Cire - Rhône-Alpes Bulletin de veille sanitaire - Numéro spécial / Intoxications au CO en Rhône-Alpes Les intoxications au monoxyde de carbone en Rhône-Alpes Données de surveillance 11 Jean-Marc Yvon 1, Marielle Schmitt 1 1 Cire Rhône-Alpes Page 1 Introduction Page 2 Matériel et méthode Page 3 Résultats Page 5 Discussion Introduction Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz inodore, incolore et non irritant, produit par la combustion incomplète de matière carbonée, le plus souvent lors d un manque d aération associé au dysfonctionnement d un appareil de chauffage, de production d eau chaude ou à l utilisation inadaptée de moteurs thermiques. L inhalation et le passage dans le sang du CO bloquent le transport d oxygène vers les tissus. La sévérité de l intoxication dépend de la durée et de l intensité de l exposition au CO. La lutte contre les intoxications oxycarbonées est apparue prioritaire en 4 dans le plan national santé-environnement et la loi de santé publique se traduisant par le renforcement de la prévention et de la règlementation ainsi que par la mise en place d un système de surveillance. Depuis 5, le dispositif national de surveillance des intoxications au CO, coordonné par l Institut de Veille Sanitaire (InVS), a été renforcé. Ce dispositif repose sur une organisation régionale du recueil des signalements et sur la réalisation d enquêtes médico-environnementales. Les données ainsi recueillies servent à la fois à la gestion du risque (supprimer les risques d intoxication et éviter ainsi les récidives) et à la surveillance épidémiologique visant à guider les actions de santé publique et à en évaluer l impact dans le temps et l espace. Elles permettent également de conforter les campagnes de prévention avec des données quantifiées. Ce bulletin de veille sanitaire décrit les épisodes d intoxication au CO déclarés en Rhône-Alpes en 11. Les coordonnées des acteurs responsables de la réception des signalements des intoxications au CO et des enquêtes médico-environnementales en Rhône-Alpes ARS Téléphone Fax SCHS Téléphone Fax SCHS Téléphone Fax DD 1 4 81 92 12 81 4 74 42 93 17 1 Bourg-en-Bresse 4 74 45 34 64 4 74 22 96 59 Saint-Etienne 4 77 48 64 64 4 77 48 64 41 42 DD 7 4 75 29 11 4 75 29 Valence 4 75 79 22 11 4 75 79 22 19 Roanne 4 77 23 2141 4 77 23 21 47 26 DD 26 4 75 79 71 73 4 75 4 16 9 Romans 4.75.71.37.36 4.75.71.37.42 Lyon 4 72 83 14 4 72 83 14 4 DD 38 4 76 63 64 82 4 76 63 64 83 Bourgoin-Jallieu 4 74 28 35 5 4 74 93 86 66 Vénissieux 4 72 21 44 4 72 21 45 37 69 DD 42 4 77 81 8 4 77 81 8 1 Grenoble 4 76 3 43 43 4 76 3 43 34 Villeurbanne 4 78 3 67 73 4 78 3 67 DD 69 4 72 34 74 52 4 72 34 31 18 38 4 76 6 74 62 4 76 6 72 69 Saint-Martind'Hères Villefranchesur-Saône 4 74 62 73 9 4 74 62 73 8 DD 73 4 56 11 8 13 4 56 11 8 98 Fontaine 4 76 26 63 46 4 76 26 8 96 73 Chambéry 4 79 68 58 5 4 79 72 46 57 DD 74 4 5 88 48 18 4 5 88 42 88 Vienne 4 74 78 3 9 4 74 53 12 74 Annecy 4 5 33 65 71 4 5 51 8 51 CTV de Grenoble 4 76 76 5 7 4 76 76 56 7 BVS Bulletin de veille sanitaire Cire RHONE-ALPES N 4 novembre 12 Page 1
Matériel et méthode 1/ LE SYSTÈME DE SURVEILLANCE Le dispositif de surveillance des intoxications au CO s intéresse aux intoxications accidentelles survenues dans l habitat, dans un établissement recevant du public (ERP), sur le lieu de travail ou dans un véhicule en mouvement ainsi qu aux intoxications volontaires (tentatives de suicide). Les intoxications consécutives à un incendie sont exclues car les incendies relèvent d une stratégie de prévention spécifique. Le dispositif régional de surveillance en Rhône-Alpes prévoit que toute personne ayant connaissance d une intoxication au CO suspectée ou avérée la signale dans les meilleurs délais aux délégations départementales (DD) de l Agence Régionale de Santé (ARS) ou aux Services Communaux d Hygiène et de Santé (SCHS) (figure 1). La réception du signalement est