Carnet de voyage au Spitzberg Kayak dans le cercle Arctique

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1 *** Carnet de voyage au Spitzberg Kayak dans le cercle Arctique Août Franck Gourdin

2 Carnet de voyage au Spitzberg Kayak dans le cercle Arctique *** Août 2008 Lorsque je donnais dans une conversation le lieu de mes prochaines vacances, cela donnait ceci: «Cet été? Je vais au Spitzberg, c'est dans l'archipel du Svalbard!...», en général les gens fronçaient les sourcils; «Ah!?...C'est bien!...(silence) Et c'est où ça?» «Ben, à coté du Pôle Nord!» leur répondais-je, enthousiaste... «(re-silence)...et qu'est ce que tu vas y faire au Pôle Nord alors?» «Ben, du kayak!»...en général mon interlocuteur marquait un nouveau silence, me regardait pour vérifier que je n'étais pas en train de me payer sa tête, puis changeait de sujet. Rares furent les fois où l'on me répondit: «Ouaahh!!! Génial du kayak au pays des ours polaires!!!»... Non, ça ce fut plus rare. Ma «jumelle» Virginie, grande voyageuse et sportive accomplie, y était déjà allée deux fois. J'avais vu ses photos magnifiques, écouté ses récits les yeux brillants, et mon ami Eric, trailleur, kayakiste, fondeur amoureux de la montagne, encadrait chaque été là-bas depuis trois ans en kayak ou en ski de rando des groupes passionnés par les défis sportifs et par cette Nature sauvage encore préservée. Monter un groupe homogène et motivé depuis la Guadeloupe fut paradoxalement assez facile. Aller dénicher le meilleur guide possible fut à peine plus dur. C'était Pierre Fijalkowski, qui avait formé en son temps Eric et que Virginie connaissait déjà de par un précédent voyage. Ils étaient devenus amis, elle m'avait parlé de lui, et lui avait parlé de moi. Chacun avait envie de rencontrer l'autre. Pierre avait remporté en 1991 le prix France Inter pour son aventure en Alaska: trois mois d'exploration en solitaire sur un kayak (prix qu il partagea avec Florence Arthaud pour son exploit la même année dans la «route du Rhum» s'il vous plaît). Depuis, il avait poursuivi sur sa lancée, montant sa boîte Svalbard Nature et devenant en quelques années l'une des références locales pour les amoureux des vacances sportives immergés dans ce désert de glace. En mars le circuit était bouclé, nous ferions le tour de la baie d'isfjord. Par mails interposés, il m'encouragea au moment où je m'envolais en avril direction la Corée du Nord pour tenter de rallier en courant «pour la paix» les deux capitales coréennes Pyongyang et Séoul. Je n'y parvins pas, mais je me souviens de son enthousiasme qui me fit chaud au cœur.

3 Mai et Juin passèrent rapidement. J'en profitais pour m'équiper progressivement en vêtements techniques chauds et respirants. Je piaffais d'impatience sur mon île en Guadeloupe, courant, nageant, m'imaginant déjà au milieu des ours blancs, morses et autres phoques barbus. Juillet fut plus difficile, ma petite amie m'annonçant dans un premier temps qu'elle devait renoncer à cette aventure à cause de son boulot, puis me larguant aussi sec quelques jours avant le départ. J'arrivais au pied du voyage à Paris chez Virginie complètement groggy. Thierry un de ses amis qui faisait partie du voyage venait lui aussi d'arriver. La cinquantaine, le genre d'homme qui parle peu, mais sur qui on peut compter, un costaud au grand cœur, qui m'inquiéta néanmoins beaucoup quand il m'apprit qu'il s'était déchiré l'épaule quelques mois auparavant, que la douleur était toujours là, et qu'il fumait deux paquets de cigarettes par jour!... Mais je sais que je peux faire aveuglément confiance à ma «sœur jumelle»; elle connaît les hommes. Elle dirige aux quatre coins du monde des armées d'«ours» qui ont pour tâche de mettre en service les énormes stations d'épuration ou incinérateurs qui traitent les déchets des grandes capitales. Thierry a un petit défaut, il ronfle, enfin je ne sais pas si l'on peut appeler ça «ronfler», un grondement énorme qui semble venir des profondeurs et fait trembler les murs. La nuit du départ, je me suis réfugié dans la salle de bains, la tête dans la tuyauterie et un oreiller dessus, et je l'entendais encore malgré les deux murs qui nous séparaient!... Dimanche 10 août. Le départ: Le jour du grand départ est enfin arrivé. Nous retrouvons à l'aéroport de Roissy C.D.G le reste de la bande: Katell skippeuse bretonne amoureuse de la mer et de son copain Oli' ancien champion junior de karaté, Karen bretonne et skippeuse elle aussi avec qui j'ai découvert les Galapagos l'année précédente, et les deux marseillais JC le footeux et Mélanie qui évolue en ligue 2 française de volley. C'est bon de les retrouver, les Amis, les vrais, ceux qui vous soutiennent quand vous ne savez plus où vous habitez. L'aéroport s'est encore agrandi avec un nouveau terminal. Aux informations, la Russie vient de bombarder la Géorgie, sur fond de guerre froide et d'approvisionnement énergétique pour l'europe (gaz, pétrole), le véritable enjeu de cette passe d'armes. La veille, c'était la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Pékin, avec cette belle image de la délégation iranienne présentant comme porte drapeau une femme ne portant qu'un léger voile et au doux visage. Bien sûr les commentateurs ne parlaient pendant ce temps que des chances françaises de médailles, sic. Mais moi je l'ai vue. Elle était belle. Nous partons pour une douzaine de jours en immersion complète, et hormis le téléphone satellitaire qui nous raccroche encore au monde et que nous n'utiliserons qu'en cas d'extrême urgence, nous serons complètement coupés du reste de la planète. Plus de télé, plus de radio, plus de portable, plus de journaux, plus de montre. Je relis un article sur les richesses énergétiques récemment découvertes en Arctique: 90 milliards de barils de pétrole et encore davantage de gaz. A titre de comparaison, les réserves américaines de pétrole ne se montent aujourd'hui qu'à 22 milliards de barils... Les enjeux sont donc énormes et les pays les mieux placés comme la Russie, les pays scandinaves dont la Norvège, les américains et les canadiens affûtent déjà leurs couteaux pour venir dépecer au cours des prochaines années cet Arctique encore «vierge et sauvage». Sauvage ai-je dit? Sans aucun doute. Vierge? Plus tant que cela. Encore préservée des activités humaines, il en subit néanmoins les conséquences. En effet de par nos activités industrielles, viennent s'accumuler apportés par les courants aériens et marins, polluants, pesticides et métaux lourds qui contaminent petit à petit la faune et la flore, et donc toute la chaîne alimentaire. N'oublions pas non plus les marées noires (L'Exxon-Valdès en 1989), ainsi que tous ces bateaux militaires et sous marins nucléaires russes qui pourrissent tranquillement au fond des mers arctiques de Barents et Kara, et tous ces grands complexes industriels et chimiques issus de la grande époque soviétique qui s étalent le long des cotes et qui n en finissent pas de crever, doucement, en continuant à déverser sournoisement leurs déchets mortels en mer dans la plus totale indifférence internationale.

