Interventions d'automne Les bons conseils pour la campagne 2011/2012 CÉRÉALES COLZA SEPTEMBRE 2011



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SEPTEMBRE 2011 CÉRÉALES Traitement de semences : construisez votre propre combinaison p. 3 Serrez les rangs p. 6 Quand densité rime avec variété p. 9 Optimisez la destruction des cultures intermédiaires p. 10 La lutte contre les graminées démarre dès l'automne p. 14 Consommez les inhibiteurs d'als avec modération p. 16 Fiche adventice : coquelicot p. 18 Fiche adventice : ammi élevé p. 21 COLZA Attention aux altises et aux charançons du bourgeon terminal! p. 24 Trois règles à respecter pour éviter de réguler à l'automne p. 26 Les outils mécaniques sortent dents et griffes p. 28 Interventions d'automne Les bons conseils pour la campagne 2011/2012 Membres de

Protection des cultures 3 Traitement de semences : construisez votre propre combinaison Les retraits successifs de substances actives ont marqué la fi n des solutions de traitement de semences «tout en un» associant plusieurs substances actives. Pour la campagne 2011-2012, sur blé comme sur orge, il s'agit de bien identifi er les risques pour retenir la ou les spécialités adaptées qui seront alors à associer. Avec la disparition récente de Gaucho Orge (traitement fongicide et insecticide), il n'existe plus de spécialité protégeant les semences à la fois contre les maladies et les insectes. Les possibilités de lutte sont maintenues mais font appel à différentes spécialités qu'il convient de combiner si nécessaire. Se prémunir contre les fontes de semis sans oublier la carie Les agents pathogènes des fusarioses (Fusarium roseum et Michrodochium spp), présents sur et dans les semences, conduisent à des manques à la levée et des fontes de semis. Si les conditions climatiques de 2011 (faible pluviométrie à floraison) donnent l espoir d un faible niveau de contamination pour les prochains semis, la présence de contaminations significatives sur certains lots ne peut cependant pas être exclue, tout comme la présence d'inoculum dans le sol. Pour contrôler le développement de ces champignons et ainsi assurer le peuplement, différents traitements de semences sont disponibles et efficaces : Celest Net, Redigo, Celest Gold Net, Vitavax 200 FF et l association Prélude 20 FS + Premis 25FS. La spécialité Cerall à base de bactéries vivantes (autorisée en agriculture biologique) est également efficace, mais à un niveau moindre face à de fortes contaminations par rapport aux spécialités chimiques. La carie commune du blé est certes beaucoup moins fréquente que les fusarioses, mais elle ne doit pas être négligée pour autant! Son incidence économique est importante puisqu'elle peut entraîner des pertes directes et un déclassement de la production. De plus, l absence de lutte peut favoriser l expansion de cette maladie à très fort pouvoir de propagation (dissémination des spores à la récolte). Au delà de l'élimination des lots cariés, la lutte ne passe que par le traitement de semences, d'où son importance, notamment dans un secteur où la maladie s est développée. Les différentes spécialités chimiques citées précédemment présentent une efficacité satisfaisante vis-à-vis d'une contamination portée par les semences. Mais attention, en situation de sol contaminé (parcelle ayant porté une récolté cariée), seules les spécialités contenant une triazole systémique permettent un contrôle quasi-total de la maladie (Redigo, Celest Gold Net, Premis 25 FS, Rancona 15 ME). Depuis la disparition du Gaucho Orge, c est maintenant Gaucho 350 (Ferial) qui permet de se prémunir contre les viroses sur les céréales à paille. Le retrait du triacétate de guazatine a entraîné la disparition de l'une des rares substances actives utilisée en traitement de semences (Pallas) pour ses propriétés fongicide et répulsive vis-à-vis des oiseaux. Les possibilités de protéger les semences contre les déprédations d'oiseaux ne reposent plus maintenant que sur la spécialité Vitavax 200 FF (contenant du thirame, substance active fongicide et répulsive). Ne pas négliger les autres contaminations Sur orge, la maladie du charbon nu (Ustilago nuda) et l helminthosporiose (Helminthosporium gramineum) sont des maladies uniquement transmises par les semences. Elles peuvent être gérées en amont, en production de semences, par des traitements de semences adaptés et efficaces. Vis-à-vis du charbon nu, des spécialités comme Celest Orge Net ou Rancona 15 ME, présentant une efficacité quasi-totale, permettent ainsi la production de semences saines. Le risque de piétin échaudage est également à prendre en considération, notamment en situation de rotations courtes de céréales à paille ou sur des parcelles où la présence de la maladie est fréquente. Face à cette maladie uniquement transmise par le sol, la lutte chimique s appuie sur le seul traitement de semences Latitude. Il permet de lutter partiellement contre cette maladie, et il est à associer à un traitement fongicide pour le contrôle des autres maladies. Un choix restreint en insecticides Pucerons et cicadelles, qui viennent coloniser les jeunes semis, peuvent transmettre des virus comme celui de la jaunisse nanisante de l'orge (pucerons) ou celui de la maladie des pieds N. Cornec

4 Protection des cultures Traitements de semences fongicides et usages autorisés (tableau 1) Traitements de semences fongicides Blé Orge Triticale Avoine Seigle Spécialites commerciales Substances actives (concentration) Celest Net Embrace Net, Effidia Net Celest Gold Net Celest Orge Net Cerall fludioxonil 25 g/l fludioxonil 25 g/l + difénoconazole 25 g/l fludioxonil 12,5 g/l + tébuconazole 15 g/l + cyprodinil 25 g/l Pseudomonas chlororaphis MA342 (109-1010 CFU/ml) Carie Fusarioses Septoriose Charbon nu Piétin échaudage Helminthosporiose Charbon couvert Charbon nu Fusarioses Pietin échaudage Fusarioses Septoriose Piétin échaudage Charbon nu Fusarioses Fusarioses Latitude Prelude 20 FS Premis 25 FS Rancona 15 ME Redigo = MISOL Vitavax 200 FF Anti-piétin échaudage Latitude silthiofam 125 g/l prochloraze 200 g/l triticonazole 25 g/l ipconazole 15 g/l prothioconazole 100 g/l thirame 198 g/l + carboxine 198 g/l silthiofam 125 g/l usage autorisé chétifs (cicadelles). Plus le semis est précoce, plus il est exposé à ces insectes et donc aux viroses, surtout en présence de repousses de céréales (réservoirs) sur la parcelle ou dans l environnement proche. Le traitement de semences Gaucho 350 à base d'imidaclopride (insecticide systémique) permet une bonne protection vis-à-vis de ces viroses. Gaucho 350 est maintenant autorisé sur les blés, seigle, triticale, orge et avoine ; il est à associer à un traitement fongicide pour le contrôle des maladies. La lutte reste difficile contre les ravageurs du sol Les ravageurs du sol restent difficiles à combattre : il n'existe pas de lutte curative, seule une lutte chimique avec des traitements insecticides des semences est envisageable. Cette protection ne présente pas une efficacité totale mais reste la plus efficace quand les risques sont élevés. Elle est à accompagner de mesures agronomiques. Contre les mouches grises, surtout présentes dans le Nord et le Centre de la France, deux spécialités à base de pyréthrinoïdes sont disponibles : Attack (téfluthrine) et Signal (cyperméthrine), à efficacités comparables vis-à-vis des attaques des larves, en sortie d hiver. Traitements de semences insecticides et usages autorisés (tableau 2) Traitements de semences insecticides Céréales à paille Spécialités commerciales Attack Gaucho 350 = Ferial Signal Contre les taupins, deux spécialités à base de familles chimiques différentes sont disponibles : Attack (pyréthrinoïde) et Gaucho 350 (néonicotinoïde). Leurs efficacités sont similaires contre les attaques précoces (automne). Mais Attack, plus persistant, assure un meilleur contrôle en sortie d'hiver. Ces deux spécialités permettent également de lutter contre les attaques de zabre. La larve du zabre des céréales se nourrit du limbe de la feuille, ne laissant que les nervures sur des feuilles mastiquées, bouchonnées. Les dégâts peuvent être importants quand les céréales sont jeunes ou en arrêt végétatif. Pour votre sécurité et le respect du milieu, lisez attentivement les étiquettes et respectez les recommandations y figurant. Substances actives (concentration) téfluthrine 200 g/l imidaclopride 350 g/l cyperméthrine 300 g/l Pucerons Cicadelles Taupins usage autorisé Mouche grise Zabre N. Cornec

