La mémoire ou les mémoires développement et apprentissage



Documents pareils
mentale Monsieur Falize la création et l utilisation d imagerie interactive, les associations noms-visages, la méthode des lieux.

NB : J ai trouvé ce texte sur le net sans que son auteur soit indiqué. Je regrette donc de ne pouvoir lui rendre hommage pour ce travail.

Demande d admission au Centre pédagogique Lucien-Guilbault Secteur primaire

LES CARTES À POINTS : POUR UNE MEILLEURE PERCEPTION

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

majuscu lettres accent voyelles paragraphe L orthographe verbe >>>, mémoire préfixe et son enseignement singulier usage écrire temps copier mot

Normes de référence. Comparaison. Commande cognitive Sentiments épistémiques Incarnés dépendants de l activité

Prévention, observation et repérage des difficultés en lecture

Questionnaire pour connaître ton profil de perception sensorielle Visuelle / Auditive / Kinesthésique

Baccalauréat ES Amérique du Nord 4 juin 2008

Jeux mathématiques en maternelle. Activités clés. Jeu des maisons et des jardins (Yvette Denny PEMF)

Conseils. pour les enfants, les adolescents et les adultes atteints de TDAH

Sophie Blanchet, Frédéric Bolduc, Véronique Beauséjour, Michel Pépin, Isabelle Gélinas, et Michelle McKerral

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire

Les bonnes pratiques pour les travaux scolaires à la maison

Celestia. 1. Introduction à Celestia (2/7) 1. Introduction à Celestia (1/7) Université du Temps Libre - 08 avril 2008

Présenté par Constable Perry Madelon Road Safety Unit Traffic Branch

Académie de Créteil. Projet présenté autour de l album «Trois souris peintres» d Ellen Stoll Walsh


Guide de démarrage rapide. (pour la version 5.0.)

Les enfants malentendants ont besoin d aide très tôt

Rapidolect Les Productions de la Columelle ( ) Page 1

Le logiciel EduAnatomist.

Les petits pas. Pour favoriser mon écoute. Où le placer dans la classe? Procédurier. Adapter les directives. Référentiel Présentation des travaux

Fonctionnement neural et troubles cognitifs chez le patient bipolaire: preuve ou surinterprétation

Apprendre à résoudre des problèmes numériques. Utiliser le nombre pour résoudre des problèmes

Relation entre deux variables : estimation de la corrélation linéaire

LES TROUBLES DU GRAPHISME LA RÉÉDUCATION: QUAND ET COMMENT PASSER PAR L ORDINATEUR?

L E C O U T E P r i n c i p e s, t e c h n i q u e s e t a t t i t u d e s

Epilepsies : Parents, enseignants, comment accompagner l enfant pour éviter l échec scolaire?

Pistes d intervention pour les enfants présentant un retard global de développement

Situation d apprentissage Les traits vivants avec le logiciel LopArt DUO (#P002)

C est quoi un centre d apprentissage Les centres d apprentissage sont des lieux d exploration et de manipulation qui visent l acquisition de

3 e année (approximativement)

Les 15 mots de Rey Évaluation de la capacité d apprentissage à court terme.

Rédiger pour le web. Objet : Quelques conseils pour faciliter la rédaction de contenu à diffusion web

École : Maternelle. Livret de suivi de l élève. Nom : Prénom : Date de naissance : Année d entrée à l école maternelle :

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

1S9 Balances des blancs

Spécial Praxies. Le nouveau TVneurones est enfin arrivé! Les métiers. NOUVEAUX JEUX de stimulation cognitive, orientés praxies.

Organiser des groupes de travail en autonomie

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

La construction du temps et de. Construction du temps et de l'espace au cycle 2, F. Pollard, CPC Bièvre-Valloire

Organisation de dispositifs pour tous les apprenants : la question de l'évaluation inclusive

UNE DOUBLE TÂCHE MOTRICE (O.R.D.R.E) A-T-ELLE UN IMPACT SUR UNE DOUBLE TÂCHE COGNITIVE?

SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique

L aptitude à la conduite des seniors : l approche belge

LES TROUBLES DE MÉMOIRE ET D ATTENTION DES TRAUMATISÉS CRÂNIENS

FÊTE DE LA SCIENCE 2005 (Village des Sciences)

Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année

LES REPRESENTATIONS DES NOMBRES

Développement personnel

Plus petit, plus grand, ranger et comparer

François Émond psychologue 2003 Centre François-Michelle. Liste des 24 catégories de connaissances et compétences à développer

La conduite automobile et le vieillissement

Expérimentation «Tablettes Tactiles en maternelle» (Octobre Février 2014) Ecole maternelle Les Alouettes, Champhol

UE11 Phonétique appliquée

Plan de formation 2nd degré CREER, INNOVER

LIVRET PERSONNEL DE COMPÉTENCES

Des quiz en toute mobilité 3. Des quiz en toute mobilité

Stratégies favorisant ma réussite au cégep

Annexe 3. Le concept : exemple d une situation d apprentissage.

