LE MUSEE ITINERANT Défi 2012-2013
Un défi est lancé! Proposer à sa classe de travailler à partir de l œuvre de Christine Crozat, «Les neuf effets de M et Mme Van Eyck» Le déroulement du projet se passe en 4 phases : Phase 1 : prêt de l'oeuvre de Christine Crozat dans l'école ; Phase 2 : travail des élèves ; développer une pratique artistique en partant de cette œuvre. Vous trouverez en pièce jointe des documents d'accompagnement ; Phase 3 : animation pédagogique (mercredi 13 mars, 9H00-12H00 à Quintin) qui permettra d'échanger sur les travaux des élèves. Comment aider les élèves à faire évoluer leurs productions destinées à être exposées? Phase 4 : installation des travaux d'élèves au collège Le Volozen de Quintin puis vernissage dans la matinée du mercredi 17 avril ;
«Les neuf effets de M et Mme Van Eyck» de Christine Crozat 9 sérigraphies, 1994
Dans cet ensemble composé de 9 lithographies, l artiste s empare de 9 éléments figurant dans l oeuvre de Van Eyck : la coiffe de la femme, ses chaussures droite et gauche, les socques droite et gauche de l homme, le chapelet et la petite brosse entourant le miroir, la forme oblongue du lit à baldaquin et enfin les fruits posés près de la fenêtre. Les Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck (1434)
Réappropriations, emprunts, citations, parodies... l'art du détournement Comme en littérature, le recours à la citation, à la parodie, voire au pastiche, est, dans le domaine de l'art pictural, aussi ancien que la peinture elle-même. Nombreux sont les exemples de réappropriation, de ré-interprétation ou de relecture d'un même thème, celui-ci pouvant se répercuter sur plusieurs siècles. Le cas de "La Joconde" est à ce titre exemplaire : on ne compte plus les citations diverses de ce chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci : dès le XVIe siècle, Mona Lisa inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et des imitations plus ou moins fidèles. Corot, Robert Delaunay et Fernand Léger en ont tiré des variations. Au XXe siècle les surréalistes, pour protester contre «l art établi» détournèrent le tableau : Mona Lisa se vit affublée d une moustache par Salvador Dali, et par Marcel Duchamp sous le titre «L.H.O.O.Q.», reçut une pipe dans la bouche, chevaucha une moto, fut déguisée en ange de la mort, en chien ou en sirène... L'esprit de désacralisation n'est pas toujours à l œuvre dans l'usage de la citation et si l'artiste s'inscrit dans les pas de ses pairs, il peut aussi désirer lui rendre hommage: ainsi, lorsqu'il réalise "Le déjeuner sur l'herbe" en 1862, Édouard Manet propose une interprétation moderne du "Concert champêtre" du Titien (1508-1509), tableau lui-même inspiré d'une oeuvre antérieure de Giorgione. À son tour, le tableau de Manet sera de nombreuses fois détourné par d autres peintres célèbres (Monet, Picasso, Jacquet...).
Les Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck (1434) Jan Van Eyck Né vers 1390 et mort à Bruges en 1441. Van Eyck est un peintre flamand célèbre pour ses portraits d un réalisme minutieux. On sait qu il effectuait quelques missions diplomatiques pour son protecteur, le Duc de Bourgogne, Philippe Le Bon, dont il fut le valet de chambre. Il se fixe à Bruges vers 1430. Ce tableau est l un des plus célèbres de l artiste. Son oeuvre est surtout composée de représentations de la Vierge Marie et de portraits. Il est considéré comme le fondateur du portrait occidental. Le portrait des époux Arnolfini ( conservé à la National Gallery de Londres) représente en pied, dans un intérieur flamand, un riche marchand établi à Bruges, Giovani Arnolfini, et son épouse, au moment de leurs noces.[ ] L apport technique de Jan Van Eyck à la peinture occidentale est capital (utilisation d un liant à base d huile siccative). Il a porté la technique de la peinture à l huile et le réalisme des détails à un niveau jamais atteint avant lui. Source Wikipédia
