Conférence de presse Synthèse des bilans d activités et Comptes sociaux consolidés 2013 des sociétés du Groupe Sonelgaz Allocution de Monsieur Nourredine Boutarfa Président-directeur général de Sonelgaz Lundi 23 juin 2014 Auditorium IFEG Ben Aknoun La version prononcée fait foi Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 1/6
Monsieur le ministre de l énergie, Messieurs les administrateurs de Sonelgaz Monsieur le Président de la Creg Monsieur le PDG de Sonatrach Monsieur le secrétaire général de la fédération des travailleurs des industries électriques et gazières Messieurs les commissaires aux comptes, Messieurs les membres du comité d audit et du comité d éthique, Mesdames et messieurs les cadres dirigeants des sociétés du Groupe Sonelgaz Mesdames et messieurs les professionnels de la presse, Mesdames et messieurs, honorables invités. C est toujours un privilège de vous accueillir à l occasion de la présentation publique de la synthèse des bilans d activités et comptes sociaux consolidés des sociétés du Groupe Sonelgaz. En cette matinée, M. Choual, Directeur de la Stratégie Financière et de la Consolidation vous communiquera les résultats phares de 2013. Je commenterai pour ma part quelques indicateurs et vous parlerai surtout d avenir, celui des activités et des métiers clés de nos filiales ainsi que de nos projets d intégration que nous menons avec beaucoup d ardeur et que nous souhaitons voir mis en œuvre très prochainement. J aurai également à dire brièvement quelques mots sur certains sujets qui, manifestement, sont d actualité. 2013 a été une année exceptionnellement fructueuse en matière de projets réalisés et de développement des réseaux électricité et gaz. La capacité nationale de production d électricité a été renforcée de plus de 2 000 MW dont 840 MW en turbines à gaz mobiles. Nous avons également installé une puissance de transformation de près de 4 000 MVA et réalisé et mis en service environ 9 000 postes de distribution répartis sur l ensemble du territoire national. Ces réalisations exceptionnelles ont permis d améliorer substantiellement la qualité de service comparativement à 2012, notamment sur le réseau interconnecté nord. Ces efforts se poursuivent : les sociétés du Groupe Sonelgaz mettent tout en œuvre pour satisfaire au mieux la demande de 2014 et au-delà. Rien qu en matière d ouvrages de production, il est prévu d ici 2024, la réalisation de 28 600 MW (tous réseaux confondus) dont 20 000 MW sont déjà décidés. Permettez-moi, mesdames et messieurs, de féliciter et de rendre hommage aux 70 000 travailleurs des sociétés du Groupe Sonelgaz et à leurs managers, grâce auxquels ces niveaux de performances ont été atteints. C'est un cap historique qu il va falloir maintenir si nous voulons réaliser dans les temps notre plan de développement et satisfaire ainsi la demande dans de bonnes conditions de qualité et Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 2/6
de sécurité. Ayons toujours à l esprit qu il est demandé à ces personnels, notamment à ceux exerçant dans le métier de l engineering, de réaliser en seulement cinq ans, l équivalent de ce qui a été réalisé en 50 ans en termes d ouvrages électriques et gaziers. Ouvrages qu il va falloir ensuite exploiter et maintenir avec efficience et dans les règles de l art. A contrario des performances techniques, la situation financière reste, pour sa part, fragile. Les efforts de développement, vous le savez, impliquent des niveaux d investissements très élevés. Le montant des dépenses d investissements enregistrées en 2013 par l ensemble des sociétés du Groupe a atteint 409 milliards de dinars, soit une évolution très importante de 77,5% par rapport à 2012. Près de la moitié de ce montant a été alloué à la production d électricité. Aussi, malgré la mise en œuvre du dossier de rachat du découvert bancaire à fin 2010 et des facilités octroyées pour le financement des investissements, les contraintes financières sont restées importantes en 2013. Les impacts des préfinancements des programmes publics associés au non remboursement des créances détenues sur l Etat (tel que le précompte TVA dont le montant a atteint 94 milliards de dinars) ont généré un déficit de trésorerie global et donc, un retour vers le découvert bancaire, pour un montant de 75 milliards de dinars. L année 2013 a connu aussi la mise en place de lignes de crédits totalisant plus de 800 milliards de dinars ainsi que la mise en place d une nouvelle convention de financement des programmes de développement des différents métiers des sociétés du Groupe de 1 600 milliards de dinars destinés au financement des programmes de développement 