Partager la route Investir dans la marche à pied et le vélo
Pollution de l air: les émissions des véhicules à moteur sont responsables de près de 90% de la pollution atmosphérique urbaine, qui provoque plus de 1,2 millions de décès prématurés par an. Sécurité énergétique: Le transport routier représente 25% de la demande énergétique mondiale, dont 90% est issue de combustibles fossiles. 2 Changement climatique: 17% des émissions mondiales de CO 2 liées à l énergie proviennent du transport routier, le transport étant le secteur où les émissions de gaz à effet de serre ont la croissance la plus rapide. Accidents de la route: Chaque 6 secondes, une personne est tuée ou gravement blessée sur les routes, ce qui équivaut à environ 1,2 millions de morts par an. Embouteillage: Le nombre de voitures devrait tripler d ici 2050, principalement dans les pays en développement, annonçant des embouteillages massifs en cas de maintien du statu quo. Brendan Bannon/UNEP Pauvreté: D importantes portions du revenu des ménages sont dépensées en frais de transport, à hauteur de 25% supplémentaires pour les plus pauvres dans les grandes villes. Véhicules: La grande majorité des gens ne possèdent pas de voitures mais des vélos, dont le nombre est supérieur d un milliard à celui des voitures. Still Pictures Routes non durable: Les investissements pour les infrastructures sont détournés en faveur de l automobile et de la construction de routes pour les voitures, et non pour les personnes. Le transport routier par les chiffres: des défis majeurs
L initiative «Partager la Route» met en évidence une des démarche les plus profitables quoique négligée: faire que la marche et le vélo soient pratiques, sûrs et agréables. Pour ce faire, les routes doivent favoriser les transports non motorisés (TNM) en offrant à l échelle de la ville les éléments de réseaux suivants: des trottoirs des passages piétons des pistes cyclables Lorsque ces aménagements pour TNM sont associés avec des transports en commun tels que les systèmes de lignes de bus rapides, il en résulte un nombre accru de personnes utilisant à la fois les transports collectifs et les transports non motorisés. Après tout, chaque déplacement en transports en commun commence et finit avec la marche; voire parfois le vélo. Des investissements systématiques dans les TNM sont nécessaires. Il s agit d offrir de l espace pour tous sur les routes et de partager les ressources allouées au maintien et à l amélioration des transports routiers urbains. Cet équilibre amélioré entre transports motorisés et non motorisés est crucial si nous voulons surmonter les multiples défis auxquels nous sommes confrontés. PNUE, avec la Fondation FIA en tant que cofondateur, a lancé l initiative Partager la Route afin: De collaborer avec les gouvernements et bailleurs de fonds pour élaborer des politiques qui garantiront que tous les investissements routiers urbains incluent des aménagements pour TNM. Qu un pourcentage des fonds de développement des routes nationales et des portefeuilles d investissements dans les transports urbains soit mis de côté pour d éventuels mécanismes de financement ou pour un fonds distinct en faveur des TNM. Qu à la fois les projets de réhabilitation et ceux concernant la construction de nouvelles routes soient ciblés et que l accent régional soit mis sur l Afrique. Shutterstock 3 une démarche essentielle à adopter: investir dans l infrastructure routière pour TNM
4 Enrique Peñalosa Propulsés par l énergie humaine, les transports non motorisés sont le moyen de transport le plus propre, exempt d émissions. Le TNM est aussi la forme de transport la plus efficace en terme d occupation de l espace. Par exemple, les nouveaux supports vélos montrent que jusqu à 15 vélos peuvent tenir dans un seul espace de stationnement pour voitures. Être capable de marcher ou de pédaler pour atteindre sa destination rend l environnement urbain plus agréable et améliore les conditions de vie. Par exemple, les projets d aménagement de zones piétonnières peuvent réduire la pollution, augmenter l activité économique et créer des espaces publics dynamiques. La majorité des déplacements urbains sont de courte distance, ce qui les rend idéals pour la marche et le vélo. Avec un vélo, l amplitude des déplacements peut augmenter de manière significative. espace requis pour le transport de 60 personnes voiture bus vélo Dans leur transition vers une économie verte, les villes doivent passer d une dépendance à la voiture aux systèmes de transport multimodaux. Lorsque les trottoirs et les pistes cyclables sont intégrés aux réseaux de transport en commun, plus de personnes pratiquent la marche, le vélo ou autre mode de déplacement, au lieu d utiliser un véhicule à moteur privé. Cela correspond au type de transfert modal mis en évidence par l Agence Internationale de l Energie (AIE) en tant qu une des trois principales sources de réduction des gaz à effet de serre dans les transports. Les infrastructures destinées à la marche et au vélo encouragent les gens à ne pas s enfermer et à sortir de leurs voitures. Elles favorisent également des modes de vie plus sains. Press Office City of Munster, Germany Partager la Route pour l Environnement Nous pouvons réduire radicalement notre empreinte environnementale
