LE PATRIMOINE DANS LA SALLE DE CLASSE

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1 LE PATRIMOINE DANS LA SALLE DE CLASSE Un manuel pratique à l usage des enseignants Récemment, le patrimoine culturel, sous toutes ses formes, a été l objet de beaucoup d attention à travers l Europe, et les enseignements, tant secondaire que primaire, l ont utilisé en développant bien des résultats fascinants. Ceci parce que le patrimoine en lui-même se prête très bien à de nouvelles approches pédagogiques, comme la collaboration interdisciplinaire et le travail par projet. Jusqu à récemment, aucun nouveau manuel de formation avec des matériaux concrets et des exemples de bonne pratique n avait été écrit. HEREDUC a tenté de combler ce manque. Le néologisme HEREDUC se réfère à HERitage (patrimoine en anglais) et EDUCation (enseignement en anglais) et le projet fait partie du programme Comenius 2.1 qui s inscrit à l intérieur du programme Socrates de l Union Européenne. Le projet a développé ce livre-guide pour accompagner le site web qui est régulièrement mis à jour. Le présent livre-guide contient des approches envers le patrimoine en Europe et se concentre sur la façon dont les enseignants pourraient intégrer l enseignement du patrimoine au sein de leurs leçons, tant dans les écoles primaires que secondaires. Il est écrit dans une optique d application pratique. Il se termine avec une série de 34 exemples pratiques de cinq pays européens qui peuvent être une source d'inspiration ainsi que d'une bibliographie sélective.

2 HEREDUC MANUAL 3

3 COLOPHON PRÉFACE Si vous avez des questions concernant ce livre ou le projet qui en a été à l origine : Veerle De Troyer ou Jens Vermeersch Het Gemeenschapsonderwijs - Département International 20 Boulevard E. Jacqmain B BRUSSEL Tel.: Fax: veerle.de.troyer@gemeenschapsonderwijs.be Éditeur: Veerle De Troyer Coordination administrative : Veerle De Troyer, Jens Vermeersch et Katrien Lehouck (Het Gemeenschapsonderwijs, Département International) Coordination des contenus : Veerle De Troyer et Hildegarde van Genechten Auteurs : Veerle De Troyer, Jens Vermeersch (Gemeenschapsonderswijs, BE) Hildegarde van Genechten, Patrick Van den Nieuwenhof (Culturele Biografie Vlaanderen vzw, BE) Klaus Kösters (Landschaftsverband Westfalen-Lippe, DE) Pieter Mols (Identiteitsfabriek Zuidoost, NL) Jacqueline van Leeuwen (KU Leuven, BE) Nicole Vitré (Service Educatif du Centre de Culture Européenne, Rectorat de Poitiers, St Jean d Angély, FR) Fabio Pizzicanella, Maria Antonietta Destro, Maria Antonella Fusco (Ministero per i Beni e le Attività Culturali, IT) Nous aimerions aussi remercier toutes les personnes des différentes organisations qui nous ont aidés à rassembler les cas du chapitre 5. Regard critique externe: Tim Copeland, The International Centre for Heritage Education. Mise en page : Bart Vliegen ( Traduction : Aurore Méchain Imprimeur: Garant Avec le soutien de la Commission Européenne dans le cadre du programme Socrates, Projet Comenius Numéro : CP BE-COMENIUS-C21 Le contenu de ce projet ne reflète pas nécessairement la position de la Communauté Européenne pas plus qu il n engage sa responsabilité. Patrimoine dans la salle de classe Un manuel pratique à l usage des enseignants Anvers-Apeldoorn Garant 2005 Dans un discours d ouverture à la conférence Europa Nostra sur l Éducation au Patrimoine Européen à La Haye en octobre 2004, j ai utilisé deux citations pour donner un cadre à mes idées. Premièrement j ai mentionné Kurt Lewin ( ) : Il n y a rien d aussi pratique qu une bonne théorie. Je me suis lamenté sur le fait qu il n y avait pas eu beaucoup de discussions théoriques au sujet de la conception de l enseignement du patrimoine en Europe et j ai pensé qu il y avait besoin d un soutien théorique plus fort concernant les activités pratiques qui ont été produites par bon nombre de projets européens en matière d enseignement du patrimoine. Deuxièmement, j ai inversé l affirmation de Lewin en : Il n y a rien d aussi théorique qu une bonne pratique. Une fois encore, j ai regretté le manque d évaluation de la pratique, telle que nous pourrions bâtir une théorie basée sur les façons d agir des projets d enseignement européens. Ceci nous habiliterait à définir exactement ce que nous entendons par bonne pratique. Je fus intrigué quand Veerle De Troyer me parla du projet HEREDUC, de ses visées et de son avancement. Cela semblait être un début prometteur au regard des questions qui avaient figuré sur mon agenda pendant l écriture de ce discours. Ce fut avec un intérêt croissant que je lus les résultats de cette étude. Voilà une tentative, non seulement pour définir ce qu est le patrimoine mais aussi pour discuter de ses implications dans la dimension européenne et pour déployer des directives envers des projets potentiels à l école, reliés à une progression de thèmes. L efficacité de cette approche était visible à travers les trente quatre exemples aux plans détaillés, des expériences menées à bien. Les résultats de ce projet sont dignes d être largement disséminés et les participants félicités pour avoir identifié, confirmé et développé la nature symbiotique entre patrimoine, enseignement et Europe. 156 pp. - 24cm Dépôt légal D/2005/5779/77 ISBN NUR 810 Conception de la couverture : Watch It Productions Garant Imprimeurs et les auteurs Toutes les parties de ce livre sont protégées par copyright. Toute utilisation dans le cadre des limites définies par la loi régissant le copyright et les droits d auteur est tolérée sans autorisation préalable des propriétaires du copyright et des auteurs. Ceci est également valable pour les photocopies, traductions et copies microfilms ainsi que le stockage et l utilisation au sein de systèmes électroniques. Garant Somersstraat B-2018 Anvers (Belgique) Koninginnelaan 96, NL-7315 EB Apeldoorn (Pays-Bas) Central, 99 Wallis Road, Londres E 9 5LN (Angleterre) Coronet, 311 Bainbridgestreet, Philadelphie PA (USA) uitgeverij@garant.be info@garant-uitgevers.nl Tim Copeland Centre International pour l Éducation au Patrimoine Université de Gloucestershire Cheltenham Royaume Uni HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 4 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 5

4 QU Y A-T-IL DERRIERE CE NOM, HEREDUC? Introduction Depuis le XIXème siècle, la notion générale du terme patrimoine a été associée avec les monuments et les vestiges à valeur historique, et dans bien des cas, utilisée pour légitimer la formation des nations. Si le patrimoine était dans l enseignement proposé à tous, il l était souvent sous la forme de visites (passives) de monuments ou de musées. Depuis les années 70, l attention pour le patrimoine a joué un rôle de plus en plus important dans la société et a pris une signification plus large. L accroissement de cet intérêt a été reflété dans la participation à grande échelle aux journées portes ouvertes (Européennes) organisées autour des monuments, au cours desquelles des tentatives sont faites pour éveiller une conscience parmi le public et les autorités concernant notre patrimoine. Durant la dernière décennie, le phénomène du patrimoine s est élargi en incluant du patrimoine immatériel comme les contes populaires et les traditions et aussi par ce que l on appelle des paysages développés qui témoignent de l impact humain sur l urbain ou des lieux ruraux dévolus à l agriculture ou au plaisir. Des institutions comme les archives, sont aussi de plus en plus ouvertes au public. Réfléchissant cette nouvelle ouverture et cet intérêt pour le passé, le patrimoine est de plus en plus utilisé dans la salle de classe. De nouvelles approches pédagogiques, telles que la collaboration interdisciplinaire ou le travail par projet, se prêtent particulièrement bien à l utilisation de ce sujet au niveau primaire aussi bien qu au niveau secondaire. Dans beaucoup de pays européens, la mise en œuvre de projets centrés sur le patrimoine a vu le jour, couronnée de succès, mais jusqu à récemment, une introduction générale sur l enseignement du patrimoine dans un contexte européen faisait défaut. Le projet HEREDUC (contraction des mots anglais HERitage - patrimoine - et EDUCation - enseignement -) qui s est déroulé d octobre 2002 à octobre 2005, s est fixé pour tâche de remédier à ce manque. Il s inscrit dans le cadre Comenius 2.1 qui fonctionne lui-même à l intérieur du programme Socrates, le programme européen de subventions pour l enseignement. Il offrait l opportunité de développer de nouvelles méthodes, des stratégies éducatives et du matériau pour des leçons, en conjonction avec des partenaires de différents pays d Europe. L objectif le plus important était le développement de ressources innovantes, de matériau concret et d exemples de bonne pratique pour les enseignants du primaire et du secondaire qui souhaiteraient intégrer le patrimoine en tant que sujet à part entière dans les activités pratiques de la classe. Ce livre-guide, et le site web qui l accompagne, sont les deux productions finales du projet. Le concept a été développé par Veerle De Troyer et Jens Vermeersch de Het Gemeenschapsonderwijs (l Enseignement de la Communauté flamande). La supervision des contenus a été faite à la fois par Veerle De Troyer et Hildegarde Van Genechten de Culturele Biografie vzw (Biographie Culturelle de Flandre), qui soutient des institutions d archives, des services liés au patrimoine et des musées en Flandre. Les organisations partenaires ont été trouvées en France, Allemagne, Pays-Bas et Italie. Ce sont elles qui ont fourni les contenus par l intermédiaire de professeurs ou de personnes travaillant dans le domaine de l éducation au patrimoine, qui ont une formation pédagogique : Klaus Kösters du Landesmedienzentrum Westfalen-Lippe (Allemagne), Pieter Mols de l Identiteitsfabriek Zuidoost (Pays-Bas), Fabio Pizzicannella, Maria Antonella Fusco et Maria Antonietta Destro du Centro per i Servizi Educativi du Ministero per i Beni e le Attività Culturali à Rome (Italie) et Nicole Vitré, Service Éducatif du Centre de Culture Européenne de St Jean d Angély (DAAC Rectorat de Poitiers-France). Jacqueline van Leeuwen a écrit le chapitre sur les projets dans l enseignement secondaire et Patrick De Rynck a travaillé sur le projet dans sa totalité en tant qu éditeur. Nous voudrions remercier toutes les personnes des différentes organisations liées au patrimoine qui nous ont aidés à compiler les exemples du chapitre. Nous espérons que ce partenariat international a crée un produit source d émulation qui s avèrera utile dans les années à venir. Le présent livre-guide est publié en cinq langues : néerlandais, anglais, français, allemand et italien. Sur le site web du projet, les professeurs peuvent voir comment le patrimoine et l enseignement interagissent dans leur propre pays et ailleurs. Het Gemeenschapsonderwijs (l Enseignement de la Communauté flamande) - en tant que coordinateur du projet - continuera à administrer et à mettre à jour le site web après la période de subventionnement. Ceci devrait garantir un effet durable et la réalisation des objectifs du projet. Les deux outils, le site web et le livre-guide, seront utilisés dans les cours Comenius 2.2 que le coordinateur du projet organisera régulièrement à partir d Octobre 2005 dans différents lieux européens, pointant tour à tour l enseignement primaire et l enseignement secondaire. Ces activités européennes hors l école seront annoncées via le site web. Veerle De Troyer Jens Vermeersch Het Gemeenschapsonderwijs, Département International HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 6 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 7

5 DEVINETTES TABLE DES MATIÈRES Préface par Tim Copeland... 5 Introduction... 7 Devinettes... 8 Dans le voisinage de l école, un monument se dresse au milieu de projets de nouveaux bâtiments. Les élèves peuvent-ils contribuer au débat? Qui est pour garder le monument et qui est contre? Pourquoi? Les monstres dans l église locale sont très bizarres en apparence. Étranges personnages, ces gens du Moyen-Âge. Pourquoi n y aurait-il pas toute une vision universelle cachée derrière ces monstres? Des archives, c est juste une pièce de stockage, avec des étagères serrées comme des sardines, pleines d informations ternes et sans signification. Jusqu à ce que vous réalisiez qu aux archives vous pouvez vous embarquer pour un voyage. Le patrimoine comme un voyage excitant, mystérieux, dangereux et fascinant à travers le temps! Un écrivain exceptionnel décore sa maison avec d étranges objets en provenance du monde entier. Il semble avoir une vision curieuse des cultures différentes mais sa vision est-elle réellement aussi bizarre que cela? Un musée est-il une boutique remplie d objets inutiles? Cette boutique vous demande de concevoir une campagne de publicité. Comment allez-vous convaincre les gens de l utilité de votre commerce? Des citoyens sortent des sentiers battus pour préserver dans leur région un paysage développé qui a de la valeur? Ils font cela pour les générations du futur qui devraient avoir la chance d hériter de ce paysage. Prendre soin du patrimoine, c est aussi en prendre soin pour l avenir La perception et l imagination semblent être des mots qui ont été inventés récemment. Mais nos ancêtres avaient beaucoup plus d imagination que cela! Comment pouvez-vous construire une maison sans architecte? Et comment dépenseriez-vous votre argent sans supermarchés? Dans un village tranquille, un massacre de masse a eu lieu à l encontre d innocentes victimes en Est-ce que cela aussi appartient au patrimoine européen? CHAPITRE 1 L ÉCOLE EN VOYAGE DANS LE PASSÉ AVEC UN ŒIL TOURNÉ VERS LE FUTUR Préliminaire 1.1 Le patrimoine culturel qu est-ce que c est? Tout ne peut pas rentrer dans le même moule : quelques définitions Comment quelque chose devient-il patrimoine culturel? Du sens commun Valeur envers la communauté Signification historique Association culturelle Signification au niveau individuel Préserver la personnalité de notre société En Conclusion CHAPITRE 2 ÉDUCATION AU PATRIMOINE, EUROPE ET IDENTITÉ Un appel 2.1 Culture et patrimoine culturel en Europe Bon et mauvais patrimoine Patrimoine trans-national Le patrimoine culturel comme confrontation Sur la durée Éducation au patrimoine et conservation de la nature Éducation au patrimoine et École Primaire Éducation au patrimoine et Enseignement Secondaire Responsabilité CHAPITRE 3 APPRENDRE AVEC ET A PARTIR DE NOTRE PATRIMOINE L éducation au patrimoine à l école primaire 3.1 Un cadre de travail pour enseigner et apprendre Des traces La culture en tant que trésor de traces Le patrimoine dans un contexte pédagogique Des biographies culturelles à nouveau Un cadre de travail pour enseigner et apprendre Exemples Musées et Collections Le paysage Rituels et Histoires Les archives CHAPITRE 4 LE PATRIMOINE EN PROJETS DANS TOUTES SES DIMENSIONS. 47 L éducation au patrimoine dans le secondaire 4.1 Aspects organisationnels Fermé ou ouvert? Le choix du patrimoine culturel Dispositions à l école Accords avec les partenaires patrimoniaux Un canevas pour un projet de recherche patrimonial Phase d orientation La planification L activité principale : la recherche La présentation des résultats L évaluation : feedback et remerciements Conclusion Aide mémoire pour un projet sur le patrimoine CHAPITRE 5 EXEMPLES PRATIQUES Introduction à l étude de 34 cas européens 5.1 Références et sources d information Progression des thèmes des projets d études de cas Projets pour des élèves plus jeunes Des objets étranges dans les musées Le musée en tant que scène Sites patrimoniaux de proximité Le patrimoine (immatériel) dans la vie quotidienne En quête d histoire Projets pour des élèves plus âgés Introduction au travail des archéologues et des musées Monuments de proximité Paysages développés L Europe Chrétienne L Histoire en tant que magistra vitae La face sombre de l histoire européenne Vieilles choses, nouvelles choses La pièce d identification Le vendeur et le musée A qui appartient cette valise? Archéoludix A la découverte du Brera On recherche : du personnel et des inspecteurs Les aventures de Kalle la taupe du musée Aventures de voyage dans les archives Des monstres dans l église! Mort et enterré HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 8 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 9

6 CONTENTS 12. Vilain mais charmant! Patrimoine savoureux Légendes du Rhin Le sel de Werl La ville cachée Travailler dans un musée Le motel mystérieux Retour vers le futur Un trésor à l école École et architecture A l ombre de Sainte-Marie Caserta au-delà du palais Cookies La digue et l eau Le paysage développé de Tecklenburg Le monastère d Hirsau Sous le sceau du mystère Propagande politique contre réalité Art et politiques L image de l Orient chez soi Face à face Chasse aux sorcières Quelle est la valeur de la vie humaine? CHAPITRE APPENDIX 1 L ÉDUCATION AU PATRIMOINE / UNE BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE APPENDIX 2 LE PARTENARIAT HEREDUC Notes Crédits photo L ÉCOLE EN VOYAGE DANS LE PASSÉ, AVEC UN ŒIL TOURNÉ VERS LE FUTUR PRÉLIMINAIRE En créant ce manuel, nous avons de très grandes espérances. Nous avons l intention d attirer l attention du plus grand nombre possible de jeunes sur notre patrimoine culturel, afin qu en retour, ils puissent attirer la nôtre sur leurs découvertes. Les étudiants seront les gardiens de notre patrimoine dans le futur et il faut qu ils aient l opportunité d en apprendre plus à ce sujet aujourd hui. Dans cette tâche, les professeurs sont les gens vers lesquels nous devons nous tourner pour avoir de l aide, puisqu ils peuvent retenir l attention de leurs élèves, en suscitant intérêt et enthousiasme, tout en faisant en sorte de rendre la matière de leur sujet accessible. C est une situation où l on gagne à tous les coups : le patrimoine est un outil superbe pour motiver les élèves et les aider à avoir un aperçu du passé, du présent et du futur. Il permet aux professeurs de transcender les frontières des matières scolaires et les tâches quotidiennes. En bref, le patrimoine a besoin d une place au sein de la classe et la classe a besoin d une place au sein de l éducation au patrimoine. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 10 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 11

7 L ÉCOLE EN VOYAGE DANS LE PASSÉ, AVEC UN ŒIL TOURNÉ VERS LE FUTUR 1.1 Le patrimoine culturel - qu est-ce que c est? 1.2 Tout ne peut pas rentrer dans le même moule : quelques définitions Le patrimoine culturel mérite une place significative dans l éducation de nos enfants et cet accomplissement est l objectif de ce manuel. De plus, nous devons d abord dans la meilleure tradition socratique (une part de notre patrimoine en elle-même!) définir nos termes. Que voulons-nous vraiment dire quand nous parlons de patrimoine culturel? C est une question difficile. Résumer son sens en quelques mots n est vraiment pas chose facile, bien qu il ait une présence claire dans bien des domaines de notre vie quotidienne. Le patrimoine culturel exprimé par le mot latin patrimonium se révèle à travers différentes formes dans une large gamme de contextes. Il descend aussi d un mot grec ancien qui signifiait choisir. Le patrimoine peut représenter tout le monde. Il cadre avec les cultures mineures et majeures de notre existence, avec Michel-Ange, Rubens et Le Corbusier d un côté et les santons de Provence, les boulangeries et les photos de mariage de l autre côté. Ceci est aussi valable pour le tangible que l intangible : manuscrits, vieilles photos et images, mais aussi les comptines et les histoires. Nos vieilles recettes préférées, votre langue maternelle, et même certaines plaisanteries, tout cela fait partie de notre patrimoine culturel. Il ne s agit pas simplement d une discussion au sujet des monuments ou des œuvres d art, et cela va bien au-delà des biens matériels et des artefacts. Le patrimoine est tout autour de nous. Il pourrait bien être celui que nous ne reconnaissons pas ou ne voyons pas en tant que tel, pour la simple et bonne raison qu il est tellement omniprésent. Alors, avant d oublier, balisons notre terrain et essayons une définition du patrimoine culturel en une phrase. Le patrimoine culturel décrit les traces et expressions de la conduite et de la communication humaines, celles que nous avons héritées de nos ancêtres, que nous choisissons de garder parce que nous leur prêtons une valeur en tant qu individus et en tant que société. Sans doute, devrions-nous même ajouter, une valeur inestimable. L HISTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL Un vol à travers le temps Le patrimoine est une fête mobile. En termes simples il contient son propre changement. En langage plus complexe, le patrimoine est l interface dynamique entre les actions du passé et celles du présent, un processus qui continue à infléchir nos vies en devenir. Le patrimoine culturel ne peut jamais être compris comme un produit fini. On pourrait dire qu il est expérimenté et exprimé chaque jour différemment. De la même façon notre perception du passé change par ce même processus. Le présent détermine la façon de voir les évènements passés. Cette compréhension est précieuse, mais cela signifie que nous devons user de prudence. Comprendre aujourd hui n est évidemment pas la même chose que comprendre hier ou demain. Les conséquences de ceci sont significatives quant aux choix que nous effectuons en matière de patrimoine, ce que nous devrions garder et si nous devons le restaurer. Regardons simplement la façon sans cesse changeante dont nous faisons étalage de notre patrimoine : musées, sites, films, oeuvres d'art, radio On a souvent débattu du patrimoine comme de quelque chose assujetti à la définition et à la description. Et ce propos lui-même fait partie de notre héritage Au XIXème siècle une grande attention a été déployée envers les grands monuments et les œuvres relevant des Beaux Arts. Comme les identités nationales émergeaient à cette période, le grand art devint un aspect important dans la création d une légitimité pour les nouveaux états-nations. En d autres termes, le patrimoine culturel fut créé et manipulé de manière à façonner une identité culturelle pour un pays, un peuple ou un état. Le patrimoine fut une voie pour l orgueil national et le résultat fut une création figée. Son point de mire fut le passé fier et héroïque et du coup, le patrimoine fut marqué du sceau de la distinction et du classement. Jusqu à la Seconde Guerre Mondiale, le terme patrimoine culturel était généralement utilisé pour signifier une sorte de patrimoine statique à l intérieur d un cadre de travail international. D anciens monuments étaient vus comme des parties du corps de la grande culture, tout comme les espaces de compréhension de la beauté naturelle étaient vus comme une partie de la culture populaire. Après la Seconde Guerre Mondiale, le concept de protection a été appliqué à notre patrimoine en voie de développement. Cela commença avec l art, mais quelque temps après le milieu des années 1970, la définition du patrimoine culturel s étendit. Tous les champs de l activité humaine, comprenant le travail, la science, les fêtes deviennent des sources potentielles de notre patrimoine culturel, pour le futur. En dehors du patrimoine matériel, il y a aussi le patrimoine moins tangible, immatériel, comme les traditions orales qui ont été l objet de beaucoup d attention ces derniers temps. Dans le monde moderne, le patrimoine culturel est entré dans une nouvelle phase de développement. D un côté le processus de globalisation nous emmène vers une uniformité et une standardisation des cultures. De l autre côté, il y a une immense diversité au niveau local. La politique actuelle du patrimoine consiste à combiner le global et le local. Cette vue glocale nous oblige à revoir de nouvelles méthodes de présentation du patrimoine culturel. C est une période excitante qui s offre à nous dans ce domaine. Il y a différents types de patrimoine, selon des critères physiques. Traditionnellement nous pouvons faire une distinction entre patrimoine tangible (matériel) et intangible (immatériel). Le patrimoine matériel peut être divisé en patrimoine mobile (changeant) et le patrimoine statique (qui ne change pas). Il est à noter, en outre, que même le patrimoine statique change sur de longues périodes, quoique lentement. Le tableau qui suit en est l illustration. Statique Exemples : sites historiques, cités historiques, monuments, moulins à vent, paysages, canaux TANGIBLE (MATERIEL) Mobile Ainsi, le patrimoine est-il un concept très vaste. Afin de garder une certaine marge de manœuvre, les gens des siècles passés faisaient-ils une distinction entre les formes de patrimoine qui, souvent, d une façon ou d une autre, étaient contrôlées par leurs propres institutions tout en ayant une influence sur elles. Ces distinctions peuvent varier selon les pays. Plus récemment est apparue une tendance à briser les barrières (souvent dressées au XIXème siècle) et à travailler d une façon transdisciplinaire. Pour de plus amples informations, voir la section Biographie Culturelle Les musées Un musée collectionne, préserve et étudie des objets de valeur (patrimoine susceptible de varier). Les objets sont valeureux parce qu ils sont rares, beaux, vieux ou spéciaux ou parce qu ils contribuent à une meilleure compréhension de l histoire d un sujet donné. Chaque musée met en vitrine sa collection et il œuvre envers le public à travers des expositions, visites, conférences et en organisant d autres activités variées. Il y différentes sortes de musées, selon l endroit où ils sont situés et l angle d approche pour lequel ils ont été conçus. Il y a des musées d art, d histoire et archéologie, des musées urbains, des musées d histoire naturelle, des techniques, de photographie et ainsi de suite Les archives Des archives conservent des traces passées des gens, organisations et institutions. Elles le font en gardant et en rendant Exemples : peintures, statues, bijoux, reliques, pièces de monnaie, timbres, mobilier, tapisseries, livres, photos, films, instruments de musique, littérature, documents INTANGIBLE (IMMATERIEL) Exemples : artisanat, savoir-faire technique, rituels, histoires, coutumes, recettes, langages, jours de fête, croyances, chants, spectacles, sports et jeux, De telles distinctions sont utiles mais relatives. Les patrimoines, matériel et immatériel, ont vraiment une relation évidente et proche l un avec l autre. L un acquiert souvent du sens à travers l autre. Considérez la montre de poche de votre grand père. Elle vaut certainement la peine d être gardée : elle a bien des années et c est un exemple de vieux métier. Mais sans aucun doute, derrière la même montre de poche il y a une histoire cachée bien spécifique: les circonstances particulières qui ont fait qu on l a donnée au grand père, comment elle est entrée en votre possession, quel artisan l a faite. A travers toutes ces choses la montre augmente son intérêt et sa valeur. L histoire de l artefact qu on appelle la biographie de la montre- est peut-être même plus éclairante que la montre en elle-même. En ce sens, la montre gagne une identité et s anime. D innombrables exemples peuvent fonctionner de la même façon : le monument et l histoire de ses habitants, le livre et comment ses lecteurs l ont utilisé, le paysage et les humains qui l ont façonné, la peinture, son créateur et ses propriétaires ultérieurs. Et ainsi de suite. Toutes ces histoires ensemble forment la biographie culturelle de la rue, de la ville, de la région, du pays Il est irréel de penser que nous pourrions jamais les décrire : simplement notre patrimoine culturel est inépuisable. En dehors des différences physiques, le patrimoine peut aussi être subdivisé selon les domaines de nos vies qu il affecte le plus, telle la religion, le sport et les jeux, le travail, l art et la culture, la façon dont nous organisons notre société. C est pourquoi par exemple nous avons différentes catégories de musées qui traitent d arts soi-disant populaires : imprimerie, sport, jouets etc. COMMENT PRÉSENTONS NOUS LE PATRIMOINE? accessibles des documents papier, des photographies, du matériau audiovisuel ou numérique (patrimoine changeant). L accent est mis sur les rapports, lettres, lois, listes d adhérents, calendriers L archiviste classifie et met en ordre les matériaux, de façon à ce que bien des années plus tard, n importe qui puisse trouver exactement ce qu il cherche. Le terme archives ne se réfère pas simplement au bâtiment où les documents sont entreposés ou bien à l institution responsable, mais aussi aux documents eux-mêmes conservés là. Le patrimoine immatériel dans la culture populaire Sous cette rubrique se rangent ici tous les types de matériaux patrimoniaux qui sont intangibles. Il peut s agir d histoires, de récits de témoins oculaires, d écoles de pensée, d us et coutumes, de rituels, de danse, de chants, de régime, de costumes nationaux, de sports, de dialectes, de métiers Les gens expérimentent le patrimoine immatériel et l expriment à travers leurs mots et leurs actions. Ce patrimoine traditionnel, ou culture populaire, (on pourrait ici utiliser le terme d ethnologie) est toujours sujet à changement, mais son origine est la plupart du temps très facile à reconnaître. Les monuments Les monuments sont en général des bâtiments mais peuvent aussi être des ponts, fontaines, tours, églises, portes Les monuments peuvent être modernes, bien que beaucoup d entre eux aient un âge respectable. Chaque monument a sa propre histoire, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 12 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 13

8 acquise à travers son architecture, ses espaces de vie et ses anciens habitants. Pour cette raison les monuments deviennent spéciaux, voire uniques et beaucoup y gagnent un statut de conservation. Souvent un monument informera un visiteur au sujet de la région où on le trouve. L inverse peut aussi se produire : parfois une région gagnera en importance à cause de la présence d un monument. Les paysages Les paysages développés sont façonnés et estampillés par la marque de nos ancêtres. Ils ont des qualités spéciales et des caractéristiques reconnaissables : une architecture délibérément contrainte, une répartition de la terre, l inclusion d éléments naturels, comme les étangs, champs, prairies, infrastructures reliées avec l industrie, les transports et la communication. Des vues de villes et de villages peuvent même y être incorporées. Des paysages naturels, d un autre côté, sont des paysages entièrement façonnés par la nature : autant que possible, ils sont gardés à l état vierge. 1.3 Comment quelque chose devient-il patrimoine culturel? CINQ ASPECTS A CONSIDÉRER Ainsi que nous l avons vu, il y a d innombrables exemples de patrimoine culturel et un nombre croissant de gens qui se sentent concernés par eux. A première vue, c est comme si ces sortes de catégories avaient peu de choses en commun. Par exemple, quel rapport entre une église baroque, un paysage, une œuvre d art moderne et la recette favorite de votre grand-mère? Sans parler d un pèlerinage, d un timbre ou de rituels attachés à certaines festivités? Toutes ces choses semblent être complètement différentes. Alors pourquoi les appelons-nous patrimoine culturel? Cela a sans doute un lien avec notre attitude et des concepts comme l importance et la valeur, et peut-être moins à voir avec la forme objective ou le contenu de ce patrimoine, sans parler de la valeur économique des choses en question Du sens commun Un sentiment plus ou moins partagé à l intérieur de chaque culture définit ce qui vaut la peine d être inclus comme legs du passé. D après le sens commun, quelque chose appartient à notre patrimoine culturel si nous lui reconnaissons une certaine valeur, si nous partageons la vision qu il contribue à une définition de ce qui fait (qui? quoi?) que nous sommes à l intérieur d une certaine culture. La valeur en question peut être symbolique et pas nécessairement économique. En outre, puisque le patrimoine culturel est une entité dynamique, nous devons exercer notre jugement afin de décider de ce qui le constitue continuellement Valeur envers la Communauté Le patrimoine culturel est l ambassadeur de cet étrange et inaccessible pays, bien que néanmoins familier, que nous appelons le passé. Il embrasse les grandes et petites histoires qui font partie de la vie quotidienne, mais aussi celles que nous reconnaissons comme héroïques, dérangeantes, vindicatives, risibles et incompréhensibles. A la fois en tant que récits individuels et en tant que corpus complet de travail, ceux-ci nous offrent aujourd hui une incursion dans la vie et l histoire de nos ancêtres, mais en même temps, à travers cela, une incursion en nous-mêmes et à l intérieur de nos propres vies aujourd hui. Comme le disait Cicéron Celui qui ne sait pas d où il vient, reste toujours un enfant. Et bien sûr nous voulons aider nos enfants à grandir et devenir des adultes, à travers le processus de l éducation! Couronnant le tout, le patrimoine culturel peut faire la lumière sur les styles de vie d autres peuples, que nous trouverions extraordinaires de prime abord. C est ce qui se passe par exemple, quand nous sommes ignorants du contexte courant dans lequel traditions et coutumes se sont développées. En bref, une vision au sein de notre propre passé et de celui des autres peuples, est un pas important vers une meilleure compréhension des êtres humains dans le présent, à la fois au sein de notre propre culture et de celles des autres. Bien que nous ne puissions pas dialoguer avec le passé puisqu il s en est allé et est inaccessible pour nous, nous pouvons utiliser son évidence pour illuminer le présent et comprendre ce à quoi le futur pourrait ressembler. Le patrimoine peut aussi encourager un échange d idées salutaire entre différentes cultures, en reculant les frontières de la géographie et du temps. Parce qu il donne une telle force et une telle valeur à la communauté humaine, cela veut dire, que bien que nous ayons le droit de profiter de cette richesse, nous avons aussi la responsabilité de la protéger et de l augmenter de manière à la faire avancer et la transmettre avec soin aux générations futures Signification historique En nous servant de critères sur lesquels nous nous sommes mis d accord, nous pouvons décider quand quelque chose doit être considéré comme un document significatif, par exemple un testament, par l intermédiaire duquel nous pouvons éclairer des évènements et processus importants de l histoire humaine. Les disciplines impliquées dans cette évaluation sont l histoire, l histoire de l art, l ethnographie, l archéologie, l architecture etc. Grâce à ce jugement, le patrimoine culturel peut nous aider à apprendre au sujet des idées des sociétés primitives. En considérant le matériau que nous pouvons toucher, entendre et voir, nous nous glissons dans le passé, parfois très loin : les matériaux sont des témoins survivants, parfois uniques, qui nous fournissent une information de l intérieur, en tant que sources premières. Les objets, rituels, histoires, paysages, bâtiments sont des trésors sans prix qui nous permettent d assouvir notre soif de connaissance en matière d histoire, de sentiments et d expériences historiques. Les trouvailles archéologiques nous parlent de la vie quotidienne, tandis que les monuments, qu ils soient de première ou de seconde importance, nous parlent des styles de vie, de l habitat et des cultures religieuses. Dans les peintures de Botticelli, Bosch ou Goya, des formes symboliques nous révèlent les idées prédominantes de l époque. Les traditions et les rituels prouvent comment les peuples marquent les rites de passage au sein de leurs vies par des festivités. C est à travers sa signification historique que le patrimoine culturel acquiert souvent une valeur financière dans la société d aujourd hui Association culturelle De nombreuses traces du passé n ont pas de valeur, ipso facto, mais simplement en tant que pièces d un puzzle, ou tesselles d une mosaïque. Une œuvre d art peut être pleine de sens et précieuse, non par ses propres mérites, mais par la relation qu elle entretient avec la collection dont elle fait partie. De façon similaire, la collection peut acquérir une valeur à travers son lien avec l histoire d une famille noble, à l intérieur d une ville ou d un territoire précis et ainsi de suite. Le patrimoine culturel accroît sa valeur s il fait partie d une image plus grande Signification au niveau individuel Finalement, le patrimoine culturel peut également avoir un sens considérable pour les individualités. Peut-être êtes-vous particulièrement attaché à un bâtiment particulier ou à un vieux morceau de musique parce que vous le reliez à un moment spécial, singulier de votre vie. Ou sans doute gardez-vous telles photos et telles lettres, à n importe quel prix, parce qu'elles vous rappellent votre famille. Ou bien encore visitez-vous régulièrement un musée local parce que les artefacts qui y sont présentés ont un sens particulier pour vous dont l intérêt ne se dément pas. 1.4 Préserver la personnalité de notre société BIOGRAPHIE CULTURELLE La biographie culturelle est l interprétation personnelle de traces laissées derrière eux par les gens. Celles-ci peuvent prendre bien des formes, comme les comptines, les monuments, les restes archéologiques, les collections d objets présentées de façon publique ou privée, l art moderne, les histoires, les coutumes, les rituels, les marques sur le paysage. Chaque région a un nombre énorme de caractéristiques laissées par les gens qui y vivaient avant. Ces traces sont le résultat des habitudes des peuples vivant ici, de leurs activités ou de leur interaction avec le paysage. Ces caractéristiques auxquelles nous nous référons peuvent avoir été créées par hasard ou bien alors délibérément. La survivance, en tant que trésor, des signes de l activité humaine du passé à l œuvre dans le présent, est une affaire fragmentée, en partie seulement identifiée et enregistrée. La catégorisation et la conservation de ces signes a sa place dans les musées, archives, publications historiques Vouloir dresser un tel catalogue signifie découvrir plus au sujet des personnes à l origine de la création de ces caractéristiques, à travers l analyse de ces traces. Inévitablement, les choix opérés durant la création de la représentation d un événement du passé, comme un musée ou une émission de télévision, relèvent de choix personnels ou de l importance de quelque évidence susceptible de souligner telle période particulière. Nous ne pouvons pas tout collectionner, aussi avons- nous à faire une sélection des signes survivants du passé. En observant ceux laissés derrière, nous pouvons reconstruire la biographie d une région. Dans la gestion moderne du patrimoine, il est très important d inviter et d encourager les gens à lire et interpréter leurs propres traces dans leurs propres environnements. En d autres termes, il est vital de persuader les habitants d une région d écrire la biographie de leur propre patrimoine culturel. Le patrimoine culturel détermine beaucoup le caractère présent de la société, son apparence et son individualité. Il est très important de le préserver, en tant qu il appartient à chaque membre de la communauté. De plus, protéger notre patrimoine n a aucune valeur tant que nous n en faisons pas quelque chose. Récemment on a vu comment créer une excellente opportunité, tout en assurant l avenir du patrimoine, en le gérant de telle façon qu il ait une place significative dans la société moderne. La meilleure façon de réaliser cela est de nouer des liens, de bâtir des relations entre les différentes sortes de patrimoine, entre les objets et les histoires, les gens et les artefacts, les histoires et les personnes. Le meilleur moyen de démontrer cela à tous, à savoir que le patrimoine nous est essentiel, y compris à ceux qui décident de nos vies, serait de demander à chacun d imaginer un village, une ville ou une région qui n aurait pas de patrimoine. Ce serait un monde sans identité, sans aucun sens. Le terme utilisé pour décrire le processus ci-dessus est gestion du patrimoine intégré et intégral. Le patrimoine sous tous ses aspects est vu comme partie intégrante de la vie humaine et comme quelque chose qui doit être intégré à la société. 1.5 En Conclusion Beaucoup d organisations, institutions et personnes sont impliquées dans la conservation de notre patrimoine culturel. Celles-ci incluent les compagnies privées et les institutions dirigées par l Etat. Dans chaque quartier, il y a des gens qui s engagent envers le patrimoine : toutes sortes de collectionneurs, généalogistes, groupes d experts, musées, archives. Que vous apparteniez ou non à l un de ces groupes de manière officielle, soyez bien convaincu que vous aussi, d une certaine façon, êtes protecteur de votre propre patrimoine culturel. Peut-être avez-vous un album photo ou un journal quelque part dans un tiroir, un vieux meuble dans votre grenier, des archives privées, personnelles, ou peut-être même simplement des souvenirs dans votre cœur. En bref, le patrimoine est le moyen parfait de rendre le familier étrange et de créer un sentiment d étrangeté en reliant l environnement vivant des élèves et des professeurs dans les écoles à celui de nos ancêtres. Celui-ci a une qualité remarquable : il est à la fois familier et différent. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 14 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 15

9 LE PATRIMOINE AU NIVEAU EUROPÉEN Une véritable politique européenne en matière de patrimoine n existe pas vraiment, principalement parce que l Union Européenne (EU) a des ressources très limitées dans ce domaine (voir l article 151 du traité de l UE). Toutes sortes d initiatives en la matière ont été soutenues financièrement par différents programmes de financement européens, comme Socrates ou Culture 2000, autrefois référencés sous le label Raphaël. HEREDUC est un bon exemple de cela, qui est au cœur de cette publication. Les programmes de bourses en matière d éducation et de culture attirent toujours un grand nombre de candidats mais les initiatives concernant le patrimoine sont également visées par des programmes de recherche et de développement. Un bon exemple de cela est le projet EPOCH : il cherche à ouvrir le patrimoine à un public aussi large que possible à travers les techniques modernes du multimedia 1. En dehors de l UE, le Conseil de l Europe, intergouvernemental, est également actif dans le domaine qui nous intéresse. Contrairement à l UE, le Conseil de l Europe n a pas d objectif culturel précis. La Convention Culturelle Européenne soutient le travail de ce dernier dans les domaines de l éducation, de la culture, du patrimoine, du sport et de la jeunesse. Pour l instant 48 pays européens ont signé cette convention. La Convention de Grenade (patrimoine architectural) et celle de La Valette (patrimoine archéologique) ont établi des normes, des méthodes et la meilleure pratique possible dans des domaines comme l interprétation, l explication et la numérisation du patrimoine culturel, la conservation et la reconstruction de bâtiments historiques et la rénovation de maisons dans des sites historiques 2. Ses initiatives en matière de patrimoine se concentrent sur des propositions visionnaires et des recommandations. Des journées d étude ou des ateliers sont mis sur pied pour développer ces idéaux et ils sont souvent incorporés dans un éventail d initiatives qui peuvent être adoptées à travers la grande Europe. Sous l égide du Conseil de l Europe, des initiatives ont vu le jour à la fin des années 1970 qui ont été d une importance cruciale pour éveiller le niveau de conscience d un public plus large en vers le patrimoine (préservation), en particulier avec l Année des Monuments en 1975 et l Année du Village en L UE L UNESCO ET LE PATRIMOINE puis la CEE ont construit à partir de ce travail et publié une recommandation en 1974 au sujet de la conservation des patrimoines architectural et naturel 4. Depuis les années 1980 nombres de pays ont organisé des Journées Ouvertes des Monuments Historiques, encouragées par le Conseil de l Europe avec l UE. A ce jour, elles se déroulent partout en Europe, principalement en septembre, et ont eu une influence énorme sur le développement de la conscience publique. Une initiative différente, prise par le Conseil de l Europe, est l adoption des Itinéraires Culturels Européens, parmi lesquels l ancienne route de pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle est le premier exemple complet. Plus récemment, le Conseil de l Europe a établi des projets en direction des écoles tels La Ville sous la Ville, d Une Rue à l Autre ainsi qu un certain nombre de Classes de Patrimoine où les élèves de différents pays travaillent ensemble dans un paysage historique afin d explorer la signification du passé au sein de l Identité Européenne. A part ces organisations officielles actives à l échelle européenne, il y a aussi des initiatives privées, également à l échelle européenne parmi lesquelles figure la société Europea Nostra 5. Celle-ci fait pression, conçoit des journées d étude et organise une cérémonie annuelle de récompense pour distinguer des restaurations exemplaires. Une autre initiative privée dans le passé a été le projet Adopter un monument, créé par la fondation Italienne Napoli 99. En conclusion, il y a certainement des initiatives qui sont développées et touchent les pays de façon personnelle, mais il y a encore besoin pour le futur, d un soutien financier qui soit concret et durable pour un plus grand nombre de projets européens. L UE est encore en quelque sorte trop collée à ses racines en tant qu organisation économique. Une politique européenne coordonnée en matière de patrimoine est vivement souhaitable si elle doit déboucher sur une politique durable et une collecte d initiatives à un niveau européen. L article 181 de la nouvelle Constitution Européenne remplace bien des points d intérêt de l article 151, avec la principale différence que maintenant, au sein du Conseil des Ministres Européens, les décisions peuvent être prises avec un vote majoritaire, au lieu de l accord absolu demandé par les anciennes règles. Ceci devrait aider à s assurer que l Europe sera plus active dans le futur en ce qui concerne la politique culturelle. L UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l Education, la Science et la Culture) est active depuis Basée sur l idée extrêmement ambitieuse d entraîner la paix dans l esprit des peuples, le but de l UNESCO est de promouvoir une coopération internationale dans les champs de l éducation, la science la culture et la communication. L UNESCO agit an tant qu avocate pour la protection du patrimoine. La Convention Mondiale sur le Patrimoine, en 1972, avait comme point de départ l idée que certains endroits sur terre avaient joué un rôle si prégnant dans l histoire du genre humain et sont devenus par là-même si importants pour tous les peuples du monde qu ils devraient être considérés comme une partie du patrimoine commun à l Humanité. La liste du patrimoine mondial joue un rôle très utile pour cela. Plus de 700 lieux culturels ou naturels, allant du Taj Mahal en Inde au Béguinage de Bruges en Belgique, font partie de cette liste et sont reconnus comme Héritage Mondial. Pour de plus amples informations voir : De même, en 1998 l UNESCO a aussi créé la proclamation des Pièces Maîtresses du Patrimoine Immatériel et Oral de l Humanité, avec pour but de garder vivantes des manifestations immatérielles, comme les chants, langages et festivals. Pour de plus amples informations, voir : CHAPITRE ÉDUCATION AU PATRIMOINE EUROPE ET IDENTITÉ 6 UN APPEL L enseignement du patrimoine est pris entre deux extrêmes : l expérience du village global que nous connaissons tous et le sentiment que notre région reste le point de référence pour notre vie et notre identité. Dans ce manuel, le patrimoine culturel explore des questions concernant les antécédents historiques et culturels européens que nous partageons. Nous n attachons pas d importance à la perspective historique à cause d une quelconque nostalgie. Elle a au contraire le futur pour objectif. L éducation au patrimoine constitue un pari excitant pour penser une Identité Européenne dans le contexte de nos racines locales et régionales. Dans cette partie, nous chercherons à identifier quelques valeurs importantes de l éducation au patrimoine et à les mettre en relation avec des exemples pratiques, présentés au chapitre 5. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 16 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 17

10 ÉDUCATION AU PATRIMOINE, EUROPE ET IDENTITÉ 2.2 'Bon' et 'mauvais' patrimoine 2.1 Culture et patrimoine culturel en Europe Qu est-ce que cela signifie être Européen? Quels sont les liens sociaux et culturels qui unissent les citoyens de l Union Européenne? Inversement quelles sont les traditions et autres qualités qui font que des identités nationales et régionales puissent être différenciées? Pour nous, ces questions sont particulièrement pertinentes aujourd hui. Culture et patrimoine culturel ont par conséquent une valeur intrinsèque à la fois pour les populations jeunes et âgées en Europe. Le patrimoine culturel joue un rôle central dans notre société, car la culture peut créer un sentiment de solidarité en-deçà et au-delà des frontières nationales. Ceci est un aspect essentiel de l intégration européenne qui forme la base d une compréhension mutuelle et de valeurs partagées. Il est important pour l identité Européenne d accentuer les valeurs et les racines culturelles en partage en tant qu éléments clefs de notre intégration. Finalement la culture est importante parce qu elle forme tout à la fois une partie de la force et de la vitalité quant à la manière de vivre ensemble des Européens et qu elle relève de l influence internationale du vieux continent. La culture européenne existe-t-elle en tant que telle? Il semble plus facile de répondre à la question Qu estce que l Europe? que Qu est-ce qui est Européen?. La culture européenne a toujours été une culture d import/export. Elle a toujours été un mélange d éléments locaux et autres. Même ainsi, il semble qu il y ait une culture européenne qui se soit développée sous la bannière de l Antiquité et de la Chrétienté. Mais qu estce que cela signifie pour des jeunes, de nos jours, qui grandissent à l âge de la communication et de l influence globale? Le patrimoine culturel se situe entre le village global d un côté, gouverné par un ou plusieurs groupes tendant vers l uniformité et d un autre côté des centres de diversité innombrables. L éducation au patrimoine culturel ne peut donner une solution complète à la réponse Qu est-ce que la culture européenne? mais elle peut nous conduire à ces choses qui comprennent notre culture locale, régionale ou européenne et ainsi contribuer à la solidarité et à l intégration. Le monde notre village? Le village global peut être vu comme un village 'en ligne'. N importe qui, avec un ordinateur convenable et une ligne de téléphone peut se connecter sur Internet et échanger de l information et des idées. Cela semble être une idée fantastique, mais cela soulève aussi la question de savoir si oui ou non Internet est vraiment un village global. Par exemple, qui en sont les habitants et quels modèles de collaboration internationale cette vision a-t-elle produits d un monde connecté? De nombreux pays sont soucieux devant la domination culturelle et l homogénéisation du village global par la société occidentale. Quels sont les véritables défis de ce village global? Est-ce que le monde n est pas trop hétérogène pour produire une telle unité globale? L éducation au patrimoine peut contribuer à garder l équilibre entre unité globale et diversité régionale. 'Le passé' n a pas de valeur en lui-même. Il n est ni bon ni mauvais. Cela dépend de la façon dont nous l interprétons et dont nous l utilisons. Il peut être vu comme un trésor fait d expériences valeureuses nous venant des générations passées, qui peut illuminer notre présent et notre futur et que nous appelons patrimoine culturel. Nous assurer de la préservation de ce trésor n a rien à voir avec la glorification nostalgique d anciennes batailles, haines et conquêtes. En outre, nous ne pouvons ignorer le fait que le passé européen a entraîné guerres et agressions à de nombreuses reprises et dans bien des endroits, ainsi que des génocides. Quelques uns nomment ceci 'mauvais' patrimoine ou patrimoine 'sombre'. Ceci mérite-t-il d être considéré comme patrimoine? Devonsnous préserver les sites où se sont passées des choses indicibles? De tels lieux peuvent-ils nous aider à comprendre notre présent et à assurer un futur à l Europe? Le projet HEREDUC suggère que nous devons aussi embrasser cette part de notre patrimoine culturel et prendre ce dernier en considération car il a de la valeur et du 'sombre' peut naître la 'lumière'. Nos objectifs avec ce livre-guide sont d ordre pédagogique. Accroître la compréhension du patrimoine culturel chez les jeunes générations et leur montrer que chercher dans le passé est d une importance fondamentale quant à la façon dont nous nous conduisons dans le monde d aujourd hui. Etre avertis de notre patrimoine culturel local ou régional, avec tous ses 'bons' ou 'mauvais' côtés, nous aide à construire des ponts entre le passé et le futur, mais aussi à ouvrir nos esprits envers les autres et leurs passés. Différentes opi- nions, attitudes et expériences nous donnent l opportunité d élargir nos points de vue et de développer en tant que citoyens qui apprécient les fondamentaux de notre société, comme la tolérance et la compréhension mutuelle, la coexistence pacifique et l absence de toute forme de haine, d agression et de préjugés nationaux ou raciaux. Vu de cette façon, notre patrimoine culturel européen en partage devrait définir des approches pédagogiques. Il nous autorise à envisager une Identité Européenne et il sous-tend justement les principes de la démocratie européenne. Dans ce livre-guide on donne un exemple français de bonne pratique, relatif à Oradour-sur-Glane (page 138), un village dont les habitants ont été sauvagement assassinés en 1944 par les SS. Un jour sombre dans l histoire récente de l Europe. Haine et violence peuvent être transcendées ici. La façon dont nous regardons d autres peuples et civilisations est souvent dépendante de nos propres préjugés et souhaits. Ainsi ce que les anciens historiens ont écrit au sujet des exploits militaires de l armée romaine en Germanie, l a été pour un public romain et ne reflète pas nécessairement l entière vérité (Propagande politique contre Réalité : voir page 129). Des comparaisons nous montrent les différences entre leurs rapports et notre propre connaissance acquise à travers l archéologie. Ce phénomène apparaît plus tard dans l Histoire aussi : l exemple belge 'Face à Face' (page 134) nous montre quels sentiments les Européens développaient envers les civilisations africaines il y a 100 ans. 2.3 Patrimoine transnational En dépit de points de vue dénotant une étroitesse d esprit et des préjugés, c est l essence même de notre culture d être transnationale. Par exemple toutes les langues nationales en Europe sont des langues hybrides dont beaucoup sont plus ou moins basées sur la grammaire latine et grecque et contiennent un certain nombre de mots étrangers. Le fait que les processus culturels dans tous les pays d Europe ne connaissent pas de frontière mène à une compréhension transnationale du patrimoine culturel. Une introduction aux sites culturels dans d autres régions et pays s avère très utile pour nous aider à comprendre la croyance, les valeurs et le savoir de civilisations et peuples qui les ont créés ou la façon dont ceux-ci interagissaient avec leur habitat naturel et pour soutenir l idée d une identité et d un patrimoine européens en partage. Dans ce livre-guide, plusieurs exemples de cette dimension transnationale sont montrés dans l histoire locale. L église d Aulnay-de- Saintonge dans l Ouest de la France offre une introduction à l architecture romane en Europe et à la foi chrétienne commune de cette époque (page 90). Le site historique d Hirsau permet d étudier le plan d un monastère selon les règles bénédictines (page 124). L abbaye belge van t Park est un bon exemple où nous pouvons démêler l histoire d une institution religieuse à travers les âges. ('Sous le sceau du mystère, le décodage de l Abbaye van t Park', Belgique page 126). Ce ne sont pas seulement des monuments ou des cités historiques qui nous permettent de regarder l histoire, qui peut être à la fois générale et personnelle. Deux exemples allemands 'Le sel de Werl' (page 100) et 'La ville cachée' (page 102) nous montrent comment trouver des traces d histoire, tout sauf oubliées, dans notre propre arrière-cour. 2.4 Le patrimoine culturel en tant que confrontation Le patrimoine culturel peut revêtir maintes formes, ainsi que nous l avons vu au chapitre 1. Celles-ci peuvent être des collections dans un musée, des monuments, des documents. Le paysage fournit également des signes d activités humaines, y compris la façon dont les villes et villages furent érigés, les champs cultivés ou les routes et canaux construits. Le patrimoine est partout et il est conservé parce qu il a une valeur culturelle en tant que témoin historique. L éducation au patrimoine peut jouer un rôle important en nous faisant comprendre que notre interprétation courante des évènements est basée sur l expérience de bien des générations avant nous. En outre il nous est impossible de simplement copier le passé. Nous devons ajuster notre banque de HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 18 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 19

