outlook.eco Faits et chiffres La structure économique valaisanne en 2009



Documents pareils
Les entreprises paient avec un retard de 19,3 jours la morale de paiement en berne à cause de l effet domino

Bisnode. au mois de Mai Étude sur les faillites et créations d entreprises

Le crédit fournisseur est plus populaire que jamais Les entreprises paient leurs factures avec un retard moyen de 19,5 jours

3 e fiche d'informations sur l'initiative relative à la caisse unique

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Nouvelle structure des tarifs médicaux suisses:

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

Cet article s attache tout d abord

Chiffres-clés relatifs à la place financière suisse Mis à jour en décembre 2008

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

8 Certifications Minergie

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

Programme de stabilité Quel impact sur l investissement local?

ANALYSE FINANCIERE DE LA COMMUNE D ITANCOURT.

Info Finance. et Prévoyance. En 2013 aussi, les clients profitent d une rémunération globale attractive!

Consultations prébudgétaires

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

UNE MEILLEURE CROISSANCE, UN MEILLEUR CLIMAT

Bâtiments, logements et conditions d habitation

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Le présent chapitre porte sur l endettement des

L'AOST est l'organisation faîtière suisse des autorités du marché du travail des cantons. Son but est

REFORME DU CREDIT A LA CONSOMMATION DECRET SUR LE REMBOURSEMENT MINIMAL DU CAPITAL POUR LES CREDITS RENOUVELABLES

Assurances sociales en Suisse. Statistique de poche

Compte d exploitation Assurance vie collective.

RISK INDEX 2014 SUISSE

Argumentaire du PS Suisse en faveur de son initiative pour des impôts équitables

Étude sur la compétitivité des administrations cantonales

COMMENTAIRE. Services économiques TD

Documentation pour les médias

Monnaie, banques, assurances

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

Hausse du crédit bancaire aux entreprises au Canada

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

Le Québec en meilleure situation économique et financière pour faire la souveraineté

ÉVALUATION DE LA TAXE SUR LA DÉPENDANCE AU JEU RÉSUMÉ

Détention des crédits : que nous enseignent les évolutions récentes?

EVALUATION DU POINT FORT 1 «LANGUE ET FORMATION» : RAPPORT INTERMEDIAIRE

Assurances sociales en Suisse. Statistique de poche

COMMUNAUTE DU PAYS D E V E N D O M E. Orientations budgétaires 2010

Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 1 er Trimestre 2013

L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES. Tableau de bord. 25 ème rapport annuel. Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

Europimmo LFP. SCPI d entreprise, immobilier européen AVERTISSEMENT

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Initiative socialiste pour des impôts équitables Commentaires Bernard Dafflon 1

Rapport sur la situation financière des institutions de prévoyance et des assureurs vie

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

Une famille, deux pensions

Les dépenses et la dette des ménages

3La charge fiscale effective induite par les. 3Les pouvoirs publics consacrent déjà plus. 3Si nous voulons garantir la compétitivité

MARCHÉ IMMOBILIER DE BUREAUX

Swiss Issues Régions Espace métropolitain Genève-Montreux

kibesuisse Fédération suisse pour l accueil de jour de l enfant Statuts du 05/09/2013

LA LETTRE DE L EPARGNE ET DE LA RETRAITE DU CERCLE DE L EPARGNE. N 3 juillet 2014

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude

Prévoyance professionnelle obligatoire pour les personnes au chômage

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Situation financière des ménages au Québec et en Ontario

immigration conséquences positives pour les assurances sociales

DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Initiative sur les bourses d études : le mauvais chemin vers l égalité des chances dossierpolitique

Associations Dossiers pratiques

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

Résumé abrégé. des applications de. Tribut TAX et TAXEasy

CEM: les comptes d épargne médicale

4. L assurance maladie

6.06 Prévoyance professionnelle (PP) Obligation de s affilier à une institution de prévoyance conformément à la LPP

B - La lecture du bilan

Le financement adossé de l immobilier en gestion de patrimoine : une modélisation simple

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

August ASSOCIATION CANADIENNE DE LA CONSTRUCTION MÉMOIRE PRÉBUDGÉTAIRE 2015 Comité permanent des finances

Interpréter correctement l évolution de la part salariale.

LFP Opportunité Immo RISQUES ASSOCIES

Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants

Evolution des finances publiques: premiers résultats 2013 et projections

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Portrait La branche de l'automobile en Suisse

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

GENWORTH FINANCIAL CANADA PROPOSITION PRÉBUDGETAIRE OCTOBRE 2006

Investissement en capital dans la transformation alimentaire canadienne

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ÉCONOMIE. Comptes économiques des revenus et dépenses du Québec

Cordiale bienvenue au

Le FMI et son rôle en Afrique

Le nouvel indice de taux de change effectif du dollar canadien

SWISS limite les pertes à 200 millions de CHF au premier trimestre

Investissements et R & D

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Baromètre de conjoncture de la Banque Nationale de Belgique

