La Seconde Guerre mondiale dans le Cher



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Transcription:

DIRECTION DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES ET DU PATRIMOINE La Seconde Guerre mondiale dans le Cher Fonds de la sous-préfecture de Saint-Amand-Montrond (1940-1945) Versement 5 W Répertoire numérique détaillé établi par Didier Arnold sous la direction de Claude Jeay, conservateur du patrimoine, directeur des Archives départementales Bourges Conseil général du Cher 2008 Archives départementales du Cher 1

Couverture : conception Didier Arnold réalisation : Alain Quisfix Photographies : A. D. du Cher, François Lauginie Ouvrage publié avec le visa de la Direction des archives de France (ministère de la Culture et de la Communication) en date du 10 octobre 2007 Archives départementales du Cher, 2008 ISBN : 2-86018-022-2 Archives départementales du Cher 2

AVANT-PROPOS La publication en 2004 du répertoire du fonds du Cabinet du préfet du Cher (1 W, 1940-1945) marquait le début d une ambitieuse opération de classement portant sur l ensemble des archives administratives de la Seconde Guerre mondiale. Le répertoire numérique détaillé du fonds de la sous-préfecture de Saint-Amand-Montrond pour cette même période (5 W) s inscrit ainsi directement dans le sillage du précédent, avec lequel il partage la volonté de mettre à disposition du public les archives de cette période si difficile et troublée. Les archives de la sous-préfecture de Saint-Amand sont particulièrement intéressantes en ceci qu elles montrent l importance acquise de fait par l arrondissement, consécutivement à la mise en place de la ligne de démarcation. Le sous-préfet se voit ainsi confier des attributions qui relèvent d ordinaire d un préfet de département, notamment dans les domaines de police administrative, de surveillance de l opinion publique et de maintien de l ordre. En dépit de certaines lacunes, l ensemble documentaire porté aujourd hui à la connaissance du public s en fait largement l écho. Les archives de la sous-préfecture ont été versées aux Archives départementales au gré de plusieurs opérations successives, parfois parmi des archives de la préfecture proprement dite. Il convenait dès lors de reconstituer l ensemble documentaire originel, dans le strict respect du principe de provenance, et de le structurer avec le souci de s approcher au plus près du fonctionnement de cette administration tout en facilitant l accès au fonds en déclinant, dans une large mesure, le plan de classement adopté pour le fonds du Cabinet du préfet. Le traitement des archives de la préfecture se poursuit dès à présent par le classement des documents émanant des différentes divisions de la préfecture, qui s étendra sur plusieurs années. C est ainsi qu il appartient aux Archives départementales de contribuer au travail de mémoire en substituant à des bordereaux de versement trop souvent erronés ou elliptiques des instruments de recherche qui se veulent à la fois clairs et descriptifs. Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Didier Arnold qui a traité ce fonds et rédigé le présent répertoire dans son entier. Claude JEAY Directeur des Archives départementales du Cher Archives départementales du Cher 3

