Viticulture : récolte 2017

Documents pareils
VITICULTURE 2012 V 12 / PACA 02 STRATEGIE D APPLICATION DU CUIVRE EN VITICULTURE

Influence du changement. agronomiques de la vigne

Evaluation de cépages résistants ou tolérants aux principales maladies cryptogamiques de la vigne

ne définition de l arbre.

Climat et vigne en moyenne vallée de la Loire, France.

La lettre d information du Syndicat de l AOC Corbières Boutenac SEPTEMBRE 2014 n 8

RESOLUTION OIV-VITI GUIDE D APPLICATION DU SYSTÈME HACCP (HAZARD ANALYSIS AND CRITICAL CONTROL POINTS) A LA VITICULTURE DE L OIV

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Sorgho grain sucrier ensilage L assurance sécheresses

La culture de la vigne au Québec; Tout ce dont vous devez savoir.

Ne laissez pas le mauvais temps détruire le fruit de votre travail!

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

Fertiliser le maïs autrement

IGP CITE DE CARCASSONNE-CABERNET

Maïs grain irrigué. Synthèse variétale 2014

les cinq étapes pour calculer les jours d avance

: IDENTIFIANT : BOURGOGNE, MOT DE PASSE : CAVB

Petits fruits Bulletin d information No mai 2013 PUNAISE TERNE. Description. Identification

Informations techniques sur la culture de l ananas

Nouveau. TRIMAXX, le raccourcisseur qui en fait un MAXX.

BILAN DE LA CAMPAGNE 2014

Grêle : précipitation de glace avec un diamètre de quelque cm Grésil : grêlon avec un diamètre <5mm peu de dégâts

Journées Techniques Viticulture Biologique 15 & 16 décembre 2010 à Angers

Synthèse des travaux réalisés par la DMN dans le cadre du projet ACCMA

la climatisation automobile

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Perspectives d applications de la télédétection en grandes culture à court et moyen terme dans le Sud-Ouest

PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR DES SYSTÈMES DE

BULLETIN de SANTE du VEGETAL Franche-Comté

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Coûts des pratiques viticoles dans le Sud-Ouest en fonction de la typologie de production. Damien AMELINE, CER France Midi-Pyrénées

190 e Mise Lundi 16 février 2015, 10h à Cressier

La Vinification en Alsace

Bilan d activité 2013 de la surveillance des pollens en Poitou-Charentes

Développement de la saveur et caractéristiques des sirops d exception

Partie V Convention d assurance des cultures légumières

L offre DualSun pour l eau chaude et le chauffage (SSC)

Bilan Carbone des interventions viticoles

Le potentiel phénolique du Cabernet franc

Journée technique ARRA Gestion quantitative de la ressource en eau

Évolution du climat et désertification

RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

LA PRODUCTION DE MES VIGNES EST-ELLE COUVERTE EN CAS D INTEMPERIES?

Energie solaire

Créer, sur ce terroir d excellence, l un des plus grands vins blancs secs du marché. «Sur ce terroir exceptionnel, je suis venu

UTILISATION CONTEMPORAINE DU CHEVAL DE TRAIT

COPROPRIETE LES CHARGES DE COPROPRIETE C.S.A.B COLLECTION CE QUE TOUT PROPRIÉTAIRE OU COPROPRIÉTAIRE DOIT CONNAÎTRE

Résumé du suivi phytosanitaire du canola au Centre-du-Québec de 2009 à 2011

Désherbage maïs. Synthèse Présentation des essais. Le protocole

Le séchage en grange du foin à l énergie solaire PAR MICHEL CARRIER AGR. CLUB LAIT BIO VALACTA

Les facteurs de compétitivité sur le marché mondial du vin Veille concurrentielle juin 2013 Vinexpo 2013, Bordeaux

BILAN HYDRIQUE ET BESOIN D IRRIGATION DE LA CEREALICULTURE EN REGION SEMI-ARIDE.

Sport et alpha ANNEXES

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

Végétaux Exemples d individus

Ver de la grappe: cochylis

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

Environnement, économie, société : le maïs sur tous les fronts

Fiches cépages. Technoresto.org

Les rôles de l oxygène en phase post fermentaire

FICHE TECHNIQUE. Méligèthe du colza. Comment le reconnaître? Numéro de commande 1484, Édition pour la Suisse, Dernière actualisation

A vos cultures

Livret de dégustation Veuillez trouver ci-joint notre fiche descriptive des vins d automne-hiver 2013

STRATEGIE AGRONOMIQUE

ÉTUDE SUR L EFFICACITÉ DES PNEUS D HIVER EN ÉTÉ RÉALISÉE PAR CAA-QUÉBEC

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

ESSAI DE CONDUITE DE L'AVOCATIER EN HAIE FRUITIÈR E

Le buffet sera assuré par la société EVOLITE, Charcutier-Traiteur de la commune de VIVIERS.

