Expérience de l utilisation d un TBI en Sciences Economique et Sociales.

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1 Expérience de l utilisation d un TBI en Sciences Economique et Sociales. Thierry Larribe, Lycée Louis Barthou à Pau thierry.larribe@ac-bordeaux.fr INTRODUCTION TBI ET GESTION DE LA CLASSE : UN GAIN INDÉNIABLE FAIRE FACE AUX ÉLÈVES AMÉLIORER LE SUIVI DES DOCUMENTS GAGNER DU TEMPS UN EXEMPLE DE DÉMARCHE : LE RENOUVELLEMENT DE L ANALYSE DOCUMENTAIRE L ANNOTATION DE DOCUMENTS STATISTIQUES LE TRAVAIL SUR TEXTE : L EXEMPLE D UNE SÉANCE DE CORRECTION DE SYNTHÈSE L UTILISATION D OBJETS D APPRENTISSAGE : UN ENRICHISSEMENT DU CONTENU COMPOSITION ET UTILISATION D OBJETS STATIQUES LES O.A.A (OBJETS D APPRENTISSAGES ANIMÉS) : DES OBJETS DÉDIÉS AU TBI UN COUPLAGE SOUHAITABLE AVEC UN ENT UN BILAN TRÈS POSITIF SUR LA MOTIVATION LE TBI : UN OUTIL MODULABLE ET RÉACTIF DOCUMENTS À LA DEMANDE : LE CARACTÈRE FACILITATEUR DU TBI LA COMPOSITION EN DIRECT DE DOCUMENTS...13 CONCLUSION : GÉRER LES CONTAINTES /14

2 Introduction Les TICE (technologies de l information et de la communication appliquées à l enseignement) mettent à disposition des professeurs toute une panoplie d outils nouveaux, aussi bien matériels que logiciels. Mais parce que chacun d entre eux suppose une adaptation des façons d enseigner, et parce qu aussi, chaque nouveauté semble rendre les précédentes obsolètes, leur usage ne se développe pas autant qu on pourrait le souhaiter, ou suscite un certain attentisme ou scepticisme. Le Tableau Blanc Interactif (TBI) est l une de ces dernières innovations pédagogiques. Gadget pour certains, il apparaît pour ses utilisateurs réguliers comme un outil intégré, fédérant la plupart des solutions informatiques. Dans le cadre de l enseignement des sciences économiques et sociales au lycée Louis Barthou (Pau), j ai eu l occasion de tester ces deux dernières années un tableau de marque Promethean (lequel fonctionne avec un stylet) accompagné de son logiciel ACTIVsudio (dans sa version 1, puis 2). La prise en main a été très progressive et a suscité, au départ, bien des interrogations. Mais aujourd hui, il me serait très difficile de me priver d un tel outil. Qu est-ce qu un TBI? Le TBI est un outil pédagogique se présentant sous la forme d un tableau blanc fonctionnant comme un écran tactile, ou encore une tablette graphique de grande taille, à cette différence près qu il implique l utilisation simultanée d un vidéoprojecteur. Il permet d afficher le contenu de l écran de l ordinateur, et de le commander à l aide du doigt ou d un stylet comme on le ferait avec une souris (possibilité de cliquer, de glisser-déposer, etc.). Cet outil intégré est à la fois : - un support de projection, - un tableau classique (sur lequel on peut «écrire») sensiblement amélioré ; - un ensemble d outils logiciels permettant l exploitation ou la production d objets (schéma, synthèse, diaporama) et de médias, ou l annotation ; - Une interface de communication avec différentes sources de données (Réseau, Internet) que l on peut alimenter, où d où l on peut tirer des informations. Vidéoprojecteur T.B.I Un vidéoprojecteur est relié à l ordinateur. Il projette l image sur le TBI. Le TBI permet de piloter l ordinateur : le doigt ou un stylet que l on applique sur sa surface permet de cliquer, d écrire ou de déplacer les objets affichés. Ordinateur Eventuellement, le TBI peut être piloté à distance à l aide d une tablette, ou plus simplement avec une souris sans fil. L accès aux données (réseau, Internet, clé usb) est facilité. Il est possible également d enregistrer ou d imprimer ce qui est affiché à l écran. Pourquoi parle t-on de tableau «interactif»? Le terme interactif fait référence à des phénomènes réagissant les uns sur les autres. En informatique, ce mot est également synonyme de conversationnel, ou se dit encore d un média qui favorise l'échange avec le public. Dans le cas du tableau, l interaction est prise dans le sens de l action réciproque, action de deux ou plusieurs objets l'un sur l'autre. 2/14