INTRODUCTION L'arrondissement de Saint-Amand dans la guerre L'armistice et la création de l'état Français Après la désastreuse campagne de mai-juin 1940, l'armistice, signé le 22 juin, entre en vigueur le 25 juin. C'est un coup de tonnerre pour la France et ses alliés. Le pays, encore tout auréolé de sa victoire dans le premier conflit mondial, a été mis à genou en un mois par une Allemagne nazie conquérante. Une «étrange défaite» qui alimente, aujourd'hui encore, bien des réflexions et suscite nombre d'ouvrages tant elle a profondément marqué l'imaginaire collectif. Le 10 juillet, c'est la fin de la Troisième République et l'avènement de l'état Français. Chef de l'état et chef du gouvernement, le Maréchal Pétain détient désormais tous les pouvoirs : constituant, législatif et exécutif. Et il interviendra sans états d'âme dans le judiciaire. De 1940 à 1945, le gouvernement s'engage alors dans une politique collaborationniste, symbolisée par la poignée de main de Montoire (24 octobre 1940). Il va même parfois au-delà des demandes de l'occupant, comme dans le cas des juifs qui font l'objet de lois raciales spécifiques, organisant leur déchéance progressive au sein de la communauté nationale, puis leur déportation. Pour mener à bien la Révolution Nationale, Vichy s'appuie avant tout sur l'administration qui met en application, avec plus ou moins de zèle selon les personnes, les mesures édictées par l'état Français. Les préfets et souspréfets jugés peu fiables politiquement sont remplacés. La chasse aux communistes, déjà entamée par la Troisième République pour cause de pacte germano-soviétique, continue de plus belle. Pour soutenir la Révolution Nationale, le Maréchal compte aussi s'appuyer sur les anciens combattants. Toutes les associations existantes sont dissoutes, et par la loi du 29 août 1940 il crée la Légion française des combattants. Cette organisation comprend un Service d'ordre Légionnaire, organe de sécurité qui devient Milice française par la loi du 30 janvier 1943. Par ailleurs, une politique très volontariste en faveur de la famille, d'importantes mesures sociales et une réglementation très stricte dans tous les secteurs d'activité (commerce et industrie, travail, ravitaillement, éducation, jeunesse et sport ) vont aussi caractériser cette période. Dans le département du Cher, l'arrondissement de Saint-Amand a été épargné par la guerre. Un rapport des ponts et chaussées du 17 juillet 1940 confirme qu'aucune destruction n'est à déplorer, contrairement à la zone occupée où certaines localités ont été bombardées par la Luftwaffe. Par contre, on dénombre de nombreux prisonniers. Le gouvernement de Vichy effectue auprès des mairies, en 1941, un recensement professionnel général des prisonniers. Cette étude initiée par le commissariat à la lutte contre le chômage, porte aussi sur les disparus et les tués. Elle doit permettre d'éviter que le retour des prisonniers n'aggrave le chômage en dénombrant ceux qui auraient pu retrouver immédiatement leur place dans l'économie nationale, et ceux qui risquaient de grossir le nombre des demandeurs d'emploi. Pour la zone non occupée (ZNO) du Cher on dénombre 3856 prisonniers, 57 disparus et 109 décédés. A noter que le secours national recense quant à lui 4534 prisonniers. L'Occupation et la ligne de démarcation La ville de Saint-Amand est brièvement occupée du 20 juin au 6 juillet 1940 par deux unités composées en majorité de Badois et de Würtembergeois. Il n'y aura ensuite plus de troupes d'occupation stationnées dans le Cher sud, même après l'occupation de la zone libre. La Gestapo de Bourges et la Milice locale feront régner l'ordre allemand. Par ailleurs, la ligne de démarcation a pour conséquence d'agrandir considérablement le champ de compétence géographique et administratif de la sous-préfecture. Avant guerre, l'arrondissement compte onze cantons regroupant 116 communes pour un total de 85 946 habitants (dénombrement de 1936). Le tracé de la ligne de démarcation va sensiblement modifier cela. Certaines communes se retrouvent en effet situées en zone occupée, principalement dans les cantons de Nérondes et de La Guerche-sur-l'Aubois. Elles sont alors administrativement Archives départementales du Cher 4

