BSV n 01-7 Mars 2018 À RETENIR CETTE SEMAINE Colza... p2 Stade: Reprise de végétation généralisée Charançon de la tige du colza: Premières captures, à surveiller Méligèthes: Pas de captures mais conditions favorables, à surveiller Dégâts larvaires hivernaux: Bilan de sortie d hiver à venir
COLZA 1 Stade de la culture La reprise de végétation est effective dans la quasi-totalité des parcelles (98%). A l exception d une parcelle encore au stade B9, les stades sont compris entre C1 (reprise de végétation) et D1 (boutons accolés). Le réseau Colza compte 61parcelles observées cette semaine Le stade C2 marque le début de la sensibilité au charançon de la tige du colza. 58% de parcelles sont concernées à ce jour sur le réseau. Les pièges en végétation sont à remettre en place, si ce n est déjà fait, afin de détecter l arrivé du ravageur à la parcelle. Rappel sur la mise en place du piège en végétation : BSV n 01 P.2
2 Gel De fortes gelées ont été enregistrées entre lundi et mercredi (26 au 28 février), avec des températures minimales avoisinant les -12 C à -14 C selon les secteurs. Le vent a accentué l effet du froid, et les températures ressenties ont pu aller jusqu à -15 voire localement -18 C. Compte tenu des stades observés en avance (de C1 à D1), une température inférieure à -10 C peut avoir des conséquences importantes sur le colza. Des dégâts de gel sont signalés sur 14% des parcelles du réseau d observation. Il s agit principalement de défoliations sans gel de l apex a priori, mais il est encore trop tôt pour observer pleinement les dégâts. Un bilan sera fait dans les semaines à venir. Afin d évaluer au mieux les dégâts dus au gel, un diagnostic doit être réalisé à la parcelle. Plusieurs situations peuvent se présenter : L apex est indemne, seules les feuilles sont touchées : l impact est limité. L apex est gelé : si la plante est suffisamment bien enracinée et suffisamment bien alimentée, les capacités de compensation du colza seront suffisantes pour ne pas justifier un retournement. Dans les situations où l enracinement est limitant et/ou le sol ne permet pas un redémarrage rapide de la plante, un retournement peut être envisageable. Toute la plante est gelée : dans ce cas, faire un état des lieux du peuplement et de la répartition des pieds manquants dans la parcelle avant d envisager un retournement (au-dessus de 5 pieds/m² bien répartis, le retournement n est pas justifié). Dans les parcelles présentant un bon enracinement (gros diamètre de pivot et enracinement profond), un redémarrage de la plante est possible. Source : Terres Inovia, 2012 Pour en savoir plus : www.terreinovia.fr BSV n 01 P.3
3 Charançon de la tige du colza (Ceutorhynchus napi) a. Méthode d observation : Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou, peu nuisible (ponte dans les pétioles sans déformation de tige). Après capture en cuvette jaune et une fois les insectes préalablement séchés, le charançon de la tige du colza a l extrémité des pattes noires. Le charançon de la tige du chou, plus petit, a l extrémité des pattes rousses et une tâche blanchâtre dorsale entre le thorax et l abdomen. BSV n 01 P.4 b. Seuil de risque Le vol intervient dès que la température de l air dépasse 9 C. Il se généralise avec des températures supérieures à 12-13 C. Si les températures redeviennent défavorables, les charançons retournent s abriter dans le sol mais restent actifs si la température est supérieure à 6 C. Les zones ou parcelles abritées du vent subissent généralement les premiers vols. Aucun seuil de nuisibilité n existe en Lorraine pour ce ravageur. On considère qu il y a un risque dès lors que sa présence est relevée sur la parcelle et après un délai de 8 à 10 jours(nécessaire à la maturation des femelles)du stade C2 à E (boutons séparés). Les piqures de ponte du charançon de la tige du colza entrainent une désorganisation cellulaire qui déforme la tige voire engendrer des éclatements qui seront d autant plus préjudiciables que le printemps sera sec. c. Analyse de risque Le charançon de la tige du chou, peu nuisible, a été capturé dans 12% des parcelles du réseau. Le charançon de la tige du colza quant à lui a été capturé dans 4 parcelles du réseau : 1 capture à Jallaucourt (57) 2 captures à Nomeny (54) 9 captures à Dogneville (88) 4 captures à Vaudeville (88) Les parcelles au stade C1, notamment Nomeny, Dogneville et Vaudeville, sont hors stades sensibles et le risque vis-à-vis du charançon de la tige du colza est limité. Dans les situations où le stade C2 est déjà atteint (58% du réseau d épidémiosurveillance), le risque est modéré. À ce jour, une seule situation réunit les deux critères de risque (Jallaucourt, 57). Le modèle Expert est un outil d anticipation sur l arrivée des ravageurs grâce aux données météorologiques prévisionnelles. La consultation du 7 mars de cet outil montre qu actuellement et dans les prochains jours, les conditions climatiques sont très favorables au vol de charançon de la tige du colza sur la région et pourrait se généraliser. Il est donc important de surveiller l arrivée du ravageur à l aide des pièges et de réaliser l analyse de risque à la parcelle en fonction de : l arrivée et de l activité de l insecte dans la parcelle; stade (stade sensible de C2 à E), de la dynamique de croissance et de la qualité d implantation du colza. L outil Expert est disponible gratuitement sur le site de Terres Inovia (www.terresinovia.fr). La consultation des données Expert ne doit pas se substituer à l observation concrète des parcelles, mais alerter sur l arrivée potentielle du ravageur et inciter à la mise en place ou au suivi précis des cuvettes jaunes.
4 Méligèthes (Meligethes sp.) Les méligèthes se nourrissent de pollen que la fleur soit ouverte ou non. C est pourquoi ils peuvent faire avorter des boutons floraux avant la floraison. Une fois la floraison atteinte, le risque devient nul. a. Seuil de risque La période de sensibilité aux méligèthes commence au stade D1, atteint par 21% des parcelles du réseau, jusqu au stade E (boutons séparés). État de la culture Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) Colza handicapé, peu vigoureux ; conditions peu favorables aux compensations* b. Analyse de risque Selon le modèle Expert, les conditions climatiques sont plutôt favorables au vol des méligèthes. Aucune capture n a été recensée sur le réseau cette semaine, mais il convient de surveiller l arrivée du ravageur sur la parcelle. Aujourd hui, le risque est nul à très faible. 1 méligèthe/plante ou 50% plantes infestées En général pas d intervention. 2-3 méligèthes/plante ou 65 à 75% plantes infestées Colza sain et vigoureux bien implanté, sol profond et en Attendre stade E avant 6-9 méligèthes/plante absence de stress printanier d intervenir, si le seuil est significatif dépassé. (*températures faibles, plantes stressées en eau, dégâts parasitaires antérieurs ) 5 Dégâts larvaires hivernaux (altises et charançons du bourgeon terminal) La présence de larves d altises et de larves de charançons du bourgeon terminal est observée sur respectivement 14% et 5% des parcelles du réseau. Ces larves s observent le plus souvent dans les pétioles et dans le cœur des plantes. Grâce à l engagement précoce de la montaison, le risque de dégât sur le bourgeon terminal est limité. Un bilan des attaques larvaires sera réalisé dans les semaines à venir. BSV n 01 P.5
Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de la Chambre Régionale d Agriculture Grand Est et de la DRAAF : http://www.grandest.chambre-agriculture.fr/productions-agricoles/ecophyto/bulletins-de-sante-du-vegetal/ http://draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/surveillance-des-organismes Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : http://www.infloweb.fr ÉDITÉ SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA CHAMBRE RÉGIONALE D AGRICULTURE GRAND EST SUR LA BASE DES OBSERVATIONS RÉALISÉES PAR LES PARTENAIRES DU RÉSEAU GRANDES CULTURES : Arvalis Institut du végétal, Avenir Agro, l ALPA, Alter Agro, la Chambre d Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d Agriculture de la Meuse, la Chambre d Agriculture de Moselle, la Chambre d Agriculture des Vosges, la Coopérative Agricole Lorraine, EMC2, EstAgri, la FREDON Lorraine, GPB Dieuze-Morhange, Hexagrain, Lorca, Sodipa Agri, Soufflet Agriculture, le SRAL Grand Est (DRAAF), Terres Inovia, Vivescia. Rédaction : Arvalis Institut du Végétal, Terres Inovia, et la FREDON Lorraine Relecture assurée par les Partenaires du Réseau, la Chambre Régionale d Agriculture Grand Est ainsi que la DRAAF (SRAL). Crédits photos : Terres Inovia, Arvalis - Institut du Végétal, FREDON, DRAAF (SRAL), Partenaires Coordination et renseignements : Claire COLLOT, Chambre Régionale d Agriculture Grand Est. Tél. : 03 83 96 85 02 Courriel : claire.collot@grandest.chambagri.fr Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande sur le site internet de la Chambre régionale d'agriculture du Grand Est http://www.grandest.chambre-agriculture.fr/productions-agricoles/ecophyto/bulletins-de-sante-duvegetal/abonnez-vous-gratuitement-a-nos-bsv/ Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du Plan ÉCOPHYTO II. BSV n 01 P.6