I. Allocution d ouverture. de Roger DEHAYBE Administrateur général de l Agence intergouvernementale de la Francophonie



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Transcription:

I. Allocution d ouverture de Roger DEHAYBE Administrateur général de l Agence intergouvernementale de la Francophonie

ALLOCUTION DE ROGER DEHAYBE Administrateur général de l Agence intergouvernementale de la Francophonie Mesdames et Messieurs, Chers collègues, Permettez moi tout d abord de vous souhaiter la bienvenue et de vous transmettre les salutations de notre Secrétaire général, le Président DIOUF, qui attache à nos travaux et, particulièrement à cette table ronde, une grande attention. Car, pour lui, la problématique à la fois de l accès aux financements pour le développement et de la bonne gouvernance, est, vous le savez, et toute son histoire en témoigne, d un intérêt tout à fait fondamental. Mesdames et Messieurs, si le financement n est pas, loin s en faut, la condition suffisante du développement, nous savons bien que c est néanmoins une condition nécessaire. Sans financements, pas de développement possible. Et vous savez que la Conférence de Monterrey a mis clairement en évidence que les volumes financiers nécessaires pour cette politique de développement sont tout à fait insuffisants, notamment pour atteindre les objectifs qui ont été définis dans la Déclaration du Millénaire. Dès lors, la communauté internationale s est engagée à augmenter les montants de l aide publique au développement. On constate, à cet effet, que si, pendant plusieurs années, le volume a baissé, ces dernières années, l aide au développement semble bénéficier de crédits plus importants. La conjoncture économique internationale, la situation des finances des Etats contributeurs, doivent cependant tempérer notre enthousiasme et notre optimisme car nous ne sommes pas convaincus que ce mouvement de progression va se maintenir. De même, nous pensons, et tous les derniers rapports du PNUD en témoignent, que les moyens pour l aide publique au développement resteront bien en deçà des niveaux requis. Par ailleurs on constate que les flux émanant du secteur privé et en particulier des investissements directs étrangers en direction des pays en développement, sont en croissance. Cependant, si l on veut analyser de manière un peu plus fine la manière dont sont affectés ces crédits, on constate qu ils se concentrent sur un nombre limité de secteurs et de pays, c'est-à-dire les pays émergents. Les pays les moins avancés qui ont évidemment le plus besoin de cette aide ne bénéficient que très marginalement de ces flux financiers privés. Il y a donc là une sorte de dynamique politico-économique contradictoire et inédite qu il est important d explorer. D une part, l enjeu crucial du développement est reconnu et affirmé par tous, comme, solennellement, à Monterrey, mais, d autre part, malgré une volonté politique manifeste, le financement public est limité et reste insuffisant. S il y a un vrai potentiel du secteur privé en direction des pays en développement, nous voyons bien aussi que ces financements sont limités. Une réflexion originale est née ces dernières années dans nos enceintes. Elle consiste à voir comment l aide publique pourrait servir en quelque sorte de levier ou d effet multiplicateur pour provoquer l investissement privé. Il me semble, à cet égard, que le projet NOPADA/NEPAD est un bon exemple de cette volonté d articulation entre le public et le privé. ACTES DE LA TABLE RONDE PRÉPARATOIRE N 3 : LA BONNE GOUVERNANCE : OBJET ET CONDITION DU FINANCEMENT 3

C est dans le cadre de cette réflexion que les Conférences ministérielles de la Francophonie, à Paris d abord, en janvier 2002 et à Lausanne, en décembre 2002, ont souhaité que la Francophonie se mobilise pour prendre sa part, non pas à la diffusion et à la distribution de moyens, mais pour examiner de quelle manière nous pourrions développer une stratégie susceptible d aider nos pays membres, particulièrement les PMA, à accéder mieux et davantage à ce financement international. Et c est la raison pour laquelle la Conférence ministérielle a demandé à l Agence d organiser un Symposium sur l accès aux financements internationaux. Ce Symposium, qui aura lieu du 5 au 7 mai 2004 à Paris, aura été préparé par un certain nombre d études et par des tables rondes : trois tables rondes qui doivent nous permettre de faire le point, de développer des réflexions, de provoquer des échanges sur un certain nombre de thématiques majeures pour la Francophonie. La première table ronde portait sur l économie et le développement durable. Elle fut particulièrement importante non seulement parce que l économie et le développement durable sont des enjeux fondamentaux, mais aussi parce que nous préparons le X e Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Ouagadougou (Burkina Faso) et qui sera luimême consacré, en 2004, au thème du développement. Dès lors, ce Symposium et cette table ronde vont constituer une contribution que nous espérons essentielle à ce Sommet. La deuxième table ronde portait, il y a un mois, sur l éducation, la culture, la formation professionnelle. Enfin, nous abordons, aujourd hui les questions liées à la bonne gouvernance. Quel est l objectif de cette table ronde? D abord faire le point sur les nouveaux partenariats. Nous avions un moment imaginé consacrer des tables rondes isolément par types de bailleurs de fonds, mais, durant l organisation du Symposium, il nous est apparu que la méthode thématique réunissant l ensemble des partenaires, les Organisations internationales, les coopérations bilatérales et les Etats constituait une approche plus riche qui allait nous permettre de définir et de mieux faire connaître les nouveaux partenariats, les bonnes pratiques et les problèmes nouveaux qui sont apparus ces derniers temps au niveau des Etats. Et puisqu il s agit de nouveaux partenariats, il est apparu utile que les responsables gouvernementaux puissent découvrir ces nouvelles approches, poser des questions aux différentes Organisations présentes, que je salue à nouveau et que je remercie, poser les questions directement aux experts et faire part de leurs préoccupations. Le troisième objectif, et c est évidemment l objectif de toute rencontre, ce sont l échange et les suggestions. Le dossier est largement ouvert, puisque pour nous les tables rondes constituent des préparations, des études, des recherches, des contributions, qui seront déposées sur la table du Symposium. C est donc là tout un processus à la fois riche et complexe qui va nous permettre, depuis le mois de septembre jusqu au mois de mai, à partir de vos interventions, de préparer ce Symposium. Et ce Symposium devrait constituer le moment privilégié où les responsables des organisations internationales, des coopérations bilatérales, seront à même de vérifier de quelle manière, de manière coordonnée, en tout cas, dans l espace francophone, il convient d aider au financement du développement. Nous souhaitons être concrets. Concrets, à l occasion des tables rondes et concrets, nous l espérons, dans les conclusions du Symposium. Après la tenue de celui-ci, la Francophonie sera à même de mettre en place, par exemple, des formations permettant aux experts, aux fonctionnaires de nos Etats membres de présenter des projets, de les rédiger, de les évaluer, de les mener. Nous avons créé une banque d experts internationaux qui devrait permettre à chaque gouvernement de faire appel à des personnes ressources par rapport à une problématique ou une organisation de financement précise. Cette banque d experts sera opérationnelle dès janvier 2004. Nous espérons la mettre à disposition des gouvernements à la fin de l année 2004. 4 ACTES DE LA TABLE RONDE PRÉPARATOIRE N 3 : LA BONNE GOUVERNANCE : OBJET ET CONDITION DU FINANCEMENT