2014 2017. Il y a lieu de rappeler également le montant global des investissements du plan de développement 2014-2024 qui s élève à 6 338 milliards de dinars. C est pourquoi, dans l optique d un règlement structurel de la situation financière du Groupe Sonelgaz, les pouvoirs publics seront une nouvelle fois sollicités pour la mise en œuvre de solutions durables au règlement des conditions de couverture financière des programmes de développement et pour la définition d un statut fiscal spécifique aux sociétés du Groupe. Financièrement donc, les sociétés du Groupe Sonelgaz terminent l'année 2013 dans de mauvaises conditions. M. Choual vous donnera plus de détails sur la situation financière et comptable qui se caractérise par un résultat net consolidé négatif de 29,7 milliards de DA. Ceci étant, l'exercice 2013 est intéressant pour d'autres raisons et non des moindres, la plus importante étant la mise en œuvre de la stratégie industrielle et d intégration nationale de Sonelgaz. Il y a lieu d en dire un mot. Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 3/6
Notre politique industrielle, mesdames et messieurs, repose sur deux engagements majeurs : le développement de la fabrication industrielle et du savoir-faire local et la diversification des sources d approvisionnement énergétique. Nous l avons à mainte fois réitéré, la politique industrielle de Sonelgaz mise sur l'investissement dans des créneaux qui génèrent une forte valeur ajoutée et qui créent de l emploi dans le domaine de la fourniture des équipements destinés au secteur de l énergie électrique, mais aussi dans les domaines de la recherche, des systèmes d information, de l engineering et de la maintenance des ouvrages industriels. Sonelgaz a donc pris la décision stratégique de faire abandonner, par ses filiales, progressivement, le clé en main pour les centrales électriques et de domicilier la fabrication en Algérie. En 2013, mesdames et messieurs, nous nous sommes engagés dans le projet de partenariat pour la construction d usines de fabrication des turbines à gaz, turbines à vapeur, alternateurs et systèmes contrôle commande qui a été concrétisé en 2014. Un pas de géant vient d être accompli grâce à ce grand projet de complexe industriel, en partenariat avec GE, qui produira des équipements fabriqués en Algérie. Des équipements qui génèreront environ 2 000 MW par an à partir de 2018. Nous auront également bientôt le privilège d annoncer la concrétisation d un autre grand projet de fabrication des chaudières de récupération qui sera suivi par d autres projets dont les appels à manifestation d intérêt ont été lancés en 2013, à l instar des projets de création d une société spécialisée dans l EPC (réalisation complète d un projet), en partenariat, afin d investir l Engineering de détails et d approvisionnement qui permettra à l avenir au Groupe Sonelgaz de réaliser les centrales électriques en lots totalement décomposés. Cette décomposition des lots favorisera par ailleurs la fabrication locale de bon nombre d autres composants et l émergence de nouvelles sociétés sous-traitantes. Je terminerai cette allocution par une conviction que je souhaiterai partager avec vous. Tous les efforts de développement que nous accomplissons pour un lendemain prospère ne seront pas, d un point de vue économique et même moral, porteurs de bienfaits s ils ne sont pas adossés à une politique d efficacité énergétique efficiente. Il me semble qu il va falloir revenir très fortement et très vite sur la question de l efficacité énergétique et de s engager durablement à réduire substantiellement le gaspillage d énergie. Nous ne pouvons pas continuer à user de l énergie comme nous le faisons aujourd hui. Nous ne pouvons pas continuer à ignorer ce qu implique nos gestes énergétiques quotidiens (j allais dire énergivores), des gestes banals comme négliger un éclairage inutile, une climatisation excessive et même des cyber-gestes qui impliquent, derrière, une consommation électrique jamais égalée (Selon des Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 4/6