3 Mémoriser, publier (par exemple sur une plateforme comme ILIAS), imprimer ce qui est affiché à l écran Ecran Ordinateur Disponibilité des documents et applications en fonction des besoins du cours Ouverture de la classe aux ressources extérieures de façon simple et rapide Activité de production (composition de la trace écrite du cours, schéma, diaporamas, textes), de modification (compléter un tableau de calcul) ou d utilisation d une animation (ou cédérom). Utilisateurs du tableau (Enseignant et élèves) Contenu du tableau Adaptabilité des objets et réponse aux besoins spécifiques de la classe - Possibilité d une pédagogie différenciée et diversifiée. 1. TBI et gestion de la classe : un gain indéniable Faire face aux élèves Si l on compare l intérêt d un TBI à celui d un vidéoprojecteur, la pratique met tout de suite en évidence une indéniable «valeur ajoutée» du premier outil. Elle tient, entre autres raisons, à la place du professeur qui demeure au tableau. Il ne s agit pas d un simple détail : ceux qui ont fait l expérience d un cours dans lequel il était nécessaire de naviguer du clavier de l ordinateur à l écran savent que l on perd non seulement du temps, mais aussi que la gestion de la classe est bien plus délicate. En restant au tableau, l enseignant garde la maîtrise et l attention du groupe. La fluidité de son cours est préservée. Par ailleurs, il reste audible par l ensemble des élèves parce qu il s exprime face à eux. N étant pas accaparé par des soucis matériels (utilisation de la souris ou du clavier, circulation de l ordinateur à l écran) il reste disponible pour se concentrer sur les difficultés des élèves. On connaît, à ce propos, l importance des regards pour mesurer la compréhension ou la difficulté. Cela n est possible qu en faisant face à la classe. Par ailleurs, le fait de «passer au tableau» conserve sa dimension symbolique. Dans une classe équipée simplement d un vidéoprojecteur, mettre un élève derrière un clavier sans faire face à ses camarades n a pas vraiment le même sens, ni la même portée : le poste de travail est un obstacle entre le public et l individu. Le TBI le supprime en offrant de surcroît une dimension ludique 1 à ce qui pouvait être ressenti comme une épreuve par les élèves. Ainsi, on pourrait ajouter une interaction à la présentation de l introduction : par rapport à un simple support de projection, le TBI préserve l interaction classique entre l enseignant et ses élèves. Toutefois, si en faisant face à la classe, le professeur y gagne quant à la gestion de la classe, il y perd un certain confort de travail : le bruit de la ventilation du vidéoprojecteur (qui gêne par ailleurs les élèves situés à proximité) et la lumière dirigée vers le tableau (et donc vers les yeux de son utilisateur) sont fatigants. Il faut en outre apprendre à gérer l ombre de son corps sur l écran, laquelle masque certaines parties du tableau. Espérons que les derniers modèles de TBI seront plus silencieux, et équipés de vidéoprojecteurs ayant un angle de projection oblique Améliorer le suivi des documents Le TBI permet l exploitation d outils logiciels qui lui sont associés et dédiés (Figure 1). Ces derniers sont variables d une marque à l autre, mais ce sont eux qui rendent possible l interaction utilisateur-tableau ou public-support pédagogique. A l aide du stylet ou du doigt, il est possible : d annoter les documents (souligner, surligner, encadrer) ; d écrire de façon lisible 2 (grâce à la reconnaissance de caractères -dont l efficacité est parfois douteuse- et au clavier virtuel) ; de dessiner plus efficacement en s appuyant sur des fonds d écrans (papier semi-logarithmique, ou plus simplement quadrillé, fonds de carte, etc) et des éléments (ronds, carrés, carte de pays redimensionnables, flèches, etc) que l on ajoute à l affichage par un simple «glisser-déposer» ; 1 Voir l exemple de l utilisation d un OAA de test dans le titre 3.2 ci-dessous 2 Voir le clavier virtuel dans le titre 3.1 3/14

4 3 Voir l exploitation de documents statistiques dans le titre 2.1 4/14 de masquer ou mettre en évidence (zoom) une zone précise du tableau, etc. Bien entendu, tous les logiciels multimédias et bureautiques classiques (traitements de textes, tableurs, diaporamas, dessin ) restent à disposition du professeur en parallèle à ces outils. Fig. 1 - Le Logiciel ACTIVstudio (dans sa version 2) qui accompagne les tableaux Promethean met à disposition des professeurs un grand nombre d outils. Ici, de nombreuses palettes sont activées uniquement dans le but de montrer la variété des outils. Dans une utilisation classique, l affichage est plus dépouillé, et donc plus lisible. On se contente souvent d un tableau blanc et de la barre d outils principale permettant d écrire. La plus grande lisibilité obtenue accroît considérablement l attention des élèves et limite les répétitions de l enseignant, ainsi que le risque d erreur 3. A bien des égards, le TBI va donc permettre de gagner du temps Gagner du temps Passée la période de prise en main du TBI (laquelle ne doit pas être surestimée), trois exemples - parmi d autres - présentent un gain de temps par rapport à un cours traditionnel : La suite logicielle qui accompagne le tableau permet le plus souvent d en mémoriser le contenu. De pages en pages, c est tout l historique du cours qui est conservé. Il peut être mobilisé à n importe quel moment. On