NOTE DE CADRAGE CONCOURS EXTERNE SUR TITRES AVEC EPREUVES D ACCES AU GRADE D EDUCATEUR TERRITORIAL DE JEUNES ENFANTS La présente note de cadrage ne constitue pas un texte réglementaire dont les candidats pourraient se prévaloir, mais un document indicatif destiné à éclairer les concepteurs dans l élaboration des sujets, le jury dans le choix des sujets, les candidats dans leur préparation et les correcteurs dans l évaluation de l'épreuve. CADRAGE INDICATIF DE L EPREUVE ECRITE INTITULE REGLEMENTAIRE DE L EPREUVE (Décrets n 93-398 du 18 mars 1993). «Rédaction d un rapport établi à partir d un dossier portant sur une situation en relation avec les missions du cadre d emplois concerné, et notamment la déontologie de la profession». (Durée : 3 heures Coefficient 1) Les missions du cadre d emplois : Les éducateurs de jeunes enfants sont des fonctionnaires qualifiés chargés de mener des actions qui contribuent à l'éveil et au développement global des enfants d'âge préscolaire. Ils peuvent avoir pour mission, en liaison avec les autres travailleurs sociaux et avec l'équipe soignante, de favoriser le développement et l'épanouissement des enfants âgés de six ans au plus qui se trouvent pour un temps plus ou moins long hors de leur famille ou qui sont confiés à un établissement ou à un service de protection de l'enfance. Ils peuvent également exercer leurs fonctions dans les haltes garderies. I - UN RAPPORT SUR UNE SITUATION EN RELATION AVEC LES MISSIONS DEVOLUES AU CADRE D EMPLOIS Le rapport est généralement demandé par une autorité hiérarchique qui souhaite, pour son information ou en vue d une aide à la décision, une analyse précise portant sur une problématique professionnelle du domaine médico-social à laquelle le futur fonctionnaire pourra être confrontée dans l exercice de ses fonctions. Le décret précise que cette situation pourra porter «notamment sur la déontologie de la profession». 1
A ce titre, le rapport présente une double finalité : - Informative : Les informations données doivent être précises, jamais allusives : le destinataire n est pas supposé connaître le sujet abordé, le rapport doit lui fournir tous les éléments nécessaires à la compréhension de ce sujet. Le candidat ne pourra jamais se contenter de faire référence à des textes, des informations contenues dans le dossier : le destinataire ne dispose pas de ce dossier, il n a que le rapport pour comprendre. Le dossier disparaît en tant que tel lors de la rédaction du rapport : le candidat n en conserve que les informations essentielles. Il n a pas à mentionner dans le corps de son développement les références aux documents d où proviennent les informations. Un rapport qui se contenterait de résumer successivement les différents documents ou se livrerait à un commentaire composé des documents ne répondrait pas aux exigences de l épreuve. - opérationnelle : Le rapport ne doit pas être compris par le candidat comme une épreuve académique sans portée pratique. Au contraire, il est destiné à éclairer la réflexion des commanditaires en vue des actions à mener dans le secteur concerné. A cet effet, le candidat pourra valoriser son traitement du dossier par l apport de ses connaissances personnelles voire de son expérience professionnelle dans la mesure où ces éléments sont en rapport direct avec le sujet et sont de nature à renforcer la portée opérationnelle du rapport. Il prendra toutefois soin d éviter les écueils suivants qui pénaliseraient gravement sa copie : Inventer son propre scénario sans rapport avec la problématique du sujet pour proposer des solutions qui lui seraient familières : L énoncé du sujet et le contenu du dossier permettent de circonscrire le champ du sujet auquel le candidat doit se conformer. Traiter le sujet exclusivement à partir de son expérience personnelle : Le rapport doit rendre compte d une problématique de portée générale qui implique que le candidat sache dépasser son point de vue personnel, si pertinent soit-il. Adopter un parti pris délibéré ou une approche subjective du sujet : Le rapport doit demeurer neutre, équilibré et rigoureux pour répondre aux besoins de son destinataire et de l action administrative. II UN RAPPORT A PARTIR D UN SUPPORT DOCUMENTAIRE Le dossier peut comprendre entre 15 et 30 pages. Comme pour les épreuves classiques de synthèse (note de synthèse, note administrative), le candidat est invité à faire une analyse attentive du dossier où il trouvera des documents de nature diverse (lois, décrets, circulaires, jurisprudence, articles de presse spécialisée ou non...) dont il devra mesurer l importance relative par rapport au sujet à traiter. Le dossier constitue à ce titre une «boîte à outils» mise à disposition afin qu il y trouve des éléments utiles à la rédaction du rapport. Mais à la différence de ces épreuves qui nécessitent un traitement strict et intégral du dossier («rien que le dossier, tout le dossier»), le candidat est ici autorisé à enrichir les éléments du dossier par l apport de ses connaissances 2
personnelles, et le cas échéant de son expérience professionnelle (voir I ci-dessus). Le candidat s appuiera sur le dossier et sur sa réflexion personnelle s il le juge utile. Cette possibilité donnée au candidat ne doit pas pour autant le conduire à négliger le contenu du dossier qui contient nécessairement des données importantes pour le contenu informatif du rapport. III - UN CERTAIN FORMALISME A. La présentation du rapport Sans qu il faille accorder une importance excessive à la présentation du rapport, celle-ci doit adopter la forme suivante, nourrie des informations que le candidat trouve en première page du sujet : Collectivité émettrice Service ) Remarque : aucun nom de collectivité ni de service, existant ou fictif, autre que celui indiqué dans le sujet ne doit être utilisé sous peine d annulation de la copie pour rupture d anonymat Le (date du concours) (Ville de ) RAPPORT à l attention de Monsieur le... (destinataire) Exemple : à l attention de Monsieur le directeur général des services Objet (thème du rapport) Exemple : la politique de la ville Références : (celles des principaux textes juridiques fondant le rapport) Remarque : la prudence impose l abandon de toute mention de signature afin d éviter une rupture d anonymat entraînant l annulation de la copie. De même, aucun paraphe ne devra apparaître sur la copie. B. La structure du rapport Le rapport doit comporter une introduction, généralement brève (une vingtaine de lignes peut suffire), qui s apparente à celle d une dissertation (entrée en matière, définitions si nécessaire, problématique) et doit impérativement comprendre une annonce de plan. Cette annonce de plan peut comporter une numérotation (par exemple I A/ B/ - II A/ B/) qui permet de rendre évidente l organisation du développement en parties et sous-parties. Par souci de clarté, il est préférable que les sous-parties soient annoncées en début de chaque partie. Le plan est matérialisé par des titres en début des parties et sous-parties. La conclusion, brève (5 à 10 lignes suffisent), n est pas obligatoire mais si le candidat fait ce choix, elle devra insister sur les informations essentielles mises en valeur par le rapport sans jamais constituer le lieu ultime où l on placerait des informations oubliées (souvent très maladroitement précédées de : «sans oublier»). C. La rédaction du rapport Le rapport doit être intégralement rédigé (pas de style télégraphique, prise de note) : l exigence (orthographe, syntaxe) est, là encore, la même qu en dissertation. Les effets de style sont cependant inutiles : celui-ci doit être neutre, sobre, précis, «sans rien en lui qui pèse ou qui pose». L écriture doit être d autant plus efficace que le destinataire doit être rapidement et complètement informé. Le rapport sera concis : 5 à 6 pages sont nécessaires et suffisantes. 3
IV- UNE EPREUVE SANS PROGRAMME Les textes réglementaires n ont pas défini de programme permettant de circonscrire le champ des connaissances attendues du candidat. A défaut de programme réglementaire, l intitulé réglementaire de l épreuve («rapport établi à partir d un dossier portant sur une situation en relation avec les missions dévolues à ce cadre d emplois, et notamment la déontologie de la profession») permet de mesurer que le thème du rapport est lié aux réalités professionnelles du métier concerné et peut par exemple avoir trait aux devoirs qu impose aux professionnels l exercice de leur métier. V- UN BAREME GENERAL DE CORRECTION L épreuve est d abord notée sur 20 points, avant que des points ne soient le cas échéant retirés pour transgression des règles d orthographe et de présentation. Une copie devrait obtenir la moyenne ou plus lorsqu elle : - propose au destinataire une réflexion précise et étayée sur le problème posé, faisant preuve d une approche pertinente de l environnement territorial ; et, - s appuie sur un traitement des informations essentielles des documents en les synthétisant et en les ordonnant autour d un plan clair et structurant (introduction comprenant une annonce de plan, matérialisation des parties et sous-parties), éventuellement enrichi de connaissances personnelles ou d apport de l expérience professionnelle ; et, - est rédigée dans un style correct. Une copie ne devrait pas obtenir la moyenne lorsqu elle : - expose de manière désordonnée et imprécise quelques éléments tirés du dossier, laissant apparaître une méconnaissance grave des réalités professionnelles ; ou, - ne constitue qu une juxtaposition de résumés des documents du dossier ; ou, - comporte des éléments de réflexion personnelle (connaissance ou expérience) sans rapport avec le sujet ou ayant pour résultat d en proposer une analyse purement subjective ; ou, - est rédigée dans un style particulièrement incorrect. Présentation : Enlever 1 point lorsque la présentation est négligée (notamment les règles formelles de présentation de la note : timbre, destinataire, objet). Calligraphie soin : -1 point Orthographe : 5 à 9 fautes : -1 point 10 à 20 fautes : -2 points Plus de 20 fautes : -3 points 4
CADRAGE INDICATIF DE L EPREUVE ORALE INTITULE REGLEMENTAIRE DE L EPREUVE (Décrets n 93-398 du 18 mars 1993). «Entretien permettant d apprécier la motivation du candidat et son aptitude à exercer sa profession dans le cadre des missions dévolues aux membres du cadre d emplois concerné». (Durée : 20 minutes Coefficient 2) A- UN ENTRETIEN AVEC UN JURY A1- Un entretien Le libellé de cette épreuve ne doit pas égarer le candidat : l épreuve ne consiste pas en un entretien à bâtons rompus avec un jury, mais repose sur des questions destinées à apprécier tant la motivation du candidat que ses connaissances professionnelles appliquées au contexte territorial. Le libellé réglementaire de l épreuve ne prévoyant ni sujet tiré au sort ni temps de préparation, les questions posées par le jury, choisies par celui-ci au sein d une palette de questions qu il peut avoir préalablement élaborées, appellent des réponses en temps réel, sans préparation. L entretien débute le plus souvent par une brève présentation des membres du jury, qui prennent le soin de n indiquer que leur qualité sans préciser l établissement ou la collectivité où ils exercent. Un membre du jury prend généralement le temps de rappeler succinctement au candidat le déroulement de l épreuve. Commence alors le décompte du temps réglementaire, par exemple au moyen d un minuteur. Le candidat n est pas autorisé à utiliser des documents pendant l épreuve, ni CV. A2- Un jury Le jury, accueillera la plupart du temps les réponses du candidat avec une empathie qui ne préjuge en rien de la note qu il attribuera. Parfois le jury laissera transparaître son insatisfaction par son insistance sur telle ou telle question, par des mimiques dubitatives ou interrogatives A3- Un découpage précis du temps et des points Afin de garantir un égal traitement de l ensemble des candidats, le jury du concours adopte une grille d entretien conforme au libellé réglementaire de l épreuve, qui peut être ainsi précisée : Durée Points I- présentation du parcours et projet professionnel 10 min 8 points II- conception de la fonction et positionnement professionnel 5 min 3 points III- connaissance de l environnement territorial 5 min 3 points IV- Motivation Curiosité, esprit critique, aisance de l expression, assurance Tout au long de l entretien 6 points 5
I- PRESENTATION DU PARCOURS ET PROJET PROFESSIONNEL Le candidat devra présenter son parcours et son projet mais ne pas réciter un discours appris par cœur qui pourrait nuire à la qualité de sa prestation. Le candidat mettra en avant ses différentes formations, stages, parfois même ses activités antérieures au diplôme, ou selon le cas, ses expériences professionnelles dans différentes affectations sans omettre de faire valoir sa motivation initiale. II- CONCEPTION DE LA FONCTION ET POSITIONNEMENT PROFESSIONNEL Le jury posera des questions sous forme de mises en situation professionnelle, des questions portant sur les projets mis en place par le candidat, des questions impliquant une réflexion sur le rôle et le positionnement d éducateur de jeunes enfants. Le jury évalue ainsi le candidat en fonction de son parcours et de son projet professionnel, mais également par rapport à l institution dans ses pratiques professionnelles. Il convient ainsi d attirer l attention du candidat sur le fait qu il doit être capable de se projeter clairement dans les missions confiées au cadre d emplois des éducateurs territoriaux de jeunes enfants. Au-delà des réponses aux questions posées, le comportement du candidat contribue également à cette évaluation. III- CONNAISSANCE DE L ENVIRONEMENT TERRITORIAL ET PROFESSIONNEL Le jury posera au candidat des questions institutionnelles portant sur les collectivités territoriales. IV-MOTIVATION Tout au long de l entretien, le jury cherche à évaluer si le candidat est réellement motivé et prêt à exercer de futures responsabilités d éducateur territorial de jeunes enfants. Cela suppose du candidat une capacité à se projeter. Le jury mesure ici durant l épreuve orale l aptitude du candidat à assumer les missions d éducateur territorial de jeunes enfants, les membres du jury se plaçant souvent dans une position d employeur : s il s agissait d un entretien de recrutement en vue de pourvoir un poste de responsabilité confié à un éducateur territorial de jeunes enfants, ce que dit ce candidat, sa manière de se comporter conduiraient-ils à l engager? Au-delà de ses connaissances, fait-il la preuve d aptitudes pour exercer ses fonctions et répondre au mieux aux attentes de la déontologie du cadre d emplois. 6