DESCRIPTEURS NIVEAU A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues

QUELQUES CONSEILS AU PROFESSEUR STAGIAIRE POUR ASSEOIR SON AUTORITE

Et si j étais Marty Mac Fly Ou comment remonter le temps avec une tablette tactile (Ipad)

3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY ( )

Modulo Bank - Groupe E.S.C Chambéry - prérequis à la formation - doc. interne - Ecoute active.doc Page 1

Comment remplir une demande d AVS Remplir les dossiers administratifs quand on a un enfant autiste et TED (3) : demander une AVS

APPRENDRE LA CHIMIE EN ZEP

Les troubles spécifiques des apprentissages

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

Les 6 sous-stades. La période sensori-motrice. Le stade réflexe. Coordination main/bouche. Du réflexe au schème: exemple du réflexe de succion

La P N L appliquée à la vente

Analyse des bruits de clavier d ordinateur

Bienvenue à la formation

M2S. Formation Management. formation. Animer son équipe Le management de proximité. Manager ses équipes à distance Nouveau manager

SOUTENIR LES ÉLÈVES AYANT DES PROBLÈMES DE MÉMOIRE DE TRAVAIL

L'EPS à l'école primaire aucune modification des programmes

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

Offices de tourisme et bonnes pratiques Internet. Evaluation comparative de sites Internet

DES : Médecine physique et de réadaptation DIU : Médecine de rééducation Module : MPR et Personnes âgées Garches: 1,2 et 3 avril 2009

Traumatisme crânien léger (TCL) et scolarité

Aider les élèves qui en ont le plus besoin. Animation pédagogique 17 septembre 2008

CONNAISSEZ-VOUS LES GISEMENTS INEXPLOITES DE VOTRE POTENTIEL?

Différencier, d accord oui mais comment organiser sa classe.

Et avant, c était comment?

Référentiel d'activités professionnelles et référentiel de certification Diplôme d'état de professeur de musique

Sciences de Gestion Spécialité : SYSTÈMES D INFORMATION DE GESTION

La construction du nombre en petite section

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

Indications pour une progression au CM1 et au CM2

Manuel d utilisation 26 juin Tâche à effectuer : écrire un algorithme 2

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

Le jour et la nuit. Lecture : Le jour et la nuit, comment ça marche?, Collection les questions de Justine, BELIN

Carré parfait et son côté

J e commencerai par vous donner une définition de

COMPETENCE DE NIVEAU N1

Trucs et astuces pour les devoirs et leçons

À l école pour développer des compétences

Diriger comme un pilote. Analyses économiques & Techniques aéronautiques au service de la croissance

Transcription:

La mémoire ou les mémoires développement et apprentissage Sucrerie Friandise Confiserie Récompense Gourmandise Enfant Sucette Réglisse Caramel Dragée Laboratoire Inter universitaire de Psychologie La vie n est pas celle que l on a vécue mais celle dont on se souvient Gabriel Garcia Marquez, 2006 Jean-Luc Roulin Préambule L importance du thème de la mémoire dans nos sociétés peut paraître paradoxale alors que la technologie offre des substitues (des prothèses à la mémoire) de plus en plus efficace : écriture, vidéo et l informatique. Pourquoi? La mémoire (sa mémoire) est un facteur d identité. Il existe, associées au vieillissement, des pathologies (ex. : maladie d Alzheimer) conduisant à des troubles de mémoire qui sont vécues comme un danger. La mémoire semble associée à d autres fonctions (apprentissage, intelligence, émotion, etc.) Jean-Luc Roulin 1

Préambule Le terme de mémoire est souvent (toujours) utilisé au singulier alors qu il recouvre des comportements très différents. La multiplicité des déclinaisons de ce terme ou des mots associés au terme de mémoire en est une illustration : Mémoire autobiographique, mémoire visuelle, mémoire flash, mémoire prospective, mémoire déclarative, mémoire implicite, mémoire explicite, mémoire de la source, mémoire des visages, mémoire à long terme, mémoire à court-terme, mémoire de travail, mémoire eidétique, mémoire photographique, mémoire absolue, mémoire auditive, mémoire émotionnelle, mémoire de l observateur, mémoire de champs, mémoire sémantique, etc. Hypermnésie, amnésie antérograde, amnésie rétrograde, prosopagnosie, amnésie psychogène, etc. Jean-Luc Roulin QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 2

1. Préalable : définition La réflexion sur la mémoire est ancienne. Dans Théétète de Platon, à coté du modèle très imparfait de la cire on trouve celui d une volière d oiseaux de toutes sortes, les uns allant par bandes à part des autres, d autres en petits groupes, et d autres, isolés. (Théétète, 197d 198a). La mémoire, dans ce modèle, est cette volière. Par analogie, ce modèle suppose qu un souvenir doit être capturé (encodé), il faudra le retrouver ensuite parmi un nombre plus ou moins importants de souvenirs. Ce sera possible ou non (dépend de l organisation de la volière, mais aussi du fait qu il pourra avoir disparu ou changé (d autant plus possible que le temps est important). Enfin de nouveaux souvenirs peuvent aussi se créer. Ce modèle, plus élaboré que celui de la cire, est encore très imparfait et incorrect, mais on retrouve des notions importantes concernant la mémoire. 1. Préalable : définition La mémoire correspond à l expression (actualisation) dans le comportement présent d une information à laquelle on a été confronté antérieurement (ce n est pas le souvenir!) Acte de mémoire : 3 phases Encodage maintien restitution volontaire involontaire consolidation transformation directe/explicite indirecte/implicite Efficacité mnésique ou la non efficacité mnésique peut provenir de déficit d encodage, des mécanismes assurant le maintien et la transformation des informations maintenues et enfin des mécanismes en jeu lors de la récupération ou la restitution. 3

QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Deux groupes de méthodes Les méthodes directes Méthodes dans lesquelles les consignes font explicitement référence à un événement particulier. Les méthodes indirectes Les personnes réalisent une tâche sans référence à un événement précédent. La mémoire se manifeste alors par une modification des performances conditionnée par l événement antérieur. 4

2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Remarque : principales techniques d évaluation des connaissances à l école Rappel libre Rappel ordonné Rappel indicé couples associés complétions Reconnaissance Mémoire explicite : tâches dans lesquelles on a conscience de récupérer une information présentée antérieurement. Exemples 2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Exemple 1 : le rappel libre Pourcentage de rappel 100% 80% 60% 40% 20% 0% Effet de primauté Effet de récence un effet classique effet de position sérielle 2 4 6 8 10 Position des mots dans la série d encodage 12 14 16 18 20 Délai avant le rappel, modifie l effet de primauté, la cadence de présentation et la longueur de la liste à apprendre agissent sur l effet de primauté, etc. Dans une situation de rappel libre plusieurs mémoires sont impliquées 5

2. Les méthodes d étude introduction directes méthodes indirectes Exemple 2 : méthode d économie Il s agit d une des méthodes d étude de l oubli. Introduite par Ebbinghauss Comparer le nombre d essais nécessaires pour réaliser deux apprentissages identiques décalés dans le temps. Pourcentage d économie 100% 80% 60% 40% 20% Tâche : apprentissage de syllabes sans signification = = = = 0% 00, 11, 202, 33, 4044, 1H5, 66, 77, 8, 99, 1010 111212 1313 8H 1414 1515 1616 1717 1818 1919 2020 2121 24H 222323 2424 2525 2626 2727 48H 2828 2929 3030 3131 3232 5 333 j 3434 3535 3636 31j 37 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5,5 Délai avant le réapprentissage Courbe caractéristique d oubli. Attention, cette forme est toujours vraie (fonction puissance) mais ces paramètres varient en fonction de la nature des connaissances et le niveau initial de performance. 2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Très nombreuses (un exemple) 6

Lire le plus rapidement possible ce texte la8petite8fille8pouvait8courir8plus8vite8que 8son8PETit8frère.8CraqUER8une8ALLUmette, 8soulevER8la8trappe8Et8pARTir.8Elle8dEVait 8donc8poUVOir8s échapper8mais8elle8fut8s urprise8d entendre8dans8la8caverne8des8 sons8nouveaux.8elle8s7arrêta8et8fronça8l es8sourcils.8le8beau8sourire8! Compléter ces trigrammes pou vir sou cra cav pir 7

2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Exemple 1 est ce qu on appelle une situation d amorçage (priming) Phase 1 : phase d étude sans consigne de mémorisation. Phase 2 : on évalue l effet de cette phase sur une tâche identique ou différente (sans consigne de rappel). 2. Les méthodes d étude introduction directes méthodes indirectes Autre exemple d effet d amorçage Avion Temps de dénomination 900 ms? Avion Temps de dénomination 800 ms Gain de temps qui peut être observé même si on n a plus le souvenir de l événement précédent 8

2. Les méthodes d étude introduction directes méthodes indirectes Dernier exemple Indications électro physiologiques de la présence de connaissances implicites Performances à un test de reconnaissance de TR et d un groupe témoin 2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Les tests indirects mesurent la mémoire implicite Mémoire implicite : ne requière pas une récupération consciente ou intentionnelle. > Les patients amnésiques ont (auraient) des performances préservées dans les tâches de mémoire implicite (tâches d amorçage). > Le vieillissement touche moins la mémoire implicite. Il y aurait aussi peu d évolution des performances en mémoire implicite chez l enfant. En fait, la récupération en mémoire lors des tests indirects serait dirigée par les données (guidée par l information présentée) et automatique. Pour les tests directs la récupération en mémoire serait guidée par les concepts, et non automatique (demande un effort attentionnel). 9

2. Les méthodes d étude introduction méthodes directes indirectes Les méthodes d études montrent que la mémoire est multiple, on ne peut parler de «loi» de l oubli ou de «loi» de l apprentissage au singulier. Un patient amnésique montre des effets d amorçage ou des capacités d apprentissage même si explicitement il oublie au fur et à mesure. Pour étudier la mémoire il faut comprendre ces différents aspects et les différents mécanismes intervenant dans les comportements mnésiques. Il existe des lois générales d apprentissage spécifiques ou modulées selon que l on interroge un aspect ou un autre de la mémoire. QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 10

Encodage maintien restitution volontaire involontaire directe indirecte trois types ou trois niveaux de la mémoire RIS MCT MDT MLT MCT = Mesurée par la capacité de reproduction littérale explicite d une information qui vient d être perçue. Le délai entre encodage et rappel dans les tâches de MCT n excède pas 30 secondes et la présentation du matériel est unique. Pendant très longtemps a été étudiée comme un système ayant des caractéristiques spécifiques et distinctes de la MLT. Les arguments étaient la sensibilité différentielle des effets de récence et de primauté à des variables expérimentales (délai avant le rappel, activité pendant le maintien, familiarité des mots, etc.). Donnée de la neuropsychologie (les cas HM et KF). 100% 80% 60% 40% 20% 0% 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 11