Rotations dans la culture de pomme de terre : bilans humiques et logiciel de calcul

GRENADE / GARONNE 30 janvier Centrale de Restauration MARTEL Maryse LAFFONT, Diététicienne

Du Thermostat à l ordinateur climatique. Vincent Aubret Hortimax

RAPPORT COMPLET D'ETUDE DUALSYS

Multirisque climatique récoltes

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

Maïs Inoculants LE CATALOGUE PIONEER 2015

STRATEGIES DE CONDUITE DE L IRRIGATION DU MAÏS ET DU SORGHO DANS LES SITUATIONS DE RESSOURCE EN EAU RESTRICTIVE

> ÉDITION mars 2015 DONNÉES Achats de fruits et légumes frais par les ménages français

LUTTE CONTRE LES ADVENTICES ANNUELLES QUI POSENT PROBLÈME. Période d application. Pré-levée ou sur adventice jeune (FA < 3 f)

FLASH SPECIAL GRELE. A l heure actuelle, il est impossible d estimer les dégâts occasionnés au vignoble.

FICHE DE DESCRIPTION DE POSTE SOUS DIRECTION DES PERSONNELS CONTRACTUELS BUREAU DES VOLONTAIRES INTERNATIONAUX RH3D DESCRIPTION DU POSTE

Le nouvel immeuble du groupe BEI : Climat interne et environnement

Économie d énergie dans les centrales frigorifiques : La haute pression flottante

Contexte : Objectif : Expérimentation :

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

Données générales à propos de l Estonie

Valérie Roy-Fortin, agr. Bio pour tous! - 6 mars 2015

LA MAITRISE DE L OIDIUM EN VITICULTURE BIOLOGIQUE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON. Nicolas CONSTANT DECEMBRE 2013

Tout au long de l année

Puceron rose et cécidomyie cidomyie du pommier: cycle de vie et moyens de lutte

Présentation de l essai 2. Enjeux et objectifs 2. Essai 1 (Screening d appétence) 2. Essai 2 (Evaluation au champ) 4.

TOTAL EXCELLIUM DIESEL l assurance d une consommation maîtrisée

LA TÉLÉDETECTION EN AGRICULTURE. par Bruno Tisseyre 1

Applicable à partir de l année d assurance 2014 Assurance récolte Apiculture Section 13,2 - Admissibilité

Présentation et proposition d engagement. Conseil Municipal de Courtry 13/06/2013

TAXES & PARTICIPATIONS : quelques outils à la disposition des communes

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

Comment bien s hydrater pendant l été?

Transcription:

Viticulture : récolte Comment expliquer la faible récolte? Quelles armes pour lutter? Les tests réalisés en en Vaucluse permettent de mieux comprendre la faible récolte et apporter des pistes d amélioration pour lutter contre la coulure. Dans notre région, on estime une baisse de rendement pour ce millésime de l ordre de 25 à 30% en moyenne avec des pertes plus importantes dans les secteurs gelés ou certains vignobles très touchés par la coulure dans les Côtes du Rhône. La raison de cette baisse est la conjugaison des dégâts du gel de printemps (20 et 21 avril), d une coulure importante du grenache, d une faible sortie de grappes couplée à une sécheresse prononcée. Les schémas suivants obtenus à partir des essais suivis par la Chambre d agriculture de Vaucluse, sur des périodes de 6 années de pesée de récolte pour le grenache et de 8 années pour la syrah (voir schémas suivants) permettent de préciser l impact des facteurs hors zones de gel :

nombre de grappes par ceps (syrah) nombre de grappes par ceps (grenache) 25 23 2011 25 23 21 21 19 19 17 17 15 15 13 13 11 11 9 9 7 7 5 2010 5 poids de récolte par cep (syrah) poids de récolte par cep (grenache) 4 3,5 3 2011 5 4,5 4 3,5 2,5 2 3 2,5 2 1,5 1,5 1 0,5 2010 1 0,5 0 poids moyen d'une grappe (syrah) poids moyen d'une grappe (grenache) 190 170 2011 350 300 150 250 130 200 110 150 90 100 70 50 50 2010 0

