DEBAT PUBLIC A 104. Marc DENIS. Docteur en Sciences Physiques Ingénieur au Centre National d Etudes Spatiales

Documents pareils
Évolution du climat et désertification

Le réchauffement climatique, c'est quoi?

Les émissions de GES au quotidien et les gains possibles

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

la climatisation automobile

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Science et technologie : Le truc de Newton

La demande d énergie dans la transition énergétique : technologies et modes de vie dans les visions de l ADEME

Économisons l énergie! 11

LA MAISON ECOCITOYENNE ITINERANTE

Changement Climatique (1/2) : Qu est-ce que c est?

La diversité des climats

Matériels de Formation du GCE Inventaires Nationaux de Gaz à Effet de Serre. Secteur de l'energie Combustion de Combustibles

Les Journées Régionales de la Création & Reprise d Entreprise 8 ème ÉDITION

Plan d actions Bilan Carbone. Périmètres d étude Sources d émissions Nbre d actions

RESULTATS FOURNITURE DE GAZ MEDICAUX, GAZ DE LABORATOIRE ET GAZ INDUSTRIELS : BOUTEILLES et CENTRALES DE PRODUCTION

Économiser l Électricité

LA A RESPIRATION CELLULAIRE

Questions fréquentes. Citations des présentes questions : Lors de la citation d un groupe de questions, donner la référence suivante :

Production mondiale d énergie

RÉDUIRE LES EFFETS DU TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES SUR L ENVIRONNEMENT

GUIDE de L ÉCO CITOYEN. au BUREAU

Tout ce qui apporte de l énergie

C3. Produire de l électricité

Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 9, Numéro 5, 296-8, Septembre - Octobre 2002, La filière

THE GLOBAL PV EXPERTS. KRANNICH TRINITY

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES ENERGIES

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

Dossier de presse. La nouvelle offre de mobilité électrique solaire d EDF ENR. Contact presse. Service.presse@edf-en.com

GMS800 FIDOR ANALYSEUR D'HYDROCAR- BURE TOTAL VISIC100SF POUR LA QUALITÉ DE L'AIR EN TUNNEL. Capteurs pour tunnels

Forum annuel Plan Climat des Alpes-Maritimes

L EAU POTABLE : COMMENT LA PRÉSERVER Bien que l eau soit une ressource renouvelable, il ne faut pas pour autant la gaspiller. Les Québécois sont les

Fondation GoodPlanet Programme Action Carbone. Présentation des projets de compensation carbone

Pourquoi un bilan Green IT? Zoom sur la méthodologie. Les chiffres clés Et moi?

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

La modélisation, un outil pour reconstituer (et prédire) climat et végétation

Lambotte J.-M. Géographe-Urbaniste. Chercheur au Lepur ULg. Semaine Universitaire Luxembourgeoise de l'environnement - Libramont

LA MAISON ECOCITOYENNE ITINERANTE

Véhicules Propres pour l amélioration de la qualité de l air Les Stratégies de progrès

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

LA CONSOMMATION D ENERGIE EN ALLEMAGNE ET EN FRANCE : UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE

Partie Observer : Ondes et matière CHAP 04-ACT/DOC Analyse spectrale : Spectroscopies IR et RMN

Profitez au mieux de votre logement économe en énergie. Bâtiment basse consommation. Ce qu il faut savoir et comment vous adapter

Le développement durable peut-il se passer d engrais minéraux?

Quelques chiffres clés de l énergie et de l environnement

l entretien des chaudières

LES PNEUS SONT-ILS DANGEREUX POUR LA SANTÉ ET L ENVIRONNEMENT? Les pneus sont dangereux dans des piles, pas dans des Earthships.

Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

Etude de la qualité de l air en proximité automobile sur la Communauté Urbaine de Strasbourg

Appuis de l ADEME à la Transition Energétique dans les Transports

2. L offre et la demande d énergie: tendances et perspectives

Piegeage et stockage du CO 2

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

- Introduction : la globalisation commerciale d hier et d aujourd hui

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

La Terre mise en scène

Que sont les sources d énergie renouvelable?