Principales mesures : l empan progressif Empan de chiffres Blocs de Corsi On présente une série de 2 chiffres à répéter dans l ordre. En cas de réussite, on présente une nouvelle série de chiffres de complexité supérieure et ainsi de suite. Item de niveau 2: 4 1 Item de niveau 3: 5 2 8 Item de niveau 4: 3 1 9 5 Item de niveau 5: 2 4 1 8 6 Item de niveau 6: 3 7 1 5 4 9 On touche un nombre prédéfini de cubes suivant une séquence particulière qui doit être parfaitement reproduire. Comme pour les empans de chiffres, on présente des séries d une complexité croissante (2, blocs ; 3 blocs, etc.). MCT verbale MCT visuospatiale CAPACITE - on affirme souvent 7±2 : faux Caractéristiques dépend de la nature du matériel et de ces caractéristiques physiques ou sémantiques (exemple : 1-4 - 9-2 - 1-7 - 7-6). DUREE OUBLI - Environ 20 secondes, si l on empêche le sujet de mettre en place des stratégies de rafraîchissement de l information. - Résultat d un déclin progressif (passif) de l information (contrairement à la MLT) où l oubli aurait pour cause des phénomènes d interférence (ceci est très discuté dans la littérature). RECUPERATION - Par un mécanisme de recherche exhaustif (balayage mental). 12

On a supposé pendant longtemps que l empan (donc les capacités de la MCT) était en relation avec l intelligence Ors, il n y a pas de relation nette et importante entre l empan et l intelligence. La MDT Capacité à maintenir de l information à court terme pendant la réalisation d une tâche complexe. MDT = La capacité à maintenir de l'information pendant la réalisation d'un activité cognitive complexe. Tâches de MCT PRESENTATION + MAINTIEN + RAPPEL EXPLICITE Tâches de MDT PRESENTATION + MAINTIEN + + RAPPEL EXPLICITE Une activité cognitive complexe 13

Tâches de MDT = de très nombreuses variantes Empan envers [3 7 9 5 6 ] > 6 5 9 7 3 Empan opération : 5 + 9 = 15 (V F) B 8 2= 6 (V F) A 7 x 3 = 21 (V F) F Running verbal (chiffres) (tâche de mise à jour) 3 1 8 9 2 5 7 6 (rappeler les 4 derniers : 2 5 7 9) (la longueur de la série change d un essai à l autre) voir Running spatial (idem au verbal) Autre tâche de mise à jour 9 3 6 8 2 6 4 2 4 8 5 4 2 voir Tâches de MDT = de très nombreuses variantes Empan de comptage Epreuve Flèche (i) Compter les points rouges sur i pages. (ii) Rappeler ensuite le nombre des points rouges sur chacune des pages. (i augmente varie d un essai à l autre) rage ciel Empan double lait voie main 14

MDT [MCT]) Fonctions de la MDT et MCT 1. Impliquée au quotidien, la MDT met en œuvre des composantes essentielles du système cognitif. Il existe de nombreux modèles de fonctionnement de la MCT et de la MDT. 2. Capacité de la MDT est limitée (nombre d informations, durée). 3. Contrairement à ce que l on peut lire parfois, la MCT ou la MDT n est pas une étape entre RIS et MLT. RIS MCT MDT MLT 4. Les performances dans les tâches de MDT comme les mécanismes impliqués seraient en relation étroite avec Gf. Les modèles Diversité des définitions/modèles Baddeley Hitch Logie Daneman Carpenter Farah Kimberg Engle Cowan Pascual Leone Case Schneider Lovett Young Lewis 15

Baddeley (modèle de 2000) Le composant le mieux connu de ce système chez l enfant comme chez l adulte, reste la boucle phonologique, dont le dysfonctionnement serait un prédicteur de l acquisition de la lecture (entre autre). Randall W. ENGLE et Coll. MDT et cmdt (WMC) Les tâches de Mémoire de travail impliquent : l activation d une partie de la MLT des processus pour activer et maintenir ces informations et enfin un composant exécutif attentionnel («executive attention»). MDT Capacités attentionnelles EMPAN MNESIQUE Activités Cognitives Complexes 16

Ce n est pas les capacités mnésiques, ni l efficacité des traitements qui peuvent «expliquer» les corrélations avec les activités cognitives complexes mais essentiellement cette composante attentionnelle. Les différences interindividuelles sur les tâches de MDT reflètent des différences qui correspondent au contrôle attentionnel volontaire. Exemple : écoute dichotique, 65% des low span et 20% des high span entendent leur nom. Encodage maintien restitution volontaire involontaire directe indirecte trois types ou trois niveaux de la mémoire RIS MCT MDT MLT 17

MLT Rend compte de nos capacités de stockage quasipermanentes et quasi illimitées mises en évidence dans nos comportements quotidiens (elle comporte des informations dont la disponibilité n'est pas, en principe, limitée par la durée de l'intervalle de rétention). CE QU IL FAUT SAVOIR CEPENDANT La notion de mémoire permanente est un raccourci (actuellement la majorité des psychologues et neurobiologistes pense qu il peut exister une véritable perte d information au cours du temps). Par ailleurs on ne pense plus qu il y a stockage véritable de chaque moment du passé, information que l on «retrouverait». Les éléments seraient totalement ou partiellement distribués et les «engrammes» évoluent au cours du temps ce qui explique la formation de faux souvenirs ou la transformation des souvenirs avec le temps. Enfin les psychologues distinguent plusieurs types de comportements mnésiques en MLT et on ne devrait pas parler de la MLT. 18