assurée à l aide d une fiche alerte standardisée permettant de recueillir les premières informations relatives à l intoxication au CO (moment et lieu de survenue, source suspectée, nombre de personnes exposées, hospitalisées, décédées). Une enquête médicale est ensuite réalisée par le CTV de Grenoble. Elle vise à décrire les intoxiqués en termes de caractéristiques démographiques et médicales (signes cliniques et biologiques) ainsi qu en termes de prise en charge thérapeutique. Pour les intoxications survenues dans l habitat ou dans un ERP, des enquêtes environnementales sont réalisées par les services environnement-santé des DD de l ARS ou par les services communaux d hygiène et de santé (SCHS). Ces enquêtes visent à décrire les circonstances de survenue et identifier la source de l intoxication afin de mettre en œuvre des mesures de contrôle et d éviter toute récidive : mise en sécurité de l installation, prescription des travaux à effectuer. Les renseignements collectés lors des enquêtes médico-environnementales sont saisis dans une plateforme Internet sécurisée et partagée par les acteurs du réseau de surveillance (Siroco). 2/ DÉFINITION DE CAS L analyse épidémiologique porte sur les épisodes d intoxication incluant au moins une personne intoxiquée répondant à la définition de cas établie par le Conseil supérieur d hygiène publique de France (CSHPF) à partir de différentes combinaisons de critères médicaux (signes cliniques et imprégnation au CO) et environnementaux (estimation du CO atmosphérique, identification de la source) (voir encadré). 3/ ANALYSE DES DONNÉES L analyse des données porte sur les intoxications survenues en 11 et impliquant au moins un cas épidémiologique. Cette analyse décrit : la répartition spatio-temporelle des épisodes d intoxications au CO et les circonstances des intoxications accidentelles, en distinguant les épisodes survenus dans l habitat, dans un ERP ou en milieu professionnel ; les caractéristiques démographiques et cliniques des personnes intoxiquées ; la qualité du système de surveillance (nature des déclarants et délais de signalement). Figure 1 : Le dispositif de surveillance des intoxications au CO en Rhône-Alpes Déclarants Pompiers, SAMU/SMUR, services d urgence des hôpitaux, service de médecine hyperbare, médecins, DD-ARS, services environnement-santé SCHS Enquête environnementale : Description des circonstances de survenue et identification de la source de l intoxication Définition d'un cas d'intoxication au CO Signalement (téléphone, fax) DD-ARS / SCHS Fiche alerte : recueil des informations au moment du signalement Saisie des données plateforme Internet SIROCO CTV de Grenoble Enquête médicale : Recueil des données médicales sur les intoxiqués Analyses épidémiologiques Cire Rétroinformation Un cas certain correspond aux personnes répondant à au moins un des critères suivants : - signes cliniques évocateurs d intoxication au CO ET au moins un des critères suivants : carboxyhémoglobinémie mesurée ou estimée (dans l air expiré) supérieure ou égale à 6 chez un fumeur (ou une personne dont le statut tabagique est inconnu) ou à 3 chez un non fumeur ; concentration de CO mesuré dans l atmosphère supérieure à ppm ; exposition au CO confirmée par l enquête technique ; exposition dans les mêmes conditions (locaux, véhicule ) qu un autre cas certain ; - carboxyhémoglobinémie mesurée ou estimée (dans l air expiré) supérieure ou égale à 6 chez un fumeur (ou une personne dont le statut tabagique est inconnu) ou à 3 chez un non fumeur ET au moins un des critères suivants : exposition au CO confirmée par l enquête technique ; exposition dans les mêmes conditions (locaux, véhicule ) qu un autre cas certain ; - carboxyhémoglobinémie mesurée ou estimée (dans l air expiré) supérieure ou égale à chez un fumeur (ou une personne dont le statut tabagique est inconnu) ou à 6 chez un non fumeur. En l absence d information sur les signes cliniques et sur la mesure de l imprégnation, une personne est définie comme cas probable si elle a fait l objet d un traitement normobare ou hyperbare ou d une admission en hospitalisation. Est considéré comme un cas possible, tout autre individu associé à une fiche intoxiqué et qui ne peut être considéré avec certitude comme un non cas. BVS Bulletin de veille sanitaire Cire RHONE-ALPES N 4 novembre 12 Page 2
