L école de Riom. In s t i t u t i o n s. Fo rmation pédagogique des enseignants de médecine généra l e



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Transcription:

In s t i t u t i o n s L école de Riom Fo rmation pédagogique des enseignants de médecine généra l e Po u rquoi une école de formation à la pédagogie? El a b o rer un enseignement de la médecine générale nécessite trois démarc h e s : Il faut appre n d re les notions de base de la pédagogie. Elles sont utiles dans tous les cas. Des concepts élaborés permettent d'aborder l'enseignement des sciences de la santé. Si la docimologie, par exemple, a parfois un aspect rébarbatif, mieux vaut en connaître l'essentiel. Ensuite, la question est de savoir si ces outils sont utilisables tels quels, ou s'il faut les adapter à la médecine générale. Les «a r b res de décision», souvent enseignés, s o u vent utiles, peuvent être mis en défaut devant des situations pourtant quotidiennes, migraines, addictions variées, problématiques familiales perturbées, etc. Il reste à inventer de nouveaux outils pédagogiques : si la collectivité attend aussi du médecin qu'il soit un éducateur pour la santé, un intervenant dans les pro b l è m e s familiaux, un coordinateur dans des circuits de soins c o m p l e xes, un cogestionnaire des finances de la Collectivité, il convient de le former à ces fonctions. S'il existe des méthodes pédagogiques adaptées, autant les u t i l i s e r. Sinon, il reste à les créer. Cette triple nécessité justifiait la naissance d'une école p a rt i c u l i è re. Quelques données C'est la profession elle-même qui a mis en route cette s t ru c t u re de formation pédagogique en 1986, avec le concours des Laboratoires Me rck Sharp & Do h m e - C h i b ret, dont l'aide précieuse n'a pas faibli depuis lors. En 14 ans, 2438 enseignants de médecine générale ont p a rticipé aux sessions, chaque fois pendant 48 heure s. Les sessions sont au nombre de douze par an. En 1999, 44 formateurs ont animé les sessions. Qu a t re d ' e n t re eux sont hospitalo-unive r s i t a i res. Les quarante a u t res sont des généralistes qui pratiquent «en ville». Il s sont chargés d'enseignement par les Facultés de Médecine. La moitié d'entre eux ont un statut unive r s i- Jean-Louis Rouy t a i re plus élaboré : ils sont nommés par le ministère de l ' Education Nationale, soit maîtres de conférence, soit p rofesseurs associés. De plus, des généralistes d'autres pays participent au travail de l'ecole ou demandent à des formateurs d'aller sur place. Plusieurs pays sont concernés : Belgique, Canada, Lu xembourg, Roumanie, Suisse, Pologne, EURAC T ( Eu ropean Academy of Teachers in General Pr a c t i c e. C'est le Collège National des Généralistes En s e i g n a n t s (C.N.G.E.) qui assure la direction de l'école, élabore et c o o rdonne les programmes, sélectionne les formateurs et organise les sessions et les examens. Des modules va r i é s Les candidats ont le choix entre 38 modules différe n t s, chacun d'une durée de 48 heures. Il est possible d'effectuer plusieurs modules par an, sachant qu'il est nécess a i re de participer à 4 à 10 modules si l'on souhaite va l i- der une filière. Selon leurs contenus, il est possible de classer les différents modules : Animation et outils pédagogiques - Prise de parole en public. Exposés en grands gro u p e s. - Méthodes, moyens et matériels pédagogiques en pédagogie active. - Les objectifs de formation. - Ap p rentissage par résolution de pro b l è m e s. - Evaluation de la formation. - Documentation et lecture critique. - Enseigner la relation médecin-malade : méthodes et limites, etc. La maîtrise de stage - Le stage «p ro g re s s i f» : organisation, objectifs, m é t h o d e s. - Tutorat et coordination en maîtrise de stage. Contenus des enseignements. Fonctions de la médecine générale - Principes et fonctions de la médecine générale. - Santé publique. - L'éthique au quotidien. - Médecine fondée sur des pre u ves, etc. 54 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Novembre 2000 - Volume 1 - Numéro 1 Article disponible sur le site http://www.pedagogie-medicale.org