Mémoire à long terme Mémoire déclarative Savoir que Mémoire non déclarative ou procédurale Savoir faire Mémoire épisodique Mémoire sémantique Habilités motrices ou perceptives Routines comportementales Amorçage perceptif et sémantique Conditionnement classique et opérant Seule la mémoire déclarative et la mémoire procédurale pourraient correspondre réellement à des systèmes distincts. La rapidité d acquisition de ces deux formes de connaissance est différente. Exemple de tâche de mémoire procédurale Tâche : appuyer sur un bouton quand une étoile apparaît. A l insu de la personne, certaines séquences de points ne sont pas aléatoires. Pour ces séquences au bout d un certain temps, on répond plus vite. Apprentissage implicite uniquement * * Ce type d apprentissage est possible avec certains patients amnésiques mais difficile voir impossible lorsque des structures sous corticales (ganglions de la base) sont lésées. 19

Mémoire sémantique et mémoire épisodique K.C. (Tulving, 1989): cas de dissociation de la mémoire sémantique et épisodique à 30 ans, accident de moto, devenu incapable de se rappeler des événements quels qu'ils soient; ne connaissait pas son passé et ne pouvait pas non plus anticiper l'avenir; savait jouer aux échecs mais ne pouvait se rappeler aucun match précis qu'il avait joué; savait que sa famille avait une maison de campagne et où elle était située mais ne pouvait se rappeler aucun des week ends qu'il y avait passés; savait qu'il avait une voiture mais ne pouvait se rappeler aucun voyage qu'il avait fait à bord de sa voiture HM (1926 2008), un jeune homme qui a subi en 1953 une lobectomie temporale bilatérale dans le but de contrôler ses crises épileptiques. Il est incapable de se rappeler quoi que ce soit de sa vie. En 1986 il croyait qu il vivait toujours avec sa mère, alors qu elle était décédée en 1977. HM a montré une amélioration très importante de sa performance à une tâche de dessin en miroir, malgré son impression d y être soumis à chaque fois pour la première fois Modèle structural hiérarchique TULVING, 1994 SYSTÈMES MNÉSIQUES ÉPISODIQUE CONSCIENCE Mémoire autonoétique (connaissance de soi et de son identité) Mémoire à court terme ou mémoire de travail SÉMANTIQUE (connaissance générale du monde) Mémoire noétique (connaissance du monde) Système de représentations perceptives (amorçage perceptif) PROCÉDURALE (habileté - conditionnement) Mémoire anoétique (sans prise de conscience) 20

Organisation des informations en mémoire rue voiture camion véhicule bus Modèle spécifique de la mémoire sémantique SAT de Collins et Loftus (ou Spreading Activation Theory of semantic processing) ambulance voiture de pompier maison jaune vert orange rouge coucher de soleil feu lever de soleil nuages concept d'activation diffusante QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 21

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Anderson, 1981. Tâche d apprentissage de paires mots chiffres. LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ SOMMEIL % rappels corrects 100 80 60 40 20 0 1 2 3 4 5 6 7 Nombre de répétitions ÉLABORATION PRODUCTION Le nombre de cycles d apprentissage est souvent plus important pour les connaissances procédurales. Pour les apprentissages explicites la répétition permet la réorganisation de l information. 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli A savoir cependant sur la répétition LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Effet de la pratique du rappel. Le fait de réussir à rappeler un item améliore le souvenir ultérieur (de façon supérieure à ce que ferait une nouvelle présentation). Le nombre de répétions n est pas proportionnel à la qualité du rappel (Ebbinghaus) Nombre de syllabes Nombre de répétions nécessaire pour le rappel 7 2 12 16 16 X 2 30 X 2,75 24 44 36 65 Il est plus facile d apprendre deux fois 12 mots que 24 mots 22

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ Loi générale 1 : un apprentissage distribué est meilleur qu un apprentissage massé. L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION Les raisons sont probablement neurochimiques. «vous ne seriez qu un sot si vous appreniez en un seul lot» Bjork, 1988 INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Loi générale 2: Effet d espacement. Un item isolé est mieux appris si ses présentations successives sont éloignées dans le temps (même si l intervalle qui les sépare est rempli d autres items). 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION La disponibilité d une information dépend de sa fréquence d utilisation MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ rapidité d accès Président de la république 2ème homme qui a marché sur la lune SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Fréquence du rappel/apprentissage Cette loi est vraie quel que soit l apprentissage, mais sa forme varie en fonction de la nature de l apprentissage et des conditions de l apprentissage. 23

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION Le sur apprentissage est utile uniquement pour mémoriser à plus long terme. MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION 50 40 100% 50% 0% SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ % retenu 30 20 10 SOMMEIL ÉLABORATION 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Nb jours après apprentissage PRODUCTION Exemple : si pour maîtriser l apprentissage d une liste de mots il faut 4 lectures alors 6 lectures correspondra à un surapprentissage de 50%. 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ SOMMEIL L organisation du matériel est essentielle Un matériel organisé est plus facile à retenir. Un sujet organise spontanément le matériel (en fonction des connaissances initiales). Les consignes d organisation facilitent les apprentissages. ÉLABORATION PRODUCTION 24

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Hyde et Jenkins (1969) LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ Mémoriser 24 mots 16 Compter nb de lettres 10 Détecter la présence de E 09 Juger caractère plaisant/déplaisant des mots 16 SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Apprendre L intention n est pas nécessaire. L attention est nécessaire. demande des efforts 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION On n apprend pas en dormant mais on apprend pas sans sommeil Toutes les expériences montrent que pour apprendre il faut un minimum d attention (mais il n y a pas obligatoirement intention). On n apprend donc pas en dormant. L apprentissage est d autant plus faible que l attention est répartie sur plusieurs tâches. INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Par contre on peut apprendre sans prise de conscience et le sommeil à un rôle dans la consolidation des connaissances 25

