Ces jeunes qui marchent pour le climat. Ginette Kolinka, rescapée d Auschwitz-Birkenau JOURNALISTE D UN JOUR. Page 12

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1 Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Mardi 15 octobre 2019 J 1 J JOURNALISTE D UN JOUR Ginette Kolinka, rescapée d Auschwitz-Birkenau Page 43 Page 12 Ces jeunes qui marchent pour le climat Photo L Alsace/Vincent VOEGTLIN

2 2 JOURNALISTE D'UN JOUR Vie associative Les pages «Vie associative» de cette édition ont été réalisées, hier, par les élèves de terminale STMG du lycée Sainte Philomène de Haguenau. Les élèves de terminale STMG du lycée Sainte Philomène : Axel Bard, Léa Caliskan, Florine Rey, Antoine Friedmann, Enzo Houde, Laurie Jung, Franck Kapfer, Solène Kientz, Noah Leicht, Mathieu Marie-Yatorozonga, Antoine Noé, Camila Petit, Clémence Wanner, Tiphanie Yung. Professeurs accompagnateurs : Marie-Hélène Moret (professeur documentaliste), Dominique Trimolé (économie-gestion) et Caroline Vix (économiegestion). Responsables de site : Amandine Lesage. Techniciens du lycée Charle- Pointet de Thann : Sacha Pétain et Ryan Eugere. Journalistes : Élina Weil et Camille Bresler. L équipe J1J de Haguenau Les élèves de terminale STMG du lycée Sainte Philomène de Haguenau participaient hier à l opération J1J sur le site de Haguenau. Photo J1J/Amandine LESAGE

3 Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR 3 Hospitalisation : les blouses roses aux petits soins L AFTC, vous connaissez? Magalie et Loïc la connaissent bien. Victimes d accidents de la route, ils ont pu profiter de l aide de l Association des Familles de Traumatisés Crâniens et Cérébrolésés (AFTC). Au sein du Groupe d Entraide Mutuelle (GEM) d Haguenau, ils se reconstruisent progressivement pour retrouver une certaine autonomie après leur traumatisme. Sur le site, une DR Florian, 5 ans, vit sa première hospitalisation. Difficile, mais il reçoit le soutien de Christine, une blouse rose, qui lui rend visite deux fois par semaine, lui tient compagnie et joue avec lui. Les blouses roses, association créée en 1944, est forte de bénévoles répartis dans 330 villes de France. Leur rôle : distraire, réconforter, écouter, apporter joie et chaleur humaine aux enfants et personnes âgées hospitalisés. Dans un hôpital parisien, Marie-Laure témoigne de son engagement à leurs côtés : «Je m occupe d enfants malades de 0 à 18 ans. Les infirmières ont souvent beaucoup à faire, nous sommes là pour qu ils ne soient pas seuls. Je mène de front vie professionnelle et bénévolat, cela demande de l organisation, mais j ai choisi un hôpital à multitude d activités sont proposées : des ateliers cuisine, musique et de la boxe. Pour défendre les intérêts et les droits Pratique qui permet notamment de stimuler la mémoire et gérer ses émotions. L association, également basée à Illkirch-Graffenstaden, souhaite mi-chemin entre mon travail et mon domicile. Chaque jeudi, je me concentre sur des joies simples et le moment présent, cela m apporte une grande sérénité». Les blouses roses proposent des ateliers ludiques (musique, jeux de société), récréatifs (cuisine, jardinage), artistiques (peinture, collage) aux patients de tous âges. L engagement, l écoute, la disponibilité, le partage sont les valeurs qui les animent. Vous avez le sens de l écoute, êtes dynamique, motivé-e, pourquoi ne pas s engager? Le cas échéant, il s agira de suivre une formation de huit demi-journées par an dans les domaines de la psychiatrie, l animation ou la pédagogie. Solène KIENTZ et Tiphanie YUNG SURFER CONTACTER Les blouses roses 5, rue B a r y e P A R I S, Tél , siegenational@lesblousesroses.asso.fr L ATC aide les accidentés de la route Le GEM d Illkirch-Graffenstaden a beneficié d un chèque pour développer la boxe. représenter les traumatisés crâniens, les cérébrolésés et leurs familles, au niveau national, européen et international. Mais aussi défendre leurs intérêts et leurs droits, en veillant à ne pas délaisser les traumatisés vieillissants et sans famille pour qui le lien social est indispensable. Axel BARD SURFER aftc.alsace DR Stop aux violences conjugales Pour écouter, informer et accompagner les femmes victim e s d e v i o l e n c e s, d e nombreuses associations existent. Archives L Alsace Harcèlement, humiliations, coups, destruction de biens : la violence conjugale est, dans une relation, une atteinte volontaire à l intégrité de l autre, une emprise, un conditionnement, dont il est difficile de sortir quand on en est victime. Pour écouter, informer et accompagner les femmes victimes de violences, de nombreuses associations existent, telle l AR- SEA à Strasbourg, le CIDFF du Bas-Rhin, le Planning Familial 67 (Bischheim, Strasbourg), SOS Aide aux habitants (Strasbourg) vers lesquelles il est possible de se tourner lorsque l on est victime ou témoin de violences. Il existe aussi une plateforme téléphonique mise en place par Solidarité Femmes Strasbourg 67 avec un numéro d écoute (3919) pour réceptionner les appels des victimes et leur venir en aide appels ont été pris en charge en 2018, femmes ont été accompagnées face à ses violences. Léa CALISKAN et Camila PETIT INFOS PRATIQUES CIDFF : ARSEA : Planning Familial 67 : S o s A i d e a u x h a b i t a n t s : Solidarité Femmes Strasbourg 67 :

4 4 JOURNALISTE D'UN JOUR Vie associative Trente ans pour les enfants Pour fêter le trentième anniversaire de la convention des droits de l enfant, traité fondamental de l Unicef adopté le 20 novembre 1989, le conseil municipal des enfants de Haguenau travaille actuellement avec l Unicef Alsace à la préparation d une action. Selon les premières informations, la médiathèque accueillerait l événement avec, au programme, une exposition et une chanson sur les droits de l enfant. Des précisions sont encore à venir. Le comité Unicef Alsace, qui accompagne les projets du comité national, assure une présence de proximité dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Les interventions en milieu d enseignement permettent d informer et de sensibiliser les citoyens aux difficultés de vie des enfants les plus défavorisés du globe. Les animations ont pour objectif de défendre et de plaider la cause des enfants. Laurie JUNG et Noah LEICHT Le 21 et 22 novembre prochain, les élèves de bac pro vente de l Institution Sainte Philomène à Haguenau, organiseront une vente d articles de Noël pour financer l association Zado. Depuis près de 40 ans, l association parraine le village de Zado, en Centrafrique. Les fonds sont récoltés lors d actions solidaires, comme Soleil d Afrique en octobre dernier, une kermesse organisée par les élèves ou la vente de Noël à venir. Ces dons ont déjà financé plusieurs projets : la construction d une première école en 1978, une deuxième en 2002 et la mise en place d un pont permettant la traversée d une rivière jugée dangereuse pour les habitants du village. C est cette collecte qui permet également de rémunérer les professeurs de l école et ce depuis 30 ans. Zado a pour objectif de développer le projet éducatif, pour assurer une continuité de l enseignement après le primaire, avec la construction d un collège. Vivons la solidarité, tous pour Zado! L école du village construite à base de troncs d arbres de Zado, en Centrafrique. DR En avril 2018, Amandine Decco, enseignante de l établissement, et le père Justin Kette, se sont rendus à Zado pour apporter les dons de Sainte Philomène au village centrafricain. Élèves, familles, amis et équipe éducative se sont ensuite retrouvés à Sainte Philomène autour d un repas africain pour retracer la naissance du projet Zado et partager leur récit de leur voyage et échanger sur situation en Centrafrique. Franck KAPFER et Antoine FRIEDMANN Créer une mini-entreprise Quoi de mieux pour mettre en pratique les acquis théoriques de la filière Sciences et technologies du management et de la gestion que de créer une mini-entreprise? C est ce que l EPA (Entreprendre pour Apprendre) se propose de faire dans le Grand Est. L EPA est une association à but non lucratif dont le but est de développer l esprit entrepreneurial des jeunes. Depuis dix ans, elle accompagne les élèves dans leurs projets du CM1 au post-bac, avec le concours de leurs enseignants et de professionnels du monde de l entreprise. Elle est présente dans toute la France. Découvrir le monde de l entreprise Cette année, la terminale STMG de l Institution Sainte Philomène a créé sa mini-entreprise autour de la thématique des femmes. Les terminales de 2017, eux, avaient travaillé autour d un «Clip Clean Caddie», destiné à protéger les mains de la saleté lors des courses. En 2018, le produit OFF- BOX des terminales STMG était une boîte avec plusieurs compartiments Nawal Bouraada, animatrice pour l EPA Grand Est. DR permettant de déposer divers objets (téléphones, clés, etc.). L EPA organise chaque année un championnat des mini-entreprises qui met en compétition les élèves entrepreneurs de tout le territoire. Les lauréats participent ensuite au championnat national puis au championnat européen. Près de 2000 jeunes du Grand Est présentent et défendent chaque année leur projet de création d entreprise face à un jury de professionnels. Florine FREY et Clémence WANNER Laurie Jung pratique le basket depuis six ans. Elle est ailière au Basket Club Nord Alsace. Selon toi, pour ce début de saison, les résultats du club sont-ils satisfaisants? Les résultats sont encourageants. Notre équipe une féminine est 4 e du championnat de Nationale 2 (3 victoires pour 1 défaite), mais le championnat est encore long et la poule est homogène. Les résultats peuvent rapidement changer en notre faveur ou défaveur. Quels sont les objectifs du club pour la saison et dans les années à venir? Cette année, l objectif du club pour les seniors est de se classer dans les cinq meilleures équipes de Nationale 2 pour monter en Nationale 1. Pour la filière «Élite» (minimes, cadettes France et seniors féminines évoluant en Prénational et Nationale 2), le but est de pouvoir former les jeunes joueuses afin de passer en seniors 1 ou 2 dans les années à venir. Passion basket Laurie Jung dans sa tenue du Basket Club Nord Alsace. DR Comment envisagez-vous votre avenir sportif et scolaire? Mon objectif sportif est de continuer ma formation afin de progresser et d atteindre le meilleur niveau. Au niveau scolaire, je passe le bac cette année et j aimerais poursuivre mes études pour devenir directrice administratif et financier. Propos recueillis par Antoine NOE et Matthieu ZONGA

5 Société JOURNALISTE D'UN JOUR 5 L équipe J1J de Strasbourg Les élèves de la terminale ES3 du lycée international des Pontonniers, hier, sur le site J1J de Strasbourg. Photo DNA/Charlotte Dorn Les pages «société» de cette édition ont été réalisées, hier, par les élèves de la terminale ES3 du lycée international de Strasbourg, à la Maison de la Région. Les élèves de TES3 du lycée international : Sara Jabi, May Brahiti, Enrique Perez Cantos, Sophie Grassin, Wijdane Daou Kankar, Lise Muller, Agathe Marsot, Thomas Muller, Léonie Kuhlmorgen, Yanis Mourah, Liora Gompel, Anna Buob, Ibragim Khashiev, Imane Hajhouj, Salim Oumghar, Hudaifa El Bouzidi, Sara Bichara, Lisa Fabian, Vittorio Rossano, Hubert Mlotkowskin, Daniel Romanov, Dominic Klotz, Alla Seredkin, Milena Mielcarek, Michelle Nasset, Lucas Nitzsche, Marius Janssen, Seda Bandaeva, Valérie Shelia, Kaleb Hodge, Marcello Benedetti, Arsen Pidburachynskyi, Nina Bronner, Inès Heymes, Linda Fonseca, Alejandro Fernandez, Nada Leili, Eleonora Carroni, Omar Ranelli et Line Dubich. Professeurs accompagnateurs : Arnaud Galeotti, professeur documentaliste, et Aurélie Seidendorf, professeur de SES. Responsable de site : Linda Mundschau. Techniciens du lycée Charles- Pointet : Nacer Benslimane et Marwan Guermat. Journalistes : Olivier Arnal, Marie Dédéban et Charlotte Dorn.

6 6 JOURNALISTE D'UN JOUR Société Le parcours d un jeune Russe en France Vitaly (*) a 17 ans. Il est né et a vécu à Moscou, la capitale de la Russie. Son histoire peut ressembler à celles de beaucoup d autres migrants. En 2017, l adolescent a migré avec ses parents vers la France pour poursuivre ses études et surtout avoir un niveau de vie décent qu ils n arrivaient pas à obtenir dans leur pays d origine. «Lorsqu on est arrivés, l État nous a pris en charge immédiatement, on était logés et nourris, jusqu au moment où mon père a repris le travail», explique Vitaly. Bien que la situation des migrants en France soit régulièrement associée à une grande pauvreté, la famille s en est bien sortie grâce à l aide de l État français. «En Russie, le niveau de salaire était faible, le niveau de vie bas, l accès aux soins limité», relate Vitaly. Ces inquiétudes, notamment l accès aux soins, ont poussé la famille russe à prendre l avion en direction de Strasbourg en espérant pouvoir Changement de paysage pour une vie meilleure, à l image du parcours de migration de Vitaly, lycéen strasbourgeois. Photo J1J/May BRAHITI y gagner un salaire lui permettant de subvenir à ses besoins. Lorsqu ils sont arrivés, ils ont logé dans un hôtel qui se trouve dans le quartier de la gare. Ils ont bénéficié d allocations pour pouvoir assurer leur quotidien et d une assurance maladie. Au bout d un an, leur situation a été régularisée grâce à l obtention d un titre de séjour. En plus, ils disposent d un appartement dont ils payent seulement 30 % du loyer. Après l obtention du très attendu titre de séjour, le père a fini par trouver du travail en tant que livreur et il répond désormais aux besoins de sa famille. Aujourd hui, Vitaly fréquente avec assiduité un lycée public strasbourgeois et bénéficie enfin d un train de vie plus confortable. Il passera son baccalauréat général section russe l année prochaine et souhaite ensuite intégrer l université de droit de Strasbourg. Pour une nouvelle vie en France. Enrique PEREZ CANTOS, May BRAHITI, Dominic KLOTZ et Daniel ROMANOV (*) Le prénom a été modifié à la demande de l intéressé, pour préserver son anonymat. Kehl, royaume de la cigarette? À partir de novembre, si vous êtes fumeur, le prix de votre paquet de cigarettes augmentera de 50 centimes d euros. Ce sera à nouveau le cas en avril 2020, puis il faudra encore ajouter 40 centimes d euros en novembre Le but, selon la déclaration de la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, le 9 septembre dans un débat sur RTL : «Faire augmenter le prix du paquet de cigarettes à 10 pour l année 2020 pour réduire la consommation, notamment des jeunes, et les encourager à arrêter.» Au fil des augmentations, depuis deux ans, plus d un million de Français ont arrêté de fumer, mais ces hausses ont aussi augmenté la contrebande ou la vente de cigarettes à l unité. Le 8 octobre, Gérald Darmanin, ministre de l Action et des Comptes publics, a profité de sa visite à Strasbourg pour mettre en lumière la lutte contre la contrebande de tabac entre Kehl et Strasbourg sur le pont de l Europe. À Strasbourg, grâce à la ligne de tram D qui permet de rejoindre Kehl, les fumeurs en profitent pour aller faire leurs courses et acheter des cigarettes Outre-Rhin car les paquets y coûtent environ deux euros moins cher. Les buralistes de Strasbourg commencent à se plaindre de ne plus faire de profit avec le tabac. Certaines épiceries contournent le problème en vendant des cigarettes à l unité. Ils profitent du fait que les jeunes n arrivent pas à acheter des paquets au tabac, mais cette pratique est illégale. Hudaifa EL BOUZIDI et Salim OUMGHAR En 2020, le prix du paquet de cigarettes atteindra 10. Photo J1J/Salim OUMGHAR

7 Conseil de l'europe JOURNALISTE D'UN JOUR 7 Menno Ettema a coordonné la campagne «No hate speech», de 2012 à 2018, au Conseil de l Europe. Il revient sur les propos haineux sur internet et la façon de lutter contre. Menno Ettema, pouvez-vous nous décrire la campagne «No hate speech» que vous avez coordonnée? La campagne visait à mobiliser les jeunes pour le respect des droits de l Homme, en particulier sur internet. L idée est née en 2012, après l attaque terroriste en Norvège, durant laquelle 67 personnes ont perdu la vie. Après ce drame, il y a eu de nombreux discours haineux et tentatives de justification de cette attaque. Les représentants de la jeunesse auprès du Conseil de l Europe ont eu l idée de lancer cette campagne. Dans la vie réelle, ils faisaient déjà beaucoup de contenu éducatif sur la discrimination, l égalité ainsi que les droits de l Homme. Mais une fois sur internet, tout semble être oublié. En 2012, lorsque la campagne a commencé, elle s est concentrée sur la «Le diriez-vous à votre mère?» Mennno Ettema, coordinateur de la campagne «No hate speech». DR sensibilisation. Aujourd hui, des campagnes au niveau national ont toujours lieu. Les pays ont créé leurs propres plateformes, le conseil de l Europe les encourageant à devenir des réseaux indépendants. Quelles ont été les difficultés majeures et comment les avezvous surmontées? Il y en a eu plusieurs, à différents moments. En , c était de convaincre les gens que les discours haineux sont un problème. À cette époque, l opinion publique tendait à minimiser la gravité de la situation, ou à la restreindre aux discours extrémistes. Ils disaient que nous étions trop sensibles, que cela limitait la liberté d expression. Une fois cet obstacle franchi, la difficulté a été de pousser les jeunes à se remettre en question. À notre échelle, comment peut-on agir pour encourager la tolérance? D abord, il s agit de ne pas produire soi-même de propos haineux. On peut être affecté par un contenu et y répondre sans agressivité! La campagne nationale belge a créé une check-list qui reprend les étapes nécessaires avant de poster un message sur internet. Êtes-vous fatigué? Relisez votre message. Le diriez-vous à votre mère? Cela semble drôle, mais ces points restent essentiels. Ensuite, si vous êtes témoin d un conflit en ligne, demandez-vous si vous voulez intervenir. Il n est pas toujours judicieux de s interposer dans un débat. Cependant, vous pouvez envoyer un message à la victime. Si vous prenez part, essayez de comprendre l intention de l auteur avant d avancer d autres arguments. Propos recueillis par Marius JANSSEN, Lucas NITZSCHE et Michelle NASSET 25 ans Partenaire de l éducation aux médias