Pédagogie Médicale In s t i t u t i o n s Thèses et recherche - Initiation à la re c h e rche clinique et épidémiologique. - Sa voir diriger une thèse, etc. De plus, certains modules sont en fait des ateliers de p ro d u c t i o n : de jeux de rôles, d'outils d'éva l u a t i o n adaptés à la médecine générale, d'outils vidéo, etc. Ces p roductions sont destinées à être publiées à l'usage des collèges régionaux d'enseignants. Des filières ciblées Six filières sont pro p o s é e s: Aptitude à l'enseignement de la médecine générale Cette filière constitue l'armature de l'ecole de Riom. Elle concerne tous ceux qui souhaitent participer aux enseignements de médecine générale dans les Fa c u l t é s. Le plus souvent, ces confrères ont déjà un rôle dans le c a d re de la FMC et/ou de la maîtrise de stage. Aptitude a la maîtrise de stage. Cette filière s'adre s s e aux actuels maîtres de stage et à ceux qui souhaitent le d e ve n i r. Elle est une porte d'entrée dans la fonction d'enseignement de la médecine générale. Aptitudes aux fonctions de tuteur coordinateur en maîtrise de stage. Cette filière fait suite à la précédente en la complétant. Le tuteur-coordinateur a un rôle pédagogique au sein du Département de Médecine Générale de la Faculté. Tout maître de stage peut être amené à remplir les fonctions de tuteur-coord i n a t e u r. Aptitude a la re c h e rche en médecine générale et a l'évaluation des pratiques. La re c h e rche en médecine générale et l'évaluation des pratiques entrent rapidement dans les esprits. L'affirmation et le déve l o p p e- ment de la discipline ne se feront pas sans re c h e rc h e. Aptitude a l'encadrement en formation médicale continue. Depuis sa création en 1986, l'ecole de Riom a centré sa réflexion sur la Formation Initiale mais n'a pas oublié la Formation Continue : même si techniques pédagogiques et contenus d'enseignement varient en fonction du stade de la formation, certaines parties du p rogramme sont communes. Aptitude a l'expertise en médecine générale Au cours des séances de FMC traditionnelles, les généralistes ont pris l'habitude d'avoir à faire à des expert s, toujours spécialistes. Cette filière a pour mission de prép a rer les médecins à jouer le rôle d'expert dans leur p ro p re discipline, la médecine générale. Examens et certificats d'aptitude Aucune des six filières n'est obligatoire, mais la plupart des participants, après un ou plusieurs modules «d e b a s e», choisissent la voie qui leur convient le mieux. Ceux qui ont terminé le cycle imposé pour valider telle ou telle filière peuvent, s'ils le souhaitent, se présenter à un examen final. Cette épre u ve consiste, soit à présenter oralement devant un jury un travail écrit, soit en une «mise en situation réelle», pour les filières «Fo r m a t i o n C o n t i n u e» et pour la filière «Ex p e rt i s e». Les candidats jugés aptes par le jury se voient re m e t t re un «C e rtificat d'ap t i t u d e» : à l'enseignement de la médecine générale, à la maîtrise de stage, etc. Sur la quarantaine de candidats (en trois ans), cinq ont été ajournés. Ils peuvent se représenter l'année suiva n t e. Relations avec les autres formations a la pédagogie Un certain nombre de facultés de médecine françaises p roposent des formations pédagogiques à leurs enseignants. Pour l'instant (en l'an 2000), et bien que les animateurs de l'école soient tous profondément impliqués dans l'un i versité médicale, l'ecole de Riom re s t e officiellement un lieu extra-unive r s i t a i re. Il n'est pas c e rtain que les choses en restent là. Conclusion L ' Ecole de Riom propose aux médecins généralistes ( é ventuellement à des non-généralistes) une formation pédagogique diversifiée et personnalisée. Elle favo r i s e une réflexion sur la pratique quotidienne, sur la re c h e rche en médecine générale et sur les pro c e s s u s pédagogiques eux-mêmes. Bibliographie De Gu i b e rt M. L'Ecole de Riom. Dix ans au service de la Médecine Générale et de son enseignement. T h è s e pour le diplôme d'etat de Docteur en Médecine. Faculté de Médecine Pa r i s - Ouest, 1996. De l e u ze J. Ecole de Riom : le programme. La Revue du Praticien Médecine Générale 2000 ; 493 : 601-602. C N G E : 23 avenue de Wagram. 