6 Semis de blé tendre Serrez les rangs Augmenter l'écartement entre lignes de semis peut sembler intéressant pour permettre le binage d'une céréale à paille telle que le blé tendre. Mais, dès 25 cm d'inter-rang, le rendement est pénalisé. Dans la grande majorité des conditions de culture, des interlignes étroits restent donc la règle. Semer ses céréales avec des inter-rangs de 25 cm ou plus est une technique qui semble se développer dans l'hexagone. Elle présente l'avantage de rendre possible le binage des cultures. Elle accompagne également l'arrivée de nouveaux semoirs à dents, conçus pour une utilisation dans des débris végétaux. Utilisés notamment au Canada, ces matériels sont destinés au semis direct ou au travail superficiel du sol (Väderstad Seedhawk, Ecomulch Contour Master, Amazone Cayena ). Le fort écartement entre lignes de semis limite alors les risques de bourrage des dents dans les résidus. Il réduit également la puissance de traction et le coût des semoirs tout en diminuant le bouleversement du sol et, donc, les nouvelles levées d'adventices. Le rendement pénalisé Mais, le rendement est pénalisé car la composante «nombre de grains par m 2» reste en retrait dans les implantations avec des interrangs de 25 cm ou plus, par rapport aux semis traditionnels à moins de 20 cm. En moyenne, la baisse est de 6 % pour des écartements de 25 cm. Elle atteint 15 % pour ceux de 35 cm. Plusieurs phénomènes expliquent cette perte de rendement. Tout d'abord, les écartements élevés limitent la production de biomasse. L'écartement entre plantes conditionne en effet leur accès aux ressources naturelles : lumière pour les feuilles, eau et éléments minéraux au niveau des racines. La structure du peuplement change aussi la perception des signaux lumineux par les plantes, ce qui modifie leur physiologie et leur architecture. En particulier, elles ne perçoivent plus de la même façon les longueurs d'ondes du rouge clair et du rouge sombre, ce qui réduit l'émission de talles. Dans les forts écartements, la baisse du nombre de talles viables peut ainsi aller de 10 à 30 %. La levée se montre également Des inter-rangs trop larges peuvent pénaliser les rendements jusqu'à 15 %. Une interrogation récurrente La question de la distance entre deux lignes de semis se pose de façon récurrente en fonction de l'apparition de nouveaux matériels ou de nouvelles pratiques telles que le semis direct. Cependant, dès 1983, Perspectives Agricoles soulignait que les meilleurs rendements étaient obtenus avec des inter-rangs étroits, prés de la moitié des essais montrant des gains d'au moins 2 q/ha entre des écartements de 9-13 cm et d'autres, plus larges (16-20 cm). moins bonne, la concurrence entre plantules dans chaque rang jouant probablement un rôle, surtout dans la phase précoce. A partir de la montaison, certains mécanismes de rattrapages se mettent cependant en place : la montée à épi des talles produites peut même s'avérer meilleure dans les forts écartements (jusqu'à 5 %) et la fertilité des épis augmente (jusqu'à 10 %). Mais ces deux phénomènes de compensation ne suffisent pas. Un effet variété indéniable Les pertes de rendement sont accentuées chez certaines variétés. Variété à port foliaire dressé dite érectophylle, Caphorn n'assure pas une aussi bonne interception de l'énergie lumineuse entre les rangs qu'oratorio, au port planophylle. Le mode de constitution du rendement des variétés joue également en défaveur de Caphorn. Ce blé talle faiblement et sa fertilité par épi, naturellement forte, ne semble pas capable de compenser le déficit d'épis par m 2. A l'inverse, Oratorio couvre bien l'inter-rang, produit systématiquement assez de talles, même en écartements larges, et semble capable d'augmenter sa fertilité par épi. Au final, son rendement reste donc stable sur une large plage d'écartements entre les rangs. Les inter-rangs larges pénalisent plus le rendement de Caphorn (à gauche) que celui d Oratorio (à droite). ARVALIS-Institut du végétal ARVALIS-Institut du végétal

Semis de blé tendre 7 Les variétés à port dressé ne ferment pas assez tôt les inter-rangs trop larges et laissent donc la place aux adventices dans ces zones. Les milieux à fort potentiel davantage pénalisés Le milieu conditionne également le niveau de perte. Les sols à fort potentiel sont davantage pénalisés par des interlignes larges car ils valorisent pleinement les couverts denses en assurant un nombre élevé de grains/m2 durant tout le cycle. Dans les essais conduits à la station de Rots, en plaine de Caen, le rendement chute ainsi de façon linéaire lorsque l'inter-rang passe de 12,5 cm à 25 cm puis à 37,5 cm, et ce, quelle que soit la variété. A l'inverse, dans la station d'epieds (limon caillouteux du plateau de Saint André dans l'eure), fortement pénalisé par la sécheresse du printemps 2010, le potentiel de grains/m 2 est atteint tant à des inter-rangs de 17,5 cm qu'à ceux de 35 cm. Un intérêt limité En cas de binage, les grands écartements permettent l'utilisation des équipements traditionnels, même s'il existe des matériels plus modernes autorisant des semis plus étroits. Mais l'efficacité du binage des céréales reste moyenne et aléatoire avec peu de jours disponibles. De plus, les adventices trouvent des conditions de développement plus favorables dans les interlignes larges. Hormis pour les semis direct, les grands écartements présentent donc peu d'intérêt. Dans la majorité des conditions de culture, où l'ensemble de la surface est travaillée lors de la préparation des semis (herse rotative/semoir, semoir avec module de préparation) et quand un binage n'est pas nécessaire, il vaut donc mieux préférer un interligne étroit. Celui-ci permet de maximiser le potentiel de la culture. Cette dernière concurrence précocement les adventices et limite ainsi le salissement de la parcelle. Ce type d'implantation reste d'ailleurs parfaitement compatible avec certains outils de désherbage mécanique comme la herse étrille ou la houe rotative. Figure 1 : Des pertes de rendement encore plus fortes dans les milieux à fort potentiel 150 125 100 75 50 25 0 Rendement grain (q/ha) 0 20 40 60 Ecartement entre rangs (cm) Rots 10-Caphorn Rots 10-Oratorio Rots 09-Premio Rots 09-Soissons Epieds-Caphorn Epieds-Oratorio Subdray-Caphorn Etoile-Caphorn Montans-Caphorn Magneraud-Caphorn N. Cornec Le rendement en grains selon l'écartement des rangs - essais conduits par ARVALIS-Institut du végétal sur six sites distincts - quatre variétés.

Semis de blé tendre 9 Quand densité rime avec variété La densité de semis se fi xe en fonction du type de sol et de la date de semis, qui dépend quant à elle de la variété. A priori, la densité de semis semble indépendante de la variété car elle dépend avant tout du type de sol, de la région et de la date de semis. Sauf que pour être optimale, cette dernière dépend directement de la variété. Date de semis et variété constituent en effet les deux leviers permettant de caler le cycle de la culture du blé afin de limiter les effets les stress climatiques. Suivant les stades, la plante est plus ou moins sensible au froid, au chaud, au manque d'eau. Lorsqu'elle entame la montaison, à partir du stade «épi 1 cm», elle craint particulièrement le gel. En fin de cycle, l'épiaison doit être assez précoce pour éviter les effets du manque d'eau ou de fortes températures sur le remplissage (échaudage). L'optimisation de la date de semis se combine donc avec les caractéristiques des variétés : les plus tardives, à cycle long, se sèment tôt, tandis que celles précoces doivent être implantés tard. Trouver l'équilibre 5 4 3 2 1 Gel d épis (en nombre d années sur 10) TOULOUSE BOURGES DIJON CAEN 0 10 sept 15 sept 20 sept 25 sept 30 sept 5 oct 10 oct 15 oct 20 oct 25 oct Date de semis Une fois la date de semis fixée, il faut moduler la densité. Elle s ajuste légèrement à la hausse pour des semis tardifs, car les levées sont moins faciles : elle compense donc le manque de tallage herbacé. Dans les sols calcaires, sableux et caillouteux, comme dans les sols qui se réchauffent lentement au printemps, la densité est également augmentée. De même pour les régions froides en hiver, contrairement aux régions à climat doux et humide, plus favorables à la croissance et au tallage des céréales. Mais attention, si la densité est trop forte et les conditions favorables à la croissance, la plante absorbera trop d'azote au risque d'en gaspiller car les talles en excès vont dégénérer. De plus, l'excès temporaire de végétation aboutit souvent à une baisse de la fertilité des épis, voire du poids des grains, car la concurrence pour la lumière est plus forte. L'objectif est donc d'obtenir, à la floraison, une plante sans excès d'épis. Sans oublier que le risque de verse augmente à forte densité. Il n'est pas impératif de semer la même quantité de semence tous les ans. La densité sera augmentée pour les semis tardifs Evolution du risque de gel d'épi pour une variété de précocité type Apache Les blés hybrides supportent les faibles densités Etant donné le coût de la semence des céréales hybrides, l'ajustement de la densité de semis est particulièrement intéressant pour ces variétés. Dans le cas du blé tendre, les hybrides montrent une forte capacité de tallage, qui permet d'atteindre des peuplements épis non limitant avec une densité de semis plus faible, pour peu que le climat hivernal soit propice ; c'est d'ailleurs l'une des causes de leur sensibilité à la verse. Ceci est moins vrai pour les orges hybrides, qui tallent peu et compensent via une bonne fertilité épi. N. Cornec Bien calculer sa densité Le peuplement en sortie d'hiver (plante/ m 2 ) est l'un des principaux déterminants du rendement. La densité se calcule en convertissant cette valeur en kg de graines/ ha grâce au poids aux mille grains (PMG), un critère spécifique à chaque variété. Il faut également corriger la densité en fonction de la perte attendue entre le semis et le tallage. Outre le sol et les conditions de semis, les pertes à la levée dépendent de la faculté de germination des variétés, souvent supérieure à 95 % en semence certifiée.