8 8 JOURNALISTE D'UN JOUR Société Seulement cinq enfants par an sont adoptés, en moyenne, par des familles du Bas-Rhin depuis l étranger ces dernières années, selon les statistiques du Département. Un nombre qui peut sembler insuffisant au regard des difficultés sociales et politiques de multiples pays. En 2010, les enfants étrangers étaient encore 45 à trouver une famille adoptive dans le Bas-Rhin. En 2018, 42 agréments accordés pour 125 demandes Cette baisse est principalement expliquée par le développement social et économique des pays conventionnés avec la France pour les adoptions. «Les pays se développent et ont ainsi plus de possibilités d élever et protéger leurs propres enfants, ils préfèrent donc les maintenir chez eux, ce qui baisse le nombre d enfants de l adoption à l international», selon la psychologue clinicienne Hanane Boumaiza, qui a travaillé avec Médecins du Monde dans le domaine de l adoption. La différence entre les demandes d agrément, donc les Des adoptions à l international en baisse dans le Bas-Rhin Le nombre d enfants adoptés à l étranger par des Bas-Rhinois est passé de 45 en 2010 à cinq par an en moyenne ces dernières années. Archives L Alsace/Vanessa MEYER volontés initiales de recevoir un enfant, et le nombre des agréments véritablement délivrés est énorme : parmi 125 demandes en 2018, seulement 42 ont obtenu une issue favorable dans le Bas- Rhin. Il est primordial de «voir si les parents sont sensibles à la réalité des adoptions ou s ils sont trop dans l idéalisation en pensant que tout va être forcément beau [ ] C est comme ça qu on rate une adoption, ce qui représente un double abandon pour l enfant», poursuit Hanane Boumaiza. Les psychologues jouent donc un rôle fondamental dans la période de pré-adoption en s occupant de s assurer que les futurs parents adoptifs soient «réalistes et conscients des difficultés qui les attendent pour créer un vrai lien solide avec l enfant, conscients que l attachement n est pas quelque chose d inné chez l enfant», poursuit Hanane Boumaiza. Des critères propres à chaque pays En plus de la complexité de la préparation psychologique des parents, et des principaux critères établis par le Département, comme par exemple la stabilité psychologique et le revenu, s ajoutent des exigences spécifiques à chaque pays. «Pour certains pays, il y a des conditions religieuses, par exemple pour les enfants venants des Philippines, explique la spécialiste. L État veut absolument que le couple ou la personne soit catholique, alors que d autres pays n acceptent pas d accorder leurs enfants aux couples homosexuels. Et nous ne pouvons pas nous opposer aux décisions des pays.» Ces critères deviennent aussi de plus en plus stricts au cours du temps, ce qui contribue ultérieurement à la baisse des adoptions. Imane HAJHOUJ et Ibragim KHASHIEV Une salle de shoot à Strasbourg pour réduire les risques sanitaires Après l ouverture d une salle de consommation à moindres risques à Paris en octobre 2016, la Ville de Strasbourg a décidé de suivre le projet un mois plus tard. Située dans l enceinte de l hôpital civil, la salle strasbourgeoise permet aux toxicomanes de s administrer leurs substances dans un endroit propre et sécurisé, réduisant ainsi le nombre d overdoses et de maladies liées à l utilisation de seringues contaminées. La salle de Strasbourg ouvre ses portes tous les après-midi et dispose de médecins, infirmiers, bénévoles et psychologues qui sont présents pour les La salle de consommation à moindres risques de Strasbourg ouvre tous les après-midi. Archives L Alsace/Jean-Marc LOOS consommateurs et qui leur fournissent du matériel stérile. Après trois ans d ouverture, l association Ithaque, qui s occupe du projet, a décidé de se développer en créant d ici 2020 des hébergements d urgence spécialisés. L objectif est d accueillir les usagers les plus précaires qui n ont nulle part où aller afin de les soigner. Beaucoup sont atteints de virus tels que l hépatite C, ce qui nécessite un traitement de longue durée, comme l a expliqué le codirecteur de l association à France bleu Alsace en Ces personnes sont souvent en marge de la société et doivent être soutenues psychologiquement pour pouvoir vaincre leur addiction et se réinsérer dans un milieu social. Lisa FABIAN et Sara BICHARA

9 Société JOURNALISTE D'UN JOUR 9 Deliveroo : plus de courses pour moins de revenus Sur une classe strasbourgeoise de 33 élèves, la moitié a déjà utilisé Deliveroo et trois le font régulièrement. L entreprise britannique fondée en 2013, présente dans 84 pays, est bien connue en France. Son concept repose sur une collaboration avec des restaurants qui confient la livraison de commandes faites en ligne par des clients à des cyclistes ayant le statut d autoentrepreneur. L un d eux, Yannis (*), confie : «En tant qu étudiant, ma collaboration avec Deliveroo me permet de gagner un peu d argent à côté de mes études sans bénéficier de l aide de mes parents.» Ce concept présente des aspects positifs et rencontre un grand succès. On peut s intéresser à son aspect environnemental, puisque ce sont des cyclistes qui sont chargés de transporter la nourriture, ce n est donc pas une activité polluante. En outre, Deliveroo est très pratique : il suffit de se Les livreurs Deliveroo sont des autoentrepreneurs. Archives L Alsace/Jean-François FREY connecter sur son smartphone pour pouvoir passer commande. Depuis juillet dernier, de nombreuses mobilisations de livreurs Deliveroo ont néanmoins eu lieu, à Strasbourg comme ailleurs en France. La raison : le tarif minimum d une course de 4,20 a été supprimé et les cyclistes reçoivent dans certains cas moins de 3 par course. Les travailleurs sont obligés d ouvrir chacun une micro-entreprise, ils ne disposent pas d assurance de la part de la société Deliveroo et ne sont donc aucunement protégés en cas d accident ou autres problèmes, selon le contrat signé par les livreurs : c est l une des grandes limites de ces emplois précaires. De plus, la livraison est devenue plus coûteuse pour le client, ainsi les livreurs voient leurs pourboires diminuer. Ceci a eu pour conséquence de décourager de nombreux livreurs. «Pour moi, ce changement est plutôt positif, parce que la plupart des livreurs ont été découragés par ce tarif bas, du coup je profite d un nombre de courses plus important», témoigne pour sa part Yannis. Le problème est donc visible mais tous ne sont pas désavantagés. Alla SEREDKIN et Milena MIELCAREK (*) Le prénom a été changé par volonté d anonymat de la personne interrogée. Depuis juillet dernier, des livreurs Deliveroo sont en grève pour protester contre leurs conditions de travail. Trottinettes électriques en libre-service : Strasbourg dit non Les trottinettes électriques en flotte libre-service sont déjà déployées à Paris, Toulouse, Marseille, Bordeaux et dans de nombreuses autres villes. Cependant, elles ne sont toujours pas disponibles à Strasbourg. La capitale européenne veut éviter un déploiement brusque de ces engins qui peuvent atteindre les 29 km/h, explique Jean-Baptiste Gernet, l adjoint au maire en charge des mobilités alternatives, sur sa page Facebook. Les trottinettes électriques en «free-floating» possèdent des inconvénients : pas de points de retrait, gênes aux cyclistes, piétons ou aux autres utilisateurs de trottinettes. Parce que les utilisateurs peuvent les laisser n importe où et ils le font souvent sur des points de passage. «Nous, on encourage les mobilités actives», déclare Jean-Baptiste Gernet dans 20 Minutes. «La trottinette électrique n en fait pas partie, même si c est une alternative à la voiture», insiste-t-il. Poursuivant : «On veut mettre un cadre précis pour éviter des désagréments aux piétons et aux cyclistes.» Aucun effort physique Pour le moment, les trottinettes électriques en libre-service ne sont pas les bienvenues à Strasbourg. Photo J1J/Vitto ROSSANO Car l utilisation de ces transports n implique aucun effort physique. C est plutôt l alternative d un scooter ou d une voiture, sauf que cela comporte un risque plus élevé d accident dû à la vitesse. Il n existe toujours pas de réglementation ni de panneaux de signalisation régissant le déplacement de ces véhicules. C est l une des raisons pour lesquelles des situations dangereuses se produisent. En octobre 2018, Le Parisien s appuyait sur des chiffres de la Sécurité routière pour faire un bilan de 284 blessés et cinq tués en France. Le port du casque semble plus que recommandé. Vitto ROSSANO et Hubert MLOTKOWSKI

10 10 JOURNALISTE D'UN JOUR Société Encore lycéenne en terminale à Strasbourg, Sarah a décidé de venir en aide aux autres. Cette jeune fille a commencé le bénévolat avec l association Les Compagnons de l espoir : chaque dimanche, elle se réunit avec d autres bénévoles près de l arrêt de tram Gallia afin de distribuer de la nourriture aux sans-abri qui en ont besoin. «Il y a un point fixe à Gallia où on donne des aliments comme des plats chauds, des fruits, des gâteaux, du café, du thé et des sandwichs. D autres bénévoles maraudent de Gallia jusqu à la gare afin de les distribuer.» Il est possible de croiser des personnes avec des chariots qui parcourent les rues de Strasbourg avec ces repas. «Certaines personnes ne peuvent pas forcément venir jusqu au point fixe de Gallia», explique Sarah. Ces aliments, les bénévoles peuvent les préparer eux-mêmes ou les acheter. La lycéenne explique que l association Les Compagnons de l espoir À 18 ans, Sarah choisit d aider les sans-abri Une distribution de repas par les bénévoles près de l arrêt de tram Gallia, à Strasbourg. Photo J1J/Sarah KILINC vient en aide aux sans-abri matériellement, mais également socialement, car même ceux qui n ont pas pu ramener de la nourriture peuvent venir discuter avec les personnes qui en ressentent le besoin. «Certaines personnes refusent de parler avec nous et il ne faut pas les brusquer.» La Ville s implique dans le projet en mettant à disposition ce point fixe où l association peut distribuer les repas. Durant l année, certaines actions telles que «#ChaleurDeLespoir» sont mises en place pour aider les sans-domiciles fixes d une autre manière en leur apportant des habits chauds pour l hiver. «On essaie de faire le maximum» Bien sûr, parfois, c est difficile. «On aimerait pouvoir aider tout le monde, on essaye toujours de faire le maximum mais on ne peut pas toujours aider, certaines personnes n acceptent pas notre aide. Le plus dur est de voir des familles avec des enfants et qui n ont pas les moyens de s en sortir, on aimerait pouvoir faire plus et c est parfois frustrant», confie Sarah. L association se réunit tous les dimanches et est ouverte à tous ceux qui voudraient participer à ses activités. Wijdane DAOU KANKAR, Sophie GRASSIN et Lise MULLER Wie lebt man seinen Ruhestand auf beiden Seiten des Rheins? Egal ob in Deutschland oder in Frankreich, man kann sich immer wieder die Frage stellen : Wie gut sind Rentner in die Gesellschaft integriert? Unterschiedliche Meinungen können entstehen : «Wir sind gut in der Gesellschaft eingegliedert [ ] und können von unserem Rentnerdasein profitieren», behauptet der 80-jährige Hans- Joachim. Dagegen spricht die Aussage der 78-jährigen Jutta «Alte Menschen leben in der Vergangenheit und sind meistens unflexibel». Dies kann man für eine individuelle Entscheidung halten. Jeder kann alleine entscheiden, ob er sich in die Gesellschaft integrieren möchte. Aber was macht der Staat und die Bevölkerung, um die ältere Generation zu integrieren? Der Lebensmodus eines Rentners ist teilweise von seiner Vergangenheit bestimmt. Es ist z.b. für Personen einfacher, wenn man Jutta Gräfe (78), aus Göttingen, mit Hund Dusty auf dem Gipfel des Brockens. Foto J1J/Leonie KÜHLMORGEN früher eine relativ hohe Geldsumme verdient oder geerbt hat. Doch was passiert mit denen, die nicht unbedingt viel Geld zur Verfügung haben? Geldmangel im Alter kann oft dazu führen, dass sich die betroffenen Personen keine nötige medizinische Versorgung oder keine Haushaltshilfe leisten können. «Bei uns wird viel von den Kassen bezahlt. In Deutschland ist man gut aufgehoben und viele wissen auch nicht wirklich wie gut sie es haben», fügt Jutta hinzu. Aber was passiert wenn man keine ausreichende Zusatzversicherung hat und doch eine teure Behandlung braucht? Probleme können auch vorkommen, wenn Personen nicht mehr in der Lage sind, sich selbst zu versorgen. Manche werden nach einer Haushaltshilfe suchen oder sich dafür entscheiden, in ein Altersheim zu ziehen. Doch was passiert mit denen, die dafür kein Geld haben? All dies führt dazu, dass betroffene Personen isoliert werden und unwillkürlich aus der Gesellschaft ausscheiden. «Wir werden vernachlässigt. Wenn man gesundheitlich nicht in Form ist, ist man nicht integriert. Wir gehören zu denen, die nicht mehr arbeiten», argumentiert Martine. «In meiner Stadt gibt es Läden, in denen man Lebensmittel billiger kaufen kann, als sie eigentlich sind. So können Personen einkaufen, die nicht über genug Geld verfügen, um in normalen Supermärkten einzukaufen. Man bemerkt, dass dort viele ältere Personen einkaufen, die sich in einer schwierigen finanziellen Situation befinden.» Die Meinungen über die Integration der Rentner sind also vielfältig, da sich jeder auf seine Weise integriert fühlt. Anna BUOB, Liora GOMPEL, Léonie KÜHLMORGEN und Yanis MOURAH

11 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 11 L équipe J1J de Sélestat Les élèves de la classe 1 re I du lycée Kléber à Strasbourg prennent la pause devant la médiathèque de Sélestat. Photo l Alsace/Armelle BOHN La classe de 1 re I du lycée Kléber à Strasbourg a participé hier à J1J à la médiathèque de Sélestat : Guillaume Adam, Hajar Belhout, Zohra Benahcene, Lilia Benkhelfallah-Fareh, Alix Blanche, Bonnette Boaventura, Matylda Borecka, Elias Caspar, Matthias Chevallier, Simon Da Costa, Adam El Badi, Clara Filippi, Imène Ghomari, Clara Groetzinger, Camille Hardoin, Erine Hild, Théa Hoppe, Tristan Jacoupy, Dorian Jaeg, Kim Jung, Hanaé Lacroix, Claire Leroy, Fabio Micciche, Erwan Mischler, Morgan Rauch, Kevin Reginald Jeyaray, Carla Roman, Rose Ruffie, Mathilde Salier, Arthur Verhaeghe, Théana Wurtz. La classe était accompagnée de ses professeurs : Emmanuel Mathiot (histoire-géographie), Mathieu Tanga (SES) et Jean-Pierre Nafziger (documentaliste). L équipe J1J de Sélestat : Armelle Bohn, Catherine Chenciner, Christelle Didierjean (rédaction), Dorian Broglin et Ludovic Enderlin (techniciens).

12 12 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Marches pour le climat : «Provoquer une prise de conscience collective» Aujourd hui, l écologie est un grand débat de société, dont les jeunes se sont emparés depuis 2018 avec les marches pour le climat. Youthforclimate est un collectif national qui organise ces mobilisations. Olivier Marchand a fondé le mouvement à Strasbourg, qui se compose d une trentaine de personnes, âgées de 14 à 30 ans. «Un de nos seuls moyens d action» «Ces marches sont très importantes. À notre échelle, c est un de nos seuls moyens d action pour le climat», dit Léa Jund, une autre lycéenne manifestante. Elle ajoute : «N ayant pas 18 ans, pour la plupart d entre nous, nous ne pouvons pas voter. Marcher, c est un moyen de nous sentir concernés.» Les marches pour le climat ont pour objectif de faire réagir l ensemble de la population sur l enjeu climatique. «On marche pour provoquer une prise de conscience collective», déclare Louise Georges. Les marches Dans le cortège de l une des manifestations pour le climat à Strasbourg. Photo J1J/Louise GEORGES ont aussi pour but de faire entreprendre aux gouvernements du monde entier des actions pour le climat. «On marche devant des institutions, comme le Parlement européen de Strasbourg et l Eurométropole, pour obtenir des lois ou pour revendiquer notre message», dit Léo Boehm. La dernière marche à Strasbourg, organisée par Youthforclimate, a eu lieu le 20 septembre et a regroupé plus d un millier de lycéens. D autres sont prévues prochainement. L association réfléchit également à des actions non-violentes comme des blocages. «Le choix des trajets n est pas choisi au hasard l Eurométropole et le Parlement européen sont des choix symboliques», explique Louise Georges, «car l Europe a un rôle énorme à jouer d un point de vue stratégique et médiatique», ajoute Léo Boehm. Un sentiment de groupe Côté manifestants, «l ambiance est vraiment sympa, il y a un réel sentiment de groupe», selon Léa Jund. Les jeunes se sentent investis et écoutés. Ils ont un sentiment d appartenance à un groupe en participant à diverses activités comme l invention de slogans, de danses et la lecture de discours poignants pendant les marches. Si certaines personnes pensent que c est un phénomène de mode, les marches pour le climat sont utiles car elles permettent de sensibiliser la population et commencent à avoir des effets sur les élus dans certains pays. Hanaé LACROIX et Clara FILIPPI Les Scouts et Guides de France s engagent pour le développement durable «Être scout, c est un engagement à respecter et à protéger la planète», explique Valérie Fonné, responsable du groupe Scouts et Guides de France de la paroisse Saint- Pierre-le-Jeune de Strasbourg. Les scouts ont toujours été sensibilisés aux questions environnementales. À chaque réunion, l environnement est une des thématiques principales des discussions. Cette sensibilisation prend différents aspects comme l apprentissage d une bonne alimentation. Selon Valérie Fonné, il faut «manger local et de saison. Cela permet de mieux s alimenter, de rémunérer les producteurs locaux et de mieux gérer les ressources alimentaires». L origine des produits est d autant plus importante que les ressources sont limitées et pas toujours gérées de façon responsable. C est un des objectifs de la démarche «Halp» (Habiter autrement la planète) qui existe depuis une dizaine d années et dont le slogan est «Qu est-ce qu il y a dans ma gamelle?». Les Scouts et Guides de France luttent également contre la surconsommation de vêtements, l une des principales causes de pollution dans le monde. Ils veulent réduire ce phénomène en proposant différents conseils : acheter moins de vêtements et si possible des vêtements de fabrication régionale ou nationale, avec des matières naturelles, moins polluantes. Les scouts ont toujours été sensibilisés aux questions de protection de l environnement. Photo J1J/Arthur VERHAEGHE Des chemises au covoiturage C est le cas des chemises scoutes, qui respectent ces critères depuis quelques années. Valérie Fonné souligne aussi l importance de la pollution liée aux transports. Les Scouts et Guides de France évitent depuis peu de prendre l avion pour partir en camps d été. Le covoiturage, les transports en commun, la marche et le vélo sont des modes de transports privilégiés aujourd hui. Toutes ces pratiques visent à favoriser de meilleures habitudes de vie plus respectueuses de la planète tout en combattant certains lobbies qui s opposent à ces changements. La jeunesse d aujourd hui contribue déjà à l adoption de nouveaux modes de vie et il y a urgence pour préserver l avenir des générations futures. C est sans doute beaucoup plus simple que de changer de planète. Arthur VERHAEGHE SE RENSEIGNER

13 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 13 Hirondelles vs moustiques tigres On peut parler d invasion du moustique tigre en France. En 14 ans, il s est installé dans 51 départements et 55 % de la population française est concernée, selon le recensement annuel du site Vigilance-moustiques. Le moustique tigre est facilement reconnaissable à ses rayures noires et blanches. C est un insecte originaire d Asie du Sud-Est. Il est présent dans plus de 100 pays dans le monde, sur cinq continents. Il est arrivé en Europe dans les années 2000 et en France, le premier spécimen a été observé en Dans le Bas-Rhin depuis 2014 En novembre 2014, il a été détecté pour la première fois dans le Bas-Rhin où il est bien implanté et actif. Cet insecte a un caractère anthropophile. Il aime se rapprocher de l homme et, une fois implanté dans une ville, il est difficile de s en débarrasser. Il peut transmettre à l homme plusieurs virus dont celui de la dengue, du chikungunya et du zika. Pour ces trois maladies, il n existe pas de traitement spécifique ni de vaccin et dans certains cas, elles peuvent s avérer dangereuses voire Dessin J1J/Tristan JACOUPY mortelles. En France, le risque de contracter l une de ces maladies reste faible car elles ne sont pas naturellement présentes sur le territoire. Aujourd hui, la priorité est donc d éradiquer le moustique tigre, ce qui n est pas une tâche facile. Comment le combattre sans utiliser de pesticides? La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) a eu une idée pour le moins inattendue : depuis 2018, elle a décidé de réimplanter des hirondelles pour lutter contre ce moustique. Jusqu à 3000 insectes par jour avalés par l oiseau Le nombre d hirondelles avait chuté dans la région et, étant donné que cet oiseau se nourrit d insectes tels que les moustiques, cette réimplantation était la meilleure chose à faire. Par le passé, d autres techniques similaires avaient été utilisées avec chauves-souris. Une hirondelle peut manger à elle seule 3000 moustiques par jour, d après Cathy Zell, salariée de la LPO. Matthias CHEVELLIER, Théana WURTZ et Elias CASPAR

