Documents pareils
Biomarqueurs en Cancérologie

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Information génétique

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

Cancer et environnement

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

Chapitre 2 - Complexité des relations entre génotype et phénotype

EXERCICES : MECANISMES DE L IMMUNITE : pages

Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

AMAMI Anaïs 3 C LORDEL Maryne. Les dons de cellules & de tissus.

Principales causes de décès selon le groupe d âge et plus

Hépatite chronique B Moyens thérapeutiques

Cellules procaryotes Service histologie Pr.k.mebarek

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

De la physico-chimie à la radiobiologie: nouveaux acquis (I)

Qu est-ce qu un sarcome?

Les cytokines et leurs récepteurs. Laurence Guglielmi

Rôle des acides biliaires dans la régulation de l homéostasie du glucose : implication de FXR dans la cellule bêta-pancréatique

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

Les OGM. 5 décembre Nicole Mounier

Les Applications industrielles et commerciales des cellules souches. Inserm Transfert Pôle Création d Entreprises

Cibles et mécanismes d action des traitements par cytokines et anti-cytokines

Le don de moelle osseuse :

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Les grandes voies de transmission du signal en cancérologie : où en sommes-nous?

Le dépistage des cancers

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

Gènes de prédisposition au diabète, une belle avancée!

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

Les tests génétiques à des fins médicales

Les plateformes de génétique

THERANOSTIC. Pr. C. BOHUON Conférence CORATA Namur 08 juin 2011

Le Monde des insectes, son importance pour l Homme et l apport de l étude des insectes aux sciences du vivant.

Tout le monde est potentiellement

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

Marchés des groupes à affinités

Hépatite C une maladie silencieuse..

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

TD de Biochimie 4 : Coloration.

Actualités s cancérologiques : pneumologie

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Lymphome non hodgkinien

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Chapitre II La régulation de la glycémie

LES RADIATIONS ET LA SANTÉ LES RISQUES DES RADIATIONS IONISANTES POUR LA SANTÉ

papillome humain) VPH(virus Le virus du papillome humain: la plus répandue des infections transmissibles sexuellement

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011

Le VIH et votre foie

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Comité d organisation

1 of 5 02/11/ :03

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques

Mécanisme des réactions inflammatoires

PRINCIPALES ETAPES DE L'HEMATOPOIESE MEDULLAIRE (lignées, maturation, voies de domiciliation tissulaire) Partie II

MISSION PARTENARIALE IMMUNOLOGIE - VACCINATION & INFECTIOLOGIE A l occasion de BIOPHARM AMERICA 2015 BOSTON, ETATS-UNIS 14 au 18 septembre 2015

Introduction générale

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Item 127 : Transplantation d'organes

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

Première partie: Restitution + Compréhension (08 points)

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Anticorps, vaccins, immunothérapies allergéniques tout savoir sur les progrès de l immunothérapie en 20 questions

M Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

Le but de la radioprotection est d empêcher ou de réduire les LES PRINCIPES DE LA RADIOPROTECTION

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Le rôle de l endocytose dans les processus pathologiques

INSUFFISANCE HÉPATIQUE

Apport de l IRM dans la

.( /.*!0) %1 2"+ %#(3004) 05' 203 .(.*0"+ ) '!2"+ %#(30+ 0!"%) 4!%2) 3 '!%2"+ %#(30! &' 4!!% .+.*0%!!'!(!%2" !

RNV3P Recherche de pathologies émergentes

Leucémies de l enfant et de l adolescent

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Le Livre des Infections Sexuellement Transmissibles

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

DON DE SANG. Label Don de Soi

Les Polypes coliques. DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier. Muqueuse normale

L INSUFFISANCE CARDIAQUE

Plateforme Transgenèse/Zootechnie/Exploration Fonctionnelle IBiSA. «Anexplo» Service Transgenèse. Catalogue des prestations

L'œsophage L'œsophage est un tube musculaire qui traverse de la bouche à l'estomac. Causes

Depuis les années 1930, la production mondiale

ANNEXE A : CERTIFICAT D ASSURANCE

Chapitre 7 : Structure de la cellule Le noyau cellulaire

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

Hépatite B. Le virus Structure et caractéristiques 07/02/2013

Utilisation des substrats énergétiques

HEL de Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Le cancer du foie. Carcinome hépatocellulaire. Une information de la Ligue contre le cancer pour les personnes concernées et leurs proches

Transcription:

