INTERVENTION DU CONSEIL NATIONAL DU PATRONAT BURKINABE (CNPB) A LA 12ème RENCONTRE ANNUELLE GOUVERNEMENT/ SECTEUR PRIVE DE BOBO 30 juillet 2012, Bobo-Dioulasso - Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; - Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ; - Monsieur le Gouverneur de la région des hauts bassins ; - Madame la Présidente de la Chambre de Commerce et d industrie du Burkina (CCI-BF) ; - Monsieur le Président du Conseil National du Patronat Burkinabé, Président du Conseil d Administration de la Maison de l entreprise du Burkina (MEBF) ; - Mesdames messieurs, les représentants des organisations professionnelles du secteur privé ; - Honorables invités Le CNPB, par ma voix, est honoré de prendre la parole devant votre auguste assemblée pour tout d abord adresser ses vifs remerciements à son Excellence Monsieur le Premier Ministre d avoir bien voulu rehausser de sa présence l éclat des présentes assises. Je m en voudrai de ne pas saluer la présence des membres du Gouvernement qui l accompagnent. Excellence Monsieur le Premier Ministre, Cette année, notre intervention se limitera uniquement à notre contribution sur l étude bilan des 11 éditions de la rencontre. Les préoccupations spécifiques seront présentées par nos différentes organisations professionnelles inscrites sur la liste des orateurs. 1
Initiée depuis 2001 par le Gouvernement et le secteur privé, la présente rencontre se veut être un moment d introspection et d évaluation du dialogue public/privé qui, il faut le reconnaitre commençait à s effriter en raison du peu de temps consacré aux échanges directs. Par conséquent, il était nécessaire de marquer un temps d arrêt pour une revue de parcours afin de l améliorer. En 12 éditions, la rencontre a permis des avancées significatives en matière de fiscalité, de réglementation des marchés publics, de facilitation des formalités de création d entreprises, de délivrance des actes de construire, etc. Ainsi, vous conviendrez sans nul doute avec moi que la RGSP est devenue une référence aujourd hui dans la sous-région de par sa tenue régulière et les acquis engendrés. En effet, certains pays nous ont devancé dans l organisation de tels fora mais n ont pas pu les pérenniser. C est pourquoi, profitant de l opportunité qui m est offerte je tiens à exprimer toute ma gratitude au gouvernement pour la constance de son engagement dans la promotion du secteur privé et l exhorter à poursuivre sur de nouveaux chantiers de développement ; notamment ceux en cours rentrant dans le cadre de la SCADD. Excellence Monsieur le Premier Ministre Le CNPB en tant qu acteur majeur du secteur privé ayant participé à l institutionnalisation de la présente rencontre, se réjouit de la réalisation de l étude bilan des onze éditions qui a formulé des observations et recommandations pertinentes qui j en suis convaincu apporteront des améliorations dans l organisation et le suivi de la rencontre. En effet le CNPB approuve l essentiel des analyses et recommandations contenues dans l étude notamment : - La nécessité de restituer les études thématiques hors du cadre de la rencontre. 2
La RGSP a été souhaité et voulu par le Gouvernement et le secteur privé. L objectif de dialogue direct entre le gouvernement et le secteur privé doit être privilégié. - Le faible taux de satisfactions des préoccupations du secteur privé. Comme l étude l a relevé, seulement 42% des préoccupations du secteur privé ont été satisfaites depuis l institutionnalisation de la RGSP avec des délais d exécution longs de 6 ans en moyenne pour les préoccupations récurrentes. - Le maintien du lieu de la rencontre à Bobo; - L augmentation de la durée de la RGSP à 2 jours ; - L adoption du rapport de la RGSP par le Conseil des Ministres - Le renforcement des capacités des organisations professionnelles Cependant, nous ne partageons pas certaines analyses et propositions faites par l étude au titre desquelles : 1- la gouvernance des organisations représentatives du secteur privé, les consultants écrivent a la page 53 de l étude que : «la représentativité du secteur privé à ce cadre de dialogue pose problème. En effet il y a un tel émiettement et une multitude d organisations représentatives sans aucune collaboration.» Et ils recommandent au secteur privé de se réorganiser pour être plus efficace. Cette analyse illustre une méconnaissance du CNPB qui est une organisation faitière de plus d une cinquantaine de groupements et associations professionnelles répartis dans tous les secteurs d activités de l économie (commerce, industrie, banque, assurance, transport etc.) avec douze représentants dans les régions. La mission fondamentale du CNPB est de défendre et promouvoir les intérêts des organisations professionnels et des entreprises privées, d être leur porte parole, de recueillir et synthétiser les préoccupations du secteur privé, de les soumettre si besoin est, au Gouvernement et autres partenaires et d assurer le suivi de leur traitement. 3
