La sécheresse de l été 2012 n a pas eu raison de la culture de tournesol. Les résultats économiques sont toujours en progression, malgré un rendement moyen décevant. 26 exploitations 163 hectares 6,3 ha/expl. Moyenne Variabilité par poste* 20% 60% 20% Rendement q/ha 26,4 22,6 30,8 Prix /t 484,2 467 499 Indemnité grêle 16 Produit brut 1 294 1 055 1 537 Fertilisation 145 120 184 Amendement 24 5 46 Semences 102 86 101 Herbicides 81 39 105 Autres phytos 44 16 69 Energie irrigation 5 Assurance 35 20 63 Frais de récolte 94 84 101 Charges opérationnelles 530 444 614 Marge brute 763 611 923 * exemple de lecture des données 'variabilité par poste' : pour la fertilisation minérale, 20% des surfaces ont reçu moins de 120 d'engrais, 60% entre 120 et 184 de fertilisants, et 20% plus de 184 de fertilisants. L échantillon 2012 se compose de 26 exploitations pour un total de 163 ha de tournesol oléique et conventionnel confondus. Pour une vente au prix «récolte», la prime oléique s est élevée à 30 /tonne en 2012. Le rendement moyen de 26.4 q/ha est le résultat d une année une peu difficile au niveau climatique, tant au niveau de l implantation que de la sécheresse estivale. En effet, 20 % des surfaces de l échantillon ont obtenu un rendement inférieur à 22.6 q/ha. Le prix de vente s établit en moyenne à 484 /tonne, soit 90 de plus qu en 2011 et permet au produit brut d atteindre 1294 /ha, en progression de 12.5 % par rapport à 2011 grâce à la forte augmentation du prix de vente (+23 %). Les charges opérationnelles totales atteignent 530 contre 493 /ha l année dernière, soit une progression de 7.5 %. Ce sont les postes fertilisation, semences et les autres produits phytosanitaires qui ont le plus augmenté : respectivement +9, +20 et +10% chacun. L utilisation de molluscicides a été plus importante cette année du fait du printemps très humide (les semis de mars ont reçu double dose : au moment du semis puis après les pluies). La marge brute moyenne atteint donc 763 / ha en 2012, progressant de nouveau de 17 % et constituant ainsi le nouveau record. La variabilité des marges brutes est importante du fait de la dispersion des rendements obtenus ; on peut néanmoins remarquer que 20 34
Évolution de la marge sur quatre ans 2009 2010 2011 2012 Nombre d exploitations 15 29 34 26 Surface totale (ha) 94 210 250 163 Rendement (q/ha) 24,0 27,6 28,9 26,4 Prix ( /T) 193,1 323,3 394,13 484,15 Indemnité assurance 0 2 10 16 Produit brut 465 900 1150 1294 Fertilisation + amendement 175 131 157 169 Semences 94 85 85 102 Traitements 97 108 114 125 Assurance 29 30 43 35 Autres charges 96 96 99 99 Charges opérationnelles 494 450 493 530 Maarge brute/ha (hors primes PAC) -29 450 653 763 Vente du tournesol et modes de commercialisation récolte 34% Stock 21% Contrat 45% Vingt pour cent des tonnages récoltés étaient en stocks à la date de collecte des informations. Les ventes à la Cuma Adour Protéol sont incluses dans ces stocks à cause de l absence de prix de vente connu. Pour le reste, la commercialisation s est répartie en une majorité de contrats, oléiques ou non. Prix moyen pondéré ( /t) Contrats 486 Récolte 483 Dans l échantillon étudié, on n observe pas de différence notable du prix moyen de vente selon le mode de commercialisation. 35
Dates de semis et de récolte On observe deux périodes de semis bien distinctes: avant le 8 avril et après de 1 er mai. De manière générale, le Cetiom préconise des semis précoces. Pour 2012 et son mois d avril extrêmement pluvieux, on ne relève pas de différence notable de rendement entre les deux périodes de semis. Les récoltes des sont déroulées autour du 17 septembre (date moyenne observée). Rendements et dates de semis 40 35 30 Rdt (q/ha) 25 20 15 10 5 0 12 mars 22 mars 1 avr 11 avr 21 avr 1 mai 11 mai 21 mai 31 mai 10 juin Dates de semis Les 10 variétés plus semées Variétés % des surfaces type Semencier