Le développement responsable dans le monde bancaire

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2ème OBSERVATOIRE EUROGROUP CONSULTING Le développement responsable dans le monde bancaire Novembre 2012 1

Introduction Le développement responsable a une forte résonance dans le monde bancaire Longtemps, les banques ont été tenues à l écart de la problématique de développement responsable. D une part en raison de leur faible impact environnemental (faible utilisation des ressources naturelles, absence d usines, ) ; d autre part compte tenu du niveau de régulation et d encadrement de l activité bancaire. Ces dernières années, les évolutions ont été nombreuses et la notion de développement responsable s est progressivement étendue au secteur bancaire. Au départ, il s agissait beaucoup d une question d image et d affichage. Aujourd hui, l enjeu est devenu plus prégnant : le développement responsable est désormais un sujet qui touche à la stratégie, au business model et à l humain qui compose la banque. Deux raisons majeures expliquent cette profonde transformation : - La crise financière a révélé l importance de la responsabilité éthique des établissements bancaires, qu il s agisse de leurs choix d investissement, de financement ou de management - La notion de développement responsable s est élargie pour progressivement inclure de nouvelles dimensions au-delà de l environnemental : la gouvernance, la stratégie, le marketing produit, la politique sociale et sociétale, La publication de nombreuses études récentes par des acteurs d horizons différents (ONG, experts, cabinets de conseil, organismes publics, ) confirme l importance de l enjeu de développement responsable dans l exercice du métier de banquier. Aujourd hui, l engagement des banques prend plusieurs formes que celles-ci tentent de traduire et mettre en valeur dans leur publication RSE ou dans leur rapport annuel : Mettre en place une bonne gouvernance d entreprise, garantie d une meilleure gestion des risques, d une lisibilité des processus de décision (notamment dans l octroi des financements ou dans les décisions d investissement) et d une plus grande éthique des affaires Incarner leur rôle de structuration et de financement à long terme de l économie : Développer l économie, le tissu industriel et les services sur les territoires Favoriser la bancarisation de tous les publics Promouvoir une gamme de produits et services en phase avec les attentes du public Réduire leur impact environnemental et affirmer leur ancrage social et sociétal dans les pays Mobiliser leurs collaborateurs autour de l importance stratégique et commerciale des enjeux de développement responsable et favoriser de meilleures conditions de travail Être sur un mode de dialogue renouvelé avec l ensemble de ses parties prenantes : clients, partenaires sociaux, ONG, institutions publiques, concurrents, fournisseurs,... L Observatoire Eurogroup Consulting : les objectifs En septembre 2011, EUROGROUP CONSULTING a publié un premier Observatoire des pratiques de développement responsable dans le monde bancaire français qui visait à évaluer le degré de maturité des banques. Le périmètre de ce premier Observatoire recouvrait les principaux acteurs bancaires français : Banques Populaires, BNP Paribas, Caisses d Epargne, Crédit Agricole, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel, HSBC, La Banque Postale, Natixis, Société Générale. Les analyses étaient basées sur les informations publiques communiquées par les banques (Sites Internet, Rapports annuels et rapports Développement Durable, Presse). 2

L objectif de ce deuxième «Observatoire Eurogroup Consulting» a été quelque peu enrichi : le périmètre des banques étudiées a été élargi à des banques étrangères issues de l Europe, des pays anglo-saxons et des pays émergents afin, non plus seulement de comparer les établissements bancaires français entre eux, mais d apprécier et qualifier la position des banques françaises par rapport à leurs consœurs et concurrentes. L Observatoire répond ainsi à un double objectif : 1. Mesurer l évolution du positionnement des banques françaises et notamment les changements survenus depuis le premier observatoire de l été 2011 2. Comparer les pratiques RSE de quelques grands établissements bancaires internationaux et confronter les banques françaises à des consœurs issues du monde anglo-saxon ou des pays émergents Périmètre Les banques retenues dans le cadre de l Observatoire V2 : Périmètre Etablissements bancaires Pays BNP PARIBAS BPCE Banques françaises CREDIT AGRICOLE LA BANQUE POSTALE SOCIETE GENERALE DEUTSCHE BANK Allemagne WESTPAC Australie STANDARD CHARTERED BANK Royaume-Uni Banques étrangères SANTANDER Espagne ITAU UNIBANCO Brésil BANK OF AMERICA Etats-Unis ICICI BANK Inde BANK OF CHINA Chine Méthodologie Les conclusions de l observatoire Eurogroup Consulting se fondent sur l analyse de données publiques : rapports annuels, rapports RSE, sites internet, études, La démarche d analyse a été complétée par quelques entretiens réalisés auprès d ONG qui étudient les pratiques RSE du secteur bancaire et d une agence de notation extra-financière. Sur la base des informations collectées et analysées, Eurogroup Consulting a évalué et noté les différents établissements bancaires sur 5 axes indépendants : 1. Stratégie et Communication Ce critère permet d évaluer la sensibilité stratégique des établissements bancaires aux thèmes «Développement Responsable». Plus la thématique DR est au cœur de la stratégie de développement et constitue une priorité pour l ensemble des activités couvertes par la banque, plus la note est élevée. 2. Gouvernance et Conformité La problématique de gouvernance est désormais essentielle. Elle s entend à plusieurs niveaux : 3

