Choucas. n 9. PÉRIODIQUE DU CLUB ALPIN FRANÇAIS DE SAINT LAURENT DU VAR - Destiné à la communication interne - Année 2011

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1 Choucas Le n 9 PÉRIODIQUE DU CLUB ALPIN FRANÇAIS DE SAINT LAURENT DU VAR - Destiné à la communication interne - Année

2 S ommaire MOT DU PRÉSIDENT... PAGE 3 NOUVEAUX DIPLÔMÉS... PAGE 3 CHAMONIX-ZERMATT... PAGES 4 à 9 SANCTUAIRE DES ANAPURNAS... PAGES 10 à 15 ST VÉRAN PAGES 16 à 18 CADRANS SOLAIRES... PAGE 18 TRANSPORT COLLECTIF... PAGE 19 S ommaire S ommaire GROTTE DE L AGUZOU... PAGES 20 à 23 LE VISO... PAGES REFUGES CAF... PAGE 26 LECTURES (par Michel AUDOUY) : GUIDE DE LA FLORE... PAGE 27 SI MOLLIERES M ETAIT CONTÉ... PAGE 28 MERCANTOUR, ARGENTERA, LES PLUS BELLES COURSES DES A-M.. PAGE 28 MONT BLANC... PAGE 29 TÉLETHON PAGES BÉNÉVOLES ENCADRANTS... PAGE 32 COMITÉ DIRECTEUR... PAGE 32 S ommaire 2

3 Quelques Mots NOUVEAUX DIPLÔMES Parmi les faits marquants des activités du club, le redémarrage des commissions Canyon et spéléo avec deux nouveaux responsables : Jean Baptiste Rosso et Anthony Cresp. Grâce à leur investissement, ces activités ont pu proposer de nombreuses sorties. Une nouvelle activité vient aussi de repartir : le VTT avec Nicolas Guestin. D autre part l an passé nous avions eu un certain nombre d adhérents qui avaient passé des diplômes d initiateurs, ce qui nous a permis, toutes activités confondues, d augmenter nos offres de sorties hebdomadaires et de séjours. La formation de nouveaux encadrants est essentielle à la vie de notre club, même si ces formations ont un impact non négligeable sur notre budget. Cette année a vu aussi la mise en œuvre des «randorizon» avec l organisation de trois sorties. Si vous êtes libres le mardi, n hésitez pas à venir participer. Je ne voudrais pas terminer ce résumé très succinct sans remercier tous les bénévoles encadrants ou non qui participent activement à faire vivre notre association. Je finirai par un GRAND MERCI à Michel Audouy qui quitte sa fonction de trésorier qu il assumait depuis la fondation du club. Un michel en «chasse» un autre puisque Michel Husson lui succède. Bonne Année à Tous! Yvonnick Cette année des adhérents ont continué à se former pour obtenir des diplômes. ALPINISME : Philippe Strebler (Instructeur) Jean-Baptiste Rosso (Initiateur alpinisme) Sébastien Gagnard (UF technique initiateur alpinisme TM) SKI DE MONTAGNE : Lirio Martinez (Initiateur ski de montagne) CANYON : Jean-Baptiste Rosso (Moniteur de descente canyon) Nicolas Guestin (UF aux techniques verticales) Jean Troupel (UF aux techniques verticales) Sophie Chiabaut (UF aux techniques verticales) Christelle Cazeles (UF aux techniques verticales) Initiateur RANDONNEES MONTAGNE : Michel Husson Initiateur RANDONNEES ALPINES : Michel Cailleux Léon Lelong 3