10 Interculture Optimisez la destruction des cultures intermédiaires Le choix de la méthode de destruction de la culture intermédiaire dépend du sol, du climat, du type de couvert, voire de la réglementation et des arrêtés préfectoraux. Des paramètres à prendre en considération pour retenir telle ou telle méthode. Un couvert développé se révèle plus facile à détruire qu un petit couvert et il contrôle mieux les repousses ou adventices. pour des situations agronomiques avec des cultures implantées tard, comme le maïs, et des sols légers qui se travaillent au printemps. Laisser le couvert en place plus longtemps répond alors davantage à un objectif de protection des sols (structure des sols, érosion ) qu'au seul piégeage les nitrates. ARVALIS-Institut du végétal Choisir sa culture intermédiaire exige de savoir au préalable comment elle va être détruite. Car la panoplie des méthodes disponibles ne convient pas à toutes les espèces : il existe davantage de cultures intermédiaires destructibles par un labour ou par un herbicide total que d'espèces sensibles au roulage ou au broyage. Sauf que la lutte chimique n'est pas toujours possible ni autorisée. Sans compter que certaines pratiques ne sont pas utilisables dans toutes les zones climatiques (gel) ni dans tous les sols (argile) ou tous les départements, ceux-ci éditant par exemple leur propre programme d action de la directive nitrate qui fixe la date de destruction des couverts. A la bonne date Le choix de la date de destruction de la culture intermédiaire résulte en tout cas toujours d'un compromis entre deux objectifs : laisser le temps au couvert de jouer son rôle de piégeage des nitrates et/ou de protection du sol tout en évitant les effets négatifs sur la culture suivante (implantation, concurrence sur l'eau, l'azote). De façon générale, le rôle de «piège à nitrates» est atteint mi-novembre. La plante a eu le temps d'absorber les nitrates du sol et de les mettre à l'abri du lessivage qui se produit en hiver. C'est pourquoi la destruction des cultures intermédiaires est habituellement autorisée dès le 15 novembre. Elle peut cependant être retardée à la sortie de l'hiver Date conseillée de destruction des couverts, en fonction du sol et de la culture suivante (tableau 1) Culture suivante Type de sol Blé, orge d hiver Betterave, orge, pois et féverole de printemps Limon sain, craie, sable Limon argileux Juste avant le semis Dès le 15 novembre Sol argilocalcaire Sol argileux Non labour : juste avant le semis Labour : anticiper la date de destruction et de labour Par le bon moyen De nombreux moyens de destruction des cultures intermédiaires existent : gel, herbicides et différents moyens mécaniques comme la charrue, le déchaumeur, le broyeur ou le rouleau. Les outils à disposition sur l'exploitation, les motivations comme les contraintes de l'exploitant et les espèces à détruire motivent le choix. Chacune de ces techniques possède des points forts et des points faibles, du coût au temps d'intervention en passant par l'efficacité sur les repousses. Un couvert développé se révèle souvent plus facile à détruire, notamment par le gel, le rou- Non labour : 15/11 Labour : anticiper la date de destruction et de labour Maïs, tournesol Février (au plus tard, début mars) Labour : dès le 15/11 Non labour : entre le 15/11 et le 1/02 selon climat et vitesse de ressuyage Non labour : 15/11 Labour : anticiper la date de destruction et de labour Il faut se référer à la directive nitrate de son département pour déterminer à partir de quelle date on peut détruire son couvert.

12 Interculture Les graminées sont parmi les couverts les plus difficiles à détruire (tableau 2) Gel Roulage Broyage Labour Outil de travail Glyphosate sur gel du sol Moutarde blanche +++ +++ ++++ +++ ++++ +++ Phacélie ++ ++++ +++ ++++ +++ +++ Radis ++ ++ + +++ ++ ++ Avoine d hiver ++ + + +++ + ++++ Seigle + + + +++ + +++ Trèfle incarnat + + + +++ + + Lentille, pois, vesce ++ +++ + ++++ ++ ++ Sarrasin ++++ ++++ +++ ++++ +++ +++ Tournesol ++++ ++++ ++++ ++++ ++++ +++ Nyger ++++ ++++ +++ ++++ +++ +++ ++++ : très sensible ; +++ : sensible ; ++ : assez sensible ; + : peu sensible Le choix de l espèce conditionne le choix du mode de destruction et vice versa. Le développement du couvert est aussi à prendre en compte : plus celui-ci est important, plus le couvert est facile à détruire. lage, le travail superficiel voire le broyage. Il laisse en prime un sol propre car il concurrence mieux les adventices, notamment les repousses de céréales. Dans tous les cas, les graminées comptent parmi les espèces les plus difficiles à détruire, à moins de recourir au glyphosate ou au labour. Sur céréales d'hiver, le gel n'a quasiment aucun impact car les plantes atteignent le stade tallage au moment des gelées et y résistent bien. Des sensibilités au gel différentes Le gel est efficace sur certaines espèces mais leur destruction totale dépend de l'intensité des gelées. La moutarde blanche y est assez sensible, la phacélie l'est moins. D'autres espèces, comme la lentille fourragère ou les vesces, sont plus sensibles au gel quand leur couvert est développé au moment des gelées. Mais pour une troisième catégorie de couverts comme les céréales d'hiver, le gel n'a quasiment aucun impact car les plantes atteignent le stade tallage au moment des gelées et y résistent bien. Pour compléter l'effet, le roulage effectué sur la gelée est rapide et peu couteux. Il donne des résultats acceptables sur des espèces telles que la moutarde blanche ou la phacélie. D'autres couverts comme les céréales de printemps, les radis fourragers et les légumineuses à grosses graines (vesces, féverole) sont d'autant sensibles au roulage qu elles sont bien développées. Mais des plantes qui atteignent des stades végétatifs résistants aux gelées (triticale, colza, trèfle incarnat, repousses de blé) sont en revanche aussi peu sensibles au gel qu'à ce roulage. Broyage tout terrain Le broyage est probablement la technique la plus facile à mettre en œuvre et convient à peu prés partout sauf dans les sols hydromorphes. Le labour est également facile à mettre en œuvre quand la texture du sol s'y prête mais son faible débit de chantier le pénalise. En sol léger labouré au dernier moment avant le semis, le labour peut parfaitement détruire un couvert mais ne permet pas de détruire tôt le couvert comme cela est conseillé. Une destruction préalable est alors conseillée, comme un broyage ou déchaumage réalisé 2 mois avant le semis du couvert. Le labour d'hiver permet de détruire sans opération spécifique un couvert, si ce dernier n'est pas trop haut. Quant au travail du sol superficiel, s'il est intéressant en débit de chantier, il est à éviter quand le sol est trop humide. Il risque alors de pénaliser l'implantation de la culture qui suit, surtout en non labour (mottes, lissage ). Bien exploiter ses créneaux d'action Quelle que soit la méthode retenue, le travail de destruction fait appel à la réactivité de l'agriculteur. Il doit être évité certains jours au risque d'avoir des conséquences négatives : travail trop grossier, bourrage du rouleau, tassement sous les passages des roues en cas de sol humide Une destruction mécanique peut en effet faire prendre des risques sur la structure du sol car le ressuyage est rarement total pendant la période hivernale. Le gel du sol est également retardé par l'effet isolant du couvert. Certains optent donc pour une destruction chimique, d'autres pour des espèces gélives de couverts. Les terres argileuses posent question Dans l'attente de références plus précises sur les sols argileux, certains préfets ont mis en place des dérogations qui permettent de détruire plus tôt les couverts dans les sols à plus de 35 ou 40 % d'argile. En effet, pour réussir l'implantation de la culture suivante, le labour doit être réalisé précocement sur un sol friable assurant une bonne évolution du futur lit de semences (alternances d'humectation, de dessiccation et gel, puis de dégel). Or, un labour en novembre s'avère très aléatoire sur une terre argileuse, tandis qu'un labour plus précoce ne laisse souvent pas assez de temps au couvert pour assurer pleinement son rôle. ARVALIS-Institut du végétal