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

Transcription:

outlook.eco Faits et chiffres La structure économique valaisanne en 2009 Chambre Valaisanne de Commerce et d'industrie Walliser Industrieund Handelskammer

Impressum Chambre valaisanne de commerce et d industrie Rue Pré-Fleuri 6, 1951 Sion Tél. +41 27 327 3535 Fax +41 27 327 3536 info@cci-valais.ch Avec l aimable coopération de Banque Cantonale du Valais Département de l économie, de l énergie et du territoire Et le soutien de la Délégation valaisanne à la Loterie Romande Rédaction Vincent Riesen Régine Seppey Antoine Oggier Plus d informations www.cci-valais.ch www.bcvs.ch sde@admin.vs.ch 2

Survol Bernard Bruttin Président Vincent Riesen Directeur Chambre valaisanne de commerce et d industrie Depuis la débâcle financière de 2007, l économie mondiale ne cesse d encaisser des chocs jamais connus depuis le Grande Dépression des années 30. Après une période de croissance sans précédent dans l Histoire qui a permis de sortir des millions d êtres humains de la pauvreté, tous les modèles de production, d investissements mais aussi de collaboration et d intégration se sont vus remis en question. Cette conjoncture difficile n a pas épargné le Valais. Notre industrie a fortement souffert du repli des marchés mondiaux. Le recours massif au chômage partiel par des acteurs bien établis témoigne des craintes et des obstacles auxquels notre économie a dû faire face. Pourtant, certains secteurs ont mieux résisté, à l image de la construction ou du commerce de détail. Car derrière le potentiel de réaction aux inévitables dégradations conjoncturelles se cachent les réalités structurelles d une économie. Ces fondamentaux définissent les forces et les faiblesses du Canton, et donc ses opportunités de développement. Or, ces éléments sont pratiquement inconnus du public. Trop peu de Valaisans savent par exemple que nous sommes le numéro deux de la chimie suisse, après Bâle. L illusion d une région à l abri des turbulences mondiales demeure tenace : notre prospérité économique est intimement liée aux performances du commerce international, du fait de la grande qualité des produits industriels manufacturés sur notre territoire. La Chambre valaisanne de commerce et d industrie, Association faîtière de l économie valaisanne, dédie ce document à l approfondissement et à la propagation de nos connaissances dans ce domaine. Nous entendons donner aussi bien aux décideurs politiques et économiques qu à nos concitoyens une information aussi précise et complète que possible sur la structure et les perspectives valaisannes. Le Valais, tout comme le reste du monde en cette période de crise profonde, est appelé à se remettre en question. Nos modèles de pensées seront-ils encore valides à l avenir? Nos représentations correspondent-elles à la réalité des faits? Quels chemins emprunter pour garantir notre prospérité? Dans la compétition que se livrent les régions pour attirer les facteurs de production capital, travail, savoir celles qui auront répondu aujourd hui seront les mieux préparées demain. La politique économique compte La croissance valaisanne s affiche parmi les plus lentes du pays (p. 11). Le PIB n aura progressé en 15 ans que de 13%, contre 26% en Suisse (p. 9). Notre niveau de vie ne montre pas de signe de convergence vers la moyenne nationale, au contraire. Les indices de productivité prennent chaque année de la distance par rapport à l ensemble des autres cantons suisses (p. 20). Que cache ce déclin relatif de productivité? Dans les chapitres qui suivent, nous vous invitons à parcourir l ensemble des fondamentaux de l économie valaisanne. Il ressort un certain nombre de constats. En voici quelques exemples : les travailleurs jeunes et bien formés ont tendance à quitter le canton (p. 51). Le taux de participation des femmes au marché de travail est beaucoup plus faible qu en moyenne nationale (p. 63). La forte saisonnalité du chômage freine la formation continue pour certaines catégories de travailleurs (p. 67). 3