Bien que la marche soit le mode de transport le plus largement utilisé, l infrastructure routière n a pas été construite pour les personnes à pied, encore moins pour les cyclistes. Depuis l avènement de l automobile, le développement du réseau routier a poussé de manière continuelle la majorité des gens dans des espaces de plus en plus réduits. Le résultat est que, ceux qui peuvent se le permettre, conduisent une voiture, tandis que ceux qui ne le peuvent pas, doivent concurrencer la circulation automobile pour l espace routier, souvent au péril de leur vie. Le manque d aménagements pour TNM est l une des raisons majeures pour lesquelles les piétons et les cyclistes représentent une quantité disproportionnée des 1.2 millions de personnes qui meurent dans des accidents de la route chaque année. Concevoir l espace pour les piétons et les cyclistes en adéquation avec la demande pour les TNM est cruciale. Il s agit également de l une des démarches les plus efficaces pour sauver des centaines de milliers de vies. Make Roads Safe Campaign 5 Par exemple, les deux premières contre-mesures pour améliorer la sécurité à Nairobi, au Kenya, recommandées par le Programme International d Evaluation des Routes (irap) sont les passages piétons et les trottoirs. Elisa Dumitrescu/UNEP L amélioration de la sécurité de l infrastructure routière pour tous les usagers figure dans le plan mondial pour la Décennie d action pour la sécurité routière 2011-2020 des Nations Unies, fer de lance de la campagne Pour des Routes Sûres. Partager la Route pour la Sécurité Nous pouvons améliorer considérablement la sécurité routière pour tous les usagers
Les cyclistes ont besoin de moins d un tiers de l espace routier utilisé par une voiture, tandis qu un piéton a seulement besoin d un sixième de cet espace. Plus les gens utilisent des moyens de transport non motorisés, plus l occupation des sols est optimisée pour une accessibilité maximale. 6 Les aménagements pour TNM, tels que les pistes cyclables reliées au réseau, apportent une meilleure accessibilité pour l ensemble de la société, en particulier pour les groupes les plus vulnérables tels que les populations pauvres. Jusqu à 25% des revenus des ménages urbains peuvent être consacrés aux dépenses de transport. Que ce soit pour économiser sur ces coûts élevés, ou parce qu elles ne peuvent pas se le permettre, les populations pauvres en milieu urbain doivent souvent marcher des heures pour atteindre les écoles ou les lieux de travail. Pour tous, des trottoirs et des passages piétons bien conçus sont nécessaires pour assurer que les déplacements sont effectués en toute sécurité et aussi rapidement que possible. Un réseau pour cyclistes à l échelle de la ville peut non seulement réduire les coûts de transport des ménages mais aussi accroître l amplitude des déplacements. De nombreuses villes développent des systèmes publics de vélos partagés, qui offrent aux usagers à la fois l accès à un vélo et à l infrastructure cyclable nécessaire pour répondre à leurs besoins de mobilité. Brendan Bannon/UNEP Still Pictures Les embouteillages sont un véritable casse-tête pour les villes dans le monde entier. Plus de gens utilisant les moyens de TNM signifie moins de bouchons car moins de voitures sur les routes. Partager la Route pour l Accessibilité Nous pouvons accroître singulièrement la mobilité pour tous les usagers
