Il me battait. Janick Bodnar

Transcription

1 Il me battait. De Janick Bodnar 1

2 CETTE HISTOIRE EST UNE VRAIE VIE DE CALVAIRE, D ENFER. J ai attendu des années avant de pouvoir parler, de l écrire sur une feuille de papier pour vous la faire partager. J avais fermée la porte.pas un seul moment je n ai cessée d y penser. Je suis écrivain ayant déjà publiée un roman policier «Sang Retour «, ma meilleure amie Dominique Cantien productrice de France Télévision à qui j ai confiée mon histoire m a conseillée de la raconter. Ces propres paroles. -Voilà Janick c est cela que tu dois écrire pour aider les femmes qui vivent ce que tu as vécu. 3

3 J ai suivi son conseil après plusieurs moments de réflexions, j ai pris la décision de le faire.. Ce n est pas simple de dévoiler son intimité parsemée d humiliation, de brutalité. J ai pris mon courage aidé de mes proches, j ai exorcisé un mal être qui était enfoui au plus profond de moi. Cette histoire est dédiée à toutes les femmes qui subissent la violence tous les jours, souffrent en silence, meurent sous les coups de leurs conjoints. 4

4 Rennes Bretagne Chapitre premier Les yeux figés sur le cercueil je n arrive pas à verser une seule larme, toute la famille se relaye, j éprouve une sensation de soulagement, je vais sortir de l enfer, ma vie va recommencer, une renaissance ; Ce moment je l ai tant désiré, je sais ce n est pas bien de souhaiter la mort d une personne. Dans la souffrance vous vous raccrocher à tout. J ai souvent pensée ce qu il m arrivait était de ma faute je l avais provoqué. Pour comprendre il me faut revenir en arrière. Le grand amour quand on a Dix huit ans on y croit surtout dans les années Mille neuf cent soixante huit. Mes parents avaient organisés un bal costumé pour mes dix huit ans avec tous mes amis, je m étais déguisée en marquise je pensais que cela m allait bien, j étais folle des films de grande époque de la royauté d où mon choix. C était la plus belle preuve d amour de mes parents. Je connaissais pas mal de copains avec qui je faisais des soirées; ils étaient aux beaux arts de Rennes, un m avait gentiment prêté sa maison pour cette occasion, nous étions nombreux nous avons tous défilés sur la place de la mairie de Rennes en vêtements costumés. La fête battait son plein j étais la personne la plus heureuse, je me souviens ma sœur était déguisée en costume russe.j avais un très bon ami Jean-Marc qui était cinéaste amateur il me racontait qu il avait écrit un scénario, me proposa de tourner dans son film. 5

5 Je trouvai l idée originale pourquoi pas j acceptai.le rendez-vous était fixé dans une semaine Le jour arrivé mon père avait insisté pour m accompagner, à cette époque les parents élevaient les enfants très stricts, j avais reçu une éducation très catholique chez les sœurs..le rendez-vous se trouvait dans un petit village à Bruz à quelques kilomètres de Rennes, j y allai-je dois dire très décontractée je trouvai cela amusant. Si un moment j avais devinée que m a vie allait basculer, je n aurai fait ce choix. Jean -Marc m attendait avec un jeune home, il me présenta, je dois avouer qu il était charmant, ce qui me frappa de suite son regard prenant, il avait de grand yeux noirs avec de longs cils, un beau brun.il s avança vers moi en m embrassant. -Je m appelle Raymond! Fascinée par ce regard, j hésitai pour lui répondre.je me reprenais Aussitôt. -Moi c est Janick! Les présentations faites Jean - Marc nous expliqua ce que nous devions faire.mon rôle était de jouer une femme très heureuse de retrouver son amant dans la voiture.je commençai à deviner l ampleur du rôle qui m étais attribuée, je me sentais plus du tout à l aise, je voulais tout arrêter. Raymond voyant ma gêne parla avec moi un petit moment pour me décontracter.je me dirigeai avec lui dans la voiture, je devais me laisser embrasser par mon partenaire, je retenais mon souffle, Raymond commença à me dire des mots gentils, tendres et doux, je me prêtai au jeu.jamais dans ma vie je n avais fait cela. Il me souffla dans l oreille. 6