4 Et que dire des populations autochtones, dépositaires de cultures millénaires et dont le rapport intime à la Nature force l'admiration face au vide éthique et idéologique de nos sociétés matérialistes occidentales? Quel avenir pour les Inuits du Canada et du Groëland, pour les Nénètses et les Yakoutes de Sibérie, et tous les autres? Les «autonomies» récentes (Nunavut au Canada en 1979, Groënland en 1999) constituent une première étape encourageante vers l'émancipation et l'autodétermination, mais les grandes puissances veillent. Le réchauffement climatique fait «fondre» les sols (le Permafrost), et l'érosion sans précédent des terres induite a pour conséquence la disparition ou le déplacement entier de communautés qui vivaient jusque là en parfaite harmonie avec la Nature qui les entourait. Ces communautés devront fuir, ou disparaître. Une autre conséquence de ce réchauffement est la disparition progressive et de plus en plus rapide de la banquise. Les territoires de chasse des ours blancs s'évanouissent et s'ouvrent dans le cercle arctique de nouvelles voies de pénétration, qui seront à n'en pas douter malheureusement utilisées pour exploiter sauvagement en conséquence des richesses jusque là inaccessibles: le pétrole bien sûr, mais aussi le gaz, l'or et les diamants. Ces nouvelles routes vont aussi permettre d'ici quelques années à l'homme de contourner l'amérique par ce fameux passage du Nord-Ouest réputé encore il y a peu infranchissable et où tant d'aventuriers par le passé ont trouvé la mort. Par là les armateurs feront bientôt transiter de monstrueux porte-containers et des super-tankers les cales bourrées de pétrole, faisant ainsi l'économie de plus de 9 000km par rapport à la voie classique qui emprunte le canal de Panama saturé. Mais les conditions météo dans le détroit resteront aléatoires, les points de ravitaillement quasi nuls, et donc les risques d'échouage

5 importants, avec les conséquences dramatiques induites que l'on imagine sur le milieu naturel... Pauvres ours blancs... Il n'y a pas de population première au Svalbard, et les dégâts sur l'environnement sont moindres en comparaison du reste, mais il est évidemment impossible de ne pas penser à tout cela lorsqu'on décide de s'aventurer dans ces contrées magiques. Le mot arctique vient du grec Arktos qui signifie ours par référence à la Grande Ourse. Arrivée à Oslo la capitale norvégienne. Première baisse significative de température. On décide de tuer les heures d'attente en allant se promener dans le centre de la capitale. Premières remarques: tout est très propre, pas un déchet dans les rues, pas même le moindre mégot de cigarette par terre. Souvenir: les toilettes du train, immenses, avec ses boutons et ses sas qui s'ouvrent ou se ferment en faisant Sschhh comme dans un film de science fiction. J'ai faim. Première saucisse locale, enroulée dans du lard, c'est très gras, j'aime bien. On erre près d'une marina où se trouvent de vieux voiliers en bois qui excitent mon imaginaire. La pluie nous pousse dans un pub, où nous commandons la pinte de bière de base. Dans mon enthousiasme je propose de payer la tournée du groupe, avant de me raviser sur les conseils de Virginie. Je jette un œil à la note: douze euros LA bière! Ouarchh!!! Les norvégiens ont l'un des niveaux de vie les plus élevés au monde avec leur pétrole et leur gaz off-shore qu'ils exportent, la production hydroélectrique couvrant quasiment la

6 totalité des besoins du pays. Ce n'est pas par hasard s'ils sont appelés parfois les Emirs aux yeux bleus. Au niveau international, c'est un pays qui cherche à adopter une neutralité basée sur celle de la Suisse, critique mais indépendante à tout prix. La Norvège est une monarchie constitutionelle qui par référendum s'est toujours prononcée contre l'adhésion à l'union Européenne. La monnaie est la couronne. C'est le premier pays au monde en termes de développement humain (santé, éducation, espérance de vie, produit national brut). Le centre d'oslo n'est pas bien grand, les monuments et immeubles sont récents, cette ville a du être bien détruite durant la seconde guerre mondiale. Un petit crachin nous accompagne au retour, les rues sont calmes. On prend enfin l'avion. Encore trois heures avant d'arriver à Longyearbyen, capitale de l'archipel du Svalbard, aux mêmes latitudes que le Groenland et dont l'île principale est le «fameux» Spitzberg. Nous vivrons sous le soleil de minuit durant ce séjour. 24 heures sur 24 le soleil nous accompagnera. L'été arctique dure ainsi environ près de quatre mois par an (jusqu'à la fin du mois d'août), avant que sa grande sœur la nuit arctique ne lui succède quelques semaines plus tard, plongeant la région dans les ténèbres de la fin du mois d'octobre à mi-février. Les habitants sont des costauds; ils tiennent durant cette période de ténèbres en se rendant visite les uns chez les autres. Parfois une aurore boréale vient enchanter la nuit et le ciel déjà parsemé d'étoiles. J'apprend quelques mots avec l'hôtesse de l'air: Hou-den signifie au-revoir, Teuk merci, et Hi bonjour. J'ouvre mon appareil photo pour y faire un peu de ménage, six mois que je ne l'avais pas fait, et le referme cinq minutes plus tard les yeux brouillés et les dents serrées. C'est trop dur... Trop dur de faire le tri, d'effacer une par une toutes ces photos. Il y en a trop, des nuées de souvenirs accumulés me sautent au visage, j'enfonce le bouton arrêt... le cœur battant. Tant pis, j'enlève la carte mémoire. On verra ça plus tard, faudra sûrement que je trouve une autre carte dans un magasin. J'essaye de chasser les fantômes. On descend, l'avion plonge dans les nuages qui nous cachaient la vue. Le plafond est bas, c'est souvent, comme je l'apprendrai par la suite. On atterrit soudain, par surprise, en devinant au passage les premières montagnes sombres, et les premiers glaciers immaculés. Suis bouche bée. Jamais vu ça. Que c'est beau!!!

