«La carte dialogique de l interaction» : un exemple d analyse séquentielle



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Rodica Ailincai 1 «La carte dialogique de l interaction» : un exemple d analyse séquentielle 1. Contexte et questions de recherche Au travers de cette contribution, nous proposons un exemple d analyse des dialogues observables au sein des interactions parent-enfant au cours d une activité de découverte de connaissances scientifiques et techniques. L étude a eu lieu dans le contexte d une exposition interactive pour enfants âgés de 3 à 5 ans, à la Cité des Sciences et de l Industrie à Paris. Nous avons procédé à l analyse de 28 interactions (relatives à sept dyades) se déroulant au cours de deux visites, avant et après une séance de sensibilisation des parents à l importance de leur rôle de tuteur. Cette sensibilisation a été réalisée au moyen d un dispositif spécifique (nommé par la suite DSP, dispositif de sensibilisation parentale) visant une prise de conscience par les parents du lien entre leur intervention et la conduite de l enfant. Ce dispositif a été conçu à titre expérimental afin d en évaluer la pertinence. A cette fin, nous avons comparé les interactions parent-enfant avant et après la participation à la séance de sensibilisation, ce qui est cohérent avec les recherches actuelles sur le développement de l enfant, concernant notamment l importance d une tutelle adaptée à leur niveau de fonctionnement. Quatre types d analyses ont été conduites portant respectivement sur les interventions des parents, la structure des échanges parent-enfant, le niveau de distanciation parentale et les tâches proposées à l enfant. Au moyen de ces analyses, il s agit de rendre compte de la médiation construite par le parent au cours de l interaction dans ses diverses composantes langagières et pratiques. Les résultats ont permis de confirmer les deux hypothèses initiales : - la prise de conscience favorisée par la séance de sensibilisation a déclenché un changement de conduite chez les parents dans le sens d une meilleure adaptation aux besoins des enfants ; - ce changement de conduite a eu des incidences sur la conduite des enfants. 2. Repères théoriques de la méthode Les échanges ont été transcrits et analysés en référence à différents modèles (actes tutoriels, pragmatique conversationnelle et actes de distanciation parentale). L analyse de la logique interlocutoire, qui fait l objet de notre communication, est présentée d une manière originale, en termes de «carte dialogique» de l interaction. S inspirant des travaux développés dans le Laboratoire de Communication de l Université de Nancy, cette méthode vise à rendre compte du déroulement de la conversation (Ghiglione & Trognon, 1993), c est-à-dire de l enchaînement des actes illocutoires, alors que la théorie des actes de langage (Searle, 1972/1969 ; Vanderveken, 1988) 1 Laboratoire Éducation et Apprentissages EDA, Équipe d accueil (EA) 4071, Université René Descartes - Paris 5, téléphone/fax : +33 1 42 86 33 61, site web : http://www.shs.univ-paris5.fr/eda/

sur laquelle elle s appuie, ne concerne que les actes illocutoires proprement dits. En nous appuyant sur cette théorie, c est donc à partir de la notion d acte de langage que nous avons défini l échange, la dynamique de l interlocution produisant conjointement du social et du cognitif (Gilly, Roux & Trognon, 1999). Les structures de nos interactions incluent les comportements non verbaux qui jouent un rôle très important dans la construction du sens (Gilly & Deblieux, 1999) et, par ailleurs, occupent une place très importante dans notre corpus qui présente des spécificités liées au cadre muséal et à l âge de l enfant. 3. «La carte dialogique de l interaction» En s inspirant des travaux de Kerbrat-Orecchioni (1998), nous proposons une transcription schématisée de l analyse du corpus, la carte dialogique de l interaction, qui fait ressortir les constituants de chaque interaction : les séquences, le type des échanges (restreint, tronqué, étendu), les interventions, la durée de l interaction, l initiateur de l échange, etc. (cf. figure 1). AVANT DSP un mois APRES DSP «Orienter l eau» «Orienter l eau» «Les barrages» «Viser avec l eau» 8 9 Tronqué P 1 v 1 10 E. P n 2 v 3 12 E. Tronqué P n v 2 E / 13 E. Tronqué P 1 v n 2 P = Parent (Locuteur 1) E = Enfant (Locuteur 2) DSP sensibilisation des parents aux conduites les plus favorables à la découverte P 2 v 8 E 2 v 9 0 E / 8 ss rapport Tronqué P v n 2 E 9 E 1 n v 2 P 1 v 3 P 2 v 1 E 2 n 2 11 Tronqué P 3 v 1 P n 1 E 3 n 2 E 1 v 1 P 3 v 3 7 E 3 n 4 P 3 v 5 E 3 n 6 P 3 v 7 P 2 v 3 E 2 n 4 P 3 v 8 E 3 n 9 P 2 v 4 E 2 n 5 5 autonomie P n 3 E n «v» - intervention verbale (v 1, v 3, ) «n» - intervention non verbale (n 2, n 4, ) 4 Autonomie E n E v 3 E v 4 P n 6 n 4 P v P n 3 v 4 P v 6 E n 7 P v 8 6 P v 2 E n 3 7 E v 1 P n 2 E v 3 8 Autonomie ---n 4 P v 5 9 P v 2 E n 3 P v 6 10 E Figure 1 : Extrait de la carte dialogique des interactions de la dyade 1 - la minute 2. Ce mode d analyse nous a permis d identifier facilement s il y avait changement dans la structure