Les époux Arnolfini : 1434 - détrempe à la résine sur bois - 82/60 cm - National Gallery-Londres Par sa description naturaliste d un couple dans un intérieur bourgeois, fixé avec une grande précision de détails, le tableau marque le tournant de l art sacré vers l art profane. Vêtu d habits somptueux, l homme et la femme se tiennent debout dans la chambre nuptiale pour conclure les liens du mariage. Devant eux, un petit chien, symbole de la fidélité. Sur le lustre suspendu au-dessus d eux, brûle une unique bougie symbolisant la présence du Christ. Le peintre a fixé cette cérémonie dans son tableau et sa signature en fait le témoin des mariés : «Johannes Van Eyck hic fuit» (Jan Van Eyck fut présent), c est l inscription que l on peut lire au dessus du miroir, dans lequel on reconnaît les deux témoins. 3 La peinture flamande», Renaissance et Maniérisme (p.27) Le thème profane et le caractère intime du portrait son certainement dus à la nationalité du commanditaire. Giovani Arnolfini était un très riche homme d affaire italien qui dirigeait la filiale de Bruges de son père. Il connaissait la valeur qu on attribuait dans son pays à l individualité et l habitude qu avaient les hommes importants de se faire portraiturer. [ ] Le nouveau procédé de la peinture à l huile, par sa plus grande fluidité, sa meilleure siccativité, permettait de travailler avec plus de lenteur, par couches superposées et retouches. Elle permettait aussi les nuances colorées les plus fines. Cette technique flamande fut bientôt diffusée et admirée hors des Pays-Bas par l intermédiaire des peintres flamands appelés à travailler aux cours italiennes. «La peinture flamande», Renaissance et Maniérisme (p.26-27)
Le tableau a été réalisé en 1434 à Bruges qui était alors la plus importante métropole commerciale de l Europe du Nord [ ] Le couple représenté par le peintre est riche. Ce sont leurs vêtements qui le montrent le mieux. Le riche surcot en étoffe de la dame est ourlé d hermine ; une seconde personne devait porter la traîne quand elle se déplaçait. L homme est vêtu d une somptueuse tunique de velours garnie de vison ou de zibeline. Les patins de bois indiquent qu il n est pas issu de la noblesse : on les enfilait sur les chaussures pour les protéger de la boue. Les nobles se déplaçaient en litière ou à cheval et n en avaient pas besoin. Cet homme d affaire vivait dans le luxe digne d un aristocrate : tapis d orient, lustre comme ceux que les ferronniers flamands fabriquaient à l époque, miroir, fenêtres en partie vitrées, présence d oranges, chères à l époque. Néanmoins, la pièce est étroite comme celle d une maison bourgeoise. A l arrière-plan du tableau, sur l axe central, est suspendu un miroir rond en verre au cadre décoré de médaillons représentant des scènes de la passion du Christ. Le petit chien, aux pieds de l épouse, symbolise la fidélité. Plusieurs objets évoquent la pureté de la mariée : le miroir sans taches et le chapelet aux pierres translucides suspendu au mur. Ce que montre cette image, c est la condition des femmes à cette époque. On voit le regard bas de la femme, elle semble soumise. La question de la vertu, de la fidélité et du péché est au centre du tableau. Les mains de l époux sont blanches et soignées comme celle de l épouse ; ses épaules étroites et tombantes montrent qu il n a pas besoin de sa force physique pour s imposer dans la société. Sur le lustre, on ne voit flamber qu une bougie. La flamme unique représente le Christ qui voit tout, qui est témoin de la promesse solennelle. La figure en bois, sous le lustre, représente Sainte Marguerite triomphant du dragon, la sainte patronne des futures mères.