7 Longyearbyen: Cette petite ville norvégienne, centre administratif de l'archipel, fut fondée en 1909, et doit son nom à M. Longyear qui créa ici la première compagnie d'exploitation du charbon. Les terres du Svalbard (le pays aux côtes froides dans la langue viking) comme je l'ai déjà signalé n'ont jamais hébergé de populations premières. Ce sont les Vikings qui les découvrent à la fin du XII ème siècle. Les premiers à y passer un hivernage en 1630, des anglais, déclarèrent: «Le climat est ici si dur que les animaux sont tous blancs!». Durant plus de deux siècles, on y chasse la baleine, le morse, et des trappeurs y vivent de façon saisonnière. En 1899 on y découvre du charbon, et commence alors une ruée qui s'essoufflera vite. La qualité et la quantité n'y sont pas toujours. Aujourd'hui les norvégiens extraient encore environ deux millions de tonnes par an d'anthracite. Il reste encore aussi aujourd'hui en semi-activité une mine près de la petite ville de Barentsburg qui produit environ 0,2 millions de tonnes par an et où vit une communauté principalement russe (environ 800 personnes). Les conditions d'exploitation et de sécurité sont d'un autre âge. Une quarantaine de mineurs ont ainsi perdu la vie au cours des quinze dernières années, mais les russes n'en ont cure. L'enjeu pour eux bien sûr est d'occuper le terrain en prévision du futur. Un buste de Lénine à l'entrée de la ville rappelle la grande époque soviétique. De leur côté, les norvégiens dépensent plus de 300 millions de couronnes par an pour maintenir une présence humaine sur place, soit environ 2,4 milliards d'euros annuel. L'archipel du Svalbard a un statut ainsi un peu particulier: souveraineté norvégienne, mais libre droit d'établissement pour les nations voisines. Je n'oublie pas le coup de force récent des russes à la fin du printemps qui sous prétexte d'un programme scientifique (qui sont nombreux dans cette partie du globe) plantèrent depuis un sous-marin leur drapeau au fond de l'océan. Nous ne sommes plus qu'à 1300 kilomètres du Pôle Nord, à près de 80 de latitude Nord. L'avion tourne sur le petit aérodrome avant de s'immobiliser. Je me rue hors de l'avion pour aspirer mes premières goulées d'air frais et pur. Je ferme les yeux. Immédiatement je sens la force et les énergies qui courent ici autour de moi. Je suis émerveillé comme un enfant, vite rappelé à l'ordre par une hôtesse pour rejoindre les autres à l'intérieur de l'aéroport. Je n'ai pas encore fait attention au froid. C'est un ours empaillé qui accueille les voyageurs à l'intérieur, un gros bébé de 300 kilos abattu près de l'aéroport. J'enfile vite des affaires plus chaudes avant de me ruer à nouveau dehors pour profiter de ces premiers moments: un vent glacé me caresse le visage, pendant que je respire à pleins poumons l'air si pur. Une jeune guide de Svalbard Nature, Sandy, a déjà pris en charge le reste du groupe que je rejoins rapidement, les joues déjà rouges.

8 Nous sommes conduits en mini-bus à l'auberge. Premiers contacts avec la ville toute colorée. Nous découvrons Jérôme et Dominique qui se sont rajoutés au groupe pour pallier les défections de dernière minute. Jérôme est calme et réservé, un peu intimidé, il deviendra vite le poète du groupe. Dominique est une ancienne monitrice de ski de fond, aujourd'hui professeur de Taï-Chi, toujours en train de rire et de dégager des vibrations positives. On s'installe dans les chambres. J'hérite de Jérôme. Je n'ai pas sommeil. Partout je ressens cette énergie, presque palpable. Je redescend avec mon cubi de 4,5 litres de rhum «Bologne» ramené de Guadeloupe, mes citrons verts et les maracujas (fruits de la passion) des Galapagos, histoire de fêter dignement notre arrivée avec les autres jeunes guides de l'agence qui nous ont rejoints. Ceux qui doivent encore conduire, l'air dépités, ne boivent pas une goutte d'alcool. Ici les autorités ne badinent pas avec cela. Aucun norvégien ne boit pendant la semaine, mais ils se lâchent sévèrement et se rattrapent largement le week-end arrivé! Je n'ai qu'un sujet de conversation à la bouche, l'ours polaire. En-ont-ils vus récemment? Oui!... J'essaye d'imaginer ce qu'ils me racontent, mon imagination s'emballe. Il est trois heures du matin quand je me décide à rejoindre ma chambre traversant la rue cahin caha le cubi de rhum à la main sous le regard ébahi de deux jeunes femmes russes qui me prennent en photo. Jérôme n'arrive toujours pas à dormir, bandeau sur les yeux. Je réalise alors qu'il y a un beau soleil qui éclaire la pièce! La couette où je m'étale est merveilleusement chaude. Je pense à Pierre qui je sais viens d'arriver à Longyearbyen à l'instant avec un autre groupe et va devoir enchaîner avec nous dès le lendemain matin. Je m'enfonce dans un sommeil de bienheureux. Lundi 11 août. Il est 8H45 quand j'ouvre les yeux, en pleine forme. Le groupe se retrouve au petit-déjeuner dans le Mess, un grand bâtiment qui sert de cantine et de salle de réunions. Nous dévorons des céréales, fruits (je sais que nous n'aurons pas l'occasion d'en manger beaucoup durant le séjour), charcuteries, gâteaux secs, et un grand thé brûlant. J'aperçois Pierre qui s'approche tranquillement de notre table. Je l'avais reconnu avec les photos. Il s'installe à côté de moi après nous avoir dit bonjour. Il n'a pas du dormir beaucoup! Il nous emmène ensuite en ville pour acheter quelques sous-vêtements techniques pour compléter notre équipement personnel. Des marques norvégiennes introuvables en France et encore moins en Guadeloupe. C'est cher mais c'est chaud. Je me retrouve torse nu dans la boutique à essayer un maillot de corps quand Pierre me fait remarquer que cela ne se fait pas ici, pas l'essayage, mais la nudité. La vendeuse me regarde de travers en effet. Ben quoi!? Pourtant le week-end arrivé ces dames d'après ce que m'en racontera Pierre ensuite sont capables dans les bars de jeter un préservatif sur le comptoir près duquel est assis le mâle qui a retenu leur attention!... Paradoxes de la culture norvégienne... Dehors un petit crachin breton nous accueille. Nous pénétrons ensuite dans le petit supermarché de Longyearbyen,