4 CHAMONIX - ZERMATT (Juin 2010) Le grand jour est arrivé! Nous sommes 6 à partir de St Laurent du var vers Chamonix : Jean Marie - Léon - Michel - Isabelle - Valentin - Huguette. Nous arrivons sans encombre, mais sous la pluie, au refuge CAF du Tour (à 1700 m). C est un gîte très confortable, avec douches chaudes. Nous préparons les sacs pour le lendemain et répartissons le matériel collectif (cordes ) dans les sacs destinés aux hommes. Il fait un temps splendide, ciel dégagé. Nous formons 2 cordées : «Michel - Jean marie - Isabelle» et «Léon - Valentin - Huguette». La montée sur le Glacier du Tour se fait tranquillement jusqu au col supérieur du Tour (à 3288 m). Nous sommes nombreux sur le glacier. Toutes les cordées sont parties ensemble, mais par chance au Col elles bifurquent vers l Aiguille du Tour en file indienne. Nous, nous poursuivons notre route au parvers du Glacier du Trient pour rejoindre le gîte de l Arpète, et là seules 3 cordées : 2 jeunes en autonomie, 1 guide et ses 2 clients, un couple de Lyonnais, prennent la même direction que notre groupe. 1 er JOUR : Refuge du Tour Refuge Albert 1 er Départ à 8h30 pour la montée en télécabine. Ciel gris, neige fraîche, vent glacial nous accueillent à l arrivée du télésiège. C est avec plaisir que nous partons marcher pour nous réchauffer. Nous arrivons à midi au Refuge Albert 1 er (à 2700 m), sans difficulté mais dans le brouillard. Et là, nous dégustons une omelette bien chaude. Il fait un temps désagréable l après midi. Les exercices d entraînement prévus ne tentent personne dans le froid et le brouillard. Le refuge est plein. Nous sommes 150 personnes le soir, ce qui nous inquiète un peu car on imagine déjà les cordées du lendemain en chenilles processionnaires. Petit problème, dans la soirée, Léon se fêle une côte accidentellement dans le dortoir. Il en souffrira pendant tout le séjour. 2 e JOUR : Refuge Albert 1 er Gîte de l Arpète Départ à 6h30. C est la première journée réelle de randonnée glaciaire. 4

5 Arrivée au gîte, avec petit dortoir de 6, qui nous permet, outre une douche agréable, de faire une lessive Nous fêtons cela avec un petit blanc du pays. La descente est plaisante sur le Glacier du Trient. Après être passés au pied de la cabane du Trient, nous déjeunons au milieu du glacier d Orny, sous la Cabane du même nom, avant de redescendre dans la vallée où régne le brouillard. Là nous nous délestons du casque, des crampons, des cordes, pour rejoindre le Val d Arpette où se trouve notre gîte, avec un dénivelé négatif de 1700 m. Nous nous régalons d une omelette baveuse au soleil, en compagnie de 2 Suisses sympathiques montés pour la journée. Après-midi repos, sauf pour Léon, Jean Marie et Michel, partis reconnaître une partie de l itinéraire du lendemain. Nuit paisible dans notre dortoir pour 6. 4 e JOUR : Cabane Chanrion 2462 m Cabane des Vignettes 3158 m Lever 5h20. Départ à 6h30. Montée dans la moraine sur 300 m environ, où on admire des ponts de glace avant d attaquer le Glacier d Otemma. Pas de difficulté particulière. La neige est dure, la montée est progressive, facile mais monotone par la longueur du glacier (10 km) jusqu au Col de Charmotane à 3053 m. Passés ce Col, nous déjeunons sous le soleil devant un paysage majestueux. Nos compagnons de cordée Suisses entament une ascension de 800 m pour aller 3 e JOUR : Gîte de l Arpète Cabane Chanrion 2462 m Départ en taxi à 8h30 jusqu au barrage de Mauvoisin (1976m). Notre chauffeur se pose en guide durant le trajet et, point intéressant, propose ses services pour le retour de Zermatt (ce qui nous évitera 2 changements de train plus taxis ). La montée après le barrage va se faire en douceur. Le long du lac, nous passons dans des galeries creusées dans la montagne. C est une randonnée agréable avec beaucoup de fraîcheur, des cascades, de la verdure, du soleil (sauf pour Léon qui souffre à l effort). Arrivée à la Cabane de Chanrion, où les gardiens viennent tout juste de s installer. 5