La politique d investissement : l évaluation prend en compte la présence d informations sur les politiques d exclusions sectorielles ou normatives et sur l existence de critères d investissement adossés aux principes DR. La gouvernance DR : l appréciation réalisée prend en compte le positionnement et l organisation de la filière DR au sein de l établissement bancaire La déontologie : l évaluation intègre tous les aspects de «bonne conduite» (lutte contre le blanchiment et la criminalité financière, activité dans les paradis fiscaux, dérives et fraudes éventuellement constatées en interne,.). 3. Marketing et Offre Cet axe évalue la matérialité de l offre de produits et services DR proposée à l ensemble de la clientèle ainsi que le niveau d innovation de ces offres. Les banques les plus avancées ont ainsi une gamme étoffée et différenciée selon le type de segment client et commercialisent leur offre DR en grande quantité. 4. Politique Sociale et Sociétale La politique sociale recouvre l ensemble des actions entreprises à destination des salariés ou visant à améliorer le fonctionnement interne (bien-être au travail, sensibilisation des collaborateurs aux problématiques DR, parité, promotion du handicap, diversité, formation continue et gestion des talents, politique achats responsable pour la sélection des fournisseurs, ). Les banques les plus avancées ont mis en place des dispositifs spécifiques et ont revu leurs processus RH selon un prisme DR. L engagement sociétal des banques s analyse au regard de l importance de leurs activités de mécénat, l existence d une Fondation, le nombre d heures consacrées par les salariés à des actions de bénévolat ou encore l importance des montants des projets financés. Les leaders ont une stratégie d action sociétale structurée selon un ou plusieurs axes bien définis. 5. Démarche environnementale La démarche environnementale s apprécie au regard de la mise en place de dispositifs internes environnementaux tels que : Bilan carbone et politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; Maîtrise des consommations de ressources et recyclage des déchets, notamment en impliquant les salariés ; Immobilier de bureaux aux normes HQE ; Plan de déplacement d entreprise ; Existence de comités ou instances dédiés à la politique environnementale Les banques les plus avancées ont déployé ces dispositifs à l ensemble (ou à la plupart) de leurs entités et activités, se sont fixé des objectifs élevés de réduction de leur impact environnemental et assurent une grande transparence de l information sur ce sujet. 4

I. Messages clés 1) Sur les sujets de RSE, l approche des établissements bancaires reste souvent défensive : elle est plus souvent motivée par le risque de réputation que par une conviction et un engagement profonds des dirigeants de banques. Devenus plus fréquents, les «faits-divers» bancaires font peur alors même que la pression externe issue de la réglementation, des médias ou des ONG devient progressivement plus forte. 2) En matière de RSE, les banques ont fait de réels progrès ces dernières années, notamment en matière de gouvernance. La prise en compte de critères extra-financiers s impose progressivement dans le financement de projets et les projets sociaux se multiplient pour les salariés. Pour autant, les pratiques ont encore assez peu évolué : faute de standards contraignants et de cadre normatif, il n y a pas eu de rupture majeure. La réalité économique n a pas encore rejoint l évolution des systèmes de valeur. 3) Les banques européennes, particulièrement les banques françaises, sont bien positionnées dans les résultats de l Observatoire. Elles ressortent globalement dans les acteurs qui ont le plus avancé en termes de démarche RSE. Cette avance n est toutefois ni définitive ni figée tant certains éléments de langage, démarches ou projets sont progressivement repris un peu partout dans le monde. 4) Il n y a pas de gros retard des banques des pays émergents. Celles-ci ne sont pas très loin des pratiques de leurs concurrents, notamment anglo-saxons. Voire, certains établissements sortent du lot et s engagent résolument dans des démarches RSE (Itau Unibanco au Brésil par exemple). Cette montée en puissance constitue à la fois un défi et un facteur d entraînement pour les banques européennes. 5

