N 11 janvier 2009 Homéopathie et grossesse N 12 avril 2009 Recrudescence de la coqueluche : il faut vacciner les adultes pour protéger les nouveau-nés
HOMEOPATHIE ET GROSSESSE Nous remercions vivement le Dr Thierry Laporte, médecin homéopathe, et Mme Sabine Biondi-Spaccesi, sage-femme, qui ont rédigé cet article. PRINCIPES GENERAUX : L histoire de l homéopathie débute en 1790 avec Christian Samuel Hahnemann (1755-1843), médecin allemand. L homéopathie est basée sur le principe de la similitude : «toute substance pharmacologique active qui produit des symptômes cliniques sur l homme sain, est susceptible de faire disparaître ces mêmes symptômes chez le malade qui les présente» Il faut traiter : - Les symptômes localisés par des dilutions basses : 4 ou 5 CH - Les symptômes généraux ou fonctionnels : dilutions moyennes : 7 ou 9 CH - Les symptômes comportementaux ou les maladies chroniques : hautes dilutions : 15 ou 30 CH. Les dilutions basses ou moyennes (de 4 à 9 CH) s utilisent plusieurs fois par jour, les hautes (15 et 30 CH) une à deux fois par jour ou par semaine, la prise s espaçant une fois l amélioration obtenue. Trois granules suffisent, car c est la répétition qui augmente l effet et non le nombre de granules, la prise s effectuera 10 minutes avant de manger et au moins ½ heure après. Les médicaments homéopathiques peuvent être donnés : seuls en première intention, en association avec d autres médicaments, ou en complément thérapeutique. L association avec l allopathie est possible si l on connaît les propriétés des remèdes homéopathiques et allopathiques, des effets indésirables étant possibles dans chaque thérapeutique. L innocuité quasi totale de l homéopathie lui confère un avantage majeur quant au traitement des femmes enceintes. QUELQUES PISTES DE TRAITEMENT : «Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui est complexe est inutilisable». Il est difficile de prescrire en homéopathie, ce bref résumé (car certaines rubriques de symptômes ont plus de 50 remèdes) essayera de donner des pistes de traitements les plus fréquemment utilisés. A/ La grossesse : Nous nous intéresserons aux symptômes les plus fréquents : NAUSEES Salivation importante, vomissent ne soulagent pas : IPECA 5 CH Sécheresse buccale, à la pensée des aliments : SEPIA 5 CH Aggravé par les transports : COCCULUS 7 CH Disparaissent en mangeant : IGNATIA 9 CH PYROSIS En général : ROBINIA 3 CH ; si symptômes associés, préférer ROBINIA 9 CH. Lettre du Réseau PERINAT-SUD JANVIER 2009
CONSTIPATION Besoins inefficaces : NUX VOMICA 5 CH ; si d autres symptômes existent, de type irritabilité ou excès d appétit, préférer 9 CH. TROUBLES VEINEUX Crampes : Cuprum metallicum en 4 CH, forçant à se lever, et marcher : Sepia 4 CH Crampes avec impatiences la nuit : ZINCUM 9 CH : 5 gr au coucher Jambes lourdes, ecchymoses, capillaires se rompent facilement : ARNICA 5 CH Hémorroïdes : AESCULUS composé 5 CH, à associer avec la pommade Si antécédent hémorroïdes, varices vulvaires : SEPIA composée 5 gr 2x/j pendant toute la grossesse. DOULEURS ARTICULAIRES ET MUSCULAIRES Lombalgies : KALIUM CARBONICUM : 3 gr de chaque 2 à 4 x/j +/- ARNICA MONTANA Syndrome de LACOMME : MUREX 15 CH : 5 gr 2 à 4 x/j Syndrome du canal carpien : ARANEA 9 CH INSOMNIES PASSIFLORA composé dans la journée, apaise Insomnie d endormissement, hyper-idéation : COFFEA 15 CH OU 9 CH commencer à 9 CH ; si échec passer à 15 CH Réveils toutes les 2 heures avec anxiété : SEPIA 15 CH association possible : gelsemium ignatia valeriana en 9 CH B/ Dans le dernier mois de grossesse, en préparation à l accouchement : CAULOPHYLLUM 4 CH permet de ramollir le col C/ Pendant le travail : STRESS INTENSE AVANT LE DEPART : GELSEMIUM 15 CH : 1 dose DYSTOCIE CERVICALE : ACTAEA RACEMOSA 30 CH : 1 dose (à renouveler une fois) DYSTOCIE DYNAMIQUE : CAULOPHYLLUM 5 CH : 5 gr toutes les 15 mn arrêt du traitement dès que les CU sont efficaces DOULEUR INTOLERABLE : agressivité, colère, hyper algique : CHAMOMILLA 5 CH ACCOUCHEMENT AVEC DOULEURS SURTOUT LOMBAIRES : KALIUM CARBONICUM D/ Dans le post-partum : EPISIOTOMIE ARNICA 9 CH BABY-BLUES Epuisement nerveux : PHOSPHORICUM ACIDUM 15 CH Pleurs faciles, besoin d être entourée : PULSATILLA 15 CH Humeur instable, hyper-émotivité : IGNATIA 15 CH ALLAITEMENT Stimulation : PULSATILLA 4 CH RICINUS 4 CH 3 gr de chaque 3x/j CALCAREA CARBONICA 4 CH Nous espérons donc, par l Homéopathie, apporter des solutions alternatives et/ou complémentaires à l Allopathie, et un surplus de confort pour les Mamans et des nouveaux nés. POUR EN SAVOIR PLUS : - Le manuel des urgences obstétricales de W.A. Yingling - Répertoire de la matière médicale de J.T. Kent - Homéopathie et accouchement de Albert Scialom et Catherine Rouhier Lettre du Réseau PERINAT-SUD JANVIER 2009