14 14 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement La nature atteinte par le projet du contournement ouest de Strasbourg Le Grand contournement ouest (GCO), aussi appelé Contournement ouest de Strasbourg (COS) est un vieux projet de construction de l autoroute A355 mené par le concessionnaire Vinci dont les travaux ont démarré en Le chantier est localisé du nord au sud de la capitale alsacienne en passant par les campagnes aux alentours. L objectif est de désengorger l autoroute A35 en périphérie de Strasbourg en y interdisant la circulation des poids lourds et en permettant la séparation du trafic pendulaire (allers-retours quotidiens) et du trafic transitoire. Après le début des travaux, des dommages environnementaux ont été déplorés. D après le maire de Kolbsheim, Daniel Karcher, «300 hectares ont été cassés pour le projet, dont des terres agricoles et des forêts inévitablement détruites». Il dénonce un «écocide», s inquiète d «une biodiversité menacée» et «de zones non-remembrées». Il parle d un «projet inutile» qui, en plus, ne diminuera pas le trafic de l autoroute A 35 et «ne servira pas aux habitants». Des mesures compensatoires De son côté, sur son site internet, la société Vinci explique les actions qu elle a menées en faveur de l environnement dans le cadre du COS. «Éviter, réduire, compenser et accompagner» sont ses mots-clés Dessin J1J/Tristan JACOUPY pour réagir face aux risques. Des mesures de compensation ont été mises en place afin de corriger l inconvénient des travaux. Ainsi, des espèces ont été déplacées avec l aide d associations locales, d instructeurs de la DDT (Direction départementale du territoire) et de la DREAL (Direction régionale de l environnement, de l aménagement et du logement), concernant le grand hamster et les tritons crêtés. Pas convaincu, Daniel Karcher a la volonté de préserver son village contre les potentielles modifications qu apporteront ces travaux. Il a promulgué un arrêté contre la circulation des machines dans la forêt voisine, mais ce dernier a été annulé par le préfet. «La première manifestation contre le GCO date d il y a 15 ans environ et nous manifestons régulièrement», dévoile-t-il, tout en déplorant le manque de participants et une prise de conscience tardive. Daniel Karcher explique que des rassemblements ont eu lieu dans la commune qui est l une des plus impactées, dont «10 jours VERT le futur», un programme de concerts et de débats, qui a eu lieu du 10 au 20 septembre dernier. Et de conclure avec une phrase représentative de son combat contre le GCO, la célèbre citation de Jacques Chirac : «La maison brûle, et nous regardons ailleurs». Alix BLANCHE et Érine HILD Die im April 2017 eingeweihte Verlängerung der Straßenbahnlinie zwischen Straßburg und Kehl hat Frankreich und Deutschland wieder näher zusammengebracht. Eine Renaissance. Bereits vor 140 Jahren verband die Linie 1 die beiden Städte auf beiden Seiten des Rheins. Sie ist ein starkes europäisches Symbol, aber auch eine Zeitersparniss für die Bewohner der beiden Grenzgemeinden und sie hat Auswirkungen auf die Umwelt und das Management der beiden Rheinufer. Die Kosten für dieses grenzüberschreitende Verkehrsprojekt betragen mehr als 96 Millionen Euro (davon kommen 70,4 Millionen Euro aus der Eurometropole Strasbourg und 26,22 Millionen Euro von der Stadt Kehl). Dazu gehören eine Verlängerung um 3,9 km, sechs neue Stationen und der Bau der Beatus- Rhenanus-Brücke am Rhein. Diese Straßenbahn wird von Nutzern unter der Woche und Die Straßenbahn D Strasbourg- Kehl : Eine neue Annäherung Personen jeden Samstag genutzt. Der Ausbau der Straßenbahnlinie D ist Teil eines größeren Entwicklungsprojektes mit der Urbanisierung beider Ufer auf einer Fläche von 1,5 Millione m² und ist damit nach Paris-Rive Gauche das zweitgrößte Stadtprojekt Frankreichs. Das seit 2013 im Bau befindliche Projekt Donauquartier mit 650 Wohneinheiten und m² Büro- und Geschäftsflächen auf sechs Hektar ist ein Ökoquartier, das sich auf den Bau von Passivhäusern aus natürlichen Dämmstoffen wie Holz, Stroh oder recycelten Materialien konzentriert. Auch große Grünflächen sind in das Projekt integriert: ein Flussgarten wird angelegt, Bäume gepflanzt, Bänke und Pontons am elsässischen Ufer aufgestellt. Dieser Garten wird auch als Hochwasserschutz genutzt. Ein Kinderspielplatz, Grundstücke und eine zentrale Straße mit Gärten runden das Angebot ab. Diese Flächen werden von allen geteilt und Abbildung der Straßenbahn Strasbourg - Kehl. Bild J1J/Imène GHOMARI und Morgan RAUCH mit Hilfe der Bewohner bepflantzt. Wenn die Entwicklung der Straßburger Uferlinie weit über die ihres deutschen Nachbarn hinausgeht, dann geht es um ein qualitatives Projekt, das sich mehr auf die Umwelt konzentriert, zwischen Energieeinsparung, Stauvermeidung und Verbesserung der Luftqualität. «Wir sehen eine Verringerung der Luftverschmutzung um 20 % pro Jahr», sagt Véronique Frenay, Leiterin der öffentlichen Stadtprojekte im Rathaus von Strasbourg. Dank der Strasbourg-Kehl-Straßenbahn wird der Rhein zu einem wachsenden lokalen Gebiet, das auch die Attraktivität der beiden Rheinstädte erhöht. Imène GHOMARI und Morgan RAUCH

15 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 15 Qui se souvient de l ancien quartier industriel devenu aujourd hui Rivétoile? Peu de monde. Il se situe sur les anciens docks de Strasbourg, en face du quai des Alpes. Comme cet espace était en friche, à l abandon et proche du centre ville, la municipalité de Strasbourg a décidé, en accord avec le port autonome de Strasbourg, de créer un nouveau quartier. Cet espace respecte les contraintes architecturales et écologiques, selon les normes environnementales actuelles. Dans ce nouvel écoquartier, le coût d achat des logements est plus important en raison de son design moderne et de la qualité de construction. Un lieu multiculturel et multifonctionnel Le «Rive» est devenu un lieu multiculturel et multifonctionnel. En plus des logements basse consommation, il y a une offre commerciale, un hypermarché et une galerie marchande, et des activités culturelles comme, par Rivétoile, un quartier futuriste Rivétoile à Strasbourg, c est bien plus qu un centre commercial. Archives L Alsace/Jean-Marc LOOS exemple, la médiathèque Malraux et le cinéma UGC Cité. L écoquartier est bien desservi par les transports en commun et, pour limiter l utilisation de la voiture, plusieurs pistes cyclables ont été créées. Les habitants ont tout à proximité en étant situés hors du centre-ville. L ingénieur Marc Damant, du bureau d étude technique Jost de Strasbourg, a participé à l ensemble de ce réaménagement original, en travaillant sur le projet Shadok. Il faisait partie de l équipe de maîtrise d œuvre, équipe dont le L Acoustic, une table 100 % bio mandataire était l agence d architecte Urban Kultur de Strasbourg. Promouvoir le numérique Le Shadok a été initié en avril 2015 par la ville de Strasbourg, en lien avec l Eurométropole. «Son objectif est de promouvoir le numérique au travers d expositions et d expériences. C est un lieu de découverte, d expérimentation et de partage autour des cultures numériques», explique Marc Damant. Art, design, technologie, projets innovants, toutes les idées s expriment ici dans un cadre convivial où petits et grands, amateurs comme professionnels, se rencontrent autour des changements et évolutions du numérique. Ce centre numérique se trouve au sein de Rivétoile, à côté de la médiathèque. Aujourd hui, ce lieu de vie est attractif pour les jeunes comme les moins jeunes. Matylda BORECKA et Bonnette BOAVENTURA «C était ça ou rien! Si j ouvrais un restaurant, c était forcément bio», livre André Gisselmann, le chef cuisinier de L Acoustic, situé dans le centre-ville de Sélestat. Ouvert depuis 2007, ce restaurant est certifié 100 % bio par le label Ecocert. André Gisselmann a choisi de proposer une cuisine végétarienne. Son établissement est le premier restaurant français à avoir reçu un label végétalien. «J ai toujours été convaincu par l écologie et le respect de la nature. Je voulais prouver aux gens qu on peut manger sainement sans consommer de viande», explique le chef qui, après une carrière professionnelle dans le social, a choisi la restauration. Une passion qui est aujourd hui devenue son activité. Dans ce charmant caveau de 28 couverts, tous les aliments sont non seulement bio mais aussi locaux. La maison est fière de proposer toute l année des menus sobres en carbone, adaptés à la saisonnalité des fruits et légumes. Pour André Gisselmann, «il n y a que des avantages et aucun inconvénient à préparer des plats bio». Pour s approvisionner, le chef fait ses courses à proximité de son restaurant, dans une ferme bio située à quelques kilomètres ou au magasin Biocoop qui se trouve au centre de Sélestat. «Manger bio est un moyen de préserver la nature tout en profitant d une alimentation saine, estime-t-il, il faudrait que ce genre d alimentation se développe de plus en plus, mais de manière locale en favorisant les circuits courts et en privilégiant les petits producteurs aux grandes surfaces.» De nouveaux locaux dans deux mois Pour aller au bout de sa démarche environnementale, dans son restaurant, il utilise des produits d entretien écologiques, les serviettes, les sets de tables et le papier toilette sont en papier recyclé. Répondant à une demande très forte, André Gisselmann est aujourd hui un peu à l étroit André Gisselmann devant le restaurant qu il a créé en 2007 à Sélestat. Photo J1J/Fabio MICCICHE dans ses murs et refuse régulièrement des gens à sa table. D ici deux mois, L Acoustic s installera dans de nouveaux locaux, l établissement déménageant 20 mètres plus loin. Un nouvel écrin qui permettra au restaurateur d avoir plus de couverts - 50 en salle et près de 45 en terrasse mais aussi de gagner en confort de travail avec une cuisine plus grande et mieux équipée. Par ailleurs, André Gisselmann explique les secrets de ses recettes personnelles, dont sa terrine de légumes très appréciée des clients, dans un livre qu il vend uniquement dans son restaurant. Clara GROETZINGER et Simon DA COSTA

16 16 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Tri des déchets : un petit geste mais un grand pas pour la planète Est-ce que vous triez tous vos déchets? La plupart des municipalités de la région encouragent leurs habitants à le faire en mettant à leur disposition des déchetteries. Tout d abord, qu est-ce qu une déchetterie? Une déchetterie est un espace à conteneurs où sont collectés et récupérés toutes sortes de détritus. Mario Dos Santos, agent de la déchetterie de Koenigshoffen, explique qu il y a six types de déchets collectés : des métaux, du mobilier, des gravats (briques, cloisons, pierres ), les déchets pouvant être toxiques (piles, huiles de vidange ), les verres et les encombrants. Certains sont incinérés, d autres recyclés ou reconditionnés, voire enterrés. Les horaires de travail de Mario Dos Santos à la déchetterie sont de 8 h à 19 h, avec une pause-déjeuner d une heure, plus 15 minutes pour ranger, compléter des papiers, etc. Il travaille trois jours par semaine. «Il n y a Mario Dos Santos, agent à la déchetterie de Koenigshoffen, guide les utilisateurs de la déchetterie. Photo J1J/Kevin REGINALD pas spécialement besoin de faire des études pour travailler dans une déchetterie, mais il faut passer un entretien et suivre une formation», dit Mario Dos Santos qui apprécie son métier. À la déchetterie de Koenigshoffen, il y a 19 agents au total. Une déchetterie contribue énormément à la préservation de l environnement. Les détritus recyclés sont transformés en d autres objets. L acier contenu dans les boîtes de conserve et de soda ou dans les aérosols est fusionné à haute température (1500 C), puis le produit est moulé en barre et enfin séché, avant d être revendu. Accompagner les usagers Au terme de ce processus, on peut obtenir des clés à molettes, des décapsuleurs, etc. À Strasbourg, le dépôt des déchets est gratuit pour les particuliers, ce qui n est plus le cas dans toutes les villes. Les usagers sont plutôt habitués à venir et à déposer dans les bons bacs leurs déchets. Le travail d un agent de déchetterie est très important pour les accompagner dans leur démarche de tri. Ils sont là pour répondre aux questions et les guider. Kevin REGINALD, Jeyaray et Adam EL BADI Prenez votre formation en main! magazine GRATUIT Orientation - Alternance Apprentissage - Métiers Formation initiale et continue À retrouver en points de dépôt ou en ligne sur dna.fr et lalsace.fr Créateurs de Magazines En partenariat avec l Onisep, Studyrama, le Salon Formation Emploi Alsace, les Nuits de l Orientation, la Journée des Carrières et des Formations.

17 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 17 L équipe J1J de Colmar Les élèves de terminale ES3 du lycée Bartholdi de Colmar, à l extérieur du Pôle média-culture Edmond-Gerrer. Photo J1J/Alice HERRY Les pages «Économie» de cette édition de J1J ont été réalisées par les élèves de terminale ES3 du lycée Bartholdi de Colmar, au Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar. Les élèves : Lola Alvaro, Noémie Ambil, Léa CANA, Thomas Crispino, Jules Devriendt, Emma Dolle, Léa Georges, Meleak Gross, Louison Horesh, Claire jocteur, Louis Lengauer, Ann-Laure Maegey, Hilaire Marchant, Marina Martin, Guillaume Mary, Chloé O Keef, Eliott Paradis, Morgane Perez, Julie Perignon, Simon Ritzenthaler, Floriane Ruch, Anassa Schildknecht, Ari Schwab, Anna Stoffel, Sacha Weill. Le professeur accompagnateur : Marylène Vial. Les techniciens du lycée Charles- Pointet de Thann : Thomas Cochin et Théo Dissaux. Les journalistes : Véronique Berkani, Alice Herry et Jean-Paul Frey. La responsable du site : Myriam Agdal.

18 18 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Yves Hemedinger futur candidat? «Ça pourrait arriver» À la veille des élections municipales de Colmar, le premier adjoint au maire de Colmar, Yves Hemedinger, aborde le sujet de la campagne municipale et son aspect économique. Quel est le coût d une campagne municipale? Cela dépend de la taille de la ville, il y a des plafonds à ne pas dépasser. Pour Colmar, le plafond de dépense maximal est de par liste. Certaines listes atteignent le plafond, d autres pas, mais, en moyenne, c est aux alentours de De quelle manière est financée la campagne? Souvent, des personnes physiques font des dons à un candidat. Ils sont plafonnés à 7500 et sont déductibles au niveau des impôts. Ils ne peuvent être effectués que par des personnes physiques et non morales. Cela représente une part importante du budget de campagne qui est très attendue par chaque candidat. Le candidat ainsi que ses colistiers ont le droit de participer financièrement à la campagne. Une fois les élections terminées, si le candidat obtient plus de 5 % du suffrage exprimé, l État lui rembourse une partie des frais de campagnes. «Éviter tout favoritisme» En étant à la tête de la commune, Gilbert Meyer a-t-il des avantages s il se représente? Il n a aucun avantage s il se représente, c est très strict et encadré par la loi. Le candidat sortant ne doit pas entreprendre de nouveaux projets ou missions six mois avant les élections. Nous sommes actuellement dans cette période. Ceci est prévu pour éviter tout favoritisme. À partir de quand un candidat Yves Hemedinger : «Tout le monde est logé à la même enseigne. C est la règle de base, le plafond est le même pour tout le monde». Photo J1J peut-il commencer sa campagne? Un candidat a le droit de commencer sa campagne quand il veut. Six mois avant les élections, toutes les dépenses effectuées par un candidat ou ses colistiers doivent rentrer dans les comptes de campagne. Chaque candidat a un mandataire qui est l intermédiaire financier avec les tiers. Ces frais de campagne peuvent être des dépenses pour imprimer des tracts, des affiches et louer des salles, ce qui représente le coût le plus important. Il y a également la profession de foi ou d autres dépenses moins importantes telles que des repas organisés au sein d un parti. À quel moment la campagne prend fin? Une campagne se termine le dernier vendredi à minuit avant les élections. C est à ce moment que les comptes de campagne sont analysés par un juge qui vérifie que les sommes mentionnées correspondent aux prix du marché. En cas de rejet des comptes, le candidat risque l inéligibilité. Allez-vous vous présenter aux élections municipales? Ça pourrait arriver Propos recueillis par Lola ALVARO et Julie PERIGNON Hôtel ou location saisonnière? Se loger à Colmar peut s avérer être un véritable casse-tête pour les touristes, de plus en plus nombreux. Entre la formule hôtelière et la location saisonnière dans le marché privé, les visiteurs ont le choix. Marie est propriétaire et loue son appartement toute l année. Elle raconte son expérience. «Pendant longtemps, l hôtel restait l une des seules options mise à notre disposition pour se loger en vacances ou pour un week-end. Mais depuis quelques années, la plateforme Airbnb sert d intermédiaire et offre de toutes nouvelles possibilités de location.» Le principe est simple : des particuliers mettent en location leur hébergement sur le site de la société, avec des photos et une description complète du logement. C est le cas de Marie, propriétaire, qui met à disposition son bel appartement de 45 mètres carrés, proche du centre-ville de Colmar pour une nuit au prix de 42 (pour Aux abords du quai des poissonniers, certains propriétaires louent leurs appartements sur Airbnb. Photo J1J quatre personnes). «En majorité, on reçoit des touristes étrangers, beaucoup d Américains et originaires d Asie. Il y a aussi des locataires venant de toute la France», explique-t-elle. Sa prestation comprend la location de l appartement entier, disposant de tout le confort nécessaire. «C est comme à la maison», ajoute la jeune femme. Selon le site fr.statista.com, les voyageurs choisissant cette formule sont principalement des familles, surtout motivées par l équipement dont disposent les appartements, notamment la cuisine, qui leur permet une certaine autonomie, et une économie par rapport aux frais de bouche. Le prix reste également très attractif par rapport à une nuitée d hôtel classique. L hôtel plus privilégié Malgré l expansion de ces hébergements de location, passant de nuitées en décembre 2016 à en décembre 2018, l hôtellerie reste clairement majoritaire. En effet, à Colmar, l hôteller i e e s t l e p r e m i e r t y p e d hébergement avec 52 % de réservations. Cette possibilité de logement est plus traditionnelle car elle propose un meilleur encadrement des services comme par exemple la restauration, le ménage ou le petit-déjeuner. Néanmoins, ces services augmentent le prix de la nuitée, qui, en moyenne, coûte 72 à Colmar. Léa GEORGES et Louison HORESH