14 Désherbage La lutte contre les graminées démarre dès l automne Le développement de graminées résistantes aux herbicides complexifi e le désherbage des céréales à paille. Diffi cile de viser 100 % d effi cacité avec un passage unique en sortie d hiver. Les interventions précoces d automne doivent revenir au cœur des programmes. L. Pelcé, ARVALIS-Institut du végétal Pour lutter contre le vulpin et le ray-grass en situations très infestées, ne réaliser qu un passage unique en sortie d hiver n est pas une stratégie durable. C est ce que confirment les résultats d essais 2010-2011 (voir encadré). Deux raisons à cela : l impossibilité d alterner les modes d action pour limiter les résistances mais aussi les pertes de rendement dues à la concurrence précoce des adventices. L application d automne peut être réalisée en prélevée ou post-levée, entre 1 et 3 feuilles de la culture. Sur vulpin, les meilleurs résultats sont obtenus par le D-CAU (produit non encore homologué) en mélange avec Fosburi ou Quartz GT (90 % d efficacité). Avec environ 85 % d efficacité, les associations d isoproturon (IPU) avec Fosburi, Trooper ou Défi sont également intéressantes. A noter cependant que le mélange IPU + Défi, potentiellement phytotoxique, n est pas recommandé à ces doses. L application d automne peut être réalisée en prélevée ou post-levée, entre 1 et 3 feuilles de la culture. Le chlortoluron indispensable sur ray-grass Sur ray-grass, le chlortoluron (CTU) est une base indispensable à l automne. Utilisé seul, il fournit 70 % d efficacité. En mélange, il peut en amener plus de 90 %. C est notamment le cas pour les associations CTU + Roxy 800 EC + H1119 (non homologué) et Défi + Carat. Toutefois, le produit H1119, à base de DFF, qui n est pas encore commercialisé, présente des phytotoxicités récurrentes lorsqu il est mélangé avec CTU + ROXY 800EC. Les associations CTU + Défi, Défi + Fosburi ou D-CAU + Carat sont quant à elles légèrement en retrait, avec 85 % d efficacité environ. Au final, les efficacités des applications uniques d automne sont largement supérieures à celles de sortie d hiver seules. Il faut cependant reconnaître que le début d hiver 2010, précoce et rigoureux, a certainement aidé les herbicides racinaires. Viser 80 % au moins d efficacité à l automne en situations difficiles Les programmes s appuyant sur deux applications, avec des modes d action différents, restent la base du désherbage en situation difficile. Dans cette optique, la stratégie de référence consiste à compléter le désherbage d automne par une application de sortie d hiver. Il est raisonnable de viser 80 % d efficacité dès l automne. En deçà, cette application ne limite pas assez la concurrence en cas de fortes infestations (plus de 50 plantes/m 2 ). Sur vulpin, l efficacité d un programme automne + sortie d hiver suit la même hiérarchie que celle obtenue avec une application unique d automne. Complétées par Atlantis + huile en sortie d hiver, les applications d automne D-CAU + Fosburi + huile et D-CAU + Quartz GT + huile fournissent 96 % d efficacité. Viennent ensuite les programmes à base d isoproturon à l automne (IPU + Fosburi ; IPU + Trooper ; IPU + Défi), toujours complétés par Atlantis, qui offrent 95 % d efficacité. Celle-ci est comprise entre 90 et 95 % pour les autres modalités testées. Ces résultats montrent que le complément de sortie d hiver n a apporté que 5 à 15 points d efficacité en plus, à l exception des modalités d automne un peu faibles, sur lesquelles le complément apporte 30 points de mieux. Cela confirme Parmi les solutions disponibles, les associations d isoproturon avec Fosburi ou Trooper forment des bases efficaces à l automne contre le vulpin.

Désherbage 15 N. Cornec Axial Pratic + huile constitue le complément le plus régulier sur ray-grass en sortie d hiver. que d une part, les dérives d efficacité, ou résistances avérées, sont largement répandues. D autre part, l application de sortie d hiver n est qu un complément et non la base du désherbage. Uniquement l automne dans les cas de très fortes infestations Lorsque les infestations sont vraiment très fortes et certainement résistantes, elles doivent être gérées uniquement à l automne avec des applications de prélevée puis de post-levée (au stade 3 feuilles) ou bien de la post-levée précoce 1re feuille puis 3è feuille. Les coûts, la faisabilité et les IFT peuvent limiter ces programmes, essentiels néanmoins dans les situations résistantes FOP/DEN/ ALS. Sur ray-grass, les conclusions sont identiques : les meilleures modalités d automne sont également les meilleures en programme. Le complément de sortie d hiver avec Axial Pratic à 1,2 l/ha + huile 1 l/ha permet de gagner entre 5 et 10 points. Parmi les programmes ayant les meilleures efficacités (96 %), se trouvent ceux à base de Défi 3 l/ha + Carat 0,6 l/ha, ou bien CTU 3 l/ha + Fosburi 0,4 l/ha à l automne. Les autres modalités, légèrement inférieures, donnent toutes plus de 90 % d efficacité. Tout miser en sortie d hiver : une stratégie aléatoire et risquée Aucune application de sortie d hiver testée cette année n arrive, à elle seule, à contrôler 100 % des vulpins ou ray-grass. Toutes les modalités envisagées dans les essais ont été confrontées à deux doses : celle homologuée, N, et 5 fois cette dose, 5 N. Seul Kalenkoa sur vulpin, à la dose N semble s en sortir avec 90 % d efficacité. Pour retrouver de tels niveaux, il faut sinon appliquer 5 fois la dose N en Atlantis sur vulpin et en Axial Pratic sur ray-grass. Ce résultat traduit la présence d adventices résistantes aux herbicides dans les essais. Concentrer le désherbage sur la sortie d hiver devient donc utopique. Ce type de stratégie est à réserver aux parcelles bien connues pour leur risque de résistance nul ou faible. Par ailleurs, les situations difficiles étaient auparavant caractérisées par de très fortes densités d adventices. Ce n est plus forcément le cas aujourd hui : les produits peuvent être en échec même avec 30 plantes/m².

16 Gestion des herbicides Consommez les inhibiteurs d'als avec modération Aussi présents sur les oléagineux, les herbicides antidicotylédones de la famille des inhibiteurs d'als sont désormais autorisés sur toutes les cultures. Leur succès risque d'accélérer l'apparition de dicotylédones résistantes. Ils doivent donc être consommés avec modération. en monoculture de blé. En 2010, un cas de matricaire a été diagnostiqué. L'amarante réfléchie et la moutarde blanche font aussi de la résistance chez certains de nos voisins européens. Dans le monde, plus de 70 espèces de dicotylédones présentent des populations résistantes à cette famille. Pour s en sortir, la seule solution consiste à limiter la pression de sélection en alternant les modes d'action, dans les cultures comme dans la rotation. En complément, l agronomie vient prendre le relais pour limiter les levées d'adventices en culture (faux semis à l'interculture, décalage des semis, binage ). Traiter les adventices jeunes F. Duroueix, CETIOM Les géraniums, problématiques en colza, sont très bien contrôlés en céréales par d autres modes d action que les ALS. Après avoir conquis les champs de tournesol dès 2009, les herbicides de la famille des inhibiteurs de l'acétolactate synthase (ALS) vont arriver sur colza en 2012 (voir encadré). Utilisés en post-levée, ils permettent de résoudre des difficultés voire des impasses techniques face à certaines dicotylédones dans les cultures d'oléagineux comme les crucifères et le géranium. Dans les tournesols, ils sont particulièrement appréciés contre l'ambroisie, le xantium, le datura, les tournesols sauvages et le liseron des haies. Mais ce type d'herbicides est déjà autorisé sur de très nombreuses cultures : maïs, betterave, pois et céréales à paille. Une omniprésence qui rappelle celle qui a conduit à l'apparition, au début des années 2000, de graminées insensibles aux inhibiteurs de l'accase type «Fops» et «dimes». Alterner les modes d action Chez les dicotylédones, les premiers signes de résistance aux inhibiteurs de l'als sont déjà apparus en France depuis 2009. Ils concernent des coquelicots dans des parcelles conduites Pratiquement toutes les surfaces de céréales à paille sont désormais traitées avec des inhibiteurs de l'als, que ce soit des antidicotylédones strictes ou des antigraminées, au mode d'action similaire : la pression de sélection sur les adventices est donc au maximum. Les programmes de désherbage doivent donc évoluer pour prévenir les résistances, d'autant que d'autres modes d'action s'avèrent aussi efficaces sur les dicotylédones à condition d'être appliqués sur des adventices jeunes. Plus le stade de l'adventice est avancé, plus le spectre d'efficacité d'un herbicide se réduit : les semis précoces doivent donc être désherbés dès l'automne et les semis tardifs dès la sortie de l'hiver. Chaque herbicide a son point fort : si les inhibiteurs de l'als sont particulièrement efficaces sur les stellaires et les matricaires, ils le sont moins sur les véroniques et les pensées, mieux contrôlées par des produits de contacts comme le bifénox, la carfentrazone, l'ioxynil ou le bromoxynil. Réaliser un mélange à base d'inhibiteurs de l'als uniquement est donc injustifié (comme par exemple : Atlantis + Harmony + Primus afin de gérer une flore de vulpin, véronique, pensée, gaillet).

