Synthèse de la conférence du 23 mai 2014 «Optimiser, Automatiser & Sécuriser sa trésorerie : Les opportunités de l'après S PA» Lyon Place Financière et Tertiaire a engagé plusieurs réflexions destinées à accompagner les entreprises dans les grands enjeux que sont : les outils de financement, la gestion des risques, la stratégie actionnariale et les solutions de fonds propres. Elle s appuie pour cela sur la diversité des compétences de ses membres : banquiers, investisseurs, professionnels du chiffre, du droit, entreprises, enseignement supérieur. La conférence du 23 mai 2014 a été organisée par le cycle outils de financement animé par Guirec Penhoat, en partenariat L AFTE, La CCI Rhône-Alpes, La DFCG. Elle avait vocation à sensibiliser les entreprises aux apports du SEPA en leur proposant des contributions très opérationnelles issues d entreprises, de banquiers et de conseils. Ce document synthétise les propos introductifs tenus en plénière et le contenu des 3 ateliers dédiés à l optimisation, l automatisation et la sécurisation. Les intervenants Atelier OPTIMISATION Hervé POSTIC, UTSIT Emmanuel ARABIAN, Biomérieux Didier BRUNO, CERA Edouard PHELIPPEAU, Gerflor Atelier AUTOMATISATION Jean-Louis GLORIAN, CM CIC Jean-Michel BERARD, ESKER Marc POMES-BORDEDEBAT, UTSIT Corinne POUYET, Manitowoc Atelier SECURISATION Pierre VALADJI, Aldes, DFCG Nicolas BRUNETAUD, PWC Marie-Laurence FAURE, BNP Paribas Eric GAYNO, UTSIT Les partenaires Une conférence à l initiative de Lyon Place Financière et Tertiaire Avec
Quelques repères sur l origine du SEPA et ses enjeux pour l Europe et les entreprises Pourquoi SEPA? L origine du SEPA remonte au traité de Maastricht (1992) qui prévoit notamment la mise en place d une monnaie unique. L euro est ainsi créé le 1 janvier 1999 et elle, une partie des infrastructures nécessaires, permettant l articulation au niveau européen des traitements des gros montants (> 800 000 ). En France, il est assuré par le système Target 2). Pour les petits montants qui n ont pas connu d harmonisation, le traitement des paiements transfrontaliers reste lourd et coûteux : le projet SEPA met en place un marché unique des moyens de paiement qui concerne 34 états (dont 28 pour l Union européenne). Virements SEPA, prélèvements SEPA, paiements par carte bancaire ou autre monnaie électronique vont ainsi se substituer aux paiements nationaux : une vraie avancée. Qu est-ce qui va changer? On a vu que la mise en place était lourde pour les entreprises, contraintes de faire évoluer leurs systèmes d information pour assurer la migration sur les nouvelles codifications. Cela explique le retard pris : la mise en place sera effective au 1 août 2014 (au lieu de février), quelques dérogations spécifiques. Rappelons que les transactions en euros en Europe représentent tout de même 92 milliards, dont 90% de virements, 7% de prélèvements, le tandem France/Allemagne en étant un poids lourd Aujourd hui, l enjeu de la migration semble (pratiquement) gagné, si l on excepte une petite poignée d irréductibles Derrière la façade (migration), le SEPA est appelé à modifier en profondeur les pratiques. Il pose en effet la première pierre d une évolution vers davantage d optimisation, d automatisation et de sécurisation. Ceci passe pratiquement par : des délais de paiement raccourcis, des frais réduits et transparents, une information de bout en bout dans son intégralité, une restitution garantie, des formats d échange communs (IBAN). C est tout l intérêt de cette conférence que d ouvrir ces pistes, de montrer comment elles peuvent se mettre en pratique, à partir des visions croisées des entreprises, des banquiers et des conseils. 2