19 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 19 Jacques Bessey est agriculteur et producteur de munster depuis plus de 20 ans au fond de la vallée de Munster, aux abords de Sondernach. La ferme Landersen se situe sur la route du Petit Ballon, avec une vue imprenable sur le village et les montagnes. Il possède une exploitation familiale de 60 hectares avec environ 45 vaches laitières qui lui ont été léguées par son grand-père. L agriculteur pratique une culture raisonnable car il nourrit ses vaches sans OGM (organisme génétiquement modifié) et sans ensilage (complément alimentaire composé principalement de maïs). La moitié de l année, les vaches sont en liberté dans les prés et profitent de l herbe fraîche. Jacques Bessey explique qu il produit, grâce à ses vaches, «environ litres de lait dont Le munster expliqué de A à Z qui servent à la production du munster». «Les litres restant sont envoyés à une laiterie pour produire des yaourts, du beurre, etc. qui sera revendu en grande surface.» Une demande en légère baisse Jacques Bessey affine lui-même sept à huit tonnes de fromage par an pour les transformer en munster, ainsi qu en barkass, une tomme des Vosges. Le producteur affine les grands munsters, de 15 cm, pendant 21 jours et les plus petits, de 11 cm, durant 15 jours. Les munsters sont vendus dans différents points de vente comme le magasin Cœur Paysan, un magasin situé à Colmar qui vend en direct des produits provenant de producteurs locaux. Les fromages sont également en vente directement à la ferme et dans des fromageries. Jacques Bessey travaille également à une échelle nationale, en contact direct avec des grandes surfaces. Il expédie environ 13 tonnes par an de sa production de munster à peine moulé à un affineur. L agriculteur précise : «Je vends mes fromages à 13 le kilo à la ferme et il est vendu chez Cœur Paysan à 15 le kilo». La production de munster est un secteur avec une forte concurrence dans la vallée. Quasiment la totalité des agriculteurs de la vallée de Munster produisent du lait qui sera transformé en munster. Mais la demande a tendance à subir une légère baisse ces dernières années. Claire JOCTEUR et Margot NIEDERGANG Le producteur de munster, Jacques Bessey, affine les grands munsters, de 15 cm, pendant 21 jours et les plus petits, de 11 cm, durant 15 jours. Photo J1J De la vie de lycéen à celle d étudiant Lucie Minoux, étudiante en Staps à Strasbourg. DR Le changement entre lycée et université est un choc pour la vie d un étudiant car beaucoup de nouveaux facteurs entrent en jeu comme le confort, la solitude ou le budget. Les étudiants aiment leur autonomie et leur liberté. Témoignages d étudiantes en écoles supérieures, Léa Gomez, étudiante en architecture à Bruxelles, et Lucie Minoux, étudiante en Staps à Strasbourg. Léa et Lucie ont été contraintes de quitter le domicile familial pour leurs études, un moment marquant pour leurs familles et elles-mêmes. Ces deux étudiantes étaient élèves au lycée Bartholdi à Colmar. L une d entre elles est partie à l étranger. Léa Gomez a décidé de faire ses études à Bruxelles. Elle a pris un logement de 60 m² dont le loyer est assuré par ses parents. Elle n a pas eu de bourse en raison des revenus supérieurs aux seuils de ses parents. Son budget mensuel moyen pour la nourriture plus quelques extras (cigarettes) est de 150. «J ai dû apprendre à être responsable de mon budget, restreindre quelques besoins comme le maquillage. Mais d un côté, je préfère avoir mon appartement parce que j ai une certaine liberté et une indépendance, et la vie est moins chère ici.» Lucie, 18 ans, a, elle, choisi de faire ses études à Strasbourg puisque pour elle, il n était pas envisageable de quitter l Alsace. Dans son appartement de 50 m², elle a dû trouver ses marques et apprendre à gérer son budget, tout comme Léa. Lucie est soutenue financièrement par ses parents et les structures universitaires telles que le Crous, qui lui loue un logement à bas coût. Contrairement à Léa, Lucie rentre tous les week-ends et fait ses courses à ce moment-là pour la semaine suivante. Mais cette nouvelle vie a des répercussions sur son bien-être : «Je n ai jamais aimé la solitude et parfois je craque parce que c est pesant.» Paradoxalement, en comparant les deux situations, Léa a plus de marge budgétaire que sa copine installée en Alsace. «La vie est moins chère en Belgique», affirme-t-elle. Meleak GROSS et Jules DEVRIENDT

20 20 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Face à la baisse de fréquentation, le Musée Unterlinden se réinvente L année de sa réouverture, le Musée Unterlinden de Colmar a accueilli près de visiteurs, un record. Mais en 2018 le musée connaît une baisse, passant sous la barre des entrées. «Il reste néanmoins le musée le plus visité en Alsace», insiste Thierry Cahn, président de l association Schongauer, qui gère l établissement. L association a imaginé de nouvelles stratégies pour reconquérir le cœur du public. Elle organise par exemple des rencontres dans le cadre de l opération «Devenez acteur de votre musée» qui consiste à réunir des personnes pour réfléchir à des solutions afin de dynamiser le lieu. «Nous ciblons, avec cette nouvelle impulsion, un public jeune, mais aussi les personnes qui disent : le musée, c est pas pour moi», indique Thierry Cahn. L association organise également des évènements comme des concerts ou des spectacles de danse, dans le but d attirer un nouveau type de public. Ainsi, le dimanche 3 novembre sera consacré aux familles avec «Happy Family», animé par la plasticienne Rose- Marie Crespin. Thierry Cahn se réjouit «qu une salle d archéologie ouvre prochainement», ce qui agrandira la surface d exposition. Cet espace sera Thierry Cahn, président de l association Schongauer, qui gère l établissement. Photo J1J constitué d une grande collection d objets antiques se trouvant actuellement dans les réserves. Le musée continuera aussi d organiser des expositions temporaires. Les expositions, 10 à 20 % du budget Ces dernières représentent un investissement important pour l association, de l ordre de 10 % à 20 % du budget annuel du musée. L exposition qui a remporté le plus grand succès était celle consacrée à Otto Dix, en 2016, année de réouverture du musée après les travaux d agrandissement réalisés par les architectes bâlois Herzog & de Meuron. La surface du musée était alors passée de m² à m². Thierry Cahn se veut optimiste pour l avenir du musée, véritable institution de la région. Louis LENGAUER et Marina MARTIN L aluminium, un matériau recyclable à l infini Économiser des ressources est une priorité à l heure où la question écologique est devenue cruciale. L entreprise Constellium a mis en place une politique de développement durable fondée sur le recyclable de l aluminium. Constellium est un ensemble de 24 usines et compte salariés répartis dans le monde. Le site de Neuf-Brisach emploie personnes et est le deuxième site de recyclage d aluminium le plus important en Europe. Avec trois milliards de canettes recyclées par an, Constellium montre l utilité du recyclage de ressources tonnes de métal par an L aluminium présente, en effet, des avantages industriels que n offrent pas d autres matériaux comme l acier. «L aluminium est plus résistant, plus malléable et deux fois plus léger que l acier, ce qui permet de fournir, notamment, le marché automobile», explique Édouard Marchant, directeur métal de Constellium. L usine utilise tonnes de métal par an, dont achetées sous forme de plaque de 13 tonnes provenant de France, Norvège, Russie ou du Moyen-Orient tonnes sont fabriquées sur place grâce à des déchets d aluminium (par exemple des canettes) récupérés de France, d Allemagne et d Europe de l Est. Ces plaques passeront par différentes étapes, avant de finir sous la forme de bobines épaisses de 0,2 à 0,3 mm qui seront vendues à différents clients. Redonner une valeur initiale aux déchets La ligne de finition de l aluminium, c est une des lignes qui s assurent de la qualité de l aluminium. DR Le recyclage de l aluminium permet d économiser des matières premières, ainsi que de l énergie. «Utiliser de l aluminium recyclé permet d économiser 95 % de l énergie qui a été nécessaire lors de la première extraction du métal», poursuit Édouard Marchant. Il est donc possible, grâce aux capacités de l aluminium, de fonctionner en boucle fermée, c est-àd i r e q u e l u s i n e p o u r r a i t théoriquement fonctionner sans qu il y ait de nouvelles exploitations de métal. «L aluminium a la capacité d être recyclé à l infini», insiste le cadre de Constellium. L objectif de cette entreprise est donc de recycler un maximum de déchets pour leur redonner une valeur initiale. Aujourd hui, il suffit de deux mois pour qu une canette soit mise en rayon puis recyclée. Guillaume MARY et Hilaire MARCHANT

21 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 21 Le festival de la Foire aux vins en danger? L édition 2019 de la Foire aux vins (FAV) a battu son record de fréquentation, avec un total de visiteurs sur dix jours de fête. Malgré cela, le festival de musique est menacé par l arrivée de gros concurrents affiliés à des multinationales, qui attirent de plus grosses têtes d affiches. Rencontre avec Claude Lebourgeois, directeur artistique du festival de la Foire aux vins. Entre et pour les artistes «La programmation musicale doit être diversifiée, afin de toucher un public varié, du plus jeune au plus âgé», explique-t-il. La programmation du festival intègre tous types de musique, du rap au rock. Cependant, la Foire aux vins dispose d un budget limité pour son événement musical, malgré les places du théâtre de plein air. La Ville ne subventionne pas les spectacles. Avec ses quatre millions d euros de budget pour les festivités, Claude Lebourgeois doit s assurer de rentrer dans ses frais. Claude Lebourgeois, directeur artistique : «On vit une époque charnière des festivals». Photo J1J «J aimerais beaucoup inviter des artistes encore plus populaires, mais le manque de moyens financiers limite les possibilités.» La Foire aux vins vise donc des artistes dont la rémunération et le coût de la logistique se situent entre et euros. En dix ans, les cachets ont explosé. Ils ont été multipliés par cinq, voire par dix. Les gros festivals, qui appartiennent à des multinationales, disposent de budgets plus impressionnants et peuvent se permettre de programmer des artistes plus attractifs. Pour que Céline Dion vienne enflammer la coquille avec «Pour que tu m aimes encore», l équipe de la FAV devrait débourser, pour le cachet et la logistique, environ 5 millions d euros. Pour équilibrer le budget, il est impératif de vendre toutes les places. «La Foire aux vins n est pas très attirante aux yeux des artistes qui préfèrent s arrêter dans de plus grosses villes. Le manque de subventions rend la concurrence rude face à des festivals émergents disposant de plus gros moyens.» Sachant que l économie du festival rejaillit sur la foire, la chute de l une entraînerait inévitablement la chute de l autre. Le Parc-expo envisage d agrandir le théâtre Dans cette période charnière, une subvention de la Ville de Colmar permettrait de donner un nouveau souffle, dont toute la région bénéficierait en termes de retombées économiques. Le Parc-expo envisage d agrandir son théâtre. Une des solutions pour retrouver l optimisme et pérenniser cette institution colmarienne. Eliott PARADIS et Simon RITZENTHALER Le Musée du jouet s envoie en l air Une nouvelle exposition débute ce mercredi 16 octobre au Musée du jouet de Colmar, dédiée à l aviation civile. Elsa Simon, responsable de communication, et l équipe du musée s attellent aux derniers préparatifs. L aviation civile volera ce mercredi dans le ciel du Musée du jouet de Colmar. «L exposition temporaire raconte l histoire des avions civils de 1908 à 1976», explique Elsa Simon. Une nouveauté pour les enfants Les avions exposés sont des anciens jouets que les enfants utilisaient. Les pièces proviennent d un collectionneur colmarien. Grâce à lui, le musée va présenter 200 avions. En moyenne, une exposition temporaire se prépare un an à l avance, entre l idée et la réalisation de celle-ci (écriture du synopsis, construction Elsa Simon, responsable de communication depuis trois ans au Musée du jouet, qui participe à l installation de la nouvelle exposition consacrée aux avions civils. Photo J1J du contenu culturel et pédagogique). «On se prépare longtemps en amont pour que ce soit intéressant et attractif.» Depuis la semaine dernière, les petites mains s activent à l étage du musée pour que tout soit prêt. Cette année, la grande nouveauté concerne les enfants. Le musée met à leur disposition un livret pour rendre leur visite plus agréable. «Celui-ci leur permettra de découvrir l histoire de l aviation avec des images et des textes.» Concernant le transport des jouets jusqu au musée, l établissement a une assurance en cas de casses, de pertes ou de dégradations. La structure vit de dons et de prêts. Le Musée du jouet touche un public familial, majoritairement composé de touristes. Pour attirer les locaux, il renouvelle régulièrement ses vitrines et organise des événements à thèmes. L établissement culturel fonctionne grâce à une association, par une délégation de service public. Toute son équipe attend les visiteurs avec impatience pour les faire décoller dans un autre univers. Floriane RUCH et Anna STOFFEL

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23 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 23 Les pages «Culture» de cette édition de J1J ont été réalisées sur le site de Mulhouse par la classe de terminale ES2 du L équipe J1J de Mulhouse lycée Kastler de Guebwiller. Les élèves : Hugo Ancel, Paul Baechtle, Manuel Barthelmebs, Émilie Baumann, Arta À l œuvre hier sur le site de Mulhouse, les élèves du lycée Alfred-Kastler de Guebwiller. Photo L Alsace/François FUCHS Berisha, Louis Boesch, Anouck d Onorfio, Marine Ehrhardt, Hector Eichenlaub, Salomé Hartmann, Victor Henon-Hilaire, Alban Huntziger, Cléa Klein, Battista Kramer, Lucie Meunier, Émilie Meyer, Émilie Modolo, Edgar Muller, Charlotte Mure, Lisa Occhionero, Jean-Sébastien Picquart, Gauthier Remetter, Mathilde Riedmuller, Théo Schiffer, Émilie Schneider, Laure Seltensperger, Rania Sidi, Noémie Stier, Thomas Wassmuth, Simon Weiss et Nicolas Zuvic Les enseignants qui ont encadré la classe : Myriam Coussedière, professeure de philosophie, Karine Pascoal, professeure documentaliste et Marc Windenberger, professeur d histoiregéographie. Encadrement rédactionnel : Christelle Himmelberger, Catherine Ludwig et François Fuchs. Encadrement technique : Alexandre Genevois et Axel Bihry Responsable de site : Narimane Bouchelaghem.

24 24 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture Im Herzen der Stadt Guebwiller befindet sich das ehemalige Kloster der Dominikaner aus dem 14. Jahrhundert, das 1991 renoviert wurde. Dieses als «Kulturzentrum der Begegnung» klassifizierte Denkmal ist der Ursprung vieler origineller Projekte rund um Musik und digitale Kunst. Der Veranstaltungsort beherbergt auch Gastkünstler, damit das Publikum andere Musikkulturen entdecken kann. Um seinem Ruf treu zu bleiben, wird an dem Ort von Januar bis April 2020 ein neues Projekt das Licht der Welt erblicken. «Sorgenfrei, ein Kabarett mit Berliner Noten» Um dem Publikum die ganz besondere Atmosphäre eines Kabaretts zu vermitteln, werden die Betreiber des Dominicains im alten Sommerspeisesaal der Mönche das Kabarett «Sorgenfrei» schaffen, was «Le Ein Kabarett im «Dominicains» Die Aufführungen finden im alten Sommerspeisesaal der Mönche statt. Foto J1J/Benoît FACCHI Sans souci» bedeutet und die Stimmung vor Ort beschreibt. Inspiriert von dem ersten Kabarett, das 1881 in Paris eröffnet wurde, gefolgt von der Eröffnung zahlreicher weiterer Kabarette in Berlin ab 1918 in Folge der Entstehung der Weimarer Republik und der Liberalisierung der deutschen Gesellschaft. Wie damals stehen Extravaganz, Transvestitshows und Freude auf dem Programm. Das Publikum taucht also in eine Welt ein, die von den sozialen und ästhetischen Regeln unserer Gesellschaft befreit ist. «Alle anwesenden Künstler werden neue Dinge präsentieren, Auführungen, an die das Publikum nicht gewöhnt ist», erzählt uns Marion Schmitt, die für Öffentlichkeitsarbeit zuständig ist. Das Ziel dieses Kabaretts besteht darin, die gesellschaftlichen Codes zu sprengen, dem Publikum ein neues Spektakel zu bieten und es für aktuelle Themen wie die Geschlechterfrage zu sensibilieren. Das alles findet in einer festlichen, gemütlichen Atmosphäre statt, wo der Zuschauer nach Lust und Laune eine kleine Verpflegung und Getränke genießen kann Das «Sorgenfrei» bietet vier verschieden Shows an. Am 14. Februar, am Valentinstag, findet das Kabarett von Jade & Amélie, zwei Sängerinnen, statt. Und viele weitere Shows warten auf Sie Cléa KLEIN und Laure SELTENSPERGER BESUCHEN Dominicains de Haute-Alsace, 34, rue des Dominicains in Guebwiller. Tel : Internet : Vitall, un groupe plein de vitalité Victoria, la chanteuse du groupe, avec Carla, la bassiste. Archives DNA À l occasion de la future sortie de son premier album, nous avons eu l opportunité de rencontrer le groupe de rock Vitall. Formé il y a quatre ans, au sein de l orchestre du collège Victor-Schoelcher d Ensisheim, il est composé de six membres aujourd hui pour la plupart lycéens, dont Victoria et Arthur. «Nous répétons chez moi dans le grenier aménagé en studio. Nous reprenons plusieurs morceaux connus tels que Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd, Seven Nation Army des White Stripes ou encore Zombie des Cranberries», raconte Victoria. Les membres de Vitall ne se contentent pas d interpréter. En effet, la chanteuse écrit de nombreuses paroles tandis que le reste du groupe se concentre sur l instrumentation. «Selon moi, c est important de composer car ça va donner de l identité au groupe. Faire des reprises, c est super, mais je trouve que faire ses propres morceaux sur scène et voir les gens s ambiancer est vraiment magique», confie Arthur. «Extérioriser ce que je ressens» Vitall fait en moyenne une vingtaine de concerts par an dans le Haut- Rhin. «Pour ma part, faire de la musique est un moyen d extérioriser ce que je ressens, de tout relâcher et ça fait un bien fou», précise Victoria. Le groupe espère continuer de jouer ensemble après le lycée, ce qui est de bon augure. Son premier album, À vif, sortira prochainement sur toutes les plateformes de streaming et on pourra retrouver Vitall sur scène tout bientôt : le groupe donnera son prochain concert le 25 octobre à Rouffach. Battista KRÄMER, Jean-Sébastien PICQUART et Victor HENON Quatre jumelages et un mariage Soultzmatt-Wintzfelden, 2421 habitants, est un village viticole réputé pour ses grands crus et ses sources, situé entre Colmar et Mulhouse. Jean-Paul Diringer en est maire depuis C est une commune dynamique, notamment grâce à ses différents jumelages. Ils ont pour but, depuis la Seconde Guerre mondiale, de resserrer les liens, réconcilier les peuples et créer des relations d amitié. Le premier date de 1965, avec Talheim, un village allemand du Bade- Wurtemberg. Lors d une visite en Alsace, Gerhard Bopp, son ancien maire, souhaitait nouer des liens avec une commune viticole alsacienne où se trouveraient de préférence des sources d eau minérale. Joseph Rey, ancien maire de Colmar, proposa alors Soultzmatt-Winztfelden. Le deuxième jumelage a été noué par Jean-Paul Diringer en 1985 avec Saint-Porchaire, en Charente-Maritime. L idée en revient à Paul Baumann, ancien maire de cette commune et originaire de Soultzmatt. En 2011, la commune se lie d amitié avec Vresse-sur-Semois, en Belgique, grâce à deux Soultzmattois qui avaient de forts liens avec deux habitants de là-bas. Le dernier jumelage a vu le jour cette année avec Gura Râului, une ville roumaine. Les deux communes sont liées par l histoire, notamment en raison de l arrivée des premiers prisonniers de guerres roumains à Soultzmatt en Depuis, les relations d amitié et de fraternité n ont cessé de croître. L ensemble de ces jumelages a permis de créer des liens entre les habitants, de développer le tourisme, organiser des échanges entre les écoles, promouvoir les produits régionaux respectifs ou encore de maintenir le devoir de mémoire avec le cimetière militaire. Des voyages sont régulièrement organisés afin d entretenir les liens. Un mariage a même été célébré entre un Soultzmattois et une habitante de Saint- Porchaire, à Soultzmatt, en Marine EHRHARDT et Mathilde RIEDMULLER Soultzmatt-Wintzfelden est jumelée avec quatre communes. Photo J1J