6 au sommet de la Pigne d Arolla. Nous nous contentons d exercices divers indispensables à la sécurité de tous avant de reprendre notre ascension vers la Cabane des Vignettes, perchée sur un nid d aigle. C est un refuge grandiose par son cadre, son confort grand luxe (des douches chaudes sont prévues mais pas encore opérationnelles, hélas pour nous!). Une cuisine de qualité digne des grands restaurants nous surprendra le soir. Un petit dortoir pour 6 nous attend. Le paysage qui nous entoure est grandiose. Glaciers partout, cernés de montagnes enneigées, cols dans le lointain. Nous observons au loin nos 2 jeunes qui bivouaquent sur le glacier. Il ne fait plus très chaud. 5 e JOUR : Cabane des Vignettes 3158 m Cabane Bertol 3311 m Départ à 6 h. Nous redescendons vers le Col de Charmotane pour prendre ensuite la direction du Col de l Evèque (3392 m) sans difficulté, sur une neige dure, avant de redescendre tout le Haut Glacier d Arolla. Descente rendue difficile par la chaleur, la neige se transforme et nous laissons beaucoup d énergie dans cette descente. A 10 h, pause bien méritée sur les rochers. On se déleste des cordes, des crampons et profitons du soleil, du beau ciel bleu et du paysage car une solide montée au Col Bertol nous attend. 750 m de montée directe sur le Glacier de Bertol que chacun aborde à son rythme.. Le col bien mérité (3268m), nous offre un panorama superbe : la Dent Blanche, le Cervin, la Dent d Hérens, tout y est. La cabane (3311m) est située sur un piton rocheux seulement accessible par des échelles métalliques accrochées à la paroi verticale. Encore 50m à monter (sensibles au vertige, s abstenir!). Nous nous accrochons aux montants sans trop regarder en dessous. Après un accueil frais - nous étions attendus la veille!! - tout s arrange. Nous retrouvons nos compagnons Suisses ainsi que nos jeunes amis qui, ne pouvant bivouaquer, partageront notre sort. 6

7 Le confort du restaurant et du dortoir est correct. Le reste est très rudimentaire. La gardienne peu sympathique à notre arrivée se révèle plus conviviale ensuite. Elle nous offrira le génépi maison après le repas. 6 e JOUR : Cabane Bertol Cabane Schonnbiel 2694 m Départ à 5h30. Descente prudente sur les échelles «un peu» glissantes avant de s encorder pour traverser le Glacier du Mont Miné et d aborder le Col et le sommet de la Tête Blanche (à 3710 m) sur une neige dure. Nous assistons au lever du soleil, et arrivés au col, un panorama magnifique et grandiose nous attend : la Dent d Hérens, le Cervin... Il faut ensuite attaquer la longue descente à travers les immenses et impressionnantes crevasses du Glacier Stockjigletacher, vers la Cabane Schonnbiel. Une fois le glacier descendu, après s être allégés de nos équipements et avoir pris une bonne collation, nous ne trouvons pas de sentier. C est pénible et long de marcher à travers ces rochers et ces blocs que la moraine nous a laissé sur son passage. Et finalement un soupçon de traces nous a menés sur le sentier de la Cabane Schonnbiel. Nous arrivons épuisés mais vite requinqués par un plat de Rostis fait maison par la gardienne. C est un décor féerique qui valait le détour. Nous sommes face au Cervin majestueux, imposant, la Dent d Herens, les glaciers partout. C est grandiose! C est aussi le retour à la civilisation par l arrivée d un groupe de 50 randonneurs Suisses. Mais nous avons la chance de bénéficier d un petit dortoir uniquement pour notre groupe. 7 e JOUR : Cabane Schonnbiel - Zermatt Les pressions et les tensions s atténuent ce dernier jour. Personne ne se réveille à l heure annoncée la veille, soit 6h45 au lieu de 6 h prévu. La descente se fait sans difficulté, si ce n est la chaleur. Le sac semble plus léger, les chaussures plus lourdes. Nous entrons dans Zermatt en l état (barbe de 4 jours pour les hommes, chaussures recouvertes de poussière), dans une ville rutilante, pleine de touristes très chics. Beaucoup de Japonnais y circulent. Nous sommes néanmoins accueillis chaleureusement dans un restaurant typiquement Suisse avec une jolie serveuse «dénichée» par Michel. Le taxi nous attend à l heure : précision Suisse! Nos 2 jeunes randonneurs se joignent à nous pour rejoindre Chamonix. 7