Le millésime pour le cépage syrah se caractérise par une sortie très faible de grappes, puisque avec une moyenne de 11.5 grappes par ceps, est l année la plus faible sur notre historique, la dernière année faible étant avec 14.5 grappes par ceps. Le poids moyen d une grappe est aussi le plus faible en mais reste proche de certains millésimes comme 2010, 1012 et. On peut donc imputer la baisse des rendements en syrah, en plus de la sécheresse, à une très faible sortie de grappes, couplée à un faible poids moyen de grappes. Concernant le cépage grenache, on constate pour l année, un nombre de grappe faible (12.9), mais proche de certains millésimes (13.3 en et 13.9 en ), en revanche le poids moyen d une grappe est le plus faible enregistré sur les 6 dernières années et ne représente que 52% du poids d une grappe pour le millésime le plus faible avant (68.4 gr en et 129.5 en ). Ce faible poids des est causé principalement par un faible nombre de baies (coulure) et plus faiblement par le poids des baies (sécheresse). P200B %/ parcelle 1 357 351-2% parcelle 2 350 370 6% parcelle 6 376,7 399,7 6% parcelle 8 343 327,7-4% parcelle 9 344 326,7-5% parcelle 10 306 306,3 0% Moy 346 347 0% NB/G %/ parcelle 1 76 43-44% parcelle 2 93 39-58% parcelle 6 141,22644 79,0793095-44% parcelle 8 43 57 34% parcelle 9 41 55 33% parcelle 10 53 52-3% Moy 75 54-27% Tableau 5 : évolution du poids de 200 baies (P200B) et du nombre de baies par grappes (NB/G) entre et pour le cépage grenache Production-coulure, quelques rappels et les impacts des particularités climatiques de Un cycle reproducteur réparti sur deux ans Chez la vigne, le développement reproducteur s effectue sur deux années successives. En effet, les inflorescences sont initiées à l intérieur des bourgeons durant l été de l année précédant la floraison. Cette induction florale est invisible, puisqu elle se réalise à l intérieur des bourgeons, et conditionne le nombre et la taille des futures grappes. Leurs développements s arrêtent en hiver. C est la phase de dormance. L année suivante, l apparition des boutons floraux au sein des bourgeons débute peu avant le débourrement et le développement de ces organes se poursuit jusqu à la floraison. Durant l ensemble de ce cycle reproducteur, la formation des inflorescences puis des fleurs et des fruits, est sous l influence de nombreux signaux internes (hormones, réserves glucidiques, ) et externes (lumière, température, contrainte hydrique ).

FLORAISON INITIATION FLORALE (phase invisible du cycle reproducteur) N-1 INDUCTION N-1 Réserves en amidon (N-2) Température AOUTEMENT HIVER PRE- DEBOURREMENT DIFFERENCIATION N Température POST- DEBOURREMENT N FLORAISON -15 jours Meïose ovulaire Auxines Cytokinines FLORAISON NOUAISON Acide Abscissique Polyamines Température Sécheresse Pluie Ensoleillement Azote Nombre et longueur des grappes Nombre de baies Facteurs influençant les différentes étapes du cycle reproducteur de la vigne La phase d induction (Année N-1) Pendant la phase d induction, le nombre et la taille des futures grappes dépend de la température, de la disponibilité en sucres issus des réserves en amidon constituées l année précédente (n-2) et de la contrainte hydrique. Si on regarde les conditions météorologiques pendant la phase d induction soit l été, bien que les températures soient proches des normales saisonnières, cette période se caractérise par une pluviométrie déficitaire de juin à août (de -50% à -75%). Notamment avec un mois d août le plus sec depuis 1959, qui a engendré une contrainte hydrique forte, et qui peut avoir une influence négative sur la phase d induction de l initiation florale. La phase de différenciation (Année N) A partir du débourrement de l année suivante, la plante utilise prioritairement ses réserves carbonées accumulées l année précédente jusqu à environ 2-3 semaines avant floraison (hétérotrophie). Ensuite, elle utilise les sucres créés à partir de la photosynthèse (autotrophie). Au moment du passage de l hétérotrophie à l autotrophie, les teneurs en sucres dans la plante sont particulièrement faibles. Or c est aussi à ce moment-là que, chez les cépages coulards tels que le grenache, la méïose ovulaire se réalise. Il s agit d une étape cruciale de la formation de la fleur et donc du fruit qui conditionne la quantité de baies par grappe. Après un automne normal, l hiver - est caractérisé par un déficit pluviométrique de l ordre de 50% par rapport à la normale, ce qui en fait un des cinq hivers les plus secs depuis 1959. Cet hiver - très sec s enchaine avec un printemps, qui est le 3 éme printemps le plus chaud depuis 1900. Le printemps se compose des mois chauds (mars et mai), alors que le mois d avril est marqué par de fortes gelées et de plus faibles températures. Le déficit pluviométrique sur l ensemble de la période est de 15%. Après un démarrage précoce, est l année la plus précoce de ces 12 dernières années, la vigne a subit un arrêt de croissance durant le mois d avril, pour enchainer début mai avec une reprise de la croissance végétative très forte, soit un enchainement de conditions favorables à la coulure, comme lors des millésimes 1983, 1984 et