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Élaboration ou profondeur de traitement Il existe une mémoire primaire dont la fonction est de répéter l information. Il existe 2 formes de répétition : Théorie de Craick et Lockhart - la répétition de maintenance (traitement de surface, maintien l information en état») - la répétition constructive (traitement en profondeur). 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Exemple : la répétition mentale d élaboration LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION Nb de mots rappelés (Eysenck, 1974) 24 21 Jeunes 18 Agés 15 12 9 6 3 0 Nombre de lettres Rime Adjectif Image mentale Stratégie d encodage L apprentissage est meilleur si le traitement «est profond» c est à dire s il implique des mises en relation avec des connaissances acquises (associations sémantiques). 26

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli LA RÉPÉTITION MASSÉ DISTRIBUÉ L UTILISATION SUR APPRENTISSAGE ORGANISATION Être actif est plus efficace. Exemple : Taconnat et Isingrini (2004) Des participants doivent apprendre le second mot de couples de mots sémantiquement liés (carotte poireau) ou phonologiquement liés (carotte capote). Phase d apprentissage (40 paires de mots) condition lecture = simple lecture production : compléter (CAROTTE POIR ) INTENTIONNALITÉ SOMMEIL ÉLABORATION PRODUCTION % rappels corrects 70 60 50 40 30 20 10 Lecture Production 0 Sémantique Phonologique 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli a. La fonction puissance de l oubli rapidité d accès La probabilité de rappel d une information diminue en fonction du temps écoulé depuis sa dernière utilisation Cette loi de puissance est vraie quel que soit l apprentissage, mais sa forme varie en fonction de la nature de l apprentissage et des conditions d apprentissage et du type de mémoire (déclarative ou procédurale) Les langues étrangères : un oubli initial rapide (sur 2 ans) puis très lent. Cet oubli dépend du niveau initial dans la langue. Globalement les performances restent cependant assez élevées (on parle parfois de permastore) Temps écoulé depuis la dernière utilisation Les savoir-faire complexes. Absence d oubli pour le savoir-faire moteur avec boucle de retro-action continu (conduite, vélo, etc.). Par contre ce n est pas le cas pour les autres savoirfaire (dactylographie, gestes de secourisme...). 27

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli b. Les causes de l oubli (causes non pathologiques) Déclin de la trace. Les informations s effacent progressivement (hypothèse très discutée). Transformation : les traces mnésiques sont constamment transformées. Exercice En essayant de vous remémorer la liste de mots que vous avez lu au début de la conférence. Pouvez vous en reconnaitre parmi les mots suivants? char d assaut sucrerie friandise bonbon mammouth enfant gourmandise douceur anis réglisse sirop Sucrerie Friandise Confiserie Récompense Gourmandise Enfant Sucette Réglisse Caramel Dragée 1. La mémoire n est pas passive (élaboration mnésique reconstruction) 2. La mémoire oublie ou transforme (fausses reconnaissances, faux rappels) 28

Exemple de faux souvenirs ou de témoignage sous influence (travaux E. Loftus) Exemple 1. On présente une séquence de photos dans laquelle un piéton est renversé par une voiture verte (pas d arrêt de la voiture au passage piéton). Série de 12 questions. Pour un groupe de personne, la 10 ème question mentionne une voiture bleue. Lors d une séance ultérieure on demande la couleur de la voiture : ceux du premier groupe mentionnent plus fréquemment qu elle est bleue! Autres exemples. Présentation d un film d un accident (choc entre une voiture et un mur). On demande ensuite d estimer la vitesse mais avec des termes qui induisent plus ou moins la notion de vitesse (emboutir, heurter, entrer en contact, collision, etc.). Résultats. La vitesse estimée dépend de la formulation de la question. De plus, une semaine après, la mention de présence de bris de verre est liée à la question posée. Exemple de faux souvenirs ou de témoignage sous influence (travaux E. Loftus) Le souvenir est combiné aux connaissances générales et aux croyances et peut être donc partiellement ou totalement erroné Tout ce passe comme si, lorsque une nouvelle information pas trop différente de l information initiale réactive l événement, la nouvelle information produit un recodage. A la suite de ce recodage il devient très difficile de distinguer dans le souvenir récupéré ce qui est l information d origine et ce qui a été ajouté ou transformé. Le niveau de confiance dans un souvenir erroné est aussi élevé que celui lié à un souvenir exact. Il est donc impossible de distinguer un souvenir exact et un souvenir erroné. La probabilité de modification d un souvenir augmente avec le temps. 29

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli b. Les causes de l oubli (causes non pathologiques) Déclin de la trace. Les informations s effacent progressivement (hypothèse très discutée). Transformation : les traces mnésiques sont constamment transformées. L interférence. Proactive ou rétroactive. Interviendrait plus spécifiquement sur la mémoire épisodique. Pour certains auteurs l interférence joue sur les indices de récupération. Oubli par échec de la récupération. Le plus souvent, les théories sont «contextualistes», c est à dire qu elles expliquent l'oubli par l'incompatibilité entre les conditions contextuelles d'encodage et de récupération. 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Exemples : les effets de contexte On distingue 3 types de contextes Les contextes externes : Les contextes internes : Le contexte intrinsèque : informations sans rapport avec la tâche mais présentent dans l environnent. informations non pertinentes mais caractérisant l état physiologique du sujet. dans une liste de mots, les mots de la liste définissent/induisent un contexte de présentation de chacun des mots. On interprète l oubli comme une incompatibilité entre les conditions contextuelles d encodage et les conditions de récupération. 30