rattachées à la préfecture de Bourges. A contrario, tout ou partie de certains cantons sont désormais situés en zone non occupée, et la sous-préfecture de Saint-Amand administre alors 143 communes. La population est quant à elle de 105 509 habitants (chiffre obtenu d'après le nombre de cartes d'alimentation distribuées, février 1943). Cette ligne est une véritable frontière où les passages sont strictement réglementés. Cette entrave à la libre circulation des marchandises n'est pas sans conséquence pour la zone occupée du Cher qui se voit privée des ressources alimentaires (agriculture et élevage) de la zone sud du département. Résistance et Libération Dans la zone non occupée du Cher, plusieurs mouvements de Résistance ont été créés : Libération-Sud, FTP, Combat et bien d'autres. Par ailleurs, la zone d'opération du Premier Bataillon du groupe Indre-Est des Forces Françaises de l'intérieur s'étend jusqu'au sud-ouest du département du Cher. Le 6 juin 1944, la ville de Saint-Amand est libérée par les maquisards. Des miliciens sont exécutés, d'autres faits prisonniers, et avec eux Simone Bout de l'an, épouse du secrétaire général de la Milice. Cette action prématurée entraîne dès le 8 juin une réaction allemande sanglante : civils abattus, résistants fusillés, bâtiments détruits. Une cinquantaine d otages sont emmenés à Vichy par la Milice, qui serviront à négocier la libération de la chère épouse. Les miliciens toujours prisonniers seront quant à eux pendus le 24 juillet par les résistants. Dans la nuit du 21 au 22 juillet a lieu l'arrestation de 67 juifs de Saint-Amand. Conduits à la prison du Bordiot, à Bourges, plus d'une trentaine seront ensuite exécutés aux puits de Guerry. Cette rafle a pu être effectuée en représailles de la libération de Saint-Amand ou en réaction à l assassinat de Philippe Henriot, ou pour ces deux motifs à la fois. Quoiqu il en soit, la cause première de cette action est sans nul doute l antisémitisme virulent de Joseph Lécussan. Les mouvements de la Résistance vont cependant se distinguer plus particulièrement en jouant un rôle actif dans la capitulation de la colonne Elster, après avoir harcelé sans répit les troupes allemandes en retraite. Le 10 septembre 1944, le général Elster signe à la sous-préfecture d'issoudun une convention qui définit la capitulation allemande, c'est-à-dire l'arrêt des combats et la reddition de ses vingt mille hommes. La reconnaissance de l'action des maquis du Cher sud par le général allemand sera la signature le 11 septembre d'une deuxième convention à Arçay, qui met en place les modalités de la retraite. La reddition «officielle» a finalement lieu le 16 septembre au pont de Beaugency, où Elster et ses troupes se rendent au général Macon de la 3 e Armée américaine. Un arrêté pris par le préfet du Cher le 4 octobre 1945 fixe la date de libération de l'arrondissement de Saint- Amand au 13 septembre 1944. Pour la ville de Vierzon et les communes limitrophes, la date retenue est le 4 septembre 1944. La sous-préfecture de Saint-Amand pendant l'occupation Rattachement territorial La loi du 19 avril 1941 (complétée par celle du 20 mai 1941) institue les préfets régionaux pour la police et les affaires économiques. Un décret daté du même jour rattache la zone non occupée du Cher à la région de Clermont-Ferrand. Pourtant, la plupart des documents évoquent une correspondance avec la préfecture régionale de Limoges et la préfecture de l'indre. Ce n'est cependant que le 10 juin 1944 que l'arrondissement de Saint- Amand est rattaché administrativement au département de l'indre. Mais le chargé de mission nommé par Vichy, Joseph Lécussan, ajourne cette décision par un arrêté du 22 juin 1944. Il s'attribue par cet arrêté les fonctions de sous-préfet de Saint-Amand et de préfet pour la zone sud du Cher. Compétences administratives Vichy entame rapidement une modification des compétences administratives en renforçant les pouvoirs des préfets et sous-préfets. La loi du 12 octobre 1940 suspend les conseils généraux et les commissions départementales dont les pouvoirs sont exercés par le préfet. Les conseils d'arrondissement sont eux aussi suspendus, et leurs attributions sont dévolues au sous-préfet. Une loi portant création du cadre des fonctionnaires et agents des préfectures du 2 novembre 1940 transfère ces agents à l'administration centrale du ministère de l'intérieur. Par la dépêche du 10 juillet 1940 du ministre de l'intérieur, le sous-préfet du Cher se voit en sus investi de prérogatives normalement du ressort du préfet à cause de la ligne de démarcation. Le sous-préfet est désormais en contact direct avec le gouvernement qui lui envoie textes officiels, demandes d'enquête et de Archives départementales du Cher 5