Atelier Optimisation Dans les banques comme dans les entreprises, la migration a souvent été effectuée sous contrainte et pendant longtemps la mutation a été considérée comme essentiellement informatique, au risque de le voir comme un projet technique confié aux informaticiens soucieux de reproduire l existant plus que d envisager d optimisation. Il s agit maintenant de voir le SEPA comme ouvrant de nouvelles opportunités, côté banques comme entreprises. SEPA, porteur d innovations dans les banques : Pour les banques, c est un projet structurant qui ouvre de nouvelles opportunités à l heure de Bâle III. On peut, par exemple envisager de remettre à plat la fonction flux, cash management, directement reliée aux dépôts, désormais fondamentaux. Sepa est sans doute l occasion de revoir le parc d applicatifs, De fait, les systèmes informatiques des banques datent pour certains des années 70, 80 et sont assez rigides, une vraie réflexion doit être engagée, notamment sur la tarification. La gestion des flux ne redeviendra rentable pour les banques que s il y a changement de process des stratégies de spécialisation et de recherche pour relier des services au cash management. Les opportunités naîtront notamment en réduisant le cash pooling puisqu on n a plus besoin d avoir un compte par pays. De nouvelles questions sont ouvertes : quel sera à terme le nombre de moyen de paiements (seulement 3 ou restera-t-il des spécificités nationales?), la tarification sera-t-elle simplifiée? Sepa, vecteur de nouveaux comportements dans les entreprises : Le problème de rigidité se retrouve aussi au niveau des entreprises, mais on voit des applications très concrètes dont les retombées sont immédiates, comme : La suppression des comptes et leur rationalisation mais pas du fait du lettrage La réflexion sur les flux qui peut par exemple aboutir à supprimer les différents comptes de la maisonmère (mais pas ceux des filiales). En matière de moyens de paiement utilisés, on constate qu il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour les paiements par carte mais que les prélèvements ne semblent pas poser de problème. De nouveaux outils au service des entreprises : Sepamail qui va être mis en place d ici la fin de l année par toutes les grandes banques, correspond en réalité à un ensemble de standards qui va permettre la création de plusieurs produits. SEPA mail doit faciliter le travail de réconciliation des flux (comptables et bancaires). Il complète le système de compensation via SEPA. Messagerie interbancaire une norme d échange sécurisée. Pour plus d infos : http://www.sepamail.eu/ et http://documentation.sepamail.eu/wiki/accueil la dématérialisation des factures Jusqu à présent pour qu une facture soit considérée comme une facture électronique il fallait soit passer par des systèmes complexes d EDI soit par des signatures compliquées acceptées par l administration. L Europe a considéré que toute facture envoyée par internet est d office une facture électronique (directive TVA) ce qui simplifie considérablement le processus. (Une signature électronique est cependant demandée pour les envois par pdf) 3
Atelier Optimisation Le coffre fort électronique Il concerne les factures qui seront stockées. Pour l instant, il doit être alimenté par le client. Pourquoi ne pas faire en sorte qu il soit alimenté directement? (BPCE l a fait). Du coup, la banque optimise sur la capacité d offrir de nouveaux services. La banque va sans doute jouer un rôle de plus en plus important dans la conservation des données de la dématérialisation On voit des innovations à venir du côté des particuliers (précurseurs) et des administrations. Elles vont forcément impacter les entreprises et accélérer le processus de dématérialisation. En conclusion : les profonds changements que va opérer le SEPA vont se traduire géographiquement (capacité à payer à peu de frais et simplement sur une grande zone), autant qu en matière de produits et services à disposition des entreprises et des particuliers. La phase d optimisation commence ; à chacun d en saisir les points positifs en espérant que l impact des réalités culturelles multiples au sein de la zone SEPA ne freinera pas ces évolutions. Atelier OPTIMISATION Hervé POSTIC, UTSIT Emmanuel ARABIAN, Biomérieux Didier BRUNO, CERA Edouard PHELIPPEAU, Gerflor 4