9 et je découvre les prix les plus élevés que j'ai jamais vus. C'est peut-être le supermarché le plus cher du monde. J'achète quelques cartes postales, Olivier une fiole de cognac et un cubi de vin pour le voyage. Retour au Mess, présentation et préparation du matériel. On découvre nos combinaisons de cosmonautes qui nous accompagneront sur les kayaks. Elles sont faites pour des hommes, et je devine déjà de grands moments de solitude pour les nanas du groupe lors des futures pauses pipi! On traque le moindre trou à la colle: il faut que l'étanchéité soit parfaite. Nous essayons aussi les salopettes bleues en laine qui seront notre habit de base sous la combinaison et le soir. On range nos affaires personnelles dans des poches étanches, chacun emmène le minimum vital, dont des lingettes pour la toilette, quelques sous vêtements. Pierre nous narre quelques histoires d'ours. La dernière touriste qui s'est faite dévorer il y a quelques années s'est faite attraper ici à 200 mètres des premières habitations. Il tombait de la neige, elle avait cru voir un renne et s'était approchée de cette tâche en mouvement. C'était malheureusement pour elle un jeune ours d'une centaine de kilos, donc pas bien gros, mais au lieu de s'immobiliser et/ou d'utiliser son pistolet d'alarme et/ou d'écarter les bras en gesticulant en chantant l'internationale ou une chanson paillarde, bref de tenter de lui faire peur, celle-ci fit volte-face et prit ses jambes à son cou. L'ours court vite, jusqu'à 30km/heure. Elle devint une proie naturelle par son comportement panique, et malgré sa taille, l'ours la rattrapa et la tua. Il nous explique aussi que les mamans ours gardent leurs petits (un ou deux suivant les portées, rarement trois) durant les trois premières années de sa vie. Elles lui apprennent à survivre et à chasser les phoques sur la banquise. L'ours polaire est un nomade. Il n'a pas de territoire fixe et peut parcourir jusqu'à une centaine de kilomètres en une journée pour se nourrir! Les ours mâles suivent les femelles à l'odeur et cherchent à tuer les petits, afin que celles-ci redeviennent fertiles et en état de s'accoupler. Les plus gros mâles peuvent peser jusqu'à 700 kilos (ce sont les plus gros ours du monde), soit plus de deux fois la taille de celui que j'ai vu à l'aéroport. Rhhhooôô!!! Avant notre arrivée, Pierre a été coincé avec un autre groupe deux jours durant dans une tempête. Impossible de bouger, il fallait attendre, dormir, manger, et encore attendre, tout en surveillant le camp en permanence malgré une visibilité extrêmement réduite propice à des rencontres soudaines... Au fur et a mesure de ses récits, je sens monter en moi l'excitation, j'écoute l'appel de cette Nature sauvage. Plus il en rajoute, plus mes yeux se mettent à briller. Nous nous rendons près du port afin de re-conditionner pour le départ le lendemain la nourriture stockée dans des containers, à n'en pas douter en provenance de France: saucissons secs, céréales bio, graines de quinoa, et ce qui deviendra notre quotidien, les soupes chinoises à réchauffer! Les déjeuners se feront en général sans accoster, directement sur le kayak, et seront constitués essentiellement de barres énergétiques et chocolatées, mars, twix, etc. Karen en glissant les barres de chocolat dans des sacs hermétiques semble apprécier ce programme culinaire. Le groupe réagit bien, chacun cherche à prendre des

10 responsabilités. C'est bon de sentir cet esprit d'équipe et la bonne humeur qui l'accompagne. Enfin, ce n'est que le début! Nous nous divisons ensuite. Pendant que certains vont vérifier et préparer les bateaux, j'accompagne Pierre au supermarché avec Karen pour compléter les repas du séjour. Il y a des tas de plats inconnus lyophilisés dans les rayons. Pierre adore cuisiner. Dans deux jours les filles commenceront à l'appeler Maïté. Pour l'heure, je le vois rajouter dans le chariot trois bouteilles d'huiles et me dis que le régime Spitzberg doit être particulièrement riche...je ne trouve pas de carte mémoire pour mon appareil photo numérique, tant pis, je ne pourrai pas prendre autant de vidéos que j'aurais voulu. Pierre nous emmène ensuite dans un bar spécial où le patron sert des cognacs et autres alcools nobles de tous âges. Il y a tous les cognacs possibles depuis 1896, un trésor. 300 euros pour un mini-verre millésimé de 1908! Les «lâchages» le week-end sont énormes. Il nous dépose ensuite dans un autre où je commande ma première bière arctique pendant qu'il part récupérer des affaires dans l'appartement qu'il loue avec le reste de son équipe de guides. Ceux-ci ont de la chance. Les guides des deux agences concurrentes dorment quant-à eux au camping à leurs retours, où les conditions sont bien plus rudes. Pas de «demi» (25 cl) ici non plus, c'est directement la pinte de 50cl. A peine servie Pierre déboule et m'oblige à la vider d'un cul sec qui entraîne un effet euphorisant immédiat. Gniiii. On rejoint les autres. Nous embarquerons demain matin sur le bateau norvégien PolarGirl qui transporte des touristes et un peu de frêt. Des sternes arctiques se chamaillent déjà au-dessus de nos têtes; j'admire leurs vols à la fois vifs et gracieux. Les lumières rasantes au-dessus de l'eau sont fantastiques. C'est l'heure de dîner. Au menu ce soir steak de baleine accompagné de frites. C'est dense, il,faut de bonnes dents, cela me rappelle un peu de loin par le goût le saumon, ou du foie. C'est plus gras aussi. 23 euros le kilo. Les norvégiens ont négocié un quota d'abattage de 300 baleines par an sur un cheptel total estimé entre un et deux millions d'animaux. Rien à voir avec les japonais qui traquent ces animaux sur toutes les mers du globe en achetant les voies des petits pays pour continuer à pêcher coûte que coûte.

11 Je continue auprès de Pierre mon apprentissage de la culture norvégienne: ici les femmes peuvent se permettre d'aller voir ailleurs, malgré la désapprobation du mari. «Elle reviennent de toute façon.» me dit-il. Là, cela me plaît déjà moins. Pauvres norvégiens. Mais peut-être font-ils la même chose de leur côté. Une fois le dîner avalé, on enfile nos combinaisons pour les asperger, les bras en croix, d'un produit sous forme de spray censé les rendre encore plus étanches, sous le regard intrigué de touristes qui feront sans doute le voyage sur un bateau. Ensuite, après la préparation des sacs personnels, briefing sur carte dans une espèce de cagibi glacial des «galères» qui nous attendent, le groupe écoute, stoïque, mais pâlit quand même quand Pierre annonce la température la plus froide jamais enregistrée à Longyearbyen: -46 C...Nous allons parcourir si les conditions météo le permettent entre 200 et 300km en kayak, passant d'un campement à l'autre, slalomant entre les fjords, glaciers et autres icebergs. Les russes et les norvégiens ne se mélangent pas: la route depuis Longyearbyen n'atteint même pas la petite ville russe. Dehors, c'est le soleil de minuit. Le plafond nuageux s'est levé, faisant apparaître le bleu du ciel. Des lumières fantastiques jouent sur les plaques de neige. Je suis émerveillé. Nous partageons avec Oli' un peu de tabac en profitant du moment. Je pense à elle. J'enrage! Pas facile de tourner la page, quand cela fait des mois que vous préparez l'aventure avec votre amie et qu'elle vous abandonne presque au pied de l'avion. Je m'écroule dans mon lit douillet, dernier confort avant longtemps. Jérôme mon compagnon de chambrée dort déjà profondément, masque sur les yeux, bouche ouverte, l'air apaisé. Mardi 12 août. 6H30. Le grand jour est arrivé. Jérôme fait et refait ces bagages quand j'ouvre les yeux. Il faut se bouger, le PolarGirl n'attend pas, les norvégiens sont des gens ponctuels. Au petit-déjeuner, nouvelles informations et consignes sur l'ours blanc. Depuis mon arrivée de toute façon, je sens confusément que je ne suis pas le plus grand prédateur dans le coin. Il y a ici un animal plus puissant et plus malin que moi, je le sens instinctivement, comme un signal d'alarme qui résonne dans ma tête. Il est le plus grand carnivore terrestre du globe, capable de toutes les ruses. Mais il est aussi curieux, inventif, et joueur. Je piaffe d'impatience d'en voir un! Après quelques «chaînes» improvisées et deux sacs explosés, le matériel est embarqué en un temps record. Je sens un peu de fatigue, mais impossible de faire comme les autres et gagner un peu de repos. Je me rue sur le

