Atelier SCoT Nord Meurthe-et-Mosellan. «Développement Economique» ÉTAT DES LIEUX, ATOUTS ET HANDICAPS. SCoT ou partenaires du SCoT.



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Transcription:

AGAPE Agence d urbanisme et de développement durable Lorraine Nord Réunion 1, Actes du jeudi 21 avril 2011 Communauté de Communes du Pays de Briey Président Jean-François BENAUD Rapporteur Bernard BRUNETTE ACTES Atelier SCoT Nord Meurthe-et-Mosellan Introduction «Développement Economique» >>> LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LE SCOT NORD 54 <<< ÉTAT DES LIEUX, ATOUTS ET HANDICAPS Jean-François BENAUD, Président de l atelier Monsieur Jean-François BENAUD préside cet atelier. Il remercie l ensemble des participants et ouvre la séance de travail. Il présente la démarche adoptée dans le cadre du diagnostic du SCoT Nord 54. Suite au pré-diagnostic présenté le 10 février 2011 par l AGAPE, la phase de diagnostic est lancée. Pour ce faire, et pour partager le diagnostic du SCoT Nord 54 qui sera rendu en septembre-octobre 2011, l AGAPE a décidé d organiser des ateliers thématiques réunissant de nombreux acteurs, qu ils soient du SCoT ou partenaires du SCoT. 4 thématiques d atelier sont mises en place - Aménagement et Environnement - Mobilité et Déplacements - Habitat et Equipements - Et celle qui nous intéresse aujourd hui, la thématique «Développement Economique» 4 réunions par atelier thématique seront organisées de mars à septembre 2011 ; A chaque réunion - Une présentation de cadrage de l Agence d urbanisme Lorraine Nord en début d atelier ; - L intervention de plusieurs intervenants, pour bénéficier d un regard extérieur ou d un point de vue particulier ; Les ateliers sont conçus comme de véritables réunions de travail donnant une large place au débat. Ils sont envisagés pour élaborer un diagnostic qui soit bien partagé par les acteurs du SCoT et non pas seulement réalisé en chambre par l Agence d urbanisme Lorraine Nord. La réunion du jour est consacrée au cadrage socioéconomique du territoire et des grandes tendances à l oeuvre sur et en dehors du SCoT - Présentation de l Agence d urbanisme Lorraine Nord (Michaël VOL- LOT) cadrage de la structure socioéconomique du territoire du SCoT Nord 54 - Débat - Présentation d intervenants extérieurs Philipp VON RESTORFF, responsable de la communication de l Association des Banques et Banquiers du Luxembourg (ABBL) Le secteur bancaire, évolutions récentes et perspectives Angélique PEPIN-VIADER, chargée de mission à l Observatoire Régional de l Emploi, de la Formation et des Qualifications (OREFQ) - Débat - Synthèse du rapporteur (Bernard BRUNETTE, Président de la Communauté de Communes des Deux Rivières) M. Aurélien BISCAUT, Directeur de l AGAPE, rappelle que si l atelier est consacré au développement économique, il croisera les analyses

Atelier du 21 avril 2011 issues d autres thématiques comme la démographie, afin de «décloisonner» les débats et d aboutir à un diagnostic transversal. L ensemble des actes et des présentations des intervenants des différents ateliers seront disponibles en ligne sur le site internet de l Agence d urbanisme Lorraine Nord (www.agape-ped.org) au cours du mois suivant l atelier La structure socioéconomique du territoire du SCOT Nord 54. M. Michaël VOLLOT, AGAPE Les impacts de la loi Grenelle 2 sur le développement économique La Loi Grenelle 1 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation du foncier et à une meilleure gestion des déplacements. Ces objectifs impacteront la stratégie de développement économique du territoire, notamment en termes de localisation et de nature des activités futures, d extension des zones d activités, d adéquation entre la préservation du foncier et l existence d activités fortement consommatrices d espace, (grand commerce, industrie). La loi Grenelle 2 a défini des outils afin de répondre à ces enjeux le Document d Aménagement Commercial (DAC), est désormais obligatoire et peut subordonner l implantation d équipements commerciaux à la desserte en transports collectifs. Le Document d Orientations et d Objectifs (DOO), qui définit la stratégie générale du territoire, est également renforcé il détermine les conditions d un développement équilibré entre l habitat, l activité économique et la préservation des espaces. Il précise les objectifs relatifs à l équipement commercial et artisanal, aux localisations préférentielles des commerces, afin de répondre aux différents enjeux revitalisation des centres-villes, cohérence du maillage commercial, desserte en TC, maîtrise des flux de marchandises, préservation de l espace et du patrimoine. Une structure