La modernisation imposée par ces défis ne sera simple ni à définir, ni à mettre en œuvre. Pourtant il est urgent de s atteler à cette tâche. Nous avons le devoir collectif d imaginer le Valais de demain, de simplifier les structures, de proposer des solutions créatrices. Nous devons faire preuve d une innovation d un genre nouveau, non technologique : de l innovation institutionnelle. Ta panta rei «Tout s écoule» écrivait au VIe siècle avant J.-C.en Héraclite d'éphèse. Même si le lit de la rivière demeure le même, l eau qui s y verse n est jamais la même. Le présocratique reconnaissant déjà que le monde est en perpétuel mouvement, que ses mutations sont fréquentes et que l Homme doit vivre en s adaptant à ses conséquences. Nous vivons l heure de l accélération du changement. Le progrès technologique d une part et l intégration des marchés et des sociétés d autre part ont multiplié les opportunités. Dans ce contexte de plus en plus en mouvant, l adaptation est devenue une condition incontournable pour le maintien et le développement de notre qualité de vie. Cette évolution n est pas nouvelle. Il suffit de regarder notre canton pour s en convaincre. Les Valaisans, par leur ingénuité et leur créativité, ont réussi à transformer une région de montagne dangereuse et inhospitalière en un joyau brillant dans l écrin des Alpes. Le combat d hier, contre une nature hostile et avec des moyens rudimentaires, invite au respect et à la modestie aujourd hui. Pourtant, entre volonté et adaptation, nos prédécesseurs ont réussi à transformer les difficultés du terrain en autant d opportunités à l exemple des barrages ou des remontées mécaniques ou de savoir-faire comme en témoigne l excellence de notre sauvetage en montagne ou la précision de notre industrie. Notre situation actuelle est propice au changement. Nous disposons d un stock de capital important, sous la forme de voies de communication, d installations hydroélectriques ou de bâti. La majorité de la force de travail n est ni trop jeune, ni trop vieille ; elle est en pleine activité et continue à former l épargne qui financera les investissements de demain. La formation est de bonne qualité, aussi bien dans les écoles que dans les apprentissages. Le savoir-faire valaisan est reconnu. Notre contribution Le développement harmonieux de l économie compte parmi les missions statutaires principales de la Chambre valaisanne de commerce et d industrie. Un environnement sain pour les entreprises profite à l ensemble de la population. Un tissu économique dynamique dégage les gains en productivité qui financent les assurances sociales par exemple. Il crée les places de travail nécessaires à la réalisation de chacun, lutte efficacement contre la pauvreté et l exclusion sociale. Il embrasse le progrès technologique et l innovation, qui permettent de faire mieux et plus avec toujours moins, offrant une solution évidente aux problèmes environnementaux. Le document que nous vous présentons n est que le point de départ d un processus d apprentissage. Cette radiographie que nous avons voulue la plus exhaustive possible montre les forces et les faiblesses de l économie valaisanne. Elle illustre aussi par contraste les zones d ombre qui existent encore dans notre connaissance du tissu économique comme par exemple le manque de statistiques dans le domaine de l énergie. Nous nous sommes en revanche montrés avare en interprétations et en propositions de solutions. Notre intention est plutôt d ouvrir le débat à tous sur l avenir économique de notre Canton. Nous vous souhaitons une agréable lecture. 4

Editorial Jean-Daniel Papilloud Président de la Direction générale Banque cantonale du Valais L ancrage de la Banque Cantonale du Valais (BCVs) dans le Valais est évident, sa proximité reconnue et saluée, sa légitimité et son identité défendues. Seule banque valaisanne, la BCVs n en est pas moins intégrée dans un système globalisé. L identité de la Banque est construite sur la compétence, la pérennité, la proximité et la durabilité. Ces spécificités dictent son quotidien et voient leur pertinence confirmée par les résultats en forte progression de ces dernières années. La BCVs a étroitement contribué à l essor économique du Valais, participant à tous les grands chantiers qui ont transformé le Valais de hier, essentiellement agricole, en canton pluri-économique d aujourd hui. Elle a aussi marqué de son empreinte la construction des liaisons internationales, l assainissement de la plaine du Rhône, la modernisation et l intensification de l agriculture, le développement du tourisme ou encore la construction des barrages. Grâce à son rôle de proximité, la BCVs occupe la place d un observateur privilégié des développements économiques valaisans. Soucieuse de diffuser ses informations et ses connaissances à tous les acteurs du Canton, notre Banque collabore depuis maintenant plus de dix à la publication mensuelle des rapports de l Observatoire conjoncturel, qu elle a fondé avec l institut universitaire bâlois BAK Basel Economics et la Chambre valaisanne de commerce et d industrie. Cet instrument, à la disposition de tous, a connu maintes améliorations à travers le temps. Il renseigne continuellement le public sur les perspectives, les dangers et les opportunités économiques. Le présent document offre une extension naturelle à nos travaux précédents. Il contribue au renforcement des connaissances économiques de nos concitoyens et de nos entreprises. Alors que les publications existantes de l Observatoire conjoncturel se concentrent sur le court terme, nous avons choisi ici un point de vue plus large, qui exploite l immense somme de données récoltées depuis une dizaine d année. outlook.eco met ainsi bout à bout une myriade de rapports mensuels et semestriels, leur donne du sens et en fait émerger une image de la structure économique valaisanne. Le tableau peint au travers des pages suivantes montre un paysage économique riche et diversifié. Le Valais a réussi sa transformation d une activité essentiellement rurale en une économie moderne dominée par les services et l industrie de pointe. Notre canton abrite un grand nombre de sociétés qui se distinguent par la qualité de leurs prestations et de leurs produits, et qui font preuve d une étonnante capacité d innovation. Nous espérons que les renseignements qui suivent éclaireront vos choix et vos réflexions, et vous adressons nos meilleurs vœux dans ce voyage au cœur de l économie valaisanne. 5