CANCEROGENESE 1

1. Problème «Comment les modifications des caractères génétiques entraînent-elles elles des pathologies?» 2

Q1 : Quelles sont les caractéristiques de ces pathologies? 3

2. Faits d observation 2.1. A l échelle de la tumeur : 211 2.1.1. Etude histologique i d une tumeur bénigne Tumeur d origine neuroendocrine Biologie moléculaire de la cellule Lodich, Baltimore & all. Ed De Boeck Université 4

2. Faits d observation 2.1. A l échelle de la tumeur : 212 2.1.2. Aspect thi histologique i d un foie rempli lid de nodules métastasiques de tumeur pulmonaire Biologie moléculaire de la cellule Lodich, Baltimore & all. Ed De Boeck Université 5

2. Faits d observation 2.1. A l échelle de la tumeur : 2.1.2. 2 Etude histologique i d une tumeur maligne Tumeur maligne d origine pulmonaire dans un foie humain Biologie moléculaire de la cellule Lodich, Baltimore & all. Ed De Boeck Université 6

2. Faits d observation 2.1. A l échelle de la tumeur : 2.1.3. Tableau comparatif de caractéristiques des 2 types de tumeurs Tumeur bénigne Tumeur maligne Bien limitée Encapsulée Histologiquement semblable au tissu d'origine Mal limitée Non encapsulée Plus ou moins semblable au tissu d'origine, (dédifférenciation, différenciation aberrante) Cellules régulières Croissance lente, refoulement sans destruction des tissus voisins Pas de métastase Cellules irrégulières Croissance rapide avec destruction des tissus voisins Métastase Pas de récidive locale après exérèse complète Récidive possible après exérèse supposée totale 7

2. Faits d observation 2.2. A l échelle de la cellule : 2.2.1. 2 Frottis du col utérin (coloration de Papanicolaou) Biologie moléculaire de la cellule Alberts, Johnson & all. Ed Médecine-Science Laffont 8

2. Faits d observation 2.2. A l échelle de la cellule : 2.2.2. 2 2 Caractéristiques des cellules tumorales Perte de spécialisation dédifférenciation générale, synthèse de molécules présentes normalement chez l embryon intérêt diagnostic! Augmentation du rapport nucléo plasmatique Multiplications incontrôlées Anomalies chromosomiques Excès de synthèses Insensibles à l appauvrissement du milieu de culture Perte de l inhibition de contact Capacité à envahir les tissus voisins 9

3. Le cycle cellulaire et sa régulation Puisque le processus de tumorisation montre des modifications de comportement cellulaire : - il conviendra de s interroger sur les raisons possibles de ces défaillances cellulaires - il serait auparavant intéressant de rappeler quelques caractéristiques d un pluricellulaire, le cycle cellulaire normal et quelques unes de ses caractéristiques 10

3. Le cycle cellulaire 3.1. La prolifération cellulaire des cellules normales dans l organisme La plupart des cellules ont une durée de vie inférieure à celle de l organisme nécessité d un renouvellement Les tissus sont faits de cellules spécialisées différenciation cellulaire expression spécifique de certains gènes lors de la transcription La différenciation cellulaire augmente au cours des divisions cellulaires l si la différenciation i augmente, la prolifération diminue i Trois types de renouvellement : cellules spécialisées sans renouvellement pas remplacées à leur mort (neurones) cellules spécialisées avec long cycle cellulaire divisions rares (hépatocytes) cellules spécialisées se renouvelant grâce à cellules souches divisions (kératinocytes) 11

3. Le cycle cellulaire 3.2. Rappel du cycle cellulaire http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellbm/02cdk.htm 12

3. Le cycle cellulaire : 3.2. Les points de contrôle http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellbm/02cdk.htm 13

3. Le cycle cellulaire : 3.3. La régulation de la succession des 4 phases du cycle Les processus cellulaires sont contrôlés tôlé par de nombreux systèmes régulateurs différents http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellbm/02cdk.htm 14

3. Le cycle cellulaire : 3.3. La progression des phases du cycle : variation du taux des dimères CdK/cyclines http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/cyclecellbm/index.htm 15

Q2 : à quel(s) niveau(x) possibles des régulations cellulaires se situent les défaillances qui sont à l origine par exemple des multiplications incontrôlées des cellules utérines? Modification du taux de sécrétion des complexes CdK/Cyclines Dysfonctionnement des points de contrôle du cycle cellulaire Dysfonctionnement dans la communication cellulaire 16

4. Les niveaux de défaillance cellulaire 4.1. La communication cellulaire Facteur de croissance Récepteur transmembranaire Transducteur Protéine stimulant la prolifération cellulaire ARNm 17