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Les effets de contexte : exemple 1 Contexte d apprentissage Effet du contexte sur le rappel d une liste de mots (Godden et Baddeley 1975) Cet effet est vrai en rappel mais pas en reconnaissance Pourcentage de mots correctement rappelés 50 40 30 20 10 Plage Eau 0 Plage Eau Contexte lors du rappel 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Les effets de contexte : exemple 2 Manipulation de l imprégnation alcoolique Tâche : rappel d une liste de mots Conditions : encodage : imprégné non imprégné rappel : imprégné non imprégné Le contexte interne peut avoir un effet en produisant des indices inhabituels lors de l encodage «imprégné» 31

4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Les effets de contexte : exemple 3 Un effet de contexte peut être produit par la propre élaboration du matériel par le sujet lors de l encodage. Par exemple : si dans une liste de phrase à apprendre vous avez la phrase :.. Le poisson attrape le nageur. Lors du rappel, l indice requin sera plus efficace que l indice poisson.. 4. Lois de fonctionnement de la mémoire Acquisition Maintien Oubli Les effets de contexte : exemple 4 Se retrouver physiquement dans le même environnement. Encodage Rappel Score Salle très claire accueillante Salle très claire accueillante Salle très claire accueillante Même contexte Environnement différent Environnement différent + «consigne» = se souvenir du contexte initiale (image mentale) 18 mots 12 mots 17 mots n est pas obligatoire. Prendre le temps d évoquer le contexte d encodage est suffisant. 32

QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 5. Le développement de la mémoire Le développement de la mémoire est encore peu étudié et nécessite des méthodes différentes en fonction de l âge (avant 2 ans, petite enfance et après 7 8 ans). L enfant dispose de capacité de mémorisation dès le 1er jour, mais les caractéristiques de la mémoire ne sont pas encore celles que l on observera plus tard. Avant 5 ans, les travaux actuels montrent que les enfants se souviennent de plus de choses qu ils ne peuvent verbaliser et cette verbalisation peut interférer avec le souvenir => capacité à se souvenir et la capacité à communiquer son souvenir. Après 5 ans la verbalisation prend encore du temps et peut encore interférer avec le rappel. Études qui montrent que si on laisse plus de temps, le rappel est meilleur. 33

5. Le développement de la mémoire La mémoire explicite, mesurée par des tests de rappel (MLT, MCT ou MDT), est celle qui se développe le plus entre 3 et 20 ans pour la MLT. Pour la mémoire implicite (comme le complètement de dessins dégradés) on observe des performances stables au travers des âges (Perruchet et al., 1995; Meulemens et al., 1998). Le même phénomène se vérifie lorsqu'on regarde les effets du vieillissement cognitif 5. Le développement de la mémoire Le développement n est pas nécessairement linéaire Les performances augmentent de 2 à 14 ans et évoluent peu ensuite Empan chiffre Empan spatial Orsini et collaborateurs (1986) Exemple : développement de la MCT 34

5. Le développement de la mémoire Comment on explique l augmentation des performances mnésiques avec l âge? 1. Développement et la maturation cérébrale. On admet que si l ensemble du cerveau contribue à la mémorisation, les différentes structures contribuent d une façon différente à l encodage, au maintien (consolidation) et à la reconstruction (récupération) de l ensemble des souvenirs. Deux structures ont néanmoins un rôle essentiel (mémoire explicite) le circuit de Papez et plus particulièrement système limbique avec l hippocampe mais aussi le lobe frontal dont le développement est tardif. 5. Le développement de la mémoire Comment on explique l augmentation des performances mnésiques avec l âge? 1. Développement et maturation cérébrale 2. Automatisation des traitements qui permet d allouer plus d attention au stockage (mémorisation) 3. Augmentation des connaissances sur le monde matériel plus familier rôle de l expertise 4. Changement de la manière de traiter l information 5. Mise en place de stratégie(s) de mémorisation (métaconnaissances) Répétition mentale en MCT vers 6 7 ans Organisation de l information Élaboration Etc. 6. Développement des métaconnaissances 35

QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider La mémoire n est pas un muscle que l on peut entraîner et qui va augmenter. Exemple Après plus de 200 heures d entraînement, deux étudiants avaient réussi à augmenter leur empan mnésique classique de 7 chiffres à plus de 80 chiffres. Au cours d une série de tests, un des étudiants est capable de reproduire, après une lecture à haute voix (1 chiffre par seconde). la série suivante 1518593765502157841665850612094885686772731418186105462974801 294974965928 mais Cette performance exceptionnelle n est pas généralisée puisque dans le cas d un empan de lettres la performance des étudiants restait à 6 7. 36