6 -Ferme les yeux ne pense à rien! Je me laissai guidée par mon partenaire mes lèvres se délivraient au contact des siennes, d un baiser de cinéma se transforme le vrai baiser qui dépasse la réalité. Vexée de succomber à mon partenaire je me ressaisissais de suite, lui me regardait avec un sourire qui avait le don de m agacer. La scène bien entendu fut une réussite. Raymond avant de partir me dit. -J aimerai Te revoir! Je répondais brutalement blessée dans mon orgueil. -Ce n est pas possible! Lui ayant la réplique facile me dit. -Si pour le film! Je me dépêchai de retrouver mon père qui était venu me rechercher.le retour était silencieux mon père m en fit la remarque. -Tu es bien calme ma fille! Tu t es bien amusée? Je me gardai bien de lui raconter ce qui s était passé, il n aurait pas compris. -Non! Je ne suis pas faite pour faire cela, j ai dis à mon ami que je ne reviendrai pas. Les mois passèrent mon ami avait bien compris que cela ne m intéressai pas.je travaillai dans un magasin de ventes de disques, un matin un jeune homme fit son entrée dans le magasin je restai figée, devant moi se tenait Raymond.Je n arrivai pas à me contenir, je le trouvai audacieux d avoir réussi à découvrir où je travaillai. Je ne l avais jamais revu depuis cette après-midi de notre première rencontre. IL avait trouvé comme excuses acheter un disque de Lied zeppelin.il s empressa de s adressez à moi. 7

7 -Bonjour! Je voudrai un disque Zeppelin! Je restai glacial mon patron étant à coté je ne voulais rien faire paraitre. -Bonjour! Que viens-tu faire ici? -Je veux juste te revoir! JE ne crois pas que c est possible! -Je t invite à boire un verre au bar d à côté, après ton travail. Mon patron qui était à coté se mit à me taquiner. -Janick il est charmant ce garçon J hésitai pendant un petit moment pour savoir si je devais me rendre à son rendez vous. Je n avais rien à perdre.j arrivai aux lieu de rendez-vous avec une appréhension, il m attendait tout souriant. Je savais que tu allais venir! Je répondais spontanément. -Je te trouve bien prétentieux. Il m expliqua que sa mère tenait le bar Brestois à Rennes, beaucoup de gens connus y avaient leurs habitudes; le chanteur Glenemor, Alan stevell n étaient pas connus à cette époque.lui travaillait avec sa mère, il avait perdu son père très jeune.il m avoua qu il fréquentait une fille depuis un petit moment. Je ne comprenais pas son intérêt envers moi, je lui faisais la remarque. -Je pense que nous ne devons pas nous revoir; Je me levai en le laissant seul. 8

8 Les jours passaient, je ne parvenais pas à l oublier il hantait mes nuits.je ne souhaitais qu une seule chose qu il revienne vers moi. Un jour je me promenai place de la mairie, il était avec son amie, Il me fixa fortement, je détournai mon regard en me dépêchant de partir rapidement, j avais une seule envie pleurer. Un soir que je sortais de mon travail, il m attendait à coté du magasin je commençai à m énerver de cette situation, Je faisais celle qui ne le voyait pas, il me rattrapa par le bras. -Attend! J ai une chose importante à te dire. Je rétorquai de suite. -Non je ne pense pas, laisse-moi tranquille. -Ecoute-moi un instant. -Tu as deux minutes pas plus. J ai quittée mon amie, je ne m entendais plus avec elle.j aimerai te connaitre un peu mieux. Je buvais ces paroles, je venais de me séparer de mon petit ami Albert, j avoue qu il avait le don de me fasciner je lui laissais sa chance. Nos rencontres devenaient de plus en plus fréquentes, j avais mis au courant mes parents de cette relation, mon père avait tenu à le rencontrer. Ce moment là je ne l oublierai jamais la présentation de Raymond à mon père, je n ai jamais fait l armée mais c est à peu prés cela, mon père l avait détaillé des pieds à la tête, mon cœur battait très fort, j avais reçu une éducation religieuse chez les sœurs, mon père ne voulait pas donner ses filles à n importe qui, à ce moment là s il avait put deviner. Je me souviens de ses paroles face à Raymond. 9