75017 PARIS. Tél. : 01 40 68 04 17 - Fa x : 01 55 37 94 25 E. Ma i l : CNGE@wanadoo. fr 55

É v é n e m e n t La formation pédagogique des enseignants du supérieur Colloque thématique du Congrès ADMES-AIPU, Paris 2000 Lors du congrès organisé, du 10 au 13 avril 2000 à Na n t e r re, par l Association pour le Développement des Méthodes de formation dans l'enseignement Supérieur (ADMES) et par l'association Internationale de Pédagogie Un i ve r s i t a i re (AIPU), un colloque, spécifiquement consacré à cette problématique, a permis de mettre en évidence les principales caractéristiques des dispositifs pédagogiques développés actuellement pour assurer la formation pédagogique des enseignants du supérieur (en Belgique, France, Mexique, Québec, Roumanie et Suisse). En France, à l e xception des C.I.E.S. (Centres d initiation à l enseignement supérieur), la formation des p rofesseurs d u n i versité semble surtout l a f f a i re d enseignants qui s engagent, à titre personnel (souvent en dehors de tout soutien institutionnel) dans des stru c t u res de co-formation ou d auto-formation. Ce type d i n i t i a t i ve s s o u f f re de l absence de relais ou de reconnaissance dans l institution d a p p a rtenance, mais a un réel impact sur la m o t i vation des enseignants qui y participent. Par contre, en Belgique comme en Suisse, les pratiques de formation s'inspirent directement des expériences menées au Québec et dans les pays anglo-saxons depuis une vingtaine d'années. Les universités sont ainsi de plus en plus nombreuses à offrir, vo i re exiger une formation pédagogique à leurs professeurs. Ces formations prennent différentes formes : enseignement en grands groupes, en groupes re s t reints (ateliers) ou conseils individualisés (ou à des équipes). Dans le cas d un accompagnement individualisé, l'évaluation format i ve des enseignements constitue souvent un outil efficace pour améliorer les dispositifs de formation. Les formations centrées sur les technologies re n c o n t rent un vif intérêt et donnent souvent l élan nécessaire pour développer des pédagogies plus actives. Une part importante des formations s'adresse plus part i c u l i è rement aux «n o u ve a u x» enseignants. Alors que la culture académique reste profondément orientée vers l e n s e i g n e m e n t magistral, la plupart des formations proposées insistent sur un changement de perspective avec une centration sur l a p p rentissage et sur l étudiant. On propose ainsi fort peu de cours magistraux, mais plutôt des activités visant tantôt l acquisition de savo i r - f a i re (planifier un cours, gérer un groupe, utiliser les multimédias, etc.), tantôt l adoption de démarches plus réflexives (analyse de pratiques, communications pédagogiques, etc.). De plus en plus d institutions soutiennent (par un appui financier ou méthodologique) les enseignants qui développent des innovations pédagogiques en lien avec leurs enseignements. Ces innovateurs pédagogiques, qui a p p rennent par l action, font souvent pre u ve de créativité et témoignent d une grande sensibilité aux étudiants. Même si la dimension pédagogique est de plus en plus présente dans la carrière académique, les enseignants qui choisissent de s engager résolument dans l action ou la formation pédagogique représentent encore, à l h e u re actuelle, une minorité (très active). Cet engagement pédagogique devrait être perçu comme une