8 Retour à la case départ au refuge du Tour. C est fini! C est toujours un peu triste d abandonner ces grands espaces majestueux. Nous trinquons tous à cette belle randonnée glaciaire. Huguette 8

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10 Sanctuaire des Anapurnas Photographies de Yvonnick CHESNEL Culminant à 8 091m, Annapurna I est l une des montagnes les plus hautes du monde. C est la première montagne de plus de 8 000m à avoir été gravie. Le camp de base de l Anapurna I se trouve dans un cirque où l on aperçoit un certain nombre de sommets qui approchent les m : Machhapuchhare, Ganddharbachuli, Annapurna III, Kangsarkang, Annapurna I, Annapurna sud et Hinchuli. Le 3 juin 1950, le tandem français composé de Louis Lachenal et Maurice Herzog, en atteignait le sommet. Selon les alpinistes, Annapurna I est, parmi les montagnes de plus de 8 000m, la plus difficile à gravir. Le nom Annapurna proviendrait de la déesse hindoue Anna Purna, qui signifie «Déesse de l abondance». C est la Déesse de la récolte et Mère de l abondance. Pashupatinath, situé à 5 km à l ouest de Kathmandu, est le temple hindou le plus important du Népal. Les berges de la rivière Bagmati constituent l endroit de prédilection pour l incinération des hindouistes. Pour atteindre la pureté, l hindou a recours à de nombreuses cérémonies. La crémation est un moyen de purifier son corps par le feu. L escalier aux larges marches donne sur un vaste promontoire offrant une vue en plongée sur les ghâts de crémation de l autre côté de la rivière. Un mort, enveloppé dans un linceul, repose par terre près d un bûcher funéraire. À quelques dizaines de mètres de là, des enfants jouent au ballon sans se soucier de la cérémonie qui se prépare. Des membres de la famille font trois fois le tour du bûcher en portant le corps. Ils le déposent ensuite sur le bûcher et le recouvrent de paille. Le feu est allumé près de la bouche. Le corps s embrase. La famille reste là pendant un moment puis descend à la rivière pour le bain rituel purificateur. Le mort brûlera lentement et ses cendres 10

11 seront jetées à la rivière. À la manière des chercheurs d or, un homme en pagne fouille le lit de la rivière avec une grande assiette. Des fleurs mortuaires sont emportées doucement par le courant. Le Machhapuchhare «Cervin du Népal» culmine à près de sept mille mètres (6 697m). C est l un des plus hauts et des plus célèbres sommets jamais encore gravis au monde. Un seul sherpa l a fait à ce jour! Ce sommet au nom qui signifie en népalais «Queue de poisson» dessine peutêtre l un des reliefs les plus connus au monde. Formé de glaciers ancestraux, il apparaît depuis la plaine subtropicale de Pokhara comme le plus haut pic du massif de l Annapurna, car il occupe le devant de la scène. Dans le passé, une forte dégradation du temps avait arrêté des alpinistes britaniques à un peu moins de 150 m du sommet! Ils avaient dû rebrousser chemin. Par la suite, le gouvernement népalais n a jamais accordé d autres autorisations, car le Machhapuchhare est, pour l ethnie locale, les Gurungs, le sanctuaire des Dieux. Cette montagne n est pas sacrée par hasard : sa situation, sa forme et son rayonnement la désignent comme le repaire des Dieux. Même les étrangers ne peuvent se soustraire à son aura. 11