Résumé Produit Intérieur Brut Lors du pic de 2007, le PIB réel valaisan a atteint 12.9 milliards de francs, ce qui représente 2.7% de la production nationale. Le Valais croît deux fois plus lentement que la Suisse. Entre 1996 et 2007, le taux de croissance annuel moyen de l économie valaisanne s établit à 1.35%, contre 2.02% pour la moyenne suisse. Un actif valaisan génère en moyenne 62'700 francs de PIB (CH : 90'800 francs). La productivité des actifs valaisans a stagné (+4.2%) entre 1996 et 2007 par rapport à celle du Suisse (+15.1%). Revenu cantonal Le revenu du canton du Valais se montait, en 2005, à plus de 11 milliards de francs, soit 2.74% du revenu national. Avec un revenu par habitant de 38'385 francs, le Valais se situait en 2005 en avant dernière position en comparaison avec les autres cantons. La moyenne nationale est de 54'031 francs par habitant. Finances publiques Les dépenses du canton du Valais étaient, en 2006, de 2.23 milliards. Les recettes fiscales s élevaient à 942.9 millions de francs. Entre 1990 et 2006, les dépenses cumulées du Canton et des communes ont augmenté de 54.9%, alors que le PIB progressait de 11.1%. Des allocations familiales élevées, des bas loyers et des primes de l assurance-maladie basses permettent aux foyers valaisans de disposer d un revenu disponible (indicateur RDI : 0.48) supérieur à la moyenne. Cependant, le revenu marginal de 63 centimes démontre la forte progression de l impôt sur le revenu en Valais, ce qui réduit les avantages provenant des autres facteurs. Population La population valaisanne a franchi la barre des 300'000 habitants. Le Valais enregistre une croissance nettement plus forte que la moyenne nationale. Cette évolution s explique davantage par les migrations cantonales et internationales que par le solde des naissances. Le Valais connait à ce jour une situation propice puisque la majorité de sa population est en âge de travailler. Pourtant, les rapports de dépendance entre personnes âgées et actifs vont se détériorer plus fortement en Valais que dans le reste de la Suisse. En effet outre les tendances sous-jacentes telle que l augmentation de l espérance de vie on constate que les jeunes actifs ont tendance à quitter le canton, tandis que les personnes âgées de plus de 65 ans viennent s installer en Valais. Marché du travail En 2007, le Valais compte 147 853 actifs pour une population totale de 294'000 habitants et un PIB de 12.9 milliards. De plus, lors du dernier recensement en 2005, l économie valaisanne offrait 133'317 emplois en équivalant plein temps. Entre 1996 et 2007, le Valais a vu sa population active croître de 8.6 %, soit 3 points de moins que la moyenne suisse (+11.7%) Le taux de participation au marché du travail valaisan a progressé entre 1990 et 2000, passant de 71.4% à 74.6%. Malgré cela, il reste inférieur à la moyenne nationale (CH : 78.9% en 2000). Le taux de participation des femmes (63.5%) a fortement augmenté durant les années 90, mais est inférieur à la moyenne suisse (70.2%). 6

Structure des entreprises En 2005, le Valais comptait 12'073 entreprises. Ces entreprises se répartissaient selon la taille comme suit : 86.72% de micro-entreprises, 11.66% de petites entreprises, 1.41% de moyennes entreprises et 0.21% de grandes entreprises. Il n y a aucune grande différence avec la Suisse. Les micro-entreprises offrent 35.1% des emplois, les petites entreprises 29.1%, les moyennes entreprises 16.93% et les grandes entreprises 18.87%. Les grandes entreprises offrent moins d emplois en Valais qu en Suisse (32.5%). Structure sectorielle En 2007, en Valais, 7.14% des actifs sont employés dans le secteur primaire, 23.33% dans le secteur secondaire et 69.53% dans le secteur tertiaire. De 1996 à 2007, le nombre d actifs par secteur est en forte augmentation dans le secteur tertiaire (+13.3%), en légère hausse dans le secteur secondaire (+3.3%) et en forte baisse dans le secteur primaire (-12%). En Valais, la productivité horaire réelle en 2007 était de 6 francs dans le secteur primaire (16 en Suisse), de 61 francs dans le secteur secondaire (68 en Suisse) et de 50 francs dans le secteur tertiaire (62 en Suisse). Structure par branche En Valais, les principales branches en termes d actifs sont l hôtellerie (11.72%), la santé/social (11.27%), le commerce de détail/réparation (10.19%) et la construction (9.35%). En termes de part au PIB, les plus importantes branches sont les services aux entreprises (16.13%), la chimie (9.86%), la construction (7.5%), le commerce de détail/réparation (7.16%) et la santé/social (6.92%). Commerce extérieur En 2007, le Valais exporte pour 2.5 milliards et importe pour 4.5 milliards de francs. Le résultat déficitaire de la balance commerciale s explique par les hausses importantes des prix des matières premières depuis 2004, en particulier des matières énergétiques. La part relative du canton du Valais dans les exportations suisses est de 1.25%. La part de la production valaisanne exportée est de 18.8%. Bien que parmi les plus bas taux suisse, le Valais apparait mieux intégré au commerce mondial que des pays réputés pour leur ouverture économique, tels que le Japon, les Etats-Unis ou la Grande Bretagne. Immobilier et construction En Valais, entre 1998 et 2006, la construction de nouveaux bâtiments a augmenté en Valais de +70.7%, tandis qu en Suisse seulement de 1.9%. Le nombre de nouveaux logements, dont la construction s est terminée durant l année, est passé de 751 en 1998 à 1282 en 2006, soit une progression de +86.5%. Cette hausse est nettement plus élevée qu en Suisse (+24.5%). Le taux de logements vacants du Valais (1.48%) était, en 2007, supérieur à la moyenne suisse (1.07%). En 2003, le loyer moyen du Valais s élevait à 890 francs et se situait en dessous de la moyenne suisse (1 116 francs). Tourisme Le secteur de l hébergement représentait, en 2007, avec un PIB de 641.8 millions de francs, 5.3% du PIB du canton du Valais. De plus, ce secteur employait 17'326 actifs, soit 11.7% des actifs du canton. Cependant, depuis 1997, on constate une baisse de -9.5% du PIB et de -1.3% des actifs dans ce secteur. En 2006, les hôtes étrangers représentaient plus de la moitié des nuitées dans l hôtellerie. Ils provenaient 77% d Europe, 9% du Japon, 8% des USA/Canada et 5% du reste du Monde. Les hôtes européens étaient 34% d Allemagne, 23% de France/Italie/Autriche, 17% de Grande-Bretagne/Irlande, 14% du Benelux et 12% du reste de l Europe. 7