trouve, à titre d exemple, la même fonction sur les navigateurs Internet en cliquant sur les boutons «Précédent» ou «Suivant» (Fig. 1 : Voir la partie droite de la capture d écran). En cours, cette possibilité évite nombreuses répétitions ou pertes de temps. Par exemple, recommencer un schéma que l on a dessiné en début de séance pour lui ajouter un élément est désormais facile et rapide. Il en va de même lors d activités de remédiation au cours desquelles on peut reprendre des captures d écrans de cours passés. Ajoutons que la mémorisation permet de commencer le cours exactement là où on l avait laissé la fois précédente (en affichant tout simplement la dernière page mémorisée). Le suivi du plan du cours et le repérage dans la séquence sont par ailleurs possibles et améliorés par rapport à un simple support papier (Fig. 2). Pour peu que l on accompagne chacune de ses séances d un plan détaillé présenté sous la forme d un diaporama sur lequel on revient de titre en titre au fur et à mesure du déroulement du cours, on s épargnera la corvée qui consiste à répéter plusieurs fois le même titre. Précisons que le recours au plan n est que ponctuel (c est-à-dire lors de changement de titres). L écran doit être disponible pour toutes les autres activités. C est l un des avantages du TBI que de passer instantanément et sans devoir se déplacer d un type de document à un autre. Inscrire les idées principales, les définitions, les noms d auteurs : il est possible d accompagner la prise de note des élèves de la même façon que sur un tableau traditionnel avec un avantage : celui de préparer à l avance un choix de notes pour rester disponible en cours, d où un gain de temps. Il faut cependant veiller à ne pas enfermer le cours dans un diaporama trop rigide qui ne laisserait aucune marge de manœuvre.

5 Fig. 2 - Ci-dessus : un diaporama présente le plan du cours Ce document reprend la «feuille de route» distribuée aux élèves avec le dossier documentaire. Certains titres comportent un lien hypertexte vers des textes, tableaux, graphiques, schémas ou pages web. En bas à droite de cette capture d écran, la barre d outils (en bleu) est «repliée» pour ne pas gêner l affichage. Elle peut être mobilisée à chaque instant pour, par exemple, surligner un titre, ou encore afficher une page blanche, laquelle va masquer le diaporama. 2. Un exemple de démarche : le renouvellement de l analyse documentaire 2.1. L annotation de documents statistiques Dans un cours classique, où les seuls outils dont dispose l enseignant sont le tableau noir, les photocopies qu il a distribuées, et le manuel des élèves, l analyse d un document statistique n est pas toujours aisée. Tout repose sur la clarté d un exposé oral, et la qualité de l attention de l auditoire qu il s agit de stimuler. Lorsqu il est nécessaire de mettre en évidence un point ou une zone précise d une représentation graphique, le professeur l indique du doigt sur son exemplaire de document, sans jamais être certain que tous les élèves retiennent le même point ou la même zone. Si, de surcroît, le document est une photocopie, c est la qualité même de l image, ou l absence de couleurs qui rend la lecture difficile. Dans le cas du manuel, ce ne sera plus la qualité de l image qui sera en cause, mais l impossibilité de l annoter, ou encore plus simplement l oubli du livre par certains élèves qui se trouvent, de fait, exclus de l activité. Un premier dépassement de ces difficultés a consisté à utiliser des rétroprojecteurs ou des vidéoprojecteurs. Mais dans les deux cas, le document n est pas toujours modifiable, adaptable. On ne pouvait pas, par exemple, tenir compte des remarques d un élève pour modifier un schéma d implication (ou alors de façon peu lisible). De plus, dans le premier cas, le document se limitait à ce que le professeur avait élaboré. On pouvait élargir les documents et applications disponibles avec le vidéoprojecteur, mais l ordinateur séparait l enseignant de sa classe, mobilisait une partie de son attention, comme nous l avons préalablement souligné. Le TBI marque une étape importante dans l exploitation des documents statistiques en classe. Il permet non seulement recourir à tous les outils qui l ont précédé, mais il les intègre en leur ajoutant de nouvelles fonctionnalités. A titre d exemple, dans la présentation simple qui suit, figurent des captures d écrans réalisées en option Sciences économiques et sociales de la classe de seconde au cours du Chapitre intitulé «L emploi : une question de société». C est grâce au logiciel qui accompagne le TBI que l exploitation graphique est facilitée en cours. Rappelons qu il s agit ici d un tableau Promethean acompagné du paperboard ACTIVstudio. Document 1 L affichage