de l interaction (type d échange, initiateur de l échange, prépondérance du verbal et du non verbal, etc.) et d identifier son ampleur. Les résultats ont été complétés et confirmés par des analyses plus fines, du type analyse interlocutoire (cf. figure 2 et 3). 4. Un exemple d analyse interlocutoire Selon la logique illocutoire, l acte de langage applique une force sur le contenu propositionnel, force qui définit le type d action (assertive, commissive, directive, déclarative, expressive) qu accomplit l acte de langage. Quant au contenu propositionnel, il définit la représentation qui oriente le travail de la force. Ainsi, l acte de langage restitue à la fois la dimension sociale et la dimension cognitive de l activité langagière. Nous présentons à titre d exemple deux échanges étendus (avant et après DSP) de la dyade 1 (cf. figures 2 et 3) suivant leur organisation hiérarchique. Avant le DSP, la carte de l interaction met en évidence un seul échange étendu, formé de quatre interventions seulement (cf. figure 2). Du point de vue conversationnel, cet échange débute, par une paire adjacente du type question/réponse. 21 P v P n 3 E v 4 1. Enfant Celui-là ne bouge pas. 2. Parent Ca bouge pas parce qu il n a pas d eau. 3. Enfant L enfant manipule une manette qui pourrait amener de l eau au moulin, mais pas dans le bon sens. 4. Parent Maintenant si tu diriges l eau dans sa direction il va tourner, il va bouger. L enfant regarde et touche les moulins d en bas du dispositif. Figure 2 : Echange étendu avant le DSP, dyade 1 La première intervention, initiée par l enfant, est interprétée comme une question par la mère [«(Pourquoi) Celui-là ne bouge pas»] qui suggère la solution : «Ça bouge pas parce qu il n a pas d eau». L enfant accomplit une action sans effet qui ne satisfait pas l intervention initiale. La mère alors l échange avec une quatrième intervention qui apporte des précisions : «si tu diriges dans sa direction». Cet échange est interrompu par l enfant. La mère accepte la troncation et la négociation n est donc pas satisfaite. Concernant cette dyade, une telle situation ne s est pas répétée après la séance de sensibilisation dont nous présentons l échange étendu 9, le plus important en nombre d interventions (l ensemble des interventions portant sur la même négociation) (cf. Figure 3). Dans cet exemple, l intervention initiative appartient à l enfant : «Il n y a pas d eau qui coule là!». La mère répond par une intervention réactive («Oui, il n y a plus de l eau qui coule là») et, dans le même tour de parole, l échange avec une autre intervention initiative : «Pourquoi?». Considérant que les réponses de l enfant ne sont pas satisfaisantes (évaluation négative), elle l échange à trois reprises (les interventions soulignées dans le texte), jusqu à ce qu il y ait