II. Classement des établissements Le fait pour une banque de figurer dans une des trois catégories ne signifie pas qu elle se retrouve dans cette même catégorie sur chaque axe, une banque pouvant être plus ou moins avancée selon l axe étudié. Catégorie Définition Nom des banques Pays UNE DEMARCHE RSE TRES AVANCEE Démarche responsable bien ancrée sur les 5 axes analysés Aucun axe en retrait Aspect novateur sur au moins 1 des axes BNP Paribas Crédit Agricole Deutsche Bank Allemagne BPCE UNE DEMARCHE RSE AVANCEE Démarche responsable ancrée sur au moins 4 des axes analysés En retrait sur maximum 1 axe Pas d aspect novateur Itau Unibanco La Banque Postale Société Générale Santander Brésil Espagne Westpac Australie UNE DEMARCHE AMORCEE Niveau d engagement sur les 5 axes très hétérogène Démarche responsable ancrée sur au moins 2 des axes analysés Manque d information sur au moins 1 axe Bank of America Bank of China ICICI Bank Standard Chartered Etats-Unis Chine Inde Royaume-Uni 6

III. Analyse détaillée du positionnement des banques sur chaque axe étudié 1) Stratégie et Communication Catégorie Nom des banques UNE DEMARCHE TRES AVANCEE Aucune banque UNE DEMARCHE AVANCEE BNP Paribas Bank of America Crédit Agricole Westpac UNE DEMARCHE AMORCEE La Banque Postale BPCE Société Générale Deutsche Bank Standard Chartered Santander ICICI Itau Unibanco Bank of China Toutes les banques étudiées ont élaboré et publié une stratégie RSE. Les axes de cette stratégie sont plus ou moins précis et concrets selon les banques et recouvrent principalement 4 sujets : l engagement économique (déontologie, intégrité des marchés, respect de l intérêt du client, offre DR, création de valeur pour les actionnaires) l engagement social (engagement interne vis-à-vis des salariés) l engagement sociétal (implication dans le territoire, actions de développement, participation aux réflexions et actions RSE avec d autres acteurs, mécénat) l engagement environnemental (réduction des impacts de l activité et promotion de produits et services «verts»). Les banques les moins avancées dans cette catégorie n incluent pas leur stratégie RSE dans leur stratégie globale. La stratégie RSE et la stratégie globale sont pensées et présentées indépendamment l une de l autre. Qui plus est, les banques les moins avancées ont décliné leur stratégie RSE en grands engagements de principe, mais communiquent peu en termes d objectifs chiffrés. A contrario, les banques les plus avancées incluent une ou plusieurs orientations liées au développement durable dans leur stratégie globale et se donnent des objectifs chiffrés, détaillés dans le cadre de chantiers concrets. Par ailleurs, la stratégie et les engagements des banques les plus avancées sont mis en valeur par une communication de bon niveau à la fois à l aide de leurs rapports RSE mais également, dans certains cas, d un site Internet dédié présentant ces éléments de manière didactique. Ainsi, Westpac présente dans sa stratégie RSE des objectifs précis sur différents sujets (relation clients, parité, diversité, réduction des émissions de CO2 ) et a lancé les chantiers correspondants pour les atteindre d ici 2014. De plus, Westpac a pour objectif majeur d être identifiée à terme comme leader des sujets et des actions Développement Responsable en Australie. 7