socioprofessionnelle de la population en évolution rapide En 2007, l INSEE recense 67 500 actifs sur le territoire du SCoT Nord 54, en hausse de 13% depuis 1999, soit le double de la moyenne régionale (+7%). L analyse des migrations résidentielles montre que le territoire du SCoT Nord 54 est attractif sur les 5 dernières années, 7 000 personnes ont quitté les territoires de SCoT des agglomérations thionvilloise et messine pour s installer sur le SCoT Nord 54, au marché immobilier plus accessible. La structure socioprofessionnelle du territoire présente un recul de la part des ouvriers et une progression de la part des cadres et professions intellectuelles supérieures, avec une proportion encore élevée d ouvriers 35% de la population active en 2007 contre 30% en Lorraine. Les évolutions sont toutefois plus rapides sur le pays de Longwy que sur le Pays de Briey. Le niveau de qualification de la population non scolarisée, bien qu en nette progession, reste inférieur à la moyenne régionale (28% de la population ayant au moins le bac contre 33% en Région). Les questions de formation et de qualification sont prégnantes à l heure où les pôles luxembourgeois et messins ont des besoins grandissants de maind œuvre très qualifiée, liés à l essor de leurs fonctions métropolitaines. Les projections Omphale, réalisées par l INSEE, montrent des évolutions contrastées sur le SCoT Nord 54 le nombre d actifs pourrait baisser à partir de 2012-2013 et se redresser à horizon 2030 dans le scénario le plus optimiste. Le pays de Longwy continuerait d être attractif pour les actifs du fait de sa situation frontalière, alors que le pays de Briey verrait son nombre d actifs diminuer, en lien avec le vieillissement de la population. Ces projections reposent sur des critères démographiques et n intègrent pas les effets des politiques d aménagement elles représentent non pas «le» mais «un» futur, qui reste à construire. Un développement endogène en tension Les SCoT frontaliers du Luxembourg (SCoT Nord 54 et SCoT de l Agglomération Thionvilloise) connaissent les ratios population/emploi les plus défavorables on compte ainsi 1 emploi pour 3,8 habitants sur le SCoT Nord 54 (ratio le plus élevé des SCoT Lorrains). Pour être dans la moyenne régionale (1 emploi pour 2,65 habitants), il manquerait près de 18 000 emplois sur le SCoT Nord 54. Avant la crise (1999-2007), l emploi salarié privé a augmenté de 8% sur le Pays de Briey et était déjà en recul sur le Pays de Longwy (-3%). Dans le même temps, la zone d emploi de Metz a connu une hausse de 12% et le Grand-Duché de 39%. Entre 2007 et 2009, le territoire du SCoT Nord 54 a été durement touché par la crise, avec un recul plus marqué sur le pays de Longwy (-10%) que sur le Pays de Briey (-3%). L emploi sala-

rié privé a reculé de 5% en Lorraine et a continué de croître au Luxembourg (+6%). Les moins de 25 ans ont été les premiers touchés par la crise compte tenu d une plus grande précarité dans l emploi (intérim, CDD). Si le travail frontalier permet de tirer le revenu moyen des ménages vers le haut, on constate que les communes concernées ne bénéficient pas des ressources fiscales liées au revenu et à l emploi des frontaliers le potentiel fiscal reste inférieur à la moyenne nationale de la strate, même si la construction neuve a permis d améliorer la situation dans certaines communes. Mais si l attractivité résidentielle est génératrice de rentrées fiscales, elle est aussi source de charges supplémentaires pour la collectivité (infrastructures, équipements, aménagement des espaces publics, etc). Le travail frontalier masque aussi une autre réalité, celle d une pauvreté laborieuse élevée sur la zone d emploi de Longwy qui concerne 30% des salariés, soit 4 600 personnes. Ce constat met en évidence un risque de «rupture sociale» sur le Pays de Longwy entre frontaliers et non-frontaliers. Un tissu économique qui se restructure La répartition sectorielle des emplois montre une forte tertiarisation de l économie 67% des emplois sont exercés dans le secteur des services, dont 31% dans le commerce. L industrie ne représente plus que 25% des emplois. Le tissu économique du territoire du SCoT Nord 54 repose essentiellement sur les petites entreprises, voire les très petites entreprises 92% des entreprises ont moins de 10 salariés et 58% n ont aucun salarié. Le territoire du SCoT est également déficitaire en grands établissements 1,2% des entreprises ont plus de 50 salariés contre 1,7% en Lorraine. Le secteur bancaire au Luxembourg. M. Philipp VON RESTORFF, ABBL Un secteur en restructuration Entre 2008 et 2010, le secteur bancaire luxembourgeois a perdu près de 