Résultats En 11, 7 épisodes d intoxications au CO ont été déclarés au dispositif de surveillance en Rhône-Alpes. Sept n ont pas été retenus pour l analyse car ils ne répondaient pas à la définition de cas ou ils faisaient suite à un incendie. Sur les épisodes retenus, 495 personnes ont été potentiellement exposées selon les informations disponibles au moment du signalement. Après enquête médicale, 33 cas d intoxication ont été documentés dont 2 décès. 1/ RÉPARTITION SPATIALE, TEMPORELLE ET PAR CIRCONSTANCE DE SURVENUE Trois quarts des épisodes d intoxications au CO sont survenus de manière accidentelle dans l habitat (tableau 1). Seize sont survenus en milieu professionnel, six dans un ERP, trois correspondaient à une tentative de suicide. Environ deux tiers des épisodes d intoxication sont survenus dans les départements du Rhône, de l Isère et de l Ain. Le nombre médian d intoxiqués par épisode était de 2 dans l habitat, et en milieu du travail et de en ERP. Le nombre maximum d intoxiqués par épisode était de 7 dans l habitat, 15 en milieu du travail et 31 en ERP. Tableau 1 : Répartition des épisodes d intoxication au CO par département et par circonstance de survenue, nombre d exposés et nombre d intoxiqués par département, Rhône-Alpes, 11 nombre d'épisodes Habitat Travail ERP Suicide Total en nombre en nombre d'épisodes d'exposés Quatre-vingt pour cent des épisodes d intoxications au CO sont survenus pendant la période de chauffe : du 1 er janvier au 31 mars et du 1 er octobre au 31 décembre, les mois de janvier et décembre représentant à eux deux 4 des épisodes (figure 2). Figure 2 : Répartition mensuelle du nombre d épisodes d intoxication au CO, Rhône-Alpes, 11 en nombre de cas Ain 14 3 1 18 153 65 Ardèche 4 1 2 7 86 46 Drôme 3 3 21 8 Isère 16 3 2 21 55 5 Loire 2 1 3 8 8 Rhône 23 3 1 1 28 72 67 Savoie 8 4 1 13 73 6 Haute-Savoie 5 1 1 7 27 26 Rhône-Alpes 75 16 6 3 495 33 d'épisodes 25 15 5 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Mois Août Septembre Octobre Novembre Décembre 2/ CARACTÉRISTIQUES DES ÉPISODES D INTOXICATIONS ACCIDENTELLES AU CO 2.1 Intoxications accidentelles dans l habitat Le taux d intoxication accidentelle au CO pour résidences principales (rapport entre le nombre d épisodes d intoxication accidentelle au CO dans l habitat et le nombre de résidences principales issu du recensement Insee 8) a été de 2,9 épisodes pour résidences principales (tableau 2). Ce taux est proche du taux national, égal à 3,3. Des disparités départementales ont été observées avec des taux supérieurs au niveau régional dans les départements de l Ain et de la Savoie et des taux inférieurs à celui observé au niveau régional dans la Drôme, la Loire et la Haute- Savoie. Tableau 2 : d épisodes d intoxication au CO dans l habitat pour résidences principales, par département, Rhône-Alpes, 11 Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Haute-Savoie Rhône-Alpes de résidences principales 234939 13379 3778 493 332 727967 1779 32957 2591764 d'épisodes dans l'habitat Le type d habitat était renseigné pour 7 épisodes. Il s agissait d une maison individuelle dans 59 des cas et d un logement dans un immeuble collectif pour 4 des situations. Un épisode est survenu dans un abri de jardin. Par ailleurs, 56 des logements où sont survenus les épisodes d intoxication étaient occupés par des propriétaires. Au moins une source d intoxication a été identifiée ou suspectée dans 69 épisodes. Dans 4 logements, deux sources