renseignements. Une note du 12 décembre 1940, probablement rédigée par le sous-préfet et reproduite intégralement ci-après, expose de manière précise les changements qui sont intervenus. Cependant, le lien reste étroit avec la préfecture. Ainsi, le 27 décembre 1940 a lieu une réunion en préfecture de la commission d'avancement du personnel des bureaux de la préfecture et de la sous-préfecture, et le sous-préfet de Saint-Amand a fait le trajet pour la circonstance. De plus, une fois les liaisons postales rétablies, les échanges de courrier sont nombreux, et certaines actions sont toujours financées par des crédits départementaux. Le préfet comme le sous-préfet sont bien conscients de l'aspect provisoire du dispositif mis en place. Le retour à la normale à lieu le 1 er octobre 1944, date à partir de laquelle la sous-préfecture n'administre plus que l'ancien arrondissement de Saint-Amand (voir illustration page 15, Recueil des arrêtés, circulaires et instructions de la sous-préfecture de Saint-Amand, n 1, 1 er octobre 1944). Le personnel L'hôtel de la sous-préfecture et les bureaux sont situés rue de Juranville. La sous-préfecture dispose aussi, à partir d août 1940, de bureaux dans une annexe située 10 rue Porte de Bourges. La note du 12 décembre 1940 précitée fait état à cette date des effectifs suivants : 1 chef de bureau secrétaire en chef, 4 rédacteurs (dont 2 qui ne sont pas encore titulaires), 1 commis, 1 ancien rédacteur âgé de 72 ans, une dactylographe et des employés auxiliaires (nombre non précisé). Décrire plus avant par le menu l'évolution des effectifs n'est pas envisageable au vu des départs, arrivées et promotions de personnels titulaires et des embauches et départs d'auxiliaires. De plus, les documents sont assez sommaires. Le tableau ci-après a donc été établi d'après plusieurs documents pour une date donnée, mais comporte cependant quelques lacunes quant aux fonctions de certains auxiliaires. Attribution des services Comme pour le personnel, il n'existe pas de dossier complet sur la question. Un document de mai 1941 permet de connaître l'organisation des services à cette époque. Ensuite, plus rien de comparable. Devenu l'équivalent d'une préfecture, la sous-préfecture de Saint-Amand a été réorganisée en conséquence. Divers documents nous donnent un aperçu de cette réorganisation au fil du temps. Le contenu en est reproduit cidessous. Organisation des services au 15 mai 1941 Cabinet : Dépouillement, tri et répartition du courrier ; administration communale, budgets ; expéditions et transports de corps ; réquisitions de transports ; recherches ; aliénés ; questions diverses. 1 er bureau : Comptabilité du service des réfugiés ; police, traitements et indemnités ; douane ; chasse ; pêche ; personnel ; chiens. 2 e bureau : Circulation : lubrifiants, permis de conduire, cartes grises, réception des véhicules, pneumatiques. 3 e bureau : Législation du travail, chômage ; grands travaux contre le chômage ; passeports français ; sauf-conduits ; laissezpasser pour zone occupée ; code de la famille ; services vétérinaires, épizooties ; statistiques des animaux abattus ; opérations immobilières ; eaux et forêts, coupes de bois ; étrangers, internements, résidence forcée, visas, cartes d'identité, ouverture et extension de commerce. ; surveillance du territoire ; surveillance des prix ; répression des fraudes ; boulangeries, pâtisseries, boucheries, charcuteries, triperies ; port des insignes et emblèmes, décorations ; habitation rurale ; terrains de sports ; règlement des réquisitions civiles et militaires ; dommages de guerre ; frais des troupes d'occupation ; dommages causés par les troupes allemandes ; cours professionnels ; locaux vacants. Bureau des charbons : Liaison avec le Groupement charbonnier. Service des réfugiés : Allocations ; rapatriement ; reclassement ; secours ; habillement ; assistance médicale ; prisonniers de guerre ; questions diverses. Archives départementales du Cher 6

Service des allocations militaires : Allocations militaires. Organisation des 4 e et 5 e bureaux au 9 janvier 1942 4 e bureau Comptabilité et assistance : Comptabilité : ordonnancement, engagement, liquidation et mandatement des dépenses (service des réfugiés, police régionale et nationale, allocations de chômage, agriculture, ordres de reversements). Assistance : service des aliénés, soins gratuits aux réformés, «article 64», assistance médicale gratuite, assistance aux vieillards, infirmes et incurables, hôpitaux, hospices, code de la famille, vérification et contrôle des états de frais de médecins et de pharmaciens. Le service des réfugiés continuera à engager et à contrôler les dépenses d'assistance des réfugiés. Télégrammes officiels. 5 e bureau Service des réfugiés : Rapatriement des réfugiés, laissez-passer à destination des zones côtières, allocations et assistance, matériel et habillement, fichier et affaires diverses, plan d'hébergement des réfugiés et sinistrés, règlement des [ ] 1 effectués par le service des réfugiés. Organisation du 2 e bureau au 2 mars 1942 Budgets communaux, travaux communaux, grands travaux contre le chômage, terrains de sports, restauration de l'habitat rural, caisse des écoles. Provisoirement : création, extension, transport d'établissements commerciaux, industriels et artisanaux. Enfin, en 1944, on trouve trace de l'organisation suivante : 1 cabinet, 5 bureaux (de 1 à 5), 1 bureau du bois et un service des relations franco-allemandes. Tract allié déposé par ballon libre vers Blet, le 13 juin 1941 (5 W 58). 1 Mot illisible, peut-être "achats". Archives départementales du Cher 7