Les touristes français et internationaux de la destination Paris Ile-de-France

CORRIGE. CHAP 04-ACT PB/DOC Electrolyse de l eau 1/12 1. ALIMENTATION ELECTRIQUE D'UNE NAVETTE SPATIALE

Plan Climat Territorial de la Communauté d Agglomération de l Artois

France Telecom SA. Bilan d émissions de Gaz à effet de Serre (GES) Décembre 2012

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

GIRAFE ENERGIES RENOUVELABLES MATERIAUX RENOUVELABLES LA SYNERGIE PARFAITE

Pour l environnement. Strength. Performance. Passion.

La gestion opérationnelle de la météosensibilité. La prévision météorologique et hydrologique au cœur de l Économie et de la Société

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

Bilan Carbone des interventions viticoles

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

Influence du changement. agronomiques de la vigne

L expertise en sécurité pour toutes les entreprises! Passez à la vitesse supérieure. Kaspersky. avec. Open Space Security

août La météo Congrès provincial de l AEFNB Journée de perfectionnement professionnel

LIVRET GESTES VERTS. GEMME CORIOLIS Saint-Martin d Hères Maître d ouvrage : INPG. JUIN 2013 / Version 3 Diffusé le 08 juillet 2013

à la Consommation dans le monde à fin 2012

Quelles perspectives de développement pour le gaz naturel dans les transports?

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Climat : vers le point de rupture?

Une introduction aux chauffe-eau solaires domestiques

Auteur: Christian MARTENOT

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

Plan d action de réduction du Bilan GES de l entité BNP PARIBAS ASSET MANAGEMENT du Groupe BNP Paribas

Projet SENTINELLE Appel àprojets «CO 2»Déc. 2007

Optimisation des ressources énergétiques

Evolution de la fiscalité des carburants

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

Comment? chez le particulier ou en collectivité

Propulsions alternatives

Le triac en commutation : Commande des relais statiques : Princ ipe électronique

Pour une meilleure santé

L ENERGIE CORRECTION

La prévention des intoxications dans les silos à fourrage

Le compost. Un petit écosystème au jardin

1,2,3 SOLEIL EN AVANT PREMIERE

LES BRIC: AU DELÀ DES TURBULENCES. Françoise Lemoine, Deniz Ünal Conférence-débat CEPII, L économie mondiale 2014, Paris, 11 septembre 2013

Transcription:

DEBAT PUBLIC A 104 Marc DENIS Docteur en Sciences Physiques Ingénieur au Centre National d Etudes Spatiales

Le système Terre Une source de chaleur : le Soleil L atmosphère ~ 79 % d azote (N 2 ) ~ 21 % d oxygène (O 2 ) Moins de 1 % de gaz traces Gaz inertes : argon, xénon, etc. Gaz à effet de serre : vapeur d eau (H 2 O), gaz carbonique (CO 2 ), méthane (CH 4 ), ozone (O 3 ), etc. L océan et les glaces 72 % de la surface du globe Les surfaces continentales, la végétation, les animaux et les hommes

Le climat, une moyenne du temps sur trente ans Le climat ne s observe pas, c est une «abstraction mathématique», la moyenne du temps en un lieu et à une date donnés. Pour toute variable météorologique, on peut calculer une moyenne et un «écart type» par rapport à cette moyenne. Plus une valeur s écarte de la moyenne, moins on a de chances de l observer On appelle événements extrêmes les situations qui s écartent beaucoup de la moyenne, comme les tempêtes, les sécheresses, les inondations, etc.

Comment marche le climat? Soleil Espace Effet parasol Lumière solaire Effet de serre Chaleur IR thermique

Pourquoi le climat peut changer Trois facteurs peuvent modifier le bilan radiatif de la Terre et donc changer son climat : La lumière apportée par le Soleil La lumière réfléchie vers l espace La chaleur rayonnée par la Terre vers l espace Le mouvement des astres modifie le premier terme, et provoque des glaciations et des périodes chaudes alternées à intervalles de 100.000 ans, avec des fluctuations de périodes voisines de 19.000 et 40.000 ans.