Ce langage symbolique est né dans les églises médiévales car le peuple, ne sachant pas lire, avait besoin d images pour méditer et s instruire. Les pantoufles et les patins ont aussi une signification symbolique. Les contemporains du peintre y voyaient une allusion à l Ancien Testament (Exode, 3,6). Quand deux personnes s administraient le sacrement, un simple plancher devenait «une terre sainte». Ce tableau illustre non seulement le passage du sacré au profane mais aussi l avènement de la bourgeoisie, le passage de l aristocratie à la bourgeoisie. Les riches bourgeois, à l instar des nobles, se font portraiturer. La signature du peintre est calligraphiée et mise en valeur entre le miroir et le lustre. Elle n acquiert pas sa validité en tant que signature du peintre mais en tant que signature du témoin. La main droite de la jeune femme repose dans la main gauche de l époux. Ce geste est placé au centre du tableau, ce qui lui donne une importance particulière. Les personnages ont une attitude solennelle pour poser dans leur cadre quotidien : l homme lève la main droite, comme pour prêter serment. Les mains qui se touchent et le geste solennel signifient que les personnages sont en train de se marier. Sans doute s agit-il d un mariage «de la main gauche», genre d union contractée entre conjoints qui ne sont pas du même rang. (le plus souvent, la femme de condition inférieure devait renoncer, pour elle et pour ses enfants, à la succession). La mariée porte un costume de cérémonie. Son ventre arrondi ne fait pas allusion à son état mais correspond, à l instar de la poitrine menue et lacée haut, à l idéal de beauté du style gothique flamboyant dont c est l époque. Le monstre sculpté qui orne le banc, à l arrière-plan, évoque aussi l époque gothique comme la pose de la femme. «La peinture flamande», Renaissance et Maniérisme
Pistes pédagogiques - Réaliser une collection de chaussures ; trouver une façon de présenter la collection ; en garder une trace - Représenter les chaussures en expérimentant divers instruments et supports afin de rendre des effets de matières différents - Présenter les 9 tableaux de Christine Crozat d'une autre manière : les disposer dans des boîtes, sur de petites étagères, sous forme d'installation au sol... - Reproduire les 9 tableaux de Christine Crozat en utilisant une autre technique que la lithographie : peintures, encres, craies, fusain... - Composer de nouvelles images en mêlant des éléments de l'oeuvre de Christine Crozat avec ceux du tableau de Jan Van Eyck - Composer de nouvelles images en partant des 9 tableaux de Christine Crozat ; continuer, comme l artiste l'a fait avec l'oeuvre de Jan Van Eyck, à isoler un détail pour aboutir à des gros plans ou très gros plans - Collecter des objets personnels qui nous définissent ; photographier ou reproduire ces objets - Créer un roman photo qui expliquerait la présence de ces objets dans les deux œuvres ; faire parler les personnages de Jan Van Eyck ; les amener à évoquer leurs objets intimes
Projet de Frédéric Prouff Le Vieux Bourg «Donc, Van Eyck. Je vous avais dit au téléphone que c'était l'oeuvre de la collection qui me tentait le moins. Je la trouvais très difficile à travailler en classe, notamment avec des petits (j'ai une classe de petite et moyenne section). Finalement j'y suis allé dans un premier temps sans filtre, en jouant sur la curiosité des enfants pour cet objet, cette grosse "boîte" qu'ils voyaient dans la classe depuis deux jours. C'était l'occasion avec des petits d'un premier travail sur la notion d'oeuvre: la malle met en scène le caractère précieux, la valeur de cet objet, la malle, le papier bulle, les précautions nécessaires pour manipuler. Ensuite nous avons travaillé sur la nature de ces objets: le cadre, le tableau, l'image... Puis sur les images elles-mêmes: que voyez vous? (où l'on voit que la simplicité visuelle de chaque tableau le rend accessible pour des petits, ça correspond à leur rapport spontané à l'image.) Difficile d'aller beaucoup plus loin, une fois ce travail de défrichement accompli: l'oeuvre manque un peu de séduction pour eux.
C'est là que la famille Arnolfini intervient. J'explique aux enfants, en lisant avec eux le titre de l'oeuvre, que grâce à internet on peut se renseigner sur monsieur et madame Van Eyck. Nous tapons "monsieur et madame van Eyck" dans Google image, et la troisième proposition c'est le tableau "Les époux Arnolfini". Du coup ces images des tableaux de C. Crozat, une fois le mot "effet" expliqué, ou en tout cas éclairci", prennent corps dans une histoire possible, celle de deux personnages. Ce sont leurs affaires, que l'on retrouve dans le tableau de Van Eyck. On pourrait ici travailler sur le tableau de Van Eyck: plein de pistes s'ouvrent. Je ne l'ai pas fait, du moins pour l'instant. Nous avons basculé sur un retour au travail de Crozat. Il nous est apparu qu'elle a extrait des éléments du tableau de Van Eyck pour les mettre en valeur dans un cadre. Et c'est sur ce travail d'extraction que nous avons décidé de travailler, en nous éloignant du couple Arnolfini, mais en nous concentrant sur le principe à l'oeuvre chez Crozat, et en le transposant dans l'école. Nous avons donc décidé de fabriquer des cadres et de prélever des éléments de l'école, travail déambulatoire et prospectif. Et comme nous sommes tout petits, nous utiliserons une technique à notre portée pour reproduire ces éléments, la photographie numérique. Nous obtiendrons ainsi par citation une définition/un portrait de notre école.»