en grand écran facilite le suivi de l analyse du document avec les élèves. Autrement dit, contrairement à la situation évoquée plus haut, lorsque le professeur montre un point, celui-ci est visible par tous. Les outils d annotations vont permettre de renforcer cette lisibilité en permettant de mettre certains aspects du graphique en évidence. Dans l exemple ci-dessous, le document présentait une difficulté liée à la présence d un double axe des ordonnées, chacun ayant sa propre graduation. Il y avait donc un risque d erreur de lecture et il convenait de relier chaque courbe au bon axe. C est l outil de surlignage qui a permis de faire ce lien de façon efficace en utilisant un code de couleurs (Fig. 4). Puis le tracé d une flèche (en bleu sur la figure 4) partant d un point d une courbe sur l axe correspondant a facilité la lecture de sa valeur. 5/14

6 Fig. 3 - Avant annotation - Une question de lecture de donnée est posée aux élèves (il s agit de dire ce que signifie le point indiqué par la flèche «Taux de chômage»). Fig. 4 - Après annotation On remarque au passage qu il faut veiller à ne pas surcharger le document, notamment parce qu on peut y revenir plus tard dans le cours. Document 2 Plus tard dans le cours, les élèves ont logiquement constaté l évolution contraire des taux de chômage et d emploi. (Nous avons donc «nettoyé» le tableau pour passer à une nouvelle annotation. La précédente a cependant été mémorisée en cas de besoin). Un élève envoyé au tableau a surligné les deux courbes concernées et tracé une ligne de séparation (en bleu sur l image ci-contre) qui fonctionnait comme un axe de symétrie. Relevons au passage que la dimension ludique du TBI motive le passage au tableau de la plupart des élèves. Fig. 5 Progressivement, les élèves de seconde ont pris l habitude d annoter leurs documents en s inspirant de la méthode suivie en cours : surlignage (pour par exemple mettre en évidence le caractère cyclique d une courbe), tracé de la tendance générale, entourage de données significatives, périodisation, etc Le travail sur texte : l exemple d une séance de correction de synthèse. Le TBI autorise également le travail sur du texte. Il s agit non seulement d annoter les documents, comme dans l exemple précédent, mais aussi de classer les informations, de créer des plans de dissertation et de cours, Au cours d une séance de correction de dissertation en première, on pourra par exemple numériser certaines parties de devoirs d élèves pour travailler sur l introduction, la conclusion, l argumentation ou encore la construction de plans. Dans l exemple qui suit, il s agissait de corriger une dissertation en 2 séances de TD (d une heure chacune). Lors de la première séance, un diaporama proposait des introductions, parties de développements et conclusions présentant des lacunes différentes. Les élèves étaient invités à passer au tableau pour annoter les copies, mettre en évidence ce qui posait problème (Fig. 6). Parallèlement, ils disposaient d un document écrit comportant un tableau à deux colonnes : l une avec les extraits projetés au tableau, l autre dans laquelle ils devaient noter les améliorations à apporter à l extrait (Fig. 6 bis). Au cours d une deuxième séance, la liste des idées à replacer dans la synthèse était présentée au tableau au moyen d un OAA (Objet d Apprentissage Animé) : ce dernier permet de déplacer des phrases (idées principales) soit dans une colonne (première partie du devoir), soit dans l autre (deuxième partie) à l aide du stylet, et par un simple «glisser-déposer», de façon à opérer des regroupements pour construire un plan. Cette étape permettra ensuite de travailler la rédaction d une argumentation (Fig. 7). 6/14

7 Exemple d une correction de synthèse en première Fig. 6 - Ci-dessus : un document projeté sur le TBI en cours d annotation par un élève. Fig. 6 bis La première page du dossier élève correspondant à l activité ci-contre. Il s agit ici, avec ce document, de conserver une trace écrite de l activité. Mais seuls les extraits les plus significatifs sont intégrés au dossier. Fig. 7 - Ci-dessus : les idées numérotées sont déplacées dans un premier temps soit dans la première, soit dans la deuxième colonne du tableau (en jaune : il s agit de connaissances tirées du cours, en rouge : ce sont les idées extraites des documents par les élèves dans la séance précédente). L étape suivante consistera à opérer des regroupements d idées pour constituer les sous-parties. On utilisera alors l outil crayon pour mettre des titres à ces regroupements. Ce travail impliquait de rappeler les exigences de la question de synthèse. Il a été un large succès, notamment du fait de la clarification des critères d évaluation de cet exercice. Dans la forme, le fait de «voir» et de corriger collectivement des extraits (anonymes) de devoirs a amélioré significativement la participation et le passage au tableau. Il a en outre permis une prise de conscience collective des erreurs d étourderie, d orthographe, de lourdeur de style, d argumentation, ou plus simplement, de présentation. Il a mis en évidence la nécessité de relire de façon attentive son devoir avant de le rendre. Mais au delà de l intérêt d annoter les documents, le TBI permet d enrichir le contenu du cours. 7/14