12 Flanc de montagne 12

13 Annapurna I (8 091 m) 13

14 Gandharba Chuli (6 248 m) 14

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16 ST VERAN 2010 Notre séjour raquettes au «bout du monde» Nous sommes partis, Léon - notre guide - Chantal, Patrice et moi, fin janvier 2010 dans ce petit village du Queyras le plus haut d Europe, là où le coq picore les étoiles. Vous aurez reconnu SAINT-VERAN, perché à 2040 m d altitude dans le département des Hautes-Alpes. Emerveillement et surprise de découvrir en fin d après-midi ce haut lieu de la montagne dans un grand domaine immaculé, loin de toute agitation Nous étions attendus au gîte «Les Gabelous», maison de pays située au cœur du village et l accueil y fut chaleureux. Nous nous sommes installés et à 19h00, un bon repas bien chaud nous a été servi. Le voyage, le froid, le dépaysement avaient aiguisé notre appétit! Le lendemain, fin prêts à 9h00, nous sommes partis sous un soleil radieux pour notre première sortie «mise en jambes» jusqu à la Chapelle de Clausis (alt. 2400m). Aucune difficulté (déniv. 400m) mais longue balade de 16 km. A notre retour au gîte, Huguette et Michel étaient là : ils n avaient pas pu partir la veille et nous étions contents de les retrouver et que le groupe soit enfin complet. Le lendemain nous avons pris la route, sans Chantal qui a préféré poursuivre le reste de la semaine au village, en direction de l Italie et du Viso mais je vous rassure nous n avons fait que l apercevoir durant tout notre séjour et de bien loin. Nous avons suivi les traces plus modestes qui nous ont menés au Col Agnel (2744m), en passant au retour par le refuge Agnel (2580m). Nous étions alors dans la brume et heureux d être arrivés à notre but. Léon, Huguette et Michel ont eu envie de faire le col Vieux (2806m) et sont partis en direction du Pain de Sucre, tandis que Patrice et moi sommes allés auprès du poêle, au refuge qui était ouvert et bien douillet. Nous avons déjeuné et attendu pendant plus d une heure nos amis qui sont revenus enchantés de leur «rallonge» et aussi affamés après avoir fait un dénivelé de 1000m. Le mardi, Léon avait choisi une balade plus modeste avec un dénivelé final de 970m, sur le versant opposé du village, et après 2h00 de montée dans la forêt nous avons atteint la Croix de Curlet (2301m) qui domine toute la vallée. Nous avions une vue imprenable sur le village dans toute sa longueur et de si haut et de si loin que les maisons n étaient que des points foncés minuscules. Après la séance photos nous sommes partis à l assaut du Pic Cascavelier à 2585m. Nous voulions ce jour là aller sur cette belle crête que nous ne quittions pas des yeux. Nous avancions en assurant chacun de nos pas car plus nous prenions de la hauteur, plus la neige était dure et le rocher verglacé. Léon est parti en reconnaissance quelques minutes et nous a informé à son retour que le passage n était pas possible pour atteindre la crête ; nous avons retiré nos raquettes inutiles sur cette poudreuse et nous avons rebroussé chemin lentement. Heureusement les anges gardiens Léon et Michel étaient là. Après avoir installé la corde, ils ont assuré patiemment chacun de nos pas. Huguette et Patrice nous attendaient plus bas bien installés sur un replat et après le déjeuner, le génépi habituel et réconfortant, nous sommes rentrés en dévalant de belles pentes de poudreuse vierge en poursuivant un joli vallon jusqu au bas de Saint-Véran. Huguette, l infirmière du groupe a soigné les petites égratignures de la journée. Le quatrième jour, farniente pour Martine et Chantal, et pour le 16