Gestion des herbicides 17 Deux nouveaux inhibiteurs de l ALS en 2012 En 2012, deux nouveaux produits de la famille des inhibiteurs de l'als vont être commercialisés. BASF Agro annonce le développement de la technologie Clearfield sur des variétés de colza tolérantes à l'imazamox. L'herbicide utilisé associera cette molécule ALS, le métazachlore (mode d'action racinaire - groupe HRAC K3) et le quinmérac (groupe HRAC O), pour un spectre antidicotylédones et antigraminées. DuPont Solutions annonce le développement de l'éthametsulfuron-méthyl, sulfonylurée sélective du colza, à spectre antidicotylédone. Cette substance active à utiliser en mélange avec un produit racinaire (métazachlore avec ou sans quinmérac) peut succéder ou non à une application de prélevée. En mélange avec du métazachlore, cette solution limitera par exemple la pression sur la matricaire. Néanmoins, sur les crucifères comme les géraniums, les substances actives utilisées en complément des inhibiteurs de l'als sont insuffisantes. Or, si ces adventices sont aussi désherbées par cette famille dans les céréales de la rotation, la pression de sélection est continue. La stratégie durable associera un traitement en pré semis ou prélevée à action complémentaire sur le colza et un programme d'automne sur les céréales afin d'alterner les substances actives (tableau 2). Les faux semis pour limiter les herbicides A plus long terme, la technique du faux-semis peut limiter le recours aux herbicides. Elle convient bien contre les adventices dont la période de levée coïncide avec l'intervention. Début août, Il est possible de faire lever le raygrass ou l ambroisie. Un déchaumage début septembre peut jouer sur vulpins, crucifères, véroniques de Perse par exemple. Mais l'impact de cette technique sur les dicotylédones semble moins important que sur graminées. Décaler le semis de la culture compléte les effets du faux semis. Cette méthode a démontré son efficacité sur le tournesol pour lutter contre l'ambroisie. Enfin, le binage devrait se généraliser, tant son action curative est efficace, notamment sur le tournesol. Ammi-majus Moutarde des champs Tournesol/blé : intégrer les inhibiteurs de l'als de façon durable Exemple 1 Exemple 2 Décalage de la date de semis et destruction avant implantation Tournesol Racer 1,5 l/ha + Noval 1,5 l/ha Novall 1,5 l/ha (prélevée) puis (prélevée) Express SX 45 g/ha + Trend90 Blé faux semis en septembre puis destruction avant semis Sulfonylurée Sulfonylurée Tournesol Nickeyl 4 l/ha Pulsar 40 Préparation du sol et faux semis fin août-début septembre puis destruction avant semis Sulfonylurée Quartz GT Blé Ou dérivés auxiniques (à base de MCPP-P, 2.4D, fluroxypyr ) Ou association en désherbage précoce de diflufénicanil, ioxynil Tableau 1 : Exemples de stratégies durables dans les rotations tournesol/blé, face aux fl ores communes comme l'ammi-majus et la moutarde. Anthrisque Géraniums Colza/blé : bien gérer l'anthrisque et les géraniums Exemple 1 Exemple 2 Colza DPX-A7881 en programme avec Novall Novall Blé Association et/ou programme comprenant une Sulfonylurée sulfonylurée et clopyralid Colza Colzamid en présemis ou Springbok en prélevée BAS797H puis BAS797 Travail du sol et faux-semis début septembre Blé Sulfonylurée et/ou les associations précoces type Programme d automne MCPP-P + bifenox + ioxynil ou DFF + bromoxynil + ioxynil, etc attention toutefois à la dose utilisée. Tableau 2 : Exemples de stratégies durables intégrant des inhibiteurs de l'als dans les rotations colza/blé. En rotation blé/tournesol désherbée uniquement avec des inhibiteurs d'als, la pression de sélection s'accentue sur les fl ores communes aux deux cultures comme les crucifères (essentiellement la moutarde des champs) et l'ammi-majus. Deux stratégies permettent de limiter les risques : faire l'impasse d'inhibiteur de l'als sur la moins prioritaire des cultures ou combiner des substances actives à mode d'action différents, dans le tournesol comme dans le blé. Dans les rotations incluant du colza, seules des cultures d'hiver sont la plupart du temps présentes, ce qui pose un problème supplémentaire : ce sont les mêmes types de dicotylédones qui reviennent d'une année sur l'autre. BAS797 = métazachlore + imazamox. Herbicide de post-levée (2-3 feuilles du colza) DPX-A7881 = éthametsulfuron-méthyl. Herbicide de post-levée (2-3 feuilles du colza) Désherber tôt élargit la palette d'herbicides disponibles pour contrôler les adventices. N. Cornec

18 Fiche adventice Coquelicot (Papaver rhoeas) Biologie Très répandus, les coquelicots figurent parmi les adventices les plus facilement reconnaissables à la moisson grâce au rouge vif de leur fleur qui les caractérise. Fréquents et abondants depuis longtemps, les coquelicots ont une préférence pour les sols argilo-calcaires et calcaires. Les coquelicots ont une production de semences élevée. Les graines sont persistantes dans le sol, ce qui rend l espèce quasi-indifférente aux effets du travail du sol. L utilisation des herbicides et un choix judicieux de cultures dans la rotation sont la base de la lutte contre cette famille d adventice, certes jolie, mais nuisible. Plusieurs espèces se rencontrent communément dans nos parcelles : Papaver rhoeas, ou coquelicot «ordinaire», le plus répandu, mais aussi Papaver argemone ou encore Papaver dubium. Cette fiche n'aborde que le cas de Papaver rhoeas. Description Le coquelicot est une plante annuelle, dicotylédone, appartenant à la famille des Papaveracées. D une hauteur de 30 à 60 cm, il présente une tige dressée, ramifiée et hérissée. Le système racinaire est superficiel. Le limbe, lancéolé, peut présenter sur la plante adulte des formes variables (lobé, denté), augmentant la difficulté de reconnaissance. Les confusions sont fréquentes avec la capselle bourse à pasteur (Capsella bursa pastoris). Dès l apparition de la 4 e feuille, c est la petite incision caractéristique qui permet la différenciation avec la crucifère. Les fleurs sont rouge vif uni. À maturité, le fruit (que les botanistes appellent la «capsule») libère des petites graines par milliers. Lexique botanique Plante annuelle : cycle végétatif inférieur à un an. Ne fleurit qu une fois. Limbe : partie élargie de la feuille. Lancéolé : en forme de fer de lance. Lobe : division de la feuille qui n atteint pas le milieu du limbe. Feuille pétiolée : qui possède un support rattachant la feuille à la tige. L. Bonin, ARVALIS-Institut du végétal Périodes de levée préférentielle : Aut. Hiv. Print. Eté la germination a lieu à l automne et en hiver (entre septembre et décembre) et coïncide avec les cultures d hiver (céréales à paille, colza). Il n y a pas de germination estivale. Profondeur optimale de levée : superficielle, entre 1 et 2 cm. Persistance du stock semencier : persistant. Le taux annuel de décroissance est estimé entre 35 et 55 %. Certaines études ont montré des viabilités supérieures à 50 % après un séjour de 6 ans dans le sol. Le labour est donc peu opérant pour épuiser la viabilité des graines formant le stock. Période de floraison : mai à juillet. Production grainière : en fonction des milieux et de la compétition culture/adventice, les données oscillent entre 20 000 et 130 000 graines/plante. Dormance : les graines ne germent pas dans les semaines qui suivent leur production (donc courant juillet). Le froid automnal et hivernal va participer à lever la dormance. Ecologie/habitat Le coquelicot se rencontre sur tous les types de sols et montre une prédilection pour les sols argilo-calcaires et calcaires (craie de Champagne par exemple). Nuisibilité Gêne à la récolte Concurrence/rendement Dégradation de la qualité Premières incisions des feuilles dès la 4 e, 5 e ou 6 e feuille. Feuilles pétiolées et arrondies, légèrement bleutées. Cotylédon linéaire, sans pétiole (5 à 7 mm x 1 mm). Situations aggravantes Espèce commune partout en France. Le non-travail du sol peut favoriser sa multiplication (concentration des graines produites en surface). À l opposé, enfouir les graines par le biais d un labour améliore leur conservation dans la sol. Un contrôle insuffisant en culture reconstitue rapidement le stock semencier, du fait de la forte production de graines. Feuilles disposées en rosette, en forme de rosace Pétioles et limbes possèdent des poils. Source : ACTA À un stade plus avancé, les lobes se creusent, et se multiplient le long du limbe. Les feuilles apparaissent de plus en plus découpées.