11 connaissances concernant l histoire et l archéologie à nos besoins et objectifs présents. L enseignement devrait être un jardin d expérimentation, dans lequel les jeunes puissent se livrer à la pratique de l interprétation personnelle des évènements avec l aide de toutes sortes de traces du passé, telles qu on peut les trouver dans notre environnement de tous les jours. Ce n est pas toujours facile, il y a des gens qui ne veulent pas voir le sens des monuments changer ou qui veulent utiliser le patrimoine à des fins qui dénieraient leurs droits aux groupes ou bien qui n ont aucune attention envers le patrimoine et le détruiraient volontiers pour construire quelque chose qui fera du profit sur le plan économique. Ainsi, le monde autour de nous, et ses valeurs, change continuellement. Des choses sont rejetées tandis que d autres sont acceptées dans le même temps. Dans un monde aussi mouvant, nous devons constamment choisir les outils et les savoir-faire dont nous avons besoin de nous munir afin de tenir un rôle actif. C est par conséquent une tâche très importante pour l éducation au patrimoine de pourvoir les jeunes gens avec de tels outils et savoir-faire nécessaires, susceptibles de les aider à prendre des décisions équilibrées et à construire le futur tout en respectant le passé et les traditions. Dans ce livre-guide, élèves et étudiants sont initiés, à travers plusieurs exemples, au travail d historiens et spécialistes du patrimoine. Dans les écoles primaires, une telle initiative se déroule sous forme de jeux de rôles, vus dans deux exemples des Pays-Bas Le vendeur et le musée' (page 79) et 'On recherche : du personnel et des inspecteurs' (page 84) 'Légendes du Rhin' (page 98) d Allemagne, encourage les élèves à écrire et jouer une histoire de fantômes basée sur les légendes et histoires locales. Dans les écoles secondaires, les méthodes d apprentissage ressemblent de plus près aux pratiques de travail des spécialistes. 'Travailler dans un musée' (page 104) exemple des Pays-Bas, montre comment les gens oeuvrent dans le secteur du patrimoine. Un exemple italien fascinant ' Trésor à l école' (page 108) enseigne aux étudiant comment monter une exposition. On a besoin de savoir-faire et de méthodes indispensables pour accomplir une visite réussie aux archives : les étudiants devront les apprendre avant de commencer à examiner les documents. Un exemple allemand 'Chasse aux sorcières ' (page 136) nous montre exactement comment nous y prendre. Nous ne voulons pas parler du patrimoine culturel en termes scientifiques ou historiques en l utilisant dans un environnement éducatif, pas plus que nous ne voulons reconstruire les faits tels qu ils se sont déroulés. Notre méthode se situe plus dans l utilisation du patrimoine culturel en tant qu instrument pour enseigner aux jeunes qu ils sont partie prenante d un long processus historique. Nous pouvons les encourager à réaliser qu il y a plus d une solution à n importe quel problème donné, que toutes les solutions sont temporaires, qu elles disparaîtront avec le temps pour être remplacées par de nouvelles. Nous voulons montrer aux jeunes que leurs attitude et solutions personnelles devraient promouvoir la tolérance à l égard d autres populations dont les objectifs et styles de vie peuvent être différents. Les œuvres d Heinrich Aldegrever, un artiste de la Renaissance, montrent comment les gens ont utilisé des formes précoces de mass media pour lancer et introduire de nouvelles idées. Un tel exemple historique est une invitation pour les étudiants à penser nos mass media modernes, comme dans 'Art et Politiques ', exemple d Allemagne. (page 130) 'Qui sommes-je?' Notre patrimoine incorpore nos points de référence culturelle et notre identité. La question 'Qui suis-je?' est étroitement liée à la question 'Qui sommes nous?' là où nous représentons par exemple un groupe ethnique, la nation ou la religion en laquelle nous croyons. Entre autre chose, la patrimoine peut être utilisé pour bâtir une identité. Un des objectifs fondamentaux de l éducation au patrimoine est que l engagement de la culture personnelle a besoin d être ancré dans le dialogue, les échanges et la coopération avec d autres populations de différents pays et régions. Nous devons nous tenir prêts à relever ce défi. L auteur français Pierre Loti ('Images de l Orient à la maison' page 132) a parcouru le monde et a assemblé une collection unique d objets exotiques. On ne peut pas à vrai dire appeler cela une méthode, mais cela révèle bien ses vues personnelles et sa vision du monde. Il avait une conception très singulière de l Orient, mais il est pour le moins fascinant de mettre nos pas dans les siens et de nous faire notre propre idée. 2.5 Sur la durée jeunes doivent jouer un rôle actif dans la protection de notre patrimoine face à ces menaces. Le jeu de rôles hollandais 'De retour dans le futur' (page 106) offre aux étudiants une introduction à la conservation des monuments menacés. Les stratégies et les savoir-faire acquis durant le jeu de rôles sont essentiels pour un engagement possible dans le futur. Le développement de l industrie et de l urbanisation des 150 dernières années n a pas seulement profondément affecté nos vies quotidiennes mais aussi notre environnement. Le groupe de travail qui s occupe de conservation à Tecklenburg dépeint une image encourageante de son combat pour la préservation du paysage traditionnel ( Le paysage développé de Tecklenburg', Allemagne page 122) Le tourisme de masse peut avoir des effets sérieux sur la conservation de sites culturels à cause de la détérioration due au nombre élevé de visiteurs ; ceci est également valable pour les sites naturels, avec l introduction d espèces étrangères par les visiteurs, la création de nouveaux bâtiments permettant la mise en tourisme dans des endroits fragiles ou bien encore la pollution à travers le gâchis. Les jeunes devraient être mis au défi de penser leur contribution à une nouvelle forme de tourisme qui puisse permettre, du point de vue écologique, un développement durable. Des élèves de plusieurs écoles différentes de la région de Caserta, ont pris l initiative de montrer la richesse de leur région aux visiteurs. En agissant ainsi, ils ont découvert par eux-mêmes, l abondance de leur traditions locales et les valeurs culturelles de leur patrie ( Caserta, au-delà du palais', Italie, voir page 116) 2.6 Éducation au patrimoine et conservation de la nature Les jardins ont toujours été un refuge pour les plantes et animaux rares recherchés. L histoire des jardins et de leur développement en Europe illustre les diverses façons avec lesquelles les peuples ont considéré et respecté la nature et leur habitat naturel. La conservation du patrimoine naturel offre une réponse à divers problèmes-clefs de la gestion environnementale d aujourd hui tel le nombre croissant d espèces animales ou végétales menacées ou en voie d extinction, et la détérioration de la biodiversité qui l accompagne. Il est particulièrement important de garder l équilibre entre le statut de réserve naturelle des sites de patrimoine naturel et les besoins de la communauté locale tels le commerce, l industrie ou la survie économique. Dans n importe quelle société les jeunes sont la force motrice. Leur position leur donne une liberté unique de dresser de nouvelles perspectives sur l agenda politique, bien qu ils n assurent aucune responsabilité formelle dans les décisions à prendre. Si nous leur permettons de participer effectivement à la gestion environnementale, ils seront avertis des tenants et aboutissants et des défis qui nous font face, et ils considèreront et peut-être développeront les moyens d agir en conséquence. L éducation au patrimoine offre un bon moyen d encourager de nouvelles attitudes et un engagement dans une pratique durable en matière de conservation du patrimoine. 2.7 Éducation au patrimoine et École Primaire Les jeunes enfants à l école primaire développent une expérience sociale suffisante pour leur permettre de comprendre des civilisations et des sociétés qui sont si radicalement différentes de leurs propres vies à travers une progression qui commence avec la découverte de leur propre environnement. L espace local qui est le plus important dans leur réalité quotidienne peut être utilisé pour introduire l éducation au patrimoine en découvrant des aspects historiques de l école, du voisinage, de la ville, et des institutions locales qui préservent la mémoire collective, par exemple la mairie, les musées ou la bibliothèque. A l école, les enfants peuvent étudier des animaux ou des plantes de leur environnement, des lieux de travail et des professions, festivals locaux et traditions familiales. Dans ce sens, ils peuvent découvrir comment leur village ou leur ville a changé et enquêter sur ces causes. Insister sur le changement, ses causes et conséquences fournit un socle ferme sur lequel bâtir leur compréhension des transformations dans le monde où ils vivent en tant qu enfants, dans leur propre pays et dans d autres, à d autres époques, dans le monde en mutation du travail et du logement et ainsi de suite Notre patrimoine culturel et naturel est fragile et a été sérieusement menacé, particulièrement au cours des cent dernières années. De nombreux vieux villages et villes anciennes ont été sérieusement endommagés voire rasés durant les deux guerres mondiales, ainsi que d autres monuments importants et significatifs sur le plan culturel. La même chose s est produite à l encontre d autres formes de patrimoine immatériel ou bien de patrimoine dit 'changeant', comme les archives. Notre patrimoine est également menacé par l urbanisation galopante, la pauvreté, les désastres naturels et la pollution environnementale, la disparition de langues La conservation est une tâche gigantesque, non seulement celle des monuments mais aussi celles des paysages et autres choses de ce genre. Les HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 20 LES AVENTURES DE KALLE, LE MUSÉE DE LA TAUPE, P. 86 'A la découverte du Brera' (page 82), exemple d Italie, introduit les enfants dans une collection d art et de peintures. Grâce à ' Les aventures de Kalle, le musée de la taupe ' (exemple d Allemagne) ils s informent de ce qu est une fouille ou une excavation archéologiques (page 86). Un exemple italien nous fournit une façon inédite mais convaincante de découvrir quelque chose de leur existence quotidienne. 'Patrimoine savoureux' montre comment symboles et traditions se cachent derrière le pain. Dans 'Mort et enterré' (page 93), un exemple de Belgique, on utilise un HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 21

12 vieux cimetière pour aider les enfants à se confronter à la mort et aux traditions funéraires et religieuses. Apprendre à partir du passé est basé sur un système de concepts et de faits. Ceux-ci incluent la chronologie et le fait de tirer un sens de la période qu ils étudient à travers le savoir et la compréhension des populations. Ce qui est également important c est que les enfants construisent le passé en utilisant leur propre expérience et leurs valeurs. Par conséquent, il est crucial que les évènements et les processus du passé soient reliés aux expériences et conduite personnelles de l enfant, pour qu il puisse établir des liens avec sa connaissance de ces évènements ou processus ou bien les changer. Toute histoire se doit d être une histoire personnelle, car c est à travers le medium de l individuel qu elle se construit. Ainsi, non seulement avons-nous besoin de fonder notre enseignement sur les besoins des jeunes enfants, mais encore devons-nous découvrir à quoi ressemblent leurs modes d appréhension du passé avant que nous tentions de les développer ou de les changer. En ce sens, nous encouragerons le développement d une identité historique individuelle. L expérience personnelle et l implication forment la base de trois exemples néerlandais qui introduisent les enfants au travail du musée. Dans 'Le vendeur et le musée' (page 79) ils développent une campagne de publicité pour promouvoir des objets disposés dans des musées. Dans 'Vieilles choses Nouvelles choses' (page 77), ils comparent des objets utilisés dans leur vie quotidienne avec leurs homologues historiques. Dans 'A qui est cette valise?' (page 80) ils mènent une enquête à propos de vieux objets pour être capables de comprendre leur intérêt, de même qu ils débattent pour savoir qui pouvaient bien en être les propriétaires. Dans 'Archéoludix' (France page 81) les enfants jouent le rôle d un archéologue, approche comparable à celle d un exemple conçu pour des élèves plus âgés aux Pays-Bas. Ici, les enfants jettent un regard en arrière sur notre civilisation, depuis le futur. Un autre exemple les invite à identifier des objets inconnus dans un musée. En agissant ainsi les enfants auront une meilleure compréhension de ce qu est réellement un musée et quel genre de travail s y déroule. ('La salle d identification', Belgique, page 78) 2.8 Éducation au patrimoine et Enseignement Secondaire Au niveau de l école secondaire, les élèves rencontrent le fondement historique de la façon de vivre moderne, d une manière plus approfondie. Tirer des leçons de l histoire est un moyen fondamental pour apprendre à gérer le futur. Apprendre à partir de l Histoire signifie aussi apprendre à propos de choses qui ne sont pas arrivées, de choses qu on a empêchées et d autres qu on a laissées en suspens. Comme nous l avons dit, l analyse historique est une compétence vitale, qui facilite la compréhension des processus actuels et offre un contexte dans lequel nous pouvons examiner les pratiques d aujourd hui. Qui plus est, l identité historique fournit une base solide pour comprendre d autres points de vue, traditions et expériences. Dans un exemple belge 'À l ombre de Sainte Marie' (page 114) les élèves sont invités à explorer leur propre environnement, pour trouver leur patrimoine culturel et urbain en marge des monuments et sites bien connus. Cette approche permet à chacun de découvrir le fondement historique de son existence quotidienne, à travers les places de la ville, les rues et les maisons dont on n avait sans doute pas encore réalisé qu ils faisaient partie de l histoire. 2.9 Responsabilité Tous les débats au fil de ces pages nous amènent à la conclusion qu aucune forme d éducation au patrimoine ne devrait simplement chanter les louanges des exploits culturels du passé glorieux de notre propre ville ou pays... L éducation au patrimoine doit donner aux jeunes gens une compétence sociale et politique pour développer leur propre opinion dans la société moderne. Nous devons réaliser que vivre une vie moderne pour les jeunes ne se limite pas à des frontières régionales ou locales. Se sentir chez soi ne devrait pas être synonyme d abandonner ou d éviter les influences extérieures. Nous faisons appel à une éducation au patrimoine qui ouvre les esprits envers ce qui nous concerne tous, basée sur l identité locale ou régionale. En dehors des monuments historiques et des réalisations éminentes, une éducation au patrimoine ainsi conçue peut aussi considérer les hauts et les bas de la société européenne, les confrontations et les oppositions de vue, la responsabilité commune pour le futur partagé par nous tous et les solutions aux problèmes proposées par les générations précédentes. L éducation au patrimoine se met à présent en quête d un fondement solide à créer, pour un futur européen partagé. L éducation au patrimoine, c est plus qu accumuler de l information au sujet de sites historiques et du passé. L objectif le plus important est d encourager les jeunes gens à s approprier d une façon intellectuelle et créative, un monument, des traditions, un artefact dans un musée ou un autre objet ou lieu. Une approche active comme celle-ci conduit du savoir à la responsabilité et cette attitude est nécessaire pour conserver le patrimoine au niveau local et ailleurs. Il ne suffit pas simplement d observer ou d analyser des monuments historiques ou des objets. Les élèves doivent être avertis qu ils auront un rôle actif à jouer, des responsabilités à prendre, être des acteurs plutôt que des spectateurs en matière d interprétation, d utilisation et de préservation du patrimoine. Ils ont besoin de développer une conscience personnelle de la culture et du patrimoine, et d apprendre à travailler ensemble avec les autres pour développer et accroître cette conscience. Les exemples de bonne pratique collectés au sein de ce manuel donnent un aperçu de la diversité des objectifs, méthodes et finalisations qui peuvent être à l œuvre en matière d éducation au patrimoine. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 22 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 23

13 CHAPITRE APPRENDRE AVEC ET A PARTIR DE NOTRE PATRIMOINE L éducation au patrimoine à L École Primaire Dans ce chapitre nous considérons les développements récents dans le champ de l enseignement primaire et nous suggèrerons un cadre de travail et une méthodologie didactique, dans lesquels les traces du trésor du passé peuvent être travaillées dans une perspective valide sur le plan éducatif. Ce chapitre inclut des plans de leçons spécifiques et des exemples, pris dans différents domaines du patrimoine, incluant les musées, le paysage, des aspects immatériels du patrimoine et les archives. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 24 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 25

14 L ÉDUCATION AU PATRIMOINE A L ÉCOLE PRIMAIRE Chaque société a sa propre biographie culturelle. En d autres termes, chaque société se doit d étudier les traces de son passé afin d interpréter celles qui affectent le plus le monde dans lequel elles opèrent. Jadis, le sens de la vie était plus ou moins déterminé par le haut : une approche de 'haut en bas'. Les gouvernements et les dirigeants décidaient de ce qui devait se passer. Les gens n avaient pas à interpréter par eux-mêmes mais on le faisait pour eux. L enseignement dans ce genre de système repose sur un enseignant lisant à voix haute dans la classe, là encore une approche de type 'haut en bas', qui dans notre monde démocratique et socialement développé, n est plus du tout une pratique courante. Aujourd hui chaque élève doit prendre une part active dans le processus d interprétation du passé. Dans notre société, qui a changé de mille manières, chaque personne choisit son histoire, au masculin ou au féminin, basée sur l expérience, les valeurs personnelles et souvent des activités partagées avec d autres, mais en utilisant les mêmes ingrédients pour tous : le passé est construit par chacun de nous, même quand nous travaillons en coopération. Dans le système d enseignement qui se développe aujourd hui, la participation active est encouragée de bien des façons. Dans des systèmes pédagogiques aussi divers que l approche basée sur l expérience, ou l intrigue comme fil conducteur, ou la méthode prônée par la région de l Emilie ou bien encore une approche basée sur le développement d une solution, l idée essentielle étant de s adapter à l enfant, les enseignants ne lisent plus à voix haute pour leurs classes à partir du Grand Livre de la Culture. L accent est mis sur le fait de regarder les traces ou les éléments individuels qui se combinent pour créer notre culture d aujourd hui. Les élèves sont mis au défi, de différentes manières, d identifier ces phénomènes et de leur attacher du sens. L activité ressemble au procédé du pistage : chercher les traces laissées en amont par d autres, et comprendre leur importance. L enseignement d aujourd hui consiste essentiellement à préparer les enfants à se servir de matériels adaptés et à développer leurs propres compétences dans la recherche de traces, de façon à ce qu ils construisent une vision valide du passé à partir du passé. 3.1 Un cadre de travail pour enseigner et apprendre Des traces Chaque activité humaine laisse des traces derrière elle. Pour citer des exemples du temps présent : des traces de pas dans le sable, des marques de pneus de voiture après un arrêt brutal, des empreintes de pied boueux sur un sol fraîchement passé à la serpillière, des empreintes digitales laissées sur une poignée de porte. Tous ces exemples sont ceux de traces non intentionnelles, déposées par les actions humaines de tous les jours. Dans le passé, cela pourrait inclure une poterie romaine cassée jetée, l empreinte d un doigt de potier sur un pot mouillé avant la cuisson, des traces de pas préservées dans un marais, les restes d un navire coulé au cours d une tempête. En plus de tout cela, les humains laissent aussi des traces délibérées : des nos jours, un petit mot griffonné sur le plan de travail de la cuisine pour prévenir d un retard tardif, des graffiti sur les murs d un bâtiment ou sur un wagon, un message laissé sur la boîte vocale de quelqu un. Dans le passé : des châteaux, des églises, la consignation de factures ou de dernières volontés. Nous sommes entourés de traces d activité humaine. Ces traces nous fournissent toutes sortes d informations à son sujet. A travers leur interprétation, ou bien en leur assignant un sens, nous pouvons apprendre des choses significatives à propos de l activité qui s est déroulée. Un wagon couvert de graffiti par ex pourrait témoigner de l identité de la personne qui les a réalisés. Des plats sales sur le buffet de la cuisine, pourraient nous donner des détails sur la soirée précédente quand quinze personnes sont venues dîner. Des restes sur des assiettes sales pourraient même nous dire ce qui a été mangé. Par-delà ces traces quotidiennes non intentionnelles, les actions et évènements récurrents, on peut aussi découvrir bien des exemples de traces qui ont été laissées délibérément, d une façon soigneusement imaginée. TRACES LAISSÉES PAR DES ARTISTES L artiste anglais Richard Long a créé une œuvre à sensation en 1967 : A line made by walking ( Une ligne faite en marchant ). En faisant des aller-retour répétés sur une pelouse, une ligne est apparue sur l herbe, en d autres termes, une trace claire d activité humaine. En jetant un regard en arrière sur a line made by walking nous pourrions dire que cette œuvre était un authentique manifeste, introduisant déjà en ébauche les idées de base de l œuvre de Long. Daniel Spoerri était un autre artiste qui utilisait le concept des traces dans ses travaux. Il ne débarrassait jamais la table quand des amis étaient venus dîner. A la place, Spoerri collait chaque chose sur la table, à l endroit exact où on l avait laissée à la fin du repas. De cette façon, il pouvait faire une image fixe d un événement passé. En examinant les composants de cette image fixe, l événement, d une certaine façon pouvait être reconstruit même bien des années plus tard. Dans les deux cas, les artistes ont choisi délibérément de laisser des traces derrière eux, en créant une opportunité pour une reconstruction future. Ils n avaient aucunement l intention de recréer l évènement en lui-même, mais ils espéraient pouvoir permettre une interprétation personnelle de faits passés, par des spectateurs ou des publics à venir La culture en tant que trésor de traces. De même qu un musée peut extraire des choses à partir d une collection d objets pour construire de nouvelles expositions et en présenter les résultats, nous pouvons considérer la culture comme le trésor des traces de l activité humaine. On trouve celles-ci à travers les sculptures, les partitions de musique, les films, les monuments, les sites archéologiques, la littérature et les paysages. D une certaine façon, les traces actuelles restent les mêmes et ne changent pas : elles sont les images qui illustrent l album de notre culture. Contrairement à la constance des traces elles-mêmes, nous pouvons voir des renversements récurrents quant à l interprétation de ces images. En d autres termes, les images ne changent pas, mais le texte qui leur est attaché évolue à travers le temps. Dans ce processus de réinterprétation constante, des facteurs variés jouent un rôle important. HISTOIRES Chaque époque raconte sa propre histoire au sujet de certaines choses. Samuel Ijsseling, un philosophe de l Université de Leuven, a établi que 'Les histoires forment l horizon de notre expérience, de nos souvenirs et de nos attentes et dans une large mesure, elles déterminent notre relation envers nous-mêmes, envers nos semblables les êtres humains et notre environnement.' A ceci il a ajouté : 'Les histoires peuvent nous aider à trouver notre place dans un monde chaotique et à gagner une meilleure vision de notre passé, de notre futur, de nos origines et de nos attentes. Sans histoires, nous serions condamnés à errer bêtement sur terre, sans aucun sens ni cohérence'. En utilisant des histoires, selon cette théorie, nous organisons et structurons ce monde chaotique au sein duquel nous vivons. Cette structure est intensément susceptible de changer. De nos jours, nous racontons des histoires qui sont différentes de celles racontées il y a 500 ans parce que 'Il n y a aucun début absolu à une histoire, de même qu il n y a pas vraiment un mot de la fin ( ) La plupart des histoires sont de loin, des commentaires dans la marge d autres histoires ou sont racontées à l intérieur de lacunes qui se produisent dans chaque autre histoire' Chaque génération future se confronte au pari de construire sa propre interprétation nouvelle, basée sur toutes les traces et histoires disponibles du passé. Les histoires des générations précédentes sont par conséquent incluses dans le trésor des traces du passé de la société Le patrimoine dans un contexte pédagogique Le patrimoine culturel est souvent utilisé dans un contexte d enseignement, c est à dire dans les procédés concernant l interprétation ou la clarification des traces du passé. D ordinaire, la reconstruction de l histoire originale est ainsi accentuée, mise en relief en ce sens, par ex : comment c était, à quoi cela devait ressembler En outre, dans le domaine qui nous intéresse, la reconstruction de l histoire originale n est pas le principal objectif, pas plus que des tentatives pour définir et circonscrire les traces du passé par les moyens d un discours scientifique ou culturel. Dans notre travail il est de loin beaucoup plus important d utiliser ce patrimoine pour servir d autres propos et atteindre de nouveaux buts, c est à dire comment nous pouvons incorporer un point de vue pédagogique à notre approche du patrimoine. Par exemple comment nous pourrons employer celui-ci en tant qu outil éducatif et instructif pour permettre aux élèves de réaliser que nos vies sont simplement de petites parts d un processus continu de développement de solution et d évolution ou qu il y a toujours de multiples réponses à chaque problème et que la façon dont nous pouvons développer une compréhension personnelle est basée sur des petits fragments et morceaux d information. Notre objectif ultime dans cette démarche envers le patrimoine est de guider les élèves vers une interprétation du monde hautement personnelle et pleine de sens. Les processus d interprétation et d attribution du sens sont reliés à la construction des histoires. Le patrimoine offre une énorme richesse de matériau à la fois pour présenter aux jeunes les solutions, choix ou significations formulés par d autres et leur permettre de construire de nouvelles histoires personnelles, basées sur l aspect protéiforme de ce matériau. A cet égard, nous pouvons employer le vivier des traces du passé, notre héritage, comme un trésor potentiel de sens. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 26 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 27

15 3.1.4 Des biographies culturelles à nouveau Un biographe qui souhaite laisser par écrit un récit de la vie d une personne qu il ou elle trouve intéressant(e) doit tout d abord rassembler autant de traces possibles que cet homme ou cette femme a laissées en amont, de façon à reconstruire le récit. Par conséquent, le biographe essaiera de créer des liens au sein de cette collection de traces fragmentaires afin d écrire une histoire complète. Bien sûr, celle-ci restera toujours le fruit d une interprétation personnelle de ce que l écrivain a pu collecter ; ceci est en partie dû au fait que les traces sont toujours ouvertes à différentes interprétations et il y en a tant qu une forme de sélection doit être opérée. D une façon analogique, on pourrait imaginer la biographie culturelle d une communauté ou d une société en son entier. Toutes les informations nécessaires pour un tel projet sont déjà à disposition à travers les différentes traces du passé trouvées en divers lieux. Le plus gros problème concerne la composition d une telle oeuvre car ces mêmes traces sont devenues si fragmentaires A partir de là, le biographe aurait besoin d avoir des techniques ou des outils variés à sa disposition, pour faciliter la construction de sa propre biographie culturelle à partir des fragments disponibles, et peut-être faire usage d une 'imagination informée'. Naturellement, une telle biographie culturelle serait inévitablement affectée par la personnalité du chercheur. Les techniques et méthodes utilisées par les biographes ont du sens quand on les applique aux cadres éducatifs, et ceci pour deux raisons. Elles sont importantes tant du point de vue du respect du contenu que de celui de la forme. L objectif ultime étant l éducation, considéré à partir d un point de vue basé sur un contenu, il s agit de guider et de soutenir les élèves afin qu ils deviennent des membres constructeurs du monde dans lequel nous vivons. Tout d abord nous voulons leur apprendre le langage dont ils auront besoin pour participer à notre société, ensuite nous souhaitons qu ils voient que cela les rendra aptes à réussir en ce sens. La façon dont notre vie moderne est organisée n est pas apparue par miracle, mais (comme nous l avons mentionné précédemment) c est le résultat d un long processus évolutif. En confrontant les jeunes avec les traces des générations précédentes, à travers l enseignement et l éducation, il devient évident pour eux que notre façon de vivre au présent s est forgée à partir de celle développée par ceux qui nous ont précédés. Qui plus est, nous pouvons utiliser ces traces pour montrer aux enfants que de multiples solutions et réponses peuvent être pratiquement appliquées à chaque problème. Enfin, ces traces devraient les convaincre du fait que toutes les solutions sont simplement temporaires et que chacune d entre elles peut disparaître à tout moment pour être remplacée par une autre. Parallèlement à cet argument basé sur le contenu qui propose d incorporer le patrimoine culturel à l intérieur de l enseignement, il y a en a un second sans doute plus important, celui de l interprétation. Le patrimoine est d un grand recours pour aider les enfants à donner du sens à leur monde. Accepter cette idée que chacun ait à formuler sa propre interprétation à partir de la richesse disponible des traces fragmentaires, en constitue la première étape. La suivante, incontournable, consiste à présenter une diversité d instruments et techniques en facilitant les processus. C est ce qui se passe, à chaque fois que nous nous livrons à l interprétation pour bâtir une biographie culturelle. Vu sous cet éclairage, notre patrimoine culturel est une excellente source de matériau(x) pour travailler Un cadre de travail pour enseigner et apprendre N importe quel groupe d enfants est influencé par des méthodes d apprentissage, des préférences, son propre bagage, un rythme et des compétences : nous devrions avoir ceci en mémoire quand nous les aidons à se forger une image personnelle du monde alentour. Dans ce contexte, une introduction générale par le professeur, formulant des questions en attente de réponses convenues n est pas une activité appropriée. Une activité plus pertinente pour les enfants consisterait en une plus grande ouverture, permettant l expression personnelle, et la mise à jour de ce que les enfants savent déjà exactement à propos du sujet considéré. Aboutissant à sa propre conclusion logique, l organisation d un tel système pourrait devenir impossible à mettre en œuvre, parce que le procédé en lui-même requerrait un cursus strictement personnalisé, adapté à chaque élève. Il y a un compromis raisonnable à faire entre ces deux extrêmes, qui d un côté peut créer beaucoup d opportunités pour un apprentissage personnalisé et d un autre côté peut créer une structure permettant la mise en place des apprentissages. L approche exposée dans ce manuel est une approche qui a l élève pour centre ; elle peut être subdivisée en quelques phases. Tout d abord, nous spécifions une activité initiale qui peut être vue comme LE POINT D ENTRÉE : une incitation qui prend les enfants par surprise, éveille leur curiosité et les stimule pour formuler leurs propres questions. Ceci ne motive pas seulement les enfants mais permet aussi au professeur de déterminer quels savoirs et compétences sont à construire. La seconde phase concerne ce que nous pourrions appeler REMPLISSEZ VOTRE SAC! Dans cette phase de recherche, des questions ouvertes sont posées aux élèves, qui peuvent stimuler des réponses tout aussi ouvertes. On s attaque aux problèmes avec différentes solutions qui sont discutées. Dans la phase suivante qui peut être vue comme LE DÉVELOPPEMENT D UNE SOLUTION, les élèves mènent leur propre travail et tentent, à partir des fragments, de le mettre par écrit et de formuler des réponses partielles sous une forme singulière et présentable. Dans la phase finale, appelée PRÉSENTATION DE VOS RÉSULTATS, les élèves font leur compte-rendu au reste de la classe. Si leur interprétation s avère juste et prouvée, alors ce qu ils rapportent peut être validé et accepté même cela diffère de la vue que le professeur a du passé D abord et avant tout, ce chapitre examinera les différentes parties de notre approche. Dans le chapitre 5, ce point de vue théorique sera transposé à la pratique, à travers des exemples à l œuvre, qui peuvent être immédiatement mis en pratique dans le contexte des classes, tel qu il sont décrits ou bien être sources d inspiration dans le développement d activités plus individuelles. Point d entrée Faire de l ordinaire quelque chose de spécial Le patrimoine concerne principalement les choses de tous les jours, tout à fait ordinaires, qui de prime abord n ont vraiment rien de spécial. Par conséquent, il est très important de transformer l ordinaire en quelque chose de particulier. En abordant les choses de cette façon, les objets par eux-mêmes ne changeront pas mais nous pouvons essayer d infléchir le regard que les spectateurs portent sur eux ou la façon dont ils les interprètent. Avoir une incitation inhabituelle pour introduire une activité (ou une suite d activités) est un bon moyen de susciter de nombreuses questions individuelles dans l esprit des enfants et de les mettre au défi de vouloir en savoir plus. Ceci peut être réalisé par des moyens conduisant à un renversement de point de vue, comme peut-être se décaler de la perspective quotidienne. Pour atteindre ce but spécifique, plusieurs techniques sont à notre disposition, semblables aux techniques et méthodes utilisées par les artistes, comme le contraste, l analogie, le renversement, le mouvement, le changement de contexte, l application du sens littéral, la collection et l assemblage, la modification du temps ou de l espace, la répétition ou la combinaison d éléments. Ces techniques ne peuvent pas fonctionner de façon adéquate quand elles sont utilisées comme une coquille vide. Elles doivent être adaptées pour coller aux matériaux disponibles. Ceux-ci, qu il conviendrait d utiliser avec un point d entrée provocateur sont disponibles partout : on peut les trouver dans des livres d images, des chansons, des histoires, des journaux, des films, des poèmes, des objets, des articles, des photos, des expériences, des souvenirs, des transactions, des coutumes, des lieux, des moments, des sites Des livres d images connus par exemple, peuvent donner à des objets de la vie quotidienne un sens totalement différent. Des chants populaires pourraient présenter un point d entrée idéal pour une activité de recherche au sein de laquelle les enfants auraient à explorer le voisinage de l école ou bien un journal intime appartenant à l un des enfants pourrait très bien faire l affaire pour développer plusieurs activités au sein des archives. Une chose importante à noter dans ce contexte est que des combinaisons ou des liens moins évidents de prime abord conduisent souvent à des résultats tout à fait surprenants. Dans la partie pratique de ce chapitre, on peut trouver plusieurs exemples de points d entrée excitants. Chacun de ces exemples applique une ou plusieurs des techniques et méthodes décrites, en faisant usage de matériaux tirés de l environnement immédiat des enfants, qui rendent le familier étrange. En réfléchissant à ce sujet, David Hargreaves a soutenu que l éducation culturelle à venir devrait renoncer à la stratégie d apprentissage basée sur l accumulation. Il se réfère ici à des stratégies d apprentissage, déterminées par les professeurs, dans lesquelles des fragments et morceaux d information sont présentés aux élèves. Hargreaves prône qu une appétence envers l art et la culture est souvent provoquée par une expérience traumatique précoce et positive. Ses connaissances et amis les plus impliqués dans les arts n avaient la plupart du temps pas été stimulés à la maison pour les apprécier, ni par des leçons à HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 28 HEREDUC. 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16 l école en la matière. Le contact avec l un ou l autre de ces arts, à un moment donné de leur vie avait fait surgir un affect peu éloigné d un trauma : le temps paraissait s être arrêté, les objets alentour semblaient disparaître tandis que l effet produit à ce moment précis prenait le dessus. Ce genre d expérience et de stimulation ne peut pas être oublié, marquant la jeune personne avec des conséquences très positives. Hargreaves établit que les enseignants ont besoin de stimuler, voire de mettre au jour ces mini traumas par des moyens de dispositifs d enseignement appropriés et des points d entrée appropriés. A son avis, c est la seule façon de permettre aux étudiants d atteindre cette stimulation et cette motivation intrinsèques pour expérimenter et apprendre. Remplissez votre sac! Dans la première phase de notre approche (le point d entrée), les enfants sont censés être abordés par surprise : un changement se fait dans leur vision normale de la réalité de tous les jours, dont devraient découler des sentiments d étonnement ou de surprise au sujet de cette même réalité quotidienne. Par conséquent, on devrait donner aux enfants l opportunité d examiner ou d explorer les sentiments et les questions personnelles qui ont été suscitées. Il est évident que le professeur doit fournir des réponses simples aux questions, parce que l objectif majeur de ce procédé est de permettre aux enfants de sonder leurs propres questionnements et ressentis d une façon éminemment personnelle. Afin de s assurer que les élèves seront capables de formuler ces réponses personnelles, ils doivent d abord entreprendre de remplir leur sac. Plusieurs éléments sont significatifs quand nous essayons de décrire le concept de remplissez votre sac! Cette phase devrait inclure le fait de faire usage de matériaux authentiques ; c est ainsi que nous aurons à explorer notre patrimoine. Puisque celui-ci est partout autour de nous, il est utile de produire un semblant d ordre à partir de ce chaos important. de cuisine et à ses caractéristiques distinctives. Dans ce type de livre, nous trouvons une richesse d instruction pas à pas, expliquant des méthodes variées et décrivant comment on devrait manier différents ingrédients ou procédés. Tous les cuisiniers ont encore la liberté de choisir quelles instructions ils suivront ou la façon dont ils les moduleront. Définir des rôles est toujours un bon point de départ quand on veut composer la recette d une activité. Peut-être pourrions-nous lâcher les enfants dans une situation où une lettre doit être adressée aux habitants d un monument tandis que dans un second temps, on donnerait aux élèves la possibilité d agir en tant que membres du personnel de l Office de Tourisme local ; ils seraient censés baliser une nouvelle piste cyclable à travers un paysage donné. Ou bien encore ils pourraient prétendre assister un photographe local dans la prise de vue d individus dont les noms figurent sur les plaques des rues environnantes. Ou bien encore ils pourraient concevoir une émission de télévision concernant quelques objets récemment excavés ou agir en tant que poètes qui auraient à écrire et dire à voix haute un poème autrement que dans un musée au silence morbide La forme est importante mais le contenu l est tout autant quand il s agit de recette. La phase remplissez votre sac! a la plus grande influence qui soit quand les enfants sont capables de choisir à partir d une large variété d activités à répartir, quand on permet à chacun d entre eux d utiliser sa propres stratégie d apprentissage et d établir son propre rythme. En fait, ce moment du projet peut être décrit comme un assortiment de tâches distinctes articulées autour d un sujet spécifique. Comme mentionné précédemment, les descriptions de ces activités sont semblables à des recettes formulées dans un livre de cuisine. Ce recueil de recettes peut être présenté de bien des façons. A chaque fois, nous devons imaginer une structure commune qui donne un cadre de travail pour des consignes précises, permettant l introduction de diverses activités. Par exemple : tainement l exemple le plus célèbre. Les différentes cases peuvent être utilisées comme point de départ de nos propres jeux. On pourrait par exemple créer un jeu de paysage, dans lequel les différentes cases de la route mèneraient à différentes tâches ou consignes. 4 On peut construire une course d obstacles ou une chasse au trésor être avec différentes épreuves à remplir qui peuvent être déjouées quand certains gages sont accomplis. Développement d une solution Dans la phase finale, les divers résultats sont combinés de façon significative pour aider à formuler des tentatives de réponses aux questions introduites dans le point d entrée. Les résultats de la phase remplissez votre sac! peuvent avoir conduit à un grand nombre de productions différentes sous forme de lettres, dessins, textes, chants, croquis, cartes, spectacles de marionnettes, pièces de théâtre Durant la phase développement d une solution, les enfants reçoivent une consigne ouverte à travers laquelle ils devraient être capables de combiner les différents éléments de la phase remplissez votre sac! Ici encore, l utilisation du jeu de rôle peut être importante et les enfants peuvent être retenus pour un rôle comme dans une représentation théâtrale. Les objets peuvent être trouvés dans des musées, des collections, à la maison ou dans n importe quel endroit où nous nous trouvons. Le patrimoine inclut aussi l environnement construit et développé, particulièrement quand il s agit de bâtiments ou de monuments. A ceci, nous pouvons ajouter les statues et les caractéristiques architecturales des paysages. Le patrimoine concerne également le paysage lui-même, la façon dont il est organisé et agencé, ou la façon dont les routes et chemins le segmentent. Toutes ces manifestations du patrimoine sont matérielles et en tant que telles peuvent être vues ou touchées. Outre cet héritage matériel, nous pouvons aussi distinguer des manifestations immatérielles du patrimoine, comme les coutumes, les traditions et l histoire. Le contenu de chaque activité qui sera présenté dans cette partie devrait être regardé comme une recette : ces activités sont comme des directives ouvertes avec un certain nombre d ingrédients fixes. Si on veut créer une recette, il est judicieux de songer à un livre 1 L ensemble des tâches est mis à disposition de tous sur la table, au centre de l activité. Un certain nombre de recettes y est disposé, selon les différents ingrédients nécessaires à leur réalisation. Par exemple, si un monument est au centre d une activité, on devrait mettre la table dans le jardin du monument ou à l intérieur, dans l une de ses pièces. Chaque enfant ou groupe d enfants doit ensuite faire une sélection personnelle à partir de ce qui est proposé. 2 Au lieu d une table, on pourrait aussi avoir des boîtes pour exposer les activités qui ont été retenues. Dans ce cas, toutes les recettes peuvent être stockées à l intérieur de chacune d entre elles, en fonction de leurs différents ingrédients. Cette même boîte peut être emportée au cœur de l action. Par exemple, si une activité se déroule dans un musée, la boîte pourrait aisément y être transportée. Cette mobilité est bien sûr un immense avantage. 3 On joue sur un plateau de jeu en déplaçant de petits objets tout en empruntant certaines routes. Le jeu de l oie en est cer- Présentation des résultats Les élèves ont à mettre en œuvre la présentation de leurs résultats tout en jouant leur rôle. Ils pourraient alors être conservateurs d un musée ayant à organiser une exposition ou ils pourraient faire partie du comité de rédaction d un journal ou travailler comme designers de Web, conseillers municipaux, membres du personnel d une société historique. A la fin, cette présentation des résultats est partagée avec d autres ; ceci pourrait concerner des camarades, l école entière, les parents, les membres de la famille ou les voisins. Selon les modalités, le professeur pourrait choisir un contexte précis pour cette phase finale, qui pourrait être réalisée sous la forme d un jeu de rôle, d une exposition, de la projection d un film, d une publication, d un journal ou d un livre. Cela pourrait se passer dans une discothèque ou un studio de danse. Durant la présentation des résultats, un dialogue aura été engagé, au cours duquel les élèves pourront tester leurs propres idées et réponses en observant la façon dont les autres réagissent. En conclusion, le plan de travail pourrait ressembler à cela : QUESTIONNEMENT (Point d entrée) Une perspective changeante Mini trauma positif EXPLORATION Investir une activité transdisciplinaire (Remplissez votre sac) Curiosités diverses Analyse RÉPONSE (Développement d une solution) PRÉSENTATION (Présentation de vos résultats) Synthèse Hypothèse Mise en forme Communication Réactions HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 30 HEREDUC. 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17 3.2. Exemples Pour illustrer notre cadre de travail, d enseignement et d apprentissage, nous présentons ici un nombre d activités en classe en lien avec différents aspects de notre patrimoine incluant les archives, les paysages, les musées et collections, les rituels et histoires. Pour chacun d entre eux, nous avons fourni un scénario d enseignement qui pourrait servir soit d exemple à mettre en œuvre soit de source d inspiration MUSÉES ET COLLECTIONS Il y a beaucoup de musées dans tous les pays d Europe. La plupart d entre eux doivent leur existence aux efforts et à la bonne volonté d un ou plusieurs collectionneurs qui ont décidé, à un moment donné, de confier leur collection à un bâtiment, de façon à ce que les autres puissent la voir et en profiter. Ou peut-être ont-ils simplement décidé que son histoire devrait être racontée. Chaque collectionneur a un lien personnel affirmé avec ses objets. Une chose qui pourrait sembler sans valeur à un néophyte peut se révéler très valeureuse pour un collectionneur. La plupart des musées plus modestes sont engagés dans les collections qu ils montrent. Ils comptent souvent sur les efforts de volontaires qui sont enclins à raconter les histoires cachées derrière ces objets précieux. Ce module traitera des objets précieux ; des activités en classe à ce propos peuvent s appuyer sur des visites spécifiques et ciblées dans des musées du patrimoine local. Toutes les activités présentées ici concernent des situations de classe dans lesquelles les enfants ont à apporter des objets précieux, personnels, à l école. Mais des réajustements mineurs les rendraient également appropriées au travail sur les objets d un musée local. Puisqu il est en fin de compte difficile de passer des journées entières dans une institution de ce genre, il serait judicieux d extraire des activités à partir d une table proposant des activités. On peut disposer celle-ci au beau milieu de la galerie d un musée ; on y trouverait un certain nombre de tâches, placées comme des recettes accompagnées de leurs ingrédients, selon des demandes précises. Ensuite, les groupes d enfants sont invités à sélectionner et mener à bien une activité. L enseignant peut mélanger les activités en définissant quelques tâches individuelles au sein de la classe et d autres à partir d un groupe au musée. Point d entrée L enseignant apporte de chez lui une chose personnelle, à laquelle se rattache un souvenir significatif ou intime, qu il utilise dans une activité d introduction. La plupart du temps, cela concernera une chose ou un objet à l aspect trivial ou sans valeur pour les autres, mais il est important pour le propriétaire à un autre niveau puisqu il se rattache à un souvenir précis, un moment précieux ou un événement. L objet est montré aux groupes d enfants et le professeur explique sa grande importance à ses yeux bien qu il n entre pas dans les détails. A ce moment, quelques enfants pourraient penser que l objet ordinaire est moins important que le professeur ne veut bien leur laisser croire. Après leur avoir clairement réexpliqué qu il s agit néanmoins d une chose ayant une grande signification personnelle, le professeur les met au défi d imaginer pourquoi l objet est aussi important pour lui, par exemple ce qui fait que chaque jour il revêt une signification ou une valeur particulières. Le professeur ne doit pas révéler le véritable souvenir personnel attaché à cet objet tant que plusieurs suggestions n ont pas été proposées par les enfants. Ceci ne doit pas tourner au jeu de devinettes avec de bonnes et mauvaises réponses mais les suggestions des élèves doivent être validées et acceptées. L étape suivante pourrait consister à inviter un collectionneur à l école pour qu il vienne parler à la classe de sa collection en présentant de préférence à cette occasion des pièces représentatives. Pendant la préparation du groupe pour cette rencontre, le professeur souligne que les élèves devront tout d abord découvrir pourquoi le collectionneur considère que les objets sont assez importants pour les apporter à l école. Deuxièmement, ils devraient réfléchir à l importance potentielle qu ils pourraient avoir pour d autres gens. Remplissez votre sac! L étiquetage des objets précieux Demandez à chaque élève d apporter à l école son bien le plus précieux. Durant la semaine, les objets sont étiquetés. Cette opération se déroule chaque jour, en déclinant un point de vue différent, et à chaque fois on attache une nouvelle étiquette à l objet. 1 er jour : une étiquette explique comment vous avez acquis l objet 2 ème jour : une description de votre souvenir le plus précieux associé à cet objet. 3 ème jour : vos dernières volontés dans lesquelles vous stipulez ce qui pourrait arriver à l objet si vous mourriez. 4 ème jour : réfléchissez à une façon d emballer ou d envelopper l objet si vous deviez le transporter à travers le monde 5 ème jour : décrivez comment vous aimeriez voir l objet présenté si un musée désirait l inclure dans l une des ses expositions. Quelle sorte de texte explicatif accompagnerait votre objet? A la fin de chaque journée, les enfants doivent se montrer les uns aux autres les différentes étiquettes. Pour clore le projet à la fin de la semaine, ce groupe d élèves pourrait concevoir une exposition de façon à ce que l école entière puisse voir et admirer leurs objets. Ajouter du son aux objets précieux Les objets rassemblés par les enfants demeurent silencieux la plupart du temps. Mettez les enfants au défi d imaginer que leur objet produise un son et demandez-leur de le décrire. Qu entendraient-ils? Voici un exemple de cette démarche : Cathy Berberian interprétait fréquemment lors de représentations des créations du compositeur contemporain Berio. Stripsody, par exemple était l une de celles que Cathy aimait chanter. Dans ce morceau précis, Berio entremêle un nombre d exclamations typiques issues des BD et dessins animés et les transforme en un son dynamique. Les enseignants pourraient emprunter dans une bibliothèque musicale un des concerts de Berberian concernant Stripsody et donner aux enfants l occasion d apprécier cette œuvre musicale. Au début, le groupe sera surpris, voire saisi par cette composition inhabituelle. Rapidement après, le professeur pourrait les confronter à des pages choisies parmi des albums de B.D, de préférence des pages contenant plusieurs bulles avec des exclamations similaires. Ensuite, on demande au groupe d examiner la relation entre la composition de Berio et les B.D. Observez la collection d objets précieux et imaginez qu ils aient à être incorporés dans un album de B.D. Quelles sortes de sons ou exclamations les élèves ajouteraient-ils aux bulles qui accompagneraient les objets? Sélectionnez un nombre d objets et utilisez-les dans un petit strip illustré. Ajoutez un son (ou une exclamation) qui vous semble approprié en attachant une bulle à un objet. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 32 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 33

18 Composez un poème sonore utilisant ces sons : utilisez de grandes lettres pour des sons forts et de petites lettres pour des sons ténus. Présentez votre poème aux autres en leur lisant. Les sons bruyants doivent être lus avec une voix forte, tandis que les sons ténus doivent être à peine audibles par le public. Envelopper des objets précieux En 1976, Pierre Kemp 4 a écrit un poème intitulé Exubérance, qui suit : Exubérance Avec des paniers pour attraper les lunes, avec des boîtes de conserves remplies de chansons, avec des jarres pour emporter les lumières je voyage le long des yeux de ce pays. Avec des boîtes de soleil, avec des sons enfermés dans des tonneaux et une poésie de verre dans la main folle de tous. Où que j étire mes bras, je suis fou partout. Dans ce poème, il s agit d une sorte de trafiquant qui voyage à travers un pays en se livrant à toutes sortes de commerces étranges. Les gens regardent ses marchandises et pensent qu elles ont peu de valeur. Ils pensent même que cet homme est un peu fou. Ceci pourrait également être le cas des objets précieux qui ont été collectés par le groupe d enfants. L importance d un objet est grande pour la personne qui le garde ou le préserve mais pour d autres la même chose pourrait être sans valeur aucune. En regardant d abord le poème de Kemp, nous pourrions écrire un poème à propos des choses qui nous sont chères. Etablissez une liste d au moins dix matériaux d emballage différents, comme des boîtes, des containers, des sacs, des caisses, des poches Sélectionnez ensuite dix objets à partir de la collection que vous aimeriez empaqueter dans l emballage. Ecrivez toutes ces choses sous la forme d une liste et remplissez tous les trous que vous trouvez dans votre poème. Quand c est terminé, lisez votre poème à vos camarades. Vendre des objets précieux Normalement, on ne vend pas d objets précieux, précisément parce qu ils sont précieux. Pour cette raison, de nombreux collectionneurs insèrent des clauses dans leur testament concernant leurs collections. Imaginez que tous les objets rassemblés dans la salle de classe soient les vôtres. Toute votre vie durant, vous avez investi beaucoup d énergie et d argent pour acquérir votre collection et vous n avez pas particulièrement envie de perdre un de ces biens. En outre, pour une raison quelconque, vous êtes soudain réduit à la pauvreté et vous êtes obligé de vendre. Vous décidez de le faire en mettant un objet aux enchères. Le commissaire priseur vous demande de concevoir une page pour le catalogue de vente. C est une étape importante puisque les gens qui achètent aux enchères font en général une première sélection à partir de celui-ci. Choisissez un objet de votre collection et prenez-en une photographie. Ecrivez le texte qui accompagnera la photo dans le catalogue. Vous devrez inclure au moins les détails suivants : une description de l objet une information à propos de la valeur de l objet une description de l utilisation pratique de l objet une mise à prix On peut également demander cela à des élèves sous une forme légèrement autre comme ce qui suit : précisez la clause de vos dernières volontés qui déterminera ce qui arrivera à votre collection après votre mort. Ce texte inclura plusieurs des objets nécessaires pour le catalogue des enchères mais au lieu de fixer un prix, il désignera peut-être un bénéficiaire. Présenter des objets précieux Quelques collectionneurs considèrent qu ils attachent un tel prix et une telle importance à leurs objets, qu ils veulent que le monde entier les connaisse. Aussi, parfois, ils prêtent leur collection ou une partie de celle-ci à un musée et celui-ci peut utiliser les objets pour ses expositions. Naturellement le collectionneur en reste le propriétaire. Imaginez que vous prêtiez vos objets précieux à un musée. Si c était le cas, vous demanderiez que votre objet reste exposé tout le temps. De plus, vous auriez un droit de regard sur la façon dont il doit être montré. Essayez de décrire celle-ci. Dans une vitrine joliment illuminée? Dans un cabinet sur le mur? Dans un plateau lumineux sur une table? Ou juste quelque part dans un coin? Faites un croquis de vos idées afin d en parler avec la direction. Le personnel du musée pourrait vous demander un court texte pour accompagner l objet présenté et fournir aux visiteurs l information nécessaire quand ils le verront posé ou accroché là. Les idées produites pourraient même être mises en œuvre par les enfants : on pourrait leur demander de présenter leurs idées au professeur qui jouerait ensuite le rôle du directeur du musée. Des objets précieux dans un musée Bien des objets précieux sont gardés dans un musée où l on prend grand soin d eux afin d empêcher que quelque chose ne leur arrive. Après avoir terminé un nombre d activités concernant les objets précieux personnels, il pourrait être utile de visiter un musée du patrimoine local avec la classe. Il est important de se mettre d accord au préalable avec le conservateur du musée au moins sur le but de votre visite. Le concept d objets précieux a certainement besoin d être mis en évidence. Le conservateur pourrait par exemple autoriser les élèves à jeter un coup d œil dans les coulisses en leur montrant peut-être comment certains objets de la collection du musée sont conservés et préservés. On pourrait sans doute leur parler aussi de facteurs importants concernant la présentation des objets, comme la lumière ou l humidité. Après la visite au musée, chaque groupe fera un compte-rendu. On peut aussi imaginer un compte-rendu collectif, fait par la classe où différents groupes couvrent différents aspects du voyage. Un groupe pourrait alors constituer l équipe photographique, tandis que d autres joueraient le rôle des journalistes, photographes ou collectionneurs intéressés. Des objets précieux conservés au domicile d un collectionneur Au lieu de visiter un musée, le professeur pourrait également organiser des visites aux domiciles de collectionneurs privés. En amont de ces visites, chaque groupe devra d abord établir une liste de questions auxquelles il aimerait avoir des réponses. Pour cela, il serait utile d écrire le mot COLLECTIONNEUR en lettres majuscules au tableau et de proposer aux élèves de faire des associations libres à partir de ce mot. Ensuite, à partir de ces associations, le groupe pourrait formuler des questions, qu on pourrait pour terminer, regrouper sous différentes rubriques. Puis, on propose aux groupes d enfants de rendre visite à un collectionneur local. Pendant ces rencontres, les collectionneurs présenteront leurs fonds d après lesquels les enfants tenteront de donner des réponses à leurs questions. Il pourrait également être nécessaire et intéressant que les élèves emportent une caméra vidéo afin de pouvoir montrer ultérieurement leurs visites à leurs camarades en classe. Pour clore, chaque groupe doit rédiger un exposé sur sa visite rendant compte de toutes les questions et réponses susceptibles d être présentées plus tard à leurs camarades, accompagné si possible d un enregistrement vidéo. La foire aux objets précieux Après avoir travaillé avec leurs propres objets précieux durant quelques temps, les enfants devraient devenir plus curieux à propos des objets qui sont précieux pour les autres. Ainsi, les objets étiquetés de la première activité sont disposés à nouveau dans un endroit central de l école. En plus des choses montrées, on laissera des espaces libres dans l exposition pour que d autres puissent ajouter leurs propres objets. On demande à tous les élèves participant au projet de présenter leurs activités concernant les objets précieux à d autres groupes d enfants dans l école. Après ces préliminaires, ils inviteront d autres classes à augmenter leur exposition avec leurs propres objets précieux de façon à remplir les espaces vides. Parents, grandsparents et autres membres de la famille sont invités à faire de même. Il est très important de demander à chaque nouveau participant d étiqueter à son tour son objet. En négociant avec un musée de patrimoine local, il serait même possible d y déplacer ensuite l exposition. De cette façon, ces objets pourraient être présentés parmi ceux de la collection permanente du musée. Développement d une solution Durant la phase remplissez votre sac! les enfants ont collecté plusieurs ingrédients concernant le concept d objets précieux. A présent, ils doivent donner une cohérence à ces ingrédients par le biais d une nouvelle construction et production personnelles. Confrontez les élèves avec une des œuvres d art de Robert Rauschenberg, intitulée Tour (on peut trouver des informations à propos de Rauschenberg et des descriptions de ses pièces dans des bibliothèques ou à travers des recherches Internet. Le moteur de recherche Google par exemple rend possible les recherches d images. Quand on recherche Robert Rauschenberg dans Google, plusieurs des œuvres de l artiste apparaissent à l écran). Dans Tour, Rauschenberg essaie de relier entre eux des objets quotidiens et apparemment sans aucun lien en définissant des connexions hautement personnalisées entre eux. Pour atteindre ce but, Rauschenberg a bâti une tour à partir de ces objets quotidiens. Il a répété cette méthode de travail dans quelques unes de ses autres œuvres. Il a appelé les résultats de ce procédé Combines. Nous allons créer notre propre Tour en construisant à partir des objets collectés durant les phases Point d entrée et remplissez votre sac! et bien sûr nous pouvons aussi ajouter des objets entièrement différents à la pile. Tout d abord, nous avons besoin de faire un croquis de notre Tour sur papier et de lui attribuer un titre approprié. Puis, la Tour commencera à prendre forme. Présentation des résultats Une exposition aura lieu à l école sur les Tours, avec des textes d accompagnement, un catalogue, une visite-guidée, des invitations, des fiches, un article dans un journal et un grand vernissage. Si vous avez de la chance, le conservateur du musée pourrait s enthousiasmer pour le projet et permettre à l exposition de prendre place dans un endroit du musée. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 34 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 35

19 3.2.2 LE PAYSAGE Dans un enseignement envisagé sous cette forme, les enfants seront confrontés à une variété de traces que l on peut trouver dans des paysages. Ceci concernera les traces laissées de manière involontaire, peut-être en tant qu effet secondaire ou subsistances d une certaine activité mais ceci concernera aussi des tracées laissées de manière intentionnelle de façon à attirer l attention sur un événement ou une activité. Point d entrée Traces involontaires Un beau matin, on apporte une photographie à la classe. Sur celle-ci on peut voir l image de traces de pneus sur une piste poussiéreuse. L origine de la photographie reste mystérieuse. Le second jour, un courriel est envoyé aux mêmes élèves. Une image d un monument local y est jointe. A la suite de cela, quand les enfants demandent une clarification en répondant au courriel, l émetteur du message ne répond pas. Le troisième jour, les élèves reçoivent une image d un outil ancien, une fois encore sans la moindre explication ou clarification. Le quatrième jour, sans être autrement surpris, les enfants reçoivent l image de quelques graffiti. Le dernier jour de la semaine, une image montrant un panneau de rue leur est envoyé en guise de pièce jointe à un nouveau courriel dont l adresse d origine est différente. Le nom de la rue sur le panneau fait référence à une personne. Finalement, l enseignant demande aux élèves d étaler toutes les images et de chercher des liens entre elles. Au cours de l étape suivante, les élèves essaient de composer un certain nombre d histoires auxquelles ces images pourraient servir d illustrations. Cette tâche est répartie sur de petits groupes. En dernier lieu, chaque groupe présente son travail aux autres. Le premier jour de la semaine suivante, l enseignant apporte quelques appareils photo en classe après avoir passé un accord avec le propriétaire d un studio local. Cette personne reconnaît sa responsabilité dans l envoi des images au cours de la semaine passée. Le photographe dit au groupe d élèves que c est lui qui a pris les photos qu ils ont reçues et il explique qu elles représentent toutes des endroits auxquels sont rattachés des souvenirs personnels. Il leur révèle l histoire derrière ces images et ajoute que les photographies sont pour lui le moyen d enregistrer des traces personnelles. On explique rapidement aux élèves le fonctionnement des appareils photo et ensuite ils sont envoyés dehors en petits groupes. La consigne est d explorer le voisinage de l école ; chacun doit prendre cinq clichés. Chacun d entre eux devrait contenir une trace différente, personnelle, laissée quelque part dans le voisinage de l école. Une fois les élèves revenus dans la classe, on fait une exposition à partir des images en accompagnant chacune d entre elles d un court texte explicatif Traces intentionnelles On demande aux élèves de chercher des informations sur Internet à propos des artistes Christo et Richard Long, deux hommes qui pratiquent leur art au sein des paysages et qui laissent volontairement des traces derrière eux durant ce processus. On imprime le résultat de leur recherche et on l ajoute aux photographies personnelles de la première tâche. Une discussion au sein de la classe devrait s en suivre et aboutir à la conclusion suivante : on peut découvrir dans le paysage des traces intentionnelles et des traces involontaires. Les appareils photo sont ensuite utilisés une seconde fois quand on envoie à nouveau les étudiants dehors en petits groupes, cette fois-ci pour prendre des clichés de traces laissées de façon intentionnelle dans le voisinage de l école. Remplissez votre sac! Pendant cette phase, les élèves explorent le voisinage de l école à différents moments et en différents endroits pour chercher différentes sortes de traces. A présent, le professeur définit un rôle spécifique pour la classe. Ils sont membres du personnel d un bureau auquel on a demandé de mener à bien une compilation, un guide alternatif à usage communal, c est à dire un manuel de(s) trace(s) qui peuvent être trouvée(s) dans les environs. Ce guide devrait être semblable à celui utilisé par les biologistes pour identifier les animaux à partir des traces qu ils laissent derrière eux. On attend de ce nouveau manuel de(s) trace(s) communal qu il constitue une aide pour en apprendre plus sur le présent et les habitants antérieurs de la commune. Les différentes activités peuvent être faites par le groupe en entier. A tour de rôle, le professeur pourrait permettre à chaque élève de procéder à une sélection personnelle à partir des différentes tâches possibles ou bien il pourrait opter pour une distribution de consignes variées à différents groupes d enfants, qui plus tard, auront alors à présenter leurs résultats aux autres groupes. Toutes ces tâches et consignes visent un seul but : les différents aspects de traces au sein du paysage. Elles sont toutes clairement délimitées : tout d abord on doit collecter de l information, ensuite on doit classifier les données réunies et finalement les résultats doivent être transformés en une production présentable qui puisse figurer dans notre manuel de(s) trace(s). Des noms de rues se référant à des personnes La plupart des routes ou rues ont un nom. Parfois, ce nom se réfère à une personne qui pour une raison quelconque a été importante pour la municipalité ou la société en général. Cherchez un certain nombre de panneaux de rue sur lesquels vous pouvez trouver le nom d une personne. Faites un cliché de ces panneaux et des rues respectives. > Collecter Chaque municipalité a un comité attitré chargé d examiner les noms de rues. Prenez rendez-vous avec l un des membres de ce comité et tâchez d en apprendre le plus possible à propos des noms de rues que vous avez sélectionnés. Vous pouvez également utiliser d autres sources pour en savoir plus, telles que Internet, une bibliothèque ou des archives régionales ou même en parlant avec des personnes d un certain âge vivant alentour. > Classifier Examinez l information que vous avez rassemblée. Choissez les trois noms qui vous intéressent le plus (ou qui ont vraiment retenu votre attention) et écartez le restant de l information. Ensuite, écrivez de courtes biographies de ces trois personnages, illustrez-les avec des images, provenant soit de votre recherche, soit produites par vous-même. > Résumé Transformez vos biographies illustrées en trois pages pour le manuel de(s) trace(s). Mémoriaux Dans chaque municipalité ou dans sa périphérie, on peut trouver des marques variées, telles que lieu de pèlerinage, calvaires, plaques commémoratives, arbres du souvenir, ou fleurs déposées le long de la route après un accident mortel. Ces mémoriaux sont tous des traces qui ont été laissées de façon délibérée afin de maintenir en vie une certaine mémoire. > Collecter Explorez un lieu. Essayez de trouver autant de mémoriaux que possible dans ce lieu et prenez en des clichés. Indiquez les endroits où vous avez pris les photos sur une carte du lieu exploré. Collectez tous les textes que vous pouvez trouver sur ces lieux et rassemblez de l information à leur propos. Utilisez différentes sources comme Internet, vos parents, les archives des autorités locales ou une bibliothèque ou bien encore interviewez les habitants de la région. > Classifier Sélectionnez trois endroits que vous trouvez importants et décrivez-les. Accompagnez vos descriptions de photographies comme illustrations. > Résumé Transformez chaque description en poème, en rayant tous les mots redondants de votre description : gardez seulement ceux qui sont absolument nécessaires et utilisez les pour composer le premier vers de votre poème. Dans le second vers, en aussi peu de mots que possible, vous pouvez décrire vos impressions et sentiments personnels à propos de cet endroit. Dans le dernier vers, essayez de définir à nouveau d une façon très concise pourquoi il vous semble nécessaire de préserver ce lieu pour les générations futures. Ainsi vous aurez produit trois poèmes. A partir d eux, réalisez trois pages pour le manuel de(s) trace(s). Monuments Dans la plupart des communautés, il y a des structures et des HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 36 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 37