RECRUDESCENCE DE LA COQUELUCHE : IL FAUT VACCINER LES ADULTES POUR PROTEGER LES NOUVEAU-NES Maladie gênante chez l'adulte, la coqueluche peut mettre en jeu le pronostic vital chez le tout-petit : elle représente la première cause de mortalité par infection bactérienne communautaire des nourrissons de moins de 2 mois. 1 On constate aujourd'hui une recrudescence des cas de coqueluche chez les adultes, dont l'immunité acquise pendant l'enfance est devenue insuffisante. Ces adultes contaminent alors les nourrissons non ou incomplètement vaccinés, qui ne sont pas protégés par les anticorps maternels, et n'acquièrent une immunité suffisante qu'après avoir reçu trois doses de vaccins coqueluche, c'est-à-dire vers l'âge de 4 à 6 mois. Jusque là, ils sont vulnérables et ce sont le plus souvent les adultes proches qui leur transmettent la maladie. Une étude menée auprès de nourrissons présentant une coqueluche biologiquement confirmée a montré que dans 55% des cas, ce sont les propres parents du nouveau-né qui le contaminent. 2 C'est dire l'importance d'une couverture vaccinale coqueluche correcte chez les parents ou futurs parents, mais aussi chez toutes les personnes susceptibles de s'occuper de l'enfant, qu'il s'agisse des grands-parents, des nounous ou des frères et sœurs plus âgés. La mise à jour de la vaccination coqueluche présente l'avantage de pouvoir être effectuée à l'occasion d'un rappel diphtérie - tétanos poliomyélite en remplaçant le vaccin trivalent dtp par un vaccin quadrivalent dtpca, combinaison complète associant la coqueluche aux trois autres valences. Dès 2004, la politique de vaccination dite de cocooning mise en place par les Autorités de Santé témoignait de la volonté d'enrayer la transmission de la coqueluche. Cette politique ciblée s'est en fait révélée difficile à mettre en œuvre. 1 Floret D. les décès par infection bactérienne communautaire. Enquête rétrospective portant sur 2 ans (1999-2000) dans les services de réanimation pédiatrique français. Arch Pediatr 2001; 8 (suppl 4): 705-711 2 Wendelboe AM et al. Transmission of Bordetella pertussis to young infants. Pediatr Infect Dis J2007; 26 (4) : 293-99 Lettre du Réseau PERINAT-SUD AVRIL 2009
En avril 2008, afin d'améliorer la couverture vaccinale, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a émis de nouvelles recommandations vaccinales contre la coqueluche et préconisé différentes mesures 3 : Rattrapage à 16-18 ans des adolescents non vaccinés à 11-13 ans. Vaccination de tous les adultes n'ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années, et ceci une fois dans leur vie d'adulte. Rattrapage des adultes en contact avec des nourrissons dès 2 ans après une vaccination dtp (parents, professionnels de la petite enfance ) Vaccination de l'ensemble des personnels de santé, y compris du personnel des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes. Tous les acteurs de santé intervenant autour de la naissance, qu'il s'agisse des pédiatres, médecins généralistes, sages-femmes, puéricultrices ou infirmières, doivent donc se mobiliser pour assurer une primovaccination correcte des nourrissons, mais aussi pour mettre à jour la vaccination coqueluche de tous les adultes et tout particulièrement celle des futurs parents. Les visites préconceptionnelles, les consultations de grossesse, le séjour à la maternité sont autant d'occasions d'insister sur ce point. S'il est déconseillé, par précaution, de vacciner la mère pendant la grossesse, on peut en revanche le faire dès que possible après l'accouchement, la vaccination étant compatible avec l'allaitement. Aujourd'hui la protection des nourrissons contre la coqueluche passe par la vaccination des adultes, devenus le réservoir de la maladie. Les recommandations émises par le HCSP devraient permettre d'atteindre cet objectif de Santé Publique. Premier lieu de soin du nourrisson, la maternité rassemble tous les acteurs de santé intervenant autour de la naissance. Dès lors, elle constitue une étape privilégiée pour aborder la mise à jour de la vaccination coqueluche de l'entourage du tout-petit, en particulier celle de la maman et du papa. Nous remercions le Dr Camille Grosse, pédiatre SMUR, qui a rédigé cet article. 3 BEH. 22 avril 2008 ; n 16-17 Lettre du Réseau PERINAT-SUD AVRIL 2009