Précocité VELLOX 16% classique RAGT Semences précoce PR 64H41 15% oléïque Pioneer Semences précoce ES ARTIC 13% oléïque Euralis Semences précoce NK SINFONI 13% oléïque Syngenta Seeds mi-précoce MAS 85 OL 9% oléïque Maïsadour Semences mi-précoce EXTRASOL 7% oléïque Syngenta Seeds précoce PR64H42 6% oléïque Pioneer Semences mi-précoce MAS 92* 6% classique Maïsadour Semences précoce MOOGLLI* 4% oléïque RAGT Semences mi-précoce FABIOLA CS 3% classique Caussade Semences mi-précoce * Clearfield Les contrats oléiques représentent plus de 67% de l échantillon. Les variétés précoces ont été semées sur plus de la moitié des surfaces. Pour des semis prévus entre le 1 er et le 15 avril, le CETIOM préconise des variétés précoces à mi-précoces. Les semis ayant été perturbés par une période pluvieuse, les agriculteurs n ont visiblement pas eu la possibilité de changer de variétés. 36
La densité de semis s établit à 73 300 graines/ha, en petite progression de 3 %. On note une tendance à la sur-densité ; rappelons que l objectif de peuplement est de 50 à 60 000 plantes/ha : des économies sont donc envisageables sur ce poste. 64 % des surfaces reçoivent un insecticide au semis sous forme BELEM 0.8 mg à 10.8 kg/ha en moyenne pour un coût moyen de 41.90 / ha. La part des surfaces protégées ne cesse d augmenter : une habitude de maïsiculteur! Les traitements anti-limaces ont concerné 85% des surfaces de l échantillon pour un coût moyen de 17.55 /ha Surfaces Coût moyen Traitements anti-limaces 85% 17,6 Traitements anti- taupins 64% 41,9 Herbicides Spécialités % surfaces Mercantor Gold 66,6% Ronstar 48,2% Stratos Ultra 24,3% Racer Me 18,4% Atic Aqua 17,6% Pulsar 40 9,5% Le programme de désherbage en pré-levée à base de S-métolachlore (Mercantor Gold) reste le plus représenté avec les 2/3 des surfaces. Il est associé le plus souvent au Ronstar ou Racer Me. Le Stratos ultra est utilisé pour des parcelles envahies de vivaces comme les chiendents ou sorgho d Alep. Express SX 6,1% Le Pulsar 40 et l Express SX, qui progressent, sont employés contre les dicotylédones difficiles (daturas, lampourdes) en association avec les variétés tolérantes. Fertilisation minérale Ces chiffres ne concernent que les surfaces n ayant pas reçu d effluent d élevage. 2009 2010 2011 2012 N 29 54 51 56 P 21 38 39 48 K 31 55 49 55 Avec 56 unités d azote/ha, on atteint les doses préconisées pour un rendement objectif autour de 30 q/ha. Un exploitant a apporté 102 unités/ha ; cela lui fait prendre le risque de perdre du potentiel d huile (-0.5 % d huile pour 50 unités d azote en plus). Pour les apports de phosphore, 54% des surfaces ont reçu un engrais starter localisé au semis. Les autres apports se font sous forme d engrais de fond ou d engrais binaire PK. 37
Un exploitant a fait l impasse en phosphore et six exploitants en potasse. Tout dépend de l historique des apports P et K de la parcelle, sachant que les besoins sont de l ordre de 60 u/ha pour chacun des éléments fertilisants. Apports de Bore. 60% des surfaces ont fait l objet d un apport de Bore pour un coût moyen de 8.28 /ha. Le tournesol est un gros consommateur de bore, car il en absorbe 400 g/ha dont 80 % entre les stades «5 paires de feuilles» et «bouton floral». Les conditions chaudes et sèches de l année étaient d ailleurs défavorables à son assimilation. Irrigation parcelles non irriguées parcelles irriguées Nombre exploitations 23 3 Ha concernés 143,4 19,4 Rendement moyen (q/ha) 25,9 32,1 Produit brut moyen 1 265 1 583 Energie d irrigation - 38 Charges opérationnelles 535 499 Marge brute ( /ha) 731 1084 Trois exploitations sur les 26 ont irrigué le tournesol avec un ou deux tours d eau, pour un coût moyen de 38 /ha. La différence de rendement entre les parcelles irriguées et non irriguées de l échantillon atteint plus de 6q/ha cette année et valorise nettement la charge énergétique de l irrigation. 38