17 reste du groupe direction le Col de St-Véran (2844m) avec l ascension du Pic de Caramatran (3024m). Piste dégagée jusqu à la chapelle de Clausis puis montée vers le col de St-Véran, sur les traces du GR58, dans la fraîche ; il avait neigé durant la nuit! Vers midi, nous sommes arrivés au col et là nous attendaient un bon casse-croûte et aussi cette image sublime, du Viso et de la vallée qui descend vers Castello (It.) et son lac, sous un soleil radieux. Après une courte pause, le groupe est reparti pour faire l ascension du Pic de Caramatran pour redescendre ensuite vers le Col de Chamoussière (2884m). Puis retour après cette belle ballade annonçant un cumul de dénivelé de 1170m. Martine et Chantal ont profité de cette belle journée ensoleillée pour flâner dans le village avec ses belles fontaines en bois, ses cadrans solaires et ses échoppes. Le cinquième jour, c est au tour de Patrice de prendre «son RTT» pour récupérer de ses exploits de la veille. Ce matin-là, sur le perron du gîte, nous attendions Huguette et Michel : ils sont arrivés 10 minutes plus tard en râlant comme des poux : M et Mme «Gabelous» avaient annoncé à 9h00 qu ils devaient changer de chambre pour les deux dernières nuits! D où déménagement éclair Patrice nous a accompagnés jusqu au parking de départ du beau vallon que nous avions déjà emprunté pour l Agnel. En effet une boucle était au programme et ce jour là nous sommes partis complètement à droite pour atteindre le col Longet (2701m). Le vent fort et glacial soufflait et la poudreuse nous cinglait le visage. Au col, quel paysage magnifique et sauvage! Nous avions le sentiment que jamais personne n était passé par là. Nous sommes redescendus dans la poudreuse et avons trouvé un endroit plus protégé du vent pour déjeuner rapidement car la température, même au soleil, ne dépassait guère les -15. Nous avons regagné, par l autre versant, la sente qui aurait pu nous conduire à l observatoire et nous avons atteint le vallon du 1 er jour, tout plat, jusqu à Saint-Véran (Déniv. 770m). Patrice et Chantal avaient visité plusieurs villages du Queyras et sont revenus enchantés de leur journée découverte. Pour notre dernière sortie : départ de Molines pour atteindre le sommet Buchet (2254m) annonçant un dénivelé de 850m. Nous avons traversé une belle forêt de mélèzes, vu un écureuil pour la première fois et avons découvert, dans 17

18 une jolie clairière, la chapelle de St Simon et sa grande croix en mélèze décorée avec les symboles dorés de la crucifixion du Christ. Nous avons repris notre marche jusqu à la cabane de berger perchée au sommet et y avons déjeuné à l abri des courants d air devant un paysage grandiose, apercevant de temps à autre, dans le lointain, le Viso qui enlevait son chapeau de nuages. Le samedi 30 janvier nous quittons les Gabelous, chaînes aux pneus car il avait neigé et gelé pendant la nuit. Nous n oublierons pas les bonnes soirées passées tous ensemble, l apéro tous les soirs, la gnôle, le génépi les amandes! Grand merci à Léon pour ce beau programme à la carte, les liens d amitié que nous avons resserrés. Le temps a été de la partie et nous avons pu sortir tous les jours mais nous n avons pu tout découvrir! Léon, c est quand le prochain séjour à Saint-Véran? Martine Cadran des oiseaux Eglise de Saint-Véran Cadran déclinant de l après-midi, céramique ; lignes fléchées et chiffrées en arc ; décoré d oiseaux ; style polaire bouleté, jambe. Réalisation anonyme, fin des années 70. Iconographie faisant allusion à la clarté du ciel de Saint Véran où «les coqs picorent les étoiles». Il représente quatre oiseaux frêles et naïfs évoquant la fragilité et la rapidité du temps. Création Marc Pouderoux Cadrans solaires De styles et de formes différentes, alliant un subtil mélange de couleurs, volutes, fleurs, animaux, les cadrans sont aujourd hui les derniers témoins d une tradition, d une imagination populaire et d un art pictural remontant le plus souvent, pour notre territoire, au 18e siècle. Le Queyras, avec plus de 70 cadrans solaires, offre une grande diversité d oeuvres classiques ou contemporaines. Site : Cadran déclinant de l après-midi, peint sur enduit ; lignes fléchées et chiffrées ; style linéaire terminé par losange à œilleton. Restauré en Devise : «La fin de toutes choses est proche, Soyez donc sages et sobres devant Dieu». Ces deux cadrans ne sont visibles que du cimetière dont l accès est limité. Site : D autres cadrans solaires (de France et du monde) sont à découvrir sur ce site : 18