Effectifs de la sous-préfecture en janvier 1943 Service Fonctionnaires Auxiliaires Cabinet 1 er bureau 2 e bureau 3 e bureau 4 e bureau 5 e bureau Bureau du bois Santé Assistance publique Direction des services agricoles Direction du ravitaillement général 5 1 chef de division 1 rédacteur 1 commis principal 1 sténo-dactylo 1 standardiste 1 commis 1 2 1 chef de bureau 1 dactylo 2 1 rédacteur 1 sténo-dactylo 1 1 rédacteur 1 1 rédacteur principal 1 1 inspecteur adjoint 1 1 dame visiteuse 1 employée aux écritures 2 Auxiliaires détachés Total 1 huissier garçon de bureau 7 1 rédacteur 4 3 employés aux écritures 2 2 employés aux écritures 4 1 dactylo 3 2 employés aux écritures 4 4 employés aux écritures 4? 4 1 1 employé aux écritures 3 1 sténo-dactylo 1 employé aux écritures 1 expéditionnaire 1 dactylo 3 2 employés aux écritures 3 1 sténo-dactylo 1 dactylo 1? 1 1 sténo-dactylo 5 5 5 5 1 4 4 3 1 TOTAL 44 Archives départementales du Cher 8

Note du 12 décembre 1940 sur le fonctionnement des services de la sous-préfecture. L'auteur n'est pas mentionné. C'est fort probablement le sous-préfet (1 W 271). Archives départementales du Cher 9

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Recueil des arrêtés, circulaires et instructions de la sous-préfecture de Saint-Amand, n 1, 1er octobre 1944 (5 W 3). Archives départementales du Cher 15

Les étrangers, un service bien particulier La politique xénophobe de Vichy apparaît particulièrement bien à travers les documents du service des étrangers. Du fait de la ligne de démarcation, des nouvelles attributions de la sous-préfecture en découlant et des lois tatillonnes de Vichy, ce service a pris une grande ampleur, avec notamment le renouvellement ou l'attribution des cartes d'identité. Il s'occupe aussi des travailleurs incorporés dans les GTE (Groupes de travailleurs étrangers) ou les compagnies de travailleurs. Ce service des étrangers est rattaché à la préfecture (1 ère division, 2 e bureau) le 1 er octobre 1944. Service de la carte d'identité d'étrangers Un exemple parmi d'autres des difficultés administratives engendrées par la scission du département du Cher en deux entités distinctes est l'établissement de cartes d'identité pour les étrangers. Dès janvier 1941, le sous-préfet de Saint-Amand signale au préfet de l'indre les problèmes posés par le renouvellement de la carte d'identité des étrangers résidant dans la partie non occupée du Cher, étant donné la difficulté de communiquer entre Saint-Amand et Bourges et l'impossibilité d'envoyer le montant des taxes perçues en zone occupée. En février 1941, la préfecture de l'indre refuse finalement d'assumer cette tâche et conseille au sous-préfet de s'en charger directement. Pour cela, il lui est conseillé d'ouvrir, en accord avec le ministre secrétaire d'état à l'intérieur, un compte chèque postal. Cet accord sera obtenu, mais par contre, «en raison des circonstances», le ministère ne peut fournir ni les imprimés nécessaires, ni le timbre sec adéquat. Ce n'est finalement que début juin 1941 (du 11 au 18) qu'un employé de la sous-préfecture se rendra à Bourges afin d'effectuer un stage de formation. Enfin, par un arrêté du sous-préfet daté du 21 juin, une indemnité pour travaux supplémentaires est allouée aux employés ayant effectué des heures supplémentaires afin de confectionner les fiches individuelles du fichier départemental des étrangers domiciliés dans la zone libre du Cher. On peut considérer que c'est à partir de cette date que le service de la carte d'identité d'étrangers devient vraiment opérationnel. Il est rattaché au 3 e bureau dont fait partie le service des étrangers. La distinction entre ces deux services semble d'ailleurs toute théorique puisque dans les dossiers de demandes de cartes d'identités, les courriers de la sous-préfecture sont à l'en-tête de l'un ou de l'autre. Groupes de travailleurs étrangers (GTE) Pendant la guerre, Vichy, à l'instar d'autres régimes totalitaires (Allemagne, Espagne, Hongrie), exploite la main d'œuvre étrangère (principalement constituée de réfugiés espagnols, polonais et juifs) dans des camps de travail, dénommés groupes de travailleurs étrangers. Pour ce qui est de la zone non occupée du Cher, il existe un 147 e GTE, précédemment installé à Cosne-d'Allier, puis transféré dans le hameau de Baranthaume, commune de Saint-Germain-des-Bois. Il doit exploiter une forêt et produire du charbon de bois. Le 28 décembre 1940, un détachement précurseur est à pied d'œuvre afin de procéder à l'installation des baraques du camp. Début 1941, le reste du 147 e GTE s'installe à demeure. Il dépend administrativement d'abord du Groupement n 1 des Formations d'étrangers (Châtel-Guyon), puis du n 6 (Aixesur-Vienne) à partir du 1 er février 1942. Le 2 septembre 1944, au cours d'un engagement entre les FFI et l'armée allemande, le camp de Baranthaume est complètement détruit. Les troupes de l'armée d'occupation, en pleine retraite et constamment harcelées par les résistants, mettent le feu au cantonnement et abattent un surveillant qui n'a pas eu le temps de s'enfuir. Les archives et tout le matériel de bureau sont entièrement détruits. Le 866 e GTE est quant à lui cantonné à Meillant. Il est dissous le 22 décembre 1942. Les travailleurs étrangers sont alors rattachés au 147 ème GTE. Les documents sur cette formation sont très peu nombreux. On peut aussi trouver quelques mentions d'un 650 e GTE, stationné à Monpioux, commune de Meillant, sans plus de précisions. Enfin, la 59 e compagnie de travailleurs indochinois, avec un effectif de 250 hommes, est stationnée à Contres. Elle dépend du secrétariat d'état au travail. Quelques documents font aussi état d'une Compagnie de travailleurs indochinois à Villiers, commune de Mareuil-sur-Arnon. Peut-être la même, stationnée à un endroit différent à une autre période? Archives départementales du Cher 16