part de l i d e n- tité professionnelle de l enseignant du supérieur, mais à la condition d ê t re reconnu et valorisé par l i n s t i t u t i o n d a p p a rtenance. Pour cette raison, certaines institutions choisissent d a c c r é d i t e r, et même parfois diplômer, les d é m a rches mises en œuvre par un enseignant pour améliorer la qualité de son enseignement. Philippe Pa r m e n t i e r * *Conseiller en pédagogie unive r s i t a i re (UCL)- Chef de projet pour ce colloque thématique - IPM, Gr a n d - Ru e, 54 à 1348 Louvain La Ne u ve - Be l g i q u e. N. D. L. R. Les organisateurs sont en train d éditer les actes du congrès sur un CD-rom, qui pourra être commandé à l ' a d resse suiva n t e: Congrès ADMES-AIPU, Département des Sciences de l'éducation, Bâtiment C, Bu reau C 207 bis, Un i versité Paris X Na n t e r re, 200 avenue de la République, 92 001 Na n t e r re Cedex, Fra n c e ). 56 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Novembre 2000 - Volume 1 - Numéro 1

É v é n e m e n t Le Fo rum international francophone de pédagogie médicale Une pre m i è re! Un premier succès! Un premier Fo rum international francophone de pédagogie médicale s est tenu à Québec les 19 et 20 mai 2000. Quelque 225 formateurs, dont une quarantaine de doyens et de vices doyens, y ont participé. Plusieurs part i c i- pants étaient des Québécois, bien sûr, mais de nombreux autres venaient de la France, de la Belgique, du Liban, du Ma roc ou de la Tunisie. D autres encore avaient fait le voyage depuis Haïti, l Argentine, le Mali ou le Ga b o n. Bre f, les participants venaient de plus d une douzaine de pays et de tous les coins de la francophonie. Tous les participants étaient animés d une passion commune pour la pédagogie médicale, qu il s agisse de formation prégraduée ou postgraduée, ou encore de formation continue. Ce Fo rum a été organisé par des représentants des quatre facultés de médecine québécoises, le Collège des médecins du Québec et le Conseil de l éducation médicale continue du Qu é b e c. Au cours des deux jours du Fo rum, sous le double thème de l acquisition et du maintien de la compétence clinique, plus d une centaine d activités ont été mises à la disposition des participants. Ces activités compre n a i e n t six conférences, quinze ateliers interactifs, plus d une trentaine de présentations orales et des sessions d a f f i c h e s re g roupant, près d une soixantaine de posters. On ne saurait résumer en quelques lignes l ensemble des activités. Cependant, plusieurs exposés et présentations ont convergé vers certains éléments clés dont on pourrait dégager certaines tendances. L utilisation et la maîtrise des outils informatiques constitue un enjeu majeur en pédagogie médicale, qu il s agisse de l utilisation de logiciels d a p p rentissage ou d a u t o - a p p rentissage, de la consultation de bases de données et d a rticles scientifiques par le biais du réseau Internet, ou encore la participation à des groupes de discussion. Si tous reconnaissent la va l e u r potentielle de ces outils, l unanimité reste à faire quant à la place qu ils sont appelés à pre n d re dans la formation des médecins et, surtout, quant à leur valeur lorsqu'on la compare aux outils existants. Le rôle du patient et son accès à de l information spécialisée sont également apparus comme des enjeux majeurs en pédagogie médicale. Considérant la disponibilité d une multitude d informations scientifiques, les médecins de demain devront appre n d re à composer avec des patients mieux informés et qui vo u d ront pre n d re active m e n t p a rt à la gestion de leur santé. Un autre des grands enjeux de la pédagogie médicale pourrait se résumer, comme le disait si bien le docteur Georges Bordage, par «Moins, c est mieux!». En effet, les étudiants en médecine, tout comme les médecins en exe rcice, sont bombardés de toutes parts d informations et de connaissances. Au-delà de la transmission des connaissances, c est à l intégration de ces connaissances et au développement du raisonnement clinique que devraient davantage s a t t a rder les formateurs médicaux. Deux événements ont également marqué le Fo rum. 1- La création de l Association francophone pour le développement de l éducation médicale (AFDEM), dont un des objectifs est de susciter les conditions favorables à la création et à la vitalité d'une revue internationale francophone de pédagogie médicale. 