25 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 25 L histoire fascinante de la Vierge d Issenheim «La Vierge à l Enfant d Issenheim compte parmi les plus belles madones du gothique tardif germanique.» Telle est la description que donne le Louvre à propos de cette œuvre locale en bois de tilleul relativement méconnue. Cependant, de nombreux mystères demeurent autour de cette sculpture. La Vierge d Issenheim exprime une certaine douceur maternelle et songeuse, et son fils, potelé et riant, est figuré nu. Les recouvrant, une draperie épaisse cache un croissant de lune, signe de la croyance en l Immaculée Conception. L oiseau et la grenade dans les mains de l enfant font référence à l Eucharistie et à la Passion. Un parcours mystérieux Le château de la Neuenbourg, à Guebwiller, a eu plusieurs vies. Au XVIII e siècle, c était le château des princes abbés de Murbach. Au XIX e, des industriels ont utilisé le lieu. À partir de la Seconde Guerre mondiale, c était une école normale. Après sa fermeture, le bâtiment est resté vide jusqu en La communauté de communes de la région de Guebwiller (CCRG) a donc décidé d en faire un pôle culturel et touristique, en regroupant l Institut européen des arts céramique (IEAC) et le Centre d interprétation de l architecture et du patrimoine (Ciap), explique Cécile Roth-Modanese, responsable du patrimoine à la CCRG. L idée de rénover la Neuenbourg est venue en Pourtant, le projet a réellement commencé en 2016, le temps de réfléchir, de faire voter les élus, mais aussi de négocier avec le conseiller départemental, qui était le propriétaire des lieux. Les travaux ont commencé en décembre 2018 et ont duré jusqu en septembre La Vierge d Issenheim au musée du Louvre. Photo J1J/Nicolas ZUVIC Au-delà de l aspect de l œuvre, c est plutôt son histoire qui est remarquable. Sa première évocation remonte à la Révolution. À l origine, elle était la partie centrale d un retable de Martin Schongauer au couvent des Antonins à Issenheim. Est-ce elle qui reparaît plus tard dans la collection de George Spetz, collectionneur d art d Issenheim? Mystère! Personne La Neuenbourg revit ne s est soucié de savoir par où la statue était passée et qui l avait cachée. Elle faisait grand effet à l époque : sa taille, son exécution, ses draperies, le calme de son visage lui accordèrent dès avant la guerre une certaine célébrité. L œuvre a été destinée à être dispersée avec la collection Spetz par un antiquaire suisse mais une mesure préservatrice de l administration des Beaux-arts a empêché son exode en la classant monument historique. En 1924, le musée du Louvre acquit la statue au prix de francs. S il est certain qu elle est d origine alsacienne, il n y a pourtant aucune raison d attribuer la statue à Matthias Grünewald. Stylistiquement parlant, elle peut être liée au sculpteur bâlois du XVI e siècle Martin Hoffmann. Faute de documents anciens, c est à lui qu on l attribue. Le mystère demeure Nicolas ZUVIC et Gauthier REMETTER La Neuenbourg a été entièrement rénovée. Photo J1J/Émilie BAUMANN Le budget global de la rénovation était de 4 millions d euros, mais la Neuenbourg a bénéficié de nombreuses subventions publiques, notamment de l État, de la Région Grand Est, du Département et de l Europe. Plus de la moitié du coût des travaux a ainsi été réglé grâce aux subventions. Guebwiller, qui a le label Pays d art et d histoire, proposera à la Neuenbourg des expositions temporaires. Dès à présent, il y a aussi une exposition permanente, gratuite, consacrée au patrimoine local. Elle a été conçue pour être réactualisée facilement grâce à tout le matériel multimédia présent. Un écran est spécialement consacré à l actualité. Émilie BAUMANN et Lisa OCCHIONERO Y ALLER La Neuenbourg, place de l Hôtel de ville à Guebwiller, est ouverte du mercredi au dimanche, de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30. Petit musée, grande réputation La météorite tombée en 1492, pièce la plus connue du musée. Photo J1J/Simon WEISS Le musée de la Régence, situé dans le magnifique palais de la Régence d Ensisheim datant du XVI e siècle, plonge le visiteur, à travers différentes sections, dans l histoire de la commune, où siégeait jadis la célèbre famille des Habsbourg. Une pièce imposante a donné à ce musée une réputation internationale : la très vieille météorite tombée sur le ban de la ville en 1492, une météorite âgée de 4,7 milliards d années. Elle accueille les visiteurs dès l entrée dans la première salle. Mais l intérêt du lieu est loin de se limiter à ce fleuron. Il est également possible d observer de nombreuses découvertes archéologiques telles que des outils de différentes époques, ainsi que des os humains, comme le crâne d un homme ayant survécu il y a 7000 ans à une opération chirurgicale pratiquée au silex. La riche histoire du Bassin potassique Sont également exposés des objets appartenant à la grande période minière qu a pu connaître Ensisheim, dans des salles qui témoignent plus largement de la riche histoire du Bassin potassique alsacien, dans laquelle Ensisheim s inscrit de par ses nombreuses maisons des mines, par exemple. Le musée de la Régence n a pas pour prétention d exposer un très grand nombre d objets, mais présente tout de même une certaine quantité d éléments et d informations très diversifiées qui sauront intéresser le public, retraçant l histoire marquante de la ville, notamment à travers des aménagements multimédia. Simon WEISS et Louis BOESCH

26 26 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture Damien Schlegel est un vigneron alsacien, originaire de Westhalten et membre du Théâtre Alsacien de Guebwiller (TAG). Ce dernier a accepté de répondre à nos questions portant sur le théâtre en Alsace ainsi que sur la langue alsacienne. L homme a découvert le théâtre alsacien en 1982, après avoir été contacté par la famille Daller, originaire de Westhalten, une section théâtre existant dans le village. Il a rejoint la troupe, dans laquelle il a joué cinq ans, ayant vu passer divers acteurs régionaux célèbres. «Cette section a été fermée, du coup j ai fait une pause, et j ai été recontacté il y a dix ans par la troupe de Guebwiller. J y joue depuis.» La barrière du dialecte alsacien n est pas un réel obstacle pour la région de Guebwiller, la ville possédant une école d alsacien, créée par Popaul Frick. Cette école existe toujours et propose des cours pour les enfants et les adultes. «La troupe comporte une centaine de membres, mais seulement une cinquantaine est susceptible de monter sur la scène, souligne Damien Schlegel. D autres Du vignoble à la scène Damien Schlegel est passionné par le théâtre alsacien. participent à la création de pièces (trois par an).» Les membres du TAG proposeront, au printemps prochain, une pièce inspirée du film Qu est-ce qu on a fait au Bon Dieu?, traduit par leurs DR soins. Tous les deux ans, la troupe présente une revue politique satirique, traitant de problèmes divers. Cependant, outre cette pièce phare, chaque représentation du TAG est différente, s orientant généralement vers l humour, bien que de rares pièces soient plus sérieuses. «Je suis un Alsacien pure souche» «Le public est généralement âgé et à l aise avec l alsacien qui, étant en déclin, n est plus de mise chez les plus jeunes», confie Damien Schlegel. Malgré tout, de rares jeunes viennent assister aux pièces, pour le plus grand plaisir des acteurs. Damien a appris l alsacien très tôt, avant le français, tout comme ses camarades de classe. «Cela faisait d ailleurs chauffer les oreilles à notre instituteur français!», ajoute-t-il. «Je suis un Alsacien pure souche, j ai ça dans le sang.» Comme quoi, la passion pour l Alsace semble être un atout pour jouer au théâtre de la commune. Au-delà d utiliser l alsacien au théâtre, cette langue régionale lui apporte également beaucoup dans sa vie professionnelle et lui facilite les échanges commerciaux dans son vignoble. Hugo ANCEL et Paul BAECHTLÉ Parcours d un autodidacte Né en 1963 de parents immigrés italiens, Fernand D Onofrio mène une enfance de petit garçon immigré compliquée mais heureuse à Guebwiller. C est à l âge de 8 ans qu il se passionne pour la peinture, lorsqu il reçoit le 1 er prix de dessin à un concours organisé par son école. De cette passion, il sait très rapidement qu il veut en faire son métier et, malgré des moments compliqués de sa vie qui l obligent à travailler à l usine, il réussit à se forger une place dans le milieu de l art. En 1991, il part aux États-Unis, où il restera huit ans. Cette expérience le projette dans une carrière internationale. Ses œuvres connaissent de nombreuses et différentes périodes, passant du cubisme au surréalisme, à la figuration et à l abstrait, pour enfin laisser place aujourd hui à un mouvement mêlant peinture et photographie. Fernand D Onofrio, pour vous, c est quoi être un artiste aujourd hui? C est montrer que les limites de ce que nous pouvons réaliser viennent du mental. Notre instinct et notre intuition doivent être plus souvent entendus. autodidacte et puis on s en fiche un peu. Le tout est de rester en équilibre et aligné aux choses qui nous semble juste. Après 40 ans de peinture, trouvez-vous encore du plaisir à poursuivre? Nous sommes proches des 8 milliards à vouloir du plaisir dans ce que nous faisons quotidiennement. Malheureusement peu y arrivent, alors je ne vais pas me plaindre! Fernand D Onofrio, un artiste-peintre guebwillerois à la réputation internationale. Archives L Alsace/Christine HART Longtemps l autodidacte n était pas ou peu considéré dans notre société. Son image a-t-elle changé? L autodidacte dérange toujours un peu les institutions qui ne voient que par leurs systèmes. Un autodidacte est un individu qui sort du cadre délimité par le système. Il doit encore faire ses preuves, souvent en travaillant plus que les autres. Mais très sincèrement, tout le monde ne peut pas être Votre enfance, dans une famille de dix enfants, a-t-elle été heureuse ou malheureuse? Elle a été difficile, mais j en ai tiré un certain bénéfice. Il faut se battre au milieu de ses sœurs et frères pour affirmer sa place. Ce fut une belle école, la seule d ailleurs dans laquelle j ai fait ma place et qui m ait servi. Propos recueillis par Lucie MEUNIER et Anouck D ONOFRIO

27 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 27 Des lycéens apprentis comédiens Des élèves de l option théâtre du lycée Kastler à l occasion d une représentation l an dernier. DR Le lycée Alfred-Kastler de Guebwiller compte une cinquantaine d élèves inscrits à l option théâtre. Brigitte Schebath, professeur de lettres, y enseigne cette discipline depuis Intéressée par cet art depuis toujours, elle a été sollicitée pour prendre en charge l option théâtre du lycée, accompagnée de la comédienne Dominique Guibbert, qui intervient sur une cinquantaine d heures à l année. Offrir un accès à la culture à ses élèves est pour elle une évidence. Lors d un entretien, elle nous a expliqué en quoi consistait la pratique de l option : «Il y a deux enjeux majeurs, l initiation à la pratique théâtrale et la découverte du spectacle vivant. Les élèves développent des compétences pratiques, comportementales, écoute, bienveillance, respect, des compétences techniques, maitrise de l espace, de la voix et de l élocution, et aussi des compétences artistiques, créativité, interprétation d un texte théâtral, construction d une scène.» Le travail de l année porte sur un projet artistique soumis à la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) et au Rectorat qui soutiennent financièrement l option. Les élèves peuvent également être impliqués dans des projets tels que le Labo des jeunes initié par les Dominicains de Guebwiller, ce qui peut enrichir leur expérience. Toute l année, ils assistent à une dizaine de spectacles, variés et de cultures diverses, à Mulhouse ou à Colmar. Nous avons aussi demandé à Brigitte Schebath d où lui vient sa motivation. «Dans le rapport profond, intime, viscéral que j entretiens avec l art en général. Si le monde dans lequel nous vivons nous amène bien souvent à désespérer de l humain, si notre liberté y est trop souvent aliénée, si notre humanité y est menacée, il est un lieu qui favorise la résistance : c est l art. Il réconcilie avec soi, l Homme et le monde. L art est ce qui donne sens à la vie et qui permet de transcender la souffrance. Je tente de partager cette conviction avec notre jeunesse pleine d énergie et de talents, elle est architecte du monde de demain.» L option donne chaque année une représentation au Théâtre municipal de Guebwiller, fruit du travail réalisé dans l année par les élèves. Nous vous invitons donc à venir découvrir le talent de ces jeunes Kastlériens au mois de juin prochain sur le thème du voyage! Salomé HARTMANN et Noémie STIER Un lieu de mémoire aux milliers de souffrances La guerre a fait rage au Hartmannswillerkopf du 19 janvier au 21 décembre 1915 et a causé la mort de milliers de soldats allemands et français. C était un lieu stratégique pour les deux camps. Se situant à 956 m d altitude, le site offrait une vue sur toute la plaine d Alsace tout en se situant à proximité de deux villes Cernay et Thann. Le nom du massif Hartmannswillerkopf provient du village Hartmannswiller et du terme allemand «Kopf», signifiant bute. Le site était surnommé à l époque «La mangeuse d hommes» et a inspiré un grand nombre d artistes et de photographes ayant immortalisé des moments symboliques et tragiques de la guerre. Gilbert Wagner, guide au Hartmannswillerkopf, nous a parlé de ce lieu. Quel lien avez-vous avec cet endroit Deux membres de ma famille se sont battus là-haut lors de la Première Guerre mondiale. C est pour ça que je suis là et que je suis guide depuis 29 ans. Quand le musée a-t-il été créé La première pierre de l Historial franco-allemand a été posée le 3 août 2014 par le président François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck. Le musée a ouvert le 3 août Qui a financé le projet C est un financement à la fois européen, national, régional, départemental. Des mécènes et des particuliers ont aussi participé. Trouvez-vous encore des objets ou des vestiges sur le site On peut trouver des cartouches, des balles qui sont ensuite stockées dans les archives du musée ou exposées. Est-ce que l histoire du Hartmannswillerkopf intéresse encore aujourd hui? La Première Guerre mondiale intéresse encore car c est notre passé. Si les Français restent les premiers visiteurs, 35 % des visiteurs sont allemands. La dernière année du centenaire, en 2018, le taux de visiteurs était monté en flèche. Maintenant, ça se stabilise. Est-ce que les soldats du Hartmannswillerkopf étaient aussi des artistes des tranchées On ne se battait pas tous les jours. Des soldats s occupaient de sculpter. Certains étaient déjà des artisans avant la guerre et le sont devenus au cours de la guerre. Cela faisait passer le temps. Quelle était l alimentation d un soldat au Hartmannswillerkopf? Ils vivaient des rations qu ils recevaient. Ils recevaient aussi un complément de leur famille, des petits paquets comme du saucisson, du fromage, de la confiture. Des choses qui s envoient facilement. La Poste servait de relation entre la famille et le soldat. Quels sont les objets les plus précieux que vous exposez? Ce sont des lettres de poilus et des lettres de soldats allemands. Propos recueillis par Hector EICHENLAUB et Théo SCHIFFER

28 28 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport L équipe J1J de Saint-Louis Les élèves de terminale ES du lycée Don Bosco de Landser. Photo L Alsace/Francis MICODi Les terminales ES du lycée Don Bosco de Landser ont planché, lundi, sur la thématique du sport à la médiathèque de Saint-Louis. Les élèves de terminales ES : Timothée Adao, Selena Armas Gonzalez, Mathéo Bader, Guillaume Billy, Carole Bissel, Charlotte Boeshertz, Charlotte Bogaert, Célia Campos, Sydney Carier, Léanne Delvider, Ambre Florange, Lila-Jade Glaise, Laurine Hoyo, Julia Kakiou, Léna Kankowsky, Romane Lugand, Mira- Ines Masion, Flore Mercier-Devy, Pierre-Louis Meyer, Lisa Munk, Jean Peter, Pauline Schûle, Arthur Stephan, Laurine Stutz, Lysiane Vogel-Gimenez, Louis Wassmer, Ilona Wolff, Laura Worotnik, Line Butcha, Aymeric Didio, Margaux Gutche, Elyne Haller, Laura Hermann, Julie Herrmann, Esther Horn, Lola Juen, Jade Keller, Mattéo Ligier, Nolane Neuville, Julie Niderman, Alice Remy, Camille Romon, Emma Scholer, Sarah Ward. Professeurs accompagnateurs : Vincent Blanchard, Delphine Metzger, Isabelle Remy. Responsable du site : Pamela Bouktab. Techniciens du lycée Charles- Pointet de Thann : Stéphane Boespflug, Quentin Elmlinger. Les journalistes : Pierre Gusz, Florian Zobenbiehler et Francis Micodi.

29 Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 29 La parole de la communauté LGBTI (lesbiennes, gays, bis, transexuels et intersexes) se libère de plus en plus dans la société. Mais dans certaines disciplines, les mentalités n évoluent que très lentement. C est le cas dans le sport. Tout le monde a en tête le scandale du match Nancy-Le Mans, le 16 août 2019, où ont été proférés des propos homophobes. Cet événement nous a motivé à prendre contact avec le président de la Fédération sportive gays et lesbiennes (FSGL), Sylvain Coopman, afin de nous renseigner sur la place de la communauté LGBTI dans le sport, ainsi qu avec le président d une association strasbourgeoise, le Festibad. «C est dans le sport qu il est sans doute le plus difficile de s assumer en tant que personne LGBTI, estime Sylvain Coopman. Cela est surtout lié au fait d une certaine loi du silence. Très peu de sportifs vont faire leur coming out, le sport LGBTI dans le sport : une parole qui se libère Michael Sam, footballeur américain professionnel, qui a récemment fait son coming out. Dessin J1J/Garance ESSIOUX étant un milieu très compétitif. Les sportifs de haut niveau ont peur des répercussions négatives. Ces discriminations résultent d un culte de la performance. Le sport à longtemps permis d exprimer la puissance d un pays, par la figure d un homme blanc hétérosexuel.» Exclus avant même d avoir commencé Cette hostilité étant installée dans le sport, on voit que les personnes LGBTI sont considérées comme différentes et moins «bonnes». On remarque également une formation binaire du sport, d un côté les hommes et de l autre les femmes. Alors se pose la question des personnes transsexuelles ou intersexes, la plupart des fédérations ne savent pas les gérer à cause de cette scission. Ces personnes sont exclues avant même d avoir commencé. Entrent alors en jeu les associations qui vont accueillir les personnes quel que soit leur genre ou leur orientation sexuelle. La FSGL va, par exemple essayer avec d autres associations comme Festibad, dont le président, Nicolas, est très investi, de sensibiliser toutes les personnes à ces questions. «Tout en mettant en avant un côté «LGBTI et hétéro-friendly» afin de garder une mixité», témoigne-t-il. Ces associations vont s unir afin de lutter contre les propos homophobes dans le sport et principalement dans les sports de «masse». Pour ce faire il faut essayer de dialoguer, il faut informer, sensibiliser. En effet, parfois en compétition les supporters vont utiliser des propos homophobes pour dégrader l adversaire, sans se rendre compte de l impact que ces propos peuvent avoir sur les personnes concernées. Il faut donc favoriser un changement de mentalité, parler et agir différemment, briser les clichés homophobes. Célia CAMPOS et Lila-Jade GLAISE La boxe : un vecteur de réinsertion L Elan sportif, association créée en 2006 par Stéphane Hengy et Kamel Tebbane, propose différents sports, particulièrement la boxe anglaise éducative. Son but principal est d aider les personnes en difficulté afin qu elles prennent leur vie en main. Cette association va intervenir auprès d un public diversifié et plus particulièrement auprès des jeunes en difficulté sociale. La boxe anglaise, autrement appelée le noble art, est «le sport le plus dur au monde», s exclame Badr Bouhdoud avec un sourire au coin des lèvres. Badr Bouhdoud et Tony Amoaku sont des coachs sportifs qui travaillent au sein de cette association. Ils encadrent les personnes en difficulté motrice, cognitive, sociale ou professionnelle en les initiant à la boxe. Il est 15 h 30 lorsque les jeunes arrivent pour leur entraînement de boxe éducative. Au programme, un échauffement difficile Tony et Badr encadrent les jeunes boxeurs. Photo J1J/Sarah KIECHEL suivi de combats sur les rings. Des ricanements, mais surtout de la transpiration inondent cette salle. Les jeunes boxent à en perdre haleine. Badr Bouhdoud et Tony Amoaku s occupent tous les deux des jeunes boxeurs, en essayant de les tirer vers le haut. «On leur montre qu ils ne sont pas condamnés à l échec». Transmettre une force aux jeunes Eux-mêmes ont commencé la boxe dans cette association. Badr a débuté très jeune la boxe et se souvient : «Quand j ai commencé, j avais 14 ans j étais le seul mineur, il n y avait que des majeurs avec moi. C est notamment grâce à eux que je suis là aujourd hui.» Cette force, ils la transmettent aux jeunes qu ils entraînent. «On a connu des difficultés dans la vie et ce n est pas pour autant que ça nous a empêchés de travailler à l école, de bien tourner. C est ce qu on inculque aux jeunes». Les deux coachs encadrent aussi des adultes, certains bénéficiaires du RSA ou des groupes envoyés par Pôle emploi, pour les réinsérer professionnellement. Ils vont alors leur proposer un parcours spécifique qui leur permet de se remobiliser, de se réorienter. La plupart de ces personnes ont entre 40 et 50 ans. Ces adultes, de par leur âge avancé, pensent qu ils ne peuvent plus rien faire «que leur vie est finie et qu ils ne peuvent plus se former», insiste Badr. La boxe va leur prouver le contraire. Margaux GUTSCHE et Jade KELLER

