Chapitre 9 Le diabète : de type 1 ou de type 2?
I Les caractéristiques des diabètes
Document 1 : Les critères de diagnostic de différentes formes d hyperglycémie.
PATIENT 1 : Adolescent de 13 ans PATIENT 2 : Adulte de 52 ans - Sexe : Masculin. - Poids et taille : 35 kg pour 1m 40. - Sexe : Féminin. - Poids et taille : 120 kg pour 1m 70. - Evolution de la masse corporelle : perte de poids de 7 kg le mois précédent le diagnostic. - Evolution de la masse corporelle : Augmentation régulière depuis l âge de 15 ans. - Statut : collégien. - Statut : employée de bureau. - Loisirs : Télé, basket. - Loisirs : lecture et cinéma. - Activité physique : bonne : 6 heures par semaine de basket et se rend à pied à son collège. - Activité physique : Aucune. Mode de vie sédentaire utilise toujours la voiture, les ascenseurs - Alimentation : Equilibrée sur le plan qualitatif mais excessive sur le plan quantitatif. - Alimentation : Déséquilibrée du point de vue quantitatif et qualitatif. Abondance de graisses et de sucres. - Dossier médical : - Polyurie (4L/jour). - Hyperglycémie à jeun. - Polydipsie. - Glycosurie et présence de corps cétoniques. - Pas d antécédents familiaux de diabète. - Dossier médical : - Hypertension. - Hyperglycémie à jeun. - Présence de triglycérides. - Glycosurie. - Antécédents familiaux de diabète.
Document 4 : Comparaison de la masse du pancréas et de la masse des cellules endocrines lors d autopsies d individus de phénotype sain ou atteints de DID ou DNID.
Définition : le diabète se définit par une hyperglycémie chronique associée à divers symptômes comme : - la polyurie (urine importante) - La polydipsie ( sensation de soif importante) Le diabète est souvent précédé par des formes plus modérées d anomalies de la régulation de la glycémie comme l intolérance au glucose.
Les deux types de diabètes
II Le diabète de type 1 (DT1), une maladie auto-immune - les causes de la maladie - les facteurs de risques
Dans une population présentant des risques d apparition de diabète de type I, on mesure le taux d auto-anticorps (molécules protéiques capables de reconnaître et de se fixer spécifiquement à des antigènes de l organisme) dirigés contre des antigènes présents dans les îlots de Langerhans chez des enfants depuis leur naissance jusqu au développement de son DT1. Les anticorps anti-îlots sont spécifiques de protéines propres aux cellules β (GAD et ICA512).
Recherche chez des patients diabétiques nouvellement diagnostiqués ceux présentant des anticorps spécifiques des cellules des îlots (ICA pour islet cell antibody).
Document 7 : Risque de développer un diabète 1 ou 2 selon le contexte génétique. A : Etudes statistiques Jumeau vrai diabétique Frère ou sœur diabétique Un des parents diabétique Pas de diabétique dans la famille Risque de développer un diabète de type I Risque de développer un diabète de type II 40 % 90 % 10 % 40% 3% 25% 0.5% 3%
B : Le système HLA ou CMH
Document 8 : L influence de l environnement dans le déclenchement du diabète de type 1 L'augmentation récente de la prévalence du diabète ne peut s'expliquer uniquement par les facteurs génétiques, mais plutôt par des interactions entre gènes et environnement. A : De nombreuses études épidémiologiques ont montré l'influence de: L'inflammation, associée ou non à des infections. Elle entraînerait une augmentation de la quantité d'anticorps auto-réactifs anti-cellules chez des personnes prédisposées. Le mimétisme moléculaire (phénomène mal connu). L'alimentation infantile (allaitement) précoce contenant certaines protéines (lait de vache par exemple) ou certains virus pourraient activer des lymphocytes qui réagiraient également contre des protéines des îlots pancréatiques. L'hygiène de vie. L'augmentation des conditions d'hygiène dans certains pays a diminué la fréquence des maladies infantiles, mais augmenté celle des maladies auto-immunes et des allergies. La prise de poids des bébés pendant la grossesse. Elle déclencherait l'augmentation de la demande en insuline et la surcharge des cellules pancréatiques, et prédisposerait au développement d'anticorps anti-îlots pancréatiques parmi les enfants à haut risque génétique.