20 bâtiments, vieux ou récents, qui ont une certaine valeur historique. Ces monuments ont souvent eu bien des fonctions différentes à travers les âges. > Collecter Explorez votre commune ou ses faubourgs et cherchez-en les monuments. Choisissez-en un et photographiez le sous différents angles. Parlez avec les occupants actuels du monument et tâchez d en apprendre le plus possible au sujet du bâtiment. Qui habitait là autrefois? Pourquoi? A quoi servait le bâtiment autrefois? Vous pourriez peut-être utiliser d autres sources pour en savoir encore plus : archives locales, personnes âgées vivant dans la communauté, employés municipaux, bibliothèques ou groupes de gens étudiant les coutumes locales et le folklore. > Classifier Vous avez maintenant rassemblé beaucoup d informations au sujet du bâtiment. Essayez de les mettre en ordre chronologique. De cette façon, vous pouvez produire un compte-rendu de l histoire de votre monument. > Résumé Intégrez l information sur votre monument dans une longue frise chronologique pliante. Joignez le tout au manuel de(s) trace(s). Itinéraires Nous avons tous un certain nombre d itinéraires pour voyage d un point à un autre. Vous utilisez sans doute la même route chaque jour, pour aller à l école. C est vraisemblablement aussi le cas quand vous voulez rendre visite à un ami ou quand vous avez besoin de vous rendre au supermarché. De plus, chaque commune ou ville est traversée par des itinéraires variés, à travers lesquels le trafic s achemine dans des directions particulières. En plus de cela, nous pouvons aussi distinguer des ruelles et des allées. Il y a bien des sortes de routes différentes, celles pour les bus, les rues piétonnières, les pistes cyclables > Collecter Explorez le voisinage de l école et recherchez des itinéraires variés : les vôtres, ceux des bus, ceux des piétons, ceux des vélos. Vous pouvez également essayer d en découvrir d anciens, comme ceux qui étaient beaucoup utilisés autrefois : routes de commerce, itinéraires pour les trams ou chemins de fer, maintenant tombés en désuétude. > Classifier Copiez une carte de l environnement de l école. Reportez-y les itinéraires découverts. Chacun d entre eux doit avoir une couleur différente de façon à pouvoir repérer toutes les routes au moyen d une légende. > Résumé Ajoutez votre carte et sa légende dans le manuel de(s) trace(s). Ajoutez quelques informations supplémentaires pour le plaisir du futur utilisateur de votre carte. exemple en les emballant dans du papier ou du tissu, en les voilant ou en formant un cercle (d enfants) autour. Prenez les en photographie. > Classifier Tracez un itinéraire basé sur le lieu que vous avez indiqué sur la carte et assurez-vous qu il pourrait être utilisé par des gens que vous connaissez bien. Ecrivez quelques textes courts pour attirer plus particulièrement l attention sur ces lieux. > Résumé Transformez et incorporez tous ces éléments (photos, textes et carte) en une véritable description d itinéraire illustrée. Ceci sera à nouveau inclus dans le manuel de(s) trace(s). Développement d une solution Durant la phase remplissez votre sac!, un certain nombre de pages ont été réalisées pour le manuel de(s) trace(s). Ce guide fournira de nombreuses interprétations différentes des paysages qui entourent les enfants participant au projet. Dans cette phase, le groupe aura à mener à bien deux tâches. D abord, transformer les diverses pages en un vrai livret qui puisse être présenté et utilisé par d autres. Deuxièmement, les élèves sont mis au défi de trouver et d ajouter davantage de traces à partir du paysage qui les entoure : des histoires racontées par des gens âgés, par leurs parents, par leurs voisins ou toutes autres idées qui leur viendraient à l esprit. Ainsi, de nouvelles pages d idées peuvent être ajoutées au livret. Conservation de lieux individuels L artiste Christo s exprime au sein de paysages. Dans son art, il crée des œuvres gigantesques en général en emballant des parties du paysage. Une fois, il a enveloppé quelques îles tandis qu à d autres moments, il a enveloppé un pont au centre de Paris et un immense bâtiment à Berlin (le Reischtag). A une autre occasion, il a tendu un énorme rideau au beau milieu d une vallée en Amérique. Présentation Une fois celui-ci terminé, les enfants peuvent inviter leurs parents, familles et autres parties intéressées à l école pour une présentation officielle des résultats de leur travail. De même qu ils présentent leur publication aux gens présents, ils montent également une exposition spéciale dans laquelle ils disposent tout le travail réalisé pour que chacun puisse admirer la somme de matériaux bruts, entrée en ligne de compte dans la fabrication du manuel de(s) trace(s). A travers cet acte d emballage, il devient possible d attirer l attention du spectateur sur quelque chose qu il considèrerait autrement comme allant de soit, c est à dire quelque chose auquel on est si accoutumé qu on ne le regarde plus. Vous rendez le familier étrange. Encore plus important, les premiers exemplaires du livret sont distribués. Pour clore, le public est invité à se joindre au petit groupe d enfants pour une promenade à travers le voisinage de l école afin de voir par eux-mêmes les traces sélectionnées. > Collecter Explorez le voisinage de l école ou celui de votre maison et cherchez les lieux qui sont importants pour vous, les endroits auxquels un souvenir personnel se rattache. Bien sûr, il pourrait y avoir des lieux qui n ont d importance que pour vous et qui peuvent sembler totalement insignifiants pour d autres. Indiquez les tous sur une carte. Cherchez un moyen pratique de rendre ces lieux invisibles par HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 38 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 39

21 3.2.3 RITUELS ET HISTOIRES Point d entrée Comme point de départ, l enseignant commence la classe chaque jour de la semaine avec une légende urbaine. On peut trouver un nombre incalculable de ces histoires sur Internet mais on en racontera une chaque jour aux élèves. Ces sortes d histoires partent toujours d une source plus ou moins fiable : un de mes amis ou les voisins de mon frère Ces origines apparemment fiables garantissent la crédibilité de l histoire. > Lundi Une des amies de ma fille a juste terminé ses études. C est la raison pour laquelle elle voulait partir en vacances toute seule. Sympa et facile avec une petite tente, vraiment toute seule. Ses amis l ont avertie de ne pas partir seule - une jolie fille toute seule est souvent promise à des ennuis - mais en dépit de ces avertissements, elle s en alla à travers plusieurs pays différents. Elle avait la vie devant elle et tous ces conseils lui semblaient inutiles. Quand elle revint de voyage, elle fit immédiatement développer ses photos. Elle eut un choc quand elle vit les images parce que parmi celles qui montraient de beaux endroits et de bâtiments, il y en avait d autres sur lesquelles on pouvait la voir, elle. Elle était là, à demi-nue, endormie dans sa tente, à Milan, à Rome, en Toscane et dans tous les autres lieux qu elle avait visités. Le professeur laisse l histoire en l état sans aucun commentaire. Libres aux enfants de réagir s ils le désirent. Ensuite, on passe aux tâches normales de la journée. > Mardi Hier, j ai eu une discussion avec quelqu un que je connais à la caisse du supermarché qui m a raconté cette histoire singulière, arrivée à sa sœur. Par un bel après-midi ensoleillé, sa sœur et son mari décidèrent d aller faire un tour à vélo. Le mari sortit les deux bicyclettes et rentra dans la maison. Quand il sortirent tous deux un peu plus tard, prêts à partir, les bicyclettes avaient disparu. Emus et troublés, ils se mirent en route en voiture à la recherche de leurs bicyclettes. N importe comment, après environ une heure, ils abandonnent leur recherche et rentrent. Et voilà! Une fois de retour à la maison, les bicyclettes sont là avec un mot. Il s agit de quelques lignes de la part des coupables les remerciant de leur avoir prêté leurs vélos pour une urgence. Ils trouvent joints deux tickets de théâtre pour une représentation le soir même. Quand le couple revient du théâtre, ils découvrent un autre mot accroché à la porte d entrée disant Merci encore! Quand ils ouvrent la porte d entrée, ils découvrent que la maison a été entièrement cambriolée. A nouveau, l enseignant raconte cette histoire sans aucun commentaire et attend de voir si les enfants ont une réaction. Il lui offre de l emmener et la fille monte à l arrière de la bicyclette. Il continue le voyage dans un silence complet. Quand le garçon se retourne pour vérifier si la fille est là, elle a disparu. Il trouve cela très étrange parce qu il n a rien remarqué de particulier. Il n aime pas ça du tout et va raconter cela à la police. Le policier lui montre une image et demande c est elle? Le garçon dit lui. Le policier dit alors Vous êtes la troisième personne ce mois-ci qui vient nous raconter la même histoire. La fille a été tuée il y a un mois, exactement au même endroit, à la même heure de la nuit. Cette troisième histoire étrange en une semaine suscitera différentes questions chez les enfants qui sont maintenant habitués à entendre une histoire étrange chaque jour. Cela a-t-il vraiment eu lieu? Ces histoires sont-elles vraies ou pas? L enseignant ne fait aucune suggestion et laisse simplement les enfants poursuivre leur conversation. > Jeudi Comme avant, l enseignant commence le quatrième jour avec une autre légende urbaine. Mon frère avait un collègue aux Etats-Unis qui était complètement fou de moto, en particulier les Harley Davidson. En fait, il en possède une et s en sert pour aller au travail, se promener alentour ou même pour des voyages d affaires. Un jour, il est de sortie avec sa moto et il passe à côté d une vieille Harley classique appuyée contre un bâtiment de ferme. Il s arrête pour admirer la moto et l aime tant, qu il sonne à la porte de la ferme voisine et offre de l acheter. Après un peu de marchandage, la vieille moto classique change de main pour 800 dollars. De retour à la maison avec la vieille Harley, il n arrive pas à trouver le numéro d immatriculation nécessaire pour l enregistrer à son nom. Il appelle un représentant local de Harley qui lui dit où chercher le numéro sur la moto mais il ne trouve rien nulle part. en dernier ressort, l homme appelle le fabricant de la moto et se fait renvoyer à travers différents bureaux où ils doit répéter son histoire à chaque fois. Finalement, il parle à une personne qui lui pose des questions très spécifiques au sujet de la moto, en particulier à propos de la selle. Il est à nouveau tenu en haleine jusqu à ce que finalement, il entre en contact avec M. Davidson en personne, un des propriétaires de l usine. Pouvez-vous regarder sous le moteur?, demande-t-il. Regardez si vous pouvez découvrir quelque chose de gravé en bas de celui-ci. L homme confirme qu il a trouvé quelque chose et il lit à Elvis, merci. Harley Davidson. Davidson offre à l homme dollars sur le champ pour la moto mais le nouveau propriétaire est prudent et dit «J aimerais y réfléchir un peu. L homme, apparemment pas tombé de la dernière pluie appelle Graceland, le musée Elvis à Memphis et se renseigne pour savoir si Elvis a jamais été propriétaire d une Harley Davidson. On lui explique que l usine en a construit quatre, cadeaux spéciaux pour le King ; trois d entre elles sont au musée. Et bien, c est moi qui ai la quatrième, dit l homme. Le gars de Graceland lui offre immédiatement trois millions de dollars. J ai besoin d y réfléchir un peu, dit-il pour finir la conversation. Incroyable, n est-ce pas? Qu auriez-vous fait à sa place? La discussion continue en classe. > Mercredi Des amis d un collègue de ma femme ont un ami qui aime sortir pour prendre un verre. Il lui est arrivé quelque chose de vraiment bizarre le week-end dernier. Il était resté tard en ville et devait rentrer à la maison en vélo à travers une campagne totalement obscure, sans personne alentour. Tout à coup, de façon imprévue, il voit cette fille apparaître le long de la route, échevelée et semblant inquiète. Elle ne lui répond pas lorsqu il lui demande si elle va bien. > Vendredi Aujourd hui, l enseignant commence en donnant des informations sur les histoires racontées pendant la semaine. Elles ont un nom : légendes urbaines. Ces sortes d histoires existent partout à travers le monde et nombre d entre elles commencent avec : un de mes amis Il y a des centaines d histoires de la sorte, que les gens se racontent. Parfois, il y a un élément de vérité, comme dans le cas de Craig Shergold, un vieux garçon maintenant âgé de soixante ans qui a souffert il y a dix ans d une terrible maladie mortelle. Son dernier souhait était de figurer au livre Guiness des Records en tant que Plus Grand Receveur de cartes. Ses parents s en occupèrent et accédèrent à sa demande à travers les media du monde entier et bientôt il se mit à recevoir des cartes de chaque coin de la planète. Le problème est que cette histoire fait encore le tour des fax, courriels etc. et Craig, par bonheur complètement guéri de sa maladie est encore actuellement inondé de cartes. Il a réussi à les ranger dans des lieux de stockage et implore les gens de cesser de lui écrire. Il y a des gens qui collectent ces histoires. Il s agit des gens de alt.folklore.urban. Ce sont les frères Grimm des temps modernes qui ne rassemblent pas seulement des histoires mais produisent aussi des cartes à propos de la façon dont elles se répandent dans le monde. Des histoires racontées en Angleterre réapparaissent plusieurs jours après en Australie, à mesure que le réseau mondial d ordinateurs accélère leur dispersion. On demande à des groupes d enfants de chercher sur Internet des histoires de ce genre. Ils doivent rassembler autant d histoires que possible et les imprimer. Les enseignants doivent être avertis que quelques unes d entre elles peuvent être tout à fait horribles contrairement aux anciens contes de fée. Si un professeur veut protéger les enfants de ces légendes urbaines, il doit procéder en amont à un choix approprié et les donner lui-même aux enfants. On met les enfants au défi de mener une enquête à propos des histoires et de les comparer. Ils font une liste des similitudes qui surgissent dans toutes les histoires. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 40 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 41

22 Remplissez votre sac! On se focalise ici sur la recherche de vieilles histoires populaires, de contes de fée et de légendes urbaines. On donne aux enfants diverses activités à mener à bien avec différentes orientations. On peut décider des activités pour tous les enfants ou bien ceux-ci peuvent choisir par eux-mêmes de travailler en petits groupes sur ce qui les intéresse. > Histoires du passé Des histoires anciennes à propos des saints ressemblent souvent aux légendes urbaines pour nous, quand nous les entendons aujourd hui. Des histoires de saints, réalisant des miracles, des fantômes, des sorcières et autres évènements invraisemblables font toutes partie de notre patrimoine culturel. Beaucoup de ces histoires, à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, ont été publiées par des enseignants qui se sentaient concernés par la perte de ces histoires si personne ne se donnait plus la peine de les transmettre à d autres. Collectez quelques unes de ces vieilles histoires, ancrées dans l environnement de l école et demandez aux enfants de comparer les vieilles histoires avec quelques légendes urbaines modernes qu ils ont collectées au cours de la phase point d entrée. Cherchez des comparaisons ou des contrastes en termes de temps, lieux, évènements, détails, attributs, répercussions et mystère. > Lire d anciennes sculptures Autrefois, les gens ne savaient pas lire. Pour se souvenir d une histoire, ils avaient à la répéter sans cesse. Mais ils avaient aussi d autres moyens à leur disposition. Ils avaient coutume de versifier ; ainsi c était plus facile de garder une histoire en mémoire. Mais vous pouvez également lire des statues par exemple de saints dans des églises ou des chapelles. Cherchez des sculptures de ce type dans le voisinage de l école, peut-être dans des églises, sur les gâbles des maisons, des pierres gravées ou des monuments. Laissez les enfants prendre des photos de ces sculptures et créez une petite exposition à partir d elles. Ils devront écrire de petits textes explicatifs pour les images à l intention des visiteurs. A la place d une exposition, ils peuvent aussi produire un petit livret. > Lire des images modernes Les saints étaient les héros et les idoles du passé bien qu aujourd hui, ce soit vraisemblablement plus les footballeurs ou les pop stars qui tiennent ce rôle. Serait-il possible de lire les images d un héros moderne de la même façon que nous le faisons pour les sculptures et les statues du passé? Apportez quelques magazines à l école qui montrent ces héros modernes. Découpez quelques images et faites une petite présentation des images comme décrit au dessus dans Lire d anciennes sculptures. Vous pourriez imaginer que vous êtes un employé du musée de cire de Mme Tussaud. Vous auriez à chercher quelle personne ou personnalité serait la plus appropriée pour être immortalisée dans la cire. Qui sont les nouveaux héros d aujourd hui et comment pouvez-vous en parler? Écrivez une lettre à Madame Tussaud et dites-lui quelle nouvelle sculpture en cire devrait à votre avis avoir une place dans le musée. Vous devrez également écrire une fiche de présentation pour le grand public. > Raconter des histoires anciennes Ce pourrait être l objet d une séquence courte : comment raconter des histoires anciennes au public? L enseignant utilise un coin de la classe pour disposer quelques objets en relation avec une histoire. Il en raconte une en rapport avec les objets. Pour tenir son public en haleine, il utilise diverses méthodes, en exagérant sa gestuelle, en faisant des mimiques, en élevant la voix, en murmurant ou en bougeant. Après cela, on écrit une liste définissant tout ce à quoi vous devez penser quand vous parlez en public : par exemple l utilisation de la voix, le langage du corps, le souci d impliquer votre public Ceci débouchera sur la tâche assignée aux enfants, choisir un des objets, penser à une histoire qui aille avec et la raconter aux autres membres du groupe d une façon convaincante. > Répandre des histoires 1 Les histoires anciennes se sont répandues aussi vite que les nouvelles légendes urbaines, simplement cela se passait de façon différente. Si en parlant avec les vieilles personnes les frères Grimm n avaient pas collecté les anciens contes de fées pour les coucher par écrit, cette littérature orale n aurait sans doute pas survécu jusqu à nous. Autrefois, les histoires étaient racontées de façon répétitive et personne ne les notait par écrit. De nos jours, c est beaucoup plus rapide et très différent, en particulier avec l usage d Internet. Nous consignons tout par écrit, ce qui nous permet de nous assurer que les histoires ne seront jamais perdues. Encore qu avec une répétition constante, des choses étranges peuvent arriver : de petits morceaux sont ajoutés ou oubliés ça et là, certains sont exagérés tandis que d autres sont atténués. Choisissez une des histoires de la série récente des leçons et changez la. Vous pouvez faire plusieurs choses : exagérer, allonger ou raccourcir l histoire originale, mettre des morceaux de côté ou vous y prendre autrement. Lisez les deux versions de la même histoire aux enfants. Discutez de ce qui s est passé pour les deux histoires. > La galerie des murmures Les élèves se tiennent debout les uns derrière les autres en ligne. Le premier enfant a une histoire sur un papier et le murmure à son voisin sans que les autres puissent l entendre. Puis le second enfant dit ce qu il a entendu au troisième de la rangée, sans l aide de la version écrite et ainsi de suite. Finalement, le dernier enfant de la rangée raconte l histoire à tous les autres. Puis, le premier lit à voix haute l histoire originale à tout le groupe. Que reste-t-il de l original? > Répandre des histoires 2 Il y a quelques sites sur Internet dédiés à la diffusion des légendes urbaines. Connectez-vous et essayer de suivre une histoire. Utilisez un des URL suivants > Types d histoires Les légendes urbaines, tout comme les histoires racontées dans le passé, peuvent être réparties en plusieurs catégories. Connectez-vous à Internet, cherchez différentes sortes d histoires et regroupez les : les histoires de meurtre, les histoires saintes, les contes de sorcellerie, les histoires d horreur ou les histoires drôles. Rendez-vous dans votre bibliothèque locale et suivez à la traces les histoires d autrefois. Voyez si vous pouvez les ranger en différentes catégories. Mélangez les anciennes et les nouvelles histoires. Donnez une présentation de vos résultats à la classe au cours de laquelle vous raconterez une nouvelle histoire dans la foulée d une ancienne, mais assurez-vous qu elles appartiennent toutes les deux à la même catégorie. > Histoires dans les vieux imprimés ou sur les places des marchés Autrefois, les histoires étaient simplement transmises en les répétant aux autres. On pouvait aussi les recueillir sur les marchés et les foires. Les chanteurs de rue chantaient leurs chansons debout à proximité d une toile peinte, remplie d images représentant les paroles. Leurs chansons étaient en général soit vraiment tristes ou très violentes. Ils vendaient aussi les paroles au public et parfois même les toiles peintes. Les histoires étaient aussi répandues par des gens vendant des imprimés sur les étalages du marché. Ceux-ci ne coûtaient pas cher à la production parce qu ils étaient fabriqués avec du papier très bon marché et étaient imprimés en très grandes quantités. Il s agissait d histoires comme des dessins animés, des images peintes avec un texte d accompagnement. Elles étaient largement diffusées mais leur durée de vie était réduite. On peut encore en voir quelques unes dans les musées de patrimoine local ; Internet est également une source utile à ce sujet. > Conteurs et chanteurs de rue Comment illustreriez-vous une histoire moderne, une légende urbaine pour un public ne sachant pas lire? Imaginez que vous êtes le conteur ou le chanteur de rue. Vous êtes sur le marché, racontant une histoire avec quelque chose qui ressemble à une bande dessinée peinte sur la toile derrière vous. Choisissez une légende urbaine et peignez votre propre toile pour l accompagner. Jouez votre scène pour le groupe. Les autres enfants font le tour du marché et s arrêtent un moment pour écouter votre histoire. > Histoires du voisinage Le but de cette phase est de collecter des histoires de votre propre voisinage, comme les contes populaires, les sagas ou les légendes. A la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, beaucoup d histoires ont été couchées par écrit pour empêcher leur oubli. Le collectionneur d histoires les plus connus étaient les frères Grimm qui ont écrit un grand nombre de contes de fées, tels que les gens âgés leur ont rapportés. Il y a des histoires qui avaient été racontées une fois et qui sont à présent oubliées ; il n y a plus rien à sauvegarder. Peut-être qu il serait bien de sauver quelques histoires modernes pour les temps futurs. Constituez deux groupes et sortez rendre visite aux gens du voisinage. Il serait peut-être utile d emporter une caméra vidéo ou un appareil photo ordinaire, un magnétophone ou simplement un carnet de notes ou un crayon. Demandez aux gens de partager avec vous leurs histoires les plus importantes. Collectez autant d histoires que possible, en particulier celles qui semblent les plus intéressantes en utilisant le matériel d enregistrement à volonté. Développement d une solution Utilisez le matériel collecté pour faire une présentation des résultats pour les autres. Assurez-vous que ce soit intéressant et divertissant pour les visiteurs. Si on fait cela avec plusieurs groupes différents, il y aura rapidement une collection conséquente susceptible d être utilisée pour une exposition à l école. Choisissez votre histoire favorite à partir de celles que vous avez collectées et transformez la en quelque chose de spectaculaire à entendre. Elle pourrait être retravaillée de façon à ce que vous puissiez la donner en représentation, comme une pièce. Présentation Une exposition en deux parties pourrait être organisée à l école. La première serait réalisée à partir de tous les matériaux collectés au cours de la phase remplissez votre sac! tandis que la seconde pourrait constituer la présentation des résultats, basée sur les activités terminées de la phase développement d une solution. Une partie de la présentation des résultats pourrait consister à reraconter les histoires collectées. On pourrait inviter chaque personne intéressée à une présentation officielle des résultats. A cette occasion, on pourrait émettre des invitations, des affiches et des communiqués de presse. On pourrait faire une petite présentation avec un buffet, des visites guidées et autres attentions auxquelles on peut s attendre au cours de tels évènements. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 42 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 43

23 3.2.4 LES ARCHIVES Remplissez votre sac! Pas un fantôme juste une coquille est un projet qui fait usage d un personnage virtuel (c est aussi le titre de l exposition récemment ouverte aux Van Abbemuseum d Eindhoven, Pays-Bas). Dix-huit artistes ont travaillé sur la fille virtuelle, appelée Annlee. A l origine développée au Japon pour être utilisée dans des jeux vidéo, l image d Annlee était un peu terne et semblait destinée à une courte vie. En outre, en 1999, Pierre Huyghe et Philippe Pareno, deux artistes français ont acheté les droits du personnage, en l appelant Annlee. C est ainsi qu est né le projet Pas un fantôme juste une coquille. Le but était de remplir le personnage vide d Annlee avec des histoires et des idées, de lui donner une identité et de la rendre vivante. Huyghe et Pareno ont créé une façon de faire des films d animation relativement bon marché en utilisant Annlee et l ont offerte à d autres artistes avec cette demande : utilisez Annlee dans vos propres projets et travaillez avec nous à développer son histoire. Notre but dans ce projet est le même mais d une façon différente : Annlee est une coquille vide, un livre ouvert. Nous lui donnerons une identité, non en utilisant notre imagination comme les artistes, mais en lui appliquant plusieurs archives différentes. Ceci pourrait recouvrir l utilisation de registres officiels tenus par la mairie comme de journaux, archives familiales et individuelles et publications annuelles rendant compte des temps forts de l année, entre autres sources. Point d entrée Présentez à la classe le personnage virtuel retenu. Internet est une bonne source pour cela et l éditeur allemand Taschen de Cologne a publié un livre contenant des centaines de personnages. Réalisez un agrandissement du personnage. Assurez-vous que le personnage est inconnu des enfants. Inventez une histoire à partir du personnage : il ou elle a vingtdeux ans et souffre de pertes de mémoire. Quand il ou elle avait douze ans, il ou elle a été impliqué(e) dans un accident de voiture et a du séjourner à l hôpital durant douze mois. (Cela s est donc passé il y a dix ans, ce qui nous renvoie plus ou moins à l âge des enfants). Tout ce qui s est passé au cours de cette année là a été effacé de sa mémoire. Les enfants peuvent-ils remplir celle-ci avec ce qui s est passé cette année-là? Au cours de cette phase, les enfants ont à mener une recherche dans plusieurs archives pour découvrir ce qui s est passé l année de l accident de voiture (approximativement l année de leur naissance). La recherche aux archives peut-être menée en groupes entiers ou en divisant la classe en plus petits groupes ; dans ce cas, chaque groupe rechercherait dans des archives différentes. Il y aura un débat à la fin à propos de leurs découvertes. Le résultat de chaque recherche archivistique sera montré sous la forme d un produit définitif qui pourra être utilisé plus tard dans le projet sous la rubrique développement d une solution. > Archives de journaux Les éditeurs de journaux utilisent des archives. Demandez aux enfants d appeler plusieurs journaux locaux et nationaux. Ils pourraient demander une copie de la Une publiée le jour de leur naissance. Rassemblez toutes ces pages et demandez au groupe de faire une sélection des choses importantes. Chaque enfant choisit ce qui lui semble le plus marquant. Ensuite, ils endosseront le rôle du rédacteur de l édition du soir et créeront une nouvelle mouture à partir de l article choisi. On confectionnera un faux écran de télévision à partir duquel ils présenteront le journal télévisé du soir de leur année de naissance. > Archives familiales Chaque famille conserve des archives bien que dans la plupart des cas, ce ne soit pas fait de façon ordonnée ou organisée. Elles peuvent consister en albums de photos, héritages valeureux provenant de la famille, souvenirs, journaux, lettres d amoureux des grands-parents et ainsi de suite. Ces traces du passé sont d ordinaire disséminées dans la maison et gardées par différents membres de la famille. Les enfants devraient parler à leurs parents de l année de leur naissance (celle des enfants). Ils demandent à voir des objets ou des photographies en tant que matériau(x) d illustration. Ils ont à rassembler des preuves à propos des histoires que leurs parents leur racontent concernant cette année là. Tout ceci devient un matériau qu on montre à l école. Les enfants, à l intérieur de l exposition, visitent les espaces les uns des autres et échangent des détails personnels et des informations. Après cela, ils produisent chacun un document pour le futur, présentant toute l information. La question à présent est comment assurer l avenir du document afin qu il ne disparaisse pas. Les gens du futur pourront-ils lire et comprendre votre information personnelle? > Annuaires Rassemblez autant d annuaires que vous pouvez, publiés au cours des années de naissance des enfants du groupe. On peut les trouver dans une bibliothèque, chez les enfants eux-mêmes ou dans des fonds privés. Les enfants les étudieront, liront les textes et observeront les images pour découvrir les événements qui se sont déroulés cette année-là. Ils en discuteront en petits groupes. Puis, chaque enfant choisira l image la plus significative pour lui. Les images retenues ne doivent pas être révélées aux autres. Les photographies sélectionnées forment la base d un tableau vivant à l entrée de la classe. Chaque élève choisit des camarades, autant qu il est nécessaire pour recréer la photographie. Il ou elle décrit la pose qu ils doivent adopter, où placer leurs pieds, où diriger leur regard et ainsi de suite. Les autres enfants ont à deviner quelles photographies ils copient. On peut prendre un cliché des différents tableaux créés avec un appareil photo digital ou un polaroïd. Ces photographies peuvent être transformées en un annuaire de classe en y ajoutant un peu de texte. > Archives officielles Prenez rendez-vous avec le responsable des archives départementales. Préparez une visite avec le groupe tout entier ou avec plusieurs plus petits. Le but est double : montrer aux enfants comment les archives fonctionnent et leur permettre de rechercher des documents de leur année de naissance. Peut-être l archiviste peut-il faire un choix mais ce pourrait être un véritable défi pour les élèves de mener à bien leur propre recherche avec leur propre méthode. Photocopiez les découvertes et rapportez-les à l école. Elles peuvent servir de point de départ pour des pièces au sein de petits groupes dans la classe. On les jouera devant toute la classe et on en prendra des photos ; de courts textes écrits les accompagneront. > Les archives du monde entier On peut considérer Internet comme des archives mondiales, quoique chaotiques. La seule façon de mettre de l ordre dans cette information est de poser des questions très directes. Par exemple, les enfants peuvent utiliser un moteur de recherche pour chercher de l information concernant leur jour de naissance. On trouvera sans aucun doute des résultats, souvent de nature généalogique. Les enfants examinent l information donnée, aussi minutieusement que possible et jouent le rôle du journaliste avec un intérêt particulier pour le jour de leur naissance. Ils écrivent un article pour un journal, décrivant tout ce qui s est passé, selon le World Wide Web (www). Développement d une solution En utilisant l information donnée dans la phase précédente, nous créons un catalogue, une sorte de biographie de l année de naissance des enfants. A travers cela, nous pouvons à présent réactiver la mémoire d Annlee ou de n importe quel autre personnage choisi au point d entrée. Apportez quelques biographies dans la salle de classe et expliquez aux enfants comment un biographe travaille. Tout d abord, il collecte le plus d information possible sur le sujet de sa biographie. Ensuite il la met en ordre et choisit un medium pour donner forme à sa recherche, comme un livre, un documentaire ou autre. Divisez les enfants en deux groupes. Chaque groupe a un rôle différent à jouer : l un joue le rôle de l éditeur et l autre apporte toute l information collectée pour la prétendue biographie. La tâche du professeur consiste à amplifier les rôles : quel est le rôle d un éditeur? Comment les écrivains traitent-ils les questions et les remarques faites par un éditeur? Le professeur peut avoir besoin de faire un petit descriptif pour définir les rôles. Présentation Les différentes biographies sont présentées aux autres groupes et les résultats seront débattus. Pour terminer, les biographies peuvent être présentées à d autres personnes, par exemple au cours d une représentation donnée pour les parents, grandsparents, autres enfants dans l école ou n importe qui d autre. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 44 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 45

24 CHAPITRE DES PROJETS POUR LE PATRIMOINE DANS TOUTES SES DIMENSIONS 10 L éducation au patrimoine dans l enseignement secondaire Les chambres de nos enfants sont remplies de posters de footballeurs, sportifs ou pop stars mais qui pouvait bien être l idole de grand maman? Les périodes de vacances leur font désirer vivement les beaux mois d été mais comment les gens voyageaient-ils autrefois? Les textos qu ils envoient chaque jour leur sont indispensables mais comment les amoureux communiquaient-ils il y a cinquante ans? Un projet sur le patrimoine offre l opportunité de remonter dans le passé avec les élèves et de trouver une réponse à ces questions et à bien d autres encore. Dans ce chapitre, nous montrons les possibilités interdisciplinaires de ce genre de projet dans l enseignement secondaire et donnons des pistes et indications pour des approches concrètes. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 46 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 47

25 L ÉDUCATION AU PATRIMOINE DANS L ENSEIGNEMENT SECONDAIRE 4.1 Aspects organisationnels Ce chapitre est conçu comme un guide pratique pour les enseignants du secondaire qui veulent initier un projet patrimonial et sont par conséquent à la recherche d idées. A cause de cela, nous avons inclus une grande quantité d exemples. Ceci devrait également être source d information pour le professeur qui souhaite introduire le patrimoine dans son dispositif de travail de temps à autre, par exemple pour illustrer une leçon. Ce chapitre peut également inspirer des gens désireux d acquérir des compétences particulières. Notre but, est de réunir un certain nombre d idées, susceptibles d être utiles dans l organisation de projets, petits ou grands, traitant du patrimoine. Pour la description des cas concrets, se référer au chapitre 5. Tout d abord nous mettons en évidence la préparation et regardons de plus près le choix du type de patrimoine, l organisation au sein de l école et les arrangements avec les partenaires dans ce domaine. Dans un second temps, nous profilons la façon dont un projet idéal pourrait se dérouler. Les professeurs peuvent monter un projet en commun, avec toutes sortes de potentiels, ajustés aux capacités de la classe, à l âge des élèves, au temps disponible pour le travail et aux matières à enseigner. Une bonne organisation, c est déjà la moitié du travail. C est en tout cas indispensable pour que les projets soient couronnés de succès. Afin que tout se déroule sans heurt, il faut faire des arrangements clairs, de façon à ce que chaque personne impliquée sache ce qu elle a à faire. Nous considèrerons d abord l approche générale (ouverte ou fermée) et le choix du patrimoine. A partir de cela, la planification débute à l école, de même que les accords avec les partenaires retenus. Dans la pratique ces éléments vont en général de pair. Ce qui suit, n est par conséquent pas une marche à suivre étape par étape au sens strict, mais plutôt une collection d idées pour mettre un projet sur de bons rails Ouvert ou fermé? En choisissant un projet de type fermé, c est le professeur qui garde le contrôle. En donnant très peu d initiatives aux élèves, l enseignant se retrouve en charge complète du processus et supervise aussi bien le développement d une solution que les résultats. Il ou elle agit en tant que processeur centralisant toutes les informations ; d autre part, les productions liées au projet doivent se conformer à ses perspectives et valeurs. Il ou elle est alors la personne définissant les tâches, celle qui montre comment trouver une réponse à une question et qui donne à chaque élève un travail particulier. Ce type d approche convient particulièrement bien à des élèves qui ont une aptitude limitée au travail en autonomie. En outre, quand le temps se trouve réduit, l approche fermée peut s avérer un bon choix, car l enseignant reste totalement en charge de la répartition horaire et du déroulement du projet. Une approche plus ouverte est également possible. En choisissant cette option, le contrôle est moins strict et l issue du projet devient plus imprévisible. Dans ce cas, le professeur donne la liberté aux élèves de choisir une activité particulière ou une part spécifique du projet. Les élèves peuvent poser les questions eux-mêmes, décider de façon indépendante comment leur trouver une réponse et des modalités de présentation de leurs résultats. Cette autonomie leur donne une motivation supplémentaire, à condition qu ils ne soient pas livrés à eux-mêmes. En tant qu organisateur, vous devez offrir une structure et un cadre général et être prêt à les aider dans leur recherche de réponses. Vous serez un faciliteur de savoir, et répondrez aux interrogations. Comme un véritable entraîneur, vous offrirez un soutien pendant le déroulement du projet ainsi qu un accompagnement profitable. Les définitions ci-dessus oscillent bien évidemment d un extrême à l autre. En réalité il y a toute une gamme de teintes entre approches fermée et ouverte. En tant que professeur, vous avez à choisir votre place dans cette éventail en fonction du temps disponible et des aptitudes de vos élèves. Dans la seconde partie de ce chapitre, nous donnons des exemples sur la façon dont les professeurs peuvent accorder une liberté plus grande aux élèves à chaque phase du projet. Ils déterminent quelles parties peuvent être menées bien de façon autonome par les élèves et quelles parties ils devraient contrôler de plus près Le choix du patrimoine culturel L environnement immédiat en tant que trésor On trouve souvent des sujets prometteurs en matière de projets patrimoniaux dans l environnement immédiat de l école. Bien sûr les élèves peuvent aller en excursion, et en tant qu enseignant vous pouvez intégrer le patrimoine dans un voyage scolaire à l étranger, mais ce n est pas toujours nécessaire. Qui plus est, en s appuyant sur le contexte alentour en tant que point de départ, les élèves s identifieront plus facilement avec le patrimoine et ils se montreront souvent plus motivés. Cela mène plus loin et plus profondément qu une approche ponctuelle à l occasion d une excursion ou d un voyage. Le meilleur chemin qui s offre à l enseignant est de se mettre en quête d un patrimoine auquel les élèves puissent se rattacher et qu ils n ont pas encore considéré sous cet angle. Cette vieille usine devant laquelle ils passent tous les jours n est-elle pas un exemple d archéologie industrielle? Pourquoi l agriculture d une région s est-elle tournée plus particulièrement vers tels types de cultures? Quel genre de passé se cache derrière les ruines du château où ils avaient coutume de jouer à cache-cache? Peut-être que le bâtiment de l école lui-même est un monument à moins que les origines et le développement de la ville ne fournissent un point de départ intéressant? Les cimetières, les abbayes ou les vieilles photographies d école peuvent en dire plus long qu au premier regard. Tout comme le patrimoine matériel, le patrimoine immatériel est aussi à prendre en considération. D où provient ce mets délicat local? Pourquoi Saint X est-il honoré dans cette ville? Quelle histoire se cache derrière cette procession, marché ou foire annuelle? Les coutumes locales et le dialecte peuvent être étudiés au cours d un projet et les élèves peuvent réfléchir aux noms de baptême en usage dans la région. Les coupures apportées par les vacances scolaires fournissent un bon point de départ pour mener une enquête à propos de la façon dont les gens passaient leurs congés autrefois. Le lien entre les jours fériés actuels et la culture des fêtes du passé est rapidement établi. Parce que traiter du patrimoine, c est beaucoup plus que simplement réfléchir à propos du passé, il est recommandé de choisir des sujets pertinents pour le présent et le futur. Peut-être qu un débat a lieu dans la ville à propos de la reconversion prévue d un ensemble de bâtiments anciens? Ce peut être un défi pour les élèves de prendre position au sein de la discussion ou même de formuler une nouvelle idée. Changer les traditions ou développer une solution urbaine peuvent s avérer de bons catalyseurs. La reconstruction de l ancienne place du marché peut déboucher sur des questions relatives à la structure des anciennes halles et aux relations entre le plan de la ville et la vie quotidienne. En bref, en observant l environnement immédiat d une façon différente, les enseignants trouveront un matériau qui surprendra les élèves tout autant que les professeurs! On recherche : un patrimoine offrant des possibilités transdisciplinaires. Le matériau patrimonial qui fournit la matière et les sujets d étude d un projet n est pas choisi pour sa beauté particulière. Le plus important est qu il pose des questions captivantes et motivantes. Il est très important qu on puisse l approcher sous des perspectives différentes, que les élèves puissent y inclure plusieurs sujets et que les enseignants soient disponibles pour l accompagnement. C est ainsi que cela devient un véritable projet transdisciplinaire. Cela est souvent plus facile qu il n y paraît. Prenons par exemple une église. En dehors de la religion, il y a matière à beaucoup de choses ici : de nombreuses personnalités peuvent y avoir été enterrées, et il y a beaucoup de références à des guildes et confréries. Les professeurs d art, créatifs, s intéresseront à la beauté des vitraux ou des sculptures sur les chapiteaux et à la façon dont leurs significations ont été traduites dans des formes. En physique on peut se focaliser sur l application de sciences et étudier l utilisation de la lumière, la construction des arcs et l acoustique, tandis que le professeur de mathématiques calcule les proportions architecturales du monument. On peut convoquer la géographie en recherchant l origine des matériaux de construction et en ce qui concerne la musique, on peut étudier l orgue ou parcourir les feuillets de chants religieux. Ceux qui s occupent de l enseignement professionnel, avec des matières au programme telles que la construction sont naturellement impressionnés par le travail de leurs prédécesseurs. La façon dont les commodités modernes sont intégrées, comme l électricité, le chauffage et le sanitaire, peuvent servir d exemple pour étudier l équilibre entre conservation et modernisation dans les bâtiments. En mettant les idées en commun avec d autres collègues, beaucoup d approches inattendues seront découvertes. Le but ultime pour les élèves est d être créatifs avec le sujet traité et pour cela, de leur permettre de s attaquer à beaucoup de questions différentes. Des conditions de création En observant l environnement immédiat et le voisinage avec des yeux neufs, et grâce à la surprise causée par les histoires qui se cachent derrière les choses quotidiennes, les élèves sont encouragés à poser de nouvelles questions. Plus ils en posent, mieux cela vaut à condition qu ils obtiennent des réponses. En tant que professeur vous aurez à évaluer si oui ou non il y a suffisamment de ressources pour trouver de l information et des réponses pertinentes. Y a-t-il des livres disponibles traitant du patrimoine dont les élèves puissent se servir? Y a-t-il un bon site Web? Y a-t-il une bonne bibliothèque accessible ou bien peuvent-ils consulter les documents aux archives? Peut-on disposer de vieux magazines afin d étudier la mode ou les intérieurs privés? Y a-t-il des gens alentour susceptibles d être interviewés à propos de leur nom de baptême ou de leur surnom, de la rue dans laquelle ils vivent, de l aménagement d un paysage protégé? Pouvez vous constituer une collection de vieux portraits de famille à l aide de livres? Y a-t-il un équipement disponible pour prendre des mesures des lumières dans une chapelle, du débit d une rivière ou de l arpentage d une pièce de terre agricole? Y a-t-il assez de microscopes pour que les élèves analysent l eau du vieux puits? Peuvent-ils collecter des faits à travers l utilisation d un appareil photo, d une caméra-vidéo ou d un scanner? HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 48 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 49

26 Il est par conséquent de première importance de faire une liste complète du matériel requis pour le projet et de vérifier qui peut fournir le matériel. Ceci évite bien des désagréments! Trouver un titre attractif Un titre stimulant sera une aide tout au long du projet! Il donnera une identité reconnaissable, une notion à laquelle chacun peut s identifier. C est beaucoup plus stimulant et motivant qu une vague idée, qui ne peut être expliquée qu en utilisant des mots difficiles. Comparez par exemple présentez vos résultats à propos de l unité familiale dans les premières photographies avec un titre comme Souriez! Laissez le titre surgir des élèves eux-mêmes : quelque chose de court et dans le vent. C est comme cela qu ils s approprient le projet Dispositions à l école Durée et aménagement horaire du projet La durée du projet est un facteur important : durant combien de temps les élèves devront-ils travailler sur le patrimoine? Vu de façon globale, il y a trois possibilités : Un tel projet peut relever d une seule séquence courte ou d une série de séances. Il peut s ancrer dans une seule discipline ou bien être mené de façon transdisciplinaire. Pour sauvegarder du temps de cours, on peut donner aux élèves des exercices à préparer ou à terminer à la maison. Cette solution a l avantage de ne pas pénaliser l emploi du temps. Ainsi, les élèves ont-ils aussi plus de temps pour réfléchir, ce qui leur permet de découvrir davantage de possibilités. Il peut aussi devenir plus simple pour eux de voir un contenu spécifique relié à une matière. L inconvénient est que les élèves auront besoin d être motivés au début de chaque cours, et que ce type de projets restreints ne relève pas en principe de la transdisciplinarité. Enfin, les élèves travailleront de façon plus individuelle ce qui stimulera d autant leur propre créativité. Bien sûr, le professeur peut choisir d intégrer le patrimoine au sein d un cours, sans le transformer en un long projet. Vous pouvez l utiliser pour lancer une leçon, comme exemple ou comme application pratique du support d une leçon. Même sans projet, les élèves peuvent écrire un poème à propos d une vieille abbaye en ruines, préparer une recette ancienne ou discuter de la population de chauve-souris d une forteresse. Une seconde possibilité consiste à organiser un projet d une journée. Bien que cela semble peut-être trop court en terme de temps, le 5ème chapitre de ce livre contient des exemples d activités tenant sur une journée. Il est judicieux d en prévoir la planification et l orientation au préalable (voir les points et 4.2.2) afin que les élèves puissent commencer leur journée dès que possible. Pour finir, un projet d une semaine ou une période complète de travail en continu peuvent aussi se justifier. En utilisant une approche de cette sorte, intensive, des modalités de travail autres se découvrent de même que des prolongements possibles sont envisageables. Qui plus est, cela donne aux professeurs et aux élèves l opportunité d apprendre à se connaître autrement. Il faut évidemment peser avec attention le pour et le contre d un tel projet à la semaine, par exemple le fait que la répartition traditionnelle du travail peut être dérangée. Un projet ponctuel d une semaine, séparé de la vie normale de l école, pourrait être vu comme quelque chose qui risque d être vite oublié en fin de compte. Les projets patrimoniaux ne sont pas une forme de tourisme optionnel. Ils constituent une façon d atteindre des buts transdisciplinaires. Si l école et par conséquent les élèves ne sont pas accoutumés à ce genre d organisation, la meilleure chose serait de démarrer de façon modeste et de se développer à partir de cette expérience limitée. Un projet d une semaine peut être un excellent moyen de cimenter une équipe au début de l année scolaire. Il est important de faire en sorte que le planning du projet cadre avec les autres activités organisées par l école pour éviter les heurts avec les autres évènements et excursions. Ce pourrait être une bonne idée d organiser des semaines/projet peu de temps avant les journées portes ouvertes. Ainsi les visiteurs pourraient en voir les résultats. Dedans ou en dehors de l école? Un projet patrimonial peut se dérouler à l école. Par exemple, on peut imaginer qu on invite un intervenant extérieur comme point de départ du projet : un archéologue amateur pourrait venir montrer ses découvertes préhistoriques ou un retraité âgé de la ville venir parler de sa jeunesse. De plus, l enseignant serait susceptible de fournir lui-même le matériau nécessaire en laissant les élèves choisir une peinture (ou une photographie ou une histoire) à partir d une compilation personnelle. Ou bien les élèves pourraient apporter un objet se référant à leur propre histoire qui serait alors leur objet patrimonial. On pourrait les inciter à réfléchir aux traditions familiales et étudier les mots, expressions, recettes et habitudes en usage courant dans leur propre maison. Comment célèbrent-ils une fête et pourquoi le font-ils de cette façon particulière? Les coupures occasionnées par les vacances fournissent un point de départ pour réfléchir à la culture du voyage ou bien l intérieur de leur chambre pourrait provoquer une réflexion quant à la relation entre architecture et vie quotidienne. De même pour le chemin entre l école et la maison : que remarquent-ils en route, que saventils (ou qu ignorent-ils), que désirent-ils apprendre de plus? Les élèves peuvent effectuer des travaux de recherche au CDI ou sur Internet et de cette façon, étudier des monuments, des paysages et aussi du patrimoine immatériel en fin de compte. Quand l opportunité se présente d emmener les élèves à l extérieur et de les mettre en contact avec le patrimoine actuel de leur région, il faut le faire. On peut souvent trouver de l aide auprès des institutions concernées. Elles aiment fonctionner comme centres de savoir ou lieux d étude et auront vraisemblablement une expérience en la matière. Des accords clairs devront être conclus avec ces partenaires (voir point ). Ce ne sera pas du temps perdu car le contact direct avec le patrimoine en vaut la peine! Si les élèves sortent de l école, quels risques courent-ils pour leur sécurité? Auront-ils à marcher le long d une route à grande circulation? Devront-ils grimper sur des surfaces glissantes? Seront-ils à proximité d une machine dangereuse? Qu est-il prévu dans le cas d un élève malade (épilepsie, diabète?). La permission des parents est-elle requise? Avons-nous les numéros de tel des enfants? Les enfants ont-ils le n de tel de l école au cas où ce serait le professeur qui serait blessé? L école sait-elle exactement où le groupe se rend? Celui-ci a-t-il un téléphone mobile dont il puisse se servir en cas d urgence? Une juste évaluation du risque prend un peu de temps mais c est extrêmement important pour la sécurité des enfants et la protection de l école. Sans perdre de vue un projet transdisciplinaire fructueux, chaque enseignant devrait faire en sorte que sa matière soit représentée au sein du projet. Cela demande une créativité considérable et peut être très gratifiant. On pourra trouver ci-dessous quelques suggestions de contenus et méthodes, mais un brainstorming avec les collègues produira sans doute encore plus d idées. Histoire et histoire sociale : rôle du patrimoine dans le passé et le présent. Importance des institutions patrimoniales comme les archives, les musées, les organisations telle l UNESCO (patrimoine mondial). Les implications politiques dans la conservation des monuments. Et aussi : le folklore, l archéologie, l histoire militaire Histoire des religions : l importance d une église, d une mosquée, d une synagogue, les cercles de pierres préhistoriques dans leurs aspects religieux et leur interprétation. Les éléments de superstition et les histoires populaires. Les jours de fête et les processions, la culture funéraire Géographie : l influence humaine sur le paysage et l environnement. L influence de la situation géographique sur l établissement d un groupe humain. La culture traditionnelle des récoltes opposée à celle en usage de nos jours. Les champs. La mesure des terres agricoles. Les origines des matériaux de construction. Les migrations. Production finale : une carte, le tracé d une route La langue : histoires et tradition orale. Légendes et récits urbains. Histoire du lieu et des noms de familles. Influence des monuments et paysages sur les poèmes et romans, utilisation du dialecte dans la vie quotidienne Maquette 3D : œuvres d art dans les musées, églises et abbayes. L architecture : esthétique et fonctionnalité. L influence des monuments et des paysages sur les artistes. Production finale : dessins et maquettes, photographies Mathématiques : formes architecturales et dimensions. Applications pratiques. Calculs durant la recherche (statistiques ), la cryptographie Physique : mesure de la lumière et des effets acoustiques dans un bâtiment. Répartition des poussées dans la construction d une voûte Utilisation des TICE : traitement de texte. Gestion et accès à l information dans une base de données (par ex : comment une école peut-elle mettre toutes ses vieilles photos dans une base de données?) La conception et la maintenance d un site web, la création d une page HTML Économie : l archéologie industrielle. Trouver une solution au devenir d une usine, la vente de souvenirs pendant une procession. L offre et la demande concernant un produit local. L influence des lois européennes sur les spécialités culinaires locales (qu appelle-t-on exactement un concombre?) Biologie (SVT) : appréhender la faune et la flore d un site déterminé, incluant les espèces animales migratoires ou en voie d extinction. Prélever des échantillons de sol et d eau pour en déterminer la composition. Les méthodes traditionnelles pour accroître la production agricole, opposées aux produits chimiques d aujourd hui. Les herbes aromatiques dans la cuisine et la santé EPS : histoire du sport et des jeux Tourisme : interaction avec les cités historiques et les musées. Interviews de touristes. Production finale : dépliant touristique, cartes de randonnées et de promenades à vélo La nourriture : les habitudes alimentaires et les menus de fêtes à travers les siècles. Collecter des recettes, mettre en valeur les traditions locales culinaires. Production finale : un menu de fête. La mode : son évolution. Les uniformes, les costumes et tissus traditionnels. Leurs techniques Production finale: un défilé de mode. L électricité : comment était-elle générée autrefois? Comment les premiers appareils électroménagers électriques fonctionnaient-ils? L intégration de l électricité dans un monument. La technologie du son et de l éclairage. Production finale : plan pour l adduction de l électricité, reconstruction d une machine précise L éducation des enfants : comment les élevait-on autrefois? L histoire des jouets et la culture du jeu. Production finale : reconstruction d un jeu ancien. L aménagement intérieur : l impact des appareils électriques (télévision, machines à laver, bouilloire électrique ) dans les maisons. Les modes en matière de décoration. Production finale : l exposition d un intérieur rétro Photographie : les clichés de vacances et les photos de mariage, les portraits de famille mais aussi les photos de presse et la photographie documentaire. Comment votre propre environnement est-il apparu dans les premières photographies? Musique : musique folklorique, instruments traditionnels. L impact du carillon sur une communauté. Les chants locaux. Production finale : concert, diaporama en musique Art : qu est ce que l art était supposé exprimer dans le passé? Quelle signification peut-il avoir aujourd hui? Faire une recherche à propos d œuvres d art dans les espaces privés (maisons) et publics (une église, une rue, une place ) HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 50 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 51