1000 emplois (26 000 en décembre 2010), suite à des départs volontaires et des choix d externalisations de certaines activités, conséquence de la restructuration des banques au Luxembourg. La croissance exceptionnelle des années 90 sera difficile à retrouver, l évolution continue de la réglementation bancaire a des impacts importants en termes de coûts pour les banques luxembourgeoises. Une économie encore fortement dépendante de l activité financière Entre 2000 et 2008, le poids des banques dans les recettes fiscales de l état luxembourgeois a diminué (19% en 2000 contre 13% en 2008), mais l économie luxembourgeoise reste fortement dépendante de la finance en général (banques, assurances, ) qui représente encore 31% des recettes fiscales du Grand-Duché. Le Grand-Duché souhaite aujourd hui diversifier son économie, notamment dans les secteurs des services informatiques ou de la logistique, afin de réduire sa dépendance aux activités financières. Le vieillissement de la population luxembourgeoise et l importance du travail frontalier contraint l économie luxembourgeoise à se diversifier en allant chercher la croissance dans d autres secteurs d activités. Un secteur marqué par une forte proportion de travailleurs frontaliers En 2009, 50% des employés de banque résident au Grand-Duché. La France est le deuxième pays de résidence, avec plus de 20% des employés de banque. Concernant les nouvelles embauches, on compte néanmoins de plus en plus d allemands (24% des nouvelles embauches, contre 18% pour les français). L emploi dans le secteur n ayant pas augmenté, ces nouvelles embauches correspondent essentiellement à du turn-over. Si 20% des employés de banque sont résidents en France, la nationalité française est la plus représentée (28% des employés de banque), devant les ressortissants luxembourgeois (25%). Des besoins croissants en emplois très qualifiés Le secteur bancaire est demandeur d emplois très qualifiés en 2009, 60% des emplois sont occupés par des titulaires de diplômes universitaires de niveau Bac +2/+3. Cette part est en hausse croissante depuis 2005, où ces diplômés représentaient moins de 50% des emplois Dexia Belval

du secteur. A l inverse, la part des employés du secteur bancaire non-diplômés de l enseignement supérieur est en net recul 51% des emplois en 2005, 38% des emplois en 2009. Métiers, qualifications et formations sur le territoire du SCoT Nord 54. Mme Angélique PEPIN-VADIER, OREFQ Lorraine La formation et la qualification, un enjeu pour le SCoT Nord 54? La formation est une des composantes de l attractivité et du développement des territoires. La formation est aussi un levier pour fixer une population sur un territoire. Ainsi, les jeunes qui se forment ailleurs reviennent plus difficilement sur leur territoire d origine et cela est particulièrement vrai concernant la formation universitaire. La diversification de la formation est aussi un moyen de faciliter la reconversion d un territoire en offrant un panel de débouchés plus large. Si on ne s occupe pas de la diversification de la formation, les emplois qualifiés seront de plus en plus occupés par des personnes venant d autres territoires, renforçant le phénomène de déqualification ou de non-qualification de la population locale. Il y a là un risque de fracture à l échelle du territoire du SCoT Nord 54 entre les nouveaux arrivants et les populations déjà installées. Les métiers occupés par les actifs résidant sur le territoire A l échelle du SCoT Nord 54, les services aux particuliers/collectivités (accompagnement de la personne, gestion des déchets par exemple) est la première famille de métiers des actifs résidant sur le territoire du SCoT (12%), devant le commerce (11%) et la gestion/administration des entreprises (secrétariat, comptabilité) (9%). Si les deux zones d emploi de Longwy et Briey présentent des similarités avec une prépondérance des services aux particuliers/collectivités et du commerce, des particularités sont observables la zone d emploi de Briey présente un poids plus Angélique PEPIN-VADIER, Chargée de mission à l OREFQ important des métiers du transport/ logistique, du bâtiment, alors que les métiers de la gestion/administration des entreprises et de la santé/ action sociale, culturelle et sportive sont mieux représentés sur la zone d emploi de Longwy. Les métiers du territoire La classification des actifs travaillant sur le territoire du SCoT Nord 54 donne une autre répartition des familles de métiers, montrant ainsi une différence entre les actifs qui résident sur le territoire et ceux qui y travaillent. Concernant les métiers exercés sur le territoire, le secteur des