Après un premier programme achevé en 2012 (coût de 20Mds USD), Bank of America lancera en 2013 un nouveau programme pour les 10 années à venir (coût de 50 Mds USD) avec pour objectif de répondre de manière globale et cohérente aux nouveaux enjeux environnementaux, réduire les impacts de ses activités, et créer de la valeur à long terme pour les parties prenantes. Ce programme touchera différentes activités et secteurs de la banque : prêts, financement, marché de capitaux, activités de conseil, solutions d investissements pour ses clients. Par ailleurs, Bank of America apparait très sensible à son image en termes de Développement Durable et précise avoir alimenté et mis en perspective le contenu de son rapport RSE à l aide du discours des medias, des analyses d experts et d interviews d autres parties prenantes externes au sujet de ses actions dans le Développement Responsable. La stratégie Développement Responsable de BNP Paribas est au cœur de sa stratégie globale dont elle représente une des composantes essentielles et se décline en 4 responsabilités : économique, sociale, civique et environnementale. La banque donne une bonne visibilité de ses engagements dans le domaine du Développement Responsable à l aide à la fois de son rapport annuel, d un Rapport de Responsabilité Sociale et Environnementale très riche et d un onglet dédié «Etre une Banque Responsable» accessible depuis la page d accueil du site internet du groupe. Par ailleurs, Crédit Agricole présente une stratégie RSE globale prenant en compte l ensemble de ses responsabilités et des facettes de son activité, suffisamment précise et concrète pour se décliner directement en plans d actions. Cette structure globale assure une cohérence pour le déploiement des plans d actions, aujourd hui dans 10 de ses entités représentant la moitié de ses collaborateurs, et à terme dans l ensemble de ses filiales. L avancement de ces plans d actions est mesuré régulièrement à l aide d un dispositif de reporting régulier, basé sur un dispositif d auto-évaluation. 8

2) Gouvernance et Conformité Catégorie UNE DEMARCHE TRES AVANCEE La Banque Postale BNP Paribas Crédit Agricole BPCE Société Générale Westpac Itau Unibanco Nom des banques UNE DEMARCHE AVANCEE Deutsche Bank Santander Standard Chartered ICICI Bank of China UNE DEMARCHE AMORCEE Bank of America Toutes les banques étudiées, sauf une (Bank of China) ont intégré de façon explicite les problématiques RSE dans leur gouvernance, a minima en nommant un collaborateur responsable de la politique RSE au sein du groupe, voire par la création d un ou de plusieurs Comités dédiés à ces sujets. La mise en œuvre des orientations stratégiques RSE s appuie éventuellement sur l existence d une Direction ou d une équipe Développement Durable. Les banques les plus avancées ont mis en place un Comité directement rattaché aux instances de Direction (Comité de Direction ou Comité Exécutif) ou ont confié la responsabilité de la politique RSE à un membre du Comité Exécutif. Le comité ou le responsable RSE est alors en charge de définir les grandes orientations de la politique RSE et de surveiller son application. Dans les banques françaises, ces instances semblent disposer de véritables moyens d actions, notamment car les orientations qu elles donnent sont relayées par un nombre important de correspondants au sein des entités opérationnelles. Ainsi, les Directions Développement Durable de Société Générale et de La Banque Postale s appuient sur un réseau de correspondants locaux dans les entités opérationnelles, qui leur permettent de collecter les informations nécessaires aux reportings et donc de suivre la mise en œuvre des orientations données. Crédit Agricole et BNP Paribas ont complété leur Direction DR en nommant des responsables Développement Durable dans leurs filiales et /ou dans les Caisses. On retrouve également des correspondants Développement Responsable dans chaque Caisse d Epargne et Banque Populaire du groupe BPCE (environ 50 correspondants), reflet d une politique RSE décentralisée et de la responsabilité de chaque entité du groupe, avec une volonté de coordonner les actions menées sur le terrain. Dans les autres banques à l international, la structure ou la personne en charge de la politique RSE est en général haut placée et proche de la Direction Générale. De plus, chez Santander, le Comité «Sustainability», présidé par le Directeur Général, se trouve relayé par 4 Comités dont 3 locaux (Brésil, Royaume-Uni, autres pays). Le positionnement en général élevé des instances en charge de la politique RSE permet une implication des Directions des banques. Au-delà de cette implication, certaines banques veillent à impliquer le management opérationnel dans la construction de la stratégie RSE et dans sa déclinaison. Ainsi, au sein du groupe BNP Paribas, la déclinaison des orientations stratégiques DR est confiée à la responsabilité de managers de niveau exécutif dans chaque entité, appuyés par des chargés de mission spécialisés. De même, Itau Unibanco a veillé à impliquer le Senior Management dans la construction de sa feuille de route RSE avec une démarche collaborative (ateliers, entretiens avec des experts ). Enfin, Crédit Agricole a confié à ses filiales le choix des projets que chacune devra mettre en place dans le cadre des orientations stratégiques données. 9

