L application du produit sur la cible



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Fiche IV - 3 La limitation des risques au cours de l application L application du produit sur la cible L -IVobjectif d une application est de positionner les produits phytosanitaires sur la cible : la mauvaise herbe qu il faut toucher, la feuille qu il faut protéger, le parasite qu il faut détruire. Dans de nombreux cas le site visé est restreint, aussi l agriculteur a tout intérêt à employer des méthodes permettant de réduire la pulvérisation à la zone cible. Cette partie reprend des pistes qui peuvent être mises en ouvre par des agriculteurs désirant encore progresser dans l utilisation optimale des produits phytosanitaires. Néanmoins, il est souhaitable d organiser une formation et un accompagnement des agriculteurs volontaires. pour le diagnostic... Demander à l agriculteur si des moyens sont utilisés pour vérifier la bonne application du produit à la parcelle : contrôle du débit et du réglage des buses, papiers hydrosensibles Les solutions passent par la mise en ouvre de réglages plus sophistiqués ou d équipements plus complexes, donc par des investissements en matériel. Mais l agriculteur y trouve plusieurs bénéfices : utiliser moins de produit, car il n est pulvérisé que sur une partie du végétal, apporte un bénéfice économique direct. Un traitement positionné avec plus de précision permet de réduire les traitements de rattrapage, donc le coût du traitement supplémentaire à moyen terme, un gain peut être obtenu sur des traitements ultérieurs. Par exemple en ne touchant que les zones nécessaires, l agriculteur peut ménager des organismes non cibles parmi lesquels il retrouvera éventuellement des auxiliaires pour la lutte contre un parasite. Un viticulteur qui fait un désherbage inter ceps et laisse un enherbement maîtrisé de l inter rang aura moins d érosion et plus de portance, ce qui lui permet de «revenir» dans une parcelle plus vite après un orage. Un ou deux jours de gagné permettent de mieux positionner le produit et parfois d utiliser un fongicide moins cher le bénéfice est aussi environnemental, car en ne les appliquant que sur certaines zones spécifiques le producteur réduit la diffusion des produits dans le milieu l avantage peut aussi concerner la sécurité individuelle, un traitement mieux dirigé réduisant la quantité de produit qui dérive vers la cabine de l opérateur les traitements mal localisés peuvent aussi avoir des effets indésirables sur la culture ou la culture voisine. Ils peuvent alors représenter des pertes conséquentes. En utilisant des jupes de protection pour réduire la dérive sur une rampe de désherbage, un vigneron réduit le risque pour l environnement mais d abord le risque de phytotoxicité sur la vigne. Il peut utiliser des produits non sélectifs et moins chers sans encourir le risque de toucher le feuillage. Certaines pratiques et l utilisation de certains équipements réduisent sensiblement les effets indésirables sur l environnement ou le risque pour l opérateur en garantissant une application plus précise et donc des gains économiques. Les cultures pérennes nécessitent une pulvérisation à des stades végétatifs très différents : maîtrise des mauvaises herbes en hiver ou pendant la phase végétative, traitement du bois, traitement fongicide au fur et à mesure du développement végétatif avec des volumes de feuillage très différents, traitement spécifique de la zone fructifère pour protéger contre une maladie ou les parasites. Certains vignobles ont des parcelles de cépages différents qui sont conduites de manières spécifiques (gobelet ou palissé, écartement des rangs et épaisseur de la végétation ). Les plantations arboricoles sont page 1/5