B : Les entérovirus ou virus intestinaux Un rétrovirus (virus à ARN) intègre son génome dans celui des cellules qu'il infecte. La plupart des gènes rétroviraux sont dormants, mais leur expression peut être déclenchée par des facteurs environnementaux (une infection simultanée par exemple) ou endogènes (comme un changement hormonal à la puberté). Des protéines issues de l'expression de gènes viraux sont alors exprimées à la surface des cellules pancréatiques et peuvent activer des lymphocytes T qui vont les détruire. On recherche ici la présence de la protéine Vp1 du rétrovirus Coxsachie par immunofluorescence sur des coupes d'îlots de pancréas avec des anticorps anti-vp1. Une image de synthèse représentant un entérovirus de type coxsachie
1- Les causes de la maladie - destruction progressive des cellules β des îlots de Langerhans du pancréas. - causée par un envahissement des cellules du système immunitaire (présence importante d anticorps dirigés contre les cellules β. 2- Les facteurs de risques - le génotype joue un rôle mais il n est pas prépondérant. - Les allèles de prédisposition concerne des gènes du système HLA (CMH) notamment les allèles DR3 et DR4. -Des facteurs environnementaux (virus et pratiques alimentaires) semblent favoriser le développement d un DT1 chez les personnes génétiquement prédisposées.
III Le diabète de type 2 (DT2), une maladie multifactorielle - les causes de la maladie - les facteurs de risques
Document 6 : L origine du diabète de type II. A : La technique du clamp euglycémique hyperinsulinique permet d évaluer la sensibilité des cellules de l organisme à l insuline. Cette technique consiste en une injection à débit constant d insuline associée à une perfusion variable de glucose pour maintenir la glycémie à une valeur constante (1 g/l). Plus les cellules sont sensibles à l insuline, plus elles absorbent une quantité importante de glucose perfusé. De plus, en utilisant du glucose marqué il est possible de déterminer la part du glucose stockée et celle oxydée par respiration et fermentation.
B : L aspect des îlots de Langerhans est examiné sur des coupes de pancréas. Des anticorps colorés permettent de localiser l insuline et d autres molécules comme l amyloïde. L amyloïde est une protéine qui à trop forte concentration, forme des dépôts qui entravent le bon fonctionnement des cellules endocrines du pancréas. Les anticorps colorés en rouge, sont dirigés contre l insuline et les anticorps noirs contre l amyloïde. Individu de phénotype sain Individu atteint de DT2
C : Les types de réponses possibles des cellules β à une sollicitation anormale, suivant les individus.
C : Conséquence des perturbations dans l expression de certains gènes Chez 5% des diabétiques de type 2, un seul gène est en cause (diabète monogénétique), tandis que dans 95% des cas, plusieurs gènes de prédisposition sont impliqués (diabète polygénique). Le risque relatif associé à chaque gène est faible ; la survenue de la maladie suppose donc des facteurs génétiques multiples ayant chacun un effet modeste mais pouvant expliquer l hyperglycémie
Document 9 : L influence de l environnement dans le déclenchement du diabète de type 2 A : Prévalence du diabète de type 2 dans la population française en fonction de l IMC
B : Incidence du diabète de type 2 dans la population française en fonction de physique et de l IMC l activité
1- Les causes de la maladie L efficacité de l insuline diminue (insulinorésistance). Pour compenser cette inefficacité, les cellules β augmentent leur production (hyperinsulinémie), mais elle finissent par s épuiser et la production d insuline décroit (insulinodéficience). 2- Les facteurs de risques - la prédisposition génétique semble importante mais non absolue. - la sédentarité et l obésité favorisent la survenue de la maladie.