services aux particuliers/collectivités reste le secteur prédominant (14%). La santé et l action sociale occupe la seconde place (10%), notamment dû au poids des deux établissements hospitaliers de Briey et Mont-Saint-Martin. Le commerce (9,5%) et la mécanique/travail des métaux (9%) sont les autres grandes familles de métiers présentes sur le territoire du SCoT. Des métiers surreprésentés La répartition des actifs au lieu de résidence par grandes familles de métiers permet de mettre en avant des spécificités des deux zones d emploi du SCoT Nord 54 par rapport aux autres zones d emploi de la région la maintenance est ainsi bien représentée sur la ZE Briey (5,1%) et la ZE Longwy (4,9%) mais aussi sur la ZE Thionville, sur le Bassin Houiller et sur la ZE Sarrebourg, liée à l histoire industrielle de ces territoires. La ZE Longwy est la zone d emploi lorraine où le poids des actifs travaillant dans les métiers de la banque/assurance est le plus éle vé (3,6%), devant celle de Thionville (3,5%) et Nancy (3,2%). Les deux zones d emploi du SCoT présentent également les poids les plus élevés d actifs travaillant dans le secteur des services aux particuliers/collectivités (Briey 12%, Longwy 11,7%) A l inverse, des familles de métiers sont sous-représentées la ZE Longwy connaît un faible taux d actifs travaillant dans le secteur de la fonction publique/professions juridiques (4,5%, soit le taux le plus bas sur l ensemble des zones d emploi de Lorraine) et le secteur de l enseignement/formation est sous-représenté sur les deux zones d emploi (3,8% à Longwy et 4,4% à Briey). Or, les enjeux de la formation sur un territoire sont intimement liés à la réalisation de la formation, fortement conditionnée par la ressource humaine à disposition. La formation initiale professionnalisante sur le territoire du SCoT Nord 54 En 2009-2010, la formation initiale professionnalisante compte 3 300 élèves, dont 8,5% par la voie de l apprentissage. Ces élèves sont très majoritairement issus du territoire sur la ZE Briey, 71% des élèves en formation résident sur la zone d emploi et 87% des élèves en formation sur la ZE Longwy y résident. La formation professionnelle reste majoritairement orientée vers l industrie (28% des inscrits) et surtout la maintenance, qui représente 40% des inscrits des formations industrielles. La gestion/administration des entreprises est également très présente (19% des effectifs) avec une offre de formation importante dans les métiers du secrétariat et de la comptabilité. Il n existe en revanche pas de formation aux métiers de la banque et de la finance sur le territoire. Le poids du SCoT Nord 54 dans les formations informatiques est particulièrement élevé puisqu il représente 16% des formés en Lorraine.

Débat et réactions La dynamique de l emploi du territoire - Le SCoT devra davantage prendre en compte les effets des destructions d emplois publics, notamment liés aux restructurations des sites militaires (5500 emplois militaires vont disparaître à Metz) qui auront des impacts sur les équipements (maternités), sur le commerce, la vie associative,... - Le diagnostic du SCoT devra aussi aller le plus finement possible, en fonction des sources disponibles, dans la dynamique de l emploi public les emplois publics ont augmenté dans les collectivités locales, mais se réduisent dans les services de l Etat. Une nécessaire prudence face aux «prospectives» - La difficulté de faire des projections à 5 ans rend délicat l exercice de «prospective» sur 20 ou 30 ans et sa compréhension. - Néanmoins, même si elles reposent sur des critères uniquement démographiques, les «prospectives» mettent en avant des phénomènes tels que le vieillissement, qui pourrait se faire sentir davantage sur le Pays de Briey que sur le Pays de Longwy. Il existe là un risque de déséquilibre potentiel à l intérieur du territoire du SCoT Nord 54. - Les «prospectives» réalisées par l INSEE montrent également l absence de lien entre les actifs et les emplois sur zone le Pays de Longwy resterait attractif pour les actifs mais perd pourtant des emplois depuis une dizaine d années. Revenus et création de richesse sur le territoire - Il est nécessaire de repréciser le concept de pauvreté laborieuse et de le distinguer des minimas sociaux. - L approche de la pauvreté laborieuse pose la question de l économie résidentielle, génératrice d emplois non délocalisables mais souvent à temps partiel et donc peu rémunérés. - Une tendance est à noter les achats au Luxembourg sont de plus en plus diversifiés, une concurrence luxembourgeoise se met en place pendant les périodes de soldes. - Les frontaliers dépensant une partie de leur