4. Les niveaux de défaillance cellulaire 4.1. Les facteurs de croissance A- Facteur de croissance = protéine qui agit sur la cellule par un récepteur : modèle clé-serrure/enzyme-substratsubstrat B- Récepteur = glycoprotéine transmembranaire C- Le récepteur induit plusieurs évènements dans la cellule jusqu à l activation des facteurs de transcription et l expression de certains gènes D- On connaît environ 50 FdC différents - sans spécificité : PDGF (Platelet Derived Growth Factor) - sur des cellules particulières : EPO (erythropoïétine) - diminuent la prolifération : TGFβ E- in vivo, c est la combinaison de plusieurs FdC qui agissent sur la cellule pour moduler sa prolifération et sa différenciation 18

4. Les niveaux de défaillance cellulaire 4.2. L origine de la cancérogenèse L origine de la cancérogenèse est donc à chercher - au niveau intracellulaire : perte de spécialisation par dysfonctionnement des régulations internes - au niveau extracellulaire : mitoses non contrôlées par dysfonctionnement des régulations externes C est le génome qui subit des modifications : - comment est contrôlée la division cellulaire - quels sont les facteurs responsables des modifications géniques? - quelles sont les modifications induites par ces facteurs? - comment ces modifications peuvent-elles expliquer les métastases? 19

4. Les niveaux de défaillance cellulaire 4.2. L origine de la cancérogenèse Psoralène Agent alkylant Radiations 20

4. Les niveaux de défaillance cellulaire 4.3. Les 6 propriétés caractérisant la transformation Il a été proposé par R.A. Weinberg Department of Biology, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Massachusetts 02139, USA que la transformation passe par l acquisition d au moins six propriétés : Indépendance vis à vis des signaux stimulant la prolifération Insensibilité aux signaux inhibiteurs Abolition de l apoptose Capacité proliférative illimitée Capacité de susciter l angiogenèse g Acquisition d un pouvoir invasif 21

Q 3 : Quels sont les facteurs responsables de l apparition d un cancer? 22

5. Les carcinogènes 5.1. Les carcinogènes chimiques Le cancer des ramoneurs, causé par l accumulation de suie sur le scrotum a été décrit en 1775 par Percival Pott : c est le premier cancer professionnel décrit. Agents mutagènes ou initiateurs : endommagent l ADN Promoteurs tumoraux : stimulent la prolifération cellulaire Amiante = cancer des voies respiratoires Cadmium = cancer de la prostate Fumée de tabac qui contient benzo(a)pyrène, diméthylnitrosamine, nickelcarbonyle Aflatoxine = puissant cancérogène produit par certains champignons contaminant les fruits secs et les cacahuètes conservés dans de mauvaises conditions Ester de phorbol = prolifération des cellules par activation de voies de régulation passant par une protéine kinase Oestrogènes = prolifération des cellules de l endomètre utérin, cancer du sein 23

5. Les carcinogènes 5.2. Les carcinogènes physiques Les rayonnements UV, solaires ou artificiels cause principale des cancers de la peau Les radiations ionisantes i rayons X, radioactivité 24

5. Les carcinogènes 5.3. Les carcinogènes biologiques 5.3.1. Des parasites ver parasite plat (= schistosome) Les relations les mieux connues entre un parasite et un cancer sont celles de la bilharziose et du cancer de la vessie dans des pays comme l'egypte. La bilharziose est causée par le schistosome qui entre dans le corps à partir de l'eau infestée et elle se traduit par un envahissement en oeufs dans les tissus hépatiques et vésicaux. Ces oeufs perforent les parois et les adultes sécrètent des substances qui entraînent la synthèse excessive d'anticorps. Les personnes atteintes de bilharziose sont davantage susceptibles d'avoir un cancer de la vessie que les personnes non infestées. 25

5. Les carcinogènes 5.3. Les carcinogènes biologiques 5.3.2. 532 Desvirus Virus de l hépatite B : HBV Papilloma virus Ce virus provoque des lésions immédiates du tissu hépatique : hépatite avec les signes associés : jaunisse et transaminases sériques très augmentées. Chez 5 à 10% des patients, il n y a pas de guérison et établissement d une infection chronique. Incidence 100 fois plus élevée sur le cancer du foie. Le cancer serait du à l expression d un gène viral (gène X) stimulant la surexpression de gènes gouvernant la prolifération cellulaire On connaît plus de 60 souches différentes de papillomavirus humains, qui infectent les cellules épithéliales. Ils sont responsables de tumeurs bénignes comme les verrues, ou malignes comme le carcinome du col utérin. La transformation cellulaire provoque la destruction de protéines synthétisées par les anti-oncogènes 26