8 3. L utilisation d objets d apprentissage : un enrichissement du contenu Le TBI prend toute sa dimension lorsque l enseignant commence à composer des documents qui sont spécifiquement dédiés à cet outil. Mais ce ne sont pas forcément les présentations les plus sophistiquées qui sont les plus efficaces en situation de cours Composition et utilisation d objets statiques L idée ici est de réaliser des documents vierges qu il s agit ensuite de compléter au tableau en cours. Il peut s agir d un tableau vide (Fig. 8), d un schéma d implication incomplet (Fig.9), d un texte à trou, etc. Un simple logiciel de traitement de texte (que la majorité des enseignants maîtrisent) suffit pour créer une activité dont le résultat est le plus souvent efficace. Fig. 8 - Sur cette capture d écran, un élève saisit les résultats d une table de destinée sur un document préalablement distribué. Le travail est très lisible du fait de l utilisation d un clavier virtuel. On notera qu il y a un gain de temps dans le fait de ne pas être obligé de tracer le document à la craie sur un tableau classique et que le TBI permet d enregistrer et de mettre l exercice achevé à disposition des élèves. Fig. 9 Un circuit économique inachevé a été préparé sous Word. Il est complété par un élève qui doit noter les flux monétaires manquants avec l outil «crayon». On pourrait d ailleurs soigner davantage la présentation en utilisant des lignes et flèches, mais il est souvent plus rapide de s en tenir à un seul outil. Ce travail sur des objets statiques permet à l enseignant d être beaucoup plus disponible pour sa classe puisqu il n a plus à tracer le support de l activité au tableau. Et si l on peut craindre de passer davantage de temps dans la préparation des cours, il faut se souvenir que chaque document est réutilisable. Insistons également sur le gain de la mutualisation 8/14

9 des activités : nombreux 4 sont les sites sur lesquels on peut trouver des animations et exercices qu il s agit ensuite d adapter à ses besoins Les O.A.A (Objets d Apprentissages Animés) : des objets dédiés au TB Les objets d apprentissages animés sont des présentations qui supposent une plus grande maîtrise de l informatique pour leur réalisation. Cependant, ils sont souvent mis à la libre disposition de chacun sur Internet, et l utilisateur d un TBI n est pas obligé d en composer lui-même. Il peut s agir d un simple diaporama réalisé avec Microsoft PowerPoint ou encore OpenOffice Impress, d un exercice interactif composé avec un logiciel tel qu Hot potatoes, ou d une animation plus complexe créée avec des logiciels professionnels tels que Macromedia Flash, Director, ou encore Mediator. Dans ces derniers cas, la réalisation d un OAA demande beaucoup de temps (a fortiori si l on prend en compte la prise en main du logiciel qui permet de le réaliser) et de technique. Mais la réalisation d un diaporama, même si elle apparaît un peu plus difficile que l utilisation d un simple logiciel de traitement de texte, demeure accessible au plus grand nombre des utilisateurs, et offre des possibilités intéressantes (composition de schémas, utilisation de masques, recours à différents médias ). L exploitation de l O.A.A. est largement facilitée par le TBI qui permet de les activer du doigt ou du stylet tout en restant au tableau (rappelons qu un simple vidéoprojecteur impliquerait des déplacements.) Fig. 10 Cet OAA présente un schéma d implication qui se construit progressivement. Le passage à l étape suivante se fait en cliquant sur le bouton en forme de point d interrogation, ce qui permet de progresser au rythme de la classe. Une question (en orange en bas de page) introduit l étape suivante. Le survol des carrés rouges fait apparaître une définition de la notion concernée et certaines flèches font apparaître un commentaire. Ici, L activité ci-dessus est relativement rigide puisque le schéma n est pas modulable. Mais il permet de construire progressivement le schéma (comme sur un tableau classique) tout en étant très lisible. Dans l exemple qui suit, un outil a été spécialement composé pour une utilisation sur TBI : les cours classiques sur le marché nous conduisent à construire les courbes d offre et de demande au tableau. Lorsqu il s agit de faire varier l une de ces deux courbes (en l occurrence, nous retenons plutôt des droites), le dessin initial est modifié en conséquence, puis recommencé à chaque nouvelle variation. Tout cela se fait à la craie et à main levée. Très souvent dans l année scolaire, notamment lors de lectures de textes, on revient sur cette représentation de marché dont on s amuse à faire varier l offre ou la demande. Une objet d apprentissage polyvalent était nécessaire (Fig.11) pour décrire le fonctionnement de l ensemble des marchés étudiés en sciences économiques et sociales. 