19 TRANSPORT COLLECTIF Site pour faciliter l accès à la montagne autrement : Et pourquoi pas le train des Pignes? C est l adresse d un portail internet mis en place par notre fédération, la FFCAM, Mountain Wilderness et Camptocamp. Son but : donner aux internautes tous les bons plans d écotourisme et de mobilité douce en montagne afin de pratiquer la montagne sans voiture et en aidant l économie locale. On peut trouver sur ce site 7000 itinéraires (randonnée, ski, escalade, alpinisme) accessibles par les transports en commun (train, bus), ainsi que des moyens pour favoriser l économie locale en profitant des saveurs, savoir-faire, hébergements et productions locales. Gratuit, cet outil a pu être mis en place grâce à un partenariat établi avec la Fédération Française de la Montagne et de l Escalade (FFME), le Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM) et le Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne (SNAM) ; et avec le soutien de l Europe et de l État ainsi que des régions Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte-d Azur et Languedoc- Roussillon. La fédération attend vos contributions pour enrichir ce site et, avec encore plus de réussite, changer l approche de la montagne. La légende du Train des Pignes Pour certains, le nom de Train des Pignes viendrait de la suie qui recouvrait les locomotives et les faisaient ressembler au fond des marmites italiennes, les pignates. Pour d autres, il viendrait des pignes que les citadins ramenaient en ville le dimanche. Pour d autres encore, la vitesse du train était si faible qu elle permettait aux voyageurs de descendre sur les bas-côtés pour ramasser des pignes. Enfin, certains disent que ce nom viendrait d un miracle d une nuit de Noël où une garde-barrière restée seule avec son enfant malade s était trouvée à court de bois de chauffage. L équipe de cheminots d un train de nuit fit halte pour lui offrir du charbon. Lorsque la locomotive vint elle-même à manquer de combustible, les pommes de pins des arbres bordant la voie tombèrent directement dans le tender de la machine qui put ainsi continuer son cheminement. 19

20 GROTTE DE L AGUZOU SITUATION La grotte de l Aguzou est située dans les Pyrénées audoises sur la commune d Escouloubre, dans les gorges de l Aude. Elle est placée au cœur du Pays de Sault et aux portes du Donezan. VISITES INTRODUCTION La grotte de l Aguzou n est pas une caverne aménagée comme on l entend habituellement, car elle est trop sensible et fragile. De ce fait, les visites se font par petits groupes durant une journée entière. La grotte est ainsi préservée et tout le monde peut admirer la profusion, la variété et la beauté des concrétions des plus classiques aux plus subtiles. Quelques passages sportifs sont équipés (échelles fixes, cordes, plus pour la sécurité que pour le confort). Cristaux géométriques à facettes planes et dont les angles au sommet ont la même valeur pour tous les cristaux uniformément colorés du même gour. Des fleurs au sol, des aragonites au plafond, longues fibres blanches en oursins, houpettes, éventails et sur les parois tout ce que vous connaissez déjà : stalactites, stalagmites, draperies, excentriques. Il y a également de nombreux cierges prismatiques et des triangles creux de calcite d une extrème rareté. Ouverture sur réservation toute l année. La grotte de l Aguzou comporte près de 35 salles et une vingtaine de galeries. Ces lieux renferment une variété et une profusion minérale extraordinaire. La «Grande Salle» fait environ 60 m de haut ; quant à la «Galerie des Fleurs», elle révèle ses joyaux sur près de 400 m de long. CONSERVATEUR Philippe MORENO Grotte de l Aguzou Mijanès - France Site Internet : grotte.aguzou@wanadoo.fr Tél./Fax : ou (de l étranger). 20

21 L objectif poursuivi à travers les visites organisées dans la grotte de l Aguzou est de permettre à un large public de s émerveiller, d admirer des formes cristallines exceptionnelles dans le plus grand respect des lieux. De retour à la lumière, chacun à sa manière aura vécu un moment intense au contact d un monde magique et surprenant ; il aura pris conscience qu il faut préserver et conserver ces richesses naturelles. Le rôle des visites est également d apporter des connaissances scientifiques dans ce domaine spécifique qu est le milieu souterrain : formation des cristaux, creusement des cavités, êtres vivant sous terre. Pour fédérer des actions communes liées à l environnement et au tourisme raisonné, la grotte de l Aguzou s associe à différents projets au sein de réseaux départementaux, régionaux, nationaux et internationaux. Concrétions uniques : 21