Par ailleurs, les orientations stratégiques RSE choisies par ces banques ont tendance à être plus spécialisées sur une partie des axes responsables, ce qui se reflète dans les structures existantes. Ainsi, Deutsche Bank a mis en place un Steering Committee dédié à l environnement et aux changements climatiques ; de même Standard Chartered a défini un comité «Brand and Values» surtout dédiées aux problématiques éthiques, à l image de la banque et à la relation client. Le critère de gouvernance intègre également la prise en compte d éléments extra financiers dans les décisions de financement et d investissement qui sont prises par la banque. Même si les banques concernées communiquent encore peu d informations sur leur degré de prise en compte de critères sociaux et environnementaux dans le financement de projet ou dans leurs décisions d investissement, c est un critère important dans l évaluation de la gouvernance. A minima, les banques ont adopté les principes de l Equateur pour évaluer l impact des projets de A à C selon la gravité des impacts. Elles ont parfois mis en place un processus de validation des projets différent pour les projets ayant les impacts les plus négatifs : ainsi au sein de Crédit Agricole CIB, les projets A sont revus par un Comité dédié, le Comité CERES. De même chez Natixis, groupe BPCE, et chez Deutsche Bank, les projets entrainant les plus graves impacts font l objet d un processus de validation différent impliquant plus le Senior Management. La plupart des banques ont complété l application des principes de l Equateur par la définition de politiques d investissement sectoriel dans les secteurs qu elles considèrent comme sensibles. Ces politiques précisent des critères de sélection plus stricts des projets. Les secteurs prioritaires varient selon les banques : le secteur de la défense et des matières premières agricoles pour BNP Paribas, le financement dans les pays en développement / fortement endettés pour Bank of America, directives spécifiques pour les secteurs ayant un impact environnemental ou social important (défense, mines, agriculture) pour Deutsche Bank, défense, énergie, eau et forêt pour Santander. Dans la même logique, sur l aspect environnemental, Bank of China a mis en place un système de veto de la part du management de la banque pour les prêts à des entreprises dont l activité implique une pollution et une consommation d énergie importante. Pour leurs activités d investissement, les banques ont toutes signé les principes pour l investissement responsable des Nations Unies, sauf 2 banques, Bank of America et ICICI Bank. Westpac s est fixé pour objectif de se doter d un cadre de «Principles for Responsible lending» pour l ensemble des activités concernées pour ses clients particuliers et institutionnels. De même Itau Unibanco a mis en place des critères d évaluation pour l octroi de prêts à des PME selon un système de classification en 3 catégories. Santander est en train de déployer des grilles spécifiques d analyse du risque social et environnemental dans certaines de ses activités : prêts aux entreprises et banque privée au Brésil, et banque de détail en Espagne. 10

3) Marketing et Offre Catégorie Nom des banques UNE DEMARCHE TRES AVANCEE Crédit Agricole BPCE Deutsche Bank Santander Itau Unibanco UNE DEMARCHE AVANCEE La Banque Postale BNP Paribas Société Générale ICICI UNE DEMARCHE AMORCEE Bank of America Westpac Standard Chartered Bank of China Des efforts sont visibles dans l ensemble des compartiments de l offre bancaire (banque de détail, gestion d actifs et banque de financement et d investissement), même si, à ce jour, aucune banque n a fait passer l ensemble de ses produits et services au travers du prisme de Développement Responsable. On constate ainsi des exemples d offres innovantes, surtout chez les acteurs français et européens. Il est néanmoins nécessaire de noter quelques limites à ce constat : Certaines offres «responsables» sont des offres traditionnelles re-labellisées. Les innovations présentées concernent souvent des produits isolés et non pas toujours des gammes de produits complètes. Par ailleurs, les informations communiquées par les banques sur les offres corporate ou BFI, sont souvent présentées sous forme d exemples d initiatives sans détail sur le volume d activité ou les montants financés. Dans le compartiment de la gestion d actifs, on observe une augmentation importante des volumes d actifs gérés selon des critères dits «Investissement socialement responsable» (ISR), même si à ce jour, il n existe pas réellement de cadre normatif commun. Ainsi tous les Asset managers européens étudiés proposent des fonds ISR, même si certains ne se sont lancés dans cette offre que très récemment. En par exemple, l encours total de fonds ISR détenu par des clients français est de 115Mds, représentation une augmentation de 69% par rapport à 2010 1. Dans le reste du monde, la gestion ISR apparaît moins développée. Néanmoins, Westpac (à travers sa filiale BT) propose des fonds ISR depuis 1984 et Itau Unibanco a lancé ce type d offre récemment. Dans le segment Banque d investissement, les établissements communiquent surtout sur les projets dans le secteur des énergies renouvelables. Par exemple, Santander a financé en 2011 d importants projets dans le secteur des énergies renouvelables (correspondant à une production d environ 9 gigawatts), qui lui a valu l attribution du prix «Greenest Bank in the World» par le magazine Bloomberg Market. De même, la banque d investissement de Deutsche Bank a travaillé sur des projets d énergie renouvelable équivalents à une production de 3 gigawatts en 2011. Les banques accompagnent ainsi le mouvement général de hausse des investissements dans les projets d énergie renouvelable (200 Mds en 2011, en hausse annuelle de 17% 2 ). 1 Source : Novethic 2 Source : UNEP 11