étaient mises en cause ce qui fait au total 73 sources identifiée ou suspectée. Les installations de chauffage (essentiellement les chaudières) représentent les principales sources d intoxications avec une mise en cause dans 61 des sources identifiées ou suspectées (tableau 3). Viennent ensuite, pour 24 des sources, l utilisation d appareils détournés de leur usage, mal utilisés ou utilisés de manière prolongée (cuisinière, brasero/barbecue, chauffage mobile d appoint, panneaux radiants). Enfin, l utilisation de moteurs thermiques à l intérieur (groupe électrogène, outillage à moteur ou véhicule) représentent 12 des sources. BVS Bulletin de veille sanitaire Cire RHONE-ALPES N 4 novembre 12 Page 3 14 4 3 16 2 23 8 5 75 Incidence pour résidences principales 6, 3, 1,5 3,3,6 3,2 4,5 1,7 2,9 Tableau 3 : Distribution des types de sources d intoxication au CO dans l habitat, Rhône-Alpes, 11 Type d'appareil de mise en cause Chaudière 34 47 Cuisiniere 9 12 Poêle/Radiateur gaz 7 Groupe électrogène 6 8 Chauffage mobile 5 7 Chauffe-eau 3 4 Brasero/Barbecue 3 4 Foyer ferme/insert 2 3 Outillage à moteur 2 3 Panneaux radiants 1 1 Auto/Moto 1 1 Total 73
Dans près de la moitié des cas, le combustible utilisé par la source d intoxication est le gaz réseau (tableau 4). Viennent ensuite le bois l essence, le gaz bouteille ou en cuve. Tableau 4 : Distribution des types de combustible associés aux sources d intoxication au CO dans l habitat, Rhône-Alpes, 11 Type de combustible de mise en cause Gaz réseau 35 48 Bois 14 Essence 7 Gaz bouteille 7 Fioul 6 8 Pétrole 5 7 Charbon de bois 3 4 Total 73 Pour 68 des 73 sources identifiées ou suspectées (93 ), au moins un facteur favorisant a été identifié au moment de l enquête. Dans 63 des cas, plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés. Des défauts d aération et des problèmes liés au conduit d évacuation ont été identifiés dans la moitié des situations (tableau 5). Parmi les 4 situations de coupure électrique, 3 étaient liées à une coupure générale et/ou accidentelle, une était liée à un défaut de paiement. Tableau 5 : Facteurs favorisants associés aux sources d intoxication au CO dans l habitat, Rhône-Alpes, 11 Facteur favorisant d'identification Défaut du conduit d'évacuation 38 52 Défaut de ventilation 35 48 Défaut de l'appareil 29 4 Utilisation inadaptée de l'appareil 15 21 Météo défavorable 14 19 Défaut d'entretien 13 18 coupure électrique 4 5 2.2 Intoxications accidentelles dans des établissements recevant du public Six épisodes d intoxications au CO se sont produits dans des ERP impliquant au total 137 personnes dont 83 intoxiqués. Deux évènements ont eu lieu dans des églises, lors de concerts, impliquant à eux seuls 95 personnes dont 54 intoxiqués. L utilisation de panneaux radiants avec préchauffage pendant plusieurs heures avant l arrivée de la chorale en a été la cause. Il faut rappeler que les panneaux radiants à combustible gazeux ne doivent fonctionner qu en période d occupation des locaux : le préchauffage des salles est interdit. Les autres évènements ont eu lieu dans deux locaux associatifs ou un stand de tir et ont été causés par l utilisation de cuisinières et d un chauffage mobile d appoint (communément appelé poêle à pétrole) de manière intensive. Un conduit de raccordement déboité a été à l origine d une intoxication dans une école. 2.3 Intoxications accidentelles survenues en milieu professionnel Une source d intoxication a été rapportée pour 14 des 16 épisodes d intoxications au CO survenues en milieu professionnel qui ont impliqué au total 73 personnes dont 62 intoxiqués. Il s agissait pour 7 épisodes de l utilisation d appareils professionnels à moteur thermique en milieu clos (scies à béton, tronçonneuses, compresseur utilisé en soudure), de 3 appareils de cuisson, d une chaudière, d un groupe électrogène, de panneaux radiants et d un aérotherme à gaz pour chauffer le hall d accueil d un concessionnaire automobile. 