Lait biologique : des chiffres à découvrir



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Lait biologique : des chiffres à découvrir 2013-2014

Depuis 2003 les éleveurs laitiers biologiques du Nord Pas de Calais qui le souhaitent peuvent chaque année analyser leurs résultats. L outil GTE lait mis au point par le service lait de la Chambre d Agriculture permet aux éleveurs de faire une comparaison de groupe. Sur la campagne laitière 2013/2014, 60% des éleveurs laitiers biologiques calculent et comparent leurs marges en groupe. Cette formule reste un succès. D une quinzaine de troupeaux suivis en 2009, l échantillon est passé à 41 troupeaux en 2014. Cela représente plus d un élevage laitier bio de la région sur 2 suivi en GTE. Cet exercice traduit un besoin d analyse et d échange autour des systèmes, mais aussi des pratiques. Il se dégage toujours 2 bassins d élevages qui donnent lieu à 2 réunions de comparaisons. Un premier groupe autour d Avesnes sur Helpe avec des élevages en grande partie orientés sur le tout herbe sauf quelques polyculteurs laitiers. Un second noyau autour d Hucqueliers qui réunit des producteurs de l Artois Ternois Flandres Boulonnais et Haut Pays majoritairement à la tête d exploitations de polyculture élevage.

Un retour à l équilibre de la filière laitière bio. Au niveau national en 2013, la collecte reste très dynamique (+11,6% par rapport à 2012) et atteint 499,3 millions de litres. La collecte bio représente ainsi 2,2% de la collecte nationale de lait de vache. Après un bref équilibre entre offre et demande (2012-2013), un déficit de collecte se profile à nouveau avec l ouverture de nouveaux marchés et une demande dynamique. Bien que représentant encore des petits volumes par rapport aux produits conventionnels, les produits laitiers bio gagnent des parts de marché. Ils sont de plus en plus significatifs en particulier le lait de consommation (9,0%). Les marchés bio enregistrent un 3% du lait bio national collecté en Nord-Pas de Calais regain de dynamisme en 2013 : sur un an, les ventes de lait conditionné augmentent de 4,9% en GMS, le beurre de 6,1%, l ultra-frais de 3,3% et le fromage de 8,7%. Le maximum est atteint par la crème, +16,9%. En région il y a actuellement 70 producteurs laitiers Bio, pour 15,5 Millions de litres, soit 1,3% du volume régional. 3 collecteurs se répartissent les litrages avec 43% pour Ucanel/ Lactalis, 30% pour Lact Union, prospérité fermière et SODIAAL, et 25% pour Biolait. Les feux sont revenus au vert puisque tous ces collecteurs rouvrent les portes à de nouveaux projets de conversion. Retour à la normale pour le prix du lait Bio, des charges toujours en augmentation. Après une baisse de 10% en 2012-2013, le prix du lait payé aux producteurs enregistre une hausse en 2013. Soit un prix moyen du lait Bio à 457 /1000L. C est 3.5% de plus qu il y a 2 ans. En matière de valorisation de la viande bio, même si un gros travail reste à effectuer, les prix des gros bovins de races laitières progressent de 0.10 /kg dans l échantillon constant (ensemble des éleveurs laitiers bio ayant réalisé la GTE sur les 2 dernières campagnes). Du coté des charges, le prix des concentrés est équivalent à 2012. Les carburants baissent de 5%, après une hausse de 9% observée l année précédente. Par ailleurs tous les autres postes de charges de structure, eau, électricité, entretien du matériel, charges de personnel, augmentent dans une fourchette de 0 à 4.5%. 32 élevages communs 2012/13 2013/14 UMO 1,81 1,83 Lait Produit 272 998 282 075 Lait / VL 4 926 L 5 159 L Concentré Kg / VL 655 613 Lait / Ha de SFP 4 319 L 4 900 L Chargement autonome 1,31 1,32 Surface herbe été (ares/vl) 54 50 % fauche printemps 34 % 34 % Prix lait /1000 L 408 456 Charges ope / 1000 L 182 181 Marge brute / 1000 L 297 353 Marge brute Troupeau avant aide et plus value circuit court 81 080 103 638 Le tableau ci dessus permet de comparer les deux dernières campagnes laitières. L échantillon est réduit aux 32 élevages ayant réalisé la GTE sur les 2 derniers exercices. Diversité de systèmes chez les éleveurs laitiers bio régionaux 41 élevages laitiers bio suivis 2013/2014 - UMO : 1,8 personne - SAU : 69,9 ha dont 65,1ha de SFP - Quota : 308 304 litres - Lait produit : 261 943 L soit 85% - Effectif : 50 VL à 5 142 L. 83 UGB - TB : 40,6 TP : 32,4-588 kg de concentrés / VL soit 108 gr/l - Chargement : 1,27 UGB/ha SFP - MB (Marge brute) = 364 /1000 litres - MB = 1 515 /ha de SFP Produit viande 78 Produit lait 460 Marge brute 364 Frais divers : 36 Concentrés : 86 Fourrages, produits et achats : 52

La Surface Agricole Utile est en moyenne de 69,9 ha pour les 41 exploitations suivies. Elle varie de 32,2 à 170ha pour la plus «grande» exploitation. L amplitude des références laitières va de 145 842 litres à 745 000 litres. Cette diversité structurelle, associée à des choix de conduite, aux particularités de l élevage, et aux gouts des éleveurs entraîne une forte variabilité des résultats tant techniques qu économiques. Le groupe recèle une grande diversité de systèmes quand à la main d œuvre, aux structures de production, aux choix de systèmes et à l équilibre lait/viande/culture. N oublions pas les effets élevages lors de la comparaison : Type et potentiel des sols, parcellaire mais aussi l historique de la production, génétique, sanitaire Moyennes Herbagers (15 exploitations) Polyculteurs lait (16 exploitations) Herbagers > 6 000L/VL/an (3 exploitations) Polyculteurs lait > 6 000 L/VL/an (7 exploitations) UMO 1,7 2,1 1,7 2,2 SAU 62 76,7 43,5 82,7 SFP 62 71,1 43,5 67,2 Taux de spécialisation 60 % 60 % 70 % 60 % Ares/VL l été 67 47,9 75,1 34,1 Lait produit 212 292 239 974 223 229 435 149 Lait / VL 4 581 4 687 6 637 6 747 Lait produit/ ha de SFP Marge Brute /1 000 L Marge Brute / ha SFP 4 559 4329 5 267 6 350 390 348 401 327 1 484 1 296 2 059 2 214 Marge Brute Totale 88 118 88 671 88 440 148 455

Optimisation : 132 / tonne lait écart entre le ¼ supérieur et le ¼ inférieur sur la marge brute 20 72 Prix du lait 15 % Pdt brut 55% 52 Pdt viande 40 % 132 Ecart de Marge Brute /1000l -30-51 -60 SFP 23 % Ch. alimentaires 39% -21 Ch. prop. 45% Concentrés 16 % -9 Frais d élevage 6% Les écarts entre les systèmes sont importants. Les objectifs de production sont différents. L intensification va de 2 518 L/ha SFP à 8 528 L/ha SFP. L efficacité économique reste étroitement liée à la bonne maîtrise des charges. Les éleveurs dégageant une marge brute plus élevée ont un produit supérieur de 72 par 1 000 litres, provenant d un prix laiterie supérieur de 20 (prix de base et incidence qualité) et d une meilleure valorisation des animaux (+52 par 1 000 litres), ce qui explique 40% des écarts de marge observés entre le quart supérieur et le quart inférieur. Cette année, les charges opérationnelles sont moins prépondérantes et expliquent 45% des écarts de marge brute entre le quart supérieur et le quart inférieur. Parmi ces charges, la maîtrise des charges alimentaires est primordiale puisque ce seul poste explique 39% de l écart de marge observé. La maîtrise des charges se fait essentiellement en valorisant au maximum les fourrages produits sur l exploitation (qualité et ingestion) et en adaptant au plus juste les concentrés.

Des choix divergents pour des objectifs de productions différents Pour produire le quota et maximiser le chiffre d affaire, il est parfois tentant de rechercher les performances animales et ainsi d augmenter la quantité de concentrés distribués. La qualité des fourrages est à la base de la productivité laitière. Il est donc primordial d apporter un maximum d UF et de protéines produit par les fourrages de l exploitation. Le graphique montre une réponse positive en matière de lait produit par rapport au rythme de distribution des concentrés. Les exploitations basées sur un modèle extensif ont une bonne marge brute/1000 L mais elles doivent veiller à ne pas trop diminuer le volume de lait produit. A l inverse les modèles plus intensifs doivent être attentifs à ne pas tomber dans le piège du chiffre d affaire. Le prix des concentrés bio est élevé. Une distribution trop soutenue entraine une dégradation de la marge brute aux 1 000 L. Cependant ils permettent également d atteindre des productions de lait plus élevées. Il est donc important de remettre chaque exploitation avec ses objectifs, dans son contexte, afin de juger l intérêt technique et économique global. Les aliments du commence type VL40 à 753 /T et du VL18 à 482 /T baissent légèrement par rapport à 2012 mais il reste très couteux de passer par le levier «concentrés» pour corriger des fourrages de faible qualité. Les écarts au sein d un même système sont bien plus importants que ceux constatés sur la moyenne entre systèmes différents. Parmi les explications on peut noter la capacité de chacun à adapter sa conduite : qualité des fourrages, gestion des concentrés, suivi du troupeau, reproduction Chacun doit équilibrer son système et l adapter à ses gouts et à sa structure : parcellaire, lait à produire, travail, bâtiments Il n y a pas de système supérieur aux autres mais des adaptations à réaliser (qualité des fourrages, gestion du concentré, niveau de lait par vache, taux de renouvellement, qualité du lait) pour avoir, dans tous les cas un équilibre cheptel/stocks/bâtiments par rapport au lait à produire. 14 16 9 2 Nombre d exploitations < 400 kg 400 à 800 kg 800 à 1 200 kg > 1 200 kg kg concentrés VL 190 610 970 1 475 Lait/VL 4 418 4 958 6 205 6 915 Grammes de concentrés/ L 44 124 158 213 Ares/VL été 61 51 52 51 Lait produit 205 376 227 688 400 123 310 158 Taux de réalisation quota 77% 82% 93% 104% Marge / 1 000 l 392 362 329 339 Marge / VL 1 856 1 864 2 111 2 469 Marge / ha SFP 1 459 1 505 1 803 1 962

Valoriser correctement les prairies 1. Accorder une place prépondérante au pâturage : La prairie pâturée tient une place importante dans les systèmes laitiers biologiques productifs et économes. Dès que les conditions le permettent il est impératif d agrandir les surfaces accessibles aux vaches laitières. 2. Aménager son parcellaire : Pour un pâturage efficace découper son parcellaire pour offrir 1 are/vl/jour, accessible par des chemins aménagés, et pourvus de points d eau autoalimentés. Le temps de retour sur les parcelles est fonction de leur productivité et excède rarement 5 semaines. 3. Avoir une variable d ajustement du chargement : Peut être réalisée avec un lot de mâles élevés ou non selon les conditions de production fourragère de l année. Attention, cela est mis en place uniquement si la quantité de lait produite par le troupeau est suffisante par rapport aux besoins de livraison. 4. Récolter une herbe jeune et de qualité: Veiller à sa bonne conservation. Viser la qualité plutôt que la quantité. Priorité à l autonomie alimentaire des élevages Avant même de viser l autonomie alimentaire totale (concentrés + fourrages), il importe de couvrir les besoins fourragers du troupeau. Préférer un chargement raisonnable plutôt qu excessif permet d éviter l achat de fourrage à la première difficulté. Considérer également qu un stock de sécurité représentant 20 à 30 % des besoins globaux doit être constitué. Dans notre région cela représente environ 500 Kg de MS/UGB. Calculer son bilan fourrager aux étapes-clé : lors de la prévision de son assolement à la vue des récoltes d herbe et des prévisions des autres fourrages. Ceci afin de réagir tôt et de multiplier les alternatives/solutions. Veiller à conserver des rotations agronomiques, en cohérence avec les pratiques culturales biologiques. Etre conscient l exploitation du potentiel agronomique de Ce sont les sols qui définissent le type de conduite alimentaire à tenir dans un système qui recherche un maximum d autonomie. Les conditions climatiques des dernières années ont mis à mal les trésoreries des exploitations dont le chargement est excessif. Potentiel agronomique Faible Moyen Bon Chargement UGB/ha SFP 0,8 à 1 1 à 1,2 1,6 Diversifier ses productions fourragères et produire des concentrés 1. Cultiver un maximum de protéines : Après la récolte de céréales ou de méteil, il est intéressant d implanter un trèfle d Alexandrie ou des mélanges Raygrass/Trèfle violet. Certains éleveurs bio, notamment en Belgique cultivent du pois protéagineux de printemps et des associations triticale-féverole d hiver. Cette dernière donne de bons résultats à conditions de semer la féverole très profondément. 2. Installer des prairies multi-espèces : Elles permettent une meilleure répartition de la pousse de l herbe, évitent les «à-coups» alimentaires, amènent la stabilité au pâturage en diminuant les variations de production de lait au changement de parcelle. Il existe autant de mélanges que d utilisateurs. Il convient bien évidemment de corréler étroitement la composition et le terroir. 3. Implanter des cultures à double destination (fourrages et grains) : Les méteils et le maïs offrent cette possibilité. Suivi du troupeau 1. Veiller à un bon équilibre de la ration hivernale et à l adéquation entre le lait permis par la ration et le lait produit. 2.Etre attentif à la reproduction. Surveiller les intervalles vêlage/vêlage, mettre en place un protocole de détection des chaleurs, ceci afin d éviter au maximum de nourrir des vaches «improductives». 3. Elever suffisamment de génisses pour ne pas devoir acheter des animaux «hors de prix» et s assurer un renouvellement raisonné.

Synthèse réalisée par Rémi Gillion Jean Terrel Alexandre Carlu Contact : Service LAIT Chambre d agriculture de région du Nord-Pas de Calais 03 21 60 57 70 avec le soutien financier de : dans le cadre du «Club Bio» Conception, réalisation et crédit photos : service communication de la Chambre d agriculture de région du Nord - Pas de Calais - CF 2014/041 - décembre 2014