La question juive On prend toute la mesure de la politique raciale de Vichy à travers les documents conservés sur le sujet. On assiste ainsi au fil du temps à la montée en puissance du dispositif de contrôle et de répression : recensement et déclaration d'appartenance à la race juive, apposition de la mention «juif» sur les cartes d'identité, aryanisation des biens, incorporation dans des groupements de travailleurs étrangers (pour lutter contre «l'oisiveté» ), assignations à résidence ou internements. Deux grands «ramassages» 2 seront en outre organisés en zone non occupée, l'un en 1942, l'autre en 1943. Puis viendra l'arrestation des juifs de Saint-Amand dans la nuit du 21 juillet 1944. Emmenés à la prison du Bordiot, à Bourges, certains seront victimes de la tragédie des puits de Guerry. On peut donc revivre à partir de ces documents administratifs l'exclusion progressive des juifs de toute vie sociale et économique. Le fonds de la sous-préfecture de Saint-Amand pour la période de guerre Des versements successifs Ce fonds regroupe principalement trois versements de la sous-préfecture de Saint-Amand, effectués les 24 novembre 1966, 21 janvier 1972 et 2 août 1972, cotés jusqu à présent en Z. Cependant, l'ensemble des archives du bureau de la police générale de la sous-préfecture avait été transmis à la préfecture peu après la Libération. Il en avait été de même pour d'autres documents. Ces articles ont donc été retrouvés dans les séries M, R et X, puis réintégrés dans le fonds originel. Intérêt et limites du fonds Ce fonds est particulièrement intéressant puisqu'il concerne une sous-préfecture à laquelle sont dévolues les attributions d'une préfecture, du fait de l'instauration de la ligne de démarcation coupant le département en deux. C'est un cas de figure assez rare qui ne concerne que Saint-Amand et Montmorillon (Vienne). Autre intérêt particulier, cette fameuse ligne de démarcation que l'on peut voir se mettre en place, puis dont on peut mesurer toutes les conséquences sur la vie courante à travers divers courriers et procès-verbaux de gendarmerie : arrestations de passeurs et de clandestins, confiscations de marchandises, juifs fuyant la zone occupée, et de temps en temps une fusillade, quelquefois hélas meurtrière. Le Cher est d'ailleurs identifié comme l'un des grands axes de passage clandestin. Signalons enfin l'utilité d'un tel fonds pour les familles juives qui ont été ballottées, dispersées, broyées dans le grand maelström de la Shoah. Non seulement certains articles traitent spécifiquement de la «question juive», mais l'on peut aussi retrouver trace du passage ou de l'installation de familles entières dans la zone non occupée du Cher. En effet, grâce aux procès-verbaux de gendarmerie ou de police constatant un franchissement illégal de la ligne de démarcation, mais aussi aux dossiers de demande de carte d'identité, d'allocations militaires ou autres, nombreuses sont les possibilités de recherche offertes. On retrouvera en outre tous les documents composant habituellement un tel fonds administratif. Tous les aspects de la vie quotidienne sous l'occupation transparaissent ainsi à travers une administration qui a la haute main sur tous les secteurs (sécurité, économie, social, santé, ). Chacun pourra donc, selon son centre d'intérêt, trouver quelques documents à examiner. Pour ce qui est des limites du fonds, il y a peu de documents sur la Milice, la Résistance et la Libération. De même pour la justice, les affaires financières et les postes et télécommunications. Communicabilité du fonds Les documents inventoriés dans ce répertoire sont aujourd hui librement communicables. 2 Le terme employé sur les documents. En fait, des rafles en vue d'un internement qui est bien souvent le prélude à la déportation. Archives départementales du Cher 17