Produit intérieur brut Les faits marquants Le PIB réel valaisan atteignait 12.9 milliards de francs en 2007, ce qui représente 2.7% de la production annuelle suisse (PIB CH en 2007 : 478.3 milliards de francs). Sur la période entre 1996 et 2007, le PIB valaisan aura crû en moyenne annuelle de 1.35%, soit bien plus lentement que l ensemble du pays (CH : +2.02%). La tendance de long terme montre que le Valais croît moins rapidement que le reste du pays et est distancié par la moyenne nationale. Dans ce chapitre, nous nous intéressons à la production valaisanne de richesse (son PIB), et le rapportons à sa population (son PIB par habitant, qui mesure la performance économique) et au nombre de ses actifs (son PIB par actif, qui renseigne sur la productivité et l efficacité de l allocation des ressources productives). Enfin, nous donnons une estimation de la productivité horaire, soit la valeur moyenne d une heure de travail fournie à l économie valaisanne. Evolution du PIB cantonal Le Produit intérieur brut (PIB) est une mesure de la performance économique d une région. Il correspond à la somme de toutes les valeurs ajoutées réalisées au sein d une économie, biens et services compris. Par contre, il ne prend pas en compte les consommations intermédiaires nécessaires à la réalisation d un produit ou d un service. 1 Evolution comparée du PIB réel, de 1990 à 2010p Echelle de gauche : PIB réel du Valais, en millions de francs Echelle de droite : PIB suisse et valaisan indexés Base 100 = 1990 Sources : BAK Basel Economics 1 Le PIB renseigne sur la productivité d une économie, et mesure la production de richesse sur un territoire donné. Le niveau de vie est décrit par le Revenu Cantonal (voir chap. 2) qui recense les revenus qui s écoulent vers le Valais, quelque soit le lieu du gain. 9

L Office Fédéral de la Statistique ne mesure le PIB qu au niveau national. Les données régionales du PIB sont réalisées par l institut universitaire bâlois BAK Basel Economics. En 2007, le canton du Valais crée de la richesse pour 12.9 milliards de francs. Après de nombreuses années difficiles, le PIB réel progresse considérablement depuis 2004, signe d une conjoncture favorable. Les années 90 s accompagnent d un ralentissement économique mondial, qui intervient plus tardivement en Valais, provoquant toutefois des effets qui disparaissent plus lentement. Le retard accumulé entre 1993 et 1997 par le Valais par rapport à l économie suisse ne se comble pas malgré quelques années à fort taux de croissance. Il sera encore creusé durant la récession du début des années 2000. Alors que sur 17 ans le PIB suisse a augmenté de 26% par rapport à son niveau de 1990, le PIB valaisan connaît une progression d à peine 14%. Croissance du PIB La croissance est définie comme la variation annuelle du PIB exprimée en pourcent. Elle exprime le dynamisme d une économie. Elle est issue soit de la consommation intérieure, soit de l expansion des exportations, soit des investissements des collectivités publiques (grands travaux tels que les infrastructures de transport). La fiscalité a un effet de levier important sur la croissance, en favorisant les investissements des entreprises ou en augmentant le revenu disponible des ménages. A long terme, la croissance d une économie dépend avant tout de la productivité totale des facteurs de production (en d autres termes, des progrès technologiques), ainsi que des niveaux de travail engagés et des investissements cumulés. Taux de croissance du PIB réel, de 1990 à 2010p Sources : BAK Basel Economics La récession qui sévit dans l économie mondiale dès 1990 ne laisse pas la Suisse indemne. Le ralentissement de la demande et l insécurité économique amènent de nombreuses entreprises à restructurer. Durant cette période, les taux de croissance sont faibles, voire négatifs. Le rétablissement de l économie prend du temps et ne se confirme qu à partir de 1997. 10