Photographies numériques, 4 tableaux «Vertical/Horizontal», MS «Lignes», MS
«Neuf petits tableaux», PS «Intérieur», PS
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Détail
Projet de Sophie Martin-Buhet Saint-Brandan - Collecter des objets personnels qui nous définissent - Reproduire ces objets sur de petits supports format carré (papiers différents), en utilisant le plus de techniques possibles : dessin au feutre, au pastel, au fusain, photocopie, photographie, peinture... Travailler sur l'aspect «reproductible» présent dans le travail de C. Crozat (technique de la sérigraphie) - Tapisser un des murs de la galerie - Installer les objets-référence dans une vitrine avec des étiquettes explicatives : j'aime cet objet parce que.. - Inciter les spectateurs à continuer le mur..
Crayon à papier, crayons de couleur, stylo-bille, feutres, gouache, encre, photographie, photocopie, craies grasses, pastels «Nos objets», CE1
Projet de Philippe Legueut Saint-Brandan Phase 1 «Au sujet du défi... je pensais avec ma classe opter pour la 6ème "piste péda" proposée, à savoir composer de nouvelles images en partant des 9 tableaux de C. Crozat (...) Il y aura donc 2 carrés Canson noir de 80 cm, à l'intérieur desquels on trouvera 9 carrés de 21 cm.» Phase 2 Découvrir les morceaux extraits en créant un effet de surprise. On ne doit pas voir tout de suite le morceau extrait. Le spectateur doit faire quelque chose pour le voir. Exemples : regarder à travers un tube, un tissu transparent...déplier, dérouler le papier...ouvrir...une boîte, une enveloppe, un étui, un sachet...soulever un cache... Demander d'apporter des objets esthétiquement intéressants qui pourraient être utilisés pour cette mise en scène. Phase 3 Avec les objets à disposition, chaque élève crée sa mise en scène.»
27petites installations, GS/CP «Des tailles de détails», GS/CP
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Dessin de reproduction au fusain (libre ou au vidéo projecteur)
Projet de Sandrine Jacques Le Foeil - Se démarquer de la figure de Mme Arnolfini/Mme Van Eyck : femme soumise à son mari - Utiliser l'objet chaussure pour montrer le contraste entre la femme du 15ème et la femme d'aujourd'hui. - Donner à voir la diversité de la femme d'aujourd'hui : elle peut porter des chaussures de toutes le formes, de toutes les couleurs, de toutes les matières... - Mise en scène d'une paire de chaussures qui illustre cette diversité - Photographies prises par les élèves - Installation des photographies dans des boîtes à chaussures - Assemblage de ces boîtes sur le mur (comme les 9 tableaux de C. Crozat) - Travail d'écriture : collecte de mots opposés écrits sur des morceaux de papiers - Papiers mis dans une pochette à chaussure, accrochée près des boîtes
Photographies numériques installées dans des boîtes à chaussures «Madame hésite, Madame choisit» CM1
Projet de Sylvie Guillemot Mûr de Bretagne Travail arts visuels - Recherche documentaire : trouver des représentations de chaussures dans des peintures de maître - Les reproduire en plus grand au pastel - Les découper - Les utiliser pour les mettre en scène : photo-montage Les élèves se mettent par 2 : l'un se met en scène derrière le livre ; l'autre cadre la photo pour ne faire apparaître qu'un morceau de la jambe et le livre ouvert avec la chaussure collée.
Travail d'écriture Chercher des idées originales à des rubriques telles que : - collection (ex : «collection Renoir», «collection les Impressionnistes», etc) - couleurs (ex pour Van Gogh : «jaune comme les blés», etc) - pointure (ex pour Botero : «bottes de 7 lieues», etc) - matière (ex pour Botero : «en peau de bête», etc) - description (ex pour Cézanne : «souliers pour chanter en costume d'arlequin et de Pierrot», etc) - prix (ex «valeur inestimable, Hors de prix» etc) Textes à enregistrer : utilisation du logiciel audacity Montage des photos avec le son : utilisation du logiciel gratuit Movie Maker
Film d'animation (pixilation) / durée : 5'39 Installation au sol de chaussures dessinées «Le baz'art», CM1
Film à visionner