L idée du Symposium n est pas d organiser un colloque de plus, mais correspond à la volonté d aboutir à des propositions extrêmement pratiques et concrètes pour l ensemble de nos Etats et gouvernements. S agissant de la table ronde n 3, je ne veux absolument pas anticiper nos débats mais simplement, si vous le permettez, ouvrir quelques pistes de réflexion. A la lumière des premiers constats qui se dégagent à l occasion des rencontres internationales et des différentes études menées dans ce sens, le concept même de gouvernance est un concept importé d Europe, qui nous revient souvent d outre Atlantique avec des connotations qui doivent nous interpeller. Y a-t-il une approche mondiale de la bonne gouvernance? Est-elle concevable? Et comment concilier le concept de bonne gouvernance avec les réflexions, les Déclarations, les documents de la Francophonie relatifs au Symposium de Bamako? A Bamako, la Francophonie a affirmé que «si Francophonie et démocratie sont indissociables, il n y a pas de mode d organisation unique de la démocratie et que, dans le respect des principes universels, les formes d expression de la démocratie doivent s inscrire dans les réalités et les spécificités historiques, culturelles et sociales de chaque peuple». Et nous savons bien que ces spécificités sont fondamentales et sont souvent à la base d incompréhensions entre les uns et les autres. Donc, à l occasion de cette table ronde, nous sommes invités à imaginer, à partir de ce principe, des passerelles et des modes d accès aux instruments qui constituent les concours financiers des grands bailleurs de fonds afin d atteindre l objectif du développement durable tel qu il a été conçu à Johannesburg. La gouvernance constitue l un des dispositifs, l un des axes majeurs de la dynamique nouvelle que nous souhaitons impulser, en cela qu elle s impose à la fois comme objet mais aussi comme condition du financement. Et je veux retenir à cet égard la Conférence sur la gouvernance qui s est tenue à Yaoundé en juillet dernier et dont les conclusions ont conduit à «réaffirmer l importance du rôle de l Etat pour le développement, la distribution de la richesse et la lutte contre la pauvreté.». Cette assertion vient nous conforter dans les efforts menés par la Francophonie depuis longtemps pour consolider l Etat de droit et œuvrer au renforcement des capacités des institutions. Les conclusions issues de Yaoundé ont par ailleurs tenu à «reconnaître de plus en plus l importance stratégique d un développement harmonieux entre l Etat, l économie et la société civile. Et, enfin, à «appeler à l action et à la mobilisation ainsi qu à une célébration de la diversité dans le monde et dans les affaires du monde.» De toutes ces affirmations, nous pouvons retirer un double sentiment, d une part persévérer dans les actions engagées au titre de la coopération francophone et, d autre part, nous mobiliser toujours davantage mais surtout harmoniser nos interventions. Là aussi nous avons le sentiment que nos interventions sont souvent dispersées et que ce type de rencontre devrait nous permettre de dégager des synergies voire des coordinations. Voilà, Mesdames et Messieurs, chers collègues de la Francophonie, les quelques réflexions que je voulais vous livrer à l ouverture de vos travaux, vous redire encore combien moi-même, bien sûr, mais aussi le Président DIOUF prendrons avec énormément d intérêt les connaissances de vos conclusions et de vos propositions. Je tiens encore à vous remercier et à vous souhaiter une excellente participation à cette table ronde. ACTES DE LA TABLE RONDE PRÉPARATOIRE N 3 : LA BONNE GOUVERNANCE : OBJET ET CONDITION DU FINANCEMENT 5