revenu au Luxembourg contribueraient à la destruction d emplois sur le versant français, bien que l évasion commerciale vers le Luxembourg soit inférieure à celle vers la Moselle. - Le seuil de 30% de travailleurs pauvres sur la zone d emploi de Longwy montre qu une «rupture sociale» de plus en plus importante entre frontaliers et non-frontaliers est en train de s instituer sur le Pays de Longwy. Atouts et faiblesses du territoire - Afin de mieux visualiser les atouts et faiblesses du territoire, le diagnostic devra être le plus fin possible dans ses analyses, notamment dans le niveau d équipement du territoire (en commerces d alimentation par exemple), ce qui nécessitera de s attarder sur la question du commerce de centre-ville, la loi Grenelle ayant identifié la revitalisation des centresvilles comme un enjeu d aménagement. Le Luxembourg et l avenir de la place financière luxembourgeoise - Il est, à l heure actuelle, difficile d appréhender la transformation des métiers de la banque, car les prévisions pessimistes ne se sont pas réalisées. La transformation du secteur bancaire est avérée, mais reste difficile à mesurer avec précision. - Le Luxembourg cherche à diversifier son économie pour réduire sa dépendance aux activités financières. Les nouveaux emplois créés sont de plus en plus qualifiés, conduisant à un décrochage du SCoT Nord 54 dans l emploi frontalier, la population n étant pas assez qualifiée. La banque se spécialise de plus en plus et ne trouve plus de personnes suffisamment qualifiées dans le périmètre de la Grande Région. - Néanmoins, l économie luxembourgeoise ne peut pas se passer des frontaliers et les français occupent une place majoritaire, en partie due à l importance de la langue française au Luxembourg. - L effet d aspiration du Luxembourg s est déplacé sur les plus diplômés. Les personnes sans qualification ont de plus en plus de difficultés à trouver un emploi au Luxembourg. La formation, un enjeu majeur pour le SCoT Nord 54 - L industrie représente 25% des emplois mais 35% des élèves des formations professionnelles, ce qui signifie que les offres d emploi dans l industrie sont ailleurs, mais aussi qu il existe des passerelles vers d autres secteurs, en premier lieu celui du bâtiment. - Le poids des informaticiens formés sur le territoire du SCoT interpelle il serait lié en partie aux emplois luxembourgeois, et au recours croissant à l informatique, y compris dans l industrie. Le secteur de la maintenance se compose de métiers de plus en plus qualifiés. - Les antennes universitaires sont des éléments indéniables du développement territorial ils contribuent à une montée en qualification de la population et à fixer sur place une population diplômée. - La question de la mobilité est un élément essentiel de la formation les jeunes ne pouvant suivre des formations universitaires éloignées ont tendance à se rabattre sur des formations locales. - Un enjeu encore plus important sur le Pays de Longwy les temps d accompagnement des jeunes par les Missions Locales ont tendance à s allonger (de normalement 2 ans à 5 ans)

ACTES «Développement Economique» LES ENJEUX A RETENIR ACTES Un risque de déséquilibre entre les sous-ensembles du SCoT Nord 54, entre un Pays de Longwy qui continuerait à être attractif pour les actifs compte tenu de sa proximité avec le Grand-Duché alors que le Pays de Briey perdrait des actifs, en lien avec le vieillissement de la population et ne profiterait pas des effets bénéfiques du dynamisme de l agglomération messine Une nécessaire montée en qualification de la population, afin de continuer à bénéficier des retombées positives de la proximité des espaces métropolitains dynamiques (Luxembourg, Metz), se traduisant notamment par un renouveau démographique La nécessité de créer une dynamique propre au territoire, afin de limiter la «fuite des cerveaux» vers le Luxembourg, qui apparaît de moins en moins comme un «Eldorado» pour le Pays-Haut (croissance plus faible à venir, exigences élevées, aire de recrutement très large) Un risque de fracture sociale sur le Pays de Longwy, entre frontaliers et non-frontaliers La réduction des emplois publics entraîne un appauvrissement du tissu économique La formation est le premier maillon du développement territorial, elle permet de fixer une population diplômée sur un territoire, mais elle est sous-représentée sur le territoire du SCoT Nord 54. Des solutions à apporter aux collectivités, qui subissent les effets indirects négatifs de l essor du travail frontalier, liés à l absence de ressources liées aux emplois des frontaliers. AGAPE Agence d urbanisme et de développement durable Lorraine Nord