Dès 2004, la conjoncture économique se renforce pour atteindre en Suisse des taux de croissance rarement égalés ces dernières années. La forte croissance du PIB des années 2004 à 2007 a été générée par une demande intérieure élevée et des exportations importantes. 2 L économie valaisanne arbore la même évolution durant ces dernières années. Le Valais a largement subi la récession, avec un taux de décroissance de 2.7% du PIB réel en 1993. La reprise qui suit est plus lente que pour l ensemble du pays. Entre 1993 et 1997, le PIB stagne ou décroît et la conjoncture favorable n apparaît que provisoirement en 1998. En 2001, malgré un environnement difficile, la croissance en Valais est supérieure à la moyenne suisse mais cette situation profitable ne dure pas. Le recul obtenu en 2002 est imputable en grande partie à la baisse des exportations. Par ailleurs, le secteur des services est également marqué par l insécurité ressentie par les consommateurs ainsi que par la faiblesse de la demande étrangère. 3 La tendance continue en 2003, où les branches exportatrices sont particulièrement touchées par la récession. L année suivante, alors que la Suisse profite largement de la reprise, l économie valaisanne reste en marge d une amélioration marquée qui n arrivera qu en 2005. Après trois années difficiles, le PIB réel croît finalement plus fortement en Valais que dans l ensemble du pays, stimulé par une demande étrangère vigoureuse. Cependant, malgré une bonne croissance enregistrée en 2006, le Valais reste à la traine. Croissance annuelle moyenne du PIB, de 1996 à 2007p Régions : Bâle Suisse centrale Bassin lémanique Espace Mittelland Suisse orientale Région sud BS, BL LU, OW, NW, ZG, SZ, UR VD, GE BE, FR, SO, NE, JU SG, TG, GL, SH, AI, AR VS, TI, GR Sources : BAK Basel Economics Au bilan de la période 1996-2007, le Valais se classe parmi les cantons les moins dynamiques. Alors que la région de Bâle qui comprend la ville et le canton s approche des 3% de croissance annuelle moyenne, le Valais atteint à peine la moitié de cette performance. La comparaison avec des régions alpines similaires n est guère favorable : le Valais se situe 0.15% en dessous de la Région sud, qui l agrége aux cantons des Grisons et du Tessin ce dernier disposant, à la décharge de la vallée du Rhône, d une place financière forte. 2 Selon les commentaires de l Annuaire statistique de la Suisse 2008 publié par l OFS 3 Selon l indicateur conjoncturel valaisan publié par la Banque Cantonale du Valais et la Chambre valaisanne de commerce et d industrie 11

PIB par habitant (capacité économique) La mesure du PIB prend tout son sens lorsqu il est rapporté à la taille de la population concernée. Le PIB par habitant exprime la capacité économique d une région et l attractivité de son site. Il peut différer du revenu par habitant qui mesure le bien être car il est recensé sur le lieu de production. Dans un canton périphérique à solde pendulaire négative, les lieux de résidence et de travail se trouvent fréquemment à cheval sur les frontières cantonales. Au niveau régional, cet indicateur montre de fortes variations. Les centres urbains jouissent d un PIB par habitant largement supérieur par rapport aux régions périphériques. PIB par habitant aux prix courants en 2006 En francs Moyenne suisse CHF 64 748 Sources : BAK Basel Economics Le Valais, avec une moyenne de CHF 44'640 par habitant, se situe dans le bas de l échelle, avec Obwald, Fribourg, Appenzell Rhodes Intérieures, Glaris, Thurgovie et Soleure. Le PIB par habitant du canton le plus développé est plus de 3 fois plus élevé qu en Valais. Les facteurs topographiques et le plus faible développement des secteurs secondaire et tertiaire expliquent cette différence. Taux de croissance annuel moyen : pas de convergence entre les régions suisses L observation de l évolution du PIB par habitant dans les différentes régions permet de contester une convergence claire entre cantons suisses durant ces dix dernières années. Si les centres urbains présentent un PIB par habitant plus élevé, ils bénéficient également d une plus forte croissance de cet indicateur. Par contre, les cantons disposant d une capacité économique plus faible ne peuvent profiter que d une croissance très limitée. Avec un taux annuel moyen de 0.47%, le Valais se situe largement en-dessous de la croissance nationale de 1.37%. La Région sud qui comprend les Grisons et le Tessin progressent deux fois plus vite. La région bâloise, la plus dynamique du pays, enregistre, quant à elle, une croissance très marquée de 2.64%, bien au-dessus de toute autre région. Si la tendance se poursuit dans les prochaines années, la formation d écarts encore plus considérables entre les cantons est attendue. 12