30 30 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport Par le sport, les athlètes ne cessent de repousser les limites humaines. Dans certaines disciplines, un millième de seconde peut être déterminant, ce millième de seconde qui peut faire gagner un titre mondial. Seconde après seconde, les records tombent. Mais jusqu où le corps humain pourrait-il repousser ses limites? «Les limites physiologiques sont une réalité» Jusqu au bout de la performance Certains sportifs n hésitent pas à se doper pour gagner des médailles. Photo J1J/Romane LUGAND «Les limites physiologiques sont une réalité», nous explique Adrien Marck, docteur en biologie interdisciplinaire, qui a travaillé de nombreuses années à l Irmes (Institut de recherche biomédicale et d épidémiologie du sport). «Lors des championnats du monde d athlétisme à Doha, nous avons encore assisté à quelques records ou à des performances s approchant de vieux records du monde», relève-t-il. Par exemple, le nouveau record du monde du 400 mètres haies féminin et celui du relais 4x400 mètres mixte ont été battus. Repousser les limites de son corps, voilà le but de chaque sportif. En effet, «le sportif de haut niveau ne peut pas entendre et encore moins accepter d avoir des limites», observe le médecin. Ce week-end aussi a été riche en termes de performances. Par exemple, le Kényan Kipchoge a terminé le marathon de Vienne en moins de deux heures. Cela nous montre encore aujourd hui que le corps humain d un sportif est fait pour se dépasser, mais jusqu où? Gagner, mais à quel prix? «Il peut exister une tentation pour certains ou même des incitations à franchir ses limites par la prise de produits dopants», poursuit le spécialiste. Le dopage est d ailleurs une réalité dans l athlétisme mondial. Les sportifs veulent souvent aller plus loin que ce que leur corps leur permet. La pression de certains sponsors L athlète peut se doper pour plusieurs raisons. Cela peut être la conséquence d une mauvaise rencontre ou d une mauvaise influence. Mais les sportifs peuvent aussi se doper pour être les meilleurs et répondre à la pression des certains sponsors qui ont investi beaucoup d argent pour leurs poulains. Mais cela reste une minorité, car beaucoup d athlètes refuseront la prise de substances dopantes et chercheront à repousser leurs propres limites en redoublant d efforts à l entraînement et en innovant avec leur entraîneur. Alors, avec ou sans dopage, on peut affirmer sans trop se tromper que les records continueront de tomber. Léna KANKOWSKY et Romane LUGAND L équithérapie, une nouvelle façon de soigner L équithérapie, c est l art de soigner l esprit par la médiation de cheval. C est un traitement moderne exercé seulement depuis un demi-siècle. En France, près de personnes ont déjà suivi des séances d équithérapie. L équithérapie, selon Florentine Zimmer, équithérapeute à Guevenatten, est «une thérapie psychocorporelle qui est basée sur la relation avec le cheval, c est un travail sur la personne aidé par le miroir que peut être le cheval». La thérapie est facilitée par un cheval qui agit comme médiateur et interface entre patient et thérapeute. Le cheval est hypersensible de par sa nature car il vit en groupe et est une proie. Il communique avec les autres chevaux de manière corporelle et il va se comporter de la même manière avec les humains. On va donc pouvoir voir sur le cheval les émotions de la personne s il est tendu ou détendu, c est pour cela qu on parle du cheval comme miroir des comportements humains et de nos émotions. C est un soin psychique et psychosensoriel. Il permet de soigner l esprit. Le comportement et les réactions du cheval améliorent les interactions entre le thérapeute et le patient. Le cheval n est pas thérapeute, ce n est pas lui qui dirige les soins, qui organise. Pour aider divers types de personnes fragilisées Les objectifs sont fixés en fonction du patient, ils peuvent être dans le registre du psychologique, du moteur, de la gestion des émotions ou encore du bien-être. La séance est organisée selon le patient. Cette méthode peut aider différents types de personnes fragilisées et concerner divers troubles et pathologies : autisme, retard mental, dyspraxie, phobie scolaire, troubles de la concentration, problèmes de confiance en soi, psychose, dépression, syndromes post-traumatiques On retrouve une relation très forte Florentine Zimmer et son cheval, avec qui elle pratique l équithérapie. DR entre cheval et patient, surtout avec les enfants. Elle garantit un cadre rassurant et assure la sécurité au sein d un centre équestre avec des séances par groupe ou en individuel. Cette thérapie n étant pas reconnue en France, il n y a pas d études scientifiques qui prouvent l efficacité du traitement, mais on connaît les bénéfices qu elle à sur les patients. Elle peut être prescrite et remboursée mais cela reste encore très rare. Sarah WARD, Camille ROMON et Lola JUEN

31 Sport JOURNALISTE D'UN JOUR Stunden auf einem Fahrradsattel! Das Huragan Racing Team an der Ziellinie vom Rad am Ring. DR Wenn man von den 24 Stunden von Le Mans spricht, weiß jeder genau worum es geht. Aber was wäre, wenn es kein Autorennen wäre, sondern ein Fahrradrennen? Unglaublich aber wahr, ein solches Rennen gibt es auf dem Nürburgring in Deutschland, da wo es früher legendäre Formel Eins Rennen gab. Seit 2003 findet das 24h-Radrennen, jedes Jahr, 24 Stunden lang, also einen Tag und eine Nacht lang, Ende Juli statt. Seit 2017 nimmt eine Männergruppe aus Saint-Louis daran teil : das Huragan Racing Team, das von Mariusz Worotnik, Inhaber des Fahrradgeschäfts Velo à La Carte in Saint-Louis Bourgfelden, gegründet wurde. Mariusz Worotnik, Nicolas Boulais, Alex Laubscher, Robert Leibrecht, Roland Geiser, Bruno Schaeublin, Martin Saunier und Rafael Worotnik haben diese gruppendynamische Herausforderung miterlebt. «Die Strecke hat es in sich. Nicht umsonst nennt man sie die grüne Hölle», erzählt Alex. Geplant hatte das Team, dass jeder mindestens sechs Runden abwechselnd fährt. Das bedeutete, laut Bruno, einem erfahrenen Fahrradfahrer, «150 Kilometer zu fahren mit Meter Höhenunterschied. Mein Gott das ist aber heftig!». «Während 24 Stunden immer wieder eine Stunde aufs Rad, dann drei Stunden Pause, wie geht das?», fragte sich Roland. Um die Strecke zu schaffen, war es also notwendig sich regelmäßig zu treffen, um zu trainieren. Gegründet wurden zwei Huragan Teams, die freundschaftlich gegeneinander antreten sollten. Das Ziel war Une percée du tir sportif en Alsace so schnell wie möglich die 26 km Runde zu schaffen, die beste Zeit zu erreichen und vier Tage mit acht Männern Spaß zu haben. «Jedenfalls, egal ob Profi oder gemütlicher Tourenfahrer, es macht Riesenspaß», erinnert sich Bruno. Doch der Nürburgring ist bekannt für sein instabiles Wetter. Leider war im Juli 2019 total schlechtes Wetter. «Bei jedem gab es sicherlich den einen oder anderen Moment, an welchen man sich fragte, Was mache ich eigentlich hier. Dies vor allem bei Nacht, Nebel und Regen», gesteht Alex. Sie haben zwar Zelte mitgenommen, hatten aber nur wenig Zeit um sich auszuruhen. Dennoch würde er es gerne wieder machen. Für alle, war es eine tolle Erfahrung, die sie nie vergessen werden. «Empfehlen kann ich es jedem. Der Beitritt zu einem der renommiertesten Teams, dem Huragan Racing Team, ist übrigens kostenlos, aber Sympathie abhängig», fügt er zum Schluss hinzu. Mira MASION und Laura WOROTNIK Sport olympique, le tir sportif (tir de vitesse, de précision, au pistolet, à la carabine ) est, contrairement à d autres régions de France, très répandu en Alsace. Il existerait 99 clubs, dont près la moitié dans le Haut-Rhin. Ce qui correspond à un seizième des clubs de tir en France, comptant à ce jour près de licenciés pour 1600 clubs. «Le tir est une institution en Alsace. C est quelque chose de vraiment ancré, tout comme chez nos voisins allemands», indique Gilles Bourges, président du club de tir sportif de Sierentz. Le natif de Bretagne constate en tout cas qu il y a beaucoup moins de clubs dans sa région d origine. 180 membres à Sierentz Fort de 180 membres, dont 30 femmes, le club sierentzois semble très actif. Non seulement les heures d ouverture sont larges et les entraînements réguliers, mais le club organise de nombreux événements comme des tournois ou des repas pour ses membres, et des stages d une semaine pendant l été. «Au départ, le club n était qu un baraquement, lors de sa construction en L histoire dit qu en 1940, les membres du club auraient démonté les baraquements et stocké l équipement dans une grange de ferme. Aujourd hui, le club est moins fermé qu auparavant», poursuit Gilles Bourges, président depuis Ce qu apprécient les amateurs de tir sportif? Le fait qu il y en ait pour tous les goûts. Ce sport nécessite une technique particulière. Pour obtenir un tir réussi, il y a plusieurs étapes à suivre : «Premièrement, il faut une bonne position. Deuxièmement, une bonne visée et que l optique soit aligné avec la cible. Troisièmement, une respiration contrôlée et stable suivie d une pression délicate sur la queue de détente.» C est aussi un sport très réglementé. En effet, une arme, même déchargée, est considérée comme dangereuse, «car nous n avons jamais la certitude qu elle soit chargée ou non». Il ne faut donc jamais Une partie des 180 membres du club de tir sportif de Sierentz, dont le président, Gilles Bourges (à gauche au deuxième plan). Photo J1J/Louis WASSMER la pointer en direction de quelqu un et toujours la mettre en sécurité lorsqu on quitte le poste de tir. Au final, chacun semble y trouver son compte, en particulier à Sierentz, où le club apparaît comme un lieu d échange et de partage entre tireurs aguerris et ceux qui viennent pour le loisir. Jeunes et vétérans se côtoient chaque semaine pour s entraîner et tirer. «Tous les membres investissent 24 heures de leur temps libre par an au club», ajoute Gilles Bourges. De quoi donner envie d aller y faire un carton. Louis WASSMER et Timothée ADAO SURFER Plus d infos sur le site

32 32 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport Aujourd hui connue dans tout le Haut-Rhin, la course caritative «Les Mulhousiennes» a été lancée par un groupe de 15 copines, dont l aventure a commencé en La course à pied était une de leurs activités. Elles avaient alors déjà participé à plusieurs reprises à la course «La Parisienne». Le groupe d amies était alors très admiratif vis-à-vis de cette course caritative. En rentrant dans le Haut- Rhin, l idée de créer la même course à Mulhouse a fait son bonhomme de chemin reversés en cinq ans Les Mulhousiennes : une course caritative innovante Depuis deux ans, les enfants peuvent participer à la course des Kids organisée par l équipe des Mulhousiennes. DR Les filles ont alors créé l association «Les Mulhousiennes». Elles sont toutes devenues bénévoles dans cette association et ont cherché un maximum de partenaires prêts à les soutenir, afin de diminuer les frais de fonctionnement et de pouvoir reverser des fonds aux causes soutenues : la reconstruction mammaire, la Ligue contre le cancer, l oncopédiatrie, ou encore des entités, telles que le «REZO» avec ses actions en faveur des collégiens de plusieurs quartiers de Mulhouse, ou encore l Home Saint-Jean de Mulhouse. L édition de 2019 ayant rassemblé 3825 coureuses, 4175 marcheuses. À cela s ajoutent 400 bénévoles dont une centaine de musiciens, ainsi que de 100 partenaires, afin d encadrer ce circuit de 5,2 kilomètres. Jamais elles n auraient pensé, en 2014, que cette course allait prendre autant d ampleur. Cette course, devenu un véritable phénomène aura rassemblé durant ces cinq années d existence, un total de euros, reversé à des causes du domaine de la santé et de l éducation des jeunes. L objectif reste le même depuis la création de l association : sensibiliser les femmes à la prévention et la lutte contre les cancers féminins, mais aussi à d autres causes en rapport avec les femmes et les enfants. Ces 15 copines qui continuent à organiser «Les Mulhousiennes» sont très dynamiques et innovantes. En parallèle de la traditionnelle «Mulhousienne» a été créée, la course des Kids. Lors de sa 2 e édition, en octobre 2019, 800 enfants, garçons et filles mélangés, ont couru, répartis par catégories d âge sur cinq courses différentes, de 400 mètres pour les 4 à 6 ans jusqu à m pour les 14/15 ans. Une belle nouveauté qui montre que la solidarité n a pas d âge. Pierre-Louis MEYER, Jean PETER et Arthur STEPHAN La Bartenheimoise sur une bonne foulée L association La Clef de Bartenheim a décidé, cette année, de lancer une manifestation en faveur de la Ligue contre le cancer, à l occasion du mois d Octobre rose, après avoir appris que l une de ses bénévoles était atteinte du cancer du sein alors qu elle était enceinte. Le directeur général de la structure, Olivier Brengard, ainsi que ses collaborateurs, ont voulu la soutenir dans son parcours ainsi que toutes les femmes touchées par la maladie. 400 personnes sur la ligne de départ Quatre cents hommes, femmes et enfants ont ainsi pris le départ de la course le dimanche 13 octobre. Trois parcours de trois difficultés différentes (2, 6 et 12 kilomètres) ont été proposés aux participants. La course a été choisie non pas pour «surfer sur la vague», comme le résume Clément Corriette, coordinateur loisirs et culture de l association La Clef, «mais car cela permet de rassembler beaucoup de monde, tout en réduisant les risques de développer un cancer». À la fin des inscriptions, plus de 2500 avaient déjà été récoltés pour la Ligue contre le cancer. De quoi motiver les organisateurs pour une deuxième édition. L association a tenu à conserver son esprit d accessibilité en proposant des tarifs abordables, même pour les familles nombreuses (6 l inscription sur place, comprenant le t-shirt aux couleurs de la manifestation). Cette manifestation était également organisée dans un but préventif : l un des stands présentait par exemple le cancer de la prostate, «qui touche un homme sur six», selon Clément Corriette. En parallèle, un médecin a également tenu un stand d initiation à l autopalpation, dans le but de déceler les potentiels cancers du sein le plus tôt possible. Si on peut s attendre à une deuxième édition 2020, les organisateurs espèrent rassembler encore davantage pour la bonne cause. Sydney CARIER, Sélena ARMAS GONZALVEZ et Mathéo BADER Depuis juin 2019, près de 40 personnes ont œuvré à l organisation en y accordant chacun un peu de leur temps libre. Le jour J, la gym de Bartenheim et les bénévoles de La Clef étaient chargés des préparatifs. Le projet a été financé par du sponsoring et du mécénat : Leclerc Saint-Louis, le Crédit Mutuel, la mairie de Bartenheim Cette manifestation s est fait connaître via le réseau social Facebook, par le biais de la presse quotidienne régionale et par des affiches. Au départ de la première édition de La Bartenheimoise, ce dimanche 13 octobre. Photo J1J/Mathéo BADER

33 Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 33 «Transformer une matière noble en un métal précieux» Magali Magail, joueuse de volley depuis ses 15 ans et ex-coach des féminines de l ASPTT Mulhouse, partage sa vision du métier et son nouveau rôle de manager général au sein du club haut-rhinois. Quelle est votre relation avec les joueuses? Je n ai pas pour habitude d être autoritaire à tout prix. Je décide de faire cohabiter des joueuses qui ont des niveaux différents. Mon souci est de les comprendre et de les connaître parfaitement. C est une association de talents qui a la volonté de réussir. Je plaide la cohésion et l engagement. Pour moi, le métier de coach représente la transformation d une matière noble en un métal précieux. Avez-vous déjà eu des conflits entre joueuses à gérer? Il y a bien sûr déjà eu des conflits comme dans toutes les équipes. Pour moi la communication est très importante et permet de résoudre les problèmes. Toutes les joueuses doivent avoir un rôle dans l équipe. La bienveillance est donc, de mon point de vue, le maître mot de la réussite. «Il est important d avoir la boule au ventre» Comment arrivez-vous à gérer le stress pendant les matchs? Mon attitude doit pouvoir motiver les joueuses. Pour moi, il est important d avoir la boule au ventre. Ainsi, je suis dans l obligation de leur montrer un stress positif. Quand le match arrive nous sommes impuissantes. Pour mettre ses joueuses dans les meilleures conditions, Magali Magail est «dans l obligation de leur montrer un stress positif». DR Quand vous étiez coach, quel était votre temps de travail et le temps de travail des joueuses? Je n ai pas de journée de repos. Un match me demande entre 24 heures et 36 heures de travail. Entre l entraînement, la préparation des matchs, les entretiens et les séances vidéos, je ne me permets pas de journée de repos. Pour ce qui est des joueuses, elles ont entraînement deux fois par jour. Au total, entre 20 heures et 22 heures d entraînement par semaine. Comment arrivez-vous à cumuler vie professionnelle et vie privée? Il faut savoir accepter de mettre sa vie privée entre parenthèses pour réussir dans ce métier Propos recueillis par Julie HERRMANN et Esther HORN Une confiance en soi décuplée Hakim Bekkouche, pouvez-vous vous présenter? J ai 38 ans, j habite à Mulhouse. Je suis coach sportif, maître-nageur, formateur BPJEPS et danseur. Pouvez-vous nous parler de votre premier marathon? J ai effectué mon premier marathon à Colmar en 2019 ; je l ai terminé au bout de 4 h 12 mn, malgré de nombreuses péripéties. Cependant, j en garde un très bon souvenir. Quel a été votre entraînement? Je fais environ 2 heures de sport tous les jours. Je pratique la natation, la musculation, ainsi que le cyclisme. Il est parfois difficile de concilier le sport, le travail et la vie de famille. Il faut donc trouver un équilibre. Quelles ont été vos motivations? Ce qui m a motivé à faire ce genre de course, c est tout simplement le dépassement de soi, voire jusqu où le corps est capable d aller et je songe déjà à en refaire une l année prochaine. Et quels sont vos ressentis après ce marathon? Il m a permis de voir les courses différemment. Un effet positif très simple : une confiance en soi décuplée. À tous ceux qui hésitent à se lancer, allez-y, foncez! Je ne dis pas que c est facile mais cela en vaut la peine! Laurine STUTZ et Ilona WOLFF Hakim Bekkouche, enfin marathonien! DR

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35 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 35 L équipe J1J du lycée Oehmichen de Châlons-en-Champagne Les lycéens d Étienne-Oehmichen à Châlons-en-Champagne ont, une nouvelle fois, assuré en menant des enquêtes tous azimuts. Photo J1J Des fleurs rares, du miel bio, de l anglais en Slovaquie, une cantine bonne et solidaire Les élèves de seconde hôtellerie-restauration du lycée Étienne-Oehmichen à Châlons-en-Champagne n ont pas hésité à sortir des sentiers battus pour l édition 2019 de J1J. Les élèves : Hugo Appert, Wendy Badlou, Oriane Bailleux, Irina Bakoyan, Elmehdi Bendoua, Noah Boissimon, Mélissa Camus, Myriam Chaachou, Clara Chazee, Fany Cousteix, Evan Domptail, Maëva Drouet, Tom Guyot, Erwan Haine, Sébastien Lacroix, Romain Lelong, Charlyne Mangot, Sherley Martin, Nolan Mortier, Allan Nourisson, Thomas Pattyn, Thomas Petiteaux, Baptiste Thunin. Les professeurs : Jean-Marie Duquénois Jean-Marie (lettres-histoire), Sophie Duquénois (documentaliste). Journaliste : Catherine Daudenhan. Étudier l anglais en Slovaquie? Drôle d idée! Amélie Thomas (au centre), jeune professeur d anglais qui a passé un an en Slovaquie avec un programme Erasmus. Photo J1J/Sophie DUQUÉNOIS Des habitudes et une langue différente, voilà ce qu Amélie Thomas a découvert en arrivant en Slovaquie. Jeune étudiante en anglais, Amélie Thomas est partie un an en Slovaquie pour perfectionner cette langue, mais surtout découvrir une nouvelle culture. Aujourd hui professeur stagiaire dans la Marne, elle partage son enthousiasme et ses souvenirs : «Encore étudiante, je voulais savoir comment on enseigne les langues dans les autres pays d Europe», souligne-t-elle. Elle complète alors un dossier Erasmus, l Angleterre était disponible. Mais Amélie n avait pas envie d y retourner car elle y est déjà allée plusieurs fois. Erasmus lui propose la Slovaquie pour une année entière! Pour partir, elle bénéficie d un soutien financier d Erasmus et d une aide de la Ville de Châlons-en-Champagne. «Le plus dur ce sont les premières heures en Slovaquie car nous devions rejoindre la ville de Banska Bistrika et nous avions pris un taxi avec une amie. Mais en Slovaquie les anciens ne parlent pas bien anglais, voire pas du tout», se souvient-elle. La Slovaquie est un ancien pays du «bloc de l Est» et on y apprenait plus le russe que l anglais. Ce n est plus le cas aujourd hui avec la nouvelle génération qui pratique quotidiennement l anglais. Par exemple, les films à la télévision sont systématiquement en version originale sous-titrée. Erasmus, «une petite famille en un an» Pour la vie quotidienne, il faut s organiser! Amélie s est sentie grandir pendant son voyage car elle devait se débrouiller toute seule, «sans papa, maman! C est très formateur»! Le logement, lorsqu on part à l étranger c est super important. Amélie a trouvé une chambre dans une résidence universitaire avec plein d autres étudiants Erasmus de tous les pays d Europe. «Nous partagions la douche et la cuisine». Les rencontres et les amitiés sont riches et nombreuses. «Mon meilleur souvenir? Oh la la! Le problème c est qu il y en a plein! J ai adoré faire le Secret Santa avec tous les étudiants Erasmus. Juste avant les vacances de Noël, il s agissait de faire un cadeau à un des étudiants que l on ne connaissait pas : on avait juste son nom! C était super sympa! On a fait notre sapin de Noël et une super fête tous ensemble. Ce serait mon meilleur souvenir d Erasmus : avoir trouvé une petite famille en un an.» Tom GUYOT, Evan DOMPTAIL, Myriam CHAACHOU, Clara CHAZEE et Irina BAKOYAN À NOTER Erasmus est un projet européen visant à aider les étudiants à voyager afin de faire des études ou des stages dans des pays étrangers (en Europe).