études récentes, la consommation électrique des data centers dans le monde représente aujourd hui l équivalent de la production de plus de 30 centrales nucléaires). C est une question de bon sens, mais c est surtout, à présent, une question de survie. Les ressources en énergie fossiles, vous le savez, sont limitées, épuisables, non renouvelables... Le plus alarmant, c est qu elles seront en déclin partout dans le monde. La croissance de la consommation d'électricité que nous connaissons ne peut être salutaire que si elle allie confort et économie. Il faut absolument que l énergie serve la création de richesse et non le gaspillage. Nous n avons pas le droit, vis-à-vis des générations futures, de continuer à considérer l énergie comme un produit ordinaire. L énergie, c est notre visa pour un avenir prospère et paisible. Je dis bien prospère et paisible, tant l énergie est un enjeu tout aussi économique que politique comme l est d ailleurs l eau. La contribution de notre secteur sera certainement fonction des gains en économies d énergie en rationalisant la consommation. Nous avons déjà un programme ambitieux en matière de renouvelables. 400 MW en EnR seront d ailleurs installés fin 2014-2015. Nous n avons pas non plus abandonné notre projet de fabrication des modules photovoltaïques qui accompagnera notre projet d installer d ici 2024 pas moins de 1 300 MW en PV, 1 530 MW en CSP et 430 MW en éolien. C est un programme très onéreux mais qui vise, au-delà de la préservation de l environnement, à réduire notre consommation en gaz naturel. C est pourquoi notre devoir est de rendre encore plus efficace notre système électrique. Pour les efforts actuels, il faut relever que la décision d introduire les gros cycles combinés de SKS et SKH dans notre système électrique a permis d économiser depuis 2005 près de 11 milliards de m 3 de gaz naturel grâce a leur très bonne consommation spécifique. Avec les mises en service des centrales cycles combinés de SKD et SKT (1 200 MW chacune), ce sont plus de 3 milliards de m 3 de gaz qui ont été épargnés en 2013 soit l équivalent de ce que nous aurions pu préserver en installant une capacité de 4 000 MW en énergies renouvelables. C est dire que, pour rendre encore plus performant le programme d introduction des énergies renouvelables, il doit être fortement accompagné par une mise en œuvre efficiente du programme d efficacité énergétique. Il faut également savoir que la consommation spécifique des centrales de production d électricité est étroitement liée au niveau de palier de puissance introduit dans le Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 5/6
système électrique. Les gains ainsi obtenus passent d une consommation moyenne spécifique (tous moyens de production confondus) de 0,34 m 3 /kwh avec l introduction du palier 160 MW durant les années 80 à une consommation moyenne spécifique de 0,28 m 3 /kwh avec l introduction des paliers de puissance de 400 MW à partir de 2005. L introduction des paliers 400 MW et les cycles combinés sont également une nécessité vue l ampleur du système électrique actuel et le niveau de la demande croissante en électricité. Il se trouve par ailleurs que cette nécessité est dictée par les rapports «puissance appelée» et «capacité de puissance» des groupes de production de l électricité. Aujourd hui, la taille du plus gros groupe de production représente à peine 3,8 % de la puissance maximale appelée alors qu il représentait, en 1982 pas moins de 13%. C est pourquoi, afin de réduire les coûts d investissement et d améliorer l efficacité énergétique de notre système électrique, les centrales en cycle combiné qui viendront à partir de 2016-2017 seront du palier 600 MW afin d espérer atteindre les performances des plus récentes centrales TG à cycle combiné dont les rendements sur PCI (Pouvoir calorifique inférieur) sont d environ 60 % contre près de 37 % pour les centrales TG à cycle ouvert. Remarquez enfin que ces efforts d économie sont rendus nécessaires pour préserver davantage nos réserves en gaz naturel et ce, d autant plus que le parc algérien de production d électricité est essentiellement basé sur cette ressource épuisable. Il importe donc de mobiliser tous nos moyens pour accroître nos réserves et assurer ainsi l approvisionnement du parc de production en gaz naturel à très long terme, sachant que la durée de vie des groupes de production d électricité en service ainsi que celle des groupes à venir s étaleront sur plusieurs décennies. Je ne terminerai pas sans remercier monsieur le ministre de l énergie pour ses orientations en matière d efficacité énergétique et son soutien indéfectible qui nous a permis d obtenir ces bons résultats en matière de réalisation de notre plan de développement 2013 et en matière d initiation de notre politique d industrialisation. Mon allocution s achève sur cet appui salutaire et efficace, sur ces gains que nous avons réalisés et sur l espoir de pouvoir en réaliser d autres grâce à l utilisation efficiente de notre énergie et à une meilleure préservation de nos ressources qui ne seront possible qu en exploitant de façon optimale les futures centrales en Energie renouvelables. Merci de votre attention Groupe Sonelgaz pour l exercice 2013 6/6