12 pont, le vent glacial me rougit les joues, les mouettes nous accompagnent. J'explore le bateau, pour finir par trouver un coin tranquille et confortable. J'ai à peine fermé les yeux qu'une sirène annonce notre prochain débarquement. Le bateau ne pouvant accoster, c'est un zodiac qui nous amènera sur la berge, les kayaks attachés à la queue leu-leu derrière. Cette fois, les sacs sont chargés avec minutie et attention. Pierre m'appelle avec Katell et Mélanie pour faire le premier aller-retour, pas la peine de le dire deux fois. Je bondis. La trentaine de touristes sur le bateau nous salue pendant que le zodiac s'éloigne... Ça y est! Après avoir sauté dans l'eau mes pieds équipés de bottes de jardin achetées 12 euros à Bricorama foulent enfin la toundra! Pas le temps de jouir du moment; il faut décharger, monter les affaires, tirer les kayaks, réceptionner le restant du groupe...ouf! L'aventure peut commencer. Première exploration dans la toundra, histoire de se familiariser avec notre nouvel environnement. Oli' déniche une dent de morse, l'ivoire est poli par le temps. Chacun essaye son «pétard», une espèce de stylo que l'on devra porter en permanence sur terre comme sur l'eau et destiné à repousser l'ours en cas de nécessité. Il faut tirer entre sa position et la notre, ça fait beaucoup de bruit, quelques étincelles et un peu de fumée. Normalement cela doit suffire à l'effrayer. Cet essai ne semble pas avoir perturbé un groupe de trois rennes qui broutent consciencieusement à une centaine de mètres de notre position. Je suis déjà fasciné par les petites fleurs locales, les fesses en l'air et le nez dans la toundra. De retour aux kayaks, nous tombons nez à nez avec notre premier renard polaire, peu farouche et qui ne décide de s'éloigner qu'au moment où chacun se précipite sur son appareil photo.

13 Il faut maintenant découvrir nos kayaks, se familiariser avec les pédales à l'intérieur qui sont reliés à un gouvernail extérieur, ce qui facilite les manoeuvres, surtout ici avec les courants et les vents changeants. J'avais déjà fait l'expérience de ce genre de kayak dans le détroit de Magellan en face de la Terre de Feu, au cours d'une sortie gravée dans ma mémoire. Cette fois là j'avais déniché à l'époque le seul guide kayak du coin à Puntas Arenas, Coti, descendant métissé des premiers indiens, l'oeil bleu et la crinière noire. Un Amoureux de la Nature, un vrai. Les conditions météo n'étaient pas bonnes, et les autorités maritimes qu'il venait d'appeler lui avait donné l'ordre de ne pas s'aventurer dans le détroit ce jour là. Que ce soit plus bas vers le Cap Horn ou dans le détroit, se rencontrent les eaux des deux grands océans, le Pacifique et l'atlantique, et cette rencontre est...explosive. Tous les marins respectent et craignent cet endroit. J'étais effondré, mais il était hors de question que je renonce à ce projet: je venais de descendre en solo tout le continent sud-américain, affronté quelques belles galères, j'y étais, et c'était la dernière journée avant le retour, donc maintenant ou jamais. Mes «arguments» finirent par avoir raison de Coti qui gardait le silence en observant l'horizon pendant que je vitupérais. Il se tourna lentement vers moi quand j'eus fini de parler, puis me dit calmement: «Tu es aussi fou que moi, alors ok on y va...». Ces yeux brillaient. La suite fut mémorable. A peine familiarisé avec le jeu de pédales, je découvris les joies des vents «catabatiques», dont je parlerai après, et de courants complètement insensés, m'emmenant valdinguer dans tous les sens. Entre les courants, les vents et le mauvais temps qui creusait l'eau, Coti et moi étions heureux comme deux gamins. Je pris vite confiance, avec Coti serein qui me parlait de son amour et de son profond respect pour la Nature. En face, j'apercevais la Terre de Feu. Coti m'expliqua qu'aucun kayak n'avait jamais réussi à rejoindre le continent sudaméricain depuis la Patagonie jusqu'en Terre de Feu en traversant le Détroit de Magellan (depuis notre rencontre en 2002, le défi a fini par être relevé avec succès, zut). Lui avait déjà fait deux tentatives en solitaire, mais à chaque fois les conditions météo extrêmement changeantes le firent renoncer après plusieurs heures d'effort. Il fallait de l'argent aussi, et Coti n'en avait pas. J'étais en train de le convaincre de tenter l'expérience avec moi au cours d'un prochain séjour, commençant déjà à m'enflammer, à imaginer cette aventure, quand survint La Vague. Je ne sais toujours pas d'où elle venait. Une espèce de masse énorme arrivant droit sur nous, noire, très vite. Coti me hurla quelque chose que je n'entendis jamais, l'instant d'après la vague le recouvrait, et moi avec. J'eus juste le temps de prendre une goulée d'air, avant de me retourner. L'eau glaciale s'engouffra partout dans ma combinaison, je suffoquais. Je ne sais pas comment je m'y pris, ne sachant pas esquimauter, mais je mis un énorme coup de rein la tête à l'envers et l'instant d'après je refaisais surface, dégoulinant, transi jusqu'à la moelle. Coti venait de faire la même chose. Nous devions avoir l'air tous deux bien pitoyables. «C'était quoi ça!?!?» hurlais-je. Nous nous regardâmes, et l'instant d'après nous partîmes tous les deux d'un grand éclat de rire, tout heureux de s'en tirer à si bon compte. Je suis certain avec le temps qu'il y a une force supérieure qui protège les fous. J'en ai trop fait l'expérience. Et nous poursuivîmes la balade, pagayant vigoureusement pour se réchauffer. Je repensais à cela en essayant les pédales, le sourire aux lèvres. Chacun reçoit la responsabilité d'une partie du matériel et de la bouffe. Chaque centimètre cube des compartiments étanches est utilisé. On met nos combinaisons, Karen sera ma coéquipière, chacun s'enduit les pouces de vaseline, et l'on pousse les kayaks à l'eau. Rhhaaâ ils sont horriblement lourds! Nous sommes harnachés comme des bourriques. On fixe nos jupes, les doigts un peu goures, et c'est parti! Cinq kayaks bi-place et le mono de Pierre se lancent sur les eaux glacées. De suite je me sens très à l'aise. Contrairement à ce que j'avais imaginé ils sont assez rapides, grosse inertie, mais relativement maniables malgré la taille. J'ai tendance à pagayer comme avec un mono, en force, mais Pierre l'oeil expert me montre un autre geste, plus économique et plus souple. C'est lui qui a imaginé et dessiné ses kayaks, les Belougas. Ils sont stables et je suis encore abasourdi de la quantité de choses que l'on vient d'y mettre.