4 Citons parmi les sites les plus fréquentés : BRISES, Educnet, le Cybermanuel, Melchior. 9/14

10 Fig. 11 OAA sur le marché proposée sur le cybermanuel de S.E.S de l académie de Bordeaux. Ici, c est une augmentation de la demande sur le marché des biens et services qui est présentée et annotée (en vert). L animation présentée ci-dessus offre un gain de temps (Fig. 11) et de lisibilité indéniable puisqu il s agit désormais simplement de déplacer un curseur pour obtenir, par exemple, une augmentation de l offre. On aura ensuite plus de temps pour commenter et expliquer cette variation. Les outils du paperboard permettront de surcroît de l annoter (par exemple pour adapter ce marché générique et le transformer en marché du travail). L intérêt du TBI est de conserver la possibilité d accéder rapidement (à la demande) à cette animation dès que l on aborde un document qui fait allusion à des fluctuations sur un marché quelconque. C est en cela que le tableau présente une dimension interactive : des outils portant sur des aspects très ponctuels restent à portée de main (au sens littéral) pour répondre au besoin du moment. L utilisation des O.A.A. présente toutefois un danger : celui d enfermer la séquence dans une sorte de cours magistral amélioré, avec l impossibilité de prendre en considération les interventions d élèves. Ainsi, la présentation linéaire d un mécanisme est possible (Fig. 12) et demeure ponctuellement envisageable. Mais une présentation trop achevée, qui prévoit a priori toutes les étapes (Fig. 13) présente l inconvénient de limiter les marges de manœuvre de l enseignant qui ne fait qu accompagner sa présentation, en inversant de ce fait la logique du cours. On trouve un autre exemple de cet enfermement du cours avec les exercices Hot Potatoes dont les questions et réponses sont figées une fois pour toute. Il devient alors difficile de faire vivre le cours. Ainsi, le TBI ne résout pas la question de la place d un diaporama dans l enseignement. Mais il offre à l enseignant quelques recours supplémentaires : il reste ainsi possible d annoter, de fonctionner par étapes en interrompant momentanément une présentation pour accéder, au besoin, à des documents complémentaires. Fig Ci-dessus : un diaporama présentant les flux réels et monétaires circulant entre les ménages et les entreprises. Fig Cette animation présente le passage d une table de mobilité sociale à une table de destinée et de recrutement. Mais elle n offre pas vraiment de marge de manœuvre au professeur. Une telle présentation sera plus utile à l élève pour réviser. 10/14

11 3.3. Un couplage souhaitable avec un ENT L un des intérêts majeurs du TBI est de faciliter les captures d écran successives. De façon générale, sur un PC, il faut cliquer sur le bouton «Impr Ecran» du clavier pour mémoriser l affichage, puis activer une application graphique pour coller et enregistrer l image. L opération doit être répétée chaque fois que l on souhaite «photographier» le bureau de travail. L accompagnement logiciel des TBI permet de mémoriser tout ce qui a été noté au tableau de façon simple : dans le cas du tableau Promethean, le logiciel ACTIVstudio offre à la fin de chaque séance la possibilité d enregistrer les tableaux successifs. Il est possible de ne faire qu une capture d écran en cliquant sur l icône d appareil photo de la barre d outils. Dans tous les cas, les documents sont immédiatement exportables et utilisables sur un environnement numérique de travail (ENT). L académie de Bordeaux met à dispositions de ses établissements la plateforme Argos, laquelle sert à la fois d espace d édition de cours (sous la forme de pages web, d animations flash) ou de cahier de texte, de porte-documents (Fig. 14), de forum, de messagerie, etc. Cet ensemble est accessible au moyen d un nom d utilisateur et d un mot de passe. Le TBI permet d enregistrer dans l ENT les captures d écran (Fig. 15) réalisées en cours afin que les élèves puissent éventuellement retrouver le cheminement des raisonnements suivis. Peuvent être également mémorisés les exercices achevés ou les