2- La remise, par le Conseil de l éducation médicale continue du Québec, de deux prix (ex-aqueo) de re c h e rche en EMC attribués re s p e c t i vement à une équipe de chercheurs québécois et à un groupe de la Faculté de médecine de Nantes. Le Comité organisateur souhaite que le ce premier Fo rum soit le premier d une longue série de re n c o n t res enrichissantes pour les francophones impliqués en pédagogie médicale. Il souhaite que cet événement, répété sur une base régulière, constitue le point de convergence des formateurs médicaux francophone, et qu il soit pour eux un lieu privilégié pour partager les résultats de leurs re c h e rches, tout en s ouvrant à de nouvelles approches et technologies éducationnelles. André Jacques * MD * Président du Comité organisateur du Fo ru m. Di recteur de l amélioration de l e xe rcice du Collège des médecins du Québec - 2170 Boul. Re n é - L é vesque Ouest Montréal, P.Q., Canada H3H 2T8 Tél. : 514-933-4441 p. 3 2 2 - télécopieur: 514-933-3112 - courriel: jacques.cmq@sympatico. c a 57

Lu, vu, analysé Di c t i o n n a i re du multimédia, par Jacques Notaise, Jean Barda et Olivier Dusanter - 2 e édition 1996 Editions Afnor, Tour Europe 92049 Paris la Défense ISBN 2-12-465027-0 Plus qu'un dictionnaire, cet ouvrage de 903 pages est quasiment une encyclopédie, décrivant les termes mais aussi les concepts de base dans les domaines de l'audiovisuel, de l'informatique et des télécommunications. A côté de l'explication de termes, donnée avec leurs équivalents en anglais, le lecteur tro u vera des descriptions c l a i res et amples de phénomènes parfois complexes impliqués dans l'informatique et les télécommunications. Les différents formats de fichiers actuellement utilisés dans le monde d'internet tels que le formats HTML pour les textes et JPEG pour les images sont clairement expliqués. Le lecteur comprendra ce que HTT P :// veut dire et comment les informations circulent d'un serveur vers un utilisateur. En bre f, ce livre représente un ouvrage de référence sans doute un peu court pour l'expert dans le domaine, mais riche et accessible pour le passionné de l'utilisation d'internet ou pour celui qui veut compre n d re ce qui se passe lorsqu'il surfe sur Internet ou utilise un cédérom. D'un simple coup d'œil, il tro u vera le sens des multiples acronymes, abréviations et termes de jargon qui foisonnent dans les conversations des fanatiques ou des professionnels du multimedia. Re g rettons seulement que dans ce domaine où la technologie évolue à une vitesse ve rtigineuse, cette seconde édition qui date de 1996, ne contienne pas la description de certains outils ou processeurs plus récents. Espéro n s donc qu'une troisième édition verra prochainement le jour. J. - F. D. L In t e rnet, nous avons déjà vu cela auparava n t «The In t e rnet - We have seen it all before» par Lisa Jardine, Professor of Renaissance Studies, Queen Mary and Westfield College, University of London. Publié dans le magazine LifeScience Connect e-magazine en janvier 2 0 0 0. Quels que soient les enjeux ou les répercussions prévisibles ou non du développement des nouvelles technologies de l information et de la communication (NTIC), dans notre vie de tous les jours ou dans notre monde pro f e s- sionnel, il ne faut pas oublier que cette révolution technologique n est pas la pre m i è re, mais bien la seconde. C est ce que démontre avec brio cet article écrit par une historienne qui établit un parallèle frappant entre le déve l o p- pement de l imprimerie par Gutenberg au 15 e siècle et l explosion d Internet aujourd h u i. En 1455, Jean Gutenberg développa à Mainz, la presse à imprimer. Le premier livre produit fut la bible. La diffusion de cet ouvrage à des coûts modestes eut des répercussions économiques et sociales quasi immédiates. 