Taux de croissance annuel moyen du PIB réel par habitant, de 1996 à 2007p Régions : Bâle Suisse centrale Bassin lémanique Espace Mittelland Suisse orientale Région sud BS, BL LU, OW, NW, ZG, SZ, UR VD, GE BE, FR, SO, NE, JU SG, TG, GL, SH, AI, AR VS, TI, GR Sources : BAK Basel Economics Pourtant, un PIB par habitant faible n implique pas automatiquement un taux de croissance plus bas. Appenzell Rhodes Intérieur, dont le PIB par habitant est similaire au niveau valaisan, montre une croissance nettement plus forte durant ces dernières années, de même que Fribourg et Soleure dans une moindre mesure. Taux de croissance annuel moyen du PIB réel par habitant, de 1996 à 2007p Croissance annuelle suisse : 1.37% Sources : BAK Basel Economics L évolution du PIB réel par habitant durant la fin des années 1990 a été très similaire en Valais et en Suisse. Cependant, la différence s est dès l an 2000 creusée et a persisté tout au long des années qui ont suivi. 13

Calculée en termes de PIB par habitant, la capacité économique du Valais est largement plus faible que pour le reste du pays, et cet écart augmente d année en année. Cette mesure a augmenté en Suisse entre 1996 et 2007 de 16.2% alors que la progression n a été que de 5.3% en Valais. Evolution comparée du PIB par habitant Base 100 = 1996 Données provisoires pour 2007 Sources : BAK Basel Economics Cette différence s explique d abord par une croissance du PIB réelle largement inférieure en Valais avec 15.85% contre 24.6% en Suisse. Cependant, une partie non négligeable de l explication réside dans le fait que le Valais connaît une augmentation de sa population relativement forte par rapport à la moyenne suisse. 4 Dès lors, le développement démographique atténue encore la croissance économique déjà relativement faible. PIB par actif (productivité) Le PIB par actif est utilisé comme mesure de la productivité. Il désigne le PIB généré par une personne active en moyenne. Il met en rapport la valeur des moyens de production engagés investissements, ressources, énergie, travail, qualifications, etc. et la valeur du bien produit. En d autres termes, le PIB par actif offre une mesure de l efficacité avec laquelle les facteurs travail et capital sont engagés dans les processus de production. 4 Une autre observation qui a également son importance : le solde migratoire est largement positif pour les classes d âge jusqu à 20 ans et audelà de 50 ans. Les classes d âge actives de 20 à 50 ans ont plutôt tendance à quitter le canton (cf. chapitre Population). 14

En comparaison intercantonale, le Valais se classe dans les derniers rangs avec un PIB par actif de 62'650 francs alors que Bâle-Ville, Zug, Genève et Zurich se partagent le haut du tableau. PIB par actif en 2006 En milliers de francs, aux prix courants Régions : Bâle Suisse centrale Bassin lémanique Espace Mittelland Suisse orientale Région sud BS, BL LU, OW, NW, ZG, SZ, UR VD, GE BE, FR, SO, NE, JU SG, TG, GL, SH, AI, AR VS, TI, GR Sources : BAK Basel Economics La carte ci-après donne un aperçu régional de l efficacité économique. Bien qu il soit naturellement difficile et peu à propos de se mesurer aux centres urbains, un constat s impose : le Valais se classe parmi les cantons les moins efficaces de toute la région alpine suisse, derrière les Grisons, un canton pourtant comparable. PIB par actif, aux prix courants en 2006 En francs Moyenne suisse : CHF 90 810 Sources : BAK Basel Economics L écart entre le Valais et la Suisse, en termes de PIB par actif, est non seulement conséquent, mais il tend également à s amplifier. Ainsi, alors qu en 1996, le Valais était un quart moins efficace que l ensemble du pays, cette différence s élève aujourd hui à près d un tiers. 15

PIB par actif, aux prix courants en 2006 Moyenne suisse 2006 : CHF 90 810 Base 100 = Moyenne annuelle suisse Sources : BAK Basel Economics L évolution du PIB par actif décrit par la carte suivante montre un Valais dans la moyenne des cantons alpins, avec un taux de croissance annuel moyen de 0.37%. Le Tessin présente un dynamisme certain, qui s explique par l importance de son secteur des services financiers. Pourtant, le Valais reste bien en dessous du taux de croissance national moyen, qui atteint 1.29% sur la période 1996-2007. En d autres termes, la Suisse a vu son efficacité s accroître trois fois plus vite que le Vieux Pays. Taux de croissance annuel moyen du PIB réal par actif, de 1996 à 2007p Croissance annuelle suisse : 1.29% Sources : BAK Basel Economics 16