dossiers et plans de cours. Cela était impossible avec un tableau classique, et possible mais fastidieux avec un simple vidéoprojecteur. Une autre utilisation possible du couplage ENT-TBI consiste à inverser cette chronologie et à préalablement enregistrer depuis la maison des documents dans l éditeur de cours pour ensuite y accéder depuis le tableau en cours. Le travail avec un ENT est très avantageux avec des élèves ayant été absents pendant une longue période. Le travail à distance est facilité puisqu ils accèdent non seulement au cours fourni par un camarade ou par le professeur luimême (s il dispose d une version informatique de celui-ci), mais aussi aux captures d écran qui, si elles sont pertinentes, faciliteront l apprentissage. D où l intérêt d utiliser l annotation de façon mesurée, et de toujours veiller à écrire de manière très lisible. Fig. 14 Ci-dessous, la plateforme ILIAS (ARGOS) est l ENT choisi par l Académie de Bordeaux. Ici, des fichiers sont classés par répertoires qui correspondent à des chapitres de cours (c est la fonction «porte-documents»). Cela suppose donc une manipulation en fin de séance pour téléverser sur la plateforme les documents qui ont été présentés aux élèves. Sont notamment proposés au téléchargement les OAA qui permettent à l élève de réviser le cours et de s entraîner. On bute une nouvelle fois sur la question de l équipement informatique des élèves. Mais l établissement Barthou dispose de salles informatiques en libre accès, ainsi que de nombreux postes au CDI. Fig. 15 Une capture d écran de la procédure de téléversement : cette démarche est effectuée en fin de cours pour mémoriser les images de ce qui a été affiché au tableau. Elle permet de garder une trace du cours. Pour les documents distribués comme les dossiers documentaires, TD et évaluations, on pourra les transférer depuis la maison afin de ne pas perdre trop de temps en fin de séance. 11/14

12 5 Voir le titre / Un bilan très positif sur la motivation Le bilan de l utilisation d un TBI en S.E.S est très positif sur la motivation et la participation des élèves. On connaît l attrait de cette génération pour les jeux vidéo ou, de façon générale, pour l écran. En situation de cours, la projection d un document augmente l intérêt que peuvent lui porter les élèves. La mise en place d un scénario (avec un O.A.A.) donne une dimension ludique à l activité et ne manque pas de provoquer la discussion, voire des échanges animés. C était notamment très net dans les activités de correction de devoir dont un exemple a été abordé ci-dessus 5, et lors de tests (Fig. 16) de fin de chapitres. Le passage au tableau est ainsi facilité, à condition de penser, dans une séance en début d année, à présenter l outil à la classe en faisant tester la manipulation du stylet et l écriture : cela permet d éviter de créer une difficulté supplémentaire au passage au tableau! Fig. 16 Ci-dessous, un exemple d exercice interactif (de type Hot Potatoes) réalisé sous flash. Il fait une synthèse des connaissances importantes du chapitre. Un élève est envoyé au tableau et ses réponses font l objet d une discussion avant d être validées et contrôlées. Dans la capture d écran, le travail consistait à déplacer des étiquettes présentant des fonctions économiques sur le secteur institutionnel correspondant. D autres exercices proposent de compléter des textes à trous, de taper ou de cocher des réponses, etc. Ce type d activité apparaît plus comme un jeu que comme une évaluation pour les élèves. 4. Le TBI : un outil modulable et réactif 4.1. Documents à la demande : le caractère facilitateur du TBI

13 Le principal intérêt du tableau est son caractère «facilitateur» : il met à la disposition de l enseignant une panoplie d outils jusque là séparés. Pour remplacer un tel tableau, il faudrait : un tableau classique avec une règle, un compas, des marqueurs de couleurs différentes, des fonds de cartes, des fonds graphiques prêts à l utilisation (papier millimétré, papier semi-logarithmique, papier quadrillé). A coté de ce tableau, il faudrait un écran de projection classique ainsi que l unité de vidéo-projection pour l affichage d images, de diaporamas et de films. Il faudrait pouvoir accéder rapidement à l ordinateur pour enregistrer au fur et à mesure les documents élaborés en cours. Le TBI est un facilitateur de l usage de tous ces outils : il est inutile de se déplacer : tout est sous la main sur un seul écran. Il devient écran ou reste tableau selon les besoins. Cette dimension intégrée permet une réaction instantanée à un besoin ponctuel. Une question relative à l indice des prix? En quelques clics, on ouvre le site web de l INSEE et les dernières données sont affichées. Si l enseignant