Sur le plan de l offre pour les clients particuliers, les banques les plus avancées commencent à présenter des gammes cohérentes et complètes de produits prenant en compte l ensemble des critères ESG. Ainsi, BPCE et Itau Unibanco ont développé ou commencent à développer des gammes de produits et services couvrant à la fois les aspects environnementaux et sociaux. Pour faciliter leur identification par les clients, BPCE place ses produits à composante RSE dans une gamme spécifique avec une communication commune. Modalités de communication commune sur des produits à composante RSE (Banque populaire) Les autres banques présentent des offres se focalisant sur un aspect précis du développement durable : Ainsi, Deutsche Bank s engage surtout sur les produits et services à composante environnementale et liés aux économies d énergie (financement de projet en énergies renouvelables, prêt efficacité énergétique pour les particuliers, fonds d investissement focalisés sur le changement climatique ) La Banque Postale offre de nombreux produits à composante sociale, dans la mesure où l accessibilité bancaire représente l une de ses missions essentielles. Parmi les critères d évaluation de chaque nouveau produit figure une check-list de 19 critères ESG. Néanmoins, les produits/services restent volontairement simples et l offre ne fait pas preuve d innovation particulière. De même, BNP Paribas, Santander, Crédit Agricole et Société Générale proposent des offres à composantes sociales, telles que des offres de lutte contre le surendettement, accessibilité bancaire, prêt à la création d entreprise... En 2011, BNP Paribas a octroyé 9,2 milliards d euros de nouveaux crédits à moyen et long terme aux entrepreneurs et aux PME, soit une hausse de 3,1% par rapport à 2010. Enfin, ICICI Bank propose de nombreux produits et services pour des populations défavorisées (nonbancarisés, femmes, jeunes ) en ligne avec leur fort engagement sociétal et l action de leur fondation. 12

Par ailleurs, certaines banques présentent des initiatives originales, mais sans en préciser l impact réel : Ainsi, Itau Unibanco propose le versement de 30% des commissions de certains fonds pour des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre et offre des fonds dédiés à l'investissement dans des projets de solidarité. Natixis, groupe BPCE, a conclu un partenariat avec une société de Private Equity «solidaire», dédiée aux entreprises dans le secteur de l insertion, du logement social, du microcrédit, du commerce équitable, de l innovation, de la création d entreprises en Afrique. De même, Crédit Agricole avait lancé en 2006 un fonds de Private Equity (CapEnergies) dédié au financement des PME et infrastructures du secteur des énergies renouvelables et a conservé des parts dans ce fonds après la cession de sa filiale en mars 2012 (actuellement Omnes Capital). 13