27 L intégration de différentes matières d enseignement. Durant le projet, vous, en tant qu enseignant, pouvez inclure des objectifs d apprentissage liés aux matières enseignées. Là où le sens social, historique et culturel du patrimoine est central, des matières telles que l Histoire, les Langues, l Etude des Religions, l Art ou la Musique, entrent en ligne de compte. Le patrimoine en tant que tel passe alors au second plan.. En revanche, quand on le considère comme moyen, les possibilités s élargissent. Il fonctionne alors comme un outil didactique qui sous-tend le savoir relié aux matières enseignées ou qui permet de mettre en œuvre des compétences. Il est d un très grand recours quand il s agit d une approche de ce type, vaste. En ayant un point de départ concret, on peut établir des liens créatifs avec plusieurs matières. Un château fort ne parle pas simplement aux élèves des techniques de défense médiévales mais aussi des endroits de nidification des chouettes dans les soupentes ou de l étude détaillée des plafonds ou bien encore de la traduction de textes latins. En dehors de ces matières ciblées de façon spécifique, les projets patrimoniaux peuvent mener à toutes sortes de résultats transdisciplinaires, l accent essentiel, en particulier dans le cas d un projet dit ouvert étant à porter sur le travail en autonomie. Il n est évidemment pas dans nos intentions d offrir simplement aux élèves une visite guidée dans un musée. Un projet patrimonial est particulièrement indiqué pour acquérir des compétences basées sur la prise d information : comment repérer celle-ci, la valoriser, l évaluer, comment mener une interview, comment relever des mesures, utiliser une bibliothèque et consulter des ouvrages de références? Des compétences en matière de prise de parole et d écriture sont nécessaires durant le projet et particulièrement en ce qui concerne la phase de présentation des résultats. De même on fera appel à des compétences sociales, comme le travail de groupe et la communication. Pour finir, les élèves apprennent à partir du patrimoine culturel et de la façon dont il est géré ; ainsi ils apprécient sa signification en relation avec le présent et le passé. Pour être sûr que le patrimoine ne soit pas perçu comme quelque chose sans rapport avec les autres matières, il est judicieux d intégrer les activités, autant que faire se peut, dans les cours. Le patrimoine pourrait-il par exemple remplacer une partie du programme quelque part? Le projet pourrait-il servir de support à quelque chose qui a déjà été appris ou mettre en œuvre des compétences? Peut-être pourrait-il servir comme introduction et être développé plus tard pour mettre en valeur un contenu précis du cours? Les élèves aiment vraiment savoir quelles autres matières d enseignement tireront profit des efforts investis dans le projet. Parce que plusieurs objectifs relevant de matières différentes peuvent être abordés au sein du projet, ce pourrait être utile de prévoir une soirée de travail avec plusieurs collègues pour organiser les choses de manière effective. Avec un plan d action clair et en désignant un coordinateur, chacun saura quoi faire et à qui parler de certaines choses. En dehors de cela, il pourrait être utile d organiser une journée d étude (banalisée) pour tous les enseignants de l école. Durant cette journée, le projet serait proposé, par ex : comment faire une présentation sous Power Point pour montrer les résultats, ou bien quelles sont les conditions requises pour réaliser des mesures scientifiques? En agissant ainsi, beaucoup de collègues peuvent s intéresser au projet et ils auront probablement d autres idées à ajouter. Les implications financières Il est nécessaire, bien sûr, d estimer les coûts du projet au préalable ; quel(s) matériel(s) a ou ont besoin d être acheté(s) ou loué(s), les coûts de transport, si une assurance extra scolaire est nécessaire Ce qui soulève la question du financement du projet. Parfois les écoles disposent d un budget à part pour financer des journées/projet, mais il peut aussi être indispensable de demander une petite contribution financière aux élèves. Tous les parents n étant pas riches, il faudra peut-être s assurer d un sponsoring pour l occasion. Parfois, les élèves montent leur propre plan de recherche de fonds, ce qui les implique encore plus dans le projet. Il est peut-être possible d obtenir une bourse? De telles subventions doivent être demandées longtemps à l avance. Accordez une attention suffisante à une formulation claire de vos objectifs, les moyens et la durée du projet Accords avec les partenaires patrimoniaux Un projet concernant le patrimoine n est en général pas organisé par une seule personne mais en conjonction avec un ou plusieurs partenaires. Dans beaucoup de cas, il s agira d institutions patrimoniales, comme les archives ou les musées, mais d autres contacts peuvent entrer en ligne de compte. Il y a des partenaires de contenu, mais aussi ceux qui concernent la logistique et l organisation. Nous nous référons ici principalement à la première catégorie. Quand par exemple les élèves étudient la culture vivante d une banlieue, ce sera mieux de repérer des partenaires parmi ses habitants, pour s assurer que le voisinage soit préparé et ne soit pas envahi d élèves de façon inopinée. Le directeur d une fabrique de biscuits ou le photographe qui met à disposition sa collection de portraits de familles doivent être informés clairement des objectifs et du déroulement du projet. Dans tous les cas, il est utile de faire les contacts avec eux au préalable afin d être capable de lister avec précision les potentialités du projet. Même si en fin de compte, vous ne travaillez pas vraiment ensemble, un peu de brainstorming avec les autres produit la plupart du temps quelques bonnes idées : les partenaires ( institutions patrimoniales, personnes impliquées, professionnels..) connaissent mieux leur matériel que les autres. Ils peuvent pointer d autres questions et sources d aide, et fournir des informations quant à la disponibilité du matériel. La contribution du partenaire, quelle qu elle soit, s inscrit dans l objectif essentiel : guider les élèves dans leur étude et leur recherche de réponses par eux-mêmes. Il est par conséquent vital que le partenaire ne fournisse pas de réponse mais les guide dans leur quête. Les partenaires dans le projet Le partenaire a besoin d être informé des objectifs du projet et de toutes ses phases, même celles qui ne le concernent pas directement. Qu est-ce que le professeur et/ou l école veut accomplir avec ce projet et quel est le rôle du partenaire là-dedans? La visite à la fabrique de biscuits sert-elle d introduction aux problèmes de la Révolution Industrielle ou bien l activité principale estelle centrée sur des études commerciales? Le photographe local participera-t-il à la phase de présentation des résultats ou bien sa collection sert-elle seulement de point de départ? Serait-il possible de montrer les résultats de la recherche concernant le trafic dans la gare locale? Il est ensuite nécessaire de discuter de l apport des partenaires impliqués. Pour être capable de donner aux élèves une contribution intéressante et valable, il ou elle aura à se faire une idée de leur niveau. Quelles compétences ont-ils déjà acquises et quels sont leurs pré-requis en matière de savoir? A partir de là, on peut décider quelle partie de la collection du musée ou des archives convient le mieux en fonction de leur niveau de savoir et des buts du projet. Les élèves seront-ils autorisés à expérimenter la photographie dans le laboratoire du photographe ou à analyser des portraits de mariage recouvrant trois décades? Vont-ils travailler en petits groupes et quel suivi leur sera nécessaire? Les élèves pourront-ils interviewer les ouvriers de l usine de biscuits et utiliser une partie des archives? Leur sera-t-il possible de réaliser un documentaire vidéo? Quand les objectifs et le cadre de travail sont clairs, des accords sont conclus concernant la date à laquelle les élèves pourront rencontrer le partenaire. Pourront-ils le faire à un moment précis ou bien à volonté sans rendez-vous? Les élèves iront-ils en petits groupes, une visite accompagnée est-elle préférable ou s agira-t-il d une combinaison des deux? Pour conclure, il faudra qu il y ait des accords clairs au sujet des contributions des partenaires durant le projet. Quels habitants seront présents durant la recherche dans le voisinage et quels voisins apprécieront moins le contact avec les élèves? L archiviste donnera-t-il une introduction générale ou bien attend-t-on de lui qu il aide les élèves et réponde à leurs questions pendant la recherche? Accords Pour faire en sorte que le projet se déroule sans accrocs, nous recommandons d établir une sorte de règlement intérieur. Après délibération avec les partenaires, on esquisse une description brève et explicite de ce que les élèves peuvent faire ou non durant le projet. Ceci devrait concerner des questions concrètes comme par exemple savoir si les élèves sont autorisés à apporter à manger et à boire de chez eux et où ils peuvent consommer. Il faut aussi se mettre d accord sur les endroits où ils peuvent travailler et quels lieux sont au contraire hors de question. Les élèves ont également besoin d être informés pour travailler sur le projet. Doivent-ils apporter leur propre papier ou le partenaire le fournira-t-il? Auront-ils le droit d utiliser le photocopieur aux archives ou est-ce interdit? Même chose en ce qui concerne l utilisation de l équipement photo et vidéo. Quelles personnes, les élèves peuvent-ils interviewer et quel est le meilleur moment pour le faire? Une personne contact sera désignée pour répondre à ces interrogations. Durant la passation de ces accords, on pourrait suggérer de fournir des laissez-passer spéciaux pour permettre un accès libre. Enfin, les heures d ouverture des archives, du musée ou de l usine seront indiquées dans cette liste ainsi que le site web du partenaire si possible. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 52 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 53

28 4.2 Un canevas pour un projet de recherche patrimonial Les pages qui suivent peuvent être source d inspiration pour ceux qui veulent définir un projet de recherche, petit ou grand, avec les élèves. L activité centrale consiste à mener une recherche, ce qui n empêche pas d être créatif ou spontané. Dans l ensemble, on peut affirmer qu un projet, quelle que soit sa taille, consiste en cinq phases : la phase d orientation : quel est le problème? Que voulons-nous découvrir? l organisation : comment trouver une réponse? Comment en faire une approche? la recherche en elle-même : quelle information cherchons-nous exactement? Où pouvons-nous la trouver? Qui peut nous aider pour cela? la présentation des résultats : quelle est la réponse? Comment la communiquer aux autres? l évaluation : qu avons-nous appris? On peut étaler les phases sur plus d une journée ou les concentrer sur une seule. On peut également moduler le temps à passer sur une phase et choisir comment faire travailler les élèves pour qu ils acquièrent plus d autonomie. Alterner les styles d approche entre les phases d un projet qui commence de façon ouverte ou fermée est également possible. Pour résumer, un large éventail de possibilités est ainsi déployé. La suite propose un canevas pour cela Phase d orientation Chaque projet commence par une introduction. On présente aux élèves le patrimoine qu ils vont étudier. Le but de cette phase est de faire que les élèves le regardent avec des yeux différents. Ils seront encouragés à poser des questions sur son sens et sa valeur et à énumérer les possibilités du projet. Cette phase peut-être complétée soit à l école soit sur les lieux des partenaires potentiels. Dans le cas d un projet court, la phase d orientation peut se dérouler au préalable, avant le jour dit. Surprise! Il est toujours mieux de prévoir un départ surprenant qui place le matériau familier du patrimoine sous un éclairage inédit. Pour cela utilisez une situation sur laquelle vous pouvez vous appuyer : une vieille construction devant laquelle les élèves passent en allant à l école, une spécialité locale, des affiches d idoles sur les murs des chambres des adolescents En général, les élèves n accordent aucune attention à ces choses mais soudain on leur demande de les regarder d une façon différente. Un tel fonds possède la capacité de surprendre : le vieux bâtiment est en fait une usine du dix-neuvième siècle à l histoire fascinante, la spécialité locale renvoie d après la tradition à une légende effroyable, l idole des jeunes n est qu une des nombreuses idoles que les gens ont adulées à travers l histoire. Qu est-ce qui les a rendus si particuliers? Un trauma positif peut également s avérer une très bonne chose : les élèves sont délibérément bouleversés par une confrontation avec quelque chose qu ils n attendaient pas. Vous pouvez choisir d être vraiment brusque en la matière, puisque après tout, vous avez besoin de susciter leur passion et d éveiller leur indignation! On peut faire cela par exemple en montrant des photographies du dix-neuvième siècle de gens handicapés exhibés dans les cirques ou bien à propos d une tragédie humaine à plus grande échelle. Un trauma positif de la sorte a cependant besoin d être préparé avec précaution. Si on n a pas beaucoup de temps, on peut faire le choix d une discussion éducative, par exemple à partir d objets apportés à l école par les élèves. Si on dispose de plus de temps pour le projet, on peut élargir l approche. On peut introduire des thèmes au moyen d un film par exemple, à propos de problèmes comme la Révolution Industrielle ou la culture liée à la Justice Le point de départ peut être une visite à une institution patrimoniale, une recherche sur site ou une tâche basée sur une photographie ou un dessin. Quel que soit le choix retenu, le but est d éveiller la curiosité! Une fois celle-ci suscitée, il devient plus facile de mettre les élèves au travail sur le patrimoine culturel de façon créative. Poser des questions Dans un projet idéal, la phase d orientation est suffisamment parlante pour que les élèves s engagent. Par conséquent, le patrimoine devient vraiment leur truc. Alors, parce qu ils veulent exprimer leurs sentiments et idées de façon spontanée, les questions traditionnelles deviennent caduques. Mais si les élèves sont moins autonomes et que leur projet doit se transformer en enquête, ils devront être capables de poser des questions d une façon organisée. La meilleure façon de faire pour cela est de les inviter à mener une recherche d idées en commun, par exemple en petits groupes. On les incite à faire des associations libres et à écrire en gros caractères sur du papier les mots ou les questions qu ils soulèvent. A ce stade, on ne doit pas les restreindre. Il est important, en outre, que les élèves ne fassent pas seulement émerger des questions concernant le comment mais qu ils pensent aussi en termes de pourquoi. Ainsi par exemple, pas seulement comment les gens arrangeaient leur intérieur autrefois, mais aussi pourquoi ils le faisaient de cette façon particulière? (Un exemple : l adoption des télévisions dans les maisons a conduit à un réaménagement radical des salons, à partir du moment où tous les meubles étaient tournés vers ce nouvel objet.) Le but du projet n est pas simplement de faire penser les élèves sur le rôle du patrimoine dans le passé mais aussi de les faire réfléchir au sens de ce même patrimoine pour le présent et le futur. Un moment de mise en commun d idées peut être le moment de pointer aux élèves la nécessiter de sélectionner des questions car il serait impossible de les prendre toutes en compte. Aussi est-il nécessaire de définir des limites et de décider si oui ou non une question mérite d être retenue. Ensemble, on se met d accord sur les champs d étude principaux et secondaires : basés sur la connaissance du professeur, ceux-ci peuvent être distingués ultérieurement. Si le domaine considéré devient trop vaste, ou la recherche trop complexe, les élèves s en détourneront. Par conséquent, une restriction de l étendue du projet est nécessaire. Ensuite les élèves choisissent quelles questions ils veulent développer pendant le projet. En parallèle, assurez-vous qu ils travaillent en petits groupes et pas tous ensemble sur les mêmes questions au même moment : c est plus motivant de travailler sur une petite pièce du puzzle et de montrer cela aux autres à la fin, au moment de la présentation des résultats (voir point 4.2.4) plutôt que de les voir tous aboutir à la même conclusion chacun dans leur coin. Donnez aux élèves l opportunité d un premier, second et troisième choix pour éviter les discussions à propos de la répartition des tâches. Ils peuvent être séparés en petits groupes par cooptation. Répartissez les questions pour chaque groupe de façon claire et définitive en domaines principaux et secondaires. Dans le cas d un projet très vaste où les collègues représentant différentes matières sont également impliqués, les groupes peuvent avoir leur propre tuteur. Le professeur de physique peut aider à la mesure de la lumière dans un bâtiment tandis que le spécialiste des sciences humaines peut encadrer un groupe à propos de l interprétation d un monument. Quand les élèves posent les questions par eux-mêmes, comme nous l avons décrit plus haut, nous parlons d une méthodologie ouverte. Si on manque de temps ou si les élèves (ou le professeur!) ne sont pas prêts pour ce type d approche, cette phase peut être réduite à l essentiel. Dans ce cas, les élèves choisissent à partir des questions suggérées par le professeur mais peuvent encore formuler leurs interrogations secondaires à partir d une question centrale Eléments de base à faire circuler Une troisième partie importante de la phase d orientation consiste à se mettre d accord de façon très claire pour s assurer que tous -élèves, professeurs et partenaires patrimoniaux- peuvent travailler ensemble correctement. C est là qu il s avère utile de lister les éléments de base du projet à la fin de cette phase. Assurez-vous que les élèves soient avertis du but du projet, de préférence en leur permettant de le formuler par eux-mêmes. Ils peuvent aussi décider de leur propre apport ou contribution durant les différentes phases. Stimulez-les pour rendre leurs propositions aussi évidentes que possible et donnez-leur des consignes concrètes pour toutes les parties du travail. La clarté est nécessaire pour toutes les phases qu ils approchent. Se retrouver avec un nouvel exercice à la moitié du projet est source de confusion. Si les élèves ne vont pas à la recherche des sources par eux-mêmes (4.2.2), donnez-leur les matériaux qu ils peuvent utiliser. En tout cas, il est utile pour les élèves d être mis au courant de toutes les phases du projet et d avoir un horaire établi : combien de jours ou d heures sont attribuées à chaque phase? Précisez par qui et comment ils seront guidés durant une phase particulière. En clair, il est possible que les élèves désirent aussi savoir quel sujet ou quelles matières tireront profit de leurs efforts. Tous ces accords peuvent être couchés sur papier et remis aux élèves sous forme de polycopié. Ils peuvent aussi contenir des adresses importantes (Internet), des numéros de téléphone et se référer à de l information écrite. Un fascicule de ce type est un bon dispositif de soutien pour les élèves durant le projet bien que ce ne soit en aucun cas un passage obligé. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 54 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 55

29 4.2.2 La planification Une fois le patrimoine présenté aux élèves, on commence. Ils peuvent choisir leur propre activité. Dans bien des cas, ceci implique une courte recherche qui puisse fournir une réponse à une question mais ce n est pas essentiel. On peut aussi concevoir un projet d une façon plus créative et spontanée et demander aux élèves d exprimer leurs sentiments et idées à propos du patrimoine d une façon autre. Sans doute aimeraient-ils écrire un poème ou rendre compte d une injustice par des moyens comme celui du collage par exemple. Laissez-les choisir et donnez une chance au projet de se développer. Même ainsi, une bonne planification est essentielle pour l exécution d un projet. On peut choisir de passer plus de temps là-dessus. Le but de cette phase est d apprendre aux élèves comment chercher de l information et à travers cela de les introduire aux possibilités de différents media. De façon idéale, ils établiront leur propre plan d action mais la pratique nous apprend qu une méthode d apprentissage aussi autonome convient mieux à des élèves plus âgés déjà expérimentés dans le travail par projet. En tout cas, vous devez offrir une structure durant cette phase et faire circuler les idées et l inspiration. A travers une discussion continue avec l enseignant, cette phase peut être particulièrement stimulante pour les élèves et donne d excellents résultats. Plus que jamais, le professeur devient un entraîneur, amenant les élèves à découvrir de nouveaux horizons. Le plus important est que les élèves puissent simplement progresser ainsi. Même quand ils ne sont pas efficaces en faisant cela ou partent dans des directions différentes ou perdent beaucoup de temps ou même connaissent l échec, ceci peut encore s avérer nécessaire. De cette façon, ils découvrent les bénéfices d une bonne approche qui n agit pas sur eux comme un gavage. Sources d inspiration et media Il est maintenant clair qu un projet patrimonial implique souvent les élèves dans la recherche de quelque chose et la tentative de créer une production finale (4.2.4.). Celle-ci peut être imposée ou vous pouvez aussi laisser les élèves choisir librement. Il leur est utile de décider de leurs buts durant la phase de planification s ils choisissent cette dernière option. La production finale après tout déterminera dans une large mesure le genre de matériaux qu ils décideront de collecter. S ils veulent construire la maquette d une usine, ils devront s y prendre différemment que s ils créaient une pièce en un acte sur la vie des ouvriers de l usine. Mais même dans le cas de projets spontanés et créatifs, ils devront absolument se mettre en quête de sources d inspiration. Quand ils auront décidé de celles qui leur sont nécessaires, ils détermineront où les trouver. Comme nous l avons pointé dans le dernier paragraphe, vous, le professeur, aurez listé au préalable celles que les élèves pourraient utiliser pour leur recherche. Il peut vous être utile de connaître celles qu ils ont l intention de mettre en œuvre afin de mener le projet à bien. Alors demandez-leur où ils vont chercher ou ont cherché leur information. Ils devraient être capables de voir que toutes les informations ne sont pas d égale importance au regard de la spécificité de leurs questions. Certains media conviennent mieux que d autres. Les élèves, par exemple, sont très enclins à se coller sur Internet et peuvent être déçus si leur recherche n aboutit pas. Montrez-leur les possibilités offertes par une bibliothèque ou des archives. Ou envoyez-les prendre l information à travers des interviews, des lectures, des enregistrements vidéo ou audio. De cette façon, ils pourraient par exemple photographier par eux-mêmes des graffiti plutôt que de rester scotchés sur des sites Internet où il n y a en définitive que très peu d information concernant le domaine plus vaste de l écrit. Prenez également les circonstances en considération : un plan pour interviewer des touristes ne marchera pas si le projet se déroule en dehors de la saison touristique. Dans ce cas, ce sera mieux de consulter le livre d or (virtuel ou réel). En discutant auparavant de tels sujets, vous éviterez que les élèves ne se découragent. Vous pouvez leur donner des idées en faisant un résumé des sources possibles et en construisant une liste de questions concrètes : quelle partie du musée allez-vous observer? Qui allez-vous interroger et quelles questions allez-vous poser? Qu aimeriez-vous aller photographier? Qu aimeriez-vous aller mesurer? Où et comment allez-vous faire cela? S il y a un manque de temps ou qu un accompagnement plus important s avère nécessaire, on peut néanmoins donner les sources aux élèves mais ils n auront pas la chance de penser le pour et le contre des différents média quant à la spécificité de leurs questions. Planification La sélection des sources et la façon dont le résultat final sera présenté peuvent aider à construire des plans concrets. Comment les élèves peuvent-ils débuter? Demandez-leur de produire une liste de pré-requis pour leur recherche et pour le résultat final. Comment réuniront-ils et consigneront-ils l information (prise de note, enregistrement, photographie)? Comment présenteront-ils leurs découvertes? Est-il nécessaire d envisager un prêt pour le matériel (scanner, caméra vidéo, microscope)? Les heures d ouverture d une institution patrimoniale peuvent être limitées et il peut être nécessaire de prendre rendez-vous avec les personnes à interviewer. Bref, les élèves devraient produire un plan d action. Ils devraient discuter de ce qu ils feront en premier et de ce qui viendra ensuite. Quand doivent-ils commencer la production finale? Comment répartir les tâches parmi les membres du groupe et qu attend-on de chaque membre? La production d un tel plan d action est sans conteste un tour de force et requiert un accompagnement intensif. Un feed-back constant est nécessaire : il est possible que les élèves aient sans cesse recours au professeur. En outre, si l organisation est préparée correctement, ils peuvent commencer de façon autonome. Au cours d une discussion minutieuse avec les élèves, il vous faudra étudier la faisabilité de leur plan d action en tant que professeur/guide et peut être suggérer des changements. Jetez un coup d œil sur l organisation temporelle et vérifiez si tous les arrangements pratiques ont été faits. Demandez à chaque membre du groupe s il est d accord avec l organisation pour éviter des heurts. Assurez-vous qu à la fin de cette phase, les élèves savent exactement quelle information ils cherchent, où ils peuvent la trouver et comment ils vont l enregistrer et la présenter L activité principale : la recherche Les projets patrimoniaux se présentent sous bien des formes et dimensions. Mais comme nous l avons dit précédemment, l activité principale consiste souvent en une petite recherche. Dans un tel projet, en laissant les élèves démarrer eux-mêmes, vous réaliserez plusieurs objectifs: ils apprennent à sélectionner l information, décident de sa valeur, vérifient l exactitude de leurs sources, s interrogent quant à l utilisation de leur questionnement et interprètent l information. Toutes ces compétences de recherche peuvent être acquises durant ce projet. L application pratique de la phase de recherche est liée à la présentation des résultats : ce n est pas la même approche qui est requise pour écrire un article de journal ou une chanson ou concevoir un site web. L âge joue aussi un rôle : on peut aborder le projet sous un angle plus ludique pour les 13 à 14 ans en les laissant chercher des faits à travers une sorte de chasse au trésor ou en leur faisant jouer un jeu. D une manière générale, les étapes suivantes sont tout le temps présentes. Collecter, sélectionner et organiser des données Tout d abord, les élèves réunissent les données. Il y a beaucoup de manières de procéder. Ils peuvent aller les chercher à l aide d une caméra vidéo, d un magnétophone à cassette ou un d appareil photo. Ils peuvent prendre des mesures et en consigner les résultats. Un exercice particulier peut demander qu ils passent au crible de vieux journaux ou magazines à la recherche de l image d une femme dans les publicités pour les aspirateurs ou qu ils interviewent des gens à propos des jeux auxquels ils jouaient quand ils étaient jeunes. Quelle que soit l activité concrète retenue, le travail se termine par une série de données plus ou moins brutes. Après avoir rassemblé les faits, les élèves décideront quelles informations ils veulent utiliser et celles qui sont moins pertinentes. Avec l idée de sélection en tête, ils mettent en ordre et décrivent leurs données. Ceci se fait souvent par écrit : le chemin d une procession, la recette d un gâteau traditionnel, l idole de grand-maman Le traitement du matériau peut être fait de façon numérique : quel pourcentage de touristes questionnés ont trouvé le monument X important? Quel nom d origine chrétienne était le plus usité au domicile des personnes âgées? De même, les résultats de la mesure du son dans une église, de celle de la profondeur d un puits ou de la vitesse à laquelle l eau coule dans une rivière sont exprimés à travers des nombres. Pour terminer, vous pourriez mettre à disposition des élèves une collection d imprimés ; par exemple, on pourrait trouver une illustration de cela dans les publicités les plus courantes pour les aspirateurs à différentes époques. La juxtaposition d images pourrait être un bon moyen de rendre vivants les processus de mutation. Il est par conséquent très important que les élèves classifient leur recherche avant qu ils n en tirent plus avant leurs conclusions. Vous pourriez choisir de leur faire faire une description en dépouillant ensemble un questionnaire détaillé, par exemple qui est l architecte de ce bâtiment? Quand a-t-il été construit? A quel dessein? Vous pourriez les laisser faire cela librement. Dans ce cas, un bon feed-back est nécessaire. Les élèves ne peuvent démarrer l interprétation que quand ils ont la maîtrise d une bonne base d information. Interprétation, contexte et traitement du matériau Après avoir réuni et organisé les matériaux, il est temps d interpréter les faits et de tirer les conclusions. Par exemple, les élèves ont déduit que les publicités pour aspirateur ont changé : au début des ménagère ordonnées tenaient l aspirateur tandis qu un gâteau tout juste sorti du four était en train de refroidir du côté de la cuisine. Plus tard, les femmes avec l aspirateur étaient représentées comme des femmes comblées par leur métier et les textes d accompagnement mettaient l accent sur les machines en tant qu équipement permettant de gagner du temps. Pourquoi est-ce ainsi? Pourquoi l artiste a-t-il choisi un sujet si particulier et pourquoi la HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 56 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 57

30 procession suit-elle cette route précise? Pourquoi tel prénom d origine chrétienne était-il particulièrement populaire dans les années 1950? Pourquoi le courant de la rivière coule-t-il plus vite dans tel endroit? Pourquoi a-t-on fait le choix de cette acoustique particulière pour ce monument? Pourquoi cette plante pousse-t-elle ici? Pour répondre à de semblables questions, les élèves se mettront en quête d un contexte plus large, incorporant leurs faits. La montée en puissance de la femme au travail dans les années soixante explique les changements dans les publicités pour aspirateur. On ne peut comprendre l iconographie d un mythe de l ancien monde qu à condition de le connaître et de savoir comment les artistes l avaient dépeint à travers les âges La façon dont étaient les intérieurs et dont ils sont arrangés prend en considération des aspects comme le chauffage, l électricité, la télévision Il est souvent difficile pour les élèves d identifier un contexte par eux-mêmes. C est là qu ils ont besoin d aller voir leur professeur pour des suggestions et des tuyaux. Ils auront évidemment l opportunité de faire surgir des hypothèses et vous, en tant que professeur, pouvez stimuler de nouvelles explications et les aider dans la recherche de matériau. Quand les élèves utilisent celui-ci d une façon créative, leur interprétation devient plus personnelle. Pour produire une pièce en un acte à propos du vendeur du marché, ils doivent posséder un certain contexte mais l interprétation de cette vie sera la leur. Il se passe la même chose au cours d un exercice créatif sur la mode où les élèves cherchent leur inspiration dans la mode des années 30 : dans ce cas, laissez-les continuer leur interprétation. Les élèves vérifient quels matériaux ils utiliseront pour la présentation des résultats et comment ils s y prendront. Se serviront-ils de graphiques ou de tableaux pour illustrer un article? Vont-ils chercher des images attrayantes pour une vidéo de présentation des résultats? Quels effets sonores utiliseront-ils pour leur émission de radio? Dans quel ordre mettront-ils leurs arguments? Quelle information leur sera nécessaire et où la trouver? Moments info Il est nécessaire au cours de cette phase de se tenir au courant des activités. En suivant la progression pas à pas, en tant que professeur, vous serez capables de donner un accompagnement au bon moment, de faire circuler de nouvelles idées ou de stimuler les étudiants plus avant. Un moment info quotidien fournit aux élèves l opportunité d une autoévaluation. Ils peuvent montrer ce qu ils ont fait jusque là, identifier ce qui ne s est pas tellement bien passé et pointer ce qu ils doivent encore faire pour obtenir des résultats. Parce que élèves et professeurs peuvent apprendre à partir des erreurs, ce n est une catastrophe si une phase déterminée ne se passe pas bien. Au contraire, c est l occasion de découvrir quelle stratégie n a pas fonctionné et comment on peut l améliorer à l avenir. Que l évaluation se pratique en classe entière ou en petits groupes, c est une opportunité garantie pour apprendre. C est un moyen pratique pour les élèves de penser par eux-mêmes leur façon de travailler et pour leur faire tenir un carnet de bord durant le projet. Celui-ci contiendra des questions générales telles que : quelles étapes avez-vous franchies? Qu est-ce qui s est bien passé, moins bien et pourquoi? Combien de temps cela a-t-il pris? Quel matériau avez-vous collecté? Où en êtes vous dans le développement d une solution du projet? Quelle est la prochaine étape? La présentation des résultats Le but ultime vers lequel tendent les élèves, à plus ou moins long terme, est la présentation de leurs résultats (ce qui ne signifie pas que le processus n est pas définitif dans la valeur éducative du projet). Dans cette phase, on attend des élèves qu ils communiquent leurs découvertes à un public plus large. Pour cela, des compétences sont nécessaires, parmi lesquelles celles relatives à la communication et à l écrit. Après un long projet, disons d une durée d une semaine, il est très gratifiant de terminer avec un temps fort où tous les groupes d élèves viennent ensemble présenter leurs résultats. Ceci peut-être fait sous forme d une exposition, une soirée de représentation, la publication d un journal, un site web ouvert à tous. Voyez si les élèves peuvent éventuellement parler de leur projet sur la radio locale ou la télévision. Quelle que soit l option retenue, c est très stimulant pour les élèves de rendre compte de leurs travaux à un groupe plus large et non simplement au professeur impliqué qui les notera. C est beaucoup plus amusant de montrer un travail tangible aux parents, à la famille, à leurs camarades, aux voisins, aux gens qui ont travaillé sur le projet et ainsi de suite. Possibilités Il y a mille et une façons de présenter les résultats d un projet, de la forme traditionnelle (un essai) à celle ultramoderne (un site web), de la forme scientifique (graphique) à celle artistique (une peinture) avec toute la gamme intermédiaire. Les élèves peuvent faire le choix d un produit particulier et d une forme. Il est alors recommandé de guider leur choix et de leur donner des idées qui prennent en considération les matériaux disponibles : il est très difficile de concevoir un site web sans scanner! Dans le cas d un type de projet plus encadré, le professeur peut induire le résultat, ce qui ne signifie pas non plus qu on ait à utiliser la forme traditionnelle de l essai. Les élèves pourraient choisir la forme de l écrit pour présenter leurs résultats : un article dans un journal, un rapport, une colonne dans un magazine. Ils pourraient aussi se tourner vers un approche créative : le script d un film, une pièce de théâtre, un poème à propos du patrimoine ou bien ils pourraient choisir de produire un dépliant touristique ou des slogans pour une revue publicitaire. Les résultats pourraient être présentés de façon orale, en permettant par exemple aux élèves de jouer une pièce ou d organiser un jeu de rôle dans lequel ils mettraient en scène les groupes de pression oeuvrant pour ou contre la préservation d un monument. Ils pourraient guider leurs parents à travers le musée qu ils ont visité ou faire une brève apparition dans un programme de radio. Une pièce écrite pour ce medium ou une chanson bien tournée sont également des pistes possibles. Les élèves pourraient travailler de façon visuelle : produire une vidéo sur l histoire de l usine de biscuits ou une exposition de vieilles publicités ou de portraits de mariage. Des maquettes et des cartes peuvent constituer un bon rendu du projet de même que la mode ou la préparation d un plat local, qui sont eux, inspirés du passé. On pourrait également produire un dessin, une peinture, une sculpture ou une bande dessinée au sein de laquelle le patrimoine joue un rôle important. Dans tous les cas, c est une bonne idée de débattre d une présentation intéressante des résultats du projet avec les autres collègues. Pour plus de précisions, se reporter au point 4.2.3! Accompagnement Même durant cette phase, l accompagnement est nécessaire. On peut aussi travailler ici avec des grilles d évaluation formative et aussi avec des carnets de bord et par là s assurer que les élèves travailleront en temps voulu. Mettez-vous d accord avec vos collègues pour savoir qui va accompagner et quelle forme de présentation des résultats sera retenue. Le professeur de français peut donner des indications et des conseils sur le style d écriture et la construction des arguments pendant la phase finale du projet tandis que le professeur d arts plastiques est le mieux placé pour aider aux illustrations et activités créatives. La chose intéressante dans un projet patrimonial transdisciplinaire, c est que les professeurs des différentes matières peuvent offrir un accompagnement aux enfants, basé sur leurs propres expériences et savoirs L évaluation : feedback et remerciements Le projet se termine avec la grande présentation des résultats. Les élèves rentrent chez eux et on tourne la page Mais une fin abrupte serait une opportunité ratée et les expériences gagnées durant le projet ne doivent pas être perdues. Quelques aspects se sont très bien passés et sont dignes d un coup de chapeau tandis que d autres se sont révélés difficiles et ont peut-être même causé des problèmes majeurs. Afin d éviter que de futurs projets ne rencontrent de semblables difficultés, il est important d évaluer le travail avec l aide des élèves impliqués qui seront capables d exprimer leur opinion. Ce qui émergera de cette évaluation pourra contribuer à améliorer des projets futurs. En premier lieu, on devrait donner aux élèves la possibilité d énoncer leurs opinions sur le projet. Qu ont-ils pensé du sujet? A-t-il été en phase avec leurs intérêts? L ont-ils trouvé surprenant et fascinant ou bien n ont-il pas été vraiment intéressés? Ont-ils des idées sur leur prochain projet? Il est également important de vérifier si toutes les phases du projet ont été suffisamment claires. Ont-ils pensé qu il y avait trop d accompagnement ou pas assez? Quels éléments leur ont semblé moins fructueux et qu ils auraient préféré voir abordés différemment? Il est très tentant d évaluer simplement les aspects logistiques du projet, mais comme les professionnels du patrimoine, il est important de poser la question : et maintenant?. Où nos efforts nous mènent-ils? Pouvons-nous penser le projet comme une spirale et non comme un cercle qui se clôt à la fin du projet. Une spirale semble être une métaphore plus appropriée car il n a pas été simplement développé que du savoir mais aussi des compétences. Quels aspects du patrimoine voudrait-on développer la prochaine fois? A-t-on eu l occasion de découvrir quelque chose que nous aimerions creuser plus avant? Outre l évaluation de l organisation du projet en lui-même, il est également intéressant pour les élèves de procéder à leur autoévaluation. Qu ont-ils appris au cours du projet? Quelles parties se sont bien ou mal déroulées? Et comment s y prendraient-ils la fois suivante? De cette façon, on peut également mesurer leur attitude envers le patrimoine. A-t-elle évolué? Sont-ils par exemple plus préparés à aller dans un musée? Comprennent-ils l importance de la préservation d un monument ou de traditions? Ont-ils trouvé le projet utile, excitant et suffisamment motivant pour en organiser un autre sur une journée ou une semaine? HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 58 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 59

31 En tant qu enseignant, vous aurez à évaluer vous-même les élèves. Au cours de cette phase, vous prendrez en compte les progrès des élèves sur la totalité du projet. Par conséquent, il n y a pas que le résultat qui importe. Dans quelle mesure, chaque élève a-t-il été capable de travailler de façon autonome? Quelles compétences l élève a-t-il développées? A-t-il pu réfléchir à sa propre approche et corriger ses fautes? En dehors des élèves, il peut-être aussi fructueux de demander un retour de la part des collègues. Qu ont-ils pensé de l organisation et de leur rôle au sein du projet? Quels aspects à leur avis peuvent être améliorés et qu est-ce qui vaut la peine d être refait? Comment la collaboration entre les enseignants et la direction a-t-elle fonctionné? Comment l encadrement des élèves a-t-il marché? Ont-ils été capables de travailler de façon autonome ou ont-ils eu besoin d un accompagnement conséquent? Vos collègues ont-ils des idées pour un nouveau projet? A la fin du projet, remerciez les partenaires et les contacts pour le temps et l énergie qu ils ont investis dans le travail et tenez à leur disposition un exemplaire du résultat final : une peinture, un article de journal écrit par les élèves, un enregistrement vidéo de la pièce qu ils ont jouée. Là, vous pouvez avoir l occasion de demander aux partenaires impliqués comment ils ont vécu leur contribution au projet. Ont-ils apprécié la préparation et l information fournie par l école au préalable? Comment a été la coopération entre les différents professeurs concernés? Quels aspects ont été sources de confusion ou de tension et auraient donc à être abordés différemment dans le futur? Comment était le contact avec les élèves? Ont-ils posé des questions et joué un rôle actif dans le projet? Comment les partenaires ont-ils perçu les élèves? Ont-ils pu mesurer leur niveau? En fin de compte, servez-vous de vos antennes pour savoir si oui ou non, les partenaires seraient intéressés pour refaire un projet de ce type à l avenir et quels sujets ils aimeraient voir aborder dans ce cadre? Les résultats de ces interrogations peuvent être mis sous forme de fiches dans un compte-rendu final où les points positifs comme les points négatifs seraient énumérés. Celui-ci peut servir de base au prochain projet. 4.3 Conclusion Un projet patrimonial offre au professeur, l opportunité idéale d apprendre à connaître son voisinage, ses élèves et ses collègues sous un jour nouveau. Il est vrai qu il peut requérir une somme conséquente d organisation mais vous apprendrez rapidement que le jeu en vaut la chandelle. Non seulement l enthousiasme des participants a un effet stimulant mais les buts concrets que vous accomplissez avec de tels projets en valent clairement le coup. Vous ne parcourez pas seulement de façon transversale des matières aux savoirs spécifiques mais les élèves ont l occasion de mettre en pratique beaucoup d autres compétences, comme celles par exemple requises en matière de recherche, de présentation des résultats et de socialisation AIDE-MÉMOIRE POUR UN PROJET SUR LE PATRIMOINE Quoique conçu pour aider les professeurs qui entreprennent un projet, il peut être aisément adapté pour aider des élèves plus âgés à gagner en autonomie dans la planification du projet. ÉTAPES DESCRIPTION SUGGESTION LISTE DE VÉRIFICATION OUI NON 1. L IDÉE Quand vous tenez votre idée initiale en relation avec le projet, donnez un titre provisoire et faites un petit résumé. Si cela est fructueux, l idée est assez claire pour passer au stade deux. Décrivez votre idée de façon brève et assurez-vous que: Elle part de votre propre expérience Il ne s agit pas simplement d une visite guidée. Il y a un lien avec la vie d aujourd hui et celle de demain. Les élèves jouent un rôle actif. L environnement et la culture des élèves y sont pris en compte de façon fondamentale. Spécifiez Qui vous voulez impliquer dans le projet (un groupe/classe, un groupe inter-classes, des classes de différents niveaux) Quand vous voulez exécuter le projet (durant les heures de cours, durant une partie de l année, (pendant les vacances, sur une heure, une semaine, un mois, une année, étalé sur plusieurs années ) Le projet part de ma propre expérience Le processus est très important Le patrimoine, dans ce projet fait partie d un passé ouvert qui a des relations avec le présent et le futur. Les élèves jouent un rôle actif dans le projet. Le projet prend en compte de façon fondamentale la culture et l environnement des élèves. Les niveaux et/ou classes avec lesquels je travaille sont clairement définis. On définit l organisation du temps. Par dessus tout, il est vivifiant d interagir avec les élèves, non pas en tant que délivreur de savoir mais en tant qu entraîneur stimulant qui les guide de très près. Parce que le professeur du futur deviendra plus un entraîneur, un projet de cette sorte est un bon exercice et aide à développer le professionnalisme L organisation d un projet patrimonial fournit aussi l opportunité de travailler en relation avec d autres collègues et d échanger des pensées et des idées. Ce type de projet vous oblige à considérer les matériaux de votre propre matière de façons différentes. Afin de réaliser des objectifs ancrés dans celle-ci, vous devez être capable de l identifier dans le patrimoine et ainsi les aspects transdisciplinaires deviennent très importants. Ceux-ci requièrent parfois beaucoup de créativité, mais en parallèle et sans doute aussi à cause de cela, cela produit beaucoup d idées, même pour des leçons normales. En outre, vous n avez pas nécessairement à concevoir des projets complets pour utiliser le patrimoine au sein de la classe. Parce que le patrimoine recèle bien des aspects cachés, il peut être intégré comme point de départ d une leçon, comme moteur au sein d un débat, comme illustration d un sujet En bref : plus vous utilisez le patrimoine, plus vous réalisez combien le passé peut-être d actualité. 2. TRAVAIL D ÉQUIPE A L ÉCOLE 3. LE PROJET PÉDAGOGIQUE Dans cette phase vous discutez de l idée avec vos collègues. Le but est de dégager une stratégie transdisciplinaire. Dégager une stratégie transdisciplinaire avec l équipe. Le but est de faire coïncider les objectifs pédagogiques et d améliorer les compétences des élèves. Tout cela à l intérieur du cadre de travail des programmes. Un projet patrimonial n est pas le fait d un seul professeur (un one man show! ) Parlez de l idée à vos collègues. Formez une équipe. Décidez qui et combien de professeurs seront impliqués dans ce projet et quels seront leurs rôles. Un bon projet est comme un train en partance : Quelles compétences sont requises pour le projet? Feuille de route : Quelle est la relation avec le programme? Pourquoi entreprenons-nous un voyage? Le lien avec notre culture quotidienne actuelle (mélange de Le projet est basé sur un travail d équipe. Le projet est transdisciplinaire Les compétences nécessaires pour le projet sont décrites minutieusement. Le projet s enracine dans le programme. Le projet a des liens avec la culture d aujourd hui. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 60 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 61

32 ÉTAPES DESCRIPTION SUGGESTION LISTE DE VÉRIFICATION OUI NON ÉTAPES DESCRIPTION SUGGESTION LISTE DE VÉRIFICATION OUI NON 4. LE DISPOSITIF Décider à travers quel dispositif les objectifs pédagogiques peuvent être atteints. cultures, questions interculturelles). La citoyenneté, le contexte culturel et les objectifs pédagogiques tels que : apprendre (de nouvelles compétences, de nouveaux mots, le savoir faire pour créer des liens). comprendre (de nouveaux points de vue, la nécessité de préserver le patrimoine culturel et de le protéger ) affiner son jugement (des points de vue élargis, la capacité à travailler dans un secteur du patrimoine culturel, le sens du mot citoyenneté ) développer de nouvelles attitudes (l école qui offre une approche trans et interdisciplinaire). Le carburant : LES OUTILS PÉDAGOGIQUES TICE, écrit (documents, histoires, rapports ), pièce (théâtre, musique), l utilisation d un savoir existant (prérequis), techniques d interview, recherche et traitement de l information. La destination : LA PRODUCTION FINALE (CD-ROM, poster, fascicule, un spectacle, une exposition) Evaluation : Avant, pendant et après. Dans un bon projet, les élèves expérimentent une rencontre réelle avec le patrimoine. Il s agit de beaucoup plus que d un rapide regard ou un contact abstrait avec celui-ci. Il serait bon de choisir un environnement en dehors de l école (bien que cela puisse aussi se passer parfois au sein de l école) dans lequel le projet se déroulera (musée, bibliothèque, archives, monument, paysage ) Le projet est relié au concept de citoyenneté. Le projet encourage un élargissement des points de vue (culturel, européen) Les objectifs pédagogiques sont clairement définis. Le matériel pédagogique est au point. On a décidé des productions finales. On a décidé des méthodes d évaluation. Le projet sous entend que le patrimoine sera impliqué de façon tangible, directe. 5. PARTENAIRES 6. LE PROJET TERMINÉ Décider avec quelles institutions patrimoniales et quels partenaires vous voulez réaliser le projet. Mettez-vous en relation avec le service éducatif des institutions concernées et vérifiez quelle sorte d aide ils sont en mesure de vous apporter pour votre projet spécifique. Dégager exactement la façon dont le projet se déroulera en termes définitifs. Après avoir défini les contours du projet et son dispositif, il est vital d y impliquer une ou plusieurs institutions patrimoniales. Ceci peut avoir pour conséquence l engagement d un plus grand nombre de personnes et peut-être d offrir aux professeurs la possibilité d aborder des sujets en plus. Les sites patrimoniaux et les collections des musées n existent pas uniquement pour les écoles et l éducation. C est la raison pour laquelle il vous revient de choisir le meilleur moyen de créer des liens avec ce que l institution vous offre et vos objectifs pédagogiques Transformez toute la documentation des phases précédentes en un projet planifié détaillé. Mettez-vous d accord sur les conditions établies entre les institutions patrimoniales et les autres partenaires : répartition horaire, personnel, budget ) Le plan des parties fixes peut être défini ainsi : titre et soustitre, site patrimonial, sujet, matière(s),durée(approximativement), groupe d âge, description du projet, différentes étapes, mission (pourquoi ce projet est important et quels en sont les objectifs généraux?), les objectifs d enseignement que l on désire atteindre, comment ils s insèrent dans le programme pour former un tout, les compétences requises et mises à profit et la production finale. Décrivez les institutions patrimoniales impliquées ainsi que les services éducatifs (description, contacts, noms des personnes concernées) Des institutions patrimoniales sont impliquées dans le projet. Les enseignants reçoivent une formation pertinente par rapport au projet. Durant toute la durée du projet, une coopération est possible avec les services éducatifs. Le support pédagogique fourni par l institution patrimoniale ne compte que pour une part du projet. La version finale du projet recouvre toutes les phases qui ont été identifiées au début. Des accords doivent être trouvés avec tous les partenaires impliqués. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 62 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 63

33 ÉTAPES DESCRIPTION SUGGESTION LISTE DE VÉRIFICATION OUI NON 7. ÉVALUATION Evaluez votre projet en vue d améliorations possibles pour un projet futur. La perfection ne relève pas de ce monde Après le projet, il sera nécessaire de regarder en arrière: quelles en ont été les forces et les faiblesses? Quelles opportunités ont été saisies et quelles autres ont été ratées? Le projet m inspire pour en lancer un nouveau Le projet semble transférable en d autres lieux et temps. Le projet est un bon exemple de coopération entre les institutions patrimoniales et l école. Le projet était authentiquement transdisciplinaire. Le processus était tout aussi important que la production finale qui lui était liée. Le projet a été une véritable expérience. Il y avait un fort ancrage dans les programmes. Les élèves étaient de vrais acteurs et non simplement un public passif. Beaucoup d objectifs différents ont été abordés. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 64 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 65

34 CHAPITRE EXEMPLES PRATIQUES INTRODUCTION AUX 34 ÉTUDES DE CAS EUROPÉENS HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 66 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 67

35 INTRODUCTION AUX 34 ÉTUDES DE CAS EUROPÉENS 5.1 Références et sources d information Les 34 exemples de projets présentés dans ce chapitre servent de références collectées à partir du travail enthousiaste de nombreux professeurs et d institutions patrimoniales de cinq pays. Des centaines de projets fascinants concernant le patrimoine se déroulent quotidiennement à travers l Europe, impliquant des milliers d élèves. Malheureusement, ils ne peuvent pas être tous mentionnés ici. Nous nous limitons par conséquent dans ce livre guide à une petite sélection. En tout premier lieu, les exemples inclus sont mentionnés comme des références et des sources d inspiration. Ils donnent une brève esquisse des buts et de l envergure des projets ; les détails concernant les instigateurs et les partenaires sont mentionnés. Une analyse approfondie de tous les projets ne serait pas adaptée et chaque professeur doit décider comment il ou elle veut mettre en œuvre les projets ainsi qu il en est discuté dans les chapitres 3 et 4. Chaque système éducatif procède différemment, après tout : en tant que professeur on travaille parfois avec des classes nombreuses parfois avec des effectifs réduits, avec des élèves qui ont plus ou moins le sens pratique que d autres. On peut choisir de travailler seul ou avec des collègues, avoir beaucoup ou peu de temps Ceci ne devrait pas empêcher la transférabilité des exemples vers d autres cadres ou environnements. Les critères retenus étaient au départ : la transférabilité à d autres milieux, l interdisciplinarité et le caractère transversal, la façon dont ils peuvent établir un lien avec la vie des élèves, la coopération avec les partenaires du patrimoine, la participation active des élèves, l approche du projet où l attention est tournée vers le processus, distingué de la production finale. On espère que cette sélection englobera des activités depuis l Âge de Pierre jusqu au jour d aujourd hui. Nous comptons sur la créativité des professeurs pour extraire des ingrédients de ces exemples afin de les aider à définir leurs propres projets, adaptés aux besoins de leurs propres milieux éducatifs. Il va sans dire que les frontières nationales sont hors de propos, ce qui malheureusement ne s applique pas à de nombreux livres scolaires. Ces exemples ont été ordonnés par thème et âge (du plus jeune au plus vieux) mais bien sûr les bonnes idées ne sont pas nécessairement liées à l âge. Il peut être intéressant d ignorer les niveaux d âge et de ne pas seulement lire les exemples relatifs au(x) niveau(x) au(x)quel(s) vous enseignez. 5.2 Progression des thèmes des projets d études de cas Si nous observons la distinction traditionnelle entre enseignements primaire et secondaire, c est là que se définissent les contours et grandes lignes des projets échantillons : les projets en direction des plus jeunes ont pour but la prise de conscience du patrimoine culturel. Les exemples se situent dans l environnement immédiat des élèves : les musées et les sites patrimoniaux sont visités et des ateliers ainsi que d autres activités de transmission impliqueront les élèves activement au sein du projet. La notion de patrimoine culturel n est pas restreinte aux sites et monuments mais est aussi considérée comme un aspect de la vie en société. de nombreux projets dans les écoles secondaires s adressent au patrimoine communautaire européen, dissimulé derrière des préoccupations locales et régionales. L Europe après tout peut être définie à travers son passé commun et son patrimoine culturel. Pensons aux traditions Gréco-Romaines et Chrétiennes, à l art en commun, à l héritage architectural et aux expériences historiques collectives (dissensions, nationalismes et bien d autres encore). De nombreux exemples reflètent ces expériences partagées dans leur contexte local. Ils sont incorporés dans un échange paneuropéen d influences et d idées. Ceci ne doit pas faire ignorer la diversité qui caractérise l Europe et le fait que l histoire européenne a été saturée de conflits et d autres formes d agression. Les jeunes gens doivent apprendre à être critiques sur ces sujets également, dans leur conscience de l histoire. Les projets patrimoniaux peuvent contribuer à cela de manière positive, tout comme la tradition peut rendre les jeunes gens conscients des sens de la démocratie, de l humanisme, de la tolérance et de la solidarité. On peut alors élargir les projets présentés à une échelle européenne, en dépit de leur attaches inévitables à certains lieux et certaines époques. 5.3 Projets pour les plus jeunes élèves La numérotation se rapportant aux ébauches de projets ci-dessous est aussi utilisée dans les descriptions plus détaillées plus loin dans le chapitre. FAITES VOTRE CHOIX : UN REPERTOIRE DE THÈMES DE PROJETS Des objets étranges dans les musées Les élèves qui visitent un musée pour la première fois sont fascinés par les nombreux et étranges objets sur lesquels ils tombent dans les collections. Pourquoi ces objets sont-ils dans un musée? D où proviennent-ils? Comment étaient-ils utilisés dans le passé? Beaucoup de questions seront soulevées qui éveillent leur curiosité. L échantillonnage de projet dans ce contexte tente d introduire les élèves dans les collections du musée. Ainsi, ils observent et identifient les objets. Ils découvrent leur contexte historique ou racontent leurs propres histoires, avec l aide de leur imagination. 1. Vieilles choses, nouvelles choses De nombreux objets de notre vie quotidienne étaient également connus dans le passé, quoiqu ils paraissent différents dans leur état usagé et délabré. Les élèves comparent les objets de leur vie courante à leurs homologues historiques dans le musée. Il les étudient, pointent leurs différences et similitudes, inventent et racontent des histoires à leur sujet de manière créative. 2. La pièce d identification Des objets inconnus et secrets doivent être identifiés dans un musée : c est la tâche à mener à bien. Les élèves peuvent les observer de près, les toucher et leur donner une signification particulière. Ils échangent leurs idées et leurs opinions avec leurs amis et les autres élèves. Leurs trouvailles et suggestions pourraient aider le personnel du musée à identifier ces objets inconnus. 3. Le vendeur et le musée Un commerçant expose bon nombre d objets étranges dans son magasin ; ils ne sont d aucune utilité à qui que ce soit. Concrètement les clients ne viennent plus du tout dans sa boutique, ce qui laisse à penser qu elle est menacée de fermeture. Cette petite histoire semble être la métaphore étrange d un petit musée tranquille rempli d articles apparemment sans utilité, mais elle constitue aussi un point de départ pour un jeu de rôle : les élèves sont invités à concevoir une campagne de publicité, non pour un magasin mais pour un musée de leur voisinage. Ils doivent inciter les gens à venir au musée. Ils choisissent certains objets du musée et découvrent des choses à leur sujet, sans perdre de vue ce qui leur a été demandé. Pendant qu ils réalisent cela, ils effectuent plus ou moins eux-mêmes le travail que poursuit musée. 4. A qui appartient cette valise? Des objets provenant de la réserve d un musée sont mis dans une valise et emmenés à l école. Les élèves les observent mais personne ne sait qui ils appartiennent. Ils réfléchissent à cela et tentent d identifier aussi bien le propriétaire que ses objets. Ensuite un acteur entre dans la salle de classe. Il prétend être le propriétaire de tous les objets et raconte aux élèves ce qui s est passé. Ensemble, ils débattent des suppositions que les enfants ont faites. Pour finir, ils visitent le musée dans lequel les objets sont conservés. 5. Archéoludix Une visite au musée de Rauranum vise plusieurs moyens d introduire les techniques de fouilles, de documentation et d interprétation des découvertes. Cet exemple est aisément transférable à un grand nombre de musées. 6. Discovering the Brera Dans cette approche globale d un musée d art et de ses collections, plusieurs aspects sont combinés : le musée en tant qu espace, l environnement dans les peintures, les expressions et sentiments humains couchés sur les toiles ainsi que les histoires cachées dans les œuvres d art sélectionnées. Pas à pas et sur une longue période, les élèves ont l opportunité de pouvoir comprendre les fonctions les plus importantes d un musée, comme par exemple la richesse du patrimoine culturel qui y est exposé. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 68 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 69