22 Concrétions exceptionnelles : Concrétion remarquable 22

23 PRÉSENTATION CONCRETIONS Le milieu souterrain représente l un des plus vastes écosystèmes terrestres de la planète. Il est constitué de cavités dans les massifs calcaires mais aussi plus largement d abris souterrains creusés par l homme, de mines anciennes, des éboulis, des tubes de lave ou du milieu interstitiel des cours d eau. Lorsque l on parle de grotte, il faut différencier le milieu souterrain dans son ensemble et le karst en particulier. UN PATRIMOINE FRAGILE Ce patrimoine, s il est exceptionnel, est d une fragilité sans pareille, tant les modifications de l environnement que la pollution liée à la présence de l homme, directe (trace de pas, piétinement ) et indirecte (effets de son métabolisme) mettent en péril la conservation du milieu karstique. Or, depuis quelques années, l importante fréquentation des sites souterrains, parfois victimes de dégradations, volontaires ou non, a fait de la sauvegarde des grottes et de leur contenu une tâche difficile mais capitale. LE KARST L origine du mot vient d une région calcaire de Slovénie, le Karst. Il est l ensemble des vides creusés dans les roches calcaires, dont les cavités pénétrables montrent quelques aspects. Sous l action combiné de l eau, du gaz carbonique et du temps, les calcaires donnent naissance à une structure organisée et hiérarchisée de fissures, de galeries et de salles. LE PATRIMOINE SOUTERRAIN Contrairement au milieu naturel extérieur où la végétation, moyennant des conditions de vie minimales, se régénère chaque année, le milieu karstique abrite un patrimoine qui se constitue au fil des millénaires. Particulièrement stable, il a la propriété de restituer dans un état de conservation remarquable tant les œuvres de nos lointains ancêtres, les vestiges d une faune de l âge quaternaire (ours des cavernes, mammouths, bisons ) et même tertiaire, que les concrétions qui se sont formées peu à peu jusqu à faire partie intégralement du paysage. LES CONCRÉTIONS Les concrétions des grottes sont issues du dépôt de matériaux transportés à l état dissous à travers la masse rocheuse, et résultent de l action de l eau et du gaz carbonique sur une formation soluble, le calcaire. De ces réactions, naissent des dépôts cristallins, la calcite, l aragonite ou le gypse qui, en fonction des différentes forces auxquelles ils sont soumis, prennent la forme de stalactites, stalagmites, colonnes, etc. L INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Pour la science, l étude du concrétionnement dans les grottes reste un domaine relativement vierge. Seule une partie très restreinte du karst a été abordée, laissant encore dans l ombre des domaines de recherche entiers. L étude du karst nécessite des méthodes d approche indirecte, complexes et coûteuses, qui ont tenu à l écart nombre de chercheurs. Pourtant l intérêt minéralogique, géochimique ou paléoclimatique est de taille. De fait, une concrétion constitue un enregistreur naturel des données environnementales qui ont présidé à sa formation puis à sa conservation. Une concrétion est la mémoire climatique de la terre depuis des centaines de milliers d années. Une agréable adresse pour dormir sur place : GÎTE FERME-AUBERGE À ESCOULOUBRE VILLAGE «LE COCHON DU MADRES» Patricia et Christian CUCUILLERE Tel Mail : lecochondumadres@aliceadsl.fr (Ouvert tous les jours d avril à novembre.) Spécialités maison préparées à partir de viandes issues de leur élevage (vaches et cochons pâturent autour du gîte). (Apéritif, vin, charcuterie... tout est compris!) La demi-pension est à 39,50, et à ce prix là vous ne serez pas déçus du voyage, et en redemanderez! Accueil très chaleureux, prestations de qualité (voir exceptionnelles pour un gîte!). A découvrir absolument! 23