dispose d un espace de stockage sur le disque dur, il pourra avoir sous la main (au sens propre avec cet outil) l ensemble de ses cours, fiches et objets d apprentissage. De ce point de vue, le tableau permet de répondre à un besoin (à condition de disposer d un document adapté) La composition en direct de documents Un autre intérêt capital de cet outil, nous l avons évoqué plus haut, est de permettre de composer en situation de cours et avec les élèves, des documents (textes, schémas, tableaux) destinés à un usage ultérieur ou à une mémorisation dans un ENT. Il s agit ici de répondre à un besoin immédiat de la classe, ce qui met en avant le caractère interactif de l outil. Quelques exemples d activités: lors de l apprentissage de la prise de note, le professeur peut transcrire sur le TBI le cours en abrégé ou de façon schématique en même temps que les élèves et enregistrer le document afin de laisser une trace de l exemple. Dans le même ordre d idée, une prise de note peut être effectuée sur un logiciel de traitement de texte par un élève au clavier. En cas de difficulté de compréhension d un mécanisme, le tracé d un schéma d implication peut être composé avec les outils d annotation qui offrent une plus grande lisibilité qu un tableau classique. Une banque de documents statistiques annotés (de façon pertinente) peut être constituée. On pourra classer les fichiers en fonction du thème ou du type de difficulté rencontré dans le document. Un avantage de la composition de documents en cours est, accessoirement, d initier les élèves à l utilisation des logiciels utilisés. Par exemple, la réalisation d un diaporama, souvent effectuée en cours, a été reprise par un grand nombre d élèves de première dans le cadre des TPE (Travaux Personnels Encadrés) et a donné lieu à la réalisation de cédéroms. 13/14

14 Conclusion : gérer les containtes En résumé, quelle est la «valeur ajoutée» du TBI? Le tableau classique permet - d écrire, de dessiner (tableau, schéma) - de travailler sur un outil dont la prise en main est immédiate, sans formation préalable (quoique ) Un vidéoprojecteur permet Le TBI permet. - d écrire lisiblement (clavier virtuel, reconnaissance de caractères), de dessiner efficacement (logiciel, fonds de cartes, fonds d écran spécifiques) - de mémoriser les tableaux successifs, d imprimer ce qui a été tracé - de déplacer les objets sans avoir à les redessiner Le TBI permet. - de visionner des documents multimédia (images, diaporamas, films) - de rester face aux élèves et de travailler d une manière presque «traditionnelle» - d annoter directement les documents (souligner, surligner, encadrer, zoomer, Pour l élève Pour l enseignant Gain - l utilisation des multimédias augmente l intérêt du cours - l affichage systématique des documents pallie l oubli du manuel - l outil zoom améliore la lisibilité des documents - La construction collective de la trace écrite facilite la prise de note - Le TBI fonctionne comme un intégrateur d outils multimédias (image, son, vidéo, Internet,.), et un facilitateur pédagogique. Inconvénients ou limites - Moindre intérêt pour un cours traditionnel - L élève peut être plus accaparé par la forme que par le fond : le TBI améliore-t-il vraiment la réflexion collective? - Inconfort pour les élèves situés à proximité du vidéoprojecteur (bruit de la ventilation) - Autoformation (matériel, logiciel) - préparation de cours sur de nouveaux supports - Inconfort lié à la lumière (projection), au bruit (ventilation du vidéoprojecteur), à la gestion de l ombre sur le tableau. Dans un premier temps, le TBI sera probablement utilisé comme un support de projection amélioré. L exploitation des différentes possibilités de l outil est progressive et il faut accepter des premières utilisations modestes, voire parfois moins efficaces (en terme de temps) que l utilisation d un tableau classique. L apprentissage est malgré tout relativement rapide. La préparation des cours n est pas plus longue que d habitude : elle est simplement différente, et suppose que le professeur dispose d un ordinateur à titre personnel. Pour les habitués, il devient difficile de se passer du TBI. Il préfigure des outils et permet l accès à des ressources que nos élèves côtoieront probablement quotidiennement au cours de leur vie professionnelle. Enfin, il ne faut pas surestimer la technicité de l outil et le temps d apprentissage ou de préparation d objets d apprentissage. Certes, cela peut impliquer un temps de préparation supplémentaire pour les débutants, mais la réutilisation des objets est possible. Par ailleurs, il en existe désormais un grand nombre sur Internet. Le TBI montre tout l intérêt d une mutualisation des contenus et des pratiques. 14/14