20 Fiche adventice Mesures préventives > Limiter la production de graines et l installation des coquelicots Rotation Interculture Semis Technique Principes Exemples/illustrations Efficacité Commentaires Diversification Couper le cycle Ex. 1 : Colza Blé Orge Ce levier est le plus important des cultures de l adventice par Ex. 2 : Colza Blé Pois/Féverole Hiver Blé avec les herbicides. l alternance des Il faut choisir dans la mesure du Ex. 3 : Colza Blé Tournesol Blé périodes de semis possible des cultures ayant des Ex. 4 : Maïs Blé solutions herbicides efficaces. Faux-semis en interculture Labour Décalage de la date de semis Faire germer un maximum de coquelicots ; destruction mécanique ou chimique (conseillée en non-labour) avant implantation culture suivante Enfouir le stock superficiel de semences et les plantes levées Esquiver les levées d adventices Conditions météo favorables (température, humidité) Ex. : passage le 1 er août d un outil à dent ou a disque, type covercrop à 8-10 cm Ex. 1 : passage d outil le 15 août Ex. 2 : passage d outil le 15 septembre Ex. 3 : passage d un outil le 15 octobre Ex. 1 : (NL) Colza (NL) Blé (NL) Orge Ex. 2 : (L) Colza (NL) Blé (NL) Orge Ex. 3 : (L) Colza (NL) Blé (L) Pois ou Tournesol (NL) Blé Ex. 4 : (L) Colza (NL) Blé (NL) Orge (L) Orge de printemps Ex. 1 : semis blé ou orge durant la 2 e quinzaine d octobre (comparé à fin septembre/début octobre) Les graines de coquelicots ont besoin de conditions froides pour pouvoir germer. Les fauxsemis tardifs à l automne sont les plus efficaces. Après un échec majeur, un labour occasionnel peut devenir inévitable dans les systèmes ayant abandonné le labour. L objectif est d enfouir le stock superficiel. Le retard de la date de semis à l automne ne modifie pas ou peu les levées de coquelicots Attention : des cas de résistance à la famille des ALS ont été identifiés. Pour éviter ce risque il convient d'alterner les modes d'action sur coquelicot. L = labour, NL = non labour Mesures curatives en cultures > Lutte chimique : une nécessité pour lutter contre le coquelicot De nombreux produits sont disponibles sur céréales à paille : au stade jeune, Allié Star Sx, Mextra, Brennus Plus, Foxpro D +, l isoproturon sont efficaces. À des stades plus avancés, Primus, Mextra, les spécialités à base de metsulfuron-méthyl > Lutte mécanique : intervenir sur coquelicots au stade plantule Herse étrille et houe rotative : les plages d intervention sont très courtes à l automne, des conditions sèches en surface sont requises. Les réglages d outil (herse notamment) doivent rechercher le meilleur compromis entre la destruction de l adventice et contrôlent très bien le coquelicot. En colza, le contrôle se joue en prélevée. Il est donc plus délicat, d'autant que la pression croît. Colzor Trio et Novall offrent les meilleures efficacités. En post-levée précoce (stade "rayonnant"), l'efficacité du le respect de la culture en place. Il faut proscrire les interventions en présence importante de débris. Néanmoins, les efficacités attendues sont supérieures, par rapport aux graminées. Bineuse : plusieurs modèles existent (socs, dents, étoiles qui travaillent Novall est encore améliorée. Les programmes à base de napropamide fournissent également des résultats intéressants. Les solutions à base d'inhibiteurs de l'als annoncées pour 2012 ne sont valables que si elles intègrent Novall ou le quinmérac. l inter-rang ou doigts souples en complément sur le rang). C'est un bon complément de rattrapage dans le cas de cultures à écartement large, prédisposées pour la technique comme le colza. Avec du côté vert : efficacité bonne/présence peu pénalisante - Du côté rouge : efficacité médiocre/présence pénalisante Fiche réalisée par ARVALIS-Institut du végétal et le CETIOM avec l appui de l ACTA «Mauvaises herbes des cultures», sur la base du groupe de travail «Stratégies de désherbage en Poitou-Charentes» (CA 16, 17, 79, 86, SRPV/FREDON) L. Bonin, ARVALIS-Institut du végétal L. Jung, Cetiom

Fiche adventice 21 Ammi élevé (Ammi majus) L ammi élevé est une ombellifère (nom botanique : Apiacée) qui trouve son origine dans le bassin méditerranéen. Notable depuis longtemps dans les maïs et sorghos du Sud de la France, son extension est allée de pair avec le développement de certaines cultures de printemps (tournesol dans le Sud et l Ouest et betterave dans le Nord). Il devient également aujourd hui fréquent d observer l ammi élevé en hiver dans les céréales, colzas, pois et autres légumineuses. Description L ammi élevé est une dicotylédone annuelle glabre, à la teinte vert clair, brillante et dont la hauteur au stade adulte varie de 50 à 180 cm. Son développement végétatif est rapide et luxuriant. Il n existe qu une seule espèce, mais le fort polymorphisme foliaire (différentes découpes de feuilles) rend toute description précise longue et compliquée. Au stade plantule, les confusions avec l éthuse, la carotte sauvage ou le scandix sont courantes. Lexique botanique Plante glabre : dépourvue de poils. Cotylédon linéaire : dont le rapport largeur/ longueur est compris entre 1/10 et 1/5. Limbe : partie élargie de la feuille. Segment : division de la feuille qui se prolonge jusqu à la nervure médiane. Ombelle : inflorescence dont les rameaux sont tous insérés au même point de la tige et divergents comme les rayons d un parasol. P. Amette, ITB Biologie Périodes de levée préférentielle : Aut. Hiv. Print. Eté toute l année, avec 1 pic en sortie d hiver - printemps. Profondeur optimale de levée : 2 à 5 cm. Période de floraison : de juin à septembre. Persistance du stock semencier : aucune référence disponible. Les experts évoquent un niveau moyen de la persistance des graines après enfouissement dans le sol. Production grainière : de 5000 à 50000 graines/pied selon les situations. La capacité de multiplication est immense. Ecologie/habitat L ammi élevé montre une prédilection pour les sols argilo-calcaires et calcaires, souvent chauds et secs en été. Présente de longue date en Charentes et en Midi-Pyrénées, l adventice a ensuite gagné du terrain en Champagne (région de Troyes), puis en Picardie et Nord-Ouest, bien souvent à la faveur de la betterave. Elle se retrouve communément dans les maïs, sorgho, tournesol, betterave, colza, pois, céréales et luzerne. Nuisibilité Gêne à la récolte Concurrence/rendement Dégradation de la qualité Situations aggravantes L adventice a un développement végétatif exubérant qui la rend très concurrentielle, allant parfois jusqu à l étouffement total de la culture. Les pertes de rendement peuvent être considérables. En céréales d hiver, le seuil de nuisibilité de l espèce est estimé à 10/15 pieds par m 2. La nuisibilité est alors au moins équivalente à 5 % du rendement. La betterave est également très fragile du point de vue de la concurrence avec Ammi majus. Rotations courtes. Mauvais contrôle en culture (tournesol et betterave particulièrement). Dissémination par le matériel de travail du sol et de récolte. Cotylédons linéaires, étroits et pointus aux extrémités 1 e feuille divisée en 3 segments ou 1 e feuille ovale dentée au sommet 2 e, 3 e et 4 e feuilles au limbe arrondi ou Au limbe divisé en segments larges et dentés Source : ACTA Espèce hôte de bio-agresseurs Ammi majus est une espèce sensible à l orobanche rameuse. Pour éviter une multiplication accrue du parasite dans les zones concernées, la gestion de l adventice est primordiale au sein de la rotation intégrant du colza. L adventice a un développement végétatif rapide et exubérant. J.ouffret, Cetiom