3/ DESCRIPTION DES INTOXIQUÉS Parmi les 33 personnes intoxiquées recensées, 182 (55 ) se sont intoxiquées dans l habitat, 62 (19 ) sur leur lieu de travail et 83 (25 ) dans un établissement recevant du public. Dans trois cas, il s agissait d une tentative de suicide. Il y a eu plus de femmes que d hommes intoxiqués (sexe-ratio F/H= 188/144=1,3). Toutes les classes d âge étaient touchées (figure 3). Six femmes étaient enceintes lors de l intoxication. Figure 3 : Répartition des intoxiqués par classe d âge, Rhône-Alpes, 11 BVS Bulletin de veille sanitaire Cire RHONE-ALPES N 4 novembre 12 Page 4 d'intoxiqués 9 8 7 6 5 4 3 <15 ans 15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 65 ans et Classes d'âges plus Une personne intoxiquée sur quatre n avait pas de signes cliniques (ou cela n était pas précisé) (tableau 6). Près des deux tiers des intoxiqués présentaient des signes cliniques généraux (céphalées, asthénie, vertige, nausée ). Un intoxiqué sur a présenté des signes cliniques graves regroupés dans les stades 3 et 4. Deux personnes sont décédées. La première, âgée de 86 ans a utilisé le four de sa cuisinière à gaz pour se chauffer (les grilles de ventilation avaient été bouchées). La seconde intoxication mortelle est survenue au décours d une intoxication volontaire. L utilisation de moteurs thermiques en milieu clos entraîne généralement des intoxications plus sévères. En effet, ils sont mis en cause dans un tiers des intoxications les plus sévères (stades de gravité 3, 4 et 5) alors qu ils apparaissent comme source d intoxication dans des affaires au total. Les établissements recevant du public qui concernent 6 des épisodes sont à l origine de 25 des intoxiqués. Tableau 6 : Répartition des intoxiqués par stade de gravité, Rhône-Alpes, 11 Stade de gravité 1 et 2 3 4 Libellé Absence de signe clinique (ou signes cliniques non renseignés) Céphalées, asthénie, vertiges, nausées, signes généraux à l'exclusion des signes neurologiques ou cardiologiques Perte de connaissance transitoire spontanément réversible ou signes neurologiques ou cardiaques n'ayant pas les critères de gravité de niveau 4 Signes neurologiques graves (convulsions, coma) ou cardiovasculaires graves (arythmie ventriculaire, œdème pulmonaire, infarctus du myocarde ou angor, choc, acidose sévère) d'intoxiqués Trois-cent-treize intoxiqués (95 ) ont été dirigés vers un service d urgence hospitalière, 5 (15 ) ont été hospitalisés et 25 (76 ) ont eu une oxygénothérapie normobare. Un passage en caisson hyperbare a été nécessaire pour 65 intoxiqués ( ). 81 25 212 64 31 9 4 1 5 Décès 2 1 Total 33
4/ CAPACITÉ D ALERTE DU SYSTÈME DE SURVEILLANCE Le délai de signalement était de moins de 48 heures pour 8 des épisodes (5 en moins de 24 h). Pour 15 des épisodes, ce délai était compris entre 2 et 6 jours. Enfin, 5 des épisodes ont été déclarés entre 9 et 46 jours après l évènement (figure 4). Les principaux déclarants n étaient pas les mêmes selon les départements. Il s agissait : des pompiers dans l Ain et en Isère ; des services d urgences hospitalières dans le Rhône, la Savoie, la Haute-Savoie ; du SAMU/SMUR en Ardèche. Pour 21 des épisodes en Rhône-Alpes, plusieurs déclarants ont été identifiés. Figure 4 : Répartition des affaires d intoxication au CO selon le délai de signalement (en jours), Rhône-Alpes, 11 d'épisode 6 5 4 3 <1 1 2 3 4 5 6 >6 Délai de signalement (en jours) Tableau 8 : Répartition des déclarants des affaires d intoxication au CO, Rhône-Alpes, 11 d'épisodes Discussion Episodes avec plusieurs total de déclarants Pompiers () Urgences Service de médecine hospitalières hyperbare () () Samu/Smur () Centre anti-poison () Autre déclarant (particulier, presse, médecin,..) () déclarants Ain 18 6 24 54 13 25 8 Ardèche 7 4 3 Drôme 3 3 33 67 Isère 21 3 24 5 4 17 8 13 8 Loire 3 1 4 25 5 25 Rhône 28 2 28 18 46 36 Savoie 13 5 22 