36 36 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Cantine du 111 : menu solidaire Des tasses et des couverts symbolisent le nombre de cafés et de repas suspendus disponibles. Photo J1J/Allan NOURISSON «La Cantine du 111 est un restaurant à Châlons-en-Champagne, mais pas que Ici, les produits sont à 80 % bio et l enseigne ne travaille qu avec des producteurs locaux», précise Julie Dupin, responsable de l association à l origine de cet établissement. L idée c est aussi de mettre en lumière toutes les associations locales qui veulent se saisir du lieu. Par exemple, les repas suspendus. Le principe est fort simple : les clients qui le veulent, paient un peu plus que le prix d un repas pour permettre d inviter des personnes en grande difficulté financière ou sociale. «Nous avons déjà servi une soixantaine de repas à des mineurs étrangers isolés», témoigne Julie Dupin qui ajoute que cela a un impact global tant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit. À la Cantine du 111, on fait aussi de la musique. On peut également proposer ou écouter des contes ou de la poésie. Sur les murs, il y a des œuvres d art exposées par des artistes locaux. Au quotidien, le restaurant propose le midi une quarantaine de couverts. «Il y a en cuisine une équipe super créative!», explique Julie Dupin. Il faut savoir concilier la variété des propositions avec les produits de saison et sans cesse innover. Ici, la cuisine, le service c est ce qui fait le lien entre les gens. Le prix moyen d un menu «entrée-plat-dessert» est de 13. On peut donc manger à ce prix de bonnes choses, bio, de production locale et, en plus, dégager une marge pour permettre à l association de vivre (rémunération de cinq personnes) : c est vraiment une volonté sociale et pas une recherche du profit immédiat. Un projet comme cela, c est un choix de vie, c est le choix de défendre une certaine société : la solidarité! Sébastien LACROIX, Noah BOISSI- MON, Erwan HAINE, Thomas PETITEAUX et Allan NOURISSON Le retour des orchidées sauvages Depuis début septembre, sur la grille du lycée Étienne-Oehmichen de Châlons-en-Champagne, un panneau suscite des interrogations : 3 libellules! Pour en savoir plus, nous sommes allés interroger la proviseure adjointe, Françoise Thiébault. Le panneau informe, en fait, les élèves et les visiteurs que l établissement vient d obtenir 3 libellules, le maximum, du label «Espace Nature». De suite, Françoise Thiébault annonce avec enthousiasme le retour des orchidées (lire ci-dessous), des hérissons et des lapins! Il a fallu un long parcours, d une durée de trois ans, et l implication de l ensemble des agents sous l impulsion de l intendant du lycée, Sébastien Faidherbe, pour obtenir ce label. L établissement occupe une surface de 10 ha et les espaces verts sont nombreux. Il a fallu réfléchir aux pratiques et aux habitudes afin de changer et d adopter des méthodes plus responsables. L objectif à atteindre c est le «zéro phytosanitaire» et le «zéro pesticide» : ne plus utiliser des produits anti-mousses sur les trottoirs, sélectionner les lieux de tonte au lieu de tondre partout, préserver la biodiversité. Cela implique d accepter un «paysage» plus naturel, moins construit où la nature reprend ses droits. Cela nous oblige à changer notre regard : s il y a des Il y a dix ans, Thierry Porteau, enseignant dans un Centre de formation des apprentis (CFA) et Caroline Porteau, sage-femme, rencontrent un couple de passionnés d apiculture et cela bouleverse complètement leur vie. Ils décident de se former et de se lancer le défi d une réorientation professionnelle. Aujourd hui, ils sont à la tête de 200 ruches. «L apiculture est un domaine fascinant. Les abeilles nous en apprennent tous les jours, notamment sur le principe de la vie en colonie. Nous travaillons avec le vivant. D une ruche à l autre, d un rucher à l autre, d une saison à l autre ce n est que découvertes et patiente.», observent-ils. L année dernière, ils ont demandé leur labélisation bio en accord avec leurs pratiques et leurs convictions. Il faut trois leviers pour produire du miel bio. D abord, les ruches productrices doivent être en dehors d une Françoise Thiébault (à gauche), proviseure adjointe du lycée Étienne-Oehmichen, et cinq élèves de notre classe devant le panneau représentant les 3 libellules, le maximum du label «Espace nature». Photos J1J/Oriane BAILLEUX grandes herbes, on a tendance à dire que c est laissé à l abandon. Or, lorsque les fleurs naturelles reviennent, et c est le cas dans lycée Étienne-Oehmichen, c est vraiment très beau. Ophrys Bourdon, c est son nom Avec l Ophrys Bourdon, les orchidées sauvages sont de retour dans notre lycée. Elles sont typiques de la Champagne. Elles poussent naturellement dans les prairies calcaires et sont donc les victimes possibles des tontes et produits phytosanitaires. Au printemps nous pourrons désormais admirer de nombreuses fleurs sauvages et prendre conscience de l importance de préserver l environnement. En lien avec cette démarche, il y a cette année une autre nouveauté importante : dans chaque classe, un éco délégué vient d être élu et des projets voient le jour. Ainsi un hôtel à insectes sera réalisé. Fany COUSTEIX, Sherley MARTIN, Hugo APPERT, Wendy BADLOU, Oriane BAILLEUX, Baptiste THUNIN Quand le Marcassin fait du miel Le travail de l apiculteur. Photo lerucherdumarcassin L Ophrys Bourdon est de retour au lycée. zone où la végétation reçoit un traitement phytosanitaire. Ensuite, il faut un traitement plus naturel contre le varroa (un acarien parasite originaire de l Asie du sud-est). Enfin, les apports nutritifs complémentaires doivent se faire exclusivement avec du sucre bio. «Ce n est pas plus difficile, expliquent-ils. Mais il faut faire avec une mortalité peut-être un peu plus importante et un rendement plus faible par rapport au miel conventionnel.» Y a-t-il une solution pour sauver la production de miel? «Bien sûr! s exclament Caroline et Thierry Porteau. Il faut remettre notre pratique apicole en question, se former régulièrement, offrir un biotope plus diversifié en plantant des haies, des jachères fleuries». Caroline et Thierry Porteau ont ouvert cette année une ferme pédagogique apicole : «Notre rêve, pour l avenir, serait d avoir initié et sensibilisé le plus grand nombre de la nécessité de l abeille et des pollinisateurs. Que le monde se pose et réfléchisse à un avenir commun pour préserver, embellir notre nature», concluent-ils. Thomas PATTYN, Melissa CAMUS, Charlyne MANGOT, Romain LELONG, Nolan MORTIER et Mehdi BENDOUA SURFER

37 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 37 L équipe J1J du lycée Juliot-Curie de Reims Élèves de seconde, première et terminale, de CAP ou encore internes au lycée professionnel Joliot-Curie de Reims, ils ont été élus «Ambassadeurs européens». À ce titre, il leur a paru légitime de participer à l opération J1J et de se rendre au Centre mondial de la paix à Verdun. Les élèves : Timothée Antoine, Léa Balloir, Perrine Boutreau, Victorine Dautrecque, Morgane Démoulin, Cynthia Duval, Estelle Mazingue, Fabio Menil, Enzo Michel, Maëva Michel, Sylvie Pitollet, Aïssata Soumare, Abderrazek Tayeb, Sabrina Telemaque. L e s p r o f e s s e u r s : K a r i n e Cailleaux (anglais), Pascale Charollais (documentaliste), Hélène Lancelot (lettres et histoire), Josia Ziane (lettres et histoire). Journaliste : Catherine Daudenhan. «Des personnes figées, s effondrant en larmes (devant) l embrasement complet d une charpente en chêne. Un brasier épouvantable qui a fait de très gros dégâts dans les parties hautes» : cela vous rappelle quelque chose? Contrairement aux apparences, il ne s agit pas d une description de l incendie de Notre- Dame de Paris le 15 avril dernier, mais de celui de Notre-Dame de Reims il y a un peu plus de cent ans, lors de la Première Guerre mondiale. Nous avons interrogé des Rémois : seulement un sur deux connaît cette histoire. L historien et ancien professeur d université Patrick Demouy, spécialiste de la cathédrale de Reims, nous aide à comprendre ce qui s est passé. Déjà la générosité internationale Reconstruire oui, mais comment? Les projets les plus divers émergent concernant la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Or plus de la moitié des personnes que nous avons interrogées aimeraient que ça soit presque à l identique, simplement avec des matériaux L équipe J1J du lycée professionnel Joliot-Curie de Reims est composée, cette année, des élèves élus «Ambassadeurs européens». Photo J1J L incendie de Notre-Dame de Reims Le professeur Patrick Demouy, spécialiste de la cathédrale de Reims, avec Sylvie, Victorine et Estelle pour cette enquête sur les ressemblances entre les incendies des deux cathédrales de Reims et de Paris. Photo J1J plus modernes et plus résistants. C est ce qui s est passé à Reims il y a près d un siècle : «La silhouette générale de la cathédrale dans la cité, nous la retrouvons telle qu elle était avant la guerre. Par contre, la charpente n a pas été refaite en chêne. Elle a été remplacée par une charpente en béton», explique Patrick Demouy. Grâce aux médias et aux réseaux sociaux, tout le monde a pu être informé de l incendie de Notre-Dame de Paris et des dons sont venus de la planète entière. À Reims, il y a cent ans, les réseaux sociaux n existaient pas, mais l émotion a été également très forte : «Cela a été compris comme un crime de guerre, une agression contre un chefd œuvre de l art», rappelle l historien. La reconstruction a été financée pour un peu plus de la moitié par des fonds publics, mais la générosité internationale a permis de la mener à bien. «Nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame plus belle encore», a annoncé le président Emmanuel Macron le 16 avril, en souhaitant qu elle soit achevée d ici cinq ans. Possible? En attendant la reconstruction de Notre-Dame de Paris, la cathédrale de Reims profite d un afflux inattendu de touristes étrangers Léa BALLOIR, Estelle MAZINGUE, Victorine DAUTRECQUE et Sylvie PITOLLET

38 38 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Erasmus colore la vie Kelly Capitaine, une ancienne élève partie à Dublin dans le cadre de sa période de formation en entreprise. Photo J1J/Aïssata SOUMARE KA1, KA2, KA229 Des colorants? Des vitamines? Les deux puisque ces codes font partie du programme Erasmus qui colore et remplit la vie de jeunes Européens. Ce sont déjà plus de neuf millions d étudiants, d apprentis, de formateurs qui sont partis étudier ou travailler de quelques semaines à quelques mois dans 34 pays. Dans l académie de Reims, ce ne sont pas moins de 250 cadres, enseignants et 174 élèves de bac professionnel ou BTS qui ont réalisé une mobilité en Magali Censier, déléguée académique aux relations européennes et internationales, rappelle que «les projets Erasmus sont en pleine expansion dans l académie atteignant ainsi l objectif de doublement des candidatures». Près de 3 millions d euros sont alloués en 2019 à l ensemble des projets. Le lycée professionnel Joliot-Curie de Reims est un des établissements engagé dans cette dynamique d ouverture européenne et propose des mobilités en Irlande aux élèves de terminale. Kelly, une ancienne élève de la filière métiers de la sécurité, a étudié six semaines à Dublin l an passé, dans le cadre de sa «période de formation en entreprise». Elle ne manque pas d anecdotes sur ses problèmes d orientation, le climat, mais insiste sur «l enrichissement culturel et linguistique». Pour Jazia Ziane, professeure de lettres-histoire, qui a bénéficié d une mobilité apprenante dans l institut IPC d Exeter au Royaume-Uni, cette expérience a permis «de remobiliser mes compétences en anglais afin de les mettre au service des élèves». Pour 15 élèves de l établissement, ce rêve deviendra à son tour réalité le 16 février prochain. Enzo MICHEL, Maéva MICHEL, Aïssata SOUMARE et Sabrina TELEMAQUE «Ambassadeurs européens» : au nom de tous les lycéens Au détour d un couloir, nous rencontrons 14 jeunes vêtus de tee-shirts avec une même inscription : «Ambassadeur junior». Mais qui sont ces jeunes ambassadeurs? Élus par leurs camarades de classe, ils représentent les cinq filières du lycée professionnel Joliot-Curie de Reims. Ils en sont fiers et prennent leur rôle très au sérieux. Les jumelages forment la jeunesse Les jumelages, c est comme les voyages, ça forme la jeunesse. La preuve à Reims qui est jumelée avec plusieurs villes européennes telles que Florence (Italie), Kutna Hora (République Tchèque), Aixla-Chapelle (Allemagne) et Salzbourg (Autriche) mais aussi non européennes, au Japon, aux États- Unis et au Congo-Brazzaville. Créés après la Seconde Guerre mondiale pour favoriser la paix et les échanges entre les cultures, les comités de jumelages européens jouent leur rôle depuis plus de 70 ans. Les ambassadeurs du lycée professionnel Joliot-Curie, fiers d être Européens. Photo J1J/Karine CAILLEAUX Dimitri Oudin est le président de Reims Rayonnement international. Photo J1J Concours Instagram et festival du film Mais, depuis deux ans, l association Reims Rayonnement international (RRI) s est donnée pour objectifs d attirer de nouveaux publics et d étendre les relations avec ses partenaires. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré Dimitri Oudin, jeune président de RRI. Son association travaille dans trois directions : sur le plan culturel avec notamment l aide aux voyages scolaires à l étranger, les conférences à vocation internationale TEDx Reims et la création du Festival international du film des villes jumelées qui propose un regard différent sur tous les cinémas étrangers. Sur le plan innovation, RRI cible les jeunes et les étudiants grâce à des Confiance et estime de soi Cet établissement est le premier de l académie de Reims à avoir obtenu le label «École ambassadrice du Parlement européen». Une cérémonie de remise de plaque s est tenue le 19 octobre 2018 en présence des instances de l Éducation nationale ainsi que des représentants du Parlement européen, dont l ancien eurodéputé Édouard Martin, parrain de notre lycée. Une journée inoubliable pour les élèves qui ont vu leur investissement récompensé. Ces ambassadeurs ne cessent d informer sur la place de l Europe dans leur quotidien comme sur l importance d une citoyenneté européenne active. Ils organisent donc de nombreuses actions à destination de leurs camarades, d autres lycéens mais aussi de leurs familles. Le point fort de l année est la Journée de l Europe le 9 mai. Sylvina, une ancienne ambassadrice, nous a confié que ce projet lui avait permis de se sentir pleinement Européenne. Il lui a également donné confiance en elle, comme ce jour de juin 2018 où elle a pris la parole dans l hémicycle du Parlement européen à Strasbourg. «Quand on arrive à faire cela, alors tout est possible ensuite!», témoigne-t-elle. Un point de vue partagé par Marc Latché, proviseur du lycée. Pour lui, «ce projet a permis aux élèves de prendre confiance en eux, de développer l estime de soi et leur capital social, ce à des fins d employabilité, de poursuites d études et de citoyenneté européenne». «Ambassadrice un jour, ambassadrice toujours!», conclut Sylvina. Cette phrase est devenue sa maxime. Perrine BOUTREAU, Morgane DEMOULIN et Cynthia DUVAL projets digitaux tels qu un concours Instagram de photographies du patrimoine ou un jeu «Love in Reims» de la plus belle déclaration d amour. Enfin, l association travaille à multiplier les échanges économiques autour de thématiques communes. «Les échanges avec l étranger développent la conscience européenne, c est évident!», souligne Dimitri Oudin convaincu de son projet. La première édition du festival du film en 2018 a remporté un grand succès avec entrées en une semaine dont un tiers de jeunes. Il est également confiant pour l avenir puisque RRI compte déjà 90 adhérents et 30 à 40 bénévoles dynamiques et pleins d initiatives. La fin de la Seconde Guerre mondiale a permis aux pays européens de s unir et de vivre en paix. De telles actions assurent la relève. Léa BALLOIR, Estelle MAZINGUE et Victorine DAUTRECQUE

39 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 39 L équipe J1J du lycée Clemenceau de Reims Cette année, ce sont les élèves de 1 ère 6 du lycée général Georges-Clemenceau de Reims qui ont endossé le statut (et le tee-shirt!) de Journaliste d un jour. Les élèves : Maryam Alassan, Bilal Alibouche, Altay Beaufort, Ibtissem Chaari, Mathilde Cognat-Dunoye, Léo Delacoux, Clément Desmedt, Tiane Diop, Hiba El Bellini, Yasmine El Btaouri, Inès Gauron, Viktoriia Herus, Olivier Huon, Aurélie Kaczmarczyk, Vincent Lebas, Léandre Lebrun, Alexane Lequart, Karl Littner, Laure Luce, Armel Martel, Loane Massenat, Quentin Mattlin, Enzo Morgado, Jeanne Peresse, Sarah Perot, Jules Raclot, Nell Rolland, Romance Rulaud, Antoine Rustenholz, Fantine Sevalles, Julyan Thiebault, Lucien Vitu, Laura Walera. Les professeurs : Céline Tasserit (documentaliste), Francine Landureau (histoire-géographe, enseignement moral et civique). Journaliste : Catherine Daudenhan. La classe de 1 re 6 du lycée Georges-Clemenceau de Reims découvrant l une des expositions du Centre mondial de la paix à Verdun. Photo J1J Sciences Po, c est pas pour moi? Selon le site de l Observatoire des inégalités ( dans les écoles de commerce on comptait en , seulement 4,1 % d enfants d ouvriers contre 51,3 % d enfants de cadre. Nous avons décidé d y regarder de plus près en prenant l exemple de Sciences Po dont l un des campus est à Reims. Des talents de tous milieux «École universitaire de recherches en sciences sociales et politiques», Sciences Po a pour but de «former les élites de demain» et accueille des boursiers. Après une première réforme au début des années 2000, qui a créé une filière d accès pour les élèves issus des Zones d éducation prioritaire, Sciences Po s est fixé pour objectif d accueillir, à partir de 2021, 30 % de boursiers, au lieu de 6 % en Nous avons rencontré Tilman Turpin, directeur du campus Sciences Po Reims, afin de savoir si un enfant d ouvriers peut y accéder. «Les frais de scolarité sont dégressifs, selon le revenu fiscal des parents et le nombre d enfants à charge. Ils peuvent aller de zéro à lors de la première année», explique le directeur du campus de Reims. «Pour diversifier les étudiants présents sur les campus, le dispositif des conventions Éducation Prioritaire a été mis en place», explique Tilman Turpin. «C est une voie destinée aux élèves issus de lycées situés en zone d éducation prioritaire. Un jeune vivant dans un milieu défavorisé peut ainsi se préparer à Sciences Po et être présélectionné. Aujourd hui, 106 établissements sont conventionnés en France et outre-mer. Ce nombre devrait doubler d ici % des places dans les campus sont réservées aux élèves ayant suivi ce parcours. Ils doivent tous être boursiers, car l objectif est d accueillir, dans l école, des talents de tous milieux.» Étudiante boursière en deuxième année à Sciences Po Reims, Adèle précise que, «lorsqu on est boursier Crous, on ne paie pas Sciences Po et on a, en plus, une bourse versée tous les mois par l école correspondant à 45 % de Sciences Po Reims accueille des étudiants de tous les milieux et de toutes nationalités. Photo J1J celle du Crous. Ce n est donc pas seulement réservé aux classes sociales aisées. Dans les faits, Sciences Po est ouvert à tous, mais cela peut être un frein de ne pas avoir le capital culturel des classes sociales aisées.» Ressent-on les différences? «Sur le campus rémois, on trouve beaucoup d Américains, aisés. Malgré cela, on ne voit pas trop de différences. Ensemble, on ne parle pas des origines sociales. Mais cela se voit dans les connaissances, le niveau d expression orale ou le style vestimentaire», remarque Adèle. En conclusion, Sciences Po est «une institution dans laquelle la diversité est au cœur du projet», comme l a si bien dit Tilman Turpin. Cependant, un très bon niveau ou une très forte motivation sont demandés. Alexane LEQUART, Tiane DIOP, Armel MARTEL, Aurélie KACZMARCZYK et Maryam ALASSAN