9 -Tu sais! si tu fais du mal à ma fille, tu auras à faire à moi. Pour mon père le ton était donné. J avais fait connaissance de sa mère très proche de son fils,l accueil avait été cordial,je ne me doutais pas qu a ce moment ma vie allait basculer par la suite.les repas chez mes parents avec Raymond étaient devenus fréquents,nous allions une fois par semaine manger chez sa mère le jour vendredi soir,longtemps j ai détestée ce jour.les rapports entre sa mère et Raymond étaient très forts,je rentrai dans une famille en composant avec la mère. J étais jeune naïve j aurai du comprendre; Un jour je me suis disputée avec elle, Raymond n a pas accepté il m a giflé, je n ai rien dit à mon père en continuant comme si rien ne s était passé, jamais j aurai du me taire.il ne faut jamais laissé entrer ce genre de choses c est votre perte.il me couvra de baisers en me promettant qu il n avait pas voulu cela. Un soir avant de rentrer à la maison, il se gara dans son garage, où nous voulions être seuls, il m embrassa en me formulant sa demande. -Veux-tu être ma femme? J étais la plus heureuse je pense c est-ce que j attendais le plus, je répondais sans hésitations. -Oui, je le veux! Il s agissait d annoncer la nouvelle aux parents la chose la plus difficile.raymond avait déjà l accord de sa mère avec laquelle j avais repris des contacts plus agréables, ma mère aimait beaucoup Raymond, elle était déjà conquise, il avait beaucoup de charme c est ce qui lui plaisait, il était le gendre idéal. Mes parents avaient rencontrés la mère de Raymond le contact était bien passé. 10

10 Tous les dimanches je sortais avec Raymond, j avais le droit d allée au cinéma rien de plus, Mon père avait instauré un horaire à respecter à la lettre. L éducation à ce moment là était rigoureuse, étouffante, de gros préjugés dans les familles. Un dimanche midi Raymond était à manger à la maison, nous étions tous installés à table, il y avait une bonne ambiance il exprima le désir de parler en nos deux noms, mon cœur tremblait je crois que je me serai cachée sous la table ; Mon père surpris ne semblait pas comprendre. -Voilà; je voudrai que vous m accordiez la main de votre fille! Mon père garda une fraction de seconde le silence, il releva ses lunettes sur son front, je connaissais ce geste qui n indiquait pas de bonnes choses, j avais peur de sa réaction. -Vous êtes surs de vouloir vous marier aussi vite? Il tourna son regard vers moi. -Ma fille tu ne dis rien! Je prenais mon souffle, m empressait de lui répondre. -Papa, maman, je le veux, je suis prête.. Maman se manifesta. -C est votre avenir, vous êtes encore jeunes, peut-être pourriez- vous attendre un peu? C est une grande décision elle ne se prend pas à la légère.mon père grave écoutait. Raymond trouva les arguments. -Votre fille et moi, nous avons beaucoup parlés, nous sommes surs de nos sentiments nous voulons nous marier. Mes parents avaient bien compris que notre décision était prise.ils s adressèrent à nous deux. 11

11 -Alors mes enfants soyez heureux! Je m empressai de sauter au cou de mes parents j étais heureuse, j avais leur bénédiction, j allais devenir la femme de Raymond. La date du mariage avait été fixée pour le 10 juillet, je vivais sur un petit nuage plus rien ne comptait à mes yeux sauf mon mariage; Le soir dans ma chambre je ne rêvais qu à cette nouvelle vie, j attendais impatiemment que ce jour arrive. Les journées allaient bon train, les préparatifs du mariage s organisaient, mes parents s occupaient de tout avec la complicité de la mère de Raymond, moi j étais prise par mon travail, j avais une amie à ma maman Jeanine couturière qui allait confectionner ma robe de mariée.j avais choisi un tissu en plumetis blanc, j avais décidée de faire coudre des petites roses sur ma robe tout autour. Avec mon amie d enfance Marie-France coiffeuse de métier j avais optée pour un petit chignon en boule, très à la mode à ce moment là; Il fallait faire une liste de mariage je trouvais cela ennuyeux, les gens n arrêtaient pas d appeler cela avait le don de m énerver, mais ma mère avait décidé que c était dans les conventions. Une jeune fille devait avoir un trousseau en se mariant, je dois dire que les temps ont bien changés. Je crois que je n ai plus vu le temps passé jusqu au mariage; Raymond et moi étions très fatigués. 12