4) Politique Sociale et Sociétale Catégorie Nom des banques UNE DEMARCHE TRES AVANCEE BNP Paribas UNE DEMARCHE AVANCEE Deutsche Bank La Banque Postale Crédit Agricole Société Générale BPCE Santander Bank of America Westpac Bank of China UNE DEMARCHE AMORCEE ICICI Itau Unibanco Standard Chartered Cette catégorie recouvre deux démarches complémentaires mais différentes qui portent d une part sur les actions déployées par les banques en interne à destination des salariés (axe social) et d autre part sur les actions externes du type mécénat et projets de solidarité (axe sociétal). Les banques les plus avancées ont déployé des dispositifs importants dans les deux volets. En revanche, les autres banques peuvent être très avancées dans l un des deux domaines mais voir leur positionnement relativisé par leur avancement moindre dans le second domaine. Cette catégorie des actions sociales et sociétales est en général celle pour laquelle les banques communiquent beaucoup d informations par rapport aux autres catégories de l analyse réalisée. L ensemble des banques a au moins amorcé une démarche à la fois sociale et sociétale (mise en place de certains dispositifs à destination des salariés, actions de mécénat ou encore création de fondation d entreprise ). Les banques européennes étudiées apparaissent avancées sur l aspect social, ce qui correspond notamment à une législation sociale plus protectrice, notamment par rapport aux pays émergents. Ces banques ont mis en place l ensemble des dispositifs cités (politique d achats responsables, bien-être au travail, sensibilisation des collaborateurs aux problématiques DR, parité, promotion du handicap, diversité, formation continue et gestion des talents). BNP Paribas apparaît plus avancée pour 3 raisons principales : - La dimension sociale : elle est aussi avancée que ses concurrentes françaises et européennes, en ligne avec le droit social en place - L aspect communication avec une politique sociétale bien structurée autour d objectifs clairs : la lutte contre l exclusion sociale (en lien avec l objectif d atteindre les populations sous-bancarisées), la promotion de l éducation et de la culture - Son rayonnement international qui s appuie sur son réseau bancaire en Europe et au Maghreb grâce à la création de 10 fondations dans ces pays, dotées d un budget de 25M pour environ 550 programmes d actions, budget d un même ordre de grandeur que les actions menées par la Société Générale. Société Générale est également bien avancée et commence à déployer des actions sociétales au plan international, en lançant des actions de mobilisation de ses salariés (semaine de la solidarité) et en mettant en place des partenariats avec des associations et ONG locales (ex : en Roumanie, partenariat avec Ovidiu Rom, qui promeut l insertion des enfants défavorisés par l éducation). 14

Les banques anglo-saxonnes: Bank of America, Westpac et Standard Chartered se distinguent par l engagement de leurs salariés dans des actions de bénévolat, dans le cadre de leurs horaires de travail : nombre d heures important réalisés (autour d une journée en moyenne par salarié pour BOA et Standard Chartered) et part importante de salariés impliqués (2 salariés sur 3 chez Westpac) en 2011. Bank of China apparaît relativement avancée sur l aspect social, avec la mise en œuvre des dispositifs suivants à destination des salariés : - harmonisation des processus RH pour assurer un traitement égal des salariés dans toutes les entités, - gestion des talents, parcours de carrière, programmes de formation des salariés, - dialogue social interne, - recrutement de salariés locaux pour les filiales à l étranger, - mise en place d actions pour identifier des salariés dans le besoin et les aider à obtenir des aides de la part d autres salariés, syndicats - achats responsables. Ces actions se traduisent par une augmentation du taux de satisfaction des salariés de 45% en 2008 à 64% en 2010, d une part, et par l obtention du prix du meilleur employeur dans le secteur financier attribué par chinahr.com, sur la base du vote des collaborateurs. Ce prix étant uniquement national, et la banque n apparaissant pas dans des classements internationaux, il n est cependant pas possible de comparer ce résultat avec celui obtenu par d autres banques du panel. La banque mène également des activités sociétales : mécénat culturel en Chine et à l étranger, actions pour promouvoir le développement local de 4 régions défavorisées en Chine (budget de 10M en 2010). ICICI Bank ne communique pas sur les actions sociales à destination de ses salariés. En revanche, sur le plan sociétal, la banque apparaît assez avancée, notamment grâce à sa fondation d entreprise, et a mis en place de nombreuses actions en Inde dans des domaines variés avec des impacts chiffrés importants : éducation, santé, emploi. La Banque encourage également ses employés à s engager dans ses projets solidaires par des heures de volontariat au sein de la fondation ou en effectuant des dons à des ONG indiennes. 15