40 40 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Quand les jeux vidéo rassemblent et aident En septembre a eu lieu la quatrième édition du Z Event à Montpellier. Il a rassemblé 54 animateurs francophones spécialisés dans le streaming de jeux vidéos, pour un marathon d une cinquantaine d heures, dans un but caritatif. Et, cette année, les records mondiaux de stream caritatif ont été pulvérisés : ont été récoltés, ils seront versés à l Institut Pasteur. De plus en plus populaire Le Z Event, organisé par Adrien «Z e r a t o r» N o u g a r e t e t Alexandre «Dach» Dachary, est un événement qui a lieu depuis Il ne cesse de gagner en popularité et, tous les ans, rapporte de plus en plus d argent. Pour un tel évènement, trois mois de préparation sont nécessaires ainsi qu une participation financière, versée par les organisateurs pour le matériel et la sécurité. Les organisateurs précisent que ce sont eux qui choisissent l association bénéficiaire (elle change selon les ans) et que les L événement, un marathon d une cinquante d heures animé par des spécialistes du jeu vidéo, a permis de battre un record. Les 3,5 millions récoltés seront versés, cette année, à l Institut Pasteur. DR animateurs viennent bénévolement. Les sommes récoltées sont passées de en 2016 à plus de en 2019 grâce à la communauté française, particulièrement présente sur les évènements similaires, comme nous l a expliqué Alexandre Dachary lors d une interview. Succès aussi à l étranger Au niveau national comme international, cet évènement à un certain rayonnement. L image des jeux vidéo s en retrouve donc améliorée, passant d un animateur esseulé et ses fans à une communauté grandissante. Au niveau international, le Z Event commence aussi à se démarquer : plusieurs sociétés et personnalités étrangères se sont investies dans le projet comme, par exemple, Tyler «Ninja» Blevins, personnalité mondiale du jeu vidéo ou l entreprise Riot Games qui ont donné respectivement et Ces sommes démontrent l intérêt apporté à cet évènement par la communauté mondiale du jeu vidéo, qui augmente chaque année. On espère ainsi voir dans le futur une augmentation des dons grâce à cette communauté toujours grandissante, investie et généreuse. Mais quels que soit les prochains résultats, l édition 2019 restera gravée dans les mémoires pour son intensité, ses motivations et ses performances. Karl LITTNER, Léo DELACOUX, Julyan THIEBAULT, Romance RULAUD, Iptissem CHAARI, Hiba EL BELLINI, Antoine RUSTENHOLZ et Fantine SEVALES SURFER zevent.fr Écologie : et si le vote européen était une arme? Ces dernières années, l écologie est revenue très fort sous les projecteurs : avec les manifestations «Fridays for futur» lancées à l été 2018 par la militante de 16 ans Greta Thunberg, avec la liste des conséquences dramatiques du réchauffement climatique aux quatre coins du globe, les feux de forêts généralisés Que pouvons-nous faire, à notre échelle, pour ralentir l apparition d autres catastrophes? Nous avons interrogé Garance, lycéenne à Reims qui participe aux marches en faveur du climat. «J ai participé à deux manifestations d étudiants l année dernière. Elles ne sont certainement pas inutiles. On souhaite faire passer un message aux personnes qui ont le pouvoir de changer les choses, qu il est temps de prendre de véritables mesures. Ces manifestations ont aussi pour but de faire changer les mentalités des gens, et de rappeler que le réchauffement climatique est là. Quand je parle avec mon entourage au lycée, de plus en plus de personnes semblent s intéresser aux sujets, et même nos parents!», explique-t-elle. Système démocratique Ces manifestations auront bien sûr une bonne influence sur le monde. Mais est-ce qu il a un moyen d avoir encore plus d effet, en votant par exemple au sein de l Union européenne? Malgré ce que certains peuvent penser, le système législatif actuel dans l Union européenne, divisé en quatre institutions différentes, est bien pensé pour être démocratique. Les citoyens votent, directement ou indirectement, que ce soit au moment Pour les lycéens rémois, manifester peut influencer, mais voter aux élections européennes est aussi très utile. DR des élections européennes ou lors des élections nationales de chaque État membre. Le vote est donc un puissant moyen d influencer l Union. Parallèlement aux manifestations, qui ont pour but de faire évoluer l opinion publique et de faire pression sur le monde politique, chacun de nous devrait prendre le temps de se renseigner et d avoir un point de vue critique afin d avoir ainsi un impact positif sur la situation actuelle. Altay BEAUFORT, Clément DESMEDT, Vincent LEBAS, Laura LUCE, Lucien VITU et Laura WALERA

41 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 41 L équipe J1J du lycée Aviat de Troyes Les lycéens de l établissement Léonie-Aviat de Troyes ont signé des reportages placés sous le signe de l histoire, de la culture, du sport et de l avenir. Photo J1J Pour sa troisième participation à l opération J1J, le lycée Léonie-Aviat de Troyes s est intéressé au passé, au présent et à l avenir. Des reportages réalisés par la classe de première bac pro gestion-administration. Les élèves : Sulyvan Billi, Manon Bozzolini, Allan Canivet, Issam Chafki, Manon Devarennes, Guillaume Fresse, Mallory Garcia, Juan Hafsi, Nolwenn Jarosz, Théo Makowiecki, Euphrasie Martinot, Thaïs Meilhac, Rayane Nehar, Elise Parisot, Resmetha Sasisegaran, Najwa Zaher. Les professeurs : Claire Brugère (documentation), Dominique Carougeat (gestion), Mélanie Jacotin (administration), Pascale Roy (lettres histoire). Journaliste : Catherine Daudenhan. En août 2019, toutes les façades et toitures d un lycée de Troyes ont été intégralement reconstituées grâce à leurs drones. Les intérieurs de l établissement ont été réalisés à l aide d un scanner laser. L imagerie aérienne par drones est l une des deux principales activités de la société Drone Développement, située à Sainte- Savine, près de Troyes. Leurs drones survolent toute la France Films publicitaires Créée en 2011 par Fabian Pelletier avec ses trois associés, cette entreprise intervient aujourd hui sur tout le territoire français et à l étranger. L autre grand secteur dans lequel elle intervient est l audiovisuel. En 2014, elle a lancé un nouveau projet, Adjust Production, qui travaille sur les films publicitaires. Drone Développement possède également son propre studio de montage, installé à Pont-Sainte-Marie, avec toute l équipe de tournage (comédiens, maquilleur ). Au total, l entreprise possède sept différents drones dont les prix sont compris entre et Chacun a sa spécificité. Il y a des drones qui La société auboise Drone Développement s est aussi lancée dans l audiovisuel. sont plus rapides que d autres. Ils possèdent aussi différents capteurs. Tout cela dépend des projets qui sont à réaliser. Un jumeau numérique L entreprise pratique la photogrammétrie, un domaine en pleine évolution. Il s agit d une technique qui est très précise et qui permet de reconstruire un modèle en 3D. Pour cela, elle utilise de simples photos d une scène analysées par de puissants algorithmes capables de déduire la géométrie 3D globale, à la manière du cerveau humain. Elle permet de numériser des bâtiments et de vérifier tous les fonctionnements comme l électricité. Cela peut servir aussi aux personnes qui veulent faire une visite virtuelle, en consultant en ligne sans se déplacer ou pour découvrir un lieu avant de le visiter. Cela DR s appelle un jumeau numérique. Pour exercer ce métier, il faut posséder une formation théorique et d un diplôme de l aviation civile. C est pour cela que, parmi les associés de Drone Développement, on trouve un instructeur de pilotes et de drones. Guillaume FRESSE, Nolwenn JAROSZ, Thaïs MEILHAC et Sulyvan BILLI

42 42 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Les trésors de prince de Lavau Le chaudron reconstitué. DR Savez-vous qu il y a 2500 ans vivait un prince à Lavau dans l Aube? En effet, en 2015, la découverte exceptionnelle d une précieuse tombe princière datant du milieu du Ve siècle avant notre ère, a permis de raconter l histoire des hommes qui ont peuplé les vallées de la Seine et de l Aube. Son bon état de conservation interpelle les spécialistes : «Protégée par les restes de son tumulus (monticule de terre et de pierre), elle a été préservée des pillages», précise le commissaire de l exposition. C est une tombe intacte! La tombe a été découverte par hasard lors des travaux de canalisations. Elle est tout d abord hors norme par sa taille : une superficie de près d un hectare. Aucun autre monument retrouvé au niveau de la plaine de Troyes n est aussi impressionnant. Il a été appelé le prince de Lavau à cause d objets de valeur trouvés à côté de sa tombe. Il n en fallait pas plus au Département de l Aube, soucieux de mettre la culture à la portée de tous, pour organiser une exposition à la hauteur de l événement : ArkéAube. Sur 350 m² à l Hôtel-Dieu-le-Comté de Troyes, l exposition a mis en valeur plus de 200 objets remarquables révélés lors des fouilles : bijoux, notamment un torque et deux bracelets en or massif, un brassard en lignite, des perles d ambre finement travaillées Un chaudron de 1 m a été reconstitué en 3D. C est la pièce maîtresse de la découverte de Lavau. Elle permet de prendre conscience de l extraordinaire travail de fonderie dont résulte ce chaudron : il est décoré d une tête du dieu-fleuve grec Archeloos et de têtes de félins. La découverte est majeure au niveau national et européen. Théo MAKOWIECKI, Allan CANIVET, Élise PARISOT et Juan HAFSI S U R F E R h t t p s : / / w w w. f a c e - book.com/arkeaube/ Stade de l Aube : les secrets d une pelouse écolo Depuis 2013, et pour la première fois en France, les joueurs du football club de l Estac de Troyes évoluent sur un gazon écologiquement conçu par la société Natural Grass. Issu d une technologie intitulée AirFibr, il fait l objet d une démarche d écoconception dont l objectif est de réduire l impact environnemental tout au long de son cycle de vie. Sa composition s organise autour des trois matériaux suivants : des granules de liège naturel dotées d une mémoire de forme, auxquelles s ajoutent des milliards de microfibres synthétiques d une forte résistance ainsi que du sable fin extra-siliceux de sorte que le terrain n est jamais boueux. A ces éléments naturels, vient s ajouter un placage AirFibr qui permet de changer et de rendre jouable la pelouse en moins d une semaine. Chef jardinier du stade de l Aube, Éric Robin revient en détail sur cette pelouse d un nouveau genre qui a conquis au fil des ans d autres clubs de foot français. Rencontre. Les Nuits de Champagne sont un festival de musique française, né dans l Aube en Il réunit 900 choristes, âgés de 14 à 87 ans, de l atelier choral «Chanson Contemporaine» et qui viennent de tous les horizons : Troyes, Aube, Amérique du Nord. Tous chanteront avec de nombreux artistes tels que Marc Lavoine, les Innocents et Véronique Sanson lors des concerts qui auront lieu du 21 au 26 octobre prochains. Mais derrière ce festival, il y a toute une organisation en coulisses. Il est préparé un an à l avance. Charline Belair, l organisatrice de la chorale, explique qu il s agit «d une organisation quasi militaire». Depuis février, les choristes se préparent et répètent les chansons choisies par le délégué général Pierre-Marie Boccard. Chaque artiste et choriste s entraînent chez lui pour bien mémoriser. Environ cinq jours avant le début du festival, tous se retrouvent pour apprendre à jouer parfaitement ensemble, et en chœur pour le jour J. Eric Robin est le chef jardinier du stade de l Aube qui a été le premier club de foot de France à se doter d une pelouse écologique. Photo J1J Quelles sont les avantages d une telle pelouse? Cette pelouse est exceptionnelle car elle reste constante, elle ne se déforme pas et ne s arrache pas. Ces trois matériaux permettent d obtenir une surface de jeu performante jouable Une annulation, ça arrive Sylvain Tardy, producteur délégué des créations polyphoniques, et Sandrine Beltramelli, chargée de l accueil des artistes et de la programmation, doivent gérer tous les imprévus : «Un changement d artiste ou une annulation peuvent survenir tout au long de l année et il y en a forcément!», témoigne Sylvain Tardy. Pour les choristes, cette grande expérience musicale est décrite comme «un grand moment à vivre». par tous les temps. Les avantages environnementaux sont triples : apports hydriques réduits, eaux urbaines filtrées et surface autorégénérante. Est-ce rentable? Même si l investissement de départ est trois fois supérieur à une pelouse traditionnelle, l entretien quotidien est largement facilité : elle se détériore très peu contrairement à une pelouse en gazon naturel ce qui nécessite moins de réfection! Les jardiniers sont contents. Est-ce que ça plait aux footballeurs? Oui, car été comme hiver la surface de jeu reste la même. En conclusion, les avis sont unanimes. Pour les joueurs, la surface de jeu ne glisse pas. Le jardinier, est, quant à lui, très satisfait car l entretien est plus facile. Grâce à cette technique, le développement durable est assuré même dans la planète sport! Najwa ZAHER, Issam CHAFKI, Rayane NEHAR et Manon BOZZOLINI Nuits de Champagne : quand 900 choristes accompagnent les artistes Cette année, les 900 choristes chanteront avec Marc Lavoine, Véronique Sanson et bien d autres artistes encore. DR «C est formidable!», s exclame Véronique Biron, une des choristes habituée des Nuits de Champagne. «C est comme une grande aventure, intense et stricte, mais du pur bonheur qu il faut vivre à fond et que l on se fait une joie de partager avec le public». Le festival est donc un lieu convivial qui permet des amitiés grâce à la musique. «Nous sommes une grande famille», conclut-elle. Euphrasie MARTINOT, Manon DEVARENNES, Resmetha SASISEGARAN et Mallory GARCIA

43 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 43 Ginette Kolinka, matricule 78599, n a rien oublié La Parisienne Ginette Kolinka, 94 ans, affirme régulièrement : «Moimême je le raconte, je le vois et je me dis que ce n est pas possible d avoir survécu à cela». Elle a été arrêtée en mars 1944 à Avignon, alors qu elle avait 19 ans, par la Gestapo, à la suite d une dénonciation. Elle est ensuite internée au camp de Drancy. Un mois plus tard, elle est transférée au camp d Auschwitz-Birkenau puis dans différents camps comme celui de Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Et cela pendant plus d un an. Ginette Kolinka sera libérée en Durant cette triste et cruelle période, elle a survécu aux coups, aux humiliations, à la faim, au froid et au dramatique manque d hygiène. En juin 1945, elle rejoint, à Paris, sa mère et ses sœurs qui n avaient pas été déportées. Ginette Kolinka était malade et ne pesait alors plus que 26kg. Elle choisit de ne pas évoquer les atrocités subies dans les camps et de rester dans le silence. Sa famille, Ginette Kolinka, survivante des camps d extermination nazis, a donné une conférence devant les lycéens du Don Bosco. Photo J1J par pudeur, ne lui posera pas de questions. Elle a ainsi gardé le silence pendant plus de 45 ans, cachant son matricule (78 599) sous des pansements et de longues manches et essayant de mener une vie ordinaire. «La haine à l état pur» Le directeur de l association des anciens déportés lui demande, en 2000, un service : retourner à Auschwitz-Birkenau, pour faire une visite guidée. Pour elle, c était d abord inenvisageable, mais finalement elle a accepté, pour rendre service. Arrivée sur les lieux, elle n en a pas cru ses yeux. Le «Auschwitz» qu elle connaissait n existait plus. Ce n était plus qu un décor. À la suite de ce voyage en Pologne, elle a décidé de rompre le silence. À présent, témoigner prend une place capitale dans sa vie. Dans les collèges, les lycées, les écoles, elle veut que les jeunes sachent et n oublient jamais ce qu étaient les camps de concentration et d extermination durant la Seconde Guerre mondiale. Ginette Kolinka est notamment intervenue au lycée Don Bosco de Landser le 26 septembre dernier. Ce qui a suscité une forte émotion au sein de l établissement. Elle ne veut pas que «ce ne soit plus qu une ligne dans un livre d histoire», c est la raison pour laquelle elle témoigne. La nonagénaire continue donc à raconter et à faire des visites, pour que les jeunes ne reproduisent pas la haine dont elle a été victime. «Je répète toujours aux élèves que c est la haine qui a fait cela, la haine à l état pur! Les nazis ont exterminé plus de 6 millions de juifs». Au regard des faits récents survenus à Halle, en Allemagne, le devoir de mémoire et la lutte contre l antisémitisme prennent tout leur sens. «Si vous entendez des parents, des proches, des amis tenir des propos racistes, antisémites, demandez-leur pourquoi. Vous avez le droit d en discuter et de leur dire qu ils ont tort.» Flore MERCIER-DEVY, Laurine HOYO, Pauline SCHÜLE et Charlotte BOGAERT LIRE «Retour à Birkenau», Ginette Kolinka, éditions Grasset, 99 pages, 13. L Indocile : le spectacle pour parler de la différence La compagnie alsacienne l Indocile est née en 2007 des envies et du besoin d expression de la créatrice Anne-Laure Hagenmuller, d Issenheim, à la suite de ses études de théâtre. Ses thèmes de prédilection renvoient notamment au handicap et à la différence. Bien que les sujets abordés puissent sembler lourds, la compagnie l Indocile les rend plus accessibles en ne les évoquant jamais de manière frontale mais en les «enrobant» grâce à la mise en scène et aux convictions portées par les acteurs. Sur scène, Anne-Laure Hagenmuller aborde des sujets délicats tels que le handicap et la différence. DR Prise de conscience La fondatrice de la compagnie choisit ses spectacles en fonction de ses partenariats et de ses envies. L indocile se produit sur des scènes très diverses, aussi bien dans des Zénith pour la chanson que sur des scènes plus restreintes, par volonté de contact humain. Dans les spectacles de la compagnie, le chant a également une place très importante. Anne-Laure Hagenmuller nous explique qu elle ne propose pas seulement un spectacle au public mais une réflexion après coup ainsi que des débats à la fin des représentations, afin de participer à la prise de conscience du public. Les thèmes des spectacles sont toujours plus ou moins liés à l actualité, le théâtre étant donc un moyen pour la compagnie de s exprimer sur ces sujets. Cette sensibilisation passe principalement par les enfants car Anne-Laure Hagenmuller considère que l avenir est entre leurs mains et qu il est important d attirer leur attention sur ces sujets par l art scénique. La comédienne intervient également dans le cadre scolaire en proposant des ateliers et des débats sur le thème du handicap et de la violence. La compagnie a prévu 40 dates pour son spectacle actuel, «Les pas pareils», sur le thème de la différence. De nouveaux projets sont déjà en préparation : la fondatrice de la compagnie nous a confié qu un spectacle sur le thème de la maladie et du milieu hospitalier ainsi qu un spectacle de Noël, «Courant d air», sont en cours de création. Émilie MODOLO et Charlotte MURÉ

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