double accord, au sens de Roulet (1986). E 1 : (L enfant touche une manivelle) : Il n y a pas d eau qui coule là! P 1 : Oui, il n y a plus d eau qui coule là ; / P 2 : Pourquoi? E 2 : Baaah. / P 3 : C est où l eau? E 3 : L enfant sourit et s approche de la source. P 3 : Regarde, bien, bien, bien. E 3 : L enfant regarde la source sans répondre. P 3 : Tu regardes l eau? E 3 : Il la montre du doigt. P 3 : C est là? - Intervention évaluative P 2 : Et qu est-ce qu il faut faire? E 2 : L enfant tourne une manivelle, mais pas la bonne. Pré v 2 P v 5 E n 6 P 3 : Oui, mais T as dis que ça coulait où? E 3 : Là bas! En montrant du doigt. / P 2 : Et qu est-ce qu il faut faire? E 2 : Il tourne la manivelle pour amener l eau de son côté. P 2 : La mère sourit. Elle le regarde et le laisse faire. P v 8 E n 9 P n Figure 3 : Echange étendu après le DSP, dyade 1 (enchâssement hiérarchique) A la dernière («Et qu est-ce qu il faut faire?»), l enfant arrive à trouver la bonne réponse (intervention réactive non verbale : «Il tourne la manivelle pour amener l eau de son côté»), réaction qui apparemment satisfait la mère, car elle ferme l échange avec une intervention évaluative non verbale. Lors de la deuxième visite, tous les échanges étendus (négociations) ont pris fin après que la réponse finale ait satisfait l intervention initiative ; pour ce faire la mère a relancé certains échanges plusieurs fois. 5. Discussion et conclusion La présente communication n a pas d autre prétention que de proposer un modèle de transcription qui synthétise un nombre important de données permettant de caractériser une interaction. Un tel type de transcription, que nous avons appelé carte dialogique de l interaction, se montre efficace surtout pour les analyses comparatives des interactions. Il peut nous renseigner sur l évolution des échanges langagiers en termes de longueur (pour les échanges étendus), de qualité de la tutelle (baisse importante des échanges tronqués), d initiateur de l échange (dans notre contexte le plus souvent le parent), de durée (des échanges, des séquences et des interactions), etc. Toutefois, l analyse interlocutoire de certaines séquences reste indispensable pour rendre compte de l évolution de la relation tutorielle. Une négociation réussie apporte souvent des informations au

tuteur concernant la compréhension par l enfant du savoir (ou du savoir faire) mis en jeu. Dans ce sens, l exemple concernant l échange avant le DSP (négociation non satisfaite) ne nous indique pas quel type de mise en relation fait l enfant : ou bien entre l orientation de la manivelle et le mouvement des moulins (relation insuffisante), ou bien entre la force de l eau et le mouvement des moulins (mise en relation correcte). Dans ce court extrait de modèle d analyse, la mise en relation des structures des interactions et leurs divers constituants nous permet de faire différentes constations concernant l évolution de la relation tutorielle après une séance de sensibilisation des parents. Bien que coûteuse en temps et en énergie, ce type d analyse assure une connaissance approfondie, tant de la structure de l interaction que des processus de construction des savoirs par les interactions sociales. Bibliographie Ghiglione, R., & Trognon, A. (1993). Où va la pragmatique? De la pragmatique à la psychologie sociale. Grenoble : Presses Universitaires de Grenoble. Gilly, M., Roux, J.P., & Trognon, A. (Eds.) (1999). Apprendre dans l interaction. Nancy : Presses Universitaires de Nancy et Publications de l université de Provence. Gilly, M., & Deblieux, M. (1999). Analyse des médiations langagières en situations dyadique de résumé de récit. In M. Gilly, J.-P. Roux, & A. Trognon, (Eds.), Apprendre dans l interaction (pp. 95-120). Nancy : Presses Universitaires de Nancy. Kerbrat-Orecchioni, C. (1998). Les interactions verbales (tome 1). Paris : Armand Colin. Searle, J. (1972). Les actes de langage. Essai de philosophie du langage. Paris : Hermann. Roulet, E. (1986). Complétude interactive et mouvements discursifs. Cahiers de Linguistique Française, 7, 189-206. Vanderveken, D. (1988). Les actes de discours. Bruxelles : Mardaga. Adresse de contact : r.ailincai@yahoo.fr