Le c o m m e r c e d e d é ta i l



Documents pareils
Principaux partenaires commerciaux de l UE, (Part dans le total des échanges de biens extra-ue, sur la base de la valeur commerciale)

Le commerce de détail en Europe : la diversité des tissus commerciaux

Prix du gaz et de l électricité dans l Union européenne en 2011

OBSERVATION ET STATISTIQUES

Taux de risque de pauvreté ou d exclusion sociale le plus élevé en Bulgarie, le plus faible en République tchèque

Premières estimations pour 2014 Le revenu agricole réel par actif en baisse de 1,7% dans l UE28

Prix de l énergie dans l Union européenne en 2010

L IMMIGRATION AU SEIN DE L UE

Prendre sa retraite en France Droits, conditions et formalités de résidence. Natasha Lavy-Upsdale Service des Relations avec les Pays-hôtes

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

Préparez-vous au virement SEPA

Préparez-vous au virement

Vous avez eu ou élevé des enfants Vos droits

Les prestations servies dans la zone UE-EEE-Suisse entre 2004 et 2013

Les comptes nationaux et le SEC 2010

Notes explicatives concernant le formulaire d opposition

Bénéficiaires du droit d asile dans l UE, par nationalités, Irak 5% Afghanistan

12. Le système monétaire

COMMENT PAYEZ-VOUS? COMMENT VOUDRIEZ-VOUS PAYER?

La stabilité des prix : pourquoi est-elle importante pour vous? Brochure d information destinée aux élèves

FORMALITES DOUANIERES

Saint-Marin Allemagne. Monaco. Saint-Siège Andorre. Norvège. Slovaquie Autriche. Pays-Bas. Slovénie Belgique. Pologne. Suède Bulgarie.

Vous avez du talent, nous protégeons votre indépendance. Demande de pension d invalidité Notice explicative

PROGRAMME ERASMUS+ Toute mobilité Erasmus+, financée ou non par la bourse, doit faire l objet de justification sur la base des documents suivants

Le coût du rachat de trimestres pour carrière à l étranger multiplié par 4 au plus tard le 1 er janvier 2011

Mobilité de l enseignement supérieur

La retraite pour pénibilité

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

Livre blanc Compta Le SEPA : Comment bien préparer sa migration?

SOLUTIONS ET MOYENS DE PAIEMENT DU E-COMMERCE : RETOUR D EXPÉRIENCE SUR LES ÉVOLUTIONS DE LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE ET LES PERSPECTIVES MAROCAINES

Les concepts et définitions utilisés dans l enquête «Chaînes d activité mondiales»

Kit Demande de Bourse Etude Erasmus

La recherche d assurance maladie à l étranger Procédure à l usage des CPAS

NOUVELLES DISPOSITIONS RELATIVES AUX SERVICES DE PAIEMENT APPLICABLES AUX PARTICULIERS A PARTIR DU 1 ER NOVEMBRE 2009

Conditions tarifaires des principaux services financiers et bancaires au 1 er février intermédiaire en opérations de banque de Socram Banque

La coordination des soins de santé en Europe

Guide SEPA Paramétrage Experts Solutions SAGE depuis 24 ans

Le prélèvement SEPA Quels impacts pour votre entreprise?

RECUEIL DE LEGISLATION. S o m m a i r e

Bilan e-commercee. 24 janvier Pershing Hall. En présence de M. Eric BESSON Ministre chargé de l'industrie, de l Energie l

Vente de prestations de services et TVA intracommunautaire

Guide de préparation au virement SEPA pour les PME

Opérations bancaires avec l étranger *

GUIDE RETRAITE COMPLÉMENTAIRE AGIRC ET ARRCO LE LIVRET DU RETRAITÉ. n o 2. Le livret du retraité

Professions indépendantes. Vos prestations maladie

CONTRAT DE MOBILITE POUR LES MOBILITES D ETUDES DU PROGRAMME ERASMUS+ dans les pays participant au programme (mobilités européennes)

Heureusement ce n est pas une banque! Guide utilisateur. Guide utilisateur v3.3 page nobanco. All Rights Reserved.

Fiche signalétique d un service de téléphonie mobile version du 24/08/2012

Actifs des fonds de pension et des fonds de réserve publics

Veufs MARS Veuvage, vos droits. B Retraite de réversion. B Allocation de veuvage. B Autres prestations

Flotte Automobile (-3,5t)

Je suis sous procédure Dublin qu est-ce que cela signifie?

Le Marché du à la consommation en Europe à fin 2007

Le virement SEPA. Novembre 2007 LES MINI-GUIDES BANCAIRES. Le site d informations pratiques sur la banque et l argent

B o u r s e d e m o b i l i t é B E E p o u r l e s d é p a r t s e n

PNEUS HIVER EN EUROPE

Catalogues des offres mobiles

Facilitez vos démarches, Étudiants étrangers. renseignez-vous avant de vous déplacer DÉMARCHES ADMINISTRATIVES.

Guide SEPA «Votre guide pour préparer la migration de vos flux vers l Europe des Moyens de Paiement»

CARTE DE BANQUE: information précontractuelle

ErP 2009/125/CE. Directives Eco-conception Etiquetage énergétique

Âge effectif de sortie du marché du travail

Le marché de l assurance de protection juridique en Europe. Octobre 2013

Brochure Tarifaire AliceBox au 12/11/2012

La directive européenne sur l épargne. Quelles sont les implications pour vous?

Mobilem auto & moto. Roulez!

tarifs en vigueur au 2 avril 2015 CRÉDIT INCLUS valable 1 mois en France métropolitaine LES TARIFS DE VOTRE CARTE PRÉPAYÉE avec

Le logement en Europe

Qui sommes-nous? Motivation Factory propose des solutions web

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

REJOIGNEZ LES MEILLEURS COIFFEURS D'EUROPE