8 ans après la pre m i è re impression, Mainz état devenue le centre d i m p ression du monde (la Silicon Valley de la re n a i s- sance). Le capital à risque de l époque, (les banquiers et les commerçants) comprirent rapidement l enjeu de cette d é c o u ve rte. Des imprimeries se déve l o p p è rent à dans diverses villes allemandes, puis à Venise, en Suisse, en France, au Da n e m a rk, en Suède, Si certaines firent faillite, d a u t res s e n r i c h i rent rapidement. L imprimerie eut aussi un impact culturel indéniable : par exemple, elle favorisa le développement de la réforme. Moins de 15 ans après son invention, Ma rtin Luther fit imprimer et diffuser un pamphlet défendant sa doctrine. Le coût modeste de sa production et la rapidité de l i m p ression lui permit de le diffuser à travers l Eu ro p e. En 1500, 6 millions de livres avaient été produits, représentant environ 40 000 éditions différentes. On vit appar a î t re des listes de livres avec leur contenu, et donc des systèmes d indexation des ouvrages. 58 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Novembre 2000 - Volume 1 - Numéro 1

Comme pour Internet, l i r ruption du livre modifia le comportement des personnes. Il devenait possible d a vo i r de multiples copies d un même livre, une par famille, et donc d en parler entre soi. Avec la disponibilité des livre s se développa le besoin de lire. Et avec la lecture, l échange des lettres, ce que l auteur compare avec le déve l o p p e- ment de l e-mail aujourd hui. Les lettres de «s a va n t s» entre eux (entre autre une correspondance d Erasme) ou c e rtaines théories, dont celles de Copernic, furent ainsi diffusées en Eu rope. Ceci permit aux lecteurs de mieux connaître les réflexions des intellectuels, et modifia l accès au savo i r. Les étudiants pouvaient ainsi disposer des connaissances des maîtres sans devoir se déplacer. Cela modifia alors fondamentalement la manière d a p p re n d re et la vitesse de dissémination des idées, comme les NTIC sont en train de modifier la manière de travailler des étudiants d a u j o u rd h u i. Mais sans doute le point le plus intéressant de l a rticle de L. Ja rdine en est la conclusion. La leçon la plus importante de cet essai de parallélisme entre ces deux révolutions concernent ceux qui vécurent la pre m i è re ou qui v i vent la seconde : Acteur ou observa t e u r, enthousiaste ou réfractaire, nul n eut alors la moindre idée de ce que seraient les conséquences de cette révolution un siècle plus tard. N en est-il pas de même aujourd h u i? J. - F. D. Fo rum des lecteurs Rubrique ouve rte à tous les lecteurs Rubrique élaborée en étroite relation avec le forum de discussion des lecteurs qui s o u v r i ra en décembre sur In t e rnet (www.pedagogie-medicale.org <http://www.pedagogie-medicale.org/>). Se ront publiées dans cette rubrique les interventions des lecteurs envoyées sur le forum de discussion ou directement à la rédaction qui ont paru part i c u l i è rement intéressantes au comité de rédaction, soit par leur pertinence vis à vis des thèmes proposés soit par l aspect général de leur contenu. Toutes les interventions doivent être signées de leur auteur. Ces interventions peuvent avoir pour objet : des commentaires au sujet d a rticles publiés des prises de position vis à vis de thèmes généraux de discussion proposés soit par les lecteurs eux-mêmes soit par le comité de rédaction et qui concernent la formation médicale au sens large. Les thèmes généraux proposés par les modérateurs sont les suiva n t s : L é valuation des