A la floraison (Année N) La floraison est sous l influence de facteurs climatiques tels que la pluie (qui peut empêcher l éjection du capuchon floral et limiter la quantité de pollen dans l air), la température (optimale à 20-22 C) et la contrainte hydrique. En effet, l éjection du capuchon floral se fait grâce à une faible dose d acide abscissique ; mais si la plante produit trop d acide abscissique (ce qui est le cas lors de sécheresse), il se produit la chute des fleurs puis celle des baies. Fin mai, en pleine période de floraison on se retrouve toujours avec des conditions très favorables à la coulure, puisque le mois de mai est le 5 éme mois de mai le plus chaud depuis 1900 et le déficit pluviométrique se situe entre 60 et 80%, Nouaison (Année N) A partir de la fécondation, les baies se forment par multiplication cellulaire. Cette phase de la formation du fruit est dépendante de la température (optimale à 24-27 C), de l éclairement et de la contrainte hydrique qui tous deux conditionnent la photosynthèse et donc la teneur en sucres nécessaires à l élaboration des baies. A ce stade, la sécheresse favorise encore la production d acide abscissique qui peut entraîner la chute de baies ou l arrêt du développement des baies (millerandage). Or, jusqu à cette période, les conditions météorologiques ont été favorables à la mise en place d un phénomène de coulure. De plus, le rendement peut être impacté par le poids des baies or l été fut le 2 éme été le plus chaud depuis 1900 (1 er = 2003, 2éme = ), avec un déficit pluviométrique de 50% par rapport à la normale. C est le donc le cumul, d une faible sortie de grappes, d une coulure importante, d un été sec et chaud, qui est à l origine des faibles rendements dans notre région. Précocité + période froide + période chaude pendant la floraison = coulure! En, le cycle de la vigne a démarré précocement, la période de froid et de gel de fin avril a fortement ralenti la croissance, qui a repris à l approche de la floraison. Cette croissance de la végétation a «aspirée» vers les feuilles en croissance les fruits de la photosynthèse au détriment des grappes. Mal alimentées les futures baies ont été mal fécondées et ont soit coulé soit se sont mal développées (millerandage).

Des vignerons mobilisés pour limiter la coulure La Chambre d agriculture de Vaucluse a suivi pendant ce millésime un certain nombre d essais mis en place par des viticulteurs. Au vu des conditions météorologiques, un appel a été lancé début mai, auprès des viticulteurs de notre région pour mettre en place sur leur vignoble un ou des essais pour essayer de contrer la probable coulure à venir. Les conditions de mise en place étaient assez simples, au sein d une même parcelle : délimiter un témoin et une partie essai. La partie essai pouvait être l application de produits visant à limiter la coulure (à base de bore essentiellement), ou un écimage en pleine floraison. En théorie, entre 50 et 75% de la floraison, un écimage serait efficace pour redistribuer les sucres vers les grappes. Les interventions ont été réalisées par les viticulteurs, seules les pesées de récolte ont été réalisées par les conseillers de la Chambre d Agriculture de Vaucluse. Entre 30 et 50 ceps par modalités ont été pesés à la récolte, avec le nombre de grappes par cep et le poids de récolte par cep. Concernant les résultats des applications de bore : Dans les parcelles observées il y a eu trois applications de produits commerciaux à base de bore : la première vers le stade début floraison, le deuxième vers 25% de floraison et la troisième à mi floraison. Comparaison du poids de récolte entre la partie témoin et la partie traitée avec du bore. PR témoin bore %/ témoin Test Mann Whitney parcelle 1 0,89 0,59-34% 0,039 parcelle 2 0,72 0,55-24% 0,129 parcelle 3 1,31 1,13-14% 0,267 parcelle 4 0,53 0,49-8% 0,42 parcelle 5 0,61 0,83 37% 0,093 parcelle 6 0,85 1,02 20% 0,183 Moy 0,82 0,77-6% : Différence statistique (p=0.039<0.05) : Pas de différence statistique (p=0.129>0.05) : Pas de différence statistique mais résultats proches Dans les six parcelles traitées, nous n avons pas observé un effet positif systématique de trois applications de bore. Pour l impact d un écimage sur la coulure : L écimage a lieu à mi floraison et est comparé à une modalité témoin, soit non écimée soit écimée post floraison. Comparaison du nombre de grappes et du poids moyen d une grappe entre la partie témoin et la partie écimée. témoin écimage %/témoin Nombre de grappes 13.4 14.2 +6%