14 On traverse un fjord, puis notre premier glacier, qui doit faire près de deux kilomètres de long. D'énormes détonations claquent dans l'air, c'est le glacier qui avance sur sa morène. Admiration. Humilité. A son approche, la température descend aussitôt. Avec les efforts fournis en pagayant, je ne ressens pas la morsure du froid. On a dû pagayer environ cinq heures pour la première étape. Pierre s'arrête ou poursuit en fonction des conditions météo, mais la condition sine qua non pour monter le campement est toujours la même: un ruisseau qui court à proximité, qui nous fournit directement eau potable et permet de cuire les aliments. J'apprend que les Inuits viennent du Japon. Ils sont arrivés en Alaska et au Groenland durant la fin de la dernière période glaciaire il y a environ ans, mais ils ne poussèrent pas jusqu'au Spitzberg resté vierge de toute humanité pendant des millénaires. Il faudra plus de trois heures d'efforts pour la première fois entre l'accostage et le campement monté et organisé. Ces gestes nous deviendront vite familiers par la suite. On commence par tirer les kayaks hors de l'eau, puis on prend une grosse respiration et on enlève la combinaison étanche, avant de se précipiter vers nos affaires sèches et chaudes préalablement sortis du kayak qu'on enfile prestement. C'est un moment désagréable, lorsque vous êtes inondés de transpiration, le corps fumant, qu'il faut tout enlever avec les doigts raides qui bafouillent, et que bien sûr les vents espiègles en profitent pour vous caresser l'échine jusqu'aux orteils pendant que vous pestez et insultez tous les saints du calendrier en essayant d'enfiler votre pantalon! Pendant ce temps, Pierre plus rapide en profite pour faire un tour de la zone armé de son calibre 44, le flingue de Clint Eastwood dans l'inspecteur Harry. La plupart des autres guides possèdent un fusil, au moins du 12mm. Ils dorment avec. Après avoir enfilé des fringues sèches, on décharge les kayaks, par petits tas fonctionnels, puis il faut monter la tente Mess, une sorte de tipi qu'il faut tendre au maximum avec de grosses pierres, de très grosses pierres. Après, ce sont nos propres tentes tunnels bi-place qu'il faut monter. Je me retrouve avec JC le marseillais, grand supporter de l'om dont le caractère me plaît de plus en plus. A son retour il deviendra papa, d'autres aventures en perspective. Une fois les tentes installées, il faut aller chercher aux alentours des bois. Il n'y a pas d'arbres au Spitzberg, le climat est trop rude. On en trouve sur la plage ramenés par la mer, qui viennent parfois de très loin en Russie, des troncs qui descendent les fleuves sur plusieurs milliers de kilomètres et qui nous serviront de sièges et de meubles dans la tente Mess. En dehors de Pierre, les deux plus «costauds» du groupe sont Oli' et moi, Thierry étant diminué par son épaule. Aussi mettons nous un point d'honneur à rapporter au campement les pierres et troncs les plus lourds. Nous apercevons tous les deux à environ deux cent mètres les

15 restes d'un camp abandonné et décidons d'aller y chercher les grosses pièces de notre futur mobilier. On s'éloigne. Je pressentais la suite, Oli' aussi. Un cri de Pierre au loin nous arrête net. Nous n'avons pas respecté la règle absolue n 1 qui est de rester toujours groupé, et l'on se prépare en se regardant à prendre un savon légitime. Pierre arrivé à notre hauteur avec le reste du groupe nous réprimande comme prévu, mais sans trop nous pourrir. Les filles sourient pendant que nous laissons passer l'orage en regardant nos pieds. Il y a dans cet ancien campement de belles pièces de bois et même de quoi improviser une table de cuisine. Les sacs plastiques contenant la nourriture sont mis ensemble à bonne distance des tentes, au moins trente mètres. L'ours polaire a un flair incroyable, capable de faire la différence du contenant entre deux boites de conserve fermées...il peut flairer notre présence à plus de deux kilomètres et s'approcher du camp attiré par l'odeur. Depuis l'entrée de la tente Mess, le guetteur doit pouvoir apercevoir toutes les tentes, les kayaks et les réserves de nourritures. Il faut ensuite aller chercher de l'eau au ruisseau dans des poches plastiques, tous ensemble, il n'y a qu'une arme. Aucun traitement, pas la moindre désinfection nécessaire, on la boit directement. Ensuite, affamés comme des loups, tout le monde s'installe dans la tente Mess et chacun fixe, la bave aux lèvres, chaque mouvement de Pierre qui attaque la cuisine et prendra dès le lendemain le surnom de Maïté. Depuis le matin, nous n'avons dans le ventre que des barres céréales ou chocolatées. Le rhum Bologne ramené de Guadeloupe accompagné de ses citrons verts et du sucre de canne remporte un franc succès. Les recherches pour retrouver le cubi de vin s'avèrent par contre infructueuses. Bizarre. Il faudra gérer notre stock, soit une poche de 4,5 litres de whisky-cognac et un cubi de rhum qui a déjà pris une claque! Nous dégustons nos premières soupes chinoises, épicées et pimentées, excellentes, avant un énorme plat de pâtes qui disparaît en quelques minutes. Il est minuit passé. Puis viennent les explications pour les tours de garde. A tour de rôle, chacun se retrouvera seul(e) une heure à veiller sur le camp. En cas d'alerte, il faut réveiller Pierre et si besoin utiliser nos stylos-pétards, voire le pistolet d'alarme. J'imagine déjà ces moments d'intimité seul avec soi-même face à cette Nature sauvage toute puissante...j'ai aperçu tout à l'heure sur le kayak mon premier phoque. L'ambiance est bonne, tout le monde rit beaucoup, mais la perspective de se faire réveiller au milieu de la «nuit» nous fait tous regagner nos tentes. Celui qui commence le premier tour de garde est aussi de corvée pour faire la vaisselle, ce qui est bien la moindre des choses, sachant qu'ensuite il pourra dormir du sommeil du bien heureux jusqu'au lendemain matin! Mardi 13 août. 06H00. Je suis blotti bien au chaud dans mon duvet lorsque Dominique vient doucement me réveiller pour mon premier tour de garde arctique.

