification des terres de bas-fonds et vallées qui constituaient anciennement des sites privilégiés de production. Cette situation oblige les agriculteurs à développer des techniques de rétention de l eau de ruisselle - ment et de faire appel à des variétés plus adaptées. changements climatiques. Les interventions du projet en réponse aux changements climatiques s appuient sur une approche à deux niveaux à savoir : (i) la mise en œuvre d activités qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; ces mesures d'atténuation du changement climatique concernent notamment les activités de reboisement, de mise en défens de terroirs boisés et de régénération de mangroves ; et (ii) la promotion d activités et de pratiques adaptatives visant à réduire la vulnérabilité des systèmes de productions aux effets des changements climatiques ; ces mesures d'adaptation se traduisent pas un ensemble varié d activités : lutte anti-sel, récupération de terres dégradées par des techniques de conservation des eaux et des sols, aménagement d ouvrages de stockage, promotion de techniques culturales adaptées, protection de milieux insulaires, etc. Le Fonds de développement local, un instrument au service des collectivités Borne fontaine de Keur Ousseynou Dieng Digue anti-sel de Boly Le PAPIL en accompagnant les populations dans cette dynamique, a pu apporter des réponses concrètes aux problèmes liés aux Le projet a mis à la disposition des commu - nautés rurales (CR) un fonds de développement local (FDL) permettant le financement d infrastructures de base (points d eau potable, cases de santé, écoles, magasins de stockage, aires d abattage et de vente, etc.). Les activités mises en œuvre dans le cadre du FDL visent à permettre aux populations de mettre en place les infrastructures sociaux-économiques indis - pensables à l amélioration de leurs conditions de vie, en complément des aménagements hydro-agricoles envisagés. Le FDL finance des 6

RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL AfDB Projet d appui à la petite irrigation locale investissements publics prioritaires identifiés et conçus par les CR, à travers leur plan local de développement (PLD). Un manuel de procé - dures définissant les modalités pratiques d accès au FDL, ainsi que les modes d acqui - sition et de contrôle, a été mis en place par le projet et approuvé par le FAD. Les CR, initiatrices des projets, supportent nécessaire - ment une contribution financière de 10%. En leur qualité de maître d ouvrage, elles sont appuyées par un opérateur spécialisé recruté par le projet, pour l élaboration des dossiers de financement et des DAO, et le recrutement des entreprises et tâcherons. La sélection des investissements et des entrepreneurs, la gestion des fonds et des chantiers sont soumis à un contrôle annuel par le projet (audit), afin d assurer une parfaite transparence. avec une réorientation affirmée vers des équipements post récoltes (moulins, batteuses, décortiqueuses) pour la seconde génération de projets, et ce confor mément aux recomman - dations de la revue à mi-parcours réalisée en juillet 2009. A ce jour, 207 microprojets ont été financés pour un montant total de plus de 750 millions de F.CFA dont environ 600 millions de F.CFA ont déjà été versés au niveau des comptes du Trésor dans les quatre régions concernées. Ces micro projets sont essentielle - ment orientés vers l hydraulique (34), l éducation (65), la santé (11) et les équipements post récoltes (97). Parmi ces micro projets, 139 ont déjà été réceptionnés provisoirement dont 69 définitivement, et 59 sont en cours de réalisation et seront réceptionnés avant la fin du troisième trimestre 2011. L impact des microprojets est important, en matière d accès à l éducation, à la santé et à l eau potable. L acquisition d équipements post-récolte au profit des groupements féminins (moulins, batteuses, etc.) joue également un grand rôle dans l augmentation des revenus des productrices et permet la diminution de la pénibilité du travail. Salles de classe du FDL Suite aux retards qui avaient été pris dans le recrutement de l opérateur FDL et dans l ajuste - ment des modes opératoires, les premières réalisations du FDL n ont effectivement débuté qu au second trimestre 2009. Deux générations de micro projets (MP) ont été mises en œuvre, Moulins à mil du FDL 7

w w w. p a p i l. o r g Bureau régional de la BAD au Sénégal (SNFO) Immeuble Coumba Route de Ngor Zone 12 Quartier des Almadies Dakar (Sénégal) BP 50544 CP 18524 RP Dakar Sénégal Téléphone : +221 33 820 08 88 / 33 869 75 44 Fax : +221 33 820 09 99 Division Agriculture et Agro-industrie 2 (OSAN.2) Banque africaine de développement BP 323 1002 Tunis Belvédère Tunisie Téléphone : +216 71 10 20 86 Fax : +216 71 25 31 67