22 Fiche adventice Mesures préventives > Agir sur le stock semencier Rotation Interculture Technique Principes Exemples/illustrations Efficacité Commentaires Diversification Ex. 1 : blé - tournesol et allongement des cultures Ex. 2 : colza - blé - betterave ou tournesol - blé Destruction de l adventice par le déchaumage Faux-semis au printemps (tournesol) Permettre une alternance des périodes de semis et des solutions de lutte en culture Empêcher les parties de la plante restante de produire des graines pendant l été Stimuler de nouvelles levées ; destruction chimique ou mécanique avant semis > Limiter la dissémination des graines Pendant la récolte : éviter la dissémination des graines dans la parcelle - ou entre Ex. 3 : colza - blé - maïs - blé - orge Ex. 1 : Passage d un outil de déchaumage après récolte de blé ou colza infestés Ex. 2 : Passage d un outil de déchaumage avant tournesol pour détruire les levées précoces au printemps Ex. : Passage de vibroculteur, à dents ou à disques, début mars parcelles - lors des chantiers de travail du sol et de la récolte. Ammi majus est peu sensible à l alternance des cycles de cultures. Il faut opter dans la mesure du possible pour des cultures avec facilité de contrôle herbicide. L intervention est à prévoir en cas de parcelles sales au moment de la récolte et de conditions humides favorisant le redémarrage des plantes. Pour une efficacité maximale, le faux-semis doit se faire sur un sol affiné avec rappuyage pour favoriser le contact terre-graine. Mesures curatives > Lutte chimique : un des moyens les plus efficaces Tournesol : En prélevée, Novall offre les meilleures performances, à condition de l appliquer sur sol frais et affiné. En postlevée sur variété tolérante, utilisez Express SX. Un programme avec Novall en prélevée est conseillé (gestion des graminées et durabilité des inhibiteurs de l'als). Colza : en prélevée, appliquez Colzor Trio ou Axter ou Nimbus ou un programme à base de Novall dont l'efficacité est améliorée par une application en post-levée précoce. A noter également le bénéfice de la napropamide en présemis. Les solutions à base d'inhibiteurs de l'als annoncées pour 2012 sont efficaces mais elles doivent intégrer Novall ou le quinmérac. Maïs : Lagon/Acajou (0,6 à 1 l/ha), Boréal (0,7 à 0,85 kg/ha), Cubix/Equip (1,8 au stade cotylédons à 2 F). Céréales : spécialités à base de metsulfuron-méthyl, Harmony M (50 à 60 g/ ha), Primus (0,07 à 0,15 l/ha). Pour ces trois produits, utilisez la dose supérieure si l adventice est développée. Betterave : en cas de forte infestation, Zepplin (3 l/ha) en prélevée. En post-levée, complétez le programme de base avec Safari (20 à 30 g/ ha). Renouvelez ce type d association 3 à 4 fois à 8-10 jours d intervalle. > Lutte mécanique En conditions séchantes, l efficacité chimique peut être améliorée par du binage dans les cultures où l espacement entre-rangs le permet : colza, tournesol, maïs, betterave. Les petites fleurs blanches de Ammi majus sont réunies en larges ombelles, principal trait de caractère des ombellifères. J.P. Palleau Cetiom J.L. Verdier, ARVALIS-Institut du végétal Avec du côté vert : efficacité bonne/présence peu pénalisante - Du côté rouge : efficacité médiocre/présence pénalisante Fiche réalisée par le CETIOM, ARVALIS-Institut du végétal et l ITB avec l appui de l ACTA «Mauvaises herbes des cultures», sur la base du groupe de travail «Stratégies de désherbage en Poitou-Charentes» (CA 16, 17, 79, 86, SRPV/FREDON)

24 Insectes du colza Attention aux altises et aux charançons du bourgeon terminal! Installez vos cuvettes jaunes et utilisez les bulletins de santé du végétal (BSV), pour identifi er et quantifi er les risques d attaques des insectes d automne, avant toute intervention. Et n oubliez pas : des colzas bien développés supporteront d autant mieux toutes attaques parasitaires. Maîtrisez les grosses altises en semant tôt Face à une forte augmentation de la pression de l altise d hiver adulte (grosses altises) dans certaines régions : Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées (Gers, Tarn), il arrive de multiplier les interventions. Cette stratégie se justifie à la rigueur sur les petits colzas (inférieurs à 4 feuilles) car les altises peuvent réduire considérablement la surface foliaire. Mais les résultats sont souvent incertains du fait des vols échelonnés des insectes. Par ailleurs, les applications répétées d insecticides nuisent à la faune auxiliaire. Le meilleur moyen de lutte contre l altise d hiver adulte est un semis précoce qui permet au colza d atteindre le stade 3-4 feuilles au moment de l arrivée des insectes. Il est alors possible de protéger le colza au mois d octobre avec une seule intervention insecticide. Au-delà du stade 3 feuilles, il n est plus nécessaire d intervenir sur l adulte. Les analyses réalisées dernièrement en région Poitou-Charentes et dans le Gers ont montré J.P. Palleau, CETIOM Grosse altise adulte. Y. Ballanger, CETIOM Larve d altise. qu aucun phénomène de résistance à la famille chimique des pyréthrinoïdes n a été à ce jour identifié. Les altises restent des ravageurs moyennement sensibles à ces produits qui n offrent pas de persistance dans leur action et se révèlent inefficaces lors d arrivées des altises en vagues successives. Protégez le colza contre les larves d altises dès le stade 5-6 feuilles Les dégâts provoqués par les larves d altises sont un problème majeur en Poitou-Charentes. La biologie de l insecte est assez bien connue. Le développement des larves dépend des températures. Il est possible de déterminer la date de ponte et des différents stades larvaires en fonction des sommes de températures en base 7 (températures supérieures à 7 C) et donc d intervenir en conséquence. Dans le cas d un colza bien développé, d une faible pression larvaire et d un hiver peu rigoureux, la larve peut effectuer son cycle complet En pratique : lutte contre les altises Raisonnez vos interventions Altises d hiver adultes Stade d observation : de la levée à 4 feuilles Seuil d intervention : - Jusqu au stade 3 feuilles inclus, intervenir si nécessaire aux seuils de traitement suivants : Période de levée Seuil d intervention Levée avant le 8 pieds sur 10 1 er octobre avec morsures Levée après le 1 er octobre 3 pieds sur 10 avec morsures - Au-delà du stade 3 feuilles, tout traitement contre les adultes est inutile. Larves d altises d hiver Stade d observation : du stade 5-6 feuilles au décollement du bourgeon terminal, surveillez les parcelles en coupant longitudinalement les pétioles. Seuil d intervention : au moins 1 larve dans 7 pieds sur 10. Cas des semences traitées Cruiser pour les semis 2011 L'utilisation de semences traitées Cruiser permet un bon contrôle des pucerons à l'automne, vecteurs de viroses. Par contre, l'efficacité du Cruiser reste faible sur la grosse altise adulte et ne permet pas le contrôle des larves dans les secteurs à risque. Rappel de la réglementation : 1- En cas de retournement, le remplacement de la culture par une culture mellifère (tournesol par exemple) n est pas possible. 2- Dans le cas de semences traitées Cruiser, l utilisation de Protéus sur la culture n est pas autorisée.