16 Je suis excité comme une puce et me rue hors de la tente, sans réveiller bien sûr mon collègue JC qui peut encore dormir une heure. Le spectacle qui m'attend est féérique. Les rayons du soleil jouent sur la neige et la glace, tout est calme, pas le moindre souffle de vent. Dominique semble partager mon émerveillement: ses yeux sont pleins d'étoiles, et elle me raconte tous les oiseaux qu'elle a vus pendant son tour. Me voilà enfin seul face à cette immensité, seul gardien de la sécurité du groupe, l'esprit et le corps fonctionnant à plein régime. Après mes salutations au soleil, les yeux grands ouverts, je relance le réchaud pour faire de l'eau chaude. Cela fait moins de cinq minutes que je suis dans la tente Mess quand j'entend le vent qui se lève. Quelques instants plus tard, il se met à souffler et une neige fine se met à tomber. Je retourne dans la tente. J'écris, le pistolet d'alarme sur mes genoux, quand j'entend le vent qui se calme subitement. Je retrouve dehors un silence absolu, les nuages ont déjà disparu, et seule la neige sur le sol et les tentes me permet de dire que je n'ai pas rêvé. Incroyable ces changements climatiques en quelques minutes à peine! Impossible dans ce moment alors de ne pas penser à elle. Elle aurait dû être là. Je ravale ma douleur. Il est sept heures quand je réveille JC, presque à contre cœur. Je lui prépare un bon café pendant qu'il s'habille, et c'est à nouveau la tempête qui me souhaite une bonne fin de nuit quand je regagne la tente. Nous avons découvert l'usage de la pelle embarquée sur un kayak. Elle ne sert pas à fabriquer un igloo, même si elle en est certainement capable, ce n'est pas la saison, mais nous permet de limiter l'impact de notre groupe sur le fragile milieu naturel...en clair, c'est «la pelle à caca». Nous l'utilisons pour jeter nos excréments à la mer. En effet les conditions climatiques sont telles (le sol est gelé plus de dix mois dans l'année) qu'il n'y a quasiment pas de micro-organismes capables de dégrader la matière organique dans le sol. Il faut près de vingt ans pour dégrader une crotte de renne à titre d'exemple. Donc on n'enterre pas. Si l'on ajoute à cela qu'il n'y a qu'une seule pelle et qu'il ne faut pas comme vous l'avez maintenant compris se séparer du groupe, cela donne lieu à des moments d' «intimité» remarquables!...on s'y fera vite, de toute façon quand le vent souffle et que vous êtes transi vous expédiez la commission à très grande vitesse! Allongé en position sarcophage dans mon duvet, je songe à Virginie qui voudrait revenir ici pendant le mois d'avril, au

17 sortir de l'hiver. L'idée me plaît déjà. Malgré le froid, pour le moment mes mains nues écrivent et pagayent sans problème. Pourvu que cela dure! Un moment plus tard, je suis réveillé par la tête de Pierre rentrant dans notre tente. Il faut qu'on sorte tout de suite. JC écrase à coté du sommeil du bienheureux. Gnniiii. Qu'est ce qui se passe? C'est déjà le départ? Je sors le premier. «Oh putain!!!» Les rafales de vent ont cassé l'arceau principal de notre tente, et celle-ci malgré les grosses pierres posées autour était en train de s'écrouler sur nous! J'apprend avec Pierre à bricoler avec ingéniosité l'arceau, comme neuf en quelques minutes. La réparation effectuée, les pierres enfoncées dans des trous pour les soustraire au vent, JC retourne se coucher pendant que j'accompagne Pierre jusqu'au ruisseau pour y aménager une réserve d'eau avec une planche et quelques cailloux. Je m'éclate comme un enfant. Le vent tourne sans arrêt. Les tours de garde sont terminés, mais le vent souffle toujours. Impossible dans l'immédiat de prendre la mer. Pierre laisse tout le monde dormir ou se reposer. Dans la tente Mess, à deux, il entreprend de m'expliquer les moeurs norvégiennes. Notre culture latine est mise à mal ici! Mieux vaut ne pas être trop jaloux, les norvégiennes sont volages et leurs petits copains doivent endurer cela avec stoїcisme. Mais, de toute façon m'explique-t'il une nouvelle fois, elles reviennent toujours! Ah bon alors. Il déborde d'anecdotes savoureuses. Je me rend vite compte comme me l'avait laissé entendre Virginie que nous avons beaucoup de points communs. Derrière l'aventurier se cache un homme sensible et secret. Il entreprend ensuite sous mon regard attentif de réparer à force de colle résineuse et d'ingéniosité l'ouverture d'un compartiment étanche de kayak. La fermeture éclaire de la tente Mess qui se bloque, et hop intervention immédiate. Notre réchaud à essence semble encrassé, et hop démontage de la tuyauterie. Pierre ne laisse aucun problème s'installer, aussi minime soit-il. Expérience... J'apprend les oiseaux. J'écoute le glacier qui avance et les détonations induites audibles à plusieurs kilomètres. Il est 14 heures quand le groupe se lève enfin. Beaucoup ont connu de grosses difficultés pour s'endormir, ou se rendormir après leur tour de garde. Après un petit déjeuner copieux, Pierre nous emmène non loin de notre camp sur une hauteur pour observer à la jumelle les vagues dans le prochain Fjord. L'examen est sans appel: on ne bouge pas pour le moment. Chacun enfile donc ses bottes pour une excursion aux alentours. Les miennes achetées en catastrophe à la dernière minute dans un Bricorama en Guadeloupe au rayon jardinage ne m'inspirent pas confiance. Premiers pas dans la toundra. Pierre marche d'un bon pas. Nous tombons nez à nez avec les restes d'un renne mort pendant le dernier hiver. Autour de la dépouille les poils de son pelage hivernal couvrent la toundra d'une blancheur immaculée. On en compte environ sur l'archipel. On traverse une ancienne morène où les eaux arctiques s'avancent à marée haute, en clair une immense étendue boueuse où l'on s'enfonce avec délectation. Revenus sur la terre ferme, nous suivons un «chemin» de pierres remontées depuis peu à la surface, et formant des cercles. Ici le sol «respire» entre les périodes de gel et de dégel. Nous apercevons soudain à une centaine de mètres sur une crête un petit troupeau de six rennes. Eux-aussi nous observent. Les plus gros peuvent peser au sortir de l'été jusqu'à 90 kilos. Nous nous couchons pour mieux les détailler. Il est bien agréable de s'allonger sur un tapis odorant et