Poids d une grappe 84 104 +24% Comparaison du poids de récolte entre la partie témoin et la partie écimée. PR témoin écimage %/ témoin Test Mann Whitney parcelle 1 1,62 2,16 33% 0,116 parcelle 2 0,72 0,86 19% NS (anova) parcelle 3 0,72 1,20 66% NS (anova) parcelle 4 1,35 1,82 35% 0,006 parcelle 5 0,94 1,36 45% 0,015 parcelle 6 1,49 1,89 27% 0,084 parcelle 7 1,09 1,98 82% 0,021 parcelle 8 0,36 0,33-8% 0,359 parcelle 9 1,93 2,11 9% 0,118 Moy 1,14 1,52 34% Sur l ensemble des facteurs, l écimage a un effet positif (de 6 à 34%) avec pour certaines parcelles des différences statistiques favorables à l écimage. Un écimage à la floraison a permis dans 8 de nos 9 parcelles d études d améliorer la production de 20% en moyenne. Des différences sensibles entre les parcelles ont été observées avec des gains de - 8% à +82%. Compte tenu de la faible récolte de les gains de productions restent faibles de l ordre de 0.4kg/cep. De même la pleine floraison semble la période la plus favorable pour l écimage. Parallèlement à ces essais, certains viticulteurs ayant des vignes touchées par le court-noué ont mise en place une taille très tardive (fin mars début avril soit après le débourrement), nous avons donc pu effectuer des pesées à la récolte. Comparaison du nombre de grappes et du poids moyen d une grappe entre la partie témoin et la partie taillée tardivement. témoin Taille tardive %/témoin Nombre de grappes 13 18.5 +42% Poids d une grappe 62 108 +73% Comparaison du poids de récolte entre la partie témoin et la partie taillée tardivement. PR témoin taille tardive %/ témoin Test Mann Whitney parcelle 1 0,71 2,32 227% 0,0001 parcelle 2 0,65 3,06 371% 0,0001 parcelle 3 0,46 1,50 229% 0,0001 parcelle 4 0,73 1,44 97% 0,0001 parcelle 5 2,38 2,27-5% 0,87 parcelle 6 1,01 2,45 142% 0,0001 parcelle 7 1,40 2,38 69% 0,0001 parcelle 8 0,69 1,86 168% 0,0001 Moy 1,00 2,16 115%

Dans le cas d un vignoble fortement court-noué, et dans les conditions de l année, une taille tardive a été particulièrement efficace pour lutter contre la coulure et augmenter les rendements (progression moyenne de 115% du poids de récolte). Conclusion La coulure est un phénomène complexe, encore mal connu et qui fait aujourd hui encore l objet de recherches. Elle dépend de nombreux facteurs et améliorer un seul de ces facteurs ne permet pas de compenser un éventuel déficit d un autre facteur. C est probablement la raison pour laquelle, à ce jour, aucun produit (hormone, éléments minéraux, ) n a prouvé son efficacité en matière de réduction de la coulure. Lors du traitement de nos données, seul l écimage en pleine floraison a permis une diminution de la coulure (8 parcelles sur 9 ont eu une augmentation de rendement). Concernant les vignes très fortement court-noué qui coule régulièrement une taille tardive après le débourrement, peut permettre d augmenter la production. Lors de la plantation le choix d un cépage et d un clone peu coulard reste à l heure actuelle la meilleure façon de se prémunir contre des pertes de récolte liées à la coulure. Mais comme nous l avons vu, les conditions climatiques peuvent avoir un impact important sur le phénomène de coulure, conditions sur lesquelles le viticulteur n a pas de prise. Organismes et domaines ayant participé à l étude : Institut Français de la Vigne et du Vin, Syndicat Général des Côtes du Rhône, Gigondas la cave, Domaine Charvin, Domaine de Beaurenard, Domaine du Vieux Télégraphe, Domaine Lavau, Les Terrasses d Eole, Domaine du Gour de Chaulé, Domaine André Mathieu