apprentissages, et des compétences, en particulier en formation continue. Toute activité de formation médicale continue doit être mesurée. Lorsque les participants manifestent leur satisfaction à la fin d'une activité de formation, les organisateurs peuvent estimer avoir rempli leur mandat de façon adéquate et peuvent continuer à en organiser d'autres sur le même modèle. Comment vous situez-vous face à cette affirm a t i o n? Modérateur : K Br a i l owski (Qu é b e c ) Les enjeux de la formation, initiale ou continue La FMC joue un rôle mal défini dans l'amélioration des pratiques des médecins en exe rc i c e: à côté des c royances et des convictions, il faut faire une place plus importante à une re c h e rche appliquée dans ce d o m a i n e. Modérateur : J Barrier (Na n t e s ) La place des nouvelles technologies de l éducation au sens large dans la formation médicale ; «L ' i n t é g ration des nouvelles technologies dans l'éducation médicale génère des contraintes pour les form a- teurs, et les stru c t u res académiques. Lesquelles? Comment les réduire?» «Comment objectiver les gains d'apprentissage supposés, attribués aux nouvelles technologies dans l'éducation médicale? Peut-on parler d'un impact spécifique des nouvelles technologies sur la didactique médicale?» Modérateur : P Isidori (Bord e a u x ) La francophonie médicale. Quelle est la valeur ajoutée par la «f rancophonie médicale» à l'enseignement en français de la médecine? «Le médecin qui ne connaît pas l'anglais est un ignora n t». Que pens e z - vous de cette affirm a t i o n? Modérateur : P Farah (Be y ro u t h ) Ad resse de contact : www.pedagogie-medical.org (rubrique Fo rum) ou denef@isto.ucl.ac.be - Fa x : + 32 2 764 52 25 59

Ag e n d a XIV e journées Universitaires francophones de pédagogie médicale OU? : Faculté de médecine de Ouagadougou (Burkina-Faso) QUAND? 2 5 avril 2001 THEME : Stratégie de changement pour la rénovation pédagogique des Facultés de Médecine francophones PROGRAMME : 2-3 avril : Ateliers de formation pédagogique pour formateurs Table ronde : «Nouvelles technologies de l Information et communication et la formation médicale dans les pays du Sud» 4-5 avril : Journées pleinières Thème 1 : La formation centrée sur l apprenant Thème 2 : La formation centrée sur les besoins de santé de la population Communications libres orales et affichées ORGANISATEUR : Conseil pédagogique de la CIDMEF (Conférence internationale des doyens de médecine d expression française) CONTACT : Me Gyslaine BLANCHET Service de médecine Interne Hôtel Dieu- 44093 Nantes Cedex France Tel : + 33 2 40 08 33 52 Fax : + 33 2 40 08 33 79 Courriel : Gyslaine.Blanchet@sante.univ-nantes.fr XVIII e Congrès de l Association Internationale de Pédagogie Universitaire (AIPU) jumelé avec les 3 es Journées pédagogiques internationales de l enseignement supérieur de Dakar les 2 e assises Francophones pour l enseignement et la recherche en sciences expérimentales (CIFFERSE) OU? : DAKAR, Sénégal QUAND? 5-6 et 7 avril 2001, 8 avril : assises du CIFFERSE THEME : Les stratégies de réussite dans l enseignement supérieur PROGRAMME : 5 colloques : 1) l accès à l enseignement supérieur 2) Les étudiants 3) Les enseignants 4) Les nouvelles technologies au service de l enseignement supérieur 5) La formation des enseignants du secondaire par l enseignement supérieur ORGANISATEUR : AIPU CIFFERSE - ENS CONTACT : Secrétariat du congrès : Tel : + 221 824 15 64 Fax : + 221 824 15 64 ou 221 825 47 17 Courriel : ens@ucad.sn Boite postale 5036 DAKAR Sénégal Vous pouvez nous adresser les annonces des réunions ou congrès que vous organisez dans le cadre de la pédagogie médicale ; nous les ferons paraître dans la revue et sur le site Internet. Adresse de contact: JF Denef, rédacteur associé - Courriel : denef@isto.ucl.ac.be - Fax : + 32 2 764 52 25 60 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Novembre 2000 - Volume 1 - Numéro 1