18 moelleux à souhait. Les rennes l'été jouent une course contre la montre. Le poids d'un renne adulte à la fin de l'hiver varie entre 40 et 50 kilos. En l'espace de deux mois à peine, il doit prendre plus de 30 kilos pour espérer passer l'hiver où il ne trouve plus aucune nourriture! Résultat: quand il n'est pas en train de nous observer avec curiosité, il a la tête dans la toundra occupé à dévorer avec application lichens, sphaignes, mousses et autres plantes adaptées. Pour l'ours, c'est exactement le contraire: il se nourrit davantage l'hiver en chassant sur la banquise, et vit principalement sur ses couches de graisses durant l'été. Nous arrivons enfin à la cabane en bois. Du dehors en s'approchant, on distingue nettement des traces de griffes sur les planches extérieures, parfois situées bien au-dessus de ma tête. Les toilettes extérieures permettent de jouir d'un paysage sublime qui embrasse toute la baie. Cette cabane sert visiblement de temps en temps à des chasseurs ou à des fêtards qui traversent la baie depuis la cité russe de Barentsburg pour venir y passer quelques jours. Je suis émerveillé par les couleurs de la toundra. Des dizaines de fleurs odorantes et minuscules tapissent le sol spongieux. Nous faisons connaissance avec le seul arbre du Svalbard, un saule nain qui ne dépasse pas les 4-5 centimètres de hauteur! L'Automne arrive, ses feuilles sont déjà en train de jaunir. Environ un kilomètre avant de rejoindre le campement, nous tombons sur nos premières traces d'ours. Les marques laissées par les grosses pattes sont bien nettes dans le sol boueux. Sont-elles fraîches? Difficile à dire. Virginie m'initie à la dégustation des feuilles d'une petite plante herbacée qu'elle a joliment baptisée la «salade de Pierre». C'est délicieux, un bon complément alimentaire au régime hypercalorique et sans fibres qui nous attend. Sur l'une des dernières crêtes, j'aperçois à mes pieds des cailloux jaunâtres qui ressemblent étrangement à des coraux. C'en est bien d'après Pierre. La question est plutôt: comment sont-ils arrivés là?! Ces coraux grandissent en effet à plusieurs douzaines de mètres sous la surface des eaux et servent de nourriture en particulier aux morses qui en avalent de grosse quantités. Seule hypothèse alors acceptable: une colonie de morses a vécu dans ce coin à une époque où le glacier arrivait jusqu'au pied de la colline: ils profitaient du soleil paresseusement étalés sur le sol en régurgitant de temps en temps les coraux. Enfin après cinq heures de marche, nous rentrons au campement fourbus, ivres de vent, de pluie et de lumière. Le vent souffle toujours. Les tentes ont tenu. Nous les renforçons avec de nouvelles pierres disposées tout autour de manière à ne lui laisser aucune prise. Tout le monde se réfugie sous la tente mess où Pierre- Maïté a commencé à faire chauffer les fourneaux.

19 Le cubi de rhum prend à nouveau une méchante claque à l'apéritif. Malgré nos efforts, impossible de remettre la main sur le cubi de vin rouge acheté une fortune par Oli'. Celui-ci a dû rester à Longyearbyen et faire le bonheur d'un autre groupe...katell qui n'aime pas les alcools forts est ravie: au choix rhum ou cognac, soit neuf litres au départ! Le dîner dans la foulée est dévoré en quelques minutes. Je découvre les fameuses biscottes suédoises WASA. Chacun nettoie scrupuleusement sa gamelle. Une lampée de cognac pour noyer le tout et je sens alors une douce quiétude m'envahir. Notre tente est passée «trois» cette nuit avec la tournante, la plus mauvaise place pour les tours de garde, car située au beau milieu de la «nuit». Ça va être dur! Je rejoins vers une heure du mat' JC qui dort paisiblement. Le vent continue à chanter. La température a baissé. Je rêve que je cherche à rejoindre mon ex-petite amie. J'évolue dans des décors sombres au milieu de la campagne belge, croisant un moment une mère hagard aux longs cheveux noirs qui vient de perdre son enfant. Plusieurs fois je suis sur le point de la rattraper, mais à chaque fois je la reperd, et finis par renoncer, agacé. J'ouvre les yeux, alerte, comme si je venais de vivre effectivement ces moments. Il me faut quelques instants pour me rendre compte que je ne suis pas sur une route de campagne en Belgique. Dominique vint me «réveiller» quelques instants plus tard. Cette fois c'est une petite pluie fine et froide qui m'accueille. J'ai la chance un moment après, en m'approchant silencieusement, de voir le décollage sur la mer d'un groupe de guillemots, un oiseau noir profilé capable après un piquet d'attaque aérien de nager sous l'eau tel une torpille pour attraper les petits poissons dont il est friand. La tisane me réchauffe les mains. Le vent est tombé. Si les conditions se maintiennent, nous pourrons sûrement repartir. Mercredi 13 août. Dominique a du me réveiller vers huit heures. Depuis, impossible de me rendormir. J'aime ces solitudes vigilantes, le pétard autour du cou, le carnet et le crayon dans une main, les jumelles dans l'autre. J'écoute. Je regarde. Je sens. Je touche. Je ré-apprend à utiliser mes sens atrophiés. Ces retrouvailles avec la Nature toute puissante et avec moi-même, cette intimité, n'ont pas de prix. Il n'y a pas le moindre souffle de vent, et hormis les grondements par intermittence du glacier, le

20 silence est absolu. Je pourrai presque entendre les battements de mon cœur. Les feuilles minuscules des saules nains continuent de jaunir, signe que l'été qui était pourtant arrivé en retard cette année est déjà en train d'abandonner la place, laissant la place à un automne précoce qui ne fait pas les affaires des rennes qui jouent une course contre la montre pour survivre. Les saules confient au vent leurs précieuses et minuscules graines recouvertes d'un léger duvet. Mélanie sort de la tente, carnet à la main. Elle s'isole et dessine. Les paysages qu'elle capte et que j'observe à la dérobée sur la feuille sont magnifiques. Je la laisse et m'éloigne sur la petite plage face au glacier. J'aime flâner en ramassant des cailloux aux formes étranges. Sous l'un d'eux, je remarque deux petites «araignées rouges». La plus grosse ne doit pas dépasser 2mm de long. J'en ai déjà vu des semblables en France, mais probablement pas de la même espèce. Comment cet animal fait-il pour survivre dans un tel endroit?! Le sol est gelé près de onze mois dans l'année: dans ces moments il devrait lui-même geler, et certainement il ne peut ni se déplacer, ni manger. Je fronce les sourcils. Pierre m'expliquera que j'ai mis le doigts sur un des grands mystères de la région. Une scientifique est venue il y a quelque temps au Spitzberg spécialement pour étudier ces petites bêtes étranges. Il semble que celle-ci soit capable de produire son propre liquide anti-froid, ce qui lui permet de se faire prendre par la glace durant le long long hiver sans dommage apparent...elle se retrouverait alors dans un état de pseudo-hibernation où ses besoins vitaux sont considérablement ralentis. Génial! La recherche scientifique commence à s'y intéresser et l'on comprend pourquoi.

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