5) Démarche environnementale Catégorie Nom des banques UNE DEMARCHE TRES AVANCEE Deutsche Bank UNE DEMARCHE AVANCEE La Banque Postale BNP Paribas Crédit Agricole Société Générale BPCE Santander Standard Chartered Bank of America Itau Unibanco Westpac UNE DEMARCHE AMORCEE ICICI Bank of China Cette catégorie analyse les actions entreprises par les banques pour réduire l impact direct de leurs activités (immobilier HQE, consommation de papier et d eau par les employés, déplacements ). Elle ne tient pas compte de l impact environnemental des activités financées, sur lequel les banques communiquent peu, comme expliqué ci-dessus (cf. partie 2. «Gouvernance et Conformité» sur le financement de projets). Les banques ont toutes identifié l impact environnemental comme un enjeu important voire crucial. Néanmoins une seule banque ressort de l ensemble pour avoir mis cet axe au centre de sa stratégie DR et avoir réalisé des actions significatives dans le domaine. Il s agit de Deutsche Bank pour qui l axe environnemental apparaît comme le plus structuré des axes DR mis en œuvre. Les actions dans ce domaine sont pilotées par un comité dédié (Environmental Steering Committee), qui assure la diffusion et la coordination des actions environnementales à travers toutes les activités de la Banque. Par ailleurs ce comité bénéficie des conseils du «Climate Change Advisory Board», composé notamment d experts environnementaux. Impact environnemental de l activité Les actions des banques visent surtout à réduire l impact direct de leur activité en termes d émission de gaz à effet de serre. Ainsi, toutes les banques, y compris dans les pays émergents, ont au moins initié un plan de réduction des émissions carbone liées à l activité de leurs salariés et de la consommation d eau et de papier. Dans le cadre de ces actions, certaines banques affichent des ambitions chiffrées : 30% de réduction des émissions d ici 2013 pour Westpac, de 15% d ici 2015 pour Bank of America et de 5% d ici 2014 pour Crédit Agricole, neutralité carbone dans les années à venir pour Deutsche Bank ou Société Générale, par le biais notamment d achat de certificats de réduction sur le marché du carbone. Dans le cadre de leur démarche de réduction de leur empreinte environnementale, certaines banques construisent des immeubles répondant aux normes Haute Qualité Environnementale (HQE) pour y installer leur siège ou certaines de leurs activités : Campus Evergreen pour Crédit Agricole, One Bryant Park pour Bank of America, Tour Granite pour Société Générale, Centre de traitement des données pour Santander en Espagne. Dans le même objectif, Deutsche Bank a rénové les tours où est installé son siège à Francfort et La Banque Postale a installé son siège dans un bâtiment historique rénové aux normes HQE. 16

Sensibilisation des salariés et participation au débat public Ces actions se doublent d initiatives de sensibilisation des salariés aux «bons gestes», telles que le programme «Saving energy starts from me» chez Bank of China ou encore la démarche «Go Green» chez ICICI Bank. Ces deux banques fournissent néanmoins un niveau d information inférieur aux autres en ne communiquant notamment pas leurs niveaux d émissions de gaz à effet de serre, de consommation d énergie ou de papier ou la quantité de déchets produits. Ce manque d information explique en partie leur positionnement en bas du classement. L engagement des banques se traduit aussi par leur implication et leur influence dans des réflexions sur les sujets environnementaux avec d autres acteurs publics et privés. Itau Unibanco a ainsi participé à la réflexion «Green Protocol» menée par les ministères de l environnement et des Finances et la Banque Centrale au Brésil, visant à instaurer des mesures environnementales dans le secteur bancaire au Brésil. Deutsche Bank a été sollicitée en 2010 par le Groupe consultatif d experts sur l énergie et les changements climatiques des Nations Unies dans le cadre d une réflexion sur les investissements en énergie renouvelable dans les pays en développement. 17

ANNEXE : Panel de banques sélectionnées, activités et chiffres clés Nom des banques PNB Mds Bilan Mds Effectifs Métiers Bank of America 72 1 748 282 000 Bank of China 40 1 449 290 000 BNP Paribas 42 1 965 200 000 BPCE 23 1 138 117 000 Crédit Agricole 21 1 724 160 000 Deutsche Bank 33 2 164 101 000 ICICI Bank 9,5 85 58 300 Itau Unibanco 20 352 105 000 La Banque Postale 5 186 32 300 Santander 30,8 1 250 193 400 Société Générale 26 1 181 159 600 Standard Chartered 14 462 86 900 Westpac 12 485 38 000 Légende : 18