L'effet de serre 70 % du rayonnement solaire entrant est absorbé à la surface 90 % du rayonnement infrarouge émis par la surface est absorbé dans l'atmosphère, qui reçoit deux fois plus d'énergie du sol que du soleil 99 % de l'atmosphère est formée d'azote (N 2 ) et d'oxygène (O 2 ) Les gaz à effet de serre (H 2 O, CO 2, O 3, CH 4, etc.) ont trois atomes ou plus La vapeur d'eau fournit la plus grande contribution à l'effet de serre Le gaz carbonique existe en quantité infime dans l'atmosphère, mais sa durée de vie y est beaucoup plus longue Sans effet de serre, la température moyenne de la Terre ne serait que de -18 C, au lieu de sa valeur actuelle de 15 C

Le changement climatique d origine humaine Depuis deux cents ans, l activité humaine modifie le bilan radiatif de la Terre par : L émission de gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane, oxydes d azote, etc.). La déforestation dans la zone intertropicale et la désertification de vastes espaces. L accroissement de la concentration des gaz à effet de serre provoque un réchauffement, qui entraîne à son tour une accélération du cycle de l eau qui en amplifie les effets.

Milliers d années avant notre ère

Température moyenne de la Terre, de 1860 à 2000

Température moyenne de la Terre depuis mille ans

Hausse de la température de surface de la mer d après ATSR (pointillés) et AVHRR (trait plein) AVHRR: 0.09±0.02 C/décennie ATSR: 0.13±0.03 C/décennie

L élévation du niveau de la mer vue par les satellites Tendance : +3 mm/an

Extension du pack de glaces arctique à la fin septembre de 1979 à 2005

Projection des variations de températures annuelles dans les différentes régions à l horizon 2050

Projection des changements annuels de précipitations par rapport à la situation actuelle pour un accroissement des concentrations de GES de 1% par an.

Impacts biologiques Progression de la distribution de Zenopsis conchifer 55 55 50 50 200 m 45 45 40 N 40 N 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 10 5 W Source : Quero, 1996 Stage «nouveaux embauchés» 2001

Stabiliser la hausse de temperature : le facteur 4

Émissions de CO 2 par habitant pour différents pays Pays Inde Cuba Mexique Chili Venezuela Afrique du Sud Corée du Sud Chine Emission de CO 2 par habitant Ukraine France Italie Royaume Uni Japon Allemagne Belgique Australie Canada USA 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 tonne par habitant

Le dimensionnement du problème 140 120 100 80 60 2050 Transport. Res.Tert. Industrie, Agri. 40 20 0 Réel 2000 Prolongement 2050 Facteur 4 2050

Émissions de gaz à effet de serre par km parcouru et par passager Avion (court courrier) Voiture (ville) Mode de transport Avion (long courrier) Voiture (route) Bus Train RU Train SNCF 0 20 40 60 80 100 120 Emissions, gc par passager.km

Répartition des émissions de gaz à effet de serre en France en 2002 Secteur Mt eqco2 Part 2002 1990/2002 Transport 149,5 27% +23% Resid&tertiaire 97,4 17,6% +8,8% Ind. manufacture 115 20,8% -18,6% Ind. de l énergie 68,6 12,4% -14,8% Agri&Sylviculture 108,6 19,6% -6,4% Traitement Déchets 14,7 2,7% -7,1% TOTAL 554 100% -1,9% Source CITEPA, mise à jour février 2004

Émission de CO 2 d un ménage français : 17 tonnes / an transport des marchandises : 2,5 chauffage du logement : 4 fabrication des produits et des services : 5,2 chauffage au travail : 1,5 électricité domestique : 0,4 usage de la voiture : 3,7

Principaux polluants par mode de transports Transports Route (millions tonnes) % transport CO2 138,1 93,8 Covnm 0,43 85,6 NOx 0,72 89,7 SO2 0,04 65,2 N2O 0,01 99,2 Source CITEPA, séries CORALIE, format SECTEN ; mise à jour février 2004 La quasi-totalité de la pollution atmosphérique des transports est d origine routière

Il n y en a qu une, c est la Terre!

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET ENERGIE 200 MENAGES UN UN EFFET DESASTREUX SUR SUR LE LE BILAN ENERGIE NUISANCES SCENARIO 1 : HYPERMARCHE DE PERIPHERIE CO Polluants Bruit marchvil 251 kep 773 kg 12 300 m.h 29 kg 200 voit. SCENARIO 2 : SUPERMARCHE DE PROXIMITE CO Polluants Bruit 4 kep 12,6 kg 760 m.h 0,3 kg ~ 10 voit. SCENARIO 3 : SCENARIO 2 AVEC LIVRAISON A DOMICILE CO Polluants Bruit 19 kep Source Ademe / IMPACT 1997 60 kg 1305 m.h 2,2 kg ~ 35 voit. DIRECTION TRANSPORTS 46