5. Les carcinogènes 5.3. Les carcinogènes biologiques 5.3.2. 532 Desvirus Virus humain lymphotrope T, de type 1 = HTLV1, responsable de leucémies à cellules T de l adulte, fréquente au Japon, Caraïbes et en Afrique. Rétrovirus Virus de l immunodéficience humaine = HIV, responsable du SIDA. Il n entraîne pas directement t de cancer, mais provoque une forte augmentation de l apparition du sarcome de Kaposi (probablement dérivé de l endothélium vasculaire) et de lymphomes. Virus du sarcome de Rous = RSV, responsable du sarcome du poulet. Son étude a permis en 1972 la découverte des premiers oncogènes, et en 1976 la mise en évidence du premier proto-oncogène. oncogène. 27

Q 4 : En quoi la connaissance du génome permet-elle elle de comprendre les transformations cellulaires? 28

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.1. Les proto oncogènes 611 6.1.1. Définition iti Un proto oncogène est un gène indispensable au bon fonctionnement de toutes les cellules. Les proto oncogènes interviennent à chacune des étapes qui jalonnent les processus complexes de la prolifération cellulaire des eucaryotes et de la différenciation des tissus. 29

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.1. Les proto oncogènes 612 6.1.2. Fonctions Les protéines produites par les proto-oncogènes oncogènes ont des rôles variés : des facteurs de croissance pour stimuler la prolifération de leurs cellules-cibles. des récepteurs de ces facteurs de croissance présents dans la membrane cytoplasmique (par exemple c-erbb1 qui produit le récepteur du facteur de croissance épidermique EGF). des transducteurs, où interviennent de nombreux proto-oncogènesoncogènes (par exemple c-ras ou c-src), sont nécessaires pour acheminer ce signal jusqu à l ADN du noyau où se prennent les décisions de prolifération ou de différenciation (par exemple sous contrôle de c- myc, c-jun, c-fos ou c-erba) des molécules impliquées dans l adhésion des cellules. 30

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.1. Les proto oncogènes 613 6.1.3. Caractéristiques téi ti Gènes susceptibles d acquérir, après activation, les propriétés cancérogènes d un oncogène et, à ce titre, de participer au processus de dégénérescence maligne Les gènes découverts dans les rétrovirus, et responsables de leurs propriétés cancérogènes, sont des versions modifiées de gènes présents dans toutes les cellules normales : on les appelle pour cette raison des proto- oncogènes. Ils sont désignés du terme générique de c-onc par analogie avec les oncogènes viraux v-onc. 31

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.1. Les proto oncogènes 6.1.3. Caractéristiques Les modifications subies par les proto-oncogènes oncogènes touchent à la fois la nature de la protéine pour laquelle ils codent, et sa régulation puisque le virus, lorsqu il est présent, impose alors son propre contrôle. Ces modifications activent leur potentiel cancérogène latent Cette activation ne passe pas nécessairement par un virus : le proto-oncogène oncogène peut être modifié (muté) par différents agents mutagènes comme les rayons X ou ultra-violets ou encore par des substances chimiques cancérogènes 32

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.1. Définition On nomme «oncogène cellulaire» toute séquence d ADN dont la modification qualitative ou quantitative conduit à la transformation cellulaire. Les oncoprotéines sont actives en l absence de toute stimulation physiologique. 33

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.2. Origine En général, on considère qu'il existe trois grands types de modifications génétiques qui peuvent altérer un proto-oncogène oncogène : - les mutations - les translocations - les amplifications géniques. Dans tous les cas, on obtient un produit hyperactif qui stimule la division cellulaire de sorte qu'elle échappe à la régulation normale. 34

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.2. Origine Les mutations : Un des proto-oncogènes oncogènes mutés dans les cancers humains est le gène H-ras. Sous sa forme normale (non mutée), la protéine H-ras stimule la multiplication cellulaire uniquement lorsqu elle reçoit un signal de prolifération. o Sous sa forme mutée, le gène H-ras code une protéine qui stimule la multiplication li cellulaire l indépendamment de tout signal cancers de la vessie, mammaires, colorectaux 35

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.2. 2 Origine Les amplifications géniques : Correspondent à l'augmentation du nombre de copies d'un proto-oncogène oncogène => surproduction protéique L amplification du gène N-myc est fréquente dans les neuroblastomes L amplification du gène erbb2 est fréquente dans les cancers du sein. 36