Insectes du colza 25 de développement en restant localisée dans les pétioles. Protégez la culture dès que les premières larves apparaissent : en effet, plus l application est tardive, plus vite décroît son efficacité. La stratégie de traitement doit tenir compte de la présence d autres ravageurs (charançon du bourgeon terminal, pucerons verts). Dans ce cas, privilégiez un produit visant les deux cibles, par exemple Karaté K en présence de pucerons. Charançon du bourgeon terminal : surveillez vos captures et fiez-vous aux BSV Les premières arrivées du charançon du bourgeon terminal sont souvent très discrètes. Les captures dans les cuvettes jaunes positionnées sur la végétation à l automne permettent de caler la période d intervention puisque 8 à 10 jours sont nécessaires pour que les premiers adultes soient aptes à pondre. C est à ce moment que les interventions seront les plus efficaces. Les bulletins de santé du végétal indiquent en général la période optimale d intervention grâce à son réseau de piégeage. Dans certaines régions, la capacité de la femelle à pondre peut être observée et permet d affiner ces critères. J. Raimbault, CETIOM Dégât de charançon du bourgeon terminal. En cas de ponte, les larves peuvent passer dans le cœur de la plante dès le stade rosette et détruire le bourgeon terminal en cours d hiver. C est à la reprise de végétation que l on se rend compte de l absence de tige principale et du développement de ramifications secondaires qui donne un aspect buissonnant au colza, assez caractéristique. Lorsque le colza est bien implanté et développé à l automne, les risques de dégâts dus aux larves dans le cœur des plantes sont généralement minimes. Sur des parcelles dont la croissance des plantes est moyenne à faible, la nuisibilité peut être forte en cas d attaque. J. Raimbault, CETIOM D. Lebourgeois, CETIOM Charançon du bourgeon terminal. En pratique : lutte contre le charançon du bourgeon terminal Période d observation : fin septembre à fin novembre Seuil d intervention : 8-10 jours après les 1 res captures Informez-vous auprès des différents réseaux d observations et consultez le BSV de votre région. Les pucerons : plus rares, mais porteurs de viroses Selon les années, on retrouve différents pucerons sur le colza : les pucerons verts du pêcher, les puc erons cendrés et les pucerons du navet. Sauf en cas de pullulations importantes pouvant handicaper la croissance des plantes, leur nuisibilité directe à l automne est négligeable. En revanche, ils sont très souvent vecteurs de viroses qui peuvent faire baisser les rendements jusqu à 8 q/ha! Puceron vert. Pour les repérer, il faut regarder la face inférieure des feuilles. Trois viroses peuvent affecter le colza : - TuYVTurnipYellowing Virus, virus de la jaunisse du navet, transmis par le puceron vert. Peu nuisible à la parcelle, son impact est cependant important car il est fréquent. - CaMVCauliflowerMosaïc Virus, virus de la mosaïque du chou-fleur - TuMVTurnipMosaïc Virus, virus de la mosaïque du navet, transmis par les pucerons verts et cendrés. Leur nuisibilité est importante mais leur impact global plus faible car ils sont moins fréquents. Mouche du chou, tenthrède de la rave et petites altises Ces ravageurs sont peu présents ou très localisés. Ils nécessitent cependant une surveillance, même si leurs dégâts sont très variables. Pour en savoir plus Insectes du colza : www.cetiom.fr, rubrique Colza/Ravageurs Consultez le BSV de votre région sur www. cetiom.fr, rubrique Espace régional

26 Régulation du colza Trois règles à respecter pour éviter de réguler à l automne L élongation des colzas avant l hiver augmente le risque de gel et la sensibilité au phoma. Mais le respect de quelques règles simples limite considérablement le risque d élongation : un semis réalisé dans les plages optimales, une densité maîtrisée (30 à 50 graines/m²), une variété peu sensible à l élongation. Ces précautions prises, le régulateur de croissance devient inutile, à n envisager qu en dernier recours, en rattrapage. CETIOM Colza au stade 6 feuilles. La régulation à l'automne est une pratique le plus souvent inutile. Seul un concours de circonstances particulier, choix d'une variété sensible à l'élongation, densité de plantes trop élevée (semis trop dense, forte présence de repousses de colza), levée trop précoce associée à une forte disponibilité en azote, peut déboucher sur la nécessité d'intervenir. Lignée Hybride restauré CHL La majorité des variétés ne nécessite pas de régulateurs Les variétés à faible ou à moyenne sensibilité à l élongation ne nécessitent pas, ou rarement, de régulateurs à l automne. Toutefois, une surveillance s impose selon les densités de levée, l azote disponible et l évolution des stades. 6 feuilles : le bon stade pour intervenir si la situation l exige N envisagez d utiliser un régulateur qu en cas de semis précoce, avec une variété sensible à l élongation automnale, de forte densité, de forte disponibilité en azote. Pour être efficace, le régulateur doit être appliqué avant l élongation du colza. Le stade 6 feuilles est le bon moment pour décider de l opportunité du traitement. Au-delà de 7-8 feuilles, le régulateur n empêche plus l élongation. Sur des colzas déjà allongés, il ne peut, Classification des variétés vis-à-vis de l élongation Sensibilité à l élongation Faible Moyenne Forte ADRIANA SESAME ALBATROS ALZZA ARTOGA DK EXPLICIT DK EXQUISITE DK EXSTORM DYNASTIE PALACE SENSATION SHERIFF CASH ES AGATHA LENNY MONICA NK FESTIVO PAMELA CRACKER DIFFUSION DK EXTOLL EXOCET COKLICO ES ULYSSE KING OVATION TOTEM DK EXPO EDITION FLASH DK EXCELLIUM DK EXPOWER DK EXTEC HYBRIROCK SY CARLO TREFFER TUAREG Source : essais CETIOM 2011 au mieux, que freiner le développement végétatif des plantes. Ce type d application n a aucun effet sur la taille des colzas et la verse au printemps. La dose de produit doit être adaptée au stade du colza. L usage spécifique de la fongirégulation Parmi les régulateurs disponibles à l automne, certaines triazoles sont connues pour leur effet fongicide. Toutefois, cette fongi-régulation aura très peu d effet sur les maladies à l automne (principalement le phoma). En effet, la prévention contre cette maladie passe par le choix d une variété TPS (très peu sensible) du groupe 1 de préférence. L usage de fongicides à l automne est délicat à mettre en œuvre (coïncidence à établir avec les pics de contamination et le traitement pour observer une efficacité). On réservera cette solution pour certaines variétés éruciques pour lesquelles la tolérance au phoma reste encore insuffisante. Parlay C peut être utilisé jusqu au 29 février 2012. www.cetiom.fr : des outils pour vous aider à décider Oléov@r : pour connaître les caractéristiques des variétés régulateur automne : pour évaluer le risque d élongation rubrique colza/régulateur : pour connaître la liste des produits utilisables si vous en avez besoin

28 Désherbage du colza Les outils mécaniques sortent dents et griffes Dans un contexte visant à réduire l usage des herbicides et à limiter leurs coûts, les outils de désherbage mécanique présentent un grand intérêt pour les agriculteurs, comme pour les constructeurs qui ne cessent d innover. Les herbicides occupent une place prépondérante dans le contrôle des mauvaises herbes du colza et dans les charges opérationnelles (25 à 50 %!), avec des efficacités qui ne suivent pas la progression des coûts, notamment sur géraniums, graminées, crucifères ou ombellifères. Dans ces conditions, le désherbage mécanique représente une réelle opportunité de réduire la pression des adventices notamment en postlevée, chose qui n est pratiquement pas possible avec la chimie disponible aujourd hui. Au-delà de son efficacité, le désherbage mécanique se révèle performant sur le plan économique et environnemental. Le désherbage mécanique : propre, économique, efficace! Si l on compare les performances des techniques mécaniques et celles des interventions chimiques, sans tenir compte des efforts accomplis au niveau de la lutte agronomique, on constate que l efficacité de la herse étrille et de la bineuse sur dicotylédones est correcte, souvent proche de la chimie. Sur graminées, les outils mécaniques montrent leurs limites, même si on peut considérer que c est un bon travail complémentaire. En faible pression d adventices ou si votre niveau d exigence n est pas élevé, ces résultats sont satisfaisants. Mais dès que la pression augmente ou si vous avez un niveau d exigence plus élevé, le désherbage mécanique mérite d être associé à une base chimique. Dans les faits, c est plutôt le désherbage mécanique qui vient en aide au chimique car il représente aujourd hui une solution de postlevée qui n a pas d équivalent avec les produits phytosanitaires actuellement disponibles. Herse étrille : déracine les plantules grâce aux vibrations Vitesse = 4 à 8 km/h Débit = 5 à 8 ha/h Coût ha (traction + MO) 9 à 18 /ha. Efficacité herse étrille sur colza Efficacité 100 80 60 40 Capselle Laiteron Matricaire Bleuet Mercuriale Mouron Pensée Sanve Véronique Vulpin Repousses L. Jung, CETIOM Le désherbage mixte offre le meilleur compromis technique Le CETIOM a étudié l intérêt du binage en complément du désherbage chimique. Les résultats obtenus ont montré l intérêt de la 20 0 4 5 1 2 1 1 4 2 3 9 3 Nombre d'essais Source : CETIOM, projet inter régional Bourgogne - Franche-Comté