A ce titre, chaque année, avant la tenue de la RGSP le CNPB organise une rencontre de concertation avec les organisations professionnelles autour de leurs préoccupations. Le CNPB est représenté dans plus d une soixantaine de cadres de concertation aux plans national, continental et international traitant des questions économiques, sociales, fiscales, juridiques et judiciaires pour défendre les intérêts du secteur privé burkinabé. Le CNPB représente les employeurs du Burkina à la Conférence Internationale du Travail qui adopte chaque année les normes internationales du Travail. Il est également membre de la Fédération des Organisations Patronale de l Afrique de l Ouest (FOPAO), de la Confédération Panafricaine des Employeurs (CPE) et de l Organisation Internationale des Employeurs (OIE) Depuis sa création, le CNPB a aidé et sensibilisé les entreprises à s organiser en associations, groupements professionnels, unions, fédérations, syndicat afin d avoir une bonne représentativité et une crédibilité vis-à-vis des pouvoirs publics et des partenaires au développement. C est ainsi que le CNPB a joué un rôle important dans les avancées constatées dans la reforme de la règlementation sociale (code du travail, code de sécurité sociale) qui ont contribué à améliorer le classement du Burkina dans le rapport Doing business. En rappel, les négociations sur la législation sociale se font entre le secteur privé représenté par le CNPB et les syndicats de travailleurs au sein de la Commission Consultative du Travail et non entre le Gouvernement et le secteur privé comme le dit l étude. En outre, pour les négociations salariales au sein de la Commission Mixte paritaire de Négociations salariales du Secteur Privé, c est le CNPB qui représente les employeurs. C est à l issue des négociations qui ont lieu cette année qu il a été convenu d une augmentation de 4% sur les salaires de base des travailleurs du secteur privé régis par le code du travail. Si les consultants ont eu le sentiment d un émiettement des organisations professionnelles, c est peut-être à cause du format actuel de la rencontre qui permet à toutes les organisations professionnelles de s adresser de 4
façon individuelle au Gouvernement, toute chose qui renforce le dialogue et permet la prise en compte de leurs préoccupations spécifiques. 2- les organes de suivi des recommandations de la RGSP proposés par l étude, le CNPB ne voit pas d inconvénient pour la création d un Comité Interministériel de Suivi (CIS) et d un Comité Consultatif du secteur privé (CCSP). Cependant, nous souhaitons qu une concertation entre les principaux acteurs du secteur privé ait lieu pour décider de la présidence du Comité Consultatif du Secteur Privé car, il serait inopportun à notre avis qu il soit présidé par une institution de droit public. Excellence Monsieur le Premier Ministre, En vue d améliorer l efficacité de notre cadre commun de dialogue, le CNPB propose ce qui suit : Premièrement ; compte tenu de l importance et du rôle du CNPB que nous venons de décrire plus haut, nous souhaitons qu on lui reconnaisse la place qui sied, dans l organisation de la rencontre Gouvernement/secteur privé, en tant que co-organisateur ; Deuxièmement ; pour gagner en temps, éviter les répétitions et autres redondances et pour plus d efficacité, nous suggérons une réorganisation des interventions de tel sorte que le CNPB soit porteur des questions transversales tandis que les organisations professionnelles présenteront les préoccupations spécifiques de leurs secteurs d activités. En tout état de cause, le CNPB a déjà mené la réflexion sur la modification du format de la rencontre en 2 journées et est prêt à vous le verser ; Troisièmement ; la dynamisation des commissions sectorielles créées en 2008 ; Quatrièmement ; le renforcement du secrétariat permanent du CTP comme proposé par l étude mais rattaché à la Chambre de Commerce qui en assurera le financement ; 5
Cinquièmement ; le maintien du nombre des participants à 600 voire plus pour ne pas briser l engouement des acteurs du secteur privé pour leur rencontre, leur rendez-vous annuel de dialogue direct avec le Gouvernement ; Sixièmement ; la synthèse des interventions en langues nationales (mooré, dioula et fulfuldé) ; Septièmement ; l opérationnalisation du site Web de la RGSP pour une meilleure visibilité de l évènement par la diaspora burkinabé et autres publics intéressés ; Huitièmement ; l amélioration de la participation du CNPB dans les organes de suivi des recommandations de la RGSP ; Neuvièmement la sensibilisation des PTF à soutenir aussi bien le renforcement des capacités de la DGPE que celles des organisations professionnelles du secteur privé ; Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Je ne saurai terminer mon propos sans réitérer au Gouvernement une préoccupation qui nous tient à cœur à savoir ; la création d un cadre de concertation et de dialogue Gouvernement/Patronat à l image de la rencontre annuelle Gouvernement- Centrales syndicales. En effet de par leur spécificité, la RGSP ne peut pas traiter de toutes les questions intéressant les entreprises et les organisations d employeurs notamment, celles relatives à la création d emploi, aux charges sociales des entreprises, aux salaires, etc. L instauration d un tel cadre de dialogue ne peut que contribuer à la sérénité du monde du travail et impulser la croissance économique dans notre pays. JE VOUS REMERCIE 6