LES SOUS-PRÉFETS 3 DE SAINT-AMAND (1940-1945) Immédiatement après le nom de l'intéressé est mentionnée la période pendant laquelle il a rempli les fonctions de sous-préfet, qu'il soit titulaire du poste ou intérimaire. Pour ceux qui ont continué leur carrière après-guerre, le lecteur pourra se référer au dictionnaire biographique des préfets 4. Les renseignements d'état civil tirés de cet ouvrage apparaissent en italique avec mention de la page de la notice. Pour les autres, seuls les documents existant dans le fonds, très succincts, ont pu apporter quelques renseignements, dans le meilleur des cas. Lapeyrie, Gabriel (21 janvier 1936 15 novembre 1940) Né à Montpellier (Hérault) le 31 mai 1899. Marié le 28 juillet 1928 à Jeanne Ducos née à la Roche-sur-Yon (Vendée). Mort à Niort (Deux-Sèvres) le 21 août 1960. Quatre enfants : Claude née le 22 juin 1929, Jean né le 5 juillet 1931, Jacqueline née le 31 août 1933 et Alain né le 28 mai 1936. René Bargeton, op.cit., p. 331-332. Dutilleul-Francoeur, René (16 novembre 1940 19 mai 1943) Né le 28 février 1910 à Paris. Nommé par arrêté du 30 octobre 1940 en remplacement de G. Lapeyrie. Il prend ses fonctions le 16 novembre 1940. Il est remis à disposition du ministère des Affaires étrangères par arrêté du 3 mai 1943. Enfin, en 1945, le ministère de l'intérieur le remet à la disposition de son cadre d'origine 5, le ministère des Affaires étrangères. Il est alors révoqué au titre de l'épuration administrative et condamné par la Cour de justice de Châteauroux à l'indignité nationale. Le 10 mai 1949, il est acquitté par la Chambre civique de la Cour de justice de Lyon. Érignac, René (21 mai 11 septembre 1943) Né aux Ternes (Cantal) le 4 septembre 1909. Marié à Florac (Lozère) le 22 septembre 1934 à Émilie Peyrègne née à Toulon (Var) le 19 décembre 1914, morte le 26 août 1993. Deux enfants : Robert né à Florac le 10 janvier 1936 et Claude Jean-Pierre né à Mende (Lozère) le 15 décembre 1937. René Bargeton, op.cit., p. 224. Chef de division, assure l intérim pendant la période mentionnée ci-dessus. Lecène, Pierre (12 septembre 1943 2 juin 1944) Né à Paris (6 e ) le 31 mai 1908. Marié à Paris (16 e ) le 26 mars 1931 à Rosa Goldstein née à Melbourne (Australie). Mort à Caen (Calvados) le 10 juillet 1979. Deux enfants : Claire née à Paris le 16 janvier 1932 et Marianne née à Foix (Ariège) le 30 mars 1936. René Bargeton, op.cit., p. 341. 3 Archives départementales du Cher, 11 J 26, 5 W 25. 4 René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870-mai 1982), Paris, Archives nationales, 1994. 5 Nulle explication n'a été trouvée pour expliquer cette deuxième remise à disposition. Archives départementales du Cher 18