18 32 23 14 9 5 Haute-Savoie 7 7 14 57 14 14 Rhône-Alpes 21 122 32 26 23 7 7 6 Le nombre d épisodes d intoxications au CO en Rhône-Alpes est inférieur en 11 ( épisodes) à celui observé les années précédentes (de 127 à 149 épisodes annuels au cours des années 8-). Ce constat, observé par ailleurs au niveau national est à mettre en lien avec les conditions météorologiques observées au cours de l année 11 qualifiée par Météo-France comme la plus chaude depuis 19. Toutefois, la saisonnalité des intoxications a été observée avec 8 des épisodes au CO en période de chauffe. Le taux d intoxication accidentelle domestique au CO observé en Rhône-Alpes en 11, 2,9 épisodes pour résidences principales, était proche de celui observé en France métropolitaine. L incidence plus élevée observée dans l Ain est sans doute à attribuer en partie à une bonne exhaustivité de la déclaration. En revanche, l incidence faible dans la Loire et dans une moindre mesure dans la Drôme et en Haute-Savoie est sans doute à attribuer à une moins bonne exhaustivité des déclarations ou à une faiblesse dans la remontée des données. A l instar des circonstances de survenue des intoxications au CO observées au niveau national, la grande majorité des intoxications au CO est d origine accidentelle domestique. Elles surviennent le plus souvent dans une maison individuelle occupée par un propriétaire, avec une chaudière comme source d intoxication. Plusieurs facteurs favorisants concomitants concourent à la survenue de la présence de CO comme un défaut d aération et un défaut au niveau des conduits d'évacuations des gaz brûlés. Une intoxication sur trois est provoquée par un usage inapproprié d un groupe électrogène, d un chauffage mobile d appoint, d un brasero/barbecue, d un outillage à moteur thermique ou parfois d une cuisinière. Les épisodes dans les ERP bien que moins fréquents sont responsables de nombreux d intoxiqués. Ainsi, le mauvais usage de panneaux radiants dans deux églises a intoxiqué 54 personnes. La description de ces épisodes permettent de rappeler l importance des messages de prévention et des bonnes pratiques destinés à éviter les intoxications au monoxyde de carbone : 1 - Faire entretenir les appareils de production de chauffage et d eau chaude (chaudières, chauffe-eau, inserts, poêles) ; 2 - Faire ramoner et vérifier les conduits d évacuation de fumée ; 3 - Ne jamais utiliser de façon prolongée un chauffage d appoint à combustion ; 4 - Ne jamais obstruer les grilles de ventilation, même par grand froid et aérer quotidiennement son habitation ; 5 - Ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero, etc. ; 6 - Placer à l extérieur les groupes électrogènes, barbecues. La réactivité du système de surveillance des intoxications au CO reste bonne avec 8 des intoxications signalées en moins de 48 h. Selon les départements, certains types de déclarants semblent peu actifs dans le signalement des intoxications. Il importe de les sensibiliser car la multiplicité des déclarants est essentielle pour améliorer l exhaustivité de la surveillance des intoxications au CO. Merci pour la relecture de ce numéro à Agnès Verrier (InVS), Nathalie Fouilhé (CTV de Grenoble). Merci à l ensemble des acteurs du dispositif pour le signalement des intoxications au monoxyde de carbone en Rhône-Alpes, la réalisation des enquêtes médicales et environnementales, l animation nationale et régionale. Retrouvez ce numéro ainsi que les archives du Bulletin de Veille Sanitaire sur : http://www.invs.sante.fr/publications-et-outils Directeur de la publication : Dr Françoise Weber, directrice générale de l InVS Rédacteur en chef : Olivier Catelinois, responsable de la Cire Rhône-Alpes Diffusion : Cire Rhône-Alpes 129, rue Servient 69 418 LYON Cedex 3 Tél. : 4 72 34 31 15 Fax : 4 78 6 88 67 Courriel : ars-rhonealpes-cire@ars.sante.fr http://www.invs.sante.fr http://www.ars.rhonealpes.sante.fr