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.2. Origine Les translocations : Cet évènement peut générer deux types de modifications : - quantitatives : la translocation change complètement t l'environnement génétique éti des gènes présents et dérègle leur expression - qualitatives : la translocation peut engendrer la synthèse de protéines ayant des fonctions aberrantes. Les translocations sont très fréquentes dans les leucémies, les lymphomes (lymphome folliculaire, lymphome de Burkitt -initié par EBV-) 37

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.3. Rôles des protéines codées par les oncogènes (oncoprotéines) - Facteurs de croissance : qui stimulent les cellules productrices croissance cellulaire anarchique qui aboutira à une tumeur - Récepteurs de facteurs de croissance : qui, mutés, deviennent actifs en permanence, et simulent la présence du facteur de croissance croissance cellulaire l anarchique. - Protéine activatrices des facteurs de transcription : gènes myc par exemple. - Facteurs de régulation du cycle cellulaire contrôlant le passage de la phase G1 à la phase S. - Inhibiteur de la différentiation cellulaire : les cellules restent dans un état indifférencié et continuent de se multiplier au lieu d entrer en phase de spécialisation. - Protéine contrecarrant l apoptose. 38

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.4. Exemple de l action de RSV Pour la Science 39

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.2. Les oncogènes 6.2.4. Exemple de l action de RSV Fibroblaste sain Fibroblaste infecté ADN fibroblaste Proto onc ADN fibroblaste ADN viral Proto onc ADN viral ADN fibroblaste C-rsv LTR C-rsv LTR ARN Protéines oncogènes 40

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.3. Les anti oncogènes 6.3.1. Définition Ce sont des gènes suppresseurs de tumeur. Ils contrôlent la croissance et la différenciation des cellules en s opposant aux oncogènes. 41

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.3. Les anti oncogènes 6.3.2. Rôle des protéines codées par les anti oncogènes Dans l ensemble, ces gènes codent pour des protéines qui freinent la prolifération cellulaire. Gène NF1 : la protéine NF1 inhibe l activité de la protéine Ras / gène H-ras Gène Rb : la protéine prb est une protéine qui bloque la cellule au point de contrôle de G1, empêchant la cellule d entrer en phase S. 42

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.3. Les anti oncogènes 6.3.3. Rôle des protéines codées par les anti oncogènes Gène p53 :laprotéinep53 p53 provoque l arrêt du cycle cellulaire en réponse à tout dommage sur l ADN. Elle laisse le temps à la cellule de réparer ces dommages avant de poursuivre le cycle, ce qui évite de transmettre des mutations Si le dommage persiste, la protéine p53 entraîne la cellule vers l apoptose 43

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.3. Les anti oncogènes 6.3.3. Rôle des protéines codées par les anti oncogènes Biologie moléculaire de la cellule Lodich, Baltimore & all. Ed De Boeck Université 44

6. Les gènes concernés par la cancérogenèse 6.3. Les anti oncogènes 6.3.3. Rôle des protéines codées par les anti oncogènes Mutations inactivant p53 dans les tumeurs humaines sites de liaison de mdm2, E1B, E6 C.C. Harris, 1993 - Science 45

Q5 : quels mécanismes contribuent à la formation des métastases? 46

7. La formation des métastases 7.1. La liaison horizontale entre les cellules http://www.ulysse.u-bordeaux.fr/atelier/ikramer/biocell_diffusion/#item03 47

7. La formation des métastases 7.2. La liaison verticale 48

7. La formation des métastases 7.2. La liaison verticale www.unifr.ch/anatomy/elearningfree/francais/bindegewebe/funktion/stuetze/f-stuetze.phpstuetze.php 49

7. La formation des métastases 7.3. Le franchissement de la basale 50

7. La formation des métastases 7.3. La pénétration dans la membrane basale www.curie.fr/recherche/themes/equipe_pop_img.cfm/lang/_fr/img_rapport/1355.htm 51

7. La formation des métastases 7.4. Schéma récapitulatif Biologie moléculaire de la cellule Lodich, Baltimore & all. Ed De Boeck Université 52

En guise de conclusion : modèle de carcinogenèse de la muqueuse du colon ASPECT MORHOLOGIQUE Epithélium normal Epithélium proliférant Phase débutante t de l adénome Phase intermédiaire de l adénome Phase tardive de l adénome Carcinome LESION MOLECULAIRE Perte ou mutation du locus APC sur le chromosome 5q Perte de la méthylation de l ADN Mutation du gène ras sur le chromosome 12p Perte d un suppresseur de tumeur sur le chromosome 18q Perte du gène p53 sur le chromosome 17p 53