36 5.3.2 Le musée en tant scène Les maisons historiques sont de remarquables endroits pour les jeux de rôles, visant à dépeindre des situations de la vie moderne ou l histoire des lieux concernés. De nombreux musées, monuments et autres types de patrimoine font usage de l effet stimulant que le théâtre peut avoir sur les élèves et en retour, de nombreux étudiants sont attirés par l expression dramatique, révélatrice de l Histoire et de personnalités du passé. 7. On recherche du personnel et des inspecteurs Les élèves jouent les rôles des domestiques et des serviteurs dans un musée qui était autrefois la demeure d une famille patricienne aisée. En jouant le rôle du maître d hôtel, ils expérimentent la vie d il y a cent ans et découvrent comment une riche famille d Amsterdam avait l habitude de passer ses jours. Un second groupe d acteurs est confronté à une situation différente : les propriétaires de la maison veulent léguer celle-ci et ce qu elle contient à la ville, à condition d en faire un musée. Que faut-il faire pour transformer le tout en musée? Les élèves inspectent la maison et établissent un inventaire. Ils ont à évaluer et classifier les objets et apprennent comment les gérer avec le personnel du musée Sites patrimoniaux de proximité Les élèves de l école primaire ont trop peu d expérience sociale pour être capable de comprendre les cultures et les civilisations qui n ont pas grand chose à voir avec la leur. A leur niveau, les objets historiques doivent être proches de leurs propres expériences et en rapport avec leurs intérêts. Dans les exemples suivants, le contact avec le patrimoine culturel est incorporé dans une histoire ou un décor excitant. Cela favorise leur curiosité et accroît leur motivation. 8. Les aventures de Kalle, la taupe du musée Kalle est une taupe particulièrement fouineuse qui s intéresse au travail des archéologues parce que, tout comme elle, ils entreprennent des voyages souterrains. Une fouille dans le voisinage lui donne l opportunité d apprendre beaucoup sur l archéologie. Tout au long de l expédition, elle est accompagnée par les élèves. 9. Aventures de voyage dans les archives L histoire de l aventure d un garçon néerlandais au 17ème siècle emmène les élèves dans un voyage sur un vaisseau de commerce de la Verenigde Oostindische Compagnie (VOC : Compagnie des Indes Orientales ) vers l Inde. En chemin, ils découvrent toutes sortes de gens et leurs modes de vie. Ensemble, en compagnie du garçon sur le navire, les élèves connaissent toutes sortes de dangereuses aventures durant leur voyage autour du monde. Cette histoire consignée par écrit (sous forme de livre) fournit l opportunité de se rendre aux archives, où les documents concernant la VOC sont conservés. Ils n obtiennent pas seulement des informations sur les archives mais ont également l opportunité de résoudre quelques secrets venus du passé en utilisant la documentation présente. 10. Des monstres dans l église! Une vieille église médiévale est un endroit fascinant pour pénétrer un monde étrange et bizarre, celui des mystères et de l imagination, sous forme de monstres et de toutes sortes de bêtes, comme les créatures sur les colonnes et les murs des églises (romanes). Cela devient même plus fascinant lorsque vous commencez à comparer cette population avec les monstres d aujourd hui, quand vous les dessinez, que vous inventez de nouvelles créatures, que vous racontez des histoires à leur sujet. Et derrière toute cette activité se cache une importante et captivante question : pourquoi les gens de toutes les époques et de tous les lieux sont-ils tant marqués par les monstres? 11. Mort et enterré Un vieux cimetière semble être un endroit inhabituel pour expérimenter le patrimoine culturel. Cependant les rituels concernant le décès et l inhumation, les symboles qui les accompagnent ainsi que l architecture funéraire font autant partie de notre patrimoine culturel que la croyance en la vie après la mort. Donc pourquoi ne pas emmener les élèves dans un vieux cimetière pour mener un voyage d investigation afin d essayer de découvrir qui est enterré ici? Sous la forme d une chasse au trésor, les enfants inspectent le cimetière par petits groupes, observent quelques unes des pierres tombales érigées là et tentent d en déchiffrer leurs inscriptions. Ensuite les groupes échangent leurs découvertes. 12. Vilain mais charmant! Les enfants sont amenés à une représentation d opéra, ce qui les encourage à créer leur propre version de l histoire, en rapport avec leur environnement immédiat. Ils écrivent eux-mêmes un opéra et le jouent face à un public invité. Dans ce sens, la culture qui est souvent perçue comme destinée aux intellectuels revêt un nouvel intérêt et engage les élèves dans des formes variées d activités culturelles, de l écriture du script à la représentation Le patrimoine (immatériel) dans la vie quotidienne Les choses nouvelles, inhabituelles et extravagantes attirent l attention. Les objets de la vie quotidienne, cependant, semblent trop ordinaires pour retenir l attention. Une fois dépassées les apparences, pourtant, un monde fascinant se révèle à partir de traditions, coutumes et métiers anciens transmis de générations en générations. Notre vie actuelle est formée d une longue accumulation d expériences et de savoirs humains. Le patrimoine immatériel est tout simplement aussi important que les monuments et les sites. Il recouvre les traditions, les coutumes, la connaissance, l expression artistique, les normes et les valeurs, les légendes et les contes, les circonstances de la vie. Ces choses sous-tendent la culture humaine. 13. Patrimoine savoureux! Nous mangeons du pain de façon quotidienne. La fascinante histoire du pain se développe pour une large part en parallèle de l histoire de l humanité. Les croyances religieuses, les rituels antiques, les différents ingrédients et les formes montrent comment de nombreux aspects culturels sont liés au pain. C est par conséquent une idée attrayante de reconsidérer le concept de pain quotidien et ainsi de découvrir une profusion de symboles et de riches traditions. 14. Légendes du Rhin En quête d histoire Pratiquement chaque endroit du fleuve est associé à des légendes ou de vieilles histoires, qui ont été transmises de génération en génération. Dans ce projet, deux exemples de Légendes du Rhin ne sont pas seulement racontés aux élèves mais sont aussi ramenés à la vie de manière créative : les élèves transforment les deux histoires en pièces théâtrales. Ils fabriquent des personnages en silhouettes et jouent les pièces sous forme de théâtre d ombre devant un vrai public. Chaque endroit et chaque colonisation humaine possède une histoire mais les jeunes gens vivent dans le présent, dans leur environnement et ville immédiat. Ils regardent vers le futur et non vers le passé. Le patrimoine peut contribuer à les aider à s orienter différemment et mieux dans leur monde, à regarder leur voisinage et leur environnement de vie d une façon différente. Le passé est nécessaire si nous voulons être à même de comprendre le présent. 15. Le Sel de Werl Le sel est partout et tout le monde en utilise. Mais très peu de gens connaissent l histoire du sel. Les élèves sortent pour enquêter dans une ville dont le passé s est constitué à partir de l extraction du sel. Ils découvrent un patrimoine riche et passionnant qui a contribué à la formation de la ville, à travers les monuments, les musées, les histoires, les chansons et même les rues. Cet exemple montre comment on peut explorer l histoire locale. Ceci peut être mis en œuvre dans n importe quel lieu relevant d une tradition spécifique. 16. La ville cachée Que reste-t-il de la cité historique lorsque de nouvelles maison et rues remplacent les anciennes? L exemple de la première fortification de Soest, qui se situe il y a environ mille ans offre des idées pour apprendre aux élèves à observer des fouilles archéologiques, des découvertes et des méthodes de travail. Les élèves étudient la disposition des rues, la situation du sol et la topographie des endroits en relation avec un passé. A travers de petits jeux de rôle, ils découvrent des vestiges insoupçonnés de vieux murs et de fondations. Pas à pas, ils se familiarisent avec la vieille ville qui s étend, cachée sous la nouvelle. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 70 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 71

37 5.4 Projets pour des élèves plus âgés Introduction au travail des archéologues et des musées Plusieurs exemples dans ce fascicule peuvent aider les élèves à acquérir une meilleure compréhension du travail des archéologues, des historiens et des spécialistes du patrimoine. Le but pour eux est de se familiariser avec les institutions patrimoniales et de développer un intérêt concernant leur travail et leur rôle culturel dans une société moderne. 17. Travailler dans un musée Les élèves sont invités à produire une campagne de publicité pour un musée. Pour pouvoir la réaliser, ils doivent rassembler des recherches au sujet du musée, de ses collections, de ses objets spécifiques et des gens qui y travaillent. Cet exemple peut être mis en œuvre dans n importe quel musée : la partie centrale de l exercice n est pas la collection mais le musée lui-même en tant qu institution culturelle ainsi que les nombreuses tâches assignées au personnel. 18. Le motel mystérieux Quelles sortes d objets devraient être conservés dans un musée? Comment peut-on les interpréter et les identifier? Un jeu de rôle transporte les élèves en l année En tant qu archéologues, ils enquêtent sur les étranges objets de l année 2000 qui sont conservés dans la réserve du musée Monuments de proximité Le patrimoine culturel n est pas simplement une question d individu, de monuments isolés. Les monuments du voisinage immédiat de l école sont par définition susceptibles de sensibiliser la conscience de l élève quant aux menaces pesant sur son patrimoine et lui enseigner les nouvelles compétences requises afin de préserver le patrimoine pour les générations futures. 19. Retour vers le futur Pourquoi devrions-nous préserver les monuments et comment nous y prendre? Y a-t-il un monument à proximité de l école qui fasse débat? Les élèves sortent pour mener l enquête et collecter des arguments afin de nourrir le débat. 20. Un trésor à l école De manière paradoxale, les endroits que nous voyons de manière quasi-quotidienne échappent à notre attention. Ils deviennent sans importance. Pour les étudiants, il pourrait s agir de leur propre école par exemple. A Bologne, ils ont enquêté sur l histoire de leur institution, ont documenté une collection de photographies relatives à l enseignement et ont produit une exposition. Ce projet ne contribue pas seulement à une meilleure compréhension de l endroit dans lequel les élèves passent beaucoup de leur temps, mais il les aide également à découvrir davantage la valeur historique des temps présents. 21. École et architecture En enquêtant sur l architecture de leur propre école, les élèves peuvent non seulement découvrir un monument culturel fascinant mais aussi examiner l impact social de l architecture et de l urbanisation. Pour présenter leurs résultats, les élèves réaliseront un documentaire et un film au sujet de leur construction. 22. A l ombre de Sainte-Marie Dans l environnement immédiat de leur école, les élèves peuvent prendre conscience non seulement des monuments d exception présents là, mais aussi de la beauté des lieux qu ils ne remarqueraient pas en temps normal. Une représentation de l ensemble de la banlieue -pas seulement de l architecture mais aussi des aspects de la vie quotidiennecontribue à une réévaluation de l environnement immédiat et à la création d une identité. 23. Caserta au-delà du palais Les élèves de plusieurs écoles jouent le rôle d hôtes et de guides touristiques pour les visiteurs. Ils créent un portrait historique et culturel de leur propre région ; il s agit d un travail accompli en groupe, qui crée un esprit de communauté. Ceci-même constitue un aspect valable du projet. Qui plus est, les élèves se familiarisent avec le patrimoine culturel de leur propre voisinage et commencent à penser à des mesures nécessaires pour sa protection. Les conversations avec les visiteurs de l extérieur de la région les aideront à élargir leur regard. 24. Cookies Que pouvez-vous faire de plus dans vos cours que simplement en répéter le contenu historique? Vous pourriez par exemple travailler autour du patrimoine local en collaboration avec un artiste. Il ou elle pourrait encourager vos étudiants à poser de nouvelles questions, et par là même stimuler leur intérêt envers le domaine considéré, ainsi que leur créativité. Peut-être que le patrimoine très connu pourrait acquérir une nouvelle signification et s étendre à un public plus large qu auparavant Paysages développés Presque chaque paysage du continent européen a été remanié au cours de l histoire, cultivé par de nombreuses générations, cherchant à s assurer des moyens de vivre. Par conséquent, les paysages appartiennent aussi à notre patrimoine culturel, au même titre que les monuments historiques et les quartiers des villes antiques. 25. La digue et l eau L Europe Chrétienne Ce projet explore une digue néerlandaise et son paysage environnant. Quelques élèves enquêtent sur les aspects archéologiques et historiques, pendant que d autres observent la flore et la faune, la vie et le travail des gens qui vivent sur place. Il s agit d un exemple typique de projet transdisciplinaire. La collaboration vise à créer un portrait global d un paysage spécifique. 26. Le paysage développé de Tecklenburg La préservation du paysage est un des nombreux objectifs européens. Au travers de l évolution de la société moderne et industrielle, de nombreux changements ont bouleversé cette importante part de notre patrimoine culturel. Certains d entre eux ont constitué une menace et dans quelques cas, ils le sont toujours. Les efforts des citoyens de Tecklenburg afin de préserver leur paysage historique pour les futures générations sont une source d inspiration pour d autres qui souhaiteraient faire la même chose ailleurs et de manière appropriée. La culture européenne s est développée sous la coupe de l Antiquité Gréco-Romaine et de la Chrétienté. L Eglise Catholique du Moyen-Âge a été la première organisation transnationale en Europe qui ait laissé des traces à peu près partout. 27. Le monastère d Hirsau La culture monastique a eu une des influences les plus fortes sur la culture et l identité Européenne. La règle Bénédictine, a été suivie par l Abbaye d Hirsau, à l image de nombreux monastères bénédictins et abbayes à travers l Europe. Cet exemple montre comment découvrir de tels monuments dans différents endroits et différents pays. 28. Sous le sceau du mystère Une abbaye médiévale est transformée en un endroit dans lequel les élèves peuvent aller travailler. Ils étudient le plan au sol, les détails architecturaux, les jardins et ainsi de suite. Les résultats de leur travail prennent la forme de comptesrendus sur leurs propres travaux artistiques. La vie religieuse, la culture monastique, l architecture Européenne, la préservation des monuments tout devient matière à étude dans cette abbaye. Cet exemple est aisément transférable vers d autres sites. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 72 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 73

38 5.4.5 L Histoire en tant que magistra vitae PROGRESSION DES CONCEPTS, COMPÉTENCES ET ATTITUDES MIS EN ŒUVRE DANS LES PROJETS D ÉTUDES DE CAS Apprendre à partir de l histoire est fondamental si nous voulons maîtriser le futur. Cette discipline n est pas seulement utile dans la compréhension de différents modes de vie ou de solutions alternatives mais aussi dans la comparaison des circonstances et des phénomènes concernant les situations auxquelles nous sommes confrontés aujourd hui. La recherche historique offre aux élèves l assurance de mener à bien un champ d étude défini, qui puisse être relié avec le présent. 29. Propagande politique contre réalité L historien n est pas toujours objectif. Souvent il mène ses observations et ses réflexions historiques à partir de ses propres intentions. La comparaison entre les rapports romains sur les campagnes militaires en Germanie et les découvertes des archéologues qui rendent compte de la vie quotidienne des peuples de cette contrée ou des soldats ordinaires offre une bonne opportunité d observer la propagande politique, la réalité et la fiction. 30. Art et politiques La Réforme a représenté un tournant dans l Histoire Européenne. Ce qui s est passé à Soest peut être symbolique de ce que la religion protestante a éveillé ailleurs en Europe. Le rôle joué par l artiste Heinrich Aldegrever, tandis que la nouvelle religion gagnait du terrain, amène à l étude et à la découverte aussi bien de nouvelles idées que de nouvelles formes de media de masse. A cette époque, ceci concernait les imprimés et les gravures. 31. L image de l Orient chez soi L écrivain français Pierre Loti eut un regard personnel singulier sur les pays étrangers et les groupes ethniques. Sa fascination pour la culture musulmane était un mélange d idées romantiques et d aventures, une attitude ésotérique et une passion pour le mystère. Il transforma sa maison en un fantastique palais oriental et se comporta comme un homme mystérieux, aux manières insolites. Sa vie fut-elle aussi étrange que cela? Nos voyages vers des contrées et des cultures étrangères ne sont-ils pas affectés par ce que nous nous attendons à y trouver? Cherchons-nous ailleurs ce qui nous manque dans nos propres vies? Nos interprétations des pays exotiques et éloignés ne sont-elles pas teintées de nos propres souhaits, désirs et frustrations? L exemple donné par Loti nous fait aussi bien réfléchir à notre propre culture qu à celle des autres. 32. Face à face Un musée contenant une collection africaine variée constitue un endroit fascinant pour réfléchir à la représentation coloniale, à la culture stéréotypée et aux préjugés raciaux admis par les Européens durant une période d impérialisme croissant. Un jeu de rôle aide les élèves à voir que les images publicitaires ne sont pas neutres mais qu elles véhiculent des intérêts commerciaux et/ou idéologiques La face sombre de l histoire européenne Luttes intestines, xénophobie, intolérance, massacres collectifs, nettoyage ethnique Ces choses ont toutes fait partie à l histoire Européenne et sont par conséquent à considérer au sein de nos projets patrimoniaux. Les inclure peut aider les élèves à comprendre ce qui a eu lieu, éveiller leur conscience et les aider dans la prévention de futurs crimes contre l humanité. 33. Chasse aux sorcières L histoire sanglante de la chasse aux sorcières est un triste chapitre de l histoire Européenne. Les sentiments de peur et d insécurité partagés pas de nombreuses personnes ont conduit à certaines périodes au fanatisme, à la haine et la brutalité contre une minorité. Les persécutions et les exécutions perpétrées par les autorités religieuses et séculaires mettent les civilisations en danger, là où la légalité et la tolérance ont échoué. Cet exemple incite à la réflexion concernant les préjugés, la tolérance, la liberté de parole et l acceptation des groupes de minorités. La progression est présente au sein de chaque exemple dans une certaine mesure mais elle n'est pas mentionnée de façon spécifique dans la description des projets sauf quand les concepts individuels, les savoir-faire et les attitudes sont perçus comme significatifs. ENSEIGNEMENT PRIMAIRE OBJECTIFS D APPRENTISSAGE A L ÉCOLE PRIMAIRE Les élèves devraient : 1 être capables de rattacher leur propre maison, village, école à un environnement plus large 2 apprendre à reconnaître les traces du passé et leur attribuer une signification personnelle 3 être capables de montrer par des exemples qu une situation qu ils peuvent reconnaître et qui a été marquée par l histoire était autrefois différente et qu elle est amenée à changer à travers le temps 4 comprendre que le patrimoine culturel fait partie de la vie quotidienne 5 être capables de placer par séquences chronologiques, ou de préciser la période relative à des évènements particulièrement importants ou des expériences de leurs propres vies 6 apprendre à réfléchir à la relativité de termes tels que beau et laid, utile et inutile 7 acquérir de nouvelles compétences pour considérer toutes sortes de formes de patrimoine et à poser des questions à ce propos 8 être capables de confronter les aspects de la vie quotidienne des gens d une époque différente ou d un autre lieu avec leurs propres vies 9 apprendre à observer leur propre environnement de vie 10 apprendre à interagir, de façon respectueuse, avec d autres groupes dans notre société multiculturelle 11 comprendre les concepts de monument ou de chef d œuvre 12 comprendre l importance d une interaction dans la durée et respectueuse avec le patrimoine culturel 13 apprendre davantage au sujet des expressions culturelles telles que la musique, le théâtre, la littérature, la danse, la peinture et l architecture, le design, l architecture d intérieur, la mode et l habillement, les ustensiles et ainsi de suite 14 être capables de décrire leur arbre généalogique sur au moins deux générations 15 être familiarisé avec les institutions engagées dans la préservation et la validation du patrimoine culturel 16 commencer à reconnaître différents moyens par lesquels le passé est représenté dans la vie de tous les jours COMPÉTENCES TRANSVERSALES DES ENFANTS A L ÉCOLE PRIMAIRE 1 COMPÉTENCES D INFORMATION a. reconnaître, rechercher et comparer l information à partir de leur environnement immédiat b. structurer et présenter l information à partir de leur environnement immédiat 2 COMPÉTENCES DE RECHERCHE a. utiliser les plans du sol, les cartes, les calendriers b. utiliser différentes sources appropriées à leur niveau c. consigner des observations par les moyens de l écriture, du dessin, de la photographie, de la vidéo d. mener des recherches efficaces sur Internet e. développer un sens critique dans le maniement de l information 3 COMPÉTENCES A L ECRIT ET A L ORAL a. transmettre des interprétations faites à partir d émotion et de sensation (sensation tactile), du regard et de la vision (sensation visuelle) b. s exprimer à travers une présentation écrite ou orale 4 COMPÉTENCES SOCIALES a. être capable de travailler ensemble b. apprendre en jouant avec les autres, à représenter des expériences, des sentiments, des idées et des rêves. c. s appuyer sur leur pouvoir d expression créative et l utiliser de façon originale d. se forger une identité sociale capable d ouverture et de tolérance ATTITUDES A DÉVELOPPER A L ÉCOLE PRIMAIRE a. le respect de tout témoignage b. une obligation de prendre en compte les traces fragiles du passé c. la naissance d un sentiment d empathie envers les gens qui vivaient dans le passé, en particulier les enfants d. l honnêteté concernant la gestion des sources 34. Quelle est la valeur de la vie humaine? Les évènements d Oradour-sur-Glane en 1944 sont un sombre souvenir de l histoire récente. Une visite sur le lieu du mémorial -ou un autre lieu comparable- aide les élèves à comprendre ce qui s est passé durant la Seconde Guerre Mondiale et à leur faire prendre conscience des formes d agression et de brutalité qui ont marqué l histoire de ce vingtième siècle. HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 74 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 75

39 1Titre : VIEILLES CHOSES, NOUVELLES CHOSES L ENSEIGNEMENT SECONDAIRE OBJECTIFS D APPRENTISSAGE A L ÉCOLE SECONDAIRE COMPÉTENCES TRANSVERSALES DANS L ENSEIGNEMENT SECONDAIRE SITE PATRIMONIAL : Musée SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue Les élèves devraient : 1 être capables de localiser leur propre maison, village, école dans un environnement plus large 2 être capables de reconnaître et d expliquer des marques du passé 3 comprendre les liens entre le patrimoine et les développements socioculturels 4 comprendre que ce patrimoine culturel appartient à la communauté toute entière et fait partie de notre vie quotidienne 5 comprendre les cultures Européennes dans toute leur unité et leur diversité 6 apprendre à penser la relativité du beau, du laid, de l utile et de l inutile 7 acquérir de nouvelles compétences dans l observation de toutes les formes de patrimoine et être capables d interprétations en posant des question ciblées 8 être capables de comparer les aspects de la vie quotidienne des gens d une autre époque ou d un autre lieu avec ceux qui affectent leur propre vie 9 apprendre à observer leur environnement de vie sans préjugés 10 apprendre à interagir dans le respect avec différents groupes dans notre société multiculturelle 11 comprendre les concepts de monument ou de chef d œuvre et les aspects tels que l entretien, la préservation et la restauration 12 comprendre l importance d une interaction à long terme et respectueuse avec le patrimoine culturel 13 en apprendre davantage au sujet des expressions culturelles telles que la musique, le théâtre, la littérature, la danse, la peinture et l architecture, le design, l architecture d intérieur, la mode et l habillement, les ustensiles et ainsi de suite en tant qu éléments qui nous parlent de l image culturelle d une communauté, comme symboles de statut, de l expression du goût personnel ou comme éléments fonctionnels. 14 faire l expérience du patrimoine culturel comme élément clef du développement de leur propre identité et de celle de la communauté dans laquelle ils vivent 15 se familiariser avec les institutions concernées par la préservation et à la validation du patrimoine culturel 16 êtres avertis de la façon dont les gens ont construit et interprété différentes versions du passé à des fins diverses. 1 COMPÉTENCES D INFORMATION a. collecter et sélectionner l information b. structurer et présenter l information 2 COMPÉTENCES DE RECHERCHE a. lire des plans du sol, des cartes, des textes d archives b. consulter des sources historiques et des témoignages vivants c. documenter une observation par les moyens de l écriture, de la photographie, de la vidéo d. mener une recherche sur Internet d une façon critique e. développer un sens critique en interaction avec le traitement de l information 3 COMPÉTENCES D EXPRESSION ET D ÉCRITURE a. analyser et synthétiser l information b. produire une présentation écrite et/ou orale comme résultat 4 COMPÉTENCES SOCIALES a. être capables de travailler ensemble b. discuter et argumenter de manière rationnelle c. être capables de prendre une responsabilité d. se forger une identité sociale susceptible d être ouverte et tolérante ATTITUDES A DÉVELOPPER A L ÉCOLE SECONDAIRE a. le respect de tout témoignage b. une obligation de prendre en compte les traces fragiles du passé c. le développement d un sentiment grandissant d empathie envers les gens de tous âges dans le passé d. la motivation de savoir que l action, à la fois directe et indirecte peut influencer la survie future du patrimoine e. le développement d une approche équilibrée concernant la valeur du patrimoine et sa survie dans le monde moderne f. être capables de valoriser aussi bien le patrimoine sombre que lumineux DURÉE : ÂGE : Deux jours Quatre à six ans LE PROJET Le professeur des écoles fait découvrir en classe aux élèves un livre sur deux enfants, Lotte et Lodewijk. Ensuite, avec cette histoire en tête, les élèves visitent le musée. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à comparer des objets des temps modernes avec de plus anciens ; les élèves apprennent que des objets aux fonctions similaires ne se ressemblent pas tous ; les élèves apprennent à exprimer leurs perceptions sensorielles avec des mots ; les élèves apprennent à développer leurs propres opinions et à les mettre en mots ; Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Dans le musée, on montre aux enfants toutes sortes d objets modernes de la vie quotidienne. Ils se mettent à la recherche d objets analogues du temps jadis exposés au musée. Ils expliquent par leurs propres mots les différences et les similitudes entre les vieux objets du musée et ceux de tous les jours. Le projet se finit en classe : les activités au musée sont débattues et utilisées dans une présentation sous la forme d une pièce de théâtre ou d une exposition illustrée. CADRE D ACTIVITÉ Le but général de ce projet est de créer une situation où on donne aux élèves l opportunité de se former leurs propres opinions à propos d artefacts historiques dans un musée et de comparer ces vieilles choses avec des objets utilisés dans notre vie courante. Ce projet peut être appliqué dans n importe quel musée (patrimonial) Européen. Il n est pas réellement centré sur des objets spécifiques, mais encourage l interprétation de manière générale ainsi que la formation et le développement d une opinion personnelle. Il peut être mis en œuvre dans n importe quel musée. Assurez-vous que vous avez quelques objets modernes dans une boîte et une histoire concernant deux enfants possédant une collection d objets de la vie de tous les jours. Les enfants sont très fiers de leur trésor et demandent au directeur du musée local de placer les objets dans le musée. Le directeur accepte et les enfants sont invités à disposer leurs objets dans un espace approprié. A la fin, il demande pourquoi ils ont précisément choisi cet endroit. Au cours de cette activité, le rôle du directeur peut être joué par le véritable responsable du musée ou par le professeur. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale précise. INSTITUTION PATRIMONIALE Le musée Het Valkhof possède son propre Service Educatif, qui développe une large palette d activités de qualité pour toutes sortes d écoles. Dans la plupart de ces activités, les élèves jouent un rôle actif. Ici ce n est pas l information prodiguée par les guides qui est la plus importante, mais l histoire créée par les élèves. EDUCATION Museum Het Valkhof Kelfkensbos 59 Postbus 1474 NL BL Nijmegen Telephone: Fax: mhv@museumhetvalkhof.nl site web: Odette Straten or Patricia Bergmans o.straten@museumhetvalkhof.nl HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 76 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 77

40 2 Titre : LA PIÈCE D IDENTIFICATION identifier des objets inconnus 3 Titre : LE VENDEUR ET LE MUSÉE SITE PATRIMONIAL : Un musée patrimonial SITE PATRIMONIAL : Un musée patrimonial SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Études du monde, Langue SUJETS ET MATIÈRES : Théâtre, Histoire, Littérature, Langue, Art expressif DURÉE : Deux heures DURÉE : De un à deux jours, ou jusqu à cinq jours ÂGE : Huit ans et plus ÂGE : De six à douze ans LE PROJET Chaque musée a des objets dans sa réserve qui ne peuvent être identifiés : que doit-on en faire? Dans la soi-disant pièce d identification du Huis van Alijn, un musée sur la vie quotidienne à Gand, on dispose douze objets ; on ne sait rien ou très peu, quant à leur origine ou leur utilisation. C est une exposition permanente mais on change les objets régulièrement. Ils défient les experts : comment devriez vous cataloguer ces objets et où les placeriez-vous dans votre exposition? Pour répondre à ces questions, le musée fait appel à tous ses visiteurs, particulièrement les jeunes enfants, pour essayer d identifier les objets et éclaircir les mystères de leurs histoires cachées. Les enfants ont la permission de les toucher et de comparer leurs idées et opinions avec celles qui leur sont proposées. Toute hypothèse est permise, puisque le personnel du musée lui-même n a aucune idée de ce qui est sous ses yeux. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 7 et 15. Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à s exprimer correctement et avec précision quant ils décrivent les objets et leur application hypothétique. les élèves apprennent à placer des objets dans le temps et dans l espace. Compétences de l élève Dans ce projet, la curiosité, la créativité, la spontanéité et l imagination sont très importantes. COMMENT CELA FONCTIONNE T- IL? Une grande table est placée au milieu de l un des pièces du musée, douze objets inconnus pris dans la réserve y sont placés. Pour les besoins de cette activité, les enfants sont divisés en petits groupes. Chaque groupe doit identifier deux objets. Il y a des feuilles de travail disponibles pour les aider à décrire les objets en détail ainsi que des loupes à portée de main afin de les regarder de plus près. Les enfants doivent donner un nom aux objets, essayer de deviner qui les a fabriqués, de quoi ils sont faits, quel était leur usage Ensuite les enfants peuvent aller explorer le reste du musée à la recherche (visuelle) d objets plus mystérieux, dont cette institution regorge. Cette activité peut être à l origine d une autre série de questions concernant la fonction et les tâches d un musée. La recherche et l interprétation du sens restent des aspects importants. CADRE D ACTIVITÉ On attend des élèves qu ils prennent une part active dans ce projet à un niveau pratique et théorique. Ils ne sont pas traités comme des visiteurs passifs du musée, mais sont encouragés à développer leur propre interprétation du patrimoine culturel. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale particulière. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Huis van Alijn - la Maison d Alijn - (ancien musée de folklore) fait pénétrer ses visiteurs dans la vie quotidienne du Gand du dix-neuvième et de la première moitié du vingtième siècle. La collection permanente se concentre sur quatre thèmes : le cycle de la vie, la religion populaire, le travail (artisanat et commerce) et les loisirs. De même qu il y a une pièce d identification, il y a une pièce de la langue, où les visiteurs se familiarisent avec le patrimoine immatériel des dialectes flamands, à travers une présentation numérique et multimédia. EDUCATION Huis van Alijn Kraanlei 65 B Gent Téléphone : Fax : huis.alijn@gent.be site web : Contact: Els Wuyts els.wuyts@huisvanalijn.be Pour plus d informations : LE PROJET Ce projet commence avec une histoire inspirée du travail de l auteur néerlandais Toon Tellegen. L histoire parle du vendeur d un magasin qui ne possède rien d utile à vendre. Par conséquent personne ne se rend jamais chez lui (à la place de magasin, vous pouvez lire musée) et le commerce doit fermer. Dans ce projet, les élèves doivent sauver le magasin/musée et son personnel au moyen d une campagne publicitaire. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent que l histoire et le patrimoine matériel sont sujets, selon les points de vue, à des interprétations différentes potentielles et soumis à l imagination; les élèves apprennent que l interprétation est une chose provisoire et que tout débute et finit avec les objets ; les élèves apprennent l importance de la préservation du patrimoine et que le projet se réfère ici à une autre sorte d utilitarisme. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. L histoire au sujet du vendeur et de son magasin rempli de choses inutiles à vendre est racontée au musée. Elle est immédiatement reliée à ce dernier : il est rempli d objets que personne ne peut utiliser. Les élèves sont des concepteurs qui travaillent pour une agence de publicité spécialisée dans les campagne difficiles. 2. Dans le musée les élèves choisissent (si possible en travaillant par binôme) un objet qu ils aimeraient utiliser dans leur campagne. Ils en prennent un polaroid ou une photo numérique. 3. Armés de la photographie et de tout le matériel requis ils font une ébauche de leur campagne à l école. Le but est d attirer autant de consommateurs que possible au magasin (ou au musée). 4. (Une tâche factuelle, déterminée comme un enrichissement). Pour finir, les élèves regardent la vidéo Bien repéré dans la classe. Dans celle-ci, de nombreuses activités pratiques sont montrées dans lesquelles les élèves apprennent à interpréter des objets historiques. En fonction de leur intérêt, cela peut conduire à un projet plus étendu ou à des activités de prolongement. CADRE D ACTIVITÉ Ce projet concerne l interprétation de l information historique et la pratique du patrimoine. Les thèmes centraux en sont : quelle information un objet offre-t-il et comment interpréter l histoire derrière cet objet? PRODUCTION FINALE Une campagne de publicité interprétant des objets historiques sous un jour moderne. INSTITUTION PATRIMONIALE Le musée t Oude Slot est une vieille ferme. La collection comprend des objets du dix-neuvième siècle qui étaient pour la plupart utilisés par les fermiers dans le Kempen (une région dans la partie sud des Pays-Bas). La présentation dans le musée est basée sur des questions d actualité : héros et idoles, le corps humain, la mort, les porcs, les étrangers, les divertissements Un mélange de vieux objets, d œuvres et de matériaux contemporains sont exposés ensemble. Le musée invite ses visiteurs - et particulièrement les enfants de l école - à se former leurs propres opinions, basées sur des matériaux historiques en exposition. (La vidéo Bien repéré a été conçue par le Stichting Erfgoed Actueel). Museum t Oude Slot Hemelrijken 6 NL HM Veldhoven Téléphone : mslot@iae.nl site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 78 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 79

41 4 Titre : A QUI APPARTIENT CETTE VALISE? Patrimoine dans la salle de classe 5 Titre : ARCHÉOLUDIX SITE PATRIMONIAL : Objets de musées historiques dans des valises SITE PATRIMONIAL : Un site archéologique et le musée de Rauranum SUJETS ET MATIÈRES : Patrimoine, Langue, Théâtre, Histoire SUJETS ET MATIÈRES : Archéologie, Histoire DURÉE : Deux semaines DURÉE : De un à trois jours, suivant le projet du professeur ÂGE : De six à dix ans  GE : De six à quinze ans LE PROJET Une valise appartenant à une personne inconnue a été laissée dans la classe. Elle est remplie avec des objets d il y a longtemps. Ceux-ci proviennent des réserves de musées historiques. Le défi pour les élèves est de tenter de déterminer à qui cette valise pourrait bien être, en partant des objets qu elle contient. Le contexte L idée derrière ce projet partait du principe que le public n a jamais accès aux nombreux objets entreposés dans les réserves du musée. Il y en a bien plus dans ce cadre qu il n y en a en exposition. Désormais une initiative gouvernementale a commencé à soutenir des projets afin de sortir des objets intéressants des réserves et de les exposer, et ce, plutôt dans tous les endroits publics tels que l aéroport Schiphol près d Amsterdam. L utilisation des objets des réserves dans les écoles fait aussi partie d un plan global. Un des buts spécifiques du projet intitulé A qui appartient cette valise? concernait l utilisation du patrimoine dans les cours de langue. Apprendre une langue est un domaine de l éducation très important et problématique à Rotterdam, où vivent de nombreux immigrants. Par conséquent on utilise le patrimoine dans ces cours. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à former des idées au sujet des objets historiques ; les élèves apprennent à communiquer en néerlandais à propos de ces objets dans une conversation avec des élèves d origines différentes parlant une autre langue maternelle ; les élèves développent un sentiment envers les objets historiques ; Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE T-IL? 1. Les musées prêtent les objets de leurs réserves afin de remplir quelques valises. L une d entre elles contenant des objets patrimoniaux est laissée dans la classe. Personne ne sait à qui elle appartient. Chaque jour de la semaine la leçon commence par une enquête sur les objets de la valise. Le but est de retrouver qui pouvait bien en être le propriétaire. 2. Après plusieurs jours un acteur rend visite à la classe, content d avoir retrouvé sa valise. A l aide des objets provenant de ses bagages, il raconte l histoire de sa vie et ques- tionne les enfants en même temps sur leurs pensées à propos des objets. 3. La classe a ensuite le choix de visiter l un des quatre musées d où proviennent les objets perdus de la valise. CADRE D ACTIVITÉ Le principal objectif du projet concerne l apprentissage de la langue : le patrimoine est utilisé pour enseigner aux élèves originaires de différents pays comment communiquer les uns avec les autres en Néerlandais. En outre, le projet encourage aussi les élèves à apprendre à propos du passé, à interpréter ce qu ils voient et à formuler leurs idées de façon à ce que les autres les comprennent. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale particulière. INSTITUTION PATRIMONIALE Ce projet n implique pas d institution patrimoniale directement : les institutions doivent cependant prêter les objets entreposés dans leurs réserves. Le projet a été développé par la Stichting Kunstzinnige Vorming (Société pour l Instruction Artistique) à Rotterdam, qui s implique principalement dans la conception de projets d arts associant la danse, la musique, la littérature, la peinture, la sculpture et ainsi de suite. La Société collabore également avec des institutions éducatives. De plus en plus fréquemment, l art et l enseignement du patrimoine fusionnent pour développer l éducation culturelle en les intégrant de plus en plus régulièrement dans les écoles. Stichting Kunstzinnige Vorming Rotterdam Calandstraat 7 NL CA Rotterdam Téléphone : Fax : info@skvr.nl site web : LE PROJET : Dans ce projet les enfants jouent le rôle d archéologues professionnels. Ils apprennent à trouver et interpréter des objets. Ils prennent des photographies et découvrent comment bâtir du savoir leur permettant d interpréter les découvertes et de construire ensuite la documentation d accompagnement. Objectifs d enseignement Objectifs généraux : référence particulière à 2, 7, 11, 13 et 15 Objectifs concrets de ce projet : les étudiants apprennent que l archéologie utilise beaucoup de techniques différentes, en découvrant l importance de l observation des sites et des objets qu on y trouve ; les étudiants apprennent que l archéologie élargit notre connaissance des anciennes civilisations et qu elle ne doit pas être simplement vue comme quelque chose traitant des pyramides égyptiennes ou comme des aventures dans le style d Indiana Jones. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Le projet commence par une visite au musée. Là, le contexte historique, géographique et sociologique du site Gallo-Romain sera expliqué. Les élèves seront familiarisés avec les ateliers des artisans découverts sur le site : celui d un bronzier, d un forgeron, un étal de boucher et ainsi de suite. Ensuite, ils visitent le site archéologique pour avoir une première impression et se faire une idée des fouilles et de l interprétation des découvertes. Ils apprennent à connaître les différentes zones du site, auxquelles se rattache la découverte de différents groupes d objets effectuée durant les fouilles, comme le décrit le guide du musée. Ensuite, ils découvrent toutes les techniques archéologiques utilisées durant une telle fouille : photographie aérienne, arpentage et réalisation de sondages, fouille (dans une zone clairement délimitée), techniques de poterie, reconstruction de pièces sélectionnées Ils peuvent essayer certaines des techniques par eux-mêmes. Ils adapteront des techniques utilisées pour la production de poterie afin de créer leur propre pièce de céramique, basée sur les formes sigillées. A la fin, ils emportent chez leurs créations, telles que lampes, pots... CADRE D ACTIVITÉ Cette approche de l éducation au patrimoine est agréable et innovante en ce qui concerne l archéologie : les élèves apprennent in situ à travers du patrimoine tangible et des objets. Ce projet concerne l interprétation de techniques archéologiques et d objets et la façon de traiter le patrimoine culturel dans un musée ou sur un site d un point de vue pratique. Quelle information peut-on glaner à partir d objets ou de photographies et comment les interpréter? Quelles diverses significations et interprétations peuvent découler d un point de départ matériel? Finalement, qu est-il important pour nous d apprendre aujourd hui du passé Gallo-Romain? PRODUCTION FINALE Une pièce d art de céramique, basée sur des formes et des techniques anciennes. INSTITUTION PATRIMONIALE Le site a été fouillé entre 1994 et 1998 par l université de Poitiers. Le Musée de Rauranum, où les découvertes sont exposées et où l histoire de la fouille est racontée, est situé tout près du site. Il est abrité dans une énorme bâtiment ancien avec un grand jardin, où ont lieu les fouilles pour les enfants. Cette zone est spécialement conçue pour eux, tout comme le musée. Les objets sont utilisés dans le musée pour expliquer des détails au sujet de la vie de la population de Rauranum à l époque romaine. Musée de Rauranum Place de l église B.P. 3 F Rom Téléphone : Fax : musee-rauranum@wanadoo.fr site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 80 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 81

42 6 Titre : A LA DÉCOUVERTE DU BRERA SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Une visite rapide et ponctuelle sur un site patrimonial n est pas à proprement parler un véritable travail. Il est bon que les élèves apprennent à connaître un tel endroit de manière progressive et commencent à le voir comme un lieu captivant lorsque qu ils peuvent choisir divers chemins de découvertes. Ceci est le but principal du projet Découvrons le Brera, qui repose sur une relation de travail étroite entre le musée et les écoles primaires. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement: référence particulière à 6, 7,11,13 et 15 Objectifs concrets de ce projet : les étudiants apprennent les fonctions les plus importantes d un musée. les étudiants acquièrent un aperçu de divers aspects de l histoire sociale à travers un regard approfondi sur les peintures, en particulier ce qui concerne les coutumes et les croyances religieuses de périodes historiques spécifiques. les étudiants se familiarisent avec un site patrimonial, dans ce cas un musée, en tant qu espace, et avec quelques techniques de peinture. les étudiants développent une proximité avec l art en traitant des matériaux visuels et forts d une façon ludique. les étudiants apprennent à comprendre les significations de la documentation iconographique, visuelle et écrite. Compétences de l élève Voir les compétences générales Quand j entends, J oublie. Quand je regarde, je me souviens, et quand je fais, je comprends (Confucius) Musée Histoire, Littérature, Créativité Un processus qui prend entre deux et quatre ans De sept à onze ans COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? La méthode éducative de ce projet prend entre deux et quatre ans. D abord les élèves découvrent le musée en tant qu espace, doté de propriétés particulières ainsi que l équipement pour préserver et exposer les collections. Ensuite, chaque classe prend un ou plusieurs chemins de découvertes, d après l analyse des peintures : l art raconte, l art imagine, l art dit, on fait dire à l art Pour finir, les professeurs et le personnel éducatif examinent ce que les élèves ont appris et prévoient les étapes suivantes. Ci-dessous une brève description des différentes étapes. 1. Introduction (espaces et objets) A L ÉCOLE Les élèves posent des questions à propos du concept d espace. L espace est quelque chose dans lequel ils vivent et peuvent s orienter. Les élèves décrivent les différentes parties de l espace : celles-ci comprennent un réseau de parties et de fonctions. Ils réalisent cela par des dessins, du texte et des symboles conventionnels. AU MUSÉE Dans la cour, les élèves identifient les éléments les plus importants de cet espace et discutent de leurs inter-relations et de leur fonction. Ils utilisent un plan au sol pour cela. Ils agissent de la même façon dans le musée. Les élèves observent les dimensions des peintures et leur matériau. Il y a un débat au sujet de leur fonction et de leur signification. Ils regardent attentivement les traces de dégradation et en cherchent les raisons. Ils découvrent le travail d un restaurateur, les instruments utilisés pour contrôler l atmosphère ainsi que les réserves et leurs fonctions. 2. Voyage de découverte 1 : l art décrit (éléments naturels dans les peintures au Brera) A L ÉCOLE Les élèves repèrent les expressions de la nature dans les peintures : fleurs, plantes etc. Ils identifient ces éléments et les dessinent. Les élèves apprennent comment réaliser les couleurs primaires et secondaires et expérimentent également différentes techniques picturales. Ils différencient les variations de couleur et des aspects tels le premier plan, le plan du milieu, l arrièreplan et ainsi de suite. AU MUSÉE Les élèves se livrent à une chasse au trésor (basée sur la nature). Ils comparent la nature réelle à un choix de peintures montrant la nature. Ceci est réalisé grâce à de éléments réels faisant partie du projet et placés au préalable dans le musée. A la fin de l exercice, un membre du personnel les aide à décrire les tableaux. Les élèves visitent un jardin botanique rattaché au musée et sèment des graines des fleurs qu ils ont observées dans les peintures. Ils peuvent observer ces plantes de façon scientifique et ils les dessinent. 3. Voyage de découverte 2 : l art représente (les sentiments, la posture humaine et les gestes dans les peintures au Brera) A L ÉCOLE Les élèves analysent leurs propres photographies pour mettre en évidence la relation entre les émotions, les évènements et l attitude physique. Ils produisent une combinaison basique d émotions et de couleurs les représentant. Les élèves observent les gestes de plus près, au travers d une documentation photographique. Ils tentent de classifier et de décrire le langage du corps et des signes et miment les émotions. AU MUSÉE Chaque élève a pour tâche de mimer des émotions et des sentiments que les autres doivent deviner. Ensemble, ils se mettent à la recherche de la peinture dans le musée qui représente ces sentiments et émotions. Le personnel éducatif aide les élèves à identifier la scène émotionnelle particulière en question (tirée de la Bible, de l Antiquité et ainsi de suite). A partir d une des peintures, les élèves réalisent un dessin au crayon de la moitié d un visage et essaient de trouver un partenaire à qui on a demandé de représenter l autre moitié. A l école, leurs travaux artistiques sont agrandis et détaillés. 4. Voyage de découverte 3 : l art dit (Il s agit ici du lien entre les textes et les images descriptives) A L ÉCOLE Les élèves analysent plusieurs histoires courtes pour être capable d identifier les éléments les plus importants. Les élèves analysent la relation entre les textes et les images, créent une histoire basée sur les images seules et choisissent des illustrations qui vont avec une histoire spécifique. AU MUSÉE Les élèves se mettent à la recherche d enveloppes contenant des histoires qui font le récit de tableaux particuliers dans le musée. Ils les identifient et les décrivent. Les élèves illustrent en trois dimensions une histoire dans un livre. Leur point de départ est un élément d une peinture. A L ÉCOLE Les élèves conçoivent une couverture de livre ou un livre en trois dimensions avec des histoires et des images. 5. Voyage de découverte 4 : on fait dire à l art (la perspective historique) Les élèves reconstituent ce qui est arrivé à un objet qui appartient à leur famille. Ils font cela grâce à des interviews et des documents. Ils examinent en détail chaque forme d utilisation que l objet a pu avoir, son état de préservation, son importance affective etc. Les élèves cherchent les caractéristiques de la période d où provient l objet (en regardant des photographies, des magazines, la mode etc). Les élèves dessinent l objet et écrivent une histoire (illustrée) sur ses divers états. Les élèves reconstruisent ce qui est arrivé à une œuvre d art et identifient quelques caractéristiques relatives à son époque. Les élèves vérifient l état de préservation de la peinture en question. Les élèves apprennent les étapes les plus importantes de la restauration et les mettent en oeuvre. A L ÉCOLE On organise une exposition sur le travail personnel des élèves et les objets. CADRE D ACTIVITÉ Le but de ce projet est de faire prendre conscience que les sites patrimoniaux font partie de nos vies quotidiennes et que nous avons besoin de patience et de temps pour les comprendre et apprendre à les apprécier. Il y a un double enjeu à cela : une coopération interactive sur le long terme entre les différentes institutions (les écoles et le musée ; les professeurs ont suivi un cours de dix heures, spécialement conçu pour le projet, depuis 1996) et le fait que des évaluateurs externes ont suivi de près le projet et en ont jugé la valeur. Ici, le musée se transforme lui-même en laboratoire éducatif et on teste une méthodologie transférable. PRODUCTION FINALE Des dessins, histoires, et la propre exposition des élèves. INSTITUTION PATRIMONIALE Le musée Brera (la Pinacothèque du Brera) est le musée le plus important à Milan. Il est situé dans un palazzo patricien et a été fondé au début du dix-neuvième siècle dans le but de permettre au public d apprécier les œuvres d art retirées des institutions ecclésiastiques par Napoléon. La collection inclut des œuvres des plus grands peintres italiens depuis le quatorzième siècle : Gentile da Fabriano, Mantegna, Giovanni Bellini, Piero della Francesca, Carpaccio, Raphael, Tintoretto, Veronese, Caravaggio Soprintendenza per il PSAE di Milano, Bergamo, Como, Pavia, Sondrio, Varese, Lecco et Lodi (appartenant au Ministero per i Beni e le Attività Culturali) Via Brera 28 I Milano Téléphone : Fax : spsad.artimi@arti.beniculturali.it site web: ÉDUCATION Les personnels éducatifs ont la charge de visite pédagogiques à travers le musée (qui sont développées en discussion avec les écoles impliquées), des cours pour les professeurs, des stages pour les étudiants à l université et les employés du secteur culturel. Emanuela Daffra, directrice du service éducatif Via Brera 28 I Milano Téléphone : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 82 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 83

43 7 Titre : ON RECHERCHE : DU PERSONNEL ET DES INSPECTEURS Jeu de rôle / musée SITE PATRIMONIAL : Musée patrimonial SUJETS ET MATIÈRES : Histoire du théâtre, Langue, Etude du monde DURÉE : Un à deux jours ÂGE : Personnel : de huit à dix ans Inspecteurs : de dix à douze ans LE PROJET Dans ces deux projets les élèvent se livrent à un jeu de rôle dans un musée patrimonial. De cette façon ils expérimentent ce que cela signifiait de vivre en tant que serviteur dans une vieille maison patricienne d Amsterdam et la façon dont les domestiques veillaient sur un ensemble d objets. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence en particulier à 8, 11, 12 et 15. Objectifs concrets de ce projet : les élèves acquièrent une expérience personnelle concernant les différences entre la vie d aujourd hui et celle d autrefois. Ils peuvent tirer leurs propres conclusions à partir de leurs vies présentes. les élèves apprennent à voir avec les responsables d une collection ce qui est important pour la préservation des objets. Compétences de l élève Le projet développe les compétences qui lui sont nécessaires à mesure que le travail est mené à bien: jeu de rôle, écriture, comparaison entre différentes périodes historiques, développement de la compréhension de l histoire etc. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? On recherche : du personnel. Dans la maison concernée, les élèves sont accueillis par le guide, qui porte l habit typique d un domestique d il y a cent ans. Les enfants demandent un emploi en tant que nouveaux serviteurs dans la demeure. Une brève visite avec le guide à travers la maison leur montre leur lieu de travail. Ils doivent se souvenir autant que possible de la vie et du travail du personnel dans une telle maison, parce qu ils devront parler avec la maîtresse des lieux plus tard. Manger, boire et tout ce qui se rapporte à cela est central dans cet exercice. La visite se termine dans la cuisine. Les candidats domestiques doivent préparer la table pour le dîner. Ceci est un test pour voir s ils peuvent obtenir l emploi. On recherche : des inspecteurs. Un autre ensemble d élèves a reçu une lettre de la maîtresse de maison décédée, Mme Willet. Dans ses dernières volontés, elle a exprimé le souhait que sa demeure soit transformée en musée après sa mort. Elle a également fait le don de sa collection à la ville d Amsterdam, à condition que l on puisse s en occuper convenablement. Mme Willet demande dans sa lettre que les élèves inspectent sa maison et sa collection : est-ce que tout est toujours en ordre? Les objets originaux s y trouvent-ils encore? Pour pouvoir accomplir leur inspection, on donne aux enfants l équipement requis. A la fin, ils produisent un compte-rendu de leurs découvertes. Ce projet, qui se déroule dans un musée, peut être élargi à travers une leçon préparatoire et plusieurs activités ultérieures en classe, par exemple en préparant le groupe au rôle d inspecteur ( à compléter avec des activités telles que celles de policiers, de détectives privés ) et en élargissant ce que les élèves ont appris dans le musée et qu ils ne connaissaient pas au préalable. CADRE D ACTIVITÉ Le principal but de ce double projet a davantage à voir avec l expérience, l imagination et la connaissance intuitive qu avec un savoir cognitif du passé. Les élèves doivent imaginer comment les gens vivaient dans une demeure patricienne du dixneuvième siècle. Pour ce faire, ils jouent un rôle (de domestique ou d inspecteur) et travaillent à partir de la maison (ou du musée) dans un contexte avec des objets réels plutôt qu à l école en lisant des histoires sur cette époque. Le projet peut aussi être utilisé dans d autres demeures patriciennes européennes, dans des pièces ou des maisons de style qui ont appartenu à des gens éminents. C est pourquoi le projet se concentre sur les collections plutôt que sur les objets spécifiques qui en font partie, sur ce à quoi pouvait ressembler le travail d un domestique dans ce genre de maison et ainsi de suite. L appréciation personnelle et l intuition sont plus importantes ici que la connaissance historique. PRODUCTION FINALE Le processus, et le jeu de rôle particulièrement, constituent l essentiel du projet. La production finale pourrait consister en un repas (pour le personnel) ou un compte-rendu (pour les inspecteurs), mais ce n est pas le but premier. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Amsterdams Historisch Museum (musée historique) a emménagé dans un ancien orphelinat en Les façades, les portes, la chambre du gouverneur et les cours, tout parle de son passé aux visiteurs. L histoire de l orphelinat est racontée dans le musée, ce qui éclaire également celle de la ville d Amsterdam. Amsterdams Historisch Museum Kalverstraat 92 / Nieuwezijdsvoorburgwal 357 Postbus 3302 NL AC Amsterdam Téléphone : info@ahm.amsterdam.nl site web : ÉDUCATION Le département éducatif du musée développe une large gamme d activité de qualité pour tous types d écoles. Les élèves jouent un rôle actif dans la plupart des projets. Le service a aussi mis en place le Handboek Interculturele Museale Leerroutes (manuel pour le développement éducatif et interculturel à travers les musées) à l intention des professeurs en collaboration avec le Nederlandse Museumvereniging (NMV, l association néerlandaise des musées). Ceci montre comment organiser une visite au musée, active et utile, à travers un mélange de théorie et de bonne pratique. Le service est aussi très actif dans un autre musée d Amsterdam, qui est central dans ce double projet, l ancienne demeure patricienne de la famille Willet-Holthuysen. Adresse : voir au dessus educatie@ahm.amsterdam.nl HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 84 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 85

44 8 Titre : LES AVENTURES DE KALLE, LA TAUPE DU MUSÉE Une introduction aux fouilles archéologiques SITE PATRIMONIAL : Musée et fouille archéologique, où cela est possible SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue, Art DURÉE : Entre un et six jours, suivant le contexte local ÂGE : Maternelle ou école primaire LE PROJET Le centre de ce projet est le livre pour enfants Kalle la taupe du musée - des problèmes en vacances! Kalle est une petite taupe : exactement comme les archéologues, les taupes accomplissent leur travail sous terre. Kalle s imagine être une archéologue très importante. Elle pense que sans elle, ses collègues, le Professeur Sandgrain et son assistant Theo ne pourraient pas faire leur travail. Mais Kalle interprète les découvertes des fouilles de façon bizarre et singulière. En travaillant ensemble, avec les archéologues, elle apprend à les interpréter plus précisément, tout comme les enfants qui lisent le livre. Le contexte Chaque chose et chaque personne possèdent un vécu. A première vue, ceci semble une déclaration banale, mais est-ce vraiment le cas? Les jeunes gens vivent dans le présent : dans leur voisinage, leur quartier, leur ville. De manière générale : ils ne pensent pas beaucoup au passé. A l école primaire, ils apprennent que par delà leurs propres vies, familles, voisinage et ville s étend un passé caché. Ils comprennent que le passé leur est essentiel, s ils veulent être capable de comprendre le présent. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 2 et 12 Objectifs concrets de ce projet : les élèves étudient l archéologie et ses méthodes. les élèves apprennent que les objets et les sites archéologiques fournissent de nombreux indices pour aider à la reconstruction de situations historiques. les élèves apprennent comment visiter un musée ou une fouille et comment observer les objets exposés. les élèves apprennent comment lire un livre, ou écouter quelqu un qui leur lit. Ils utilisent leur imagination pour embellir une vieille histoire, en dessinant, en lisant ou en continuant l histoire eux-mêmes. les élèves utilisent les découvertes archéologiques comme source d inspiration pour produire leur propre objet artisanal et acquièrent une meilleure compréhension de la vie quotidienne du passé. Compétences de l élève En suivant l exemple de la taupe, les enfants doivent utiliser leur imagination et leur créativité pour comprendre les aspects historiques et archéologiques de l histoire. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Tout d abord, les élèves débattent de leurs expériences des musées : qu est-ce qu ils font? Pourquoi existent-ils? Cette discussion conduit automatiquement à la question : que signifie le passé? Les enfants n ont aucune idée des périodes historiques ou de la durée du temps à leur âge. On les invite à apporter de vieux objets à l école et à en parler, à se familiariser avec les sujets historiques. Ils jouent le rôle d un archéologue interprétant des découvertes. 2. Les enfants lisent le livre ensemble, ou l écoutent sur Internet. Cela les motive à suivre l exemple de la taupe et de cette façon, ils étudient et comprennent davantage l archéologie. Les dessins dans le livre ou sur Internet ainsi que l utilisation de l oral stimulent leur imagination pour continuer l histoire la finir, ou en créer une nouvelle. 3. Ensuite, on convient d une visite au musée ou à une fouille archéologique - ce qui représente un grand intérêt en raison de la nature concrète et vivante de la chose-. Les enfants sont chargés de trouver des objets qui sont aussi illustrés dans le livre. (Tous les objets mentionnés dans le livre appartiennent à une ancienne maison médiévale dont il ne reste que des traces de couleurs sur le sol. Cependant les archéologues ont aussi trouvé des objets qui nous parlent de la vie quotidienne : un rouet, un poids utilisé par des tisserands, un objet pour filer le lin. Les étudiants peuvent faire leurs recherches en petits groupes et poser des questions au personnel du musée. On peut préparer un questionnaire et réaliser des dessins à partir des objets. 4. A la fin du projet, les enfants reçoivent une feuille de travail proposant la reconstruction d une ancienne ferme médiévale. Ceci fournit une autre opportunité de débattre des reconstructions archéologiques et historiques. CADRE D ACTIVITÉ L objectif général du projet est de présenter aux jeunes enfants l archéologie et les procédés de préservation des monuments historiques et archéologiques. Avec l aide d une petite taupe, ils peuvent mieux comprendre le travail les archéologues : elle est tout aussi curieuse qu eux et sans préjugés. Grâce à la taupe, et auprès d elle, les enfants étudient les fouilles, les découvertes archéologiques, les méthodes, la conservation et les musées. On donne aux élèves et à Kalle des informations sur la vie dans le passé. De cette façon, ils découvrent leur propre histoire locale. Cela redouble leur motivation concernant la réflexion sur le patrimoine culturel et la nécessité de le préserver. Les musées et les sites archéologiques peuvent être des lieux captivants pour découvrir des informations à propos de ce que l on ne trouve pas dans la vie de tous les jours. C est la conclusion qui pourrait être tirée de ce projet. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique. INSTITUTION(S) PATRIMONIALE(S) Le Römermuseum Haltern est un musée situé sur le site d un ancien camp romain. Il montre comment était la vie dans un camp romain durant les campagnes de conquête de la Germanie. Le Westfälisches Museum für Archäologie donne à voir des fouilles artificielles. Les visiteurs peuvent étudier l histoire locale de la région. Westfälisches Römermuseum Haltern Weseler Strasse 100 D Haltern am See Téléphone : site web : (Kalle auf Wohnungssuche) Westfälisches Museum für Archäologie, Landesmuseum Europaplatz 1 D Herne Téléphone : site web : (Kalle lernt spinnen) s complémentaires Ce projet a été développé par Cordula Edelbroich : H. Hilgers, C. Edelbroich, Kalle der museumsmaulwurf - Ferien und nichts als Ärger, Verlag Lensing-Wolff, Münster, site web : Pour plus d informations concernant le contexte : Gundi Frick-Lemmer, Alltagsleben der Sachsen. Vor- und Frühgeschichte in westfälischen Museen, Heft 3. Münster 1995 (avec des images et aussi sur HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 86 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 87

45 9 Titre : AVENTURES DE VOYAGE AUX ARCHIVES Un garçon néerlandais voyage vers l Inde au dix-septième siècle SITE PATRIMONIAL : Archives Nationales SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Cultures Différentes DURÉE : Approximativement deux heures ÂGE : De dix à douze ans LE PROJET Ce projet est basé sur le livre Thijs en de geheime VOC-kaart (Thijs et la carte secrète de la VOC) écrit par Lizette de Koning. L ouvrage décrit le voyage de Thijs, un garçon sur un navire de la VOC vers l Inde au dix-septième siècle. VOC signifie Verenigde Oost-Indische Compagnie (Compagnie des Indes Orientales) qui faisait du commerce entre les Pays-Bas et les Indes Orientales. Thijs est l homme de main de Smelius, le cartographe de la VOC. Il connaît toutes sortes d aventures à bord du navire : des batailles navales, il échappe à un naufrage, un de ses amis meurt du scorbut. Finalement, ils atteignent l Inde, où Thijs est autorisé à se rendre à la cour de l Empereur Aurangzeb. Thijs doit également remplir une mission secrète durant ses voyages vers l Inde et à l intérieur du pays. Il s agit d un projet basé sur Internet Le contexte La Verenigde Oost-Indische Compagnie des Indes Orientales (VOC) avait été fondée le 20 Mars A cette époque, les représentants des provinces de la République lui avaient conféré le monopole du commerce avec cette région d Asie. La VOC avait aussi permis de combattre les ennemis de la République et avait pour mission d empêcher les autres nations Européennes de faire du commerce avec les Indes Orientales. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves peuvent s identifier à un garçon vivant au dix-septième siècle ; les élèves en apprennent plus en histoire, géographie, technologie, environnement et nature grâce à cette identification. Ils étudient également les soins sanitaires et l hygiène de cette époque. Compétences de l élève Ce projet soulève des questions qui stimulent la créativité des élèves : ils doivent compléter une grille de mots-croisés et déchiffrer un document d archive. Ils doivent surfer sur Internet pour obtenir des réponses à d autres questions. (Une connaissance basique d Internet leur est nécessaire). COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Le pack éducatif Thijs en de geheime VOC-kaart (Thjis et la carte secrète de la VOC) comprend 5 fichiers PDF : un manuel pour les professeurs, des exercices pour la classe, des questions individualisées pour les élèves, les réponses à ces questions et un formulaire d évaluation. ( En premier lieu, les élèves lisent le livre. (Malheureusement il n est pas disponible sur Internet. Il peut être commandé par ou par téléphone. Il coûte 12, 50 euros, frais de port inclus). Après leur lecture, le professeur les informe que les Archives Nationales conservent le témoignage de cette histoire, y compris les archives de la VOC. Les élèves doivent répondre à toutes sortes de questions basées sur l information qu on leur donne. Ils peuvent le faire individuellement ou en petits groupes. (Théoriquement ils peuvent répondre à beaucoup de questions sans lire le livre, mais ce n est pas aussi motivant pour eux : ce sont les aventures de Thijs et ses voyages qui vont éveiller leur intérêt). A confirmer : les enfants n ont pas besoin de se rendre en personne aux Archives Nationales. L emplacement de leur école n a donc par conséquent aucune importance. CADRE D ACTIVITÉ Durant ses voyages autour du monde, Thijs apprend beaucoup sur les différentes sociétés. Tout comme lui, les élèves peuvent entreprendre un voyage, non pas autour du monde mais au sein des archives. Ils font l expérience d un voyage à travers le temps. C est une façon de montrer aux élèves combien il peut être captivant de voyager à travers l histoire et de découvrir les secrets du passé dans les archives. PRODUCTION FINALE A la fin du projet, les élèves devraient être capables d ajouter un nouveau chapitre au livre ou d en réécrire un. Les Archives Nationales demandent que le formulaire d évaluation soit complété. Le but est de découvrir ce que les élèves et les professeurs pensent de ce pack éducatif. INSTITUTION PATRIMONIALE Les Archives Nationales sont Le centre national pour l étude de l histoire et de la culture néerlandaises. Elles recouvrent deux types d archives : celle du gouvernement historique et celles des individus qui ont joué ou qui jouent encore un rôle important dans le pays. Les tâches de cette institution sont de collecter, de préserver et de cataloguer ces archives et de les montrer à un public aussi large que possible. Adresse à l intention des visiteurs : Prins Willem Alexanderhof 20 NL - Den Haag Adresse où écrire PO Box NL LM Den Haag Téléphone : ou 5444 Fax : info@nationaalarchief.nl site web : ÉDUCATION Les services éducatifs des Archives Nationales organisent des activités variées pour quiconque s intéresse aux études historiques : cours pratiques, conférences, visites pour les chercheurs novices et pour ceux plus expérimentés. Le service développe aussi des packs éducatifs pour les écoles primaires et secondaires ainsi que pour les étudiants de l université. Nationaal Archief Nederland Educatieve dienst Prins Willem Alexanderhof 20 NL BE Den Haag Postbus NL LM Den Haag Téléphone : Fax : educatie@nationaalarchief.nl site web : Contact: Louisa Balk ou Alexandra Daniels HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 88 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 89

46 10 Titre : DES MONSTRES DANS L EGLISE! SITE PATRIMONIAL : Une église Romane SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue, Art DURÉE : Quelques heures échelonnées sur une période d une semaine ÂGE : De huit à douze ans LE PROJET Les enfants vont étudier une église romane. Ils le font à partir d un angle qui peut-être relié aux monstres. On peut en trouve des monstres dans de telles églises, partout en Europe, sur les colonnes, les chapiteaux, les murs, les pierres tombales, au dessus des fenêtres, les portails etc. Le projet s est déroulé dans l église Saint Pierre d Aulnay de Saintonge, en France (XIIème siècle). La recherche des monstres sert de véhicule pour familiariser les enfants avec une église médiévale. Les enfants de cette tranche d âge n ont pas vraiment conscience de l histoire, comme celle du Moyen- Âge, du dix-neuvième siècle, de l époque de l enfance de leurs parents et de leurs grands-parents. Tout ceci est vieux et appartient à un monde différent. Un des objectifs importants de ce projet est d enseigner aux enfants à observer une vieille église en détail, sous un angle qui les séduira. De cette façon, ils peuvent devenir curieux d autres facettes de la vie au Moyen Age et se mettre à s intéresser aux monuments et à leur préservation. Un autre objectif est que les enfants commencent à réfléchir à la relation entre les gens et les monstres : pourquoi les monstres existent-ils? Que représentent-ils? Que symbolisent-ils? Le contexte Les monstres forment un aspect important de la spiritualité au Moyen Age. Pour les gens de cette époque, ils n étaient pas l invention d esprits dérangés, mais existaient réellement. La plupart des monstres représentent les forces du mal. Parce que la culture médiévale ne faisait pas la distinction entre des catégories éthiques et esthétiques, la laideur physique représentait sans conteste des défauts moraux. La conviction médiévale selon laquelle les monstres représentent un manque d humanité existe encore aujourd hui. En raison de leur apparence, ils sont l opposé de ce que les gens veulent être. Les monstres d aujourd hui apparaissent dans les films, les jeux vidéo, les bandes dessinées Ils sont le symbole des forces sombres et irrationnelles, dans notre monde soigneusement organisé. Même si les enfants connaissent peu de choses sur les causes de la terreur aujourd hui, ils continuent à sentir le pouvoir invisible des monstres et leur influence cachée sur notre pensée moderne. En d autres termes, leur quête de monstres historiques les encouragera à penser nos monstres actuels : en connaissent-ils? D où viennent-ils? Existent-ils vraiment? Que signifient les monstres pour eux? Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement: référence particulière à 2, 3, 7, 8 et 12 Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à lire des histoires médiévales, à regarder et interpréter des sculptures de la même époque. Ils acquièrent un aperçu de l art médiéval, de l architecture, de l histoire et particulièrement d idées. les élèves apprennent à utiliser des TICE dans les cours sur le patrimoine. les élèves acquièrent des connaissances et des opinions à partir d une approche interdisciplinaire. les élèves créent leurs propres histoires et les transforment en pièces de théâtre. les élèves peuvent créer leurs propres monstres à travers des activités d ateliers créatifs (peinture murale, sculptures ) Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Les monstres d une église romane peuvent être classés, photographiés et dessinés. Les enfants peuvent inventer des histoires dans lesquelles ils jouent un rôle ou créer des pièces de théâtre de toutes sortes. Le temps passé dans l église leur donne aussi l opportunité de se familiariser avec un site patrimonial. Durant ou après la visite, ils peuvent amasser des informations sur l histoire de l édifice et de ses différentes phases de construction, de même qu ils peuvent découvrir ses différentes parties et les nommer ; ils peuvent aussi se faire une idée de l importance de la conservation de ce genre de bâtiments pour le futur. 1. Tâches in situ (en une matinée) visite du monument, la principale question étant : pourquoi est-ce un monument protégé et qu est-ce que cela signifie? les enfants font des dessins des sculptures, particulièrement des monstres du bestiaire médiéval. on prend des photographies des sculptures (avec un appareil numérique) 2. Tâches à l école (quelques heures durant une semaine) les enfants lisent des livres pour trouver les noms appropriés aux monstres qu ils ont rencontrés (en utilisant des termes médiévaux). utilisation des TICE : les photographies numériques sont imprimées, pour être utilisées dans le livret produit par les enfants. on lit des histoires sur les monstres. des monstres modernes sont crées par les enfants, en peintures, dessins ou collages. Ceci se fait en assemblant différentes parties de corps, humaines et animales. On donne aussi aux créatures différents noms. ils écrivent une histoire (en utilisant les TICE, dans ce cas, le traitement de texte) en vue du livret sur les monstres que les élèves ont créés. l histoire est aussi jouée (théâtre) on sort une affiche imprimée à partir de l ensemble des dessins, pour une publicité touristique (de cette façon, les enfants deviennent les acteurs de la promotion du patrimoine culturel de leur région). RAPPORT DE MISSION Ce projet fait appel à différentes compétences de l élève, de façon interdisciplinaire. Il les encourage à apprendre à connaître des bâtiments vieux et étranges, d un point de vue qui cadre avec leur âge. On peut trouver beaucoup de vieilles églises, romanes ou autres, dans bien des endroits en Europe. Ainsi le projet est-il transférable. Les motivations pédagogiques pour un tel projet, ne se limitent pas à un assemblage d exemples de monstres anciens et modernes. Les enfants seront confrontés à la question : pourquoi les monstres continuent-ils d exister? Que représententils, que symbolisent-ils, que personnifient-ils? Le projet peut aider les enfants à comprendre- en particulier parce qu il est adapté à leur âge- que les monstres existent de tous temps et en tous lieux, simplement parce qu ils incarnent les peurs et les angoisses des gens : ils sont le produit de leur imagination. PRODUCTION FINALE Mis à part des textes écrits, le projet produit aussi des œuvres d art, telles que des sculptures, des dessins, des peintures Les textes peuvent être utilisés pour des livrets individuels d élèves et le travail artistique pour une exposition. Une affiche de groupe constitue aussi un résultat du projet. INSTITUTION PATRIMONIALE Centre de Culture Européenne Abbaye Royale F Saint Jean d Angély Téléphone: Fax: cceangely@wanadoo.fr site web: ÉDUCATION Le service éducatif du C.C.E -Centre de Culture Européenne- mis en place par le rectorat de Poitiers développe des programmes nationaux et internationaux sur le patrimoine culturel, en particulier pour les écoles secondaires, mais aussi primaires. Leur durée peut être de quelques heures, un ou deux jours, une ou deux semaines (suivant les règlement européens des projets scolaires). Dans leur approche, le patrimoine matériel et immatériel vont de pair : langue, monuments, comportements, formes artistiques, musique Alain Ohnenwald, directeur ; Nicolas Lucas, directeur adjoint Contact : Nicole Vitré (Service Educatif DAAC Rectorat de Poitiers) Nicole.Vitre@ac-poitiers.fr Adresse : voir ci-dessus Sources complémentaires Gabriel Bianciotto, Bestiaires du Moyen-Âge, Stock, (CD-ROM) Voyage au coeur des pierres romanes, Aulnay, Cosei/Centre de Culture Européenne, Jacques Lacoste, La sculpture romane en Saintonge, Christian Pirot, Curiosa et mirabilia, CRDP Poitou-Charentes, 1995 (art contemporain, brochure, diapositives). Jacques Voisenet, Bêtes et hommes dans le bestiaire medieval. Le bestiaire des clercs du Vème au Xllème siècle, Brepols, Franc Ducros, L odeur de la panthère, Dante, la poésie, Théétète, Pierre Miquel, Dictionnaire symbolique des animeux: zoologie mystique, Léopard d or, Laurence Harf-Lancner, Métamorphose et bestiaire fantastique au moyen-âge, École Normale Superieure de jeunes Filles, Ignacio Malaxecheverria, Le bestiaire médiéval et l archétype de la féminité, Lettres Modernes Minard, Arnaud Zucker, Physiologos, le bestiaire des bestiaires, éditions J.P. Millon, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 90 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 91

47 11 Titre : MORT ET ENTERRÉ SITE PATRIMONIAL : Un cimetière historique SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Etudes religieuses, Etudes du monde, Art, Langue, Nature DURÉE : Deux heures et demie ÂGE : De dix à douze ans LE PROJET Sans être trop lugubre, ce projet met les élèves en contact avec des sujets, tels que l inhumation, les rituels et les symboles, l architecture funéraire et les fleurs. La classe va visiter un cimetière du dix-neuvième siècle, accompagnée par un professeur (pas un guide professionnel), muni d un livret explicatif. Il s agit du vieux cimetière (Het Oude Kerkhof) d Hasselt. On trouve toutes les tâches variées assignées aux enfants dans une petite valise (pédagogique) qu ils ont empruntée et qui contient ce qu ils doivent faire, observer et examiner. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 4, 7, 12 et 14 les élèves ont un aperçu sur des questions telles que la mort, l enterrement, la religion, les rituels et le symbolisme, l architecture funéraire, la flore les élèves explorent la façon dont les gens du dix-neuvième et du vingtième siècle faisaient face de différentes manières à la mort et à l inhumation. Compétences de l élève Voir compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Il y a cinq étapes à accomplir, incluant une présentation, un jeu, une activité d exploration, un échange d informations et pour finir une évaluation et une phase de compte-rendu. Les étudiants assistent à une courte présentation de leurs professeurs sur ce qu ils doivent faire au cimetière. Ils se divisent en groupent et se livrent à un jeu. L objectif est de deviner quelle pierre tombale et quelle partie du site ils doivent explorer. Une fois qu ils ont trouvé, ils reçoivent un livret contenant le plan du cimetière, des photographies des pierres tombales, des informations concernant l endroit, ainsi que des questions et des consignes variées. Ensuite, ils doivent trouver leur propre chemin jusqu à la zone du cimetière qui leur a été attribuée. Lorsqu ils ont trouvé la bonne pierre tombale, ils doivent l observer soigneusement. A qui appartient cette stèle? En quoi est elle fabriquée? Est-t-elle similaire ou différente des autres environnantes et cela a-t-il une signification? Quelle données y a-t-il dessus? Comment la personne est-elle morte? Les enfants doivent répondre à ces questions individuellement, sans aide. La brochure leur dit d observer les symboles et les abréviations sur les pierres tombales : que signifient-elles? Pour finir, ils doivent prêter attention aux plantes poussant dans le cimetière qui sont chargées de significations symboliques, telles que le lierre, les ifs ou bien les saules pleureurs. Après leur recherche de tombe, les groupes d enfants se baladent ensemble à travers les différentes parties du cimetière. Ils font un compte-rendu de leurs découvertes. On leur demande quelles tâches ils ont trouvé les plus intéressantes et quels sujets ils aimeraient approfondir. Voici ce qui peut être exploré de nouveau de retour en classe : les significations et la mise en valeur des symboles, les pratiques religieuses, les philosophies, leurs visions de la vie après la mort, d autres monuments CADRE D ACTIVITÉ Dans ce projet, les enfants ont la chance de faire l expérience d un cimetière en laissant derrière eux leur propre univers. Il est important que la visite ne les effraie pas, qu elle leur donne le désir de revenir pour en savoir plus et d aller visiter d autres sites patrimoniaux. Leurs facultés d observation sont développées par le procédé recherche de tombe, davantage que par un simple regard sur des dates et des faits. Il est tout à fait simple de reporter ce procédé dans d autres cimetières ou monuments. Bref, ce projet montrera que les enfants peuvent s instruire à partir de sujets difficiles tels que la mort et l inhumation, de manière intéressante et motivante. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique INSTITUTION PATRIMONIALE Le musée municipal Het Stadmus immerge ses visiteurs dans l histoire d Hasselt et du comté de Loon, dans lequel Hasselt joue un rôle important. L histoire passée et présente de la ville est racontée à travers une vaste collection de porcelaines, de céramiques, d argenterie, de peintures ainsi que de la statuaire. Le vieux cimetière (Oude Kerkhof) dans la ville fait aussi partie du musée. La chapelle centrale est utilisée comme centre d information : là vous pouvez vous renseigner davantage sur l histoire de l inhumation en général et en particulier à Hasselt, sur l architecture funéraire et la végétation du parc d un cimetière au dix-neuvième siècle. Musée Het Stadmus Guido Gezellestraat 2 B Hasselt Téléphone : Fax : hetstadmus@hasselt.be Educative Contact : Davy Jacobs davy.jacobs@hasselt.be Concept et production Mooss vzw (Chris Ferket) Diestsesteenweg 104 B Kessel-Lo (Leuven) Téléphone : Fax : chris@mooss.org site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 92 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 93

48 12 Titre : VILAIN MAIS CHARMANT! SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Les enfants d une école primaire assistent à l opéra L Enfant et les sortilèges, écrit par Maurice Ravel, à l opéra de Bruxelles La Monnaie. La représentation les fascine tant qu ils décident d écrire leur propre opéra, à partir de l histoire originale de la pièce. La musique, les mouvements, le décor et les costumes sont choisis et développés par les enfants, en collaboration avec leurs professeurs et deux membre du personnel de l opéra. Le contexte Opéra Musique, Théâtre, Langue, maquettes en trois dimensions Dix semaines, un jour par semaine De dix à douze ans 1. L histoire de L Enfant et les sortilèges est la suivante : Acte 1 Un enfant ne veut pas faire ses devoirs. Lorsque sa mère lui offre son aide, il devient irritable et se met en colère. En guise de punition, la mère l envoie dans sa chambre mais l enfant la met sens dessus dessous. Il arrache le papier peint des murs, brise la porcelaine en mille morceaux, casse les meubles et ainsi de suite. Il massacre ses livres scolaires et même son livre d histoires favori fini déchiré, en lambeaux. Fatigué et épuisé, l enfant essaie de s asseoir dans son fauteuil mais d étranges choses commencent à se passer. L enfant prend peur. Soudain, son premier amour apparaît, la princesse d un livre de conte de fées. Parmi les pages éparpillées de ses livres, l enfant trouve son manuel de mathématiques, dans lequel un homme vieux et petit apparaît, puis d autres suivent. Ils taquinent l enfant avec toutes sortes de questions stupides, jusqu à ce qu il tombe épuisé et immobile. Lorsque le soir arrive, la magie prend fin. Acte 2 L enfant, triste et solitaire, pénètre dans le jardin sombre et envahi par la végétation, où avaient eu lieu ces mêmes choses. L atmosphère devient menaçante, lorsque les animaux commencent à se retourner vers l enfant. Quand l écureuil est blessé, l enfant voit là une occasion en or de faire une bonne action. Il lui fait un bandage à la jambe. Les animaux le voient alors sous un jour nouveau et commencent à l imaginer comme un ami. Dans les scènes finales, les animaux et l enfant se disent un au revoir tendre et émouvant et ils le ramènent à sa mère, qui les accueille à bras ouverts. 2. Les enfants transfèrent l histoire dans la salle de classe. Leur version est la suivante : l enfant ne fait pas attention en classe et s endort. Le professeur le punit en lui donnant des lignes, mais l enfant ne veut pas les faire et se met en rage. Il démolit la classe entière, balance le globe terrestre, jette stylos et crayons sur le sol, déchire les cahiers et les livres d histoire, abîme les calculatrices, griffonne et raye le tableau noir, fiche Les enfants créent leur propre représentation d opéra en l air la plante en pot et en déchire les feuilles. Même la photographie de la famille royale ne survit pas au carnage. Ereinté, l enfant tombe endormi. Les enfants inventent le prologue, le jouent dans la véritable salle de classe et enregistrent le tout avec une caméra vidéo. Ils composent et jouent la musique d accompagnement, basée sur celle de Maurice Ravel. La séquence du rêve est réalisée avec des marionnettes dans une maquette de la salle de classe construite par les élèves. Ce qui se passe dans le spectacle de marionnettes est ensuite approfondi et joué par les élèves. L enfant est confronté à tout ce qu il a cassé ou ruiné, tout comme dans la version originale. En voici quelques exemples : le globe terrestre : une danse en rond est exécutée par les élèves en tee-shirts décorés, peints par eux, sur une de leur chanson originale : J ai mal à la tête, tout tourne. Dans le fond, un montage vidéo défile. La marionnette (une version de l enfant en petit) rentre et sort du spectacle et fait la lien entre chaque scène. le stylo et le crayon : un prétendu combat entre deux personnages est exécuté, dont les enfants ponctuent le rythme avec des stylos en métal et des crayons en bois. Une improvisation sur un violon accompagne la scène où le stylo meurt. la calculatrice : une danse est exécutée dans le noir avec des matériaux réfléchissants et fluorescents, accompagnée par des instruments à percussion. la princesse de conte de fée : une pièce romantique est jouée sur une scène décorée dans le style baroque. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 13 et 14 Objectifs concrets de ce projet : les élèves peuvent s appuyer sur leur expérience de vie personnelle pour exprimer leurs idées, émotions et sentiments sur le thème de la désobéissance, après avoir regardé la représentation de l opéra L Enfant et les sortilèges. les élèves se forment leurs propres idées et sentiments de manière créative en relation avec ce thème, en réalisant leur propre opéra. les élèves s intéressent à la musique classique et en développent une certaine compréhension. les élèves élargissent leurs propres horizons (culture, langue, opinions). les élèves peaufinent et élargissent leur image de la société moderne. Compétences de l élève Les élèves découvrent leur propre compétence en apprenant à être créatif et à travailler ensemble en tant que membre d un groupe ayant un but commun. améliorent leur connaissance de la langue néerlandaise (certains des enfants de l école concernée sont élevés avec le français pour langue maternelle) apprennent à proposer et tester différentes solutions dans diverses situations d apprentissage COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Deux personnes du service éducatif de l opéra entrent en contact avec les deux professeurs du 3ème degré avant de commencer le projet et leur fournissent le nécessaire pour que les enseignants puissent aborder eux-mêmes la représentation d opéra avec élèves. La connaissance de l histoire est particulièrement importante. Les professeurs vont voir le spectacle d abord tous seuls, avant d y emmener les élèves. La représentation elle-même a des sous-titres disposés au dessus de la scène, pour que les enfants comprennent la langue. Après cela, les élèves peuvent commencer le projet créatif. Les employés du service éducatif rattaché à La Monnaie viendront en visite un jour par semaine durant huit semaines consécutives. Durant ces rencontres, ils expliqueront aux élèves leur interprétation de l Enfant et les sortilèges. (Les enfants réfléchiront également à leur propre titre pour le spectacle : vilain mais charmant! ). La musique, la voix, le théâtre, le travail du décor et des maquettes en trois dimensions et tout ce qui a eu à voir avec la création de leur propre représentation est inclus. Des débats ont lieu avec les professeurs pour voir quel soutien ils peuvent apporter au cours du projet. A la fin, un spectacle est organisé pour les parents et les autres élèves. Plan d action: 1. Première moitié de septembre : présentation entre les professeurs et le personnel éducatif de l opéra septembre : représentation à La Monnaie à laquelle assistent les professeurs septembre : représentation à La Monnaie à laquelle assistent les deux classes 4. Semaines 1 à 8 : deux membres de l équipe éducative de l opéra viennent voir et assister les classes et leurs professeurs et 23 novembre : répétition en costumes et représentation pour les enfants et les parents CADRE D ACTIVITÉ Les enfants, dans ce projet, prennent possession de leur propre opéra. Ce sont eux qui composent l ouverture, fabriquent ensemble les marionnettes et les costumes, jouent la musique et chantent. C est un processus de création de groupe. PRODUCTION FINALE Une représentation pour les enfants de l école et une pour les parents : une pièce musicale (le prologue), des chants (écrites et interprétés par les enfants), un petit film vidéo produit par eux, un spectacle de marionnettes et la maquette de la salle de classe. Egalement des costumes, un programme et une affiche, ainsi qu une invitation à l intention du directeur de l opéra. Réactions de certains des enfants : J ai vraiment aimé les préparatifs pour l opéra Vilain mais charmant! Dès que j ai entendu le professeur dire Nous allons en haut des escaliers, j étais vraiment contente : nous allions travailler sur l opéra! (Margot) J ai joué le roi et le crayon. J ai pensé que c était génial que des gens de La Monnaie soient venus à la représentation. J ai pensé que c était vraiment super, particulièrement quand ils sont venus nous voir. J espère que nous aurons plus souvent l occasion de faire ce genre de choses. (Nicolas) Réactions de certains des professeurs : Le projet nous a constamment occupés durant les trois mois pendant lesquels nous avons travaillé dessus. On était toujours en train d en parler. C était un vrai moyen de grandir, par lequel les élèves pouvaient développer, explorer et utiliser leur créativité pas à pas. La musique classique est devenue dans le vent pour la toute la communauté scolaire. Les parents comme les professeurs se sont impliqués dans la représentation. Tout le monde était actif. Il y avait un réel sens de camaraderie. Je n ai jamais vu quatre classes de maternelles si fascinées et calmes durant un spectacle qui a duré trois quarts d heures INSTITUTION PATRIMONIALE La Monnaie abrite l Opéra National de Belgique et se situe à Bruxelles. C est l un des opéras les plus importants en Europe. La Monnaie est aussi le coordinateur de la collaboration européenne des services éducatifs d opéras, RESEO ( Des projets similaires avec des écoles et des services éducatifs existent aussi dans d autres opéras européens participant à ce projet de collaboration. L ÉCOLE La Monnaie 4 rue Léopold B Bruxelles site web : Éducative Contact: Linda Lovrovic Téléphone : Fax : l.lovrovic@demunt.be École primaire de Wemelweide (V.G.S.) Leopold Wienerlaan 32 B Watermaal-Bosvoorde Contact : Ronald Jozef Jansen ronald_jozef@hotmail.com HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 94 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 95

49 13 Titre : PATRIMOINE SAVOUREUX! Symboles et traditions dans le pain SITE PATRIMONIAL : Patrimoine immatériel SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue DURÉE : Le projet a duré plus d un an ÂGE : De dix à treize ans LE PROJET Les objets quotidiens peuvent être des témoins précieux de nos anciennes traditions. Prenons pour exemple le patrimoine immatériel présent dans les formes, les ingrédients, les goûts, les symboles, les histoires, les chansons et les pratiques concernant notre pain quotidien et pas si quotidien que cela. Quelqu un se posant les bonnes questions à ce sujet peut s attendre à une révélation et à une réelle expérience. C est le but de ce projet : grâce à un angle d approche ethnographique, les élèves acquerront une nouvelle perspective du présent et ils apprendront à prendre conscience des traditions qui font partie de leur vie quotidienne et à les apprécier. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 2, 4, 5, 7,8 et 12 Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à reconnaître le patrimoine immatériel et les valeurs symboliques d objets tangibles ; les élèves apprennent à juger la vie quotidienne à partir d une perspective patrimoniale ; les élèves apprennent les procédé traditionnels de fabrication du pain (du blé jusqu au four) les élèves acquièrent certains principes et techniques de formes d enquêtes ethnographiques ; les élèves construisent une identité sociale avec un esprit ouvert à l égard des différentes générations et traditions. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Enquête sur la signification du pain (dans le passé et le présent) On montre des images du pain quotidien et de celui utilisé lors d occasions spéciales (formes, décorations ) pour capter l intérêt des élèves. Les hypothèses sont débattues et quelques principes sont formulés pour les aider à établir un questionnaire. Ceci a lieu après la création d une biographie sur le sujet par les étudiants et les professeurs sur le sujet. Les questionnaires seront distribués aux parents, familles et personnes âgées. 2. La culture du blé (qui? avec quel équipement? symboles? ) Un questionnaire sur la culture du blé est distribué à des personnes âgées dans un centre social. 3. La mouture du froment (qui? avec quel équipement? symbolique du moulin ) Un questionnaire est produit sur la mouture du froment. Dans cet ordre d idées, les élèves vont à la recherche d outils agricoles dans des endroits appropriés. 4. La préparation de la farine (qui? équipement? ) Un questionnaire est mis au point à propos de la préparation de la farine. Les élèves tentent de reconnaître différents types de farine. 5. Pâte à pain et levure? (qui? équipement? recettes? étapes de production?) Un questionnaire est établi à ce sujet. Des rencontres sont arrangées avec des personnes âgées (dans leurs maisons, par exemple) pour qu ils puissent faire du pain ensemble. Ils peuvent faire l essai, ensemble, de nouvelles formes. 6. Cuisson La coopération entre les élèves et les personnes âgées se poursuit : quelles sont les diverses phases de production, les différentes formes de miches et leur éventuelle signification, les fours 7. Présentation du projet Les enfants mettent en ordre la documentation réunie et partagent leurs expériences avec d autres enfants et des adultes. Ceci peut avoir pour résultat des comptes-rendus sur des sujets tels que la nutrition, le travail manuel, le rôle des femmes dans le passé et le présent CADRE D ACTIVITÉ Le but de tout projet sur le patrimoine culturel est que les enfants acquièrent une perspective historique et élargissent les horizons de leur vie quotidienne. Ce programme permet cela à travers : l interrogation des habitudes, des comportements et des préjugés, l adoption d actions pratiques plutôt que de concepts, l utilisation d un équipement et de stratégies simples pour enquêter sur le présent, le développement de nouvelles manières d observer les choses. Toutes ces stratégies sont complètement applicables à d autres contextes culturels, sans aucune difficulté. PRODUCTION FINALE Ce projet peut conduire à différentes productions personnelles : une exposition, un spectacle multimédia, un livret INSTITUTION PATRIMONIALE La Soprintendenza BAP PSAE de Cagliari et Oristano est une institution appartenant au Ministero per i Beni e le Attività Culturali. Il est responsable de la gestion du patrimoine architectural, artistique et ethnographique de deux cités sardes : Cagliari et Oristano, en particulier à la Pinacothèque nationale de Cagliari, à la Basilique San Saturno et de l Antiquarium Arborense. Via Cesare Battisti 4 I Cagliari Téléphone : Fax : soprca@tin.it ÉDUCATION Le service éducatif de la Soprintendenza est responsable des visites pédagogiques du musée, des cours pour les professeurs et des stages pour les étudiants de l université et pour toute autre personne activement impliquée dans le secteur culturel. ÉCOLE Marcella Serreli, directrice du service éducatif Ufficio del Castello di San Michele I Cagliari Téléphone : castell@tiscalinet.it Scuola Media E. Porcu - S. Satta Giorgio Satta (chef directeur) Via Turati I Quarta Sant Elena (Ca) s complémentaires Il Pane. Forme et significato, Cagliari, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 96 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 97

50 14 Titre : LÉGENDES DU RHIN SITE PATRIMONIAL : Écoles et différents endroits où les légendes sont racontées ou ont lieu SUJETS ET MATIÈRES : Art, Langue DURÉE : Douze heures ÂGE : De dix à douze ans LE PROJET Une multitude de légendes existent à propos des berges du Rhin en Allemagne. Deux d entre elles furent choisies pour ce projet, parce qu elle étaient faciles à comprendre pour les élèves et convenaient tout à fait comme source d inspiration pour un spectacle de marionnettes. L esprit frappeur de Mainz est une histoire au sujet d un esprit malveillant et perturbateur. Il cause beaucoup de problèmes aux habitants. Il est finalement chassé par des prêtres. Le trésor brûlant de Bacharach est l histoire d une femme qui rend visite à un homme étrange et terrifiant, à la recherche de charbon pour raviver son feu. Le matin suivant, elle découvre que le charbon s est transformé en or. Cela lui donne l opportunité de faire un pieux dédommagement, qu elle effectue en fondant un hôpital. Le contexte Chaque ville et village possède ses propres légendes. Parfois, différents aspects du paysage semblent encourager la naissance de fables : les rivières, les montagnes, les forêts Le long du Rhin en Allemagne, de nombreuses légendes naquirent autour de forts, de châteaux, qui existent encore souvent aujourd hui. Elles décrivent une image colorée du passé. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 13 Objectifs concrets de ce projet : les élèves se familiarisent avec le genre spécifique des légendes et leurs caractéristiques typiques on présente aux étudiants des légendes de leur propre région, ville ou village. les élèves apprennent que les légendes forment une importante part de notre patrimoine culturel. les élèves se servent de leur imagination pour transformer ces légendes en pièces de théâtre, en utilisant des personnages ressemblant à la vie réelle. les élèves peuvent organiser une représentation à l intention du public. Compétences de l élève Imagination, créativité et jeu forment une partie essentielle de ce projet. telle représentation, il n y a pas de personnages physiques sur la scène. Celles-ci sont représentées par des silhouettes créées à partir d ombres de marionnettes. Avec ce but en tête, les élèves s en vont travailler en petits groupes sur des personnages silhouettes et un décor simple pour le spectacle. La représentation publique constitue le point culminant du projet. Parce que les histoires en disent peu sur les personnages principaux, les élèvent doivent réellement utiliser leur imagination lors de l écriture de leurs scripts. L élément clef est la transformation des personnalités des légendes en personnages, dont la fonction dans le spectacle doit apparaître clairement au public. PLAN DU PROJET leçons 1 et 2 : présentation et description d un spectacle d ombres leçons 3 et 4 : prise de connaissance des légendes et premier exercice pour créer un lien avec un spectacle de silhouettes leçons 5 à 8 : création des personnages silhouettes et de la scène. leçons 9 et 10 : répétitions leçon 11 : représentation publique leçon 12 : évaluation CADRE D ACTIVITÉ Les légendes sur les saints, les princes, les chevaliers, les évêques et les gens ordinaires nous disent beaucoup de la vie du passé, dans des descriptions éclatantes de couleurs. Elles contiennent des informations concernant les peurs et les besoins des gens d une époque révolue depuis longtemps, sur leur vie de tous les jours ainsi que sur les évènements remarquables dont ils ont tous fait l expérience. Les légendes sont particulièrement utiles pour présenter aux jeunes gens la richesse des traditions historiques. PRODUCTION FINALE La représentation du théâtre d ombres. INSTITUTION PATRIMONIALE Il n est pas nécessaire de se rendre aux endroits dont proviennent les légendes de ce projet. La lecture et la représentation peuvent avoir lieu dans l école elle-même. Si on décide de s y aventurer, chaque site historique doit être pris en considération ; en premier lieu, les endroits typiques propices aux légendes, ce qui inclut les châteaux, les maisons insolites ou les lieux particuliers dans le village ou la ville, tels que les sources, les ponts, les rivières, les tours ou bien les églises. Sources complémentaires La conceptrice de ce projet est Astrid Ludwig (Bernkastel- Kues). Elle en a publié une description détaillée dans : Astrid Ludwig, Sagen am Rhein. Schattenspiel in den Fachern bildende Kunst und Deutsch am Beispiel der Sagen Der Klopfgeist von Mainz und Das Schatzfeuer in Bacharach. sagenamrhein.pdf. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Premièrement, les élèvent lisent les légendes. Le but, pour eux, est de les transformer plus tard, en théâtre d ombres. Dans une Un livre sur les légendes du Rhin de Rainer Schlundt Sagen aus Rheinland-Pfalz, Hamburg, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 98 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 99

51 15 Titre : LE SEL DE WERL Un chemin à travers les traces du passé dans votre propre ville natale SITE PATRIMONIAL : Le musée de Werl et d autres endroits historiques dans la ville SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langues, Géographie, Chimie, Art, Etudes des Religions DURÉE : Une demi-journée au musée et dans la ville ou le village Trois ou quatre jours de leçons à l école ÂGE : Classes au dessus de l école primaire LE PROJET Dans ce projet, on présente aux enfants une industrie qui a été importante pour l histoire de leur ville durant longtemps : l extraction du sel. Cela se fait de façons variées. Les élèves s impliquent activement. Les traces historiques de la ville jouent un rôle particulièrement important dans tout le projet. Le contexte Durant des siècles, le sel était un des matériaux bruts les plus convoités dans le monde. Son histoire est pleine de querelles sanglantes et agressives, toutes en rapport avec le sel, ce qui inclut les luttes de pouvoir, les corps à corps, les conflits pour le contrôle de la production et le commerce, les familles puissantes essayant d avoir la main mise sur l industrie toute entière L histoire de Werl est un exemple fondamental de tout cela. La ville possède plusieurs sources d eau salée et se trouve au carrefour de deux anciennes routes de commerce. Depuis les premiers temps du Moyen-Âge, la production de sel a joué un rôle important dans l histoire de la ville. Les familles puissantes- les Erbsälzer- contrôlèrent cette production de génération en génération et acquirent leur richesse et leur influence grâce à elle. Il existe encore de manière générale de nombreuses traces des familles et de l ancien procédé d extraction de sel disséminées dans la ville. La production de sel prit fin dans la première moitié du vingtième siècle. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 2, 3, 5, 9 et 12 Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent que l histoire d un lieu dépend souvent de quelques objets et/ou de circonstances, dans le cas présent de l extraction du sel. les élèves apprennent à trouver et utiliser l information en dehors de l école et à se servir des lieux historiques comme des témoins du passé. Compétences de l élève Dans ce projet, les élèves développent par eux-mêmes de nouvelles aptitudes et méthodes pour faciliter le travail sur des projets similaires, comme par exemple la lecture de cartes. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Pour commencer les enfants visitent le musée pour se faire une idée de l importance du sel dans l histoire de leur ville. Ils y trouveront des documents, des illustrations, des maquettes d anciens mécanismes d extraction du sel et des informations concernant le procédé de production. Il y a aussi de nombreux portraits des familles qui ont contrôlé l histoire de cette industrie du sel. A la suite de cette présentation, on leur donne une carte des rues, qui leur servira de sorte d agenda, sur laquelle sont indiqués les endroit les plus importants, en relation avec l industrie du sel et son commerce : l église paroissiale, les jardins et leurs anciennes sources, les maisons des négociants de sel, les noms des rues, le cimetière, un monument à la mémoire des ouvriers du sel, les archives municipales. Les enfants sont divisés en petits groupes et visitent tous ces lieux, munis d un questionnaire qui les aide à enquêter et à interpréter ce qu ils voient. Ils reçoivent aussi des cartes, des photographies et de la documentation écrite concernant les différents objets et les différents endroits. La production de sel : Ici, on présente aux élèves plusieurs méthodes de production du sel, qu ils doivent essayer en personne. Ils font cela à l école. Les familles du sel : Durant cette phase, les élèves retournent au musée pour étudier et analyser les portraits de familles. Dans l église paroissiale, ils rencontrent aussi de nombreuses traces rappelant ces familles du sel et leur importance pour la cité de Werl. Ils peuvent aussi étudier l extérieur de certaines vieilles maisons qui leur appartenaient. Un autre aspect du projet est dédié à l histoire des établissements thermaux d eau salée de Werl. Dans un nouveau chapitre de l histoire de la ville, ils furent fondés dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, après le déclin de l extraction du sel. Dans le musée, les cartes, les peintures et les maquettes fournissent une image de l importance économique de cette nouvelle industrie, des patients et de leurs emplois du temps aux établissement thermaux de soin. Des affiches et des publicités sont utilisées pour comparer les anciennes et les nouvelles méthodes de réclame. On peut visiter les jardins et leurs sources. Un des aspects de toutes ces phases est l utilisation de textes tournant autour du thème du sel : contes de fées, légendes, expressions, littérature non romanesque, chansons et ainsi de suite. Aux archives municipales, les élèves peuvent étudier de vieux documents ou des objets inhabituels tous en relation avec le sel. CADRE D ACTIVITÉ Le sel, l or blanc, a toujours été très important dans la vie de tous les jours et c est une denrée très familière pour les enfants. Dans ce projet, on présente aux enfants ce sujet de manière transdisciplinaire. Ce type de travail a l avantage de permettre de faire le lien entre des aspects locaux et plus généraux du patrimoine culturel. Dans ce sens, il devient transférable à d autres lieux et d autres produits. Ce projet stimule la curiosité et l intérêt des enfants pour leur propre voisinage et leur propre ville. Les élèves apprennent que le présent a toujours en lui une dimension historique, qui à certains moments est visible et à d autres est moins évidente. PRODUCTION FINALE Les élèves peuvent réaliser une collecte de documents sur tout ce qu ils ont découvert. Cela peut conduire à une petite exposition dans la salle de classe ou l école. INSTITUTION PATRIMONIALE Städtisches Museum Haus Rykenberg Téléphone : Stadtarchiv Numéro central : éducative Ce projet a été développé par Burkard Feldmann à partir du projet éducatif Unterrichtseinheit für Grundschulen. Rund um s Salz, Landschaftsverband Westfalen-Lippe, 1992 Burkard Feldmann Petri-Grundschule Langenwiedenweg 18 D Werl Téléphone : Petri-Grundschule-Werl@t-online.de HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 100 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 101

52 16 Titre : LA CITE CACHÉE Une visite en l An Mil, aux origines de Soest SITE PATRIMONIAL : Objets archéologiques au musée historique Le centre de Soest et les vestiges cachés des origines de la ville SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Géographie, Art, Etudes des Religions DURÉE : Deux heures au musée et deux heures dans la ville, plus la préparation réalisée au préalable, suivies ensuite d une évaluation ÂGE : De dix à douze ans LE PROJET A quoi ressemblait la ville de Soest il y a mille ans? Plus rien ne reste des immeubles originaux, mais malgré cela, il y a beaucoup de preuves, provenant des recherches topographiques et archéologiques. Une collecte d informations sur le vieux Soest forme le point de départ d un projet dans lequel, les élèves, en marchant à reculons, voyagent mille ans en arrière et découvrent les choses par eux-mêmes. Le contexte Soest est l une des plus vieilles villes du nord de l Allemagne, dont le peuplement remonte à l Âge Néolithique. Dans la ville, il y a des preuves du travail du sel dès la fin du sixième siècle. Deux routes principales convergeaient vers Soest, dont une qui allait d Est en Ouest, reliant l Europe Centrale au Rhin. C était une des routes de commerce les plus importantes d Europe. Au cours des siècles suivants, Soest prit de l importance sous l autorité des archevêques de Cologne. Le petit village acquit une fortification, que l on peut encore distinguer sur le plan de la ville. Entre le huitième et le dixième siècle, trois églises apparurent, dont l une appartenait à un monastère. Les constructions qui s y sont substituées se trouvent toujours là aujourd hui. Vers l an mil, une grande tour fut ajoutée aux fortifications, dont les fondations demeurent. Marchands et les artisans se déplacèrent vers la nouvelle Soest fortifiée et le village continua, par conséquent, à prendre de l importance. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 2, 3, 4, 5, 9 et 12 Objectifs concrets de ce projet : on présente aux élèves quelques techniques archéologiques élémentaires pour découvrir et interpréter des vestiges du passé. les élèves apprennent que la topographie d une cité moderne peut enseigner beaucoup sur son ancienne situation. les élèves apprennent que le travail d un archéologue en agglomération sera toujours limité et que les résultats seront par conséquent perpétuellement incomplets. les élèves acquièrent des compétences pour être capable de lire l histoire dissimulée des immeubles et des cités achevées. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Les élèves commencent dans le musée, où ils apprennent comment les archéologues de la ville travaillent, avant d avoir une visite guidée dans le centre de la cité pour découvrir les traces des origines de Soest. Des tâches pratiques et des jeux de rôle occasionnels les aident durant le voyage, à acquérir une meilleure compréhension des différents aspects de l histoire. 1. Le programme débute au Burghofmuseum. On montre aux élèves des photographies des fouilles, des instruments et des objets archéologiques. On leur présente des techniques archéologiques élémentaires : excavation, découvertes, prise de mesures, prise de photographies, dessin Un débat a lieu sur le travail des archéologues, autour de la question suivante : quelles conclusions peuvent-ils faire à partir de leurs découvertes (par définition) incomplètes? 2. On donne aux enfants une carte de Soest datant de l an Celle-ci montre les détails les plus importants connus par les historiens sur la ville à cette époque. De petits textes décrivent les constructions et les sites les plus imposants. Certaines parties sont laissées vierges. Les enfants doivent soumettre des suggestions pour remplir ces blancs. Ils travaillent sur cela en petits groupes. 3. Lorsqu ils ont une brève idée de ce à quoi ressemblait la ville, l étape suivante du projet commence : une comparaison entre le centre actuel de la ville et ce qui se trouve sur leurs cartes. A de nombreuses reprises durant la balade à travers la ville, les enfants participent à de petits jeux de rôle pour les aider à comprendre la situation topographique. 4. Dans le centre de la ville, Les élèves commencent un voyage de retour dans le temps, les conduisant à l an mil. Chaque pas qu ils font en arrière représente dix ans et l itinéraire est si planifié qu ils échouent en face de l aile ouest de Petrikirche, après exactement cent pas. Là, ils découvrent qu ils sont en fait au sommet de la colline : c est la raison pour laquelle l église fut construite à cet endroit. Ensuite, ils partent à la recherche des fondations de la grande tour et à ce moment-là aboutissent à l endroit où étaient situées les portes d entrées originelles. Tout ceci est fait comme une sorte d exercice amusant. 5. La phase suivante conduit à davantage de découvertes, en se référant à l agencement des rues communes : les élèves repè- rent les restes du plus vieux mur de la cité (construction découverte dans une maison plus récemment bâtie) et jouent le rôle d un cocher tentant de négocier un virage serré dans la rue ; par là- même, ils réalisent l importance pour les commerçants d avoir des rues régulières pour un accès facile, depuis les portes de la ville jusqu au marché. 6. À la fin de la promenade, les enfants apprennent combien un saint patron pouvait être important aux yeux de la communauté médiévale, lorsqu ils visitent St. Patrokli. A cette époque, les gens vivaient dans un monde plein de menaces, de risque et de peurs symbolisés par un dragon en pierre et un lion. C est pourquoi ils appelaient à l aide leurs saints patrons. 7. Sur le chemin du retour à la gare ou à l école, certains noms de rues révèlent les liens avec les anciens travaux du sel à Soest. Seuls, des vestiges archéologiques en témoignent encore. CADRE D ACTIVITÉ Dans ce projet, on enseigne aux enfants comment des spécialistes du passé travaillent et combien les résultats de leur travail peuvent être captivants. Ils découvrent que derrière chaque chose qui leur semble familière (parce qu ils passent devant chaque jour), réside un passé historique ou une histoire qui peut être tout à fait excitant. Et ils apprennent que ce passé est le leur et qu il mérite le respect. Ils commencent à comprendre que les vieilles villes, les immeubles et les places nous appartiennent et que l histoire peut nous mener vers notre futur. Ce projet aide donc à combattre la perte de conscience historique dans un monde évoluant vite. Il s agit d un défi européen, et même mondial. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Burghofmuseum raconte l histoire de Soest de l Âge de Pierre jusqu au dix-huitième siècle. La vieille ville se trouve près des église St Petrus et St Patroklus. Les services éducatifs municipaux sont inexistants. On peut réserver l excursion à l office du tourisme ou la préparer aisément à l école. Voir ci-dessous pour toutes les informations nécessaires. Burghofmuseum Téléphone : Office de tourisme Téléphone : (pour les heures d ouvertures des églises, etc.) Sources complémentaires Führer zu den archaologischen Denkmalern in Deutschland: Die Stadt Soest, Konrad Theiss Verlag, Stuttgart, Elke Bokermann, Gabriele Isenberg, Klaus Kösters, Renate Wiechers, Mit dem Stift und zu Fuß durch das ottonische Soest, Münster, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 102 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 103

53 17 Titre : TRAVAILLER DANS UN MUSÉE 18 Titre : LE MOTEL MYSTÉRIEUX SITE PATRIMONIAL : Musée d art et du patrimoine Site patrimonial : Musée SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Art, Orientation Professionnelle Sujets et Matières : Théâtre, Photographie, Histoire, Langue DURÉE : Trois jours Durée : Un à deux jours ÂGE : De douze à quinze ans Âge : De douze à dix-huit ans LE PROJET Le projet invite les élèves à découvrir ce que travailler dans un musée ou dans une autre institution culturelle signifie : qu est-ce que c est? Que veut dire réunir des objets, du patrimoine et de l art et les préserver, les étudier et les exposer? Quatre musées, à Amsterdam, ont développé ce projet, qui vise particulièrement les écoles secondaires Vmbo (écoles professionnalisantes amenant à certains métiers) Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 11 et 15 Compétences de l élève L observation, et les tâches traditionnelles du musée, telle que l organisation (d une exposition), l étude (du public, d une œuvre d art), la sécurité durant les manifestations, l inventaire, etc. L imagination et la créativité sont utiles pour la conception d une campagne de publicité. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Le projet est divisé en trois parties : 1. Les élèves se familiarisent avec le phénomène musée, en tant que lieu où le patrimoine culturel est conservé en sécurité. On leur présente le travail réalisé par les musées. Ceci est fait, grâce un film vidéo montrant ce qui se passe dans les coulisses. Finalement les élèves seront préparés pour une visite dans un des quatre musées participant. 2. Une fois au musée, les élèves se familiarisent avec la collection en faisant un petit tour des galeries. Après cela, ils reçoivent leurs consignes : ils doivent créer une petite exposition, réaliser une étude du public, travailler dans la réserve, étudier une œuvre d art et ainsi de suite. 3. Dans la phase finale les élèves produisent des affiches et des publicités pour montrer au public combien il est amusant de travailler dans un musée. CADRE D ACTIVITÉ Ce projet permet aux élèves des écoles secondaires de découvrir les possibilités du travail dans un musée. Ils prennent connaissance de façon détaillée de l institution et des métiers particuliers et originaux à l œuvre ici. En même temps, ils visitent un musée et étudient les objets exposés. Ce projet convient à tous les musées ou autres institutions culturelles parce qu il approche le musée en tant qu entreprise. PRODUCTION FINALE La production finale est une affiche, faisant de la communication pour le personnel et les métiers du musée. INSTITUTION PATRIMONIALE Ce projet fait partie des projets G.R.A.S., une collaboration éducative entre quatre musées situés à Amsterdam : Van Goghmuseum, Rijkmuseum, Amsterdams Historisch Museum et le Stedelijk museum. Il vise spécifiquement les écoles secondaires (les premières années). Le groupe développant ces activités possède son propre site Web et son bureau. G.R.A.S.-project Standplaats Van Goghmuseum Postbus NL AJ Amsterdam site web : Adresse pour les visiteurs Paulus Potterstraat 7 NL CX Amsterdam Téléphone : Fax : vmbo@vangoghmuseum.nl LE PROJET Dans ce projet, les élèves jouent le rôle de l assistant d un archéologue en L archéologue est Howard Carsons. Ce dernier découvre un endroit (un motel) qui avait été gravement endommagé par une catastrophe en Il examine le site et interprète ses découvertes. Le résultat est un livre plein d interprétations bizarres. Le site est restauré mais certains objets découverts, datant de 2000, demeurent en 4010, non identifiés. Les élèves agissent de même : ils interprètent ce qu ils ont découvert, montrent comment les objets étaient utilisés, en prennent une photographie et écrivent un texte d accompagnement pour le grand public. Ils publient aussi un livre contenant les résultats de leur enquête. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent comment faire une interprétation historique à partir d objets ; les élèves apprennent que l histoire a beaucoup à voir avec l imagination les élèves apprennent que les faits historiques et le patrimoine matériel sont tous deux sujets à diverses interprétations ; les élèves apprennent que l interprétation possède une valeur temporaire seulement. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? L inspiration pour ce projet provient du livre The mysterious Motel de David Macauley. Le sujet de l enquête de Carsons, c est nous, les gens qui avons vécu autour de l année Ce sujet est évidemment très familier mais ses interprétations sont souvent très drôles. Par exemple, selon Carsons, nos toilettes étaient des lieux de rituel où nous pouvions entrer en contact avec nos saints 1. Les élèves visitent le musée où un membre du personnel leur raconte cette histoire. Nombre d objets ont été retirés de l exposition et certains venant de la réserve du musée ont été placés sur le sol. Les enfants ne doivent pas pouvoir les reconnaître, ce qui constitue manifestement un point crucial dans ce projet. 2. On donne aux élèves le rôle des assistants de Carsons. Le musée devient une partie d un site archéologique qu ils doivent reconstruire. Ils formulent leurs propres hypothèses au sujet des objets inconnus. Tout ce qu ils savent, c est que certains des objets étaient utilisés à fins rituelles. Les élèves deviennent des spécialistes des rituels du 21ème siècle. 3. Les élèves appréhendent les objets comme de réels archéologues. Ils reconstituent un rite, le jouent avec les objets et photographient le procédé. Le cliché est accompagné d un texte explicatif écrit à destination du grand public. 4. Le professeur donne une leçon d interprétation et d histoire dans la salle de classe. Les élèves reçoivent des informations en relation avec l historiographie ; on leur demande d écrire un panneau contenant un texte d accompagnement. Ils finissent par un débat sur leurs différents points de vue. CADRE D ACTIVITÉ Ce projet traite essentiellement de l interprétation de l information historique (illustrée par des objets matériels) et de la pratique de l analyse historique. On présente aux élèves les mécanismes qui forment la base de ce processus, sous l angle de la sciencefiction. PRODUCTION FINALE Un livre contenant des interprétations sur le patrimoine matériel et un texte d ensemble sur ces mêmes interprétations. Le livre est un rassemblement des productions réalisées et étudiées durant la phase d avant-projet. INSTITUTION PATRIMONIALE Le musée t Oude Slot est une ancienne ferme. La collection comprend des objets du dix-neuvième siècle qui étaient principalement utilisés par les fermiers dans le Kempen (une région dans la partie sud des Pays-Bas). La présentation dans le musée est basée sur des questions d actualité : héros et idoles, le corps humain, la mort, les cochons, les étrangers, les loisirs Un mélange de vieux objets, d œuvres d art et de matériaux contemporains compose l ensemble de l exposition. Le musée met ses visiteurs au défi -particulièrement les scolaires- de se faire leurs propres opinions, à partir du matériau historique proposé. Museum t Oude Slot Hemelrijken 6 NL HM Veldhoven Téléphone : mslot@iae.nl site web: HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 104 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 105

54 19 Titre : RETOUR VERS LE FUTUR SITE PATRIMONIAL : Les Monuments situés dans la région de l école concernée SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue, Art, Science DURÉE : D un jour à une semaine, suivant le professeur et la classe ÂGE : De douze à quinze ans LE PROJET Dans ce projet, les élèvent étudieront beaucoup les monument en s occupant des problèmes rencontrés lors de leur préservation. Les questions centrales sont, parmi d autres : de quel type de monument s agit-il? Que faisons-nous avec les monuments? Pourquoi voulons-nous les préserver? Comment peut-on préserver un monument? Comment lui donne-t-on une nouvelle fonction? Les élèves sont confrontés aux monuments de leur propre environnement et réfléchissent à la façon dont ils peuvent résoudre des problèmes particuliers. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 2, 4, 9, 12 et 14 Objectifs concrets de ce projet : les élèves étudient l histoire d un monument ; les élèves apprennent à formuler des arguments autour de la question de la préservation des monuments ; les élèves débattent des conséquences de la préservation des monuments ; les élèves acquièrent un aperçu de la fonction du patrimoine culturel. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Le projet débute dans la salle de classe, où le professeur explique ce qu implique la protection des monuments, la question principale étant : de quel type de monument s agit-il? 2. À la suite de cette leçon, les élèves identifient un problème, en d autres mots, une question pratique concernant un monument, nécessitant une solution. Une valise (pédagogique) fournit toutes sortes de matériels pour enquêter sur un édifice, pour interviewer les utilisateurs d un bâtiment, pour prendre des photographies, etc. Les élèves ont besoin de rassembler des informations pour pouvoir résoudre le problème. C est la tâche qu ils doivent mener à bien. 3. De retour en classe, les élèves produisent un compte rendu contenant les résultats de leur enquête. Ils formulent leur décision, et si possible, proposent une solution. CADRE D ACTIVITÉ Ce projet prend vie en emmenant les élèves au contact des monuments avoisinants l école. Lorsque de nouveaux plans sont mis au point -une nouvelle route, une nouvelle habitation, un complexe sportif etc- les monuments sont souvent vus comme une gêne et sont par conséquent menacés. Leur préservation dépend de la présence d arguments pour leur défense. Les élèves, dans ce projet, apprennent à y réfléchir à travers les problèmes de la vie réelle. C est le cœur du sujet. Ils cherchent leurs propres arguments (et par conséquent n ont pas simplement recours à des experts et à leurs opinions). PRODUCTION FINALE La production finale est un compte-rendu, résultat d un processus d apprentissage à partir des problèmes. Les difficultés forment le point de départ d une enquête personnelle basée sur la collecte d informations, qui prend fin avec une solution suggérée par les élèves eux-mêmes. INSTITUTION PATRIMONIALE Ce projet a été développé par trois institutions néerlandaises : le Rijksdienst voor Monumentenzorg, le Stichting Nationaal Contact Monumenten et le Stichting Erfgoed Actueel. La tâche des deux premiers est de promouvoir et de gérer le commerce en relation avec les monuments, tout en étudiant les problèmes légitimes qui pourraient survenir concernant la protection des monuments. Le Bureau encourage l utilisation du patrimoine dans l éducation. Les véritables monuments sont situés dans la zone de l école. Le professeur prend les rendez-vous nécessaires avec les propriétaires en question et vérifie la façon dont il peut inclure un monument précis dans un plan de cours. ÉDUCATION Les informations au sujet ce projet ont été développées par les trois institutions mentionnées ci-dessus et peuvent être obtenues dans de nombreux lieux aux Pays-Bas, en particulier ceux en relation avec les maisons du patrimoine. Stichting Erfgoed Actueel Herengracht 474 NL CA Amsterdam Téléphone : info@erfgoedactueel.nl site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 106 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 107

55 20 Titre : DÉCOUVRIR UN TRESOR A L ÉCOLE Savoir à sauvegarder SITE PATRIMONIAL : Archives et collections photographiques - Lycée Galvani, à Bologne SUJETS ET MATIÈRES : Histoire de l art, Sciences naturelles, TICE DURÉE : Le projet a durée trois ans à l école ÂGE : De seize à dix-huit ans LE PROJET L objectif le plus important du projet est d enseigner aux élèves comment appréhender une collection de plaques photographiques de grande valeur appartenant à leur école, à travers différentes étapes: identification, tri, réalisation d un inventaire, étude, recensement, conservation, informatisation, fourniture d accès On leur donne une opportunité unique et motivante de travailler ensemble, avec des professionnels venant d une institution patrimoniale, et plus important encore, d apprendre l histoire de leur école en enquêtant et en analysant l équipement éducatif et les méthodes du passé. Le contexte Le projet a vu le jour grâce à un accord signé en 2001 entre une institution patrimoniale (le Soprintendenza PSAE de Bologne, Ferrara, Forlì, Ravenna et Rimini) et le lycée impliqué (Luigi Galvani), à Bologne. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 3, 7, 11, 13 et 14 Objectifs concrets de ce projet les élèves découvrent le patrimoine de leur propre école ; les élèves comprennent l importance de la photographie au sein de la documentation en tant qu objet et instrument de connaissance ; les élèves acquièrent des compétences spécifiques concernant l inventaire, la photographie et la conservation ; les élèves réfléchissent aux différentes technologies éducatives et à l équipement utilisé, dans le passé et dans le présent ; les élèves réfléchissent à la photographie comme une forme d art et un répertoire de stéréotypes culturels. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. On présente les matériaux historiques aux élèves. Ils en dressent un inventaire et produisent un compte-rendu sur l état de préservation de ces derniers. 2. On met la collection en ordre et on discute de sa conservation, dans le but d en faire une exposition. 3. Le matériel est scanné à l aide un scanner digital. 4. Les matériaux et les techniques sont étudiés séparément. 5. On utilise le microscope mis à disposition par le laboratoire de science du Soprintendenza. 6. Des séminaires avec les professeurs et les élèves impliqués ont lieu. Ils sont surveillés par le personnel des archives photographiques au Soprintendenza. Les sujets proposés sont les suivants : la conservation du matériel historique photographique, le rôle de la photographie durant la Première Guerre Mondiale, la relation entre l art et la photographie (depuis une perspective artistique jusqu à la photographie pure). 7. Une exposition est organisée, avec un catalogue, des textes, etc. CADRE D ACTIVITÉ Une des meilleures stratégies pour enseigner aux élèves à apprécier l héritage culturel et aider à sa préservation, est d encourager la prise de conscience que le patrimoine fait partie de leur propre identité. La seconde étape est de leur montrer qu ils peuvent améliorer cette identité. Par conséquent, il doit apparaître clairement que celle-ci ne doit pas faire seulement référence à une idée purement intellectuelle, mais plutôt à une compréhension qui offre des opportunités d acquérir de nouvelles aptitudes. Pour les jeunes gens, entre seize et dix-huit ans, des compétences associées à un emploi, possèdent un vif intérêt. Le projet s y emploie activement. Il est un bon exemple de coopération entre deux institutions (une école et une institution patrimoniale). A travers cette collaboration, les élèves prennent conscience de la nécessité de l interdisciplinarité concernant l acquisition de la connaissance de manière féconde, comme par exemple la préservation du patrimoine culturel. END PRODUCT La production de cartes pour un catalogue suivant les lignes directrices officielles (la lettre F, pour la photographie, fournie par ICCD- Instituto Centrale per il Catalogo e la Documentazione - Ministero per i Beni et le Attività Culturali du Ministère du Patrimoine culturel ; une nouvelle partie est ajoutée chaque année). L organisation d une exposition à la Pinacoteca Nazionale à Bologne : Lo Spazio, il tempo, le opere : il catalogo del patrimonio culturale. L article par C.Guidici, Scene ed episodi, oggetti e rappresentazioni, dans : Quaderni di Cultura del Galvani, Bologne, HERITAGE INSTITUTION ÉCOLE Soprintendenza PSAE di Bologna, Ferrara, Forlì, Ravenna e Rimini Via Belle Arti, 56 I Bologna Téléphone : Fax : sbasbo@iperbole.bologna.it site web : Contact: Marzia Faietti, directrice du service éducatif Liceo classico Luigi Galvani Via Castiglione, 38 I Bologna Téléphone : Fax : llgalv@iperbole.bologna.it site web: HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 108 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 109

56 21 Titre : ÉCOLE ET ARCHITECTURE SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Le bâtiment de l école Koninklijk Atheneum Deurne est un monument protégé. Il fut conçu et construit à la fin des années 1930, par Eduard Van Steenbergen et constitue un bel exemple d architecture moderniste pour la période de l entre-deux guerres. L édifice scolaire doit être restauré très bientôt, ce qui a conduit à l idée de réaliser un film documentaire sur l école et l architecture de l interbellum, la période en question. Dans la course à la réalisation de leur propre film, les étudiants de cinquième année en Sciences Humaines ont pris part à un projet de recherche sur l histoire de leur propre bâtiment scolaire. Ils ont présenté leurs résultats à leurs camarades. Le projet a été pensé comme un tout et a été mené par le directeur de l école et une coordinatrice extérieure, Mme Terenja Van Dijk, architecte et réalisatrice de films documentaires. Ils ont préparé huit ensembles de tâches pour les étudiants, conçues pour évoquer l esprit de l époque interbellum et la façon dont les élèves reçoivent ce style architectural maintenant. Le rôle des professeurs, spécialement celui du professeur de Néerlandais était d agir comme des guides pour les élèves. Le projet a été conçu comme un cours d une semaine parce qu il s accordait bien avec le programme De cours des étudiants, qui inclut la langue néerlandaise, l Histoire et l Etude des Média et parce qu il se proposait d être un stimulus créatif qui leur permette de travailler ensemble. Le contexte L objectif du projet était de susciter une motivation parmi les étudiants, à l égard de leur école et d accroître leur implication dans leur propre bâtiment. Dans ce bâtiment, les élèves étaient à peine conscients du fait que leur enseignement avait lieu dans un édifice spécial. Ils en savaient peu sur l architecture et leur système éducatif traditionnel ne les encourageait pas à la regarder et à l apprécier. A un degré moindre, il en allait de même pour beaucoup de leurs professeurs. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 3, 8, 9 et 14 Koninklijk Atheneum (Athénée Royal), Deurne, Anvers (Antwerpen), une école secondaire moderniste Histoire, Etude des Media, Langues, Mathématiques, Philosophie, Géographie, Art, Musique, Etudes des Religions. Une semaine De seize à dix-sept ans Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent comment regarder vraiment en détail, découvrir la qualité d un espace ouvert et de particularités architecturales les élèves étudient l impact social de l architecture et de l urbanisation, en prenant pour exemple, le cas de leur école comme élément de la vie sociale de la communauté. les élèves étendent leur connaissance générale de l architecture et de l urbanisme. Compétences de l élève les élèves effectuent des recherches dans des bibliothèques et aux archives. les élèves prennent des photographies du bâtiment et prennent des notes de leurs impressions. les élèves interrogent d anciens élèves et des gens venant du voisinage pour consigner leurs souvenirs de l immeuble. les élèves réagissent à l architecture de façons créatives et spontanées. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Les élèves se divisent en petits groupes de deux ou trois et reçoivent une enveloppe scellée contenant deux tâches pour le lundi matin : une, générale, pour tout le monde et une, spécifique, qui nécessite de faire des recherches à la bibliothèque et aux archives. La tâche pour tout le monde est la suivante : on demande aux élèves d utiliser leur créativité pour décrire un lieu de leur bâtiment scolaire qui les émeut ou les affecte. Guidés par un photographe professionnel, ils se prennent mutuellement en photo dans leurs endroits favoris. Plus tard, on demande aux élèves d écrire un texte explicatif et de le présenter à la fin de la semaine. 1. Enquête sur le bâtiment scolaire Les étudiants doivent se balader dans l école et chercher des caractéristiques architecturales intéressantes (détails, ornements, particularités de la construction). Ils réalisent une enquête photographique comprenant clichés et écrivent un texte d accompagnement. A la fin de la semaine, ils présentent leur travail à leurs camarades et tentent de mettre en valeur les choses qu ils n avaient jamais remarquées auparavant. 2. Une comparaison entre deux écoles Le KA (Koninklijk Atheneum-Athenée Royal) de Deurne et le KA (Koninklijk Atheneum-Athenée Royal) d Anvers ont été construits à des siècles différents, le premier au dix-neuvième siècle et l autre au vingtième siècle. Cela est évident au niveau de l architecture. On demande aux étudiants de comparer les deux écoles. Ils visitent la plus vieille, à la fois à l intérieur et à l extérieur et identifient cinq caractéristiques typiques de la construction, qu ils prennent en photographie pour les illustrer. Avec l aide d un plan au sol, ils discutent de l organisation interne et externe de l école et ensuite se rendent à la Bibliothèque Municipale d Anvers pour trouver des informations supplémentaires à ce sujet. De retour dans leur propre établissement, ils se livrent à la même démarche. Pour comparer les deux écoles, il est mieux de dessiner les plans à la même échelle. On peut trouver un exemple sur (cliquer sur Schoolgebouwen) 3. L Ecole Freinet : la pédagogie comme une base de l architecture Le système d éducation Freinet est une méthode pédagogique orientée sur l expérience, différente de celle traditionnelle, basée sur la connaissance. La pédagogie Freinet a aussi développé des vues singulières sur l architecture et l aménagement d une école. Les étudiants visitent une école Freinet récemment construite et interrogent l architecte, le directeur et les élèves. Ils réalisent un reportage photographique. Ils se rendent à la Bibliothèque Municipale pour faire des recherches sur la pédagogie Freinet et illustrer leurs découvertes à l aide de leurs clichés. 4. Deurne sur la carte : à l époque et maintenant Deurne, aujourd hui une banlieue d Anvers, est peut-être plus vieille qu Anvers elle-même. Les étudiants se rendent au Musée du Folklore de Deurne et interrogent le conservateur, un homme qui connaît tout de l histoire locale. Avec son aide, ils cherchent du matériel pour illustrer le développement de la ville. En utilisant des cartes de cinq périodes différentes, les étudiants doivent illustrer les mutations dans l environnement historique de Deurne. Ils dessinent leur propre carte de la ville, de la rivière Escaut et de la grande région d Anvers. 5.Un entretien avec les anciens étudiants de l école L école a ouvert ses portes au début de la Seconde Guerre Mondiale. Certains de ses tout premiers élèves sont invités à y revenir pour être interrogés sur leur ancien séjour dans l établissement : c était une des premières institutions mixtes et l architecture était toute neuve et moderne. De quoi les anciens élèves se souviennent-ils à propos de leurs années passées à l école? Les étudiants doivent préparer les entretiens soigneusement et faire une liste de questions pertinentes. Certains emmènent les anciens élèves pour une balade autour de l école dans l espoir de réveiller de vieux souvenirs. Ils prennent des photographies de leurs prédécesseurs, enregistrent leurs histoires, les recopient et préparent une présentation avec eux. 6. La situation politique dans les années 1930 Les étudiants effectuent des recherches sur la situation politique des années 1930 et ses répercussions sur l architecture de cette période. Ils se rendent à l Institut d Histoire Sociale de la Ville, où le directeur des archives leur fait une présentation orale avant qu ils ne commencent à chercher des informations illustrant cette période. 7. Le quartier Unitas et la maison mitoyenne Deurne est en grande partie une région lotie de maisons mitoyennes appartenant à des personnes privées. Le quartier Unitas, d un autre côté, compte parmi le peu d endroits en Belgique où les logements ont été construits sur une initiative collective. En bâtissant un grand nombre de maisons d un seul coup, les gens ont réalisé qu ils pouvaient réduire les prix de leurs constructions. On demande aux étudiants de comparer les logements du quartier Unitas avec leurs propres habitations. Ils se rendent aux Archives Provinciales de la Ville d Anvers en quête d informations pour mener la comparaison. De quelle taille sont les maisons? Quelle est la largeur de la façade? Comment les maisons sont-elles organisées à l intérieur? Quelles sortes d espaces publics peut-on trouver dans le quartier, et ainsi de suite? Ils prennent des clichés aux deux emplacements pour illustrer leur compte-rendu. 8. Le travail de l architecte Eduard Van Steenbergen Les étudiants se rendent aux Archives Provinciales de la Ville, où un grand nombre d archives sur l architecte de l école sont conservées. Ils ont une discussion avec le directeur de cette institution, un expert du travail de Van Steenbergen. A partir des différentes périodes de son travail, ils choisissent cinq projets et prennent des photographies de ces sources aux archives. Ils tentent de trouver des éléments récurrents dans l œuvre de l architecte et de définir son style. Pour finir, ils écrivent un synopsis et sélectionnent des photographies pour la présentation. CADRE D ACTIVITÉ Ce projet montre comment les élèves peuvent prendre conscience du patrimoine dans leur environnement immédiat ; de manière plus spécifique, il s agit ici du patrimoine de leur propre école. PRODUCTION FINALE Les élèves donnent une présentation de leur propre travail à leurs camarades. Le premier avantage du projet était de placer le débat sur l architecture de l école dans un environnement plus large, puisqu un film documentaire a été réalisé avec un jeune acteur flamand populaire, Dimitri Leue. Pour plus de détails, voir ww.vai.be/educatie et cliquer sur Video. Le second avantage du projet était de créer des matériaux d enseignements (textes, œuvres d art, photographies), développés pour être utilisés dans d autres situations similaires, comme dans une autre école dotée d une architecture remarquable ou valeureuse. Pour plus de détails, voir HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 110 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 111

57 INSTITUTION PATRIMONIALE Il y a de nombreuses institutions patrimoniales impliquées: Architectuurarchief van de Provincie Antwerpen (Archives Provinciales de la Ville d Anvers) Dirk Laureys Boomgaardstraat 22 B Antwerpen Téléphone : dirk.laureys@admin.provant.be AMSAB - Instituut voor Sociale Geschiedenis (Institut d Histoire Sociale de la Ville d Anvers) Martine Vermandere Lamorinièrestraat 233 B Antwerpen Téléphone : Stadsbibliotheek (Bibliothèque de la Ville) An Renard Hendrik Conscienceplein 4 B Antwerpen Téléphone : sba@antwerpen.be G.O.M. (Gewestelijke Ontwikkelingsmaatschappij) Lange Lozanastraat 223 (corner of Lozanastraat and Harmoniestraat) 3ème étage B Antwerpen Téléphone : (Secrétariat, Ministre Kinsbergen) Provinciehuis Koningin Elizabethlei 22 B Antwerpen Téléphone : Annemie Dietvorst, secrétaire, Frank Geudens ÉCOLE Le Koninklijk Atheneum (Athénée Royal) de Deurne est une école secondaire dans la banlieue d Anvers (Antwerpen). Koninklijk Atheneum Deurne Frans Craeybeckxlaan 22 B Deurne Directeur : Dirk Van de Vondel Téléphone : site web : Turninum Volksmuseum Deurne (Musée Folklorique) Ludo Peeters Koraalplaats 2 B Deurne Téléphone : ou Koninklijk Atheneum Antwerpen F. Rooseveltplaats 11 B Antwerpen Téléphone : École Freinet Uitbreidingsstraat 246 B Berchem Téléphone : Coordinatrice du projet, Mme Terenja Van Dijk Bourcetstraat 3 B Berchem Téléphone : terenja.van.dijk@village.uunet.be site web : Sources complémentaires Pour les plans du cours et la vidéo, veuillez contacter l Institut Flamand des Architectes : Vlaams Architectuurinstituut Jan Van Rijswijklaan 155 B Antwerpen Téléphone : info@vai.be site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 112 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 113

58 22 Titre : A L OMBRE DE SAINTE-MARIE Mon voisinage dans ma ville SITE PATRIMONIAL : Le voisinage de l école, le patrimoine urbain SUJETS ET MATIÈRES : Histoire (de l Art), Géographie, Sociologie DURÉE : Un ou deux jours, ou plus ÂGE : De seize à dix-huit ans LE PROJET Les élèves créent un itinéraire à pied à travers le Quartier Nord à Bruxelles, le voisinage de leur école. Ce n est pas une promenade traditionnelle, pourtant : elle ne doit pas inclure les sites et les constructions les plus connus de la région mais doit se concentrer sur les rues, les places et les maisons qui attirent normalement peu l attention, celles-là mêmes devant lesquelles ils passent tous les jours. Ce soi-disant patrimoine urbain est d autant plus difficile à regarder, que les histoires qui se cachent derrière nécessitent souvent une enquête. Cependant, ce patrimoine est moins monumental. Il est éclipsé par l église Sainte- Marie, un monument plus facilement identifiable. C est exactement la raison pour laquelle il est menacé. Pratiquement personne ne le reconnaît comme précieux ou comme faisant partie intégrante du caractère du voisinage. Un des buts de ce projet est de changer la situation en dressant le profil du patrimoine urbain. Les étudiants se concentrent sur les techniques de construction urbaine, d abord pour pouvoir les apprendre et ensuite pour pouvoir en informer les autres. En même temps, ils commencent une campagne de ré-évaluation du voisinage. La part la plus importante du projet vise à éveiller une conscience parmi les étudiants et par conséquent chez les habitants et les visiteurs du quartier. L histoire du Quartier Nord à Bruxelles, autour de la gare de Bruxelles Nord remonte au dix-neuvième siècle. Aujourd hui, cette zone est une banlieue et beaucoup de gens la traversent chaque matin. Le voisinage souffre de problèmes spécifiques : les habitations et autres constructions sont généralement négligées et en mauvais état, le pourcentage de crime y est élevé et il y a de la prostitution. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 3, 4, 9 et 15. Objectifs concrets de ce projet : les élèves comprennent qu il est nécessaire de tenir un rôle actif dans la conservation du patrimoine urbain pour le futur. les élèves étudient les aspects et les procédés, architecturaux, sociaux, culturels et économiques de la région, aussi bien que leur signification et fonction (historique). Compétences de l élève Les élèves acquièrent des compétences pour construire leur citoyenneté dans notre société moderne. Dans ce processus, parmi d autres choses, ils étudient des institutions variées dirigées par l état et la façon dont elles opèrent. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? D abord, le professeur commence avec une carte du voisinage et la partage en petites zones. Les élèves sont divisés en petits groupes et chacun d entre eux en choisit une. Ensuite chaque groupe passe la zone retenue au crible et essaie d en obtenir une image aussi complète que possible. En parallèle, ils collectent des informations dans des bibliothèques et aux archives et/ou interrogent des habitants du coin, des commerçants, des membres d associations ou des fonctionnaires Il est important qu ils n observent pas simplement les aspects architecturaux du patrimoine, mais qu ils le considèrent aussi socialement, culturellement et/ou économiquement. Ces choses sont souvent intimement liées. Dans certaines zones du voisinage, ils peuvent rencontrer des difficultés. Sont-elles visibles? Comment? Pourquoi ces problèmes apparaissent-ils? Pourquoi certaines parties sont-elles si populaires et si animées? Y a-t-il des raisons historiques à cela? Les élèves prennent les notes de leur recherche sur des livrets. Chaque point intéressant de la promenade est marqué sur la carte et renvoie à une des notices. Lorsque tout ceci est terminé, la classe fait la balade ensemble. A chaque endroit attrayant, les élèves expliquent leurs recherches au reste du groupe. En bref, les phases sont : 1. Le professeur présente le projet en racontant quelques histoires, ou en parlant de faits ou de personnages concernant le voisinage. 2. Les élèves reçoivent leur partie de la carte et commencent leurs recherches. L information est présentée sous forme de livret. 3. Le professeur et les élèves établissent un chemin de promenade à partir des recherches rassemblées. 4. Le professeur et les élèves réunissent tous les livrets et les mettent en ordre. 5. La classe fait la balade ensemble. A chaque endroit intéressant le long du chemin, les élèves tour à tour expliquent leur propre recherche. 6. Le professeur et les élèves réalisent un livre guide de la promenade, qu ils peuvent soit vendre, soit distribuer gratuitement. CADRE D ACTIVITÉ Par ce projet, les étudiants doivent prendre conscience de la valeur du patrimoine ordinaire dans le voisinage. Le patrimoine sans le prestige d un monument ou d une attraction touristique peut être plus difficile à étudier ou à regarder, spécialement dans un quartier que les étudiants fréquentent quotidiennement. Pour la plupart d entre eux, il s agit de leur propre sol natal, qu ils connaissent pourtant peu. Ces habitations, ces rues, ces magasins et l atmosphère générale leur sont très familiers. PRODUCTION FINALE Les élèves conçoivent le chemin de la promenade. Ils peuvent réaliser un livre guide ou une brochure de la balade. Ils peuvent distribuer le tout à leurs parents, leurs amis ou à d autres élèves, ou bien ils peuvent le vendre aux habitants et aux touristes, par exemple à l office du tourisme local. Le livre guide doit inclure : une carte des rues et un chemin de promenade une description de l évolution (historique, architecturale, culturelle, sociale et économique) du quartier et de chaque point intéressant le long du chemin, qui pourrait inclure des analyses stylistiques, des fonctions, des significations, des anecdotes ou des problèmes. INSTITUTION PATRIMONIALE Limiet Limit, Tim Cassier 27 rue Dupont B Bruxelles Téléphone : tcassier@vlekho.wenk.be ÉDUCATION Le Sint-Lukas Kunsthumaniora est une Ecole d Art, dotée d un programme d études très élaboré, qui travaille clairement et exclusivement dans le domaine des arts créatifs (KSO/studiedomein Beeldende Kunsten). Les cours se déroulent dans un univers approprié, ouvert et non jugeant, sur une base affirmant la relation singulière entre le professeur, l œuvre d art et l étudiant. Puisque les études sont abordées dans cette optique et que l implication de l enseignant et de l élève sont si imbriquées, la relation entre les uns et les autres se fonde sur un pied d égalité. Sint-Lukas Kunsthumaniora Brussel Groenstraat 156 B Brussel Téléphone : Fax : sintlukaskh@yahoo.com site web : Alain Bruyndonckx, professeur Duisburgsesteenweg 25 B Tervuren alain.bruyndonckx@skynet.be Sources complémentaires : In de schaduw van de Sinte-Mariakerk. Architectuur links en rechts van het koninklijk tracé, Sint-Lukas Kunsthumaniora Brussel (brochure non officielle, non publiée). HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 114 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 115

59 23 Titre : CASERTA AU-DELÀ DU PALAIS Les écoles accueillent les touristes Site patrimonial : Sujets et Matières : Durée : Âge : Les sites de la région de Caserta Histoire (de l art), Langue Anglaise Le projet original a duré une année Ecoles primaires et secondaires LE PROJET Dans ce projet patrimonial, le Centro servizi amministrativi di Caserta a impliqué et mêlé 124 écoles primaires et secondaires dans la région de Caserta. Le but, pour les écoles, était de recevoir des touristes (par exemple dans des caravanes ou des tentes) et de leur permettre de rester sur les terrains de l école. Les élèves avaient reçu une formation afin de guider les invités autour des monuments et des sites patrimoniaux les plus importants de leur propre village ou ville. Ils ont également produit un livre guide en deux langues, Italien et Anglais, sur les monuments locaux, des sites à la beauté naturelle exceptionnelle et sur le patrimoine en général. Ils l ont écrit euxmêmes et ont également pris les photographies qui l illustrent. sont aussi formulées entre les établissements scolaires impliqués et le Soprintendenza per i Beni Architettonici e Paesaggistici e Patrimonio Storico Artistico e Demoetnoantropologico di Caserta e Benevento en relation avec les sites patrimoniaux à l étude. 3. Les élèves collectent de la documentation et étudient leur région : l urbanisation, l agriculture, l économie, l histoire, les traditions 4. On produit des documents sur les monuments et les lieux, écrits en Italien et en Anglais. Ils sont intégrés dans un guide concernant une région spécifique et son patrimoine, qui est aussi publié. 5. On crée aussi un site Web pour mettre en valeur le patrimoine. INSTITUTION PATRIMONIALE Soprintendenza per i BAP e PSAD di Caserta e Benevento, institution soutenue par le Ministère du Patrimoine et des Activités Culturelles. Adresse générale : Via Douhet (Palazzo Reale) I Caserta Le contexte L idée derrière le projet, qui a commencé durant l année scolaire , est que la préservation et l appréciation d une certaine zone ou région, particulièrement lorsque ce secteur se délabre, dépendent de la façon dont les citoyens voient leur propre sol natal. Les habitants devraient pour ainsi dire se sentir et se comporter comme des propriétaires. Un bon propriétaire a la capacité de donner un sentiment de confort aux gens dans son espace, et peut expliquer aux autres pourquoi cela vaut la peine d y rester. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 1, 2, 3, 4, 7, 9, 11, 12, 14 et 15 Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à utiliser la langue anglaise dans le contexte du patrimoine ; apprendre que tous les citoyens responsables et conscients ont le devoir et le droit de prendre part au travail des institutions patrimoniales ; se former une identité sociale capable d être ouverte et accueillante. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Avant leur participation à ce projet, les professeurs suivent un cours. 2. Un accord est passé entre les écoles participantes et le centre concernant les services offerts aux touristes. Des conventions CADRE D ACTIVITÉ Être impliqué dans la préservation du patrimoine culturel ne revient pas seulement à étudier l histoire ou l histoire de l art. L essentiel est d obtenir une identité sociale pour soi-même en tant que (jeune) citoyen, de se sentir engagé dans le travail des institutions en relation avec le patrimoine et de se sentir responsable pour expliquer aux gens venant de régions, cultures et pays différents son propre patrimoine régional, ce qu il signifiait et ce qu il signifie encore. Les élèves apprennent à voir qu ils peuvent prendre possession de leur propre monde à travers lui. En d autres mots, pour les élèves, le but de ce projet est de se forger un lien individuel et cognitif avec le patrimoine de leur région. PRODUCTION FINALE Le résultat de ce projet est le guide touristique bilingue, en Anglais et en Italien. Téléphone : (secrétariat) Fax: sopr.ambicebn@arti.beniculturali.it site web : Maria Rosaria Iacono (responsable des services éducatifs) Via Douhet (Palazzo Reale) I Caserta ÉDUCATION Téléphone : (secrétariat) Fax : sbaaasce.iacono@liberto.it Centro servizi amministrativi di Caserta, une administration qui dépend du Ministère National de L Education, et qui coordonne toutes les écoles publiques de la région de Caserta. Ercole Ammaturo Via Ceccano, 24 I Caserta Téléphone : Fax : segrcsa.ce@istruzione.it site web : Sources d informations complémentaires La publication Caserta e Provincia oltre la Regia: une introduction et un guide pour les sites patrimoniaux de la région de Caserta. Comprend quatre volumes (un par année scolaire) HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 116 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 117

60 24 Titre : COOKIES SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Le projet Cookies, développé ici dans une école technique professionnalisante, possède deux aspects principaux : le travail avec le matériau patrimonial sur le temps de cours et la collaboration avec un artiste sur ce même matériau. Celui-ci encourage les élèves à réfléchir à leur patrimoine local et ils travaillent ensemble sur le projet. En utilisant les media artistiques, le plasticien stimule la créativité et les élèves réfléchissent aux nouvelles significations de leur patrimoine. Avec la puissance de l imagination, les élèves créent un produit artistique, qui est ensuite montré au public. Le projet, par conséquent, va au-delà de la seule répétition du contenu historique, puisqu on en vient à réaliser une œuvre d art. On encourage les écoles à créer leur propre projet sur le patrimoine culturel, à partir de cette idée. Le projet Cookies se concentre sur le patrimoine local parce qu il renvoie à la conviction suivante : il s agit d un environnement d apprentissage fort pour les élèves. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent à poser des questions sur les temps modernes de manière critique, étant donné qu ils touchent au secteur du patrimoine. les élèves réfléchissent au patrimoine à travers les arts, donnent à leur pensée une forme artistique et la présentent au public. Compétences de l élève Voir compétences générales. Hallerbos : un projet d éducation à l art concernant le patrimoine L école (KTA Pro Technica Halle) et son patrimoine culturel local Art créatifs Une année scolaire Deuxième et troisième cycle des écoles secondaires COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? L école décide quel(s) sujet(s) artistique(s) doi(ven)t entrer en considération avant que l organisation extérieure De Veerman ne choisisse un artiste pour travailler sur le projet. Le groupe de professeurs qui participera reçoit une formation adéquate. L un d entre eux doit être coordinateur : ceci peut concerner le professeur directeur et quelques jeunes membres du personnel, ou bien peut-être d anciens professeurs. L artiste met sur pied une première visite à l école. A ce moment là, la préparation commence. Le groupe est responsable du choix des matériaux patrimoniaux, qu ils doivent connaître et conserver comme documents précieux, pour que d autres puissent s y référer en cours de travail et durant le projet artistique. La phase de préparation ne dépend pas de la participation des étudiants, bien que celle-ci puisse en faire partie, s ils le souhaitent. Au cours de la séance suivante, le groupe fait une séance collective de brainstorming, à la recherche de concepts artistiques potentiels ou bien il choisit de développer une idée en explorant et en improvisant pendant le cours de l année. Le groupe détermine l organisation temporelle et le budget du projet et convient de la façon dont les chaînes de communication doivent opérer. Le projet prend corps lorsque les étudiants commencent à prendre connaissance des matériaux patrimoniaux, à travers une série d activités. Ces dernières peuvent motiver et éveiller l intérêt. Cela peut-être l organisation d un concert, ou une excursion dans une cave, ou bien une visite guidée. Les professeurs s assurent qu ils ont chacun des entrées distinctes, basées sur les matières qu ils enseignent. Dans de nombreuses leçons, ils utilisent le matériau patrimonial comme centre d intérêt. Ils peuvent ainsi réaliser des activités variées dans le cadre du programme d éducation aux arts : l enseignant de langue néerlandaise aide en écrivant des vers en relation avec le matériau de base, pendant que celui de technologie (travail du métal) prête assistance avec des techniques qui pourraient faciliter le travail artistique en trois dimensions. L artiste dirige le processus créatif, tout en prodiguant des conseils aux professeurs concernés sur la façon d inclure un contenu de cours approprié et fournit de l inspiration aux plus jeunes grâce à des activités exploratoires. Une ou deux présentations ou expositions sont créées, soit à l intérieur, soit à l extérieur. Ceci peut avoir lieu pendant les Journées du Patrimoine, ou durant les journées portes ouvertes des monuments. Ces évènements à grande échelle sont organisés à un niveau national, pour dresser un portrait du patrimoine. Durant l année scolaire, des programmes d entraînement et des échanges concernant différents domaines du programme d études sont organisés par De Veerman pour les professeurs et les artistes. En Mai, un évènement collectif a lieu, où tous les participants peuvent montrer leurs propres présentations ou soumettre leurs productions artistiques personnelles. L Athénée Royal Pro Technica à Halle a organisé des Cookies pour les étudiants du second et du troisième cycle, à l intérieur des sections de travail du bois et de construction. Le patrimoine local choisi était La Hallerbos, une forêt qui a fourni du bois de construction à l Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale. Il est très possible que ce bois ait été utilisé pour construire les blocs de baraquements dans un camp de concentration, c est pourquoi ce choix a été retenu. L artiste impliqué dans le projet était le photographe Hilde Braet. La première excursion consistait en une balade à travers la Hallerbos, où l histoire, le programme de plantation et les travaux de la forêt furent abordés. Hilde Braet prit part à l activité pour la première fois lui aussi, en montrant comment la forêt pouvait être perçue artistiquement, en utilisant des appareils photographiques jetables et en réalisant un collage à partir de matériaux trouvés sur le lieu. Des photogrammes furent ensuite réalisés. Il s agit d un processus dans lequel les épreuves peuvent être créées en utilisant un papier photo sensible mais sans appareil photo. Le temps passé fut consacré à la théorie et à la réflexion. Durant les leçons de travail du bois, les différents types de bois de la forêt furent étudiés. La seconde excursion était une visite guidée du Fort Breendonk (un camp de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale). Les différents professeurs et l artiste utilisèrent ce voyage comme support pour leur cours et leurs activités. Durant la leçon sur la construction, une recherche Internet fut menée concernant différents camps de concentration. A la suite de cela, les étudiants choisirent l un deux pour réaliser un plan de construction sur ordinateur, qui puisse être imprimé. Durant le cours sur le travail du bois, ils étudièrent, dessinèrent et construisirent un lit venant d un camp de concentration Dans la leçon sur les techniques de construction, ils dessinèrent un plan de baraquement, que la section bois construisit ensuite. Les tâches furent choisies, non seulement pour additionner des compétences mais aussi pour favoriser de nouvelles aptitudes à la coopération et à la collaboration. En Etudes Générales et en Ethique, ils étudièrent le thème Guerre et Paix, à partir du rôle des camps de concentration. On choisit des tâches en photographie pour montrer l importance de Breendonk. Durant la dernière phase du projet, qui inclut la réalisation d autoportraits, Moi dans un camp de concentration et d autoportraits/silhouettes en utilisant des photogrammes en relation avec le thème un prisonnier à Breedonk, les étudiants firent tous les efforts pour créer des images expressives, tout en montrant un haut niveau d intérêt et de coopération. Au début du projet, l école s était engagée à avoir une exposition autour des différentes leçons et créations artistiques, qui devait continuer au Printemps, en tant qu élément des Journées du Patrimoine. Dans ce contexte, une relation se noua avec le fils d un survivant d un camp de concentration. Lors des Journées du Patrimoine, les élèves adaptèrent une salle de classe en en salle d exposition/camp de baraquements. A l extérieur, une maquette du camp de baraquements fut construite et l exposition comprenait un lit, une série de photographies, un documentaire vidéo sur les camps, les effets personnels de survivants, des matériaux de cours, des essais sur les Cookies écrits par les élèves et les dessins du camp de concentration de Birkenau. Un étudiant, qui ne participait même pas au projet, entendit parler du travail et vint pour mettre à disposition sa collection de casques de l armée pour l exposition durant les vacances CADRE D ACTIVITÉ L école (KTA Halle) est une école professionnelle d enseignement technique et de construction qui cherche à intégrer, parmi d autres méthodes, des objectifs créatifs et inspirants à travers des travaux basés sur des projets. On utilise des matériaux patrimoniaux locaux reconnaissables et on exploite un réseau d organisations patrimoniales et culturelles pour que les élèves puissent développer des compétences de manière individuelle et créative, grâce au contenu artistique des cours. PRODUCTION FINALE La production finale est de nature artistique. Elle dépend, dans certaine mesure, du thème suggéré par le patrimoine matériel, des découvertes faites durant son exploration dans les différentes leçons, des aptitudes particulières de l artiste impliqué, des compétences artistiques des élèves et du réseau, développé par l école, entre autres. INSTITUTION PATRIMONIALE De Veerman est une organisation qui s implique dans des projets longs d éducation aux arts avec des enfants, des jeunes gens et des adultes. Les projets cherchent à combiner la culture avec l éducation, le travail des jeunes, le comportement civique, le patrimoine, le tourisme L organisation agit en tant que tremplin pour transférer des activités, une méthodologie et des savoir-faire, d un groupe à un autre : ceci encourage la coopération mutuelle et l échange d idées. De plus, De Veerman conseille et dirige des tiers, organise des formations et des conférences, stimule et participe à petite échelle à des projets de recherche de grande qualité, collecte et produit de la documentation de recherche et s implique dans la création régionale, nationale et internationale de réseaux. De Veerman vzw Kronenburgstraat 34 B Antwerpen Téléphone : Fax : annemie.geerts@veerman.be site web : Le projet a été soutenu par Breedbeeld, un groupe de travail qui tente d interagir de façon nouvelle et dynamique avec les initiatives locales au sein du patrimoine culturel et des paysages. Dienst Cultuur Provincie Vlaams-Brabant Provincieplein 1 B Leuven Téléphone : breedbeeld@vl-brabant.be ÉCOLE KTA Halle offre des cours BSO dans les domaines de : la Maintenance Automobile, les Etudes de Commerce, le travail du bois, l Education Physique, la Mécanique Electrique et L entretien. Koninklijk Technisch Atheneum Pro Technica Directeur de projet: Louis School Kluisstraat 1 B HALLE Téléphone : Fax : info@kta-halle.be louis.schools@pandora.be site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 118 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 119

61 25 Titre : LA DIGUE ET L EAU SITE PATRIMONIAL : Le paysage SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Langue, Biologie, Géographie, Sciences Sociales, Physique DURÉE : De deux jours à quatre semaines ÂGE : De seize à dix-huit ans LE PROJET Le but de ce projet est de donner une image complète d une région. Il concerne principalement une digue longue de 126 kilomètres (the Westfriese Omringdijk). La route qui la parcourt est divisée en six tronçons dont chacun possède une attribution spécifique. Les six affectations sont indépendantes les unes des autres mais ensemble, elles contribuent à former une image complète de la région. Ce projet montre comment différentes matières d enseignement peuvent se retrouver dans un même creuset. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent que combiner différentes approches d une certaine région contribue à une histoire plus complète ; les élèves apprennent que Le savoir acquis à l école peut être utilisée dans le monde réel. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Les élèves accomplissent leur part de la route (une des six) à bicyclette et rassemblent de nombreux types d information en chemin. La route inclut une visite dans un musée. Voici le matériel utilisé pour le projet : six leçons réparties selon les lieux cinq descriptions de route des tableaux d interprétation le long de la route des expositions adaptées aux routes individuelles une vidéo Les cinq routes montrent en détail l archéologie (Hoorn- Enkhuisen), la digue et l eau (Enkhuizen-Medemblik), la vie et le travail sur la jetée (Medemblik-Schagen), la flore et la faune (Schagen-Alkmaar) et le paysage (Alkmaar-Hoorn). A l école, on fait des suggestions aux élèves pour les aider à analyser l information et à la présenter à un public. CADRE D ACTIVITÉ Le but général de ce projet est d enseigner aux enfants comment collecter de l information de manière autonome, l analyser et la transformer en un compte-rendu ou une autre forme de production finale. Les élèves étudient une région vaste, chaque fois sous une perspective différente. A la fin du projet la région sera considérée sous tous les différents angles et la connaissance de la zone par les étudiants en sera considérablement élargie. Le projet offre des possibilités transnationales complètes : il donne une idée de la façon dont on peut approcher une région spécifique de différentes manières. Ce projet permet à différentes matières du programme scolaire d être reliées à un thème tel que celui d une digue dans le paysage. Cependant, la mise en lumière qu offre cette étude peut également être transférée à d autres aspects du paysage, tels qu une vieille route, un canal ou une rivière. Divisez la route en différents tronçons et développez une approche pour chacun d entre eux, en mettant l accent sur différents sujets d enseignement. Des groupes d enfants peuvent étudier une partie du chemin par le biais de questions géographiques, mathématiques, historiques ou scientifiques. Dans la présentation finale, les différents groupes montreront des aspects variés de la route. PRODUCTION FINALE Le processus et le produit sont d importance égale dans ce projet. L éventuel résultat final consiste en une présentation de l information recueillie. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Zuiderzeemuseum à Enkhuisen est une institution qui travaille à l intérieur et aussi un musée de plein air. Il montre la vie des pêcheurs et des capitaines dans la région de Zuiderzee et l assainissement de nouvelles zones de terre humide par les ingénieurs néerlandais. D autres parties de l exposition traitent du commerce et du transport (national et international, ce qui inclue la VOC) ainsi que de la pêche à la baleine. La collection contient des peintures, des maquettes de navires, des ustensiles, des vêtements, des films historiques La partie extérieure du musée porte l accent sur la période entre et un ancien village du Zuiderzee évoque l atmosphère de l époque grâce à quelques 130 habitations, échoppes d artisans, quartiers, rues et ainsi de suite. Les artisans y sont au travail et les enfants peuvent jouer à des jeux d autrefois, vêtus de costumes traditionnels. Zuiderzeemuseum Wierdijk NL LA Enkhuizen Téléphone : Fax : netpost@zuiderzeemuseum.nl site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 120 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 121

62 26 Titre : TECKLENBURG, ALLEMAGNE SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Durant ce projet, on présente aux enfants un paysage développé et le centre historique d une ville, à l aide de questions autour de ses origines, de son développement et de sa préservation. Les questions embarrassantes ne seront pas évitées. A travers l implication des citoyens locaux, on leur donne une vision optimiste de ce à quoi une telle contribution peut parvenir. Le contexte La petite ville de Tecklenburg est située le long de l orée de la forêt Teutoburger. Un château médiéval contrôlait une route de commerce très importante qui reliait autrefois la Mer Baltique et Cologne. A cette époque, Tecklenburg était une cité prospère mais le déclin survint durant les derniers temps du Moyen-Âge et le territoire fut vendu à la Prusse en Dans ces temps-là, la plupart de la population locale vivait de la culture du lin et de la production de toile de lin. Au dix-neuvième siècle, les tisserands locaux ne purent plus maintenir la compétition avec l industrie très longtemps. Ils s appauvrirent et l économie de la cité stagna durant de nombreuses décennies. La population se mit à vivre en autarcie et cultiva de petits vergers, de petites parcelles et de petits champs sur les pentes de la forêt. Après la Seconde Guerre Mondiale, des opportunités de voyage apparurent et les gens commencèrent à gagner leur vie ailleurs. La nourriture maison devint moins importante et les parcelles ainsi que les champs furent envahis par la végétation. Aujourd hui, les peupliers et les pins envahissent tout et le paysage autrefois défriché et ouvert se change de plus en plus en zone forestière. Par contraste avec les endroits abandonnés à l extérieur de la zone construite, le centre de la ville actuelle a été magnifiquement restauré et il constitue un havre pour touristes. En opposition à ce cadre de vie, les habitants de Tecklenburg et des villages avoisinants ont uni leurs forces et constitué une équipe de travail pour préserver leur paysage développé ancien et unique. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 2, 3, 4, 5, 7, 8, 12, 14 et 15 La vieille ville de Tecklenburg et les anciens vergers avoisinants Histoire, Géographie, Physique De un à trois jours Classes les plus âgées de l école secondaire Objectifs concrets de ce projet : les élèves étudient le paysage naturel et développé de Tecklenburg, l Arbeitsgemeinschaft (ou une organisation équivalente quelque part), ses objectifs et ses activités : la préservation des sites et des traditions patrimoniales. les élèves apprennent que le paysage développé de Tecklenburg forme une unité composée de différents éléments, qui fournit à travers la cité historique et les parcelles ainsi Les paysages développés de Tecklenburg que les champs de la région environnante un témoignage sur les anciennes communautés. les élèves apprennent qu il peut y avoir des motifs historiques, politiques et économiques qui provoquent des mutations dans la vie et le paysage environnant. les élèves apprennent que la conservation de villes anciennes ne doit pas se limiter seulement aux constructions mais doit aussi inclure le paysage environnant. les élèves apprennent à jouer un rôle actif en tant que citoyens qui aident à conserver les sites patrimoniaux et culturels dans des environnements locaux. Compétences de l élève Les élèves développent de nouvelles compétences, nécessaires pour jouer un rôle actif dans la protection des sites patrimoniaux et culturels, non seulement à Tecklenburg mais aussi dans leurs propres villages et villes. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Partie 1 : les paysages développés dans un monde en mutation : : aspects historiques et géographiques : les origines politiques et naturelles de la région environnante de Tecklenburg. Que signifient les termes patrimoine-culturel et paysage développé? Excursions : les enfants se promènent aux alentours de la ville et dans ses paysages environnants. Leur tâche est de trouver et des reconnaître des choses qui appartiennent au paysage naturel et/ou développé. Travail de groupe : la reconstitution d un paysage développé tel qu il était en 1900 Partie 2 : l évolution historique de Tecklenburg et la ville aujourd hui : le site de la ville et ses ressources naturelles ; l histoire de la ville ; le contexte économique des anciens habitants : le développement des vergers, des terrasses et des petits champs autour de la ville ; l autarcie et la vie quotidienne dans le passé ; le monde moderne en mutation ; l abandon du mode de vie traditionnel et l autosuffisance après 1945 ; le renoncement aux parcelles et aux champs traditionnels ; la situation actuelle. Excursions : on étudie et on analyse la topographie historique de Tecklenburg et quelques anciennes constructions individuelles, dont la place du marché, les fortifications, l ancienne disposition des rues, le château et ses environs, les maisons des habitants de la ville et leurs petites fermes, les artisans, les commerçants et les fonctionnaires. Débat : la ville, une attraction pour touristes? Jusqu où peut-on ou doit-on aller en ce qui concerne la protection des bâtiments et des monuments historiques? Partie 3 : les perspectives actuelles du développement du site patrimonial et culturel de Tecklenburg. : le travail de l ANTL (Arbeitsgemeinschaft für Naturschutz Tecklenburger Land e. V) est présenté. Celui-ci prête une attention particulière aux aspects suivants : la conservation ne se rapporte pas seulement à la cité historique mais aussi au paysage environnant ; respect aussi bien de la situation économique présente de la ville, que des intérêts des touristes et des objectifs écologiques essentiels. Quels sont aujourd hui les résultats du travail de l ANTL, les problèmes et les expériences? Excursion : visite d un projet de conservation et de restauration de l ANTL. Débat : comment transmettre ce projet à différents types d écoles et de classes et comment le transférer vers d autres sites culturels et d autres contextes? CADRE D ACTIVITÉ La conservation du paysage développé est un objectif européen. Après un examen soigneux, la conclusion à ce cas d étude pourrait être que Tecklenburg peut se situer partout. La modernisation de la société et les mutations radicales dans la vie de tous les jours après la Seconde Guerre Mondiale ne concernent pas seulement la population de la petite ville de Tecklenburg En effet, les vergers abandonnés sur les pentes de la forêt Teutoburger trouveront leur équivalent dans les oliveraies des coteaux d Italie ou dans d autres pays autour de la Mer Méditerranée. Il y a un élément présent à Tecklenburg, qui n est pas évident : l implication totale des citoyens avec l ANTL. Ils ne se sont pas reposés sur leur lauriers- en adoptant l approche fataliste tout change - mais ont choisi de jouer un rôle actif dans la conservation de tout ce qui a de la valeur. Leur lutte ne concerne pas seulement la restauration nostalgique d un paysage historique, mais aussi la préservation de la diversité, en observant des facteurs individuels et de grande envergure qui contribuent à la conservation de plantes menacées, d espèces animales et d autres formes de vie. C est un combat contre la monotonie qui empiète sur le paysage, exploité par l industrie, et pour une meilleure qualité de vie. Ceci s applique à tous les pays européens. L exemple de Tecklenburg montre une voie hors de toute résignation et d acceptation passive. On donne aux jeunes gens une idée concrète de qu ils peuvent faire et de la façon dont ils peuvent s y prendre. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique. HERITAGE INSTITUTION Le groupe de travail Arbeitsgemeinschaft für Naturschutz Tecklenburger Land e.v. (ANTL) est membre de l association fédérale pour la protection de la nature et de l environnement dans la Wesphalie-Nord-Rhin. L équipe de travail : charge des exercices de relations publiques pour accroître la connaissance et la compréhension de la nature et de l environnement ; organise des activités pour soutenir les autorités de protection de la nature, telles que la plantation de haies et d arbres, l entretien de cours d eau, l élagage de saules, l aménagement de zones humides et leur entretien ; contrôle les site naturels et en établit les grandes lignes dans le but de simplifier une organisation et un entretien futurs. The Westfälische Heimatbund est un cartel responsable de la protection du patrimoine culturel et naturel dans la région de Westphalie. Il est l organisation mère d approximativement 530 sociétés locales et de presque 650 chantiers volontaires de défense de l environnement en Westphalie. La principale tâche est la protection de la nature et de la culture. La société représente plus de 120,000 personnes actives localement et son but est de protéger la région, spécifiquement son paysage, sa culture, sa langue et ses monuments historiques. Le Bund regroupe les nombreux Heimatpfleger de différentes régions sous une même étiquette générale. Werner Gessner-Krone Westfälischer Heimatbund e.v. Kaiser-Wilhelm-Ring 3 D Münster Téléphone : werner-gessner-krone@lwl.org, gessner-krone@t-online.de site web : Peter Revermann, Arbeitsgemeinschaft für Naturschutz Tecklenburger Land e. V. ANTL e. V. Bahnhofstr. 73 D Tecklenburg Téléphone : rv.tor.te@t-online.de site web : ÉDUCATION L ANTL organise des activités, des excursions, des séminaires et (particulièrement pour les professeurs) des cours de formation sur tous les aspects de conservation de la nature et de l environnement.toutes les activités commencent au Natuurschutzzentrum Sägemühle à Tecklenburg. C est une ancienne scierie qui a été transformée en centre d activité et d entraînement pour les classes et les professeurs. Voir ci-dessus Sources complémentaires Arbeitsgemeinschaft Naturschutz Tecklenburger Land e. V. (ANTL) (ed.), Kulturlandschaft erleben! Natur- und Erlebnispfad Tecklenburger Land. Eine einmalige und liebenswerte Landschaft stellt sich vor, Tecklenburg HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 122 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 123

63 27 Titre : LE MONASTÈRE D HIRSAU SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : LE PROJET Les monastères et la culture monacale font partie du programme scolaire d histoire des écoles secondaires en Allemagne. Dans le Baden-Württemberg cela signifie que les élèves devraient être capables d évaluer le rôle culturel des monastères, aussi bien que l influence de l Eglise Chrétienne et du monachisme, dans la création d idées communes européennes, culturelles et morales. Le projet constitue une part de cet objectif. Le contexte Autrefois, l ancien monastère bénédictin d Hirsau était l un des plus connus en Europe. Les ruines pittoresques (seules la chapelle et la salle de l ancienne bibliothèque ont été correctement préservées) sont encore les témoins de son glorieux passé. Le monastère a été fondé autour de 830 et a connu la prospérité durant de nombreuses années avant de tomber en déclin. Il a été reconstruit vers la fin du onzième siècle et la vie monastique recommença en accord avec l observance clunisienne. Hirsau devint un centre important de la réforme monastique en Allemagne. Dans le sillage de la Réforme, en 1558, le monastère a été sécularisé. En 1692 il tombait en ruines. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 2, 3 et 5 Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent que les monastères tels que celui d Hirsau furent construits sur un plan commun reflétant les règles monacales, qu ils peuvent retracer eux-mêmes parmi les ruines de l Abbaye. les élèves comprennent que la vie monastique dans ce monastère et dans d autres faisait partie d un large échange européen d influences et d idées, sous l auspice de l Eglise Catholique. les élèves apprennent que les monastères et la vie monacale jouait un rôle central dans l évolution de la civilisation occidentale. les élèves apprennent à comprendre l importance d Hirsau dans le contexte de la culture monastique allemande. Compétences de l élève A travers ce projet, les élèves travailleront de manière autonome et en petits groupes non seulement pour accroître leur connaissance du sujet mais aussi pour acquérir davantage de compétences d ordre social. Une abbaye Bénédictine et un centre de culture monastique Monastère d Hirsau de Calw, Baden-Württemberg, Allemagne Histoire, Etudes de la religion, Art, Langue Plusieurs semaines, comprenant une ou deux excursions dans des monastères De douze à seize ans COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Groupe 1 : la Règle Bénédictine et la constitution d Hirsau Questions centrales : Qu est-ce que la Règle nous raconte sur le sens de la vie en tant que moine? Qu est-ce que la Règle nous dit des bâtiments du monastère et de la vie quotidienne des religieux? Pour préparer l excursion à Hirsau -ou à un autre monastère se prêtant à la même étude- ce groupe expliquera des extraits importants de la Règle de St Benoît aux autres élèves. L introduction et les chapitres 22- le dortoir, 32- les biens du monastères, 35- la cuisine, 36- les soins des malades et des vieillards, 48- la prière et le travail, 52- la rhétorique, 66- le monastère indépendant sont particulièrement importants (Texte en Anglais : Die Benediktsregel. Eine Anleitung zum christlichen Leben. Der vollständige Text übersetzt und erklärt von Georg Holzherr. Zurich u.a 3, 1989 (avec des explications utiles). Groupes 2 et 3 : les monastères St-Aurelius, St-Pierre et St- Paul à Hirsau. Les élèves étudient les ruines des deux monastères d Hirsau et les constructions restantes sur le site. Ils tentent avec l aide de l ancien plan au sol idéal des abbayes Bénédictines de trouver des traces de l ancien monastère et de les identifier. Hirsau comprend deux parties distinctes : du premier monastère dans la vallée (St Aurelius, neuvième siècle), ne demeurent que les fondations. Le nouveau village au sommet de la colline (St Pierre et St Paul, onzième siècle) est la partie la plus attractive du site. Le musée du monastère expose une maquette des anciennes constructions. Les peintures des fondateurs du monastère, le portrait de l abbé William, et la Constitution sont des adjonctions récentes. Les deux groupes préparent et organisent une visite guidée pour tous les élèves qui comprennent des références au contexte spirituel et architectural de la Règle bénédictine. Groupe 4 : l abbé William et Hirsau Tâches : la biographie de William d Hirsau et l importance de sa Constitution, en référence à la structure sociale du monastère (moines et frères convers), l architecture d Hirsau, les mouvements laïcs et la religion, le contexte politique. Les résultats sont présentés à la classe en utilisant plusieurs médias, comme les documents et des photographies. Groupe 5 : récapitulation des découvertes (= transfert) : le Monastère de Maulbronn (qui est beaucoup mieux préservé que celui d Hirsau) Tâches : comparaisons des plans au sol, de la structure sociale des communautés, des règles, d autres pratiques Pour un texte en langue anglaise, voir : Excursion pour étudier le plan au sol du monastère et la vie làbas. Présentation de critères pour un transfert potentiel des découvertes d Hirsau. CADRE D ACTIVITÉ Hirsau est un monastère bénédictin dans lequel le plan au sol et les bâtiments reflètent les règles monastiques, comme c est le cas dans d autres abbayes en Europe. Par conséquent, étudier un monastère de près ouvrira à la compréhension des autres. Ceci contribue à réaliser combien la culture monastique était importante pour l Occident chrétien. Les élèves débutent leurs recherches dans les ruines d Hirsau et travaillent sur la préparation d une carte du monastère idéal en accord avec la Règle bénédictine. Ils la comparent avec le plan au sol d un autre archétype, celui de Saint-Gall. Ou bien ils peuvent analyser un monastère différent pour découvrir ce que ces constructions ont en commun. L exemple d Hirsau est facilement transférable à d autres monastères en Europe. PRODUCTION FINALE Les résultats du travail des élèves seront résumés dans un document écrit et illustré. INSTITUTION PATRIMONIALE Les ruines de l ensemble du monastère d Hirsau comprennent des vestiges de nombreuses périodes : la basilique romane bien préservée (autrefois l église romane la plus grande du sud-ouest de l Allemagne), le cloître gothique, la chapelle Ste-Marie -de gothique tardif- et les ruines du château Renaissance. L église St-Aurelius, à présent l Eglise Catholique locale, est la construction la plus vieille de l ensemble : elle remonte à Le bâtiment qui sert actuellement de musée remonte à l époque romane, lorsque il avait été ajouté à la face nord de l église Aurelius. L exposition offre un excellent aperçu de la culture du monastère à Hirsau, de la vie des religieux et de l histoire du lieu et de ses habitants (aux dix-neuvième et vingtième siècles). Monastery Museum Hirsau Calwer str. 6 D Calw Téléphone : (Durant les heures d ouvertures) ou Fax : Stadtarchiv@calw.de L entrée aux monastères est libre. de la ville Marktbrücke 1 D Calw Téléphone : Fax : stadtinfo@calw.de ÉDUCATION Il n y a pas de service éducatif à Hirsau. Le projet a été développé par Maria Würfel, un professeur d histoire et conseillère pour des projets historiques. Elle a écrit un livre sur le projet et les endroits spécifiques concernés : Maria Würfel, Lernort Kloster Hirsau, Schwäbisch Gmund, 1998, page disponible à partir de Einhorn- Verlag, Postfach 1280, D Schwabisch Gmund (ISBN ). Voir aussi: Marua Würfel, Lernort Kloster, in Lehren und Lernen 12 (1993), p 1-72 Sources complémentaires Hirsau - St Peter und Paul Forschungen und Berichte der Archäologie des Mittelalters, dans : Landesdenkmalamt Baden-Württemberg (ed.), Baden-Württemberg 10. A propos du monastère et disponibles en langue anglaise, les sites web suivants sehenswuerdigkeiten/sehenswuerdigkeiten.htm HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 124 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 125

64 28 Titre : SOUS LE SCEAU DU MYSTÈRE Déchiffrement de l Abbaye du Parc SITE PATRIMONIAL : Une abbaye SUJETS ET MATIÈRES : Histoire (de l art), Etude des Religions, Production plastique en 3 dimensions DURÉE : Deux ou trois jours, ou plus ÂGE : De seize à dix-huit ans LE PROJET Dans ce projet, les étudiants découvrent l histoire secrète qui se cache derrière les murs épais de l abbaye. Le site, L abbaye du Parc (Abdij van t Park) à Leuven, est important pour son histoire et l histoire de l art, mais l essentiel du projet est centré sur le sens caché et la conception symbolique de l ensemble. Le projet débute avec l observation des différentes parties du site de l abbaye. Elles sont indiquées par le professeur, ou identifiées par les étudiants : le jardin de l abbaye, la tour de l église, les murs et les portes, le concept architectural Les élèves se lancent dans l observation de toutes ces choses, soit par deux, soit en travaillant seul. Ils se concentrent sur les questions qui y sont liées en établissant des connexions avec le présent, le passé (lointain), l emplacement et d autres considérations. Leurs recherches peuvent les conduire à une bibliothèque, aux archives, sur Internet, ou bien ils peuvent faire l utilisation de récits oraux. Ils doivent avoir pour objectif de visiter le site au moins à deux reprises (peut-être une fois avec leurs camarades de classe et une fois seul). Cela va sans dire qu on doit d abord leur faire une visite guidée, soit avec un guide spécialisé soit avec leur professeur. Après avoir rassemblé suffisamment d informations, ils doivent ensuite rédiger un compte-rendu court et clair de leurs recherches, en mentionnant différents sujets et en les illustrant. Des tâches variées et créatives forment une partie du projet global. L une d entre elles consiste à créer une nouvelle forme pour un symbole ancien. Les étudiants ont pour consigne de prendre des éléments traditionnels, tels que le feu, la lumière, les couleurs, les chiffres, les plantes, les corps célestes ou quelque chose de similaire, et de les traduire en une construction multidimensionnelle. Ils doivent prêter une attention particulière aux choses suivantes : la forme particulière d œuvre d art appelée installation, sa conception et le problème global de communication qui en découle. Ils doivent se sentir libres d utiliser l abbaye elle-même comme source d inspiration et pas seulement comme un matériau symbolique. Le travail pratique de la tâche assignée peut être réalisé à l école. Ce type de travail ne convient pas uniquement aux étudiants d art, mais aussi à ceux suivant les programmes éducatifs de formations techniques ou professionnelles. Une fois le travail terminé, une exposition du tout est organisée à l abbaye. Les essais écrits et l œuvre d art réalisée peuvent être utilisés dans une brochure, comme prospectus à distribuer ou à présenter dans des vitrines d exposition. Les élèves invitent leurs camarades à venir voir leur production. Ils les accueillent et les emmènent faire le tour tels qu ils l ont conçu au préalable. Ils peuvent animer la visite guidée s ils le souhaitent, en imaginant et concevant plusieurs tâches à mener à bien en chemin. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 2, 5 et 12 Objectifs plus concrets de ce projet : les étudiants réalisent qu il est nécessaire de jouer un rôle actif dans la conservation du site pour le futur. les étudiants étudient la signification (historique) et la fonction du site, en combinaison avec ses aspects architecturaux. Compétences de l élève : les étudiants expérimentent le processus d étude de quelque chose en détail et font ainsi usage de méthodes technologiques et modernes ou traditionnelles, de façon créative ou artistique. les étudiants travaillent en tant que groupe, parlent à un groupe et donnent une visite guidée à un groupe. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Le projet peut être subdivisé en différentes phases. 1) Se familiariser avec l abbaye par une visite guidée initiale. Le professeur peut aussi, en cours, fournir une somme considérable d informations à l avance. 2) On donne aux étudiants un thème à suivre, ou ils en choisissent un. Ils commencent leurs recherches dessus et écrivent un texte court et clair. 3) La phase créative : les étudiants réalisent leur propre œuvre d art. 4) Les textes (essais) sont rassemblés par le professeur ou par un étudiant. Une brochure, un prospectus ou une présentation sous forme de tableau peuvent en découler. 5) Les étudiants organisent une exposition à partir de leur propre travail. 6) Les étudiants font des visites guidées aux autres étudiants. Ils leur parlent de l abbaye et de leur travail d interprétation personnelle. Si le désir s en fait sentir, ils peuvent concevoir une série de petites tâches à accomplir pour rendre la visite guidée vivante. CADRE D ACTIVITÉ Une abbaye médiévale des environs semble être un sujet d étude quelque peu incongru dans le monde moderne. Pour une grande part, notre société s est détournée de ses racines religieuses. La présence de bâtiments religieux n est plus quelque chose que nous considérons comme allant de soi et leur signification n est plus toujours évidente. Malgré cela, l Abbaye du Parc - ou une autre construction similaire - reste fascinante même aujourd hui et éveille l intérêt et la curiosité. Grâce à son caractère mystérieux, cette abbaye particulière est parfaitement appropriée pour soutenir un projet patrimonial de ce genre et on peut la rapprocher de nombreux autres sites religieux. Grâce à leur approche du site, les étudiants apprennent à regarder au delà de la réalité tangible de l architecture de cette abbaye ou des monastères en général : ils deviennent capables de voir sa réelle signification et sa fonction. PRODUCTION FINALE Les étudiants produisent un travail artistique, représentant leur propre interprétation des éléments symboliques du site patrimonial. Leurs textes (essais) peuvent être utilisés pour fabriquer une brochure ou un prospectus, ou pour fournir du matériel d illustration pour les vitrines dans l exposition. INSTITUTION PATRIMONIALE L Abbaye du Parc Norbertine du douzième siècle (Abdij van t Park) se trouve à Heverlee, au sud de l université de la ville de Leuven. Pratiquement toutes les parties du plan au sol du douzième siècle sont demeurées intactes à travers les années, ce qui assure que l abbaye est l une des mieux préservées de toutes celles de Belgique. L Ordre de Nobertine a aussi construit une ferme, un atelier de maréchal ferrant, une brasserie, une boulangerie et une rangée d autres bâtiments qui portent le témoignage de leurs activités sur le flanc de la colline. L abbaye et son église se dressent au sommet. Stefan Van Lani Jan Klinckaert Abdij van t Park 7 B Heverlee Téléphone : Fax : crkc@kerknet.be site web : Le projet d exposition a été réalisé par Sint-Lukas Kunsthumaniora, en coopération avec le Centrum voor Religieuze Kunst en Cultuur vzw., de Vrienden van de Abdij van t Park vzw., Toerisme Leuven, Stad Leuven et Open Monumentendag Vlaanderen. ÉCOLE Le Sint-Lukas Kunsthumaniora est une Ecole d Art, dotée d un programme d études très développé, qui travaille clairement et exclusivement dans le domaine des arts créatifs (KSO/studiedomein Beeldende Kunsten). Les cours se déroulent dans un univers approprié, ouvert et non jugeant, sur une base affirmant la relation singulière entre le professeur, l œuvre d art et l étudiant. Puisque les études sont abordées dans cette optique et que l implication de l enseignant et de l élève sont si imbriquées, la relation entre les uns et les autres se fonde sur un pied d égalité. Sint-Lukas Kunsthumaniora Brussel Groenstraat 156 B Brussel Téléphone : Fax : sintlukaskh@yahoo.com site web : Alain Bruyndonckx, professeur Duisburgsesteenweg 25 B Tervuren alain.bruyndonckx@skynet.be HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 126 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 127

65 29 Titre : L occupation romaine de la Germanie, une comparaison critique entre les sources écrites et archéologiques PROPAGANDE POLITIQUE CONTRE REALITÉ SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : Westfälisches Römermuseum Haltern Latin, Histoire Préparation: approximativement huit heures Excursion : approximativement quatre heures Evaluation : approximativement quatre heures Classes les plus âgées de l école secondaire LE PROJET Durant ce projet, les élèves comparent la propagande des textes Romains sur les exploits militaires en Germanie et la vie des soldats ordinaires (Westfälisches Römermuseum Haltern). Dans une seconde phase ils comparent la connaissance qu en ont les Romains et les compte-rendus des Germains avec la vraie situation, telle qu elle est restituée par la recherche archéologique (Westfälisches Museum für Archäologie, Herne). Le contexte Le Westfälisches Römermuseum Haltern présente à ses visiteurs la structure fonctionnelle d un camp militaire Romain et la vie quotidienne des soldats. Le camp à Haltern a existé depuis la dernière décennie avant Jésus-Christ jusqu à l an 9. Il servait de quartier général à la légion. Il fut utilisé en tant que base de l invasion romaine des territoires Germains jusqu à la rivière Elbe. Le camp fut abandonné peu après la lourde défaite des trois régions romaines face aux troupes germaniques (en l an 9). En conséquence, la politique impériale changea dramatiquement : l Empereur Tibère abandonna l idée d occupation et d intégration des grands territoires germaniques à l Empire Romain. La décision marque un tournant dans l Histoire, dont les conséquences sont ressenties même aujourd hui Les fouilles systématiques à Haltern commencèrent il y a plus de cent ans et sont toujours en cours. Grâce à ces fouilles, nous pouvons non seulement reconstruire le camp complet, mais aussi confronter des sources archéologiques avec des rapports historiques romains sur les campagnes contre les Germains. En plus de la vie quotidienne en territoire occupé, le musée montre combien la vie était dure pour un soldat romain basé dans un tel camp. Les visiteurs peuvent lire des fragments de textes romains sur la vie des Germains. Cela montre comment les légionnaires voyaient les population locales (il ne s agit pas toujours d une vision très objective ). Une visite au Westfälisches Museum für Archäologie à Herne donne la possibilité d aborder ces textes en les comparant avec les découvertes archéologiques. Objectifs d enseignement Objectifs concrets de ce projet : les élèves étudient les textes romains les plus importants sur les guerres en Germanie du temps d Auguste et Tibère et la politique romaine à cette époque. les élèves apprennent à comprendre la dimension européenne des mutations de la politique romaine sous Tibère. les élèves sont capables de traduire des textes latins et/ou d estimer leur valeur en tant que source historique. les élèves apprennent qu une approche interdisciplinaire est nécessaire pour obtenir une vue approfondie et plus objective du passé. les élèves apprennent à reconnaître différentes parties d un camp romain et les traces de la vie d un soldat en observant les objets exposés dans le musée. les élèves utilisent le savoir qu ils ont acquis pour le comparer avec la soi-disant réalité des textes romains. les élèves comparent la propagande historique et militaire avec les évènements du temps présent. les élèves apprennent à interpréter les déclarations politiques de manière critique et à les évaluer dans le contexte de l idéologie courante. Compétences de l élève Dans ce projet, les élèves développent des compétences de recherche, d analyse et d évaluation de l information. Celle-ci provient de sources variées, dont l archéologie, la numismatique et l épigraphie. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Les élèves partent à la recherche d informations sur le contexte historique de la politique romaine et de l organisation militaire en Germanie sous Auguste et Tibère. Pour ce faire, ils s aident de la littérature présente et d Internet. Le travail a lieu en petits groupes et se divise en contenus, selon les sujets présentés dans le musée. Un groupe prépare la visite du Römermuseum, d autres étudient l histoire de quelques camps romains le long de la rivière Lippe, l apparence et la structure de tels camps ; le fonctionnement de la machine militaire romaine, les aspects économiques, sociaux et psychologiques de la vie d un soldat ordinaire, les services médicaux et les maladies La pierre tombale de Caelius (une réplique), qui mourut dans la bataille de la forêt Teutoburger, fournit l opportunité de réfléchir aux dangers mortels auxquels les soldats étaient confrontés et à un sujet moderne, l objection de conscience durant les périodes de guerres. 2. Le musée offre différentes approches éducatives pour élargir la recherche. Les élèves sont encouragés à faire l essai euxmême de différents objets romains : le sac à dos d un soldat (sarcina), une tente militaire (tentorium), un instrument d arpentage (gruma ou groma), des tablettes (tabula, tessera), et un moulin à main (mola manuaria). Les maquettes du camp romain montre différents aspects de la vie à l intérieur de la structure. 3. Des fragments de bois trouvés sur les sites du camp d Oberaden nous ont permis de déterminer avec précision la date de son établissement. Voici un exemple de la façon dont on peut comparer des découvertes archéologiques avec l information qui nous a été transmise par les sources écrites. Les élèves peuvent essayer le procédé de la dendrochronologie (une méthode de datation utilisant les cernes d un tronc d arbre), pour se faire une idée des méthodes de travail utilisées par l archéologie moderne. 4. On peut réunir l ensemble des résultats d investigation des différents groupes dans un dossier. Celui-ci peut, à son tour, fournir un point de départ pour de plus amples recherches, une étude minutieuse des textes romains, ou une visite au musée archéologique de Herne. CADRE D ACTIVITÉ La propagande politique ne concerne pas exclusivement le présent et notre temps. En analysant le parti pris des textes écrits et en comparant celui-ci avec le savoir obtenu à partir de la recherche archéologique moderne, les élèves peuvent s interroger à propos de méthodologies qui ont été partie prenante de l histoire humaine à d autres périodes et qui sont encore courantes aujourd hui. Ils apprennent à formuler un regard personnel et à observer les textes et les opinions historiques de manière critique. Ils apprennent aussi que pour être capables d analyser une période historique ou de reconstruire le passé, ils doivent étudier plus d une seule source. Enfin, les élèves possédant une solide connaissance du latin auront aussi l opportunité d étudier les textes dans leur langue originale. Au cours des années, la propagande politique a normalement suivi le même dessein. Tout d abord, une guerre doit être justifiée à l égard des habitants du pays responsable. L endoctrinement militaire a pour tâche de déprécier l ennemi et de mettre en vedette les exploits de son propre camp. Même à notre époque, il y a beaucoup d opportunités comparables fournissant l occasion d analyser ce type de désinformation, pleine de semi-vérités et de sous-entendus. Ici, la structure de l approche pédagogique suivie, qui peut se rattacher à la rubrique vérité et fiction, peut être utilisée dans tous les sites ou les musées, dotés d une collection comparable. PRODUCTION FINALE Les résultats du projet consistent en un dossier contenant les conclusions du travail des élèves. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Römermuseum Haltern est construit sur le site d un ancien camp romain. Il montre la vie dans un tel camp, avec pour toile de fond les campagnes romaines de conquête de la Germanie. Westfälisches Römermuseum Haltern Weseler Straße 100 D Haltern am See Téléphone : Fax : roemermuseum@lwl.org site web : Westfälisches Museum für Archäologie Europaplatz 1 D Herne Téléphone : Fax : archaeologiemuseum@lwl.org site web : ÉDUCATION Les deux musées fournissent un service éducatif et offrent une aide pédagogique et des programmes spéciaux pour les classes (auteur d un programme à Haltern : Dr. Ralf Grimmeisen, Essen) voir ci-dessus Further material Rudolf Asskamp et Renate Wiechers, Westfälisches Römermuseum Haltern, Münster Der Altsprachliche Unterricht, volumes 4 et 5 (Septembre 2001) : Lernen im Museum, 4 (Août 1989) : Römer am Rhein, 6 (Novembre 1998) : Römische Legiönare 5 (Septembre 2003) : Augustus sites web : : Textes latins d auteurs antiques montre des maquettes d architecture militaire romaine, dont les camps militaires de Westphalie ; présente beaucoup d informations sur les Romains dans la province romaine de Germanie Inférieure et leurs campagnes militaires. Les sites web suivants contiennent des images avec des textes explicatifs, pour l utilisation d Internet en classe : H-J. Höper, Alltagsleben römischer Legionäre (Westfalen im Bild, Reihe : Vor-und Frühgeschichte in Westfälischen Museen Heft 4), Münster 1990 H-J. Höper, Römerlager an der Lippe (Westfälen im Bild, Reihe : Historische Ereignisse in Westfälen Heft 2), Münster 1988 J-S. Kühlborn, D. Bérenger, S. Berke, Luftbildarchäologie in Westfälen (Westfälen im Bild, Reihe : Archäologische Denkmäler in Westfälen Heft 4 ), Münster 1989 A. Roerkohl, Das Hermannsdenkmal (Westfälen im Bild, Reihe Kulturdenkmale in Westfälen Heft 5), Münster, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 128 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 129

66 30 Titre : ART ET POLITIQUE SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : Monuments, musées et Archives de Soest Histoire, Etudes des Religions, Art Préparation : entre quatre et six heures Visite de Soest : trois à quatre heures Ecole secondaire LE PROJET Dans ce projet, on encourage les élèves à étudier comment l art, les politiques et la religion sont entremêlés. Ceci se passe dans un endroit particulier, impliquant une période très bien documentée, au cours de laquelle Heinrich Aldegrever en est venu à personnifier les problèmes. Qui plus est, les élèves ont l opportunité de découvrir le contexte historique, l architecture et les institutions du Soest moderne. En raison de la nature du sujet, la Réforme à Soest, le projet est transversal. Le projet montre aussi la façon dont on trouve des traces du passé dans la vie d aujourd hui. Le contexte Soest était l une des villes les plus importantes du Nord-Ouest de l Allemagne à l époque médiévale. Elle était l un des premiers membres de la Ligue Hanséatique (la Hanse), une organisation économique très importante à l époque. Lorsque la Réforme commença à prendre forme en Allemagne, peu après la première publication de la controverse protestante de Luther en 1517, les citoyens de Soest commencèrent à débattre de ses nouvelles idées religieuses en petits cercles fermés. Les idées de Luther furent ouvertement prêchées en 1530 par un moine dominicain et un an plus tard, le mouvement protestant grandissant renvoya le conseil de la ville. Cependant, la victoire protestante ne mit pas fin aux hostilités avec les Catholiques. Durant la décennie suivante, de nombreux troubles et émeutes eurent lieu, ce qui contribua à déstabiliser la cité. Les hauts et les bas des deux camps religieux furent intimement liés, la révolution protestante balayant toute l Allemagne. L Empereur affirma avec force sa foi catholique et se battit avec ses troupes en étroite alliance avec le Pape contre les dirigeant protestants et les souverains de l empire allemand. Ils n ont pas seulement défendu leur foi mais également leur indépendance politique par rapport à l Empereur. La paix de Nuremberg mit un terme à ces guerres de religion en Durant sa vie, le graveur Heinrich Aldegrever ( /61) se battit pour la foi protestante à travers son art. Ses gravures représentaient des arguments très critiques contre le mouvement catholique et Aldegrever joua un rôle actif dans la fondation du gouvernement protestant dans la ville. Soest aujourd hui conserve le travail d Aldegrever mais en plus de celui-ci, de nombreuses autres traces des années turbulentes du début de la Réforme subsistent éparpillées aux alentours, tels que les églises, les maisons, les œuvres d art, les épitaphes, les armes, les livres, les documents. Ils sont tous des témoins de cette période. La vie et le travail d Aldegrever sont un bon Heinrich Aldegrever et la Réforme à Soest exemple de l art étroitement lié avec les mouvements politiques et socioculturels. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement, référence particulière à 2, 3, 4, 5, 12 et 13 Objectifs concrets de ce projet : les élèves acquièrent une connaissance de l histoire de la Réforme par le biais d une sortie éducative locale. les élèves apprennent comment les évènements locaux et régionaux sont intriqués avec l Histoire, tout comme ils le sont avec l Histoire générale et internationale. les élèves apprennent qu un contexte complexe se trouve souvent caché derrière les objets individuels ou les monuments et que l on peut le retracer seulement par une approche transversale, dans ce cas précis à travers une ` collaboration entre l art, l histoire et la religion. Compétences de l élève Les élèves apprennent comment analyser et étudier des œuvres d art, des monuments, l architecture et la topographie historique de sites. Les élèves acquièrent des compétences pour découvrir et analyser des traces de l histoire dans des villes et des régions modernes. Les élèves développent de nouvelles attitudes au regard de la nécessité de préserver et de garder soigneusement les cités historiques, les monuments et autres sites patrimoniaux. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? 1. Les élèves explorent la littérature disponible sur le sujet, cherchent sur Internet (voir liste des sites ci-dessous) l information nécessaire à la préparation du voyage. 2. Ils entrent en contact avec les institutions associées de Soest pour réunir des prospectus, des cartes et d autres publications sur l histoire de la cité. Ils se tiennent au courant les uns les autres, des résultats de leurs recherches. 3. Les élèves préparent leur voyage à Soest en petits groupes. Ils sont responsables des arrêts planifiés le long de la route. 4. Durant la balade historique, les différent groupes donnent des information aux autres élèves sur les sites et les monuments qu ils ont choisis, tout en expliquant le contexte historique et culturel. Dans le Burghofmuseum, le groupe qui s intéresse au travail d Aldegrever signale aux autres les gravures les plus frappantes qui attaquent l Eglise Catholique. Ils fournissent toutes les explications nécessaires. L excursion à Soest durera entre deux et trois heures. Elle devra comprendre au moins deux églises avec des rétables remontant à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance (l un d entre eux est d Aldegrever) et l épitaphe d un prêtre protestant. Il y aussi des entrepôts variés dans la ville portant des inscriptions dans le style d Aldegrever, les dernières portes encore debout de la ville, incorporant un musée modeste, de nombreux arrêts dans la cité historique et St Paktrokli Finalement, ils visitent le Burghofmuseum et son exposition sur l histoire de Soest et les gravures d Aldegrever. 5. Après l excursion, on peut débattre des sujets suivants: L art donne une vision esthétique du monde, bien sûr. Cependant, il peut aussi refléter le cadre de travail politique et socioculturel de l époque à laquelle il a été crée. Apprendre à lire les questions cachées mais néanmoins à l ordre du jour dans une œuvre d art est un défi particulier. En dépit de l organisation moderne de la ville, les cités doivent préserver et thésauriser leur patrimoine culturel pour le futur. Après tout, les futures générations doivent à leur tour hériter de l opportunité de découvrir le contexte historique de la vie d aujourd hui. Le patrimoine historique doit à toutes les époques être respecté par les urbanistes du moment. CADRE D ACTIVITÉ Un endroit, une ville ou des personnes individuelles négligent souvent les développements les plus généraux de l histoire. A certains endroits et au cours de certaines décennies, l évolution semble suivre un rythme plus rapide qu ailleurs ou à des époques différentes. C est particulièrement évident pour la première moitié du seizième siècle, par exemple. L unité du monde médiéval se disloqua et les positions toutes puissantes de l empereur et de l Eglise Catholique prirent fin. De nouvelles structures politiques et de nouveaux modes de pensée apparurent, non seulement en politique, religion et philosophie, mais aussi en économie et en ce qui concerne la vie sociale. L Humanisme, la Renaissance et la Réforme : ce sont les mots-clefs pour décrire les phases de mutation de l Europe. Un nouveau monde était né, conduisant au modernisme. C était aussi la première fois de l Histoire que les médias de masse devinrent capables de diffuser des idées et des idéologies parmi un large public, à l image de la presse écrite et des livres qui prirent pied dans la culture du seizième siècle. Heinrich Aldegrever se tint au centre de la scène à Soest durant cette révolution. Dans ce projet, on montre aux élèves certains des mécanismes politiques et idéologiques qui ont changé les mentalités et les vies à cette époque. On encourage des comparaisons avec la vie d aujourd hui. Après tout, la façon dont la politique et l art ont uni leurs forces pour promouvoir une nouvelle vision dans le monde ne se limite pas seulement au seizième siècle. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique INSTITUTION PATRIMONIALE De nombreuses institutions à Soest sont impliquées dans ce projet : the Burghofmuseum, qui montre l histoire de la ville et les planches gravées d Aldegrever ; the Osthofentormuseum, la dernière porte préservée de la ville, qui contient une petite exposition sur les défenses de la ville ; les archives de la ville, parmi les plus importantes du Nord de l Allemagne ; les églises Ste Mariae zur Wiese, St Patrokli et St Petri, toutes datant de l époque Romane et Gothique et conservant de nombreux rétables, sculptures et épitaphes ; des monuments variés et des maisons dans le vieux centre de Soest. Burghofmuseum, Téléphone : Tourist board, Téléphone : (pour les heures d ouverture des églises, etc) ÉDUCATION Il n y a aucun service éducatif à Soest. Cependant, l excursion complète peut être assez facilement préparée et organisée par les élèves eux-mêmes en classe. Westfälisches Museumsamt, Münster Klaus Kösters, Téléphone : (pour des conseils seulement) Sources complémentaires Toute l information nécessaire pour cette excursion est disponible dans les publications suivantes : Klaus Kösters, Heinrich Aldegrever und die Reformation in Soest. Ein historischer Spaziergang, Soest Guide de la ville à l époque de la Réforme : Klaus Kösters, Burghofmuseum Soest. Heinrich Aldegrever. Bilderläuterungen, Soest, Catalogue contenant les oeuvres les plus importantes d Algrever. Klaus Kösters, Reimer Möller, Bilderstreit und Sinnenlust. Heinrich Aldergrever , Unna, Catalogue contenant la dernière exposition du travail d Aldegrever. L exposition comprenait un journal populaire qui décrivait le contexte historique. Klaus Kösters et Reimer Möller (ed.), Die Zeitung zu Ausstellung: Bilderstreit und Sinnenlust, Unna, Toutes ces publications sont disponibles à Soest, par l intermédiaire de l office du tourisme ou du musée. Le texte complet de ces catalogues et les plaques de cuivre originales d Aldegrever sont aussi publiées sur le site web allemand Une sélection de liens utiles (sites web) en langue en anglaise Aldegrever : La Réforme en Europe : Soest (en langue allemande) : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 130 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 131

67 31 Titre : L IMAGE DE L ORIENT CHEZ SOI SITE PATRIMONIAL : Musée Maison Pierre Loti SUJETS ET MATIÈRES : Histoire (de l art), Géographie, Littérature, Architecture, Beaux-arts, Philosophie DURÉE : Deux heures ÂGE : De quinze à dix-huit ans LE PROJET Ce projet se déroule dans une maison-musée : l ancienne demeure privée de l écrivain français, officier de marine et voyageur Pierre Loti ( ) à Rochefort sur mer. Il a rapporté chez lui de nombreux objets exotiques de ses fréquents voyages en Orient C est ainsi qu il a transformé sa grande maison en un musée. Outre sa fascination pour l Orient, Loti s intéressait très fortement au Moyen-Âge et avait l habitude d inviter chez lui de nombreuses personnes connues et célèbres venant de Paris et de l étranger (écrivains, acteurs, et ainsi de suite ). Il donnait les réceptions les plus fastueuses et les plus fantastiques qui soient. Le projet consiste pour ainsi dire en un voyage sur place, à travers les époques et à travers d autres sociétés et d autres pays. Les élèves sont invités à découvrir le monde privé de l imaginaire que l écrivain mit en oeuvre dans toutes les pièces de sa demeure. L espace ainsi crée nous donne une image de l attraction phénoménale pour l exotisme, l Orient et l image ésotérique du Moyen Age, qui a captivé certaines des personnalités du dix-neuvième siècle. Les questions sur la sculpture et la réalité qui en découlent y seront donc à l ordre du jour. Le contexte L atmosphère seule de cette maison stimule la curiosité. L intérêt de Loti pour l Orient et l image artificielle qu il en a donné n était pas abstraite, mais le produit d une nature romantique et même excentrique. Sa demeure est un lieu incroyable où le quotidien et le rêve, la réalité et la fiction, la vérité et les mensonges s interpénètrent. C est plus qu un simple musée doté d objets matériels. Tout un monde imaginaire et immatériel prend vie ici. Pour rendre cela, Loti se servit d une façon habile de l art comme toile de fond. On peut dire qu il créa ses intérieurs de la même façon qu il conçut les scènes et les personnages de ses livres. Une visite dans cette maison-musée est pour cette raison aussi une confrontation avec le monde imaginaire des livres de Loti qui devient réalité. (On dirait que l auteur/acteur vient juste de sortir de scène). Ici, les visions, les rêves et l imagination prennent forme et deviennent tangibles. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 9, 6, 7, 10 et 13. Objectifs concrets de ce projet : on présente aux élèves le monde d un écrivain, sa littérature et son époque. Ils apprennent comment les objets et les endroits peuvent mener à la littérature. les élèves comprennent le contexte de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle. Cette époque particulière était enracinée dans le colonialisme et interprétait de façon particulièrement personnelle les cultures et les styles de vie de l Orient (Orientalisme) ; les élèves font l expérience de l atmosphère spéciale qu un endroit peut dégager ; les élèves acquièrent une vision plus large du patrimoine et de la culture, par exemple l idée que le voyage peut être source de nouvelle créativité. les élèves comprennent comment une maison et une vie privées peuvent devenir un patrimoine matériel pour tous, qui vaille la peine d être montré au grand public. Compétences de l élève Voir les compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Ce projet peut être conduit de différentes façons. Cela dépend beaucoup du niveau et de l âge du groupe. Par exemple, a-t-on à faire à des étudiants plus âgés, où le sujet peut être examiné soigneusement, ou a-t-on à faire à des spécialistes du sujet (Philosophie, Art)? En gros, il y a deux phases : Le projet peut commencer en classe. On présente aux élèves la vie et la maison extraordinaires de l auteur et ses livres. Le matériel pédagogique que fournit le musée à cette occasion consiste en des reproductions d objets de la maison qui proviennent du monde entier, tels que des peintures, céramiques, sculptures La visite est aussi préparée en lisant (grâce à un livret de présentation) et en travaillant avec les objets. Les points d intérêt importants sont : la vision coloniale et européenne des cultures étrangères, la place de certains objets dans le mode de Loti Une autre possibilité consiste en la lecture et l analyse des textes de Loti. Certains d entre eux viennent bien sûr à l esprit : Pêcheurs d Islande, Aziyadé (On lit alors le texte selon le niveau des élèves.) Dans la maison-musée les élèves découvrent de nombreux espaces, apprennent à reconnaître des objets. On leur présente aussi le style et les motifs Arabes. Ils étudient les origines des objets, leurs usage et ainsi de suite. ( Des expositions temporaires fournissent parfois différents angles d approche. Evidemment cela dépend de l objet.) CADRE D ACTIVITÉ Dans ce projet, on présente aux élèves quelques univers étranges : celui du dix-neuvième siècle, celui de Pierre Loti et celui de l Orient tel qu il il était vu à cette époque. Une expérience de ce genre élargira leur vision et présentera la culture et le patrimoine à l image de leur fonctionnement d autrefois, aujourd hui parfois encore à l oeuvre, c est à dire comme des creusets. Elle les confronte aussi au pouvoir du monde intime, silencieux de la littérature, comparée à notre époque soumise à la superficialité des mass media. Si bizarre et colonial, si euro-centré qu il ait pu être, la représentation de l Orient chez Loti appelle des questions courantes à l esprit : ne projetons-nous pas tous nos rêves et nos visions sur des choses inconnues? Ce que nous voulons voir et entendre n est-il pas souvent décisif dans notre approche des personnes et pays différents? En ce sens, Loti et sa maison soulèvent des interrogations sur les problèmes de notre monde moderne et multiculturel et le besoin toujours plus grand de tolérance et compréhension mutuelles qu il nécessite, aujourd hui plus important que jamais. En voyant les choses ainsi, ce musée-maison n est certainement pas un anachronisme. PRODUCTION FINALE Le service éducatif offre un livret contenant des fiches de travail (incluant des textes, des citations, une biographie, des dessins, des motifs et des styles orientaux ) Les élèves peuvent écrire une petite histoire exotique dans le style de Loti. Un repas peut être préparé à l école, mélangeant de nombreuses cultures différentes (Arabes, Européennes, Africaines ) INSTITUTION PATRIMONIALE La maison et le foyer de Pierre Loti sont devenus un musée il y a quelques années. En conséquence, une maison privée fascinante est devenue accessible au public en tant que patrimoine culturel et offre aux étudiants des ponts vers un monde différent. La salle Renaissance, la salle gothique, la Mosquée, le salon turc et la chambre arabe Une à une, elles transportent les visiteurs vers les univers magiques et exotiques du Moyen-Âge et de l Orient, tous deux vus à travers l imagination de l écrivainvoyageur Loti. Parce que les visites non guidées sont déconseillées, un service éducatif est aussi disponible au musée. ÉDUCATION Mme Colette Depierre, conservatrice Maison de Pierre Loti 141, rue Pierre Loti F Rochefort Téléphone : Fax : Mme Anne Bejaoui Maison de Pierre Loti Téléphone : Fax : Sources complémentaires Christian Genet, Daniel Hervé, Pierre Loti l enchanteur, Gémozac,1988. Les textes et les livres suivants peuvent développer les questions de l exotisme et l ethnocentrisme. Ils peuvent devenir de nouvelles pistes pour élargir le point de vue de Loti et pour comprendre les liens culturels et les regards entre l Europe et l Autre : Marco Polo, Le devisement du monde : le livre des merveilles, La découverte, Kenneth White, Equipée Victor Segalen, Coop Breizh, Kenneth White, Frontières d Asie, Imprimerie nationale, Robert Dulau (ed.), Pushing back the horizon, Editions du Rouergue - Editions du Conseil de l'europe, HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 132 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 133

68 32 Titre : FACE A FACE Réflexions sur l imagerie coloniale et les stéréotypes culturels SITE PATRIMONIAL : Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (Musée Royal de l Afrique Centrale) SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Sociologie DURÉE : Deux heures et demie d atelier ÂGE : De seize à dix-huit ans LE PROJET Le thème de cet atelier est la vision européenne de la société non européenne durant l âge d or de l impérialisme et la première colonisation (de 1880 à 1920). On compare cette imagerie à celle d aujourd hui, où les non Européens sont décrits dans les media occidentaux. Le célèbre Musée Royal de l Afrique Centrale en Belgique est en cours de rénovation quasi-totale. A présent, le propos développé concerne les mensonges de l imagerie coloniale associée aux Africains, dans des groupes allégoriques de statues, des fresques exotiques, des peintures, des photographies historiques Pour cette même raison, le musée est un excellent endroit pour réfléchir à l imagerie coloniale, aux stéréotypes culturels et aux préjugés raciaux du passé. Ceux-ci peuvent ensuite être comparés avec les images stéréotypées de notre société moderne. Tout le monde a une vision personnelle des gens qui diffère d une façon ou d une autre, spécialement lorsque ces personnes viennent d un contexte culturel autre. Cette imagerie est influencée par les média et l expérience personnelle. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 3, 6 et 10. Objectifs concrets de ce projet : les étudiants peuvent exprimer des opinions et des idées sur d autres cultures, à propos desquelles ils peuvent réfléchir de manière critique pour poser des questions par la suite. les étudiants doivent comprendre que la publicité et les media occidentaux conduisent à une opinion et à une culture stéréotypées. Compétences de l élève Les étudiants apprennent à être critiques sur toutes sortes d information, à la fois historique et moderne. Ils développent une connaissance basée sur des méthodes d apprentissage à partir de l expérience, en utilisant des activités telles que l exploration, des tâches manuelles et des jeux interactifs. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? L atelier débute par une expérience culturelle de confrontation, sous forme d exercice de groupe. Les étudiants doivent imaginer qu ils travaillent pour une agence de publicité qui s occupe de lancer une campagne de Relation Publique. Pour une partie de l activité, on les met face à face avec des images d Africains, telles qu elles sont réalisées par des marques de vêtements, des professionnels du tourisme, des agences de développement et ainsi de suite. A travers ces exercices ils réalisent que ces images utilisées par des agences de publicité ne sont jamais neutres mais sont toujours choisies en relation avec leurs contextes commercial ou idéologique. Après cela, on montre aux étudiants un petit film vidéo sur l histoire de la colonisation, le morcellement de l Afrique par les pays européens, la conquête du Congo et l installation du musée, érigé comme un instrument de propagande, faisant partie de l idéologie coloniale du roi Léopold II. Dans la phase suivante, les étudiants sont divisés en petits groupes. Ils flânent parmi les galeries du musée, armés d un Polaroid ou d un appareil- photo numérique, et prennent note de la façon dont le musée européen a choisi de représenter l Afrique et ses habitants au début du vingtième siècle. Leur consigne est d observer soigneusement et de poser des questions sur les artefacts dans le musée. Ils doivent réfléchir à des manières alternatives de regarder les gens qui sont différents, et à la façon dont cela pourrait être montré. Finalement, les étudiants comparent l imagerie traditionnelle de l Afrique et de ses habitants avec quelques images récentes provenant des media occidentaux. On leur demande d examiner si certains stéréotypes sont toujours en vogue et si la représentation de non Européens par les media européens d aujourd hui est en fait plus équilibrée Suggestions concernant le cours En 2001, le Musée Royal et le Musée National du Kenya ont co-organisé une exposition échange Nairobi- Bruxelles, un dialogue culturel qui a donné son nom à une publication. Le projet associait de jeunes Kenyans et de jeunes Belges dans un dialogue, à travers des vidéos, des échanges sur Internet et la production d une exposition dans chaque musée. Les participants furent autorisés à choisir les question qu ils voulaient soulever, telles que la sexualité et les tabous, le traditionalisme contre le modernisme, la culture des jeunes, la musique et ainsi de suite. Les matériaux pour le cours résultant de cela, faisaient usage de divers fragments de cet échange culturel, conduisant à une discussion élargie sur les stéréotypes et les préjugés Les étudiants peuvent se débarrasser de leurs propres images, parfois stéréo- typées, sur un pays éloigné comme le Kenya, en réunissant quelques informations sur des thèmes choisis. Pour plus d information, voir : CADRE D ACTIVITÉ Dans cet atelier, il est essentiel d apprendre par l expérience et d utiliser l imagination, pour atteindre la tolérance et l ouverture d esprit, qui sont les maîtres mots ici. En gardant ceci en mémoire, des questions variées peuvent être posées : que ressentez-vous à propos de l Afrique et de ses habitants? Comment perçoit-on leur histoire, leur culture et leur place dans le monde? Que savons-nous de la nature et de l écologie du continent? Notre vision de l Afrique est-elle réaliste? Dépassée? Quel est le rapport aujourd hui entre la période coloniale et la relation particulière entre la plupart des pays africains et certains pays européens? La plupart des pays européens ont eu des colonies dans le passé. Cette histoire commune est aujourd hui reflétée par l aspect multiculturel de la société, particulièrement dans les centres urbains. Cet atelier n est donc pas seulement une affaire belge. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale particulière. INSTITUTION PATRIMONIALE Le Musée Royal de l Afrique Centrale a été fondé en Il est fermement enraciné dans le passé colonial de la Belgique. Il sert de vitrine aux différentes communautés africaines grâce aux plus importantes collections ethnographiques du monde. C est une remarquable plate-forme sur laquelle on peut construire une réflexion personnelle, qui peut tout simplement profiter au débat en cours sur le monde dans lequel nous vivons. Musée Royal de l'afrique Centrale Leuvensesteenweg 13 B Tervuren Téléphone : Fax : info@africamuseum.be site web : éducative Contact : Bart Deputter Téléphone : Fax : bdeputter@africamuseum.be Sources complémentaires Le site hollandais de l exposition Wit over zwart over wit constitue une superbe source. Voir le site web : HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 134 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 135

69 33 Titre : CHASSE AUX SORCIÈRES A propos des sorcières et de leurs procès SITE PATRIMONIAL : Documents des archives SUJETS ET MATIÈRES : Histoire, Etude de la Religion, Sociologie DURÉE : Préparation à l école : de deux à quatre heures Excursion aux archives : approximativement deux heures ÂGE : Ecole secondaire LE PROJET On présente aux élèves le phénomène de persécution des sorcières au début de l époque moderne, en observant des documents existants aux archives. Cela les encourage à réfléchir aux façons dont les gens sont traités juste parce qu ils sont différents, mais aussi aux métiers importants d un centre moderne d archives. Le contexte Persécuter des gens parce qu ils paraissent différents ou qu ils se comportent autrement est un phénomène qui a toujours fait partie de notre histoire et qui se poursuit encore aujourd hui. Durant les premiers temps de l époque moderne (seizième et dix-septième siècle), de soi- disant sorcières furent victimes de ce type de persécution, dans le but de les éliminer complètement. Les chasses aux sorcières et leurs jugements devant les tribunaux se déroulèrent partout en Europe, à des niveaux d intensité variés. Selon les chiffres de la dernière enquête, environ personnes furent exécutées durant la période entre 1400 et 1800, cataloguées comme des sorcières ou des sorciers, d entre elles pour l Allemagne seulement. Plus de 75 % de ces accusés ou de ces personnes condamnées furent des femmes, généralement des vieilles filles ou des célibataires. Nous savons que 40 personnes furent suspectées et découvertes coupables de sorcellerie à Münster. Contre toute attente, seulement cinq d entre elles furent exécutées. La plupart furent forcées de quitter la ville et condamnées à perdre leur gagnepain. Elle avaient très peu de chance de recommencer ailleurs parce qu elles avaient été déshonorées et étaient déchues de leurs droits. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement : référence particulière à 3, 5, 6, 10, 12, 13 et 15. Objectifs concrets de ce projet : les élèves apprennent que des gens furent torturés et exécutés injustement au début de l époque moderne et que ces procès eurent lieu à travers toute l Europe. les élèves apprennent que notre connaissance de ces événements n est possible que grâce à la préservation de documents écrits. les élèves apprennent que l exclusion, la persécution de gens et l utilisation de la violence sont toujours présentes dans notre société aujourd hui. Compétences de l élève Les élèves acquièrent de nouvelles compétences de recherche, de lecture et d interprétation des sources datant du début de l époque moderne dans les archives. Ils développent aussi de nouvelles attitudes envers les personnes différentes et les situations dans lesquelles ces gens sont exclus. COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? Les élèves commencent le projet avec ce qu ils savent déjà à propos des sorcières et des magiciens : photographies sur les sorcières modernes provenant des media, livres (des contes de fées jusqu à la sorcellerie moderne) et ainsi de suite. Les archives servent de lieu d étude extérieure à l école. Le professeur entre en contact avec les archives où quelqu un du personnel est désigné pour guider la classe durant le projet. La visite commence par une petite introduction générale. Celle-ci montre aux élèves le travail d un centre d archives. Ensuite, ils ont l opportunité d entrer en contact avec le matériau original de ce type d institution. Le travail se fait à partir de photocopies. Cependant, les documents originaux sont disponibles, en tant qu aide visuelle, durant tout le projet. Durant le débat de conclusion les points suivants sont soulevés : Comment a-t-il été possible que ces persécutions de grande envergure aient lieu? Comment traitons-nous aujourd hui les gens qui sont différents? Quel rôle un centre d archives moderne doit-il jouer? CADRE D ACTIVITÉ Les motifs sous-jacents aux chasses aux sorcières sont divers, complexes et pour de nombreux aspects, toujours obscurs. Cependant, nous en connaissons les plus importants : la peur et le désespoir. Les gens avaient l habitude de tenir les sorcières et leurs pratiques pour responsables des maladies, de la mort et des évènements naturels auxquels ils n avaient pas d explication. Durant leurs analyses des faits historiques, les élèves apprendront que la peur et l incertitude peuvent encore aujourd hui provoquer une réaction destructive et agressive. Ils doivent apprendre l importance de se former une opinion à partir d une réflexion rationnelle, et que parfois les gens doivent défendre leur propre opinion, en opposition aux croyances populaires. En même temps, les élèves acquerront une idée sur l importance des lois dans la société et de la tolérance envers les gens qui sont différents, par leur comportement, de la norme. L information sur l époque de la chasse aux sorcières est disponible aux archives. Il est de la responsabilité de cette institution de conserver des documents provenant du passé, tels que les procès- verbaux, les minutes de procès Souvent, les détails concernant les charges, les interrogations, les confessions et les sentences sont consignées. Les élèves apprennent que la conservation et l archivage de documents écrits sont nécessaires si nous voulons étudier les évènements du passé. Nous pouvons comprendre et apprendre de ces pages sombres de l histoire Européenne seulement si la documentation écrite datant des siècles passés est à notre disposition. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique. INSTITUTION PATRIMONIALE Archives de la ville de Münster An den Speichern 8, D Münster Téléphone : site web : ÉDUCATION Les archives fournissent aux écoles un service éducatif, qui aide les professeurs et les classes dans la préparation et l organisation de ce projet, développé par Roswitha Link. Voir ci-dessus Sources complémentaires Sabine Alfing, Hexenjagd und Zaubereiprozesse in Münster. Vom Umgang mit Sündenböcken in den Krisenzeiten des 16. und 17. Jahrhunderts, Münster/New York, Hanschmidt Alwin, Zwischen bürgerlichter Stadtautonomie und fürstlicher Stadtherrschaft ( ), in: Jakobi Franz-Josef (ed), Geschichte der Stadt Münster, Münster, 1994, p (particulièrement page 266 ff). sites web : hexenverfolgung/fram-lexikon.html (en Anglais, Français, Allemand) (en Anglais) HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 136 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 137

70 34 Titre : La mémoire en tant que chemin vers la paix QUELLE EST LA VALEUR DE LA VIE HUMAINE? SITE PATRIMONIAL : SUJETS ET MATIÈRES : DURÉE : ÂGE : Le village d Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne, France Patrimoine immatériel, Histoire, Citoyenneté Une journée De seize à dix-huit ans LE PROJET Vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le 10 juin 1944, la petite ville française d Oradour-sur-Glane fut complètement détruite et tous ses citoyens massacrés par les troupes allemandes SS. Le projet s attache aux aspects généraux et moraux de cette tragédie et ainsi, il soutient le travail du Centre de la Mémoire à Oradour. Le projet se focalise sur les aspects généraux et moraux de cette tragédie et en agissant ainsi il soutient le travail du Centre de la mémoire à Oradour. Ici l effort d attention se porte plus particulièrement sur l occupation allemande de la France, le contexte historique du massacre et les échos politiques après Qu est-ce qui sous-tend la cruauté? Pourquoi de jeunes gens (des soldats allemands) ont-ils assassiné des personnes innocentes? Comment atteint-on ce niveau d amoralité? Comment un lavage de cerveau peut-il éclipser toutes les autres considérations d ordre éthique? Voici les questions soulevées dans le projet. Elles ne sont pas seulement applicables à la Seconde Guerre Mondiale. Guernica, Stalingrad, Lidice, Dresden, Hiroshima, My Lay, mais aussi à tous les actes de terrorisme impliquant des avions, des voitures piégées, des explosions de trains et ainsi de suite, l école de Beslan, dans le Nord de l Ossétie Les exemples sont abondants, jusqu à l histoire récente. Ils prennent corps à Oradour : combien fragile est la frontière entre la civilisation et la culture d un côté et la barbarie et l inhumanité de l autre? Le coeur du projet est constitué d un aperçu de l utilisation de la propagande politique dans le système d éducation - et dans les formes générales de communication - qui a rendue possible la montée d un dictateur comme Hitler et de nombre de ses collaborateurs. Celle-ci permet apparemment le bouleversement des codes moraux et leur déformation à des fins personnelles (criminelles). La création d une image de l ennemi et d un sentiment de supériorité culturelle, la soumission de l individu au parti ou à l état et ainsi de suite, y sont liés. Réfléchir à de telles machinations, qui ont conduit à toutes sortes d atrocités, qui existent encore aujourd hui, est un pas en avant sur le chemin vers la paix dans l éducation des jeunes gens. Le contexte En ce jour fatidique, les troupes de la Waffen SS arrivèrent au village et l encerclèrent. Les villageois furent conduits sur la place du village où les hommes, les femmes et les enfants furent séparés. Les hommes furent exécutés dans différentes parties du village (dans les forges, les garages, les granges ). Les gens furent aussi assassinés au hasard des rues et dans leurs maisons. L objectif était de tuer tous les témoins. Les femmes et les enfants furent enfermés dans l église où ils furent exécutés. Par la suite, les soldats tentèrent de faire sauter l église avec des explosifs. Pour se débarrasser des corps, ils les brûlèrent et les jetèrent dans des charniers, pour les rendrent non-identifiables. Le village fut pillé et réduit en cendres et de nombreux soldats restèrent jusqu au lendemain. Le jour suivant, ils furent rejoints par le reste des troupes allemandes pour gommer toutes les traces de leur crime. Sur les 642 victimes, moins de 10 % purent être identifiées. Les raisons de ces terribles évènements ne sont pas entièrement claires. Les interprétations diffèrent largement et parfois même se contredisent les unes les autres. Objectifs d enseignement Objectifs généraux d enseignement, en référence particulière à 2, 3, 5, 10, 12 et 14. Objectifs concrets de ce projet : les étudiants apprennent à analyser et juger des faits historiques et la perspective des historiens ; les étudiants apprennent à comprendre les mécanismes du comportement en temps de guerre, la propagande de haine, le totalitarisme et ses conséquences ; les étudiants comprennent que la guerre n a rien à voir avec le destin, mais plutôt avec l organisation humaine et l exécution de ces plans ; les étudiants acquièrent un potentiel pour approcher les questions de la guerre à partir d interrogations réelles et vivantes ; les étudiants apprennent à partir de l histoire et on leur présente des stratégies à long terme pour éviter l agression et la violence, dans la vie quotidienne également ; les étudiants sont motivés pour construire une paix future pour l Europe. Compétences de l élève Voir compétences générales COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL? L histoire d Oradour-sur-Glane est le point de départ d un projet qui élargit sa perspective de nombreuses façons, amenant aux questions sur la violence envers d innocentes victimes, l immoralité, les frontières morales et ainsi de suite. Le passé par conséquent sert de point de départ aux problèmes modernes : c est seulement de cette façon que nous pouvons apprendre à partir de l histoire. Oradour est un microcosme de tout ce qui s est mal passé dans l histoire de l Europe et des civilisations occidentales. L éducation au patrimoine doit aussi conserver ceci en mémoire. L exposition Pourquoi Oradour? place les évènements du 10 juin 1944 dans leur contexte historique. Elle comprend quatre parties et une zone de réflexion qui envisage la deuxième moitié du siècle par rapport à l histoire. De nombreux documents et archives (photographies, films, citations, magazines et ainsi de suite) au Centre peuvent immerger complètement les étudiants dans cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale. La visite à l exposition et au village martyr peut se terminer par une session de travail en utilisant les livrets pédagogiques fournis par le Centre. Une conversation avec deux survivants du massacre constitue aussi une possibilité (d une durée d environ une heure). De nombreux livres ont été publiés sur Oradour et de nombreux sites réalisés. Les étudiants peuvent s immerger dans les faits, le contexte et les diverses interprétations. Il s agit d une introduction aux méthodes d analyse historique. Malheureusement, le meurtre de personnes innocentes ne se limite pas à Oradour. De nombreuses nouvelles et pièces de théâtre recouvrent ce thème. Pensons au travail de Dostoïevsky, de Camus, de Böll, de Hochhuth et bien d autres encore. Le thème se prête lui-même très bien à des études transversales : littérature, philosophie, histoire, différentes langues, études classiques et ainsi de suite. Au Centre de la Mémoire, les étudiants peuvent explorer la façon dont les artistes ont interprété des évènements similaires. Ils peuvent travailler là-dessus de manière plus approfondie à l école, en utilisant des exemples artistiques tels que Picasso, Dix, Goya La menace d attaques stupides de gens innocents fait partie de notre vie quotidienne, même aujourd hui Les évènements historiques peuvent par conséquent devenirs réels sans aucun doute. L école doit aider les jeunes gens à prendre conscience de cela et à éviter des réactions irrationnelles. La propagande du Troisième Reich dans l embrigadement des jeunes gens a été minutieusement étudiée. Il y a de nombreuses biographies disponibles écrites par des gens ayant grandi dans les années 1930 et Celles-ci constituent d excellent points de départ pour retracer les mécanismes de la déception, tels qu ils sont encore utilisés aujourd hui, par exemple par les groupes et les organisations extrémistes. CADRE D ACTIVITÉ L objectif principal du projet est la mémoire en tant que chemin vers la paix. Pour comprendre le mécanisme de la guerre, de l agression et de la déception, le premier pas à faire est de leur résister. De cette façon, la mémoire devient un outil pour nous aider à apprendre à partir de notre histoire et à vaincre les préjugés nationaux et ethniques. Oradour est un exemple de la façon dont nous ne devons pas remiser les tragédies de l Histoire Européenne, mais dont nous devons continuer à les analyser, à les étudier et à les examiner avec les jeunes gens. Voici la manière de découvrir les dangers de l endoctrinement et de la simplification excessive. PRODUCTION FINALE Il n y a pas de production finale spécifique INSTITUTION PATRIMONIALE L architecture et la conception du Centre de la Mémoire sont l invention personnelle d une équipe qui a voulu une approche non architecturale. La construction est à moitié-enterrée dans une petite vallée et parfaitement intégrée dans le paysage de la rivière Glane. La structure suit la courbe naturelle du paysage et la rivière se reflète dans la façade en verre, pour que le bâtiment se fonde dans le décor. De nombreux symboles ont été intégrés à l architecture pour représenter la violence qui eut lieu à Oradour : matériaux bruts, métaux rouillés symbolisant le temps, bandes de métal qui semblent rompre avec les lignes raides de la façade (comme la violence démolissant la population en ce jour fatidique). Chaque élément de l architecture symbolise un aspect de l histoire douloureuse de l endroit. Centre de la Memoire B.P.12 F Oradour-sur-Glane Téléphone : Fax : (en français, allemand et néerlandais) ÉDUCATION Le service éducatif est dirigé par deux professeurs d histoire. Ils sont assistés par des guides du Centre de la Mémoire. Dominique Danthieux et Pascal Plas (Voir adresse ci-dessus) Sources complémentaires Documents pédagogiques : une série de quatorze articles éducatifs offre une vision approfondie de thèmes spécifiques suggérés par le village condamné et le Centre. Quelques exemples : la collaboration et la résistance en France, l histoire du drame, les massacres de civils en Europe, la signification de cet exemple en tant que mémoire de l humanité, la façon dont les artistes se chargent de ce drame, l architecture et la conception du Centre, et ainsi de suite. Sites web en anglais sur Oradour : : information détaillée sur les faits et le contexte : site officiel du Centre : information sur les évènements : à propos des divisions SS- contient des rapports. livres pour les jeunes lecteurs 1. Catherine Clerc, La Seconde Guerre Mondiale, dans Lire au Collège, décembre 2001, n (sur les films et les livres). 2. L un des évènements les plus importants du XXème siècle : la seconde guerre mondiale, racontée aux enfants J ai vécu le Jour J en Normandie, Bayard Presse (Collection J ai vécu), Mai 2004 (le point de vue d un enfant sur les évènements de 1944) HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 138 HEREDUC. Un manuel pratique à l usage des enseignants 139

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