6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider La mémoire n est pas un muscle que l on peut entraîner et qui va augmenter On n entraîne pas la mémoire mais on peut améliorer les performances : En apprenant des méthodes de mémorisation (coûteuses mais efficaces). En faisant prendre conscience de l importance des stratégies d encodage. En exerçant et apprenant à mobiliser son attention (ce qui augmente avec l âge ce sont justement ces capacités attentionnelles). En apprenant des stratégies de récupération pour améliorer le rappel explicite (apprendre à rechercher des indices). En organisant l information.. 6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider LES PROCEDES MNEMOTECHNIQUES On en distingue trois types Par réduction du codage : phrase mnémotechnique, etc. Par enrichissement de l information - codage élaboratif (exemple : la méthode des crochets) - enrichissement du stimuli (imagerie, rime, etc.) Par aide externe : méthode de l indiçage direct ou indirect. Attention Ils sont toujours coûteux (effort important). Aide au rappel mais les apprentissages scolaires les connaissances doivent être utilisées. Ces procédés ne sont pas efficaces pour les connaissances non déclaratives (exemple apprentissage d une langue, résolution de problème, etc.). Ils sont spécifiques à un matériel. 37

6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider UTILISER LES CONNAISSANCES SUR LES LOIS DE LA MEMOIRE 1. Favoriser l attention Méthode = une attitude active Exemple : lire plus efficace qu écouter Faire produire la réponse et pas uniquement la répéter Etc. 2. Organiser les connaissances Organiser le matériel Faciliter la mise en réseau des connaissances en reliant une notion nouvelle à des connaissances préexistantes. Exemples : ne pas cherchez à savoir si un élève comprend mais demander «Est ce que cela te fait penser à quelque chose que tu connais déjà?» «Un schéma vaut mieux qu'un long discours»! Certaines illustrations sont simplifiées et codées, comme les cartes ou les diagrammes. L'utilisation de schémas, diagrammes, organigrammes, est un procédé très classique qui permet de visualiser une organisation (Lieury, 1997. 2005). 6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider UTILISER LES CONNAISSANCES SUR LES LOIS DE LA MEMOIRE 3. Mnémotechnie Dans certains cas utiliser la méthode des acrostiches Exemple : Me Voilà Tout Mouillé, Je Suis Un Navigateur Pressé = Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton. 4. La répétition Elle reste une technique indispensable pour l apprentissage et le surapprentissage. Active et élaborative c est encore mieux. 5. On mémorise ce mieux «ce qui sera utile à» 6. Aider à découvrir les stratégies de mémorisation en faire un jeu travailler sur ce qui aide à mémoriser, etc. 38

6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider 7. Multiplier les codages Attention un texte illustré n est pas obligatoirement plus facile. Les illustrations sont efficaces seulement si elles sont pertinentes par rapport au texte. Les effets sont différents selon le niveau des enfants en lecture (aide les enfants faibles lecteurs) et montre surtout une meilleure efficacité à long terme de l'illustration (favorise les indices de récupération à plus d une semaine) 8. Utiliser des techniques PQ4R, IPLRR, PQRST, EPLER, 2L 2S,2R pour mieux mémoriser des textes structurés Exemple 6. Peut on entrainer la mémoire? Aider à mémoriser? Entrainer Aider Preview Question Read Reflect Recite Review Techniques PQ4R : Preview, Question, Read, Reflect, Recite, Review Survol du chapitre pour en déterminer les principaux points, l organisation générale. Repérer les principaux chapitres et sous chapitres et repérer les thématiques du texte. Élaboration de questions sur le texte. Poser des questions comme (qui, quoi, pourquoi, où). Lecture du texte en essayant de répondre aux questions posées. Réflexion sur le texte lu et essaie de mise en relation avec d'autres contenus connus Rappel du contenu de chaque section en tentant de répondre à nouveau aux questions élaborées auparavant (utiliser les titres et noter les principales idées). Révision du contenu en insistant sur les points importants et en revenant sur les questions et en reprendre la lecture pour les points oubliés. On retrouve répétition élaboration attention traitement en profondeur, sur apprentissage, etc. détails Apprendre 39

QUESTIONS ABORDÉES PLAN Qu est ce que la mémoire pour les chercheurs qui travaillent dans ce domaine? Les principales méthodes d étude de la mémoire Les différentes mémoires ou comportements mnésiques Quelques lois de fonctionnement Le développement de la mémoire chez l enfant Mémoire, cognition et apprentissage Peut-on entrainer la mémoire? Peut-on aider à mémoriser? Pour conclure? Jean-Luc Roulin 7. Conclusion A RETENIR LA MÉMOIRE N EST PAS PHOTOGRAPHIQUE OU DU TYPE VIDÉO c est toujours une reconstruction (activité) qui dépend des conditions d encodage, de la durée entre encodage et récupération, des conditions de récupération LA MEMOIRE NE SE REDUIT PAS A LA MEMOIRE DECLARATIVE OU MEME EPISODIQUE Il existe plusieurs «types» de mémoire qui pourraient correspondre à des systèmes différents LOIS DE FONCTIONNEMENT mots clefs : répétition élaboration indiçage reconstruction et trouvez les autres facteurs (pour une meilleure mémorisation!). 40

7. Conclusion La mémoire est une compétence nécessaire aux acquisitions nouvelles mais aussi lors de la résolution d un problème nouveau. Aider à la mémorisation = favoriser : 1. les capacités d attention et de concentration, 2. les capacités d organisation des éléments à mémoriser ou de structuration de l information, 3. les capacités d anticipation de la tâche demandée lors de la restitution, 4. les capacités de création de réseaux de connaissance. Je répète! Il existe aussi d autres aspects à la mémoire lutte contre le sentiment acquis d impuissance (démobilise l attention) métaconnaissances : aider à percevoir l utilité des bonnes stratégies mais prendre aussi conscience que ces stratégies ne sont pas générales. Merci de votre attention 41