Andrew Hall Investir dans les infrastructures destinées à la marche et au vélo se révèle être une situation gagnant-gagnant-gagnant : réduction des polluants atmosphériques nocifs et des émissions de gaz à effet de serre, amélioration de la sécurité routière, et accroissement de l accessibilité pour tous. TPris dans leur ensemble, ces investissements contribuent au développement durable à travers la promotion des trois piliers du développement, les enjeux économique, social, et écologique, dans le contexte du transport routier urbain. Développer des politiques systématiques d investissement routier pour les TNM est essentiel pour réduire la pauvreté et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à la fois directement et indirectement. Des économies massives sont possibles en réduisant les coûts économiques de la pollution atmosphérique urbaine (5% du PIB dans les pays en développement pour les seules dépenses de soins de santé) et de l insécurité routière (jusqu à 100 millions de dollars par an dans les pays à bas revenus et à revenus intermédiaires, où 90% des accidents de la route se produisent). Des économies massives sont également possibles en réduisant les dépenses de transport à la fois au niveau national et à celui des ménages, par exemple en réduisant la demande pour les importations de carburant. De même, pour des millions de personnes, en particulier les populations pauvres des zones urbaines, le vélo ou la charrette sont un outil pour gagner sa vie, par exemple pour des services de livraison ou de taxi. De fait, si ces personnes peuvent travailler en utilisant des infrastructures routières sûres et pratiques, le résultat est une hausse de la mobilité économique. Interface for Cycling Expertise 7 Gagnant Gagnant Gagnant
8 KJ Kim Still Pictures Patricia Kim/UNEP De nombreux gouvernements sont en train d accroître les investissements destinés à la marche et au vélo dans le cadre de plans plus larges pour créer des systèmes durables de transport urbain. Des exemples positifs sont présents partout dans le monde, d Amérique du Sud, d Afrique et d Europe jusqu en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique. Shutterstock accélérer la tendance dans le monde entier: davantage d investissements dans les TNM
Elisa Dumitrescu/UNEP Nairobi, Kenya avant après Patricia Kim/UNEP 9 Enrique Peñalosa Bogotá, Colombie avant après Enrique Peñalosa photos avant et après: des exemples d investissements positifs
(Construction en cours: 3 mètres de trottoir sur les deux côtés) Patricia Kim/UNEP 10 Make Roads Safe Campaign (Construction en cours: 3 mètres de piste cyclable dans les 2 sens) Patricia Kim/UNEP se concentrer sur l Afrique
Partager la Route peut aider votre gouvernement en: Fournissant un appui technique concernant tous les aspects de la conception Apportant une assistance à la recherche des possibilités de financement Soutenant l élaboration de politiques d investissements Les travaux de Partager la Route au Kenya ont abouti à un projet de réhabilitation de route intégrant des aménagements pour TNM de qualité optimale, et connectés à des arrêts de transports en commun («Matatu»). Par ailleurs, le gouvernement intègre aujourd hui systématiquement les aménagements pour TNM sur toutes les nouvelles voies urbaines et exige des audits de sécurité pour tout projet. Par la suite, Partager la Route va lancer des initiatives nationales en Ouganda et au Rwanda, et apporter une aide à l élaboration de plans d action pour un changement politique, accompagné d activités nécessaires de recherche, de sensibilisation et de projets pilotes. Le PNUE et ses partenaires sont désireux de travailler dans davantage de pays. S appuyant sur ces initiatives nationales, Partager la Route va également développer un partenariat régional africain pour le financement d infrastructures destinées à la marche et au vélo. Visitez le site www.unep.org/transport/sharetheroad (en anglais) pour consulter: un rapport mondial comportant des recherches et analyses originales des outils de communication tels que des brochures et des films des mises à jour des projets en cours Le concept de Partager la Route est de convier et influencer ceux qui conçoivent, planifient, et financent les routes à réfléchir à plus grande échelle et changer notre rapport à la route. Le futur ne doit pas être dans plus de bitume et de véhicules, mais dans une circulation plus efficace des personnes et des biens dans la société. Achim Steiner Directeur exécutif du PNUE Nations Unies Sous-Secrétaire général Lois Bielefeld/Transportation Alternatives 11 rejoins Partager la Route
Thomas Harrison-Prentice/UNEP Version 1, imprimée en Juin 2011 Photo de couverture Thomas Harrison-Prentice/PNUE Pour plus d informations, contactez: Programme des Nations Unies pour l Environnement Division Technologie, Industrie et Economie Branche Energie Unité Transport B.P. 30552, Nairobi, Kenya Tél: (+254 20) 7624184 Fax: (+254 20) 7625264 Courriel: nmt.roads@unep.org www unep.org/transport/sharetheroad (en anglais) Impression: Section des services de publication de l ONUN, Nairobi, certification ISO 10041:2004 Conception et mise en page: Jinita Shah/ONUN