L évolution indexée rend fidèlement compte de cette tendance. Le PIB par actif suisse a progressé en 10 ans de 15.1 points, contre seulement 4.2 en Valais. Cette mesure est débarrassée des effets démographiques 5 puisqu elle ne prend en compte que la population active. La tendance qui se dégage pour la période 2004-2007 laisse envisager une divergence encore plus marquée pour les années à venir. Evolution comparée du PIB par actif Base 100 = 1996 Sources : BAK Basel Economics La baisse enregistrée entre 2001 et 2003 est un effet paradoxal de la haute conjoncture dont notre économie a bénéficié : les entreprises peu efficaces n ont pas subi de pression suffisante pour se restructurer et un grand nombre de «poids morts» ont été maintenus. L économie valaisanne ne s est ainsi pas soumise au processus de destruction créatrice de Schumpeter : les crises incitent les entrepreneurs à explorer des idées nouvelles, tandis que les périodes fastes freinent l innovation et conduisent les entreprises à devenir vieillissantes et peu rentables. Productivité horaire La productivité horaire du travail mesure l efficience avec laquelle le travail est utilisé dans l activité économique. Il représente la valeur créée par heure de travail. L'amélioration des technologies permet en premier lieu l augmentation de la productivité horaire. Il s agit d un bon indice pour évaluer la diffusion dans une économie de l innovation, qu il s agisse des technologies de l information et de la communication, de machines de production récentes et de meilleurs processus. Tous les secteurs ne bénéficient pas de manière égale des nouvelles technologies. Un salon de coiffure par exemple ne tirera pas les mêmes gains en productivité qu une entreprise de services financiers. L évolution de la productivité horaire renseigne donc indirectement sur la nature de l activité économique. 5 Notamment la baisse de la proportion des actifs dans la population valaisanne, pour une augmentation des moins de 20 ans et des plus de 65 ans. 17

Productivité horaire à prix courants en 2006 En francs Moyenne suisse : CHF 68.4 Sources : BAK Basel Economics En termes nominaux pour 2006, la productivité horaire de Valais est largement inférieure au niveau suisse et s élève à moins de 80% de la moyenne du pays. Les cantons bénéficiant d une meilleure productivité génèrent également une plus forte valeur ajoutée par habitant. La productivité horaire peut donc sembler être un élément primordial pour expliquer les différences de PIB par habitant entre les cantons. Cependant, ces écarts sont davantage expliqués par la quantité de travail fournie par les habitants. De manière réjouissante, le Valais évolue dans la catégorie moyenne des cantons en matière de croissance de la productivité horaire. Il reste cependant à la traîne par rapport aux cantons alpins comparables. La différence face aux Grisons est frappante : la productivité horaire est marquée dans les deux cantons par une part importante du tourisme au secteur des services. 18

Taux de croissance annuelle moyen de la productivité horaire, de 1996 à 2007p Moyenne suisse : 1.12% Sources : BAK Basel Economics En comparaison nationale, l évolution valaisanne suit de près la tendance suisse. Le canton progresse certes moins rapidement sur l ensemble de la période 1996-2007, mais l écart est nettement moins désavantageux que la comparaison entre les PIB par actif. Le taux de croissance annuel moyen est inférieur en Valais par rapport au niveau suisse, mais la différence reste toutefois restreinte. Evolution comparée de la productivité horaire Base 100 = 1996 Sources : BAK Basel Ecomomics Le Valais apprend donc, investit et bénéficie de la dispersion des technologies nouvelles et des innovations dans une mesure comparable au reste du pays. 19

De 1996 à 2007, le Valais connaît une spirale descendante de sa productivité, en comparaison nationale. Indexé au niveau suisse (CH = 100), son PIB par actif a reculé, passant de 75% du niveau national à 68%. Evolution similaire en matière de productivité horaire : alors qu elle se situait à un niveau correspondant à 81% de la moyenne nationale en 1996, elle a concédé globalement deux points en 2007. Evolution de la productivité horaire valaisanne par rapport à la moyenne suisse 100% = Moyenne annuelle suisse Sources : BAK Basel Economics PIB par actif par rapport au niveau suisse 76 % 75 % 74 % 73 % 72 % 71 % 70 % 69 % 68 % 78.5 % 200 5 200 6 79.0 % 200 7 79.5 % 200 4 199 7 80.0 % 80.5 % 199 9 200 0 81.0 % 199 6 200 3 81.5 % Productivité horaire par rapport au niveau suisse 199 8 200 2 82.0 % 200 1 82.5 % 83.0 % Une vision optimiste de ce graphique conclut à une excellente performance de l économie helvétique dans son ensemble. Le Valais ne recule pas, c est la Suisse qui le laisse sur place. Il faut tempérer cet enthousiasme pour deux raisons. Premièrement, la Suisse a enregistré une bonne croissance dans l absolu, mais s est elle-même placée parmi les membres les moins dynamiques de l OCDE. Elle est aujourd hui dépassée dans bon nombre d indicateurs macroéconomiques. En second, quelque soit le développement national, le Valais reste en retard. Avec comme conséquence une diminution de l attractivité de son site aussi bien pour les actifs que pour les entreprises. En se poursuivant, cette érosion engendrera un cercle vicieux qui accélérera la spirale descendante illustrée par le graphique cidessus. 20