Il est nommé par arrêté du 3 mai 1943, décision parue le 4 mai 1943 au Journal Officiel. Sa date d'installation avait été fixée au 26 mai 1943, mais sa prise de fonction effective a eu lieu le 12 septembre 1943, d'où la période d'intérim effectuée par R. Érignac. Arrêté par la Gestapo de Bourges le 2 juin 1944, il est rapatrié début 1945 du camp de Dachau où il était interné. Villatte, François (2 22 juin 1944) Né à Bourges le 12 décembre 1913. Marié à Saint-Amand-Montrond le 20 janvier 1945 à Lilia Camille Marie Louise Depège. Mort à Bourges le 12 janvier 1988. Quatre enfants : Michel né le 20 octobre 1945, Françoise née le 18 mai 1947, Bernard né le 17 août 1948 et Daniel le 23 août 1953. René Bargeton, op.cit., p. 545. Prisonnier évadé affecté à la sous-préfecture de Saint-Amand le 12 août 1943 comme rédacteur principal. Chef de bureau, il assure le remplacement du 2 au 22 juin 1944, conformément aux ordres reçus, téléphoniquement, le 2 juin, du ministère de l Intérieur et verbalement, le 4 juin, de la préfecture régionale de Limoges. Lécussan, Joseph (22 juin 1944 9 août 1944) Né à Gourdan-Polignon (Haute-Garonne) le 9 juillet 1895. Condamné à mort le 25 septembre 1946 et exécuté à la fin de l année. Par ordre de mission du secrétaire d'état à l Intérieur daté du 16 juin 1944, il reçoit pour objectif de rétablir l ordre à Saint-Amand. Il a mandat pour exercer l ensemble des pouvoirs de police et a autorité sur tous les corps, forces et services qui assurent la sécurité publique et la sûreté intérieure de l État. Or, par un arrêté daté du 22 juin 1944, J. Lécussan s autoproclame sous-préfet de Saint-Amand et préfet de la zone sud du Cher. Il quitte Saint-Amand dans la nuit du 9 août 1944 à destination de Vichy. Colombani,? Nommé par Vichy sous-préfet de Saint-Amand (2 e classe) à titre intérimaire suite à l'arrestation de M. Lecène, par un arrêté du 31 juillet 1944. Sa date d'installation avait été fixée au 11 août 1944. Vu les évènements, il ne s'est jamais présenté à son poste. Il est révoqué par un arrêté du ministre de l'intérieur du 28 février 1945, la date d'effet de cette décision ayant été fixée au 16 avril 1945. Villatte, François (10 août 1944 juin 1946) Nommé sous-préfet par intérim à compter du 10 août 1944 par J. Lécussan et maintenu en fonction par le gouvernement provisoire à la Libération. Archives départementales du Cher 19

LISTE ALPHABÉTIQUE DES COMMUNES Les communes de l'arrondissement de Saint-Amand faisant partie de la zone occupée, et donc du ressort de la préfecture de Bourges pendant la durée de l'occupation, sont indiquées en gras. Les communes qui ont été rattachées administrativement à la sous préfecture de Saint-Amand pendant la durée de l'occupation sont mentionnées en italique. Ainay le-vieil Annoix Apremont Arçay Arcomps Ardenais Arpheuilles Augy-sur-Aubois Bannegon Beddes Bessais Blet Bouzais Brinay Bruères-Allichamps Bussy Celette (La) Celle (La) Celle-Condé (La) Cerbois Chalivoy-Milon Chambon Chapelle-Hugon (La) Charenton-du-Cher Charly Charost Châteaumeillant Châteauneuf-sur-Cher Châtelet (Le) Chaumont Chautay (Le) Chavannes Chery Chezal-Benoît Civray Cogny Colombiers Contres Cornusse Corquoy Cours-les-Barres Coust Crézançay-sur-Cher Croisy Cuffy Culan Dampierre-en-Graçay Drevant Dun-sur-Auron Épineuil-le-Fleuriel Farges-Allichamps Faverdines Flavigny Genouilly Germigny-l Exempt Givardon Graçay Grossouvre Groutte (La) Guerche-sur-l'Aubois (La) Ids-Saint-Roch Ignol Ineuil Jouet-sur-l'Aubois Jussy-Champagne Lantan Lapan Lazenay Levet Lignières Limeux Lissay-Lochy Loye-sur-Arnon Lugny-Bourbonnais Lunery Lury-sur-Arnon Maisonnais Marçais Mareuil-sur-Arnon Massay Meillant Méreau Menetou-couture Montlouis Archives départementales du Cher 20