très variables sur le territoire national. La conduite varie beaucoup selon les vergers et les régions : arbres de hautes tiges ou haies fruitières, «vergers piétons», filets paragrêle, Un producteur peut avoir des plantations très différentes. La taille détermine le format du feuillage et par conséquent la facilité de pénétration de la pulvérisation. L offre de matériel permet aux producteurs de choisir des équipements de pulvérisation permettant de s adapter à ces différentes situations et peut l aider à réduire sensiblement la quantité de produits qui n atteint pas la zone à traiter. a) Le traitement face par face en viticulture Pour gagner en productivité de chantier, les viticulteurs souhaitent traiter sur une plus grande largeur, par exemple 4 rangs à la fois. Une application tous les deux rangs apporte plus de précision sur l application. Mais cela double ou quadruple les temps de chantiers. Le viticulteur perd la qualité de positionnement chronologique du traitement : soit, il adopte un programme systématique pour anticiper les attaques de maladies car le délai d intervention est trop long pour contrôler la maladie, soit des applications sont faites audelà de la période optimale. Généralement dans les vignes larges, le matériel traite un rang de chaque côté du pulvérisateur et les 2 rangs suivants sont pulvérisés par le dessus. Ces diffuseurs hauts sont très sensibles au vent qui provoque une dérive de pulvérisation ou perturbe la pénétration dans les rangs extérieurs. La couverture des rangs extérieurs étant moins bonne, les viticulteurs ne peuvent pas trop retarder le traitement suivant. Comme solution, les constructeurs proposent de plus en plus des équipements de traitement face par face. Suspendus sur une rampe, des diffuseurs descendent dans les inter-rangs et sont plus proches de la végétation, les gouttelettes sont mieux réparties, le système d air est plus efficace pour améliorer la pénétration dans le feuillage. Protégées au sein de la végétation les gouttelettes sont donc moins sensibles au vent latéral et à la dérive. La pulvérisation est plus précise tout en ayant un meilleur rendement de chantier (passage tous les 4 ou 6 rangs). La protection de la vigne est meilleure, le viticulteur peut espacer certains traitements fongicides. Les pertes au sol ou dans l air sont moindres, le viticulteur peut éventuellement réduire la quantité appliquée à l hectare. Les économies potentielles peuvent compenser l amortissement du surcoût de l équipement. Les résultats positifs pour l environnement sont évidents. b) Les panneaux récupérateurs en viticulture Lors du traitement du bois ou en début de développement végétatif, la surface à traiter est très faible. Une majorité de la pulvérisation traverse le pied de vigne pour tomber au sol ou être emportée par le vent pour les gouttelettes les plus fines. L utilisation de panneaux récupérateurs placés en vis-à-vis permet de récupérer le produit qui traverse le pied. Le surplus est récupéré en bas des panneaux et réinjecté dans le circuit de pulvérisation. page 2/5

c) La fermeture indépendante des buses ou des diffuseurs Pour un traitement protégeant les zones fructifères (les fruits ou les grappes) la pulvérisation n a pas besoin d atteindre certaines parties du végétal. Lors de certaines applications précoces la vigne n est pas aussi haute qu en fin de végétation. Certaines vignes sont moins hautes ou d autres plus dégagées au pied. Pour être plus précis dans toutes ces situations, il est primordial de pouvoir ajuster la position des diffuseurs sur un pulvérisateur pneumatique. De même, il est nécessaire de pouvoir arrêter la pulvérisation indépendamment à chaque diffuseur. Le viticulteur peut ainsi appliquer la pulvérisation uniquement sur la zone cible et réduire sensiblement la quantité de produit tombant au sol ou dérivant dans l air. Sur un pulvérisateur à jet porté ou sur un pulvérisateur à pendillard, il est important de pouvoir fermer certaines buses pour cibler la pulvérisation. Lors de l achat ou du renouvellement il faut privilégier l achat de porte-jets ayant une position fermée. Sur un matériel non équipé, il est toujours possible de remplacer la buse par un obturateur. Toutefois, la difficulté de réglage du flux d air sur certains matériels pneumatiques ou à jet porté implique une certaine prudence. Dans certains cas il est préférable de ne fermer que la pulvérisation sans fermer les sorties d air, pour ne pas générer un déséquilibre de l air ou un excès qui perturberont la pénétration dans certaines zones de feuillage. d) Les rampes de désherbage localisé Pour maîtriser la concurrence entre la plante et l enherbement, le viticulteur ou l arboriculteur peut choisir entre plusieurs stratégies. Le désherbage chimique de l inter rang peut être délaissé au profit d un enherbement maîtrisé, d un désherbage mécanique ou thermique. Dans ce cas l utilisation d herbicides est limitée à l inter cep grâce à des rampes spécifiques de désherbage. L installation de buses à fentes à jets excentrés permet d améliorer la qualité de la répartition, tout en positionnant les buses assez bas. La pulvérisation est ainsi peu affectée par la dérive (les buses excentrées sont disponibles en version «injection d air», ce qui réduit sensiblement la dérive). Pour la maîtrise de la pousse estivale de l enherbement permanent, le producteur peut choisir l utilisation à dose réduite d un herbicide de contact, ces mêmes buses excentrées peuvent être inversées. Figure n 19 : Buses à fente avec jet excentré en désherbage sous le rang ou dans l inter rangeux systèmes de jauges Source : guide pratique du Vigneron Champenois page 3/5

L enherbement maîtrisé apporte une stabilité du sol bénéfique pour l érosion et la portance des sols, ce qui réduit le délai avant le retour dans les parcelles après des phénomènes pluvieux. Dans certains cas, le producteur pourra donc mieux positionner ses autres applications phytosanitaires. e) Adapter son réglage au végétal Les matériels proposés par les constructeurs sont conçus pour s adapter à différentes configurations de plantation en viticulture ou en arboriculture, mais il convient d acheter le matériel en fonction des plantations à traiter. Un pulvérisateur à jet porté ou pneumatique utilise un flux d air pour transporter la pulvérisation vers la cible mais aussi faciliter la pénétration dans le feuillage. Le réglage du flux d air est primordial pour obtenir une répartition homogène de la pulvérisation et une pénétration suffisante, les deux clés pour que l ensemble du végétal soit traité. Des déflecteurs d air sur un appareil à jet porté ou les diffuseurs sur un pneumatique permettent de diriger le flux. L acheteur doit décrire ses différents types de plantation, pour en parler avec ses fournisseurs potentiels. Ceux-ci, forts de leur expérience, pourront le conseiller sur le choix des équipements. Ensuite, il est indispensable d organiser une séquence de réglage du flux d air. En utilisant des papiers hydrosensibles positionnés dans la végétation on peut évaluer la répartition de la pulvérisation et progressivement adapter les réglages. Des conseillers machinisme et les techniciens du constructeur ou de son distributeur peuvent proposer une prestation lors de la mise en route d un nouveau matériel. Quand le bon réglage est trouvé, il faut être très attentif à bien verrouiller ces éléments réglables, car les vibrations ou un accrochage dans les branches peuvent changer la position des pièces mobiles. f) Agir sur la taille pour faciliter la pénétration en arboriculture L expérience montre que la pénétration dans le feuillage peut être très difficile, en particulier si la végétation est dense. Les feuilles peuvent se recouvrir comme des tuiles et créer une surface ressemblant à un mur qui ne peut être franchie par la pulvérisation. Au moment de la taille, l arboriculteur peut réduire ce phénomène en gardant un feuillage plus ouvert. Lors des applications, il retrouvera une meilleure répartition dans le végétal, la pulvérisation atteint l autre face de l arbre, les faces inférieures des feuilles L application est donc plus efficace et la protection est meilleure. Après avoir longtemps cherché le matériel, les équipements et les réglages adéquats, des producteurs avec leur technicien ont constaté que la modification de la conduite de la plantation, en particulier la taille, était la seule solution pour obtenir une pénétration et une répartition correcte. g) Le jalonnage en cultures basses En cultures basses, la qualité de la répartition de la pulvérisation est essentiellement liée à la hauteur de rampe. Par contre, l agriculteur doit se donner les moyens pour avoir un jalonnage le plus précis possible. A l intérieur de la parcelle, il réduira ainsi les redoublements qui provoquent des surdosages (potentiellement à l origine de phytotoxicité). Il supprimera aussi les manques qui peuvent maintenir une source de ré infestation qui nécessitera une nouvelle application. Le jalonnage en bordure de parcelle doit aussi faire l objet de la plus grande attention, surtout si celle-ci est page 4/5

bordée par un cours d eau. Le premier passage au bord de la parcelle doit bien rester parallèle pour supprimer toute application au-delà de la zone cultivée. Tout dépassement touchera la culture voisine, le fossé ou le cours d eau, entraînant des conséquences sur l environnement. Le traitement d un talus ou d une zone non cultivée pourra toucher des organismes non cibles parmi lesquels se trouvent éventuellement des auxiliaires pour la lutte contre les ravageurs (par exemple, les haies et jachères sont un réservoir pour les chrysopes prédateurs des pucerons). Des matériels d aide au guidage, utilisant la localisation par GPS, sont actuellement proposés sur les tracteurs. Ils peuvent faciliter le jalonnage qui est une opération fastidieuse pour un traitement sur terrain nu. Toutes ces nouvelles pratiques nécessitent plus de technicité des producteurs, en particulier de l opérateur qui doit être bien formé aux techniques et à l utilisation de ces matériels. Leur mise en oeuvre est généralement une prise de risques pour le producteur. S il peut se conforter en échangeant avec ses pairs (travail en groupe, visite, démonstration, essai ), il accepte plus facilement le changement par rapport à des pratiques connues et donc plus rassurantes. page 5/5