Atelier Automatisation Les échanges lors du panel automatisation ont abordé un nombre important de thèmes qui correspondent aux préoccupations des entreprises post migration SEPA. Rentabiliser l investissement de la migration : L après SEPA permet de se reposer les bonnes questions au-delà des migrations réglementaires. Les entreprises cherchent désormais à rentabiliser leurs investissements en généralisant l utilisation des formats SEPA (exemple Manitowoc). L automatisation pour être efficace doit s envisager pour couvrir tout ou partie du cycle «procure to pay» et permettre à la fois la fluidité des process mais également les bons niveaux de contrôles, pour objectifs : L optimisation du BFR (cash is king) L amélioration de la gestion prévisionnelle de trésorerie, et l optimisation du cash La satisfaction du client final : respect des délais prestations conformes aux attentes Des outils existent et ne concernent pas seulement les grandes entreprises!! Tout le monde a les mêmes objectifs. Penser dématérialisation et nouveaux outils : Sur l horizon des solutions de dématérialisation de commandes et factures existent, les commandes ou factures en suspens ne sont ni plus ni moins que du cash qui dort (et coûte). mais également des outils qui permettent d automatiser le cycle en amont Gemme pour la gestion des mandats, Rubis pour les pieds de facture lutter contre la fraude (Diamond), ou encore automatiser le financement des entreprises (Jade les factors). Exploiter toute l information : La maîtrise du BFR passe également par une vue claire et précise des flux et l information en provenance des banques est essentielle pour : L automatisation des réconciliations et des lettrages L amélioration de la gestion des litiges éventuels les clients finaux. L offre de restitutions se doit d être à jour et compatible les nouvelles pratiques et les objectifs des entreprises. Cependant il ne faut pas perdre de vue que toute automatisation doit toujours se faire en respectant l ensemble des règles de sécurité : sécurisation vis-à-vis de l interne mais aussi de l extérieur. Si les objectifs sont clairs, les options et valeur ajoutées attendues seront clairement identifiées, et le plan de travail d optimisation sera relativement simple. Les ingrédients simples d une recette réussie!! Atelier AUTOMATISATION Jean-Louis GLORIAN, CM CIC Jean-Michel BERARD, ESKER Marc POMES-BORDEDEBAT, UTSIT Corinne POUYET, Manitowoc 5
Atelier Sécurisation La question de la fraude et l actualité qui l entoure rendent cette question particulièrement présente dans les entreprises. Il est intéressant de la mettre en parallèle du SEPA : c est le bon moment pour remettre à plat les pratiques et mettre en évidence les pistes opérationnelles dont toute entreprise peut s inspirer. Quels moyens de paiements, quels risques? Engager la réflexion sur les moyens de paiements utilisés par l entreprise, c est aborder les points suivants : Vérifier les points de contrôle interne sur les différents moyens de paiement et mettre en place un pilotage des MDP par les risques Mettre fin aux moyens de paiement non sécurisés : chèques, virements manuels Privilégier le virement SCT plus sécurisé que tous les autres moyens de paiement Des pistes concrètes pour adapter les processus : La sécurisation des process internes aboutit à ne plus percevoir le paiement comme le maillon faible des process. Attention toutefois à adopter les nouveaux réflexes que sont l esprit critique et la vigilance Revoir les règles de délégations Séparer les taches Sécuriser l accès au système d information et faire des tests Sécuriser les procédures de changement de coordonnées bancaires fournisseurs Systématiser les rapprochements bancaires, facilités par le SEPA et les références véhiculées de bout en bout Renseigner les références facilitant l identification des bénéficiaires Mettre en place des listes blanches ou noires sur les prélèvements Et une ouverture vers d autres pratiques : Le message fort de ces échanges, c est avant tout de démontrer que le SEPA ouvre de nouvelles opportunités, au-delà de la rationalisation du nombre et des process liés aux moyens de paiement! On le constate en abordant les questions liées à la Rationalisation et aux nouveaux services SEPA ouvre de nouvelles voies. Généraliser les formats XML à l ensemble des paiements Réflexion sur les paiements des filiales à l étranger : unicité de point de paiement Déployer les certificats numériques Après le SEPA SEPAMail qui permettra de sécuriser les coordonnées bancaires avant une transaction, de déclencher les paiements par virements SCT Atelier SECURISATION Pierre VALADJI, Aldes, DFCG Nicolas BRUNETAUD, PWC Marie-Laurence FAURE, BNP Paribas Eric GAYNO, UTSIT 6