Français : Mémo Lycée

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Pierre-Alain Caltot Français : Mémo Lycée Histoire, genres et formes littéraires Inédit

Couverture : D après Jemastock et Volosovich Igor / Shutterstock.com E.J.L., 2018 EAN 9782290160909

Sommaire Introduction... 7 L Humanisme (xvi e siècle)... 13 La Pléiade (xvi e siècle)... 23 Le Baroque (xvii e siècle)... 28 Le Classicisme (xvii e siècle)... 34 Les Lumières (xviii e siècle)... 43 Le Romantisme (xix e siècle)... 50 Le Réalisme et le Naturalisme (xix e siècle)... 59 Le Symbolisme (xix e siècle)... 68 Le Surréalisme (xx e siècle)... 74 Absurde (et Nouveau Roman) (xx e siècle)... 81 Glossaire... 88

Introduction «Entrer dans une œuvre, c est changer d univers, c est ouvrir un horizon. L œuvre véritable se donne à la fois comme révélation d un seuil infranchissable et comme pont jeté sur ce seuil interdit. Un monde clos se construit devant moi, mais une porte s ouvre, qui fait partie de la construction. L œuvre est tout ensemble une fermeture et un accès, un secret et la clé de son secret.» Jean Rousset, Forme et signification Changer d univers, ouvrir un horizon D année en année, de programme en programme, il devient de plus en plus difficile aux lycéens d articuler leur lecture des textes littéraires et leurs connaissances historiques et culturelles. Aussi le défi qui consiste à «changer d univers», à «ouvrir un horizon» propre à l œuvre et à son auteur est-il toujours plus ardu, si l on ne s applique pas à enrober les œuvres dans leur siècle, à restituer le juste dialogue qu elles entretiennent avec leurs devancières, comme avec leurs contemporaines. Les éléments d histoire littéraire ici rassemblés se proposent, chapitre après chapitre, de restituer le continuum temporel, en respectant la chronologie, et d offrir des aperçus du contexte politique et culturel où s épanouissent les grandes œuvres au programme du lycée. 7

(les intentions et les sentiments des personnages, leur passé et leur avenir ). Quatrain : strophe composée de quatre vers. Règles du théâtre classique : le théâtre classique obéit à des lois strictes, définies par Boileau dans son Art Poétique* : la règle des trois unités, la règle de bienséance et la règle de vraisemblance. Réification (de res, «la chose» en latin) : figure de style qui consiste à décrire une personne comme une chose ou un objet. Relativisme : principe philosophique selon lequel les croyances, les coutumes et la culture sont propres à un peuple. S oppose à l universalisme. Rimes : la rime consiste en la répétition d un même son à la fin de plusieurs vers. On distingue les rimes pauvres (un son en commun), suffisantes (deux sons en commun) et riches (trois sons en commun au moins). Les rimes féminines se terminent par un -e muet, les rimes masculines par tout autre son. Il y a rime équivoquée lorsque il y a même sonorité entre des mots différents qui riment (ex. : J. Prévert, «Être ange/c est étrange»). Roman : si le roman est un genre en vers au Moyen Âge (romans de chevalerie* au xii e siècle), il se caractérise ensuite par l emploi de la prose. Il déploie un univers fictionnel qui donne l illusion du réel sans être réel. Le roman est raconté par un narrateur, le plus souvent extérieur au roman (roman à la 3 e personne) mais qui peut être un personnage (roman à la 1 re personne). Enfin, le roman se déploie souvent dans un temps assez long, ce qui permet aux personnages de changer et à l action de se développer. Roman de chevalerie : œuvre romanesque, en prose ou en vers, souvent inspirée de la tradition arthurienne et des chansons de geste. Chrétien de Troyes (auteur du xii e siècle) est l auteur de plusieurs romans de chevalerie : Lancelot, ou le chevalier à la charrette ; Perceval ou le conte du Graal. Roman épistolaire : expression qui désigne un roman constitué d un échange de lettres entre plusieurs personnages (ex. : Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses). Salon : lieu de réunion entre hommes et femmes de lettres, souvent issus de la haute société. Les salons connaissent leur âge d or à l époque baroque, au siècle des Lumières puis au xix e siècle. Satire : genre littéraire qui consiste à traiter un sujet sur le ton de la critique moqueuse (contre la société, les individus, des enjeux politiques ). 94

Sonnet : forme poétique codifiée, composée de quatorze vers, répartis en deux quatrains* puis en deux tercets*. Il existe deux types de rimes* : abba/ abba/ccdeed ou abba/abba/ccdede. Sophiste : dans l Antiquité, orateur talentueux dont la maîtrise de l éloquence lui permet de défendre toute thèse, indépendamment de son contenu. Sfumato : technique picturale, très en vogue au xvi e siècle, qui produit un effet nuageux et donne des contours imprécis à l objet peint. Stichomythie : échange de répliques théâtrales qui sont très brèves (un vers ou moins ; quelques mots en prose). Style indirect libre : forme de discours rapporté qui se distingue du discours indirect par le fait qu il n y a pas de verbe introducteur. Synecdoque : figure de style qui consiste à désigner le tout d un ensemble au moyen d une partie. Ex. : désigner le bateau en parlant de la voile. Synesthésie : terme qui désigne la combinaison de plusieurs des cinq sens en même temps. Tercet : strophe poétique composée de trois vers. Tragédie (tragique) : genre théâtral né en Grèce au v e siècle av. J.-C. (Eschyle, Sophocle, Euripide), elle se caractérise par un ton grave et sérieux, par la noblesse des personnages représentés et par leur fin malheureuse auquel les condamne le destin dans le dénouement*. Elle triomphe à l époque classique avec Racine et Corneille qui s inspirent des mythes ou de l histoire antiques (Horace ; Andromaque) et de la Bible (Esther ; Athalie). Elle obéit à des règles* très strictes. La tonalité tragique caractérise un personnage poussé au malheur par son destin. Tragi-comédie : genre théâtral qui refuse les règles classiques et mêle la tragédie à qui elle emprunte la noblesse des personnages et la comédie à qui elle emprunte un dénouement* heureux. Le Cid de Corneille est un exemple de tragi-comédie. Utopie (litt. : non-lieu) : création littéraire d un espace qui n existe pas, souvent représentant une idéal sans défaut pour constituer une satire* de la réalité. C est Thomas More qui est à l origine de la première utopie dans Utopia. Vers libre : dans la poésie du xx e siècle, il n obéit à aucune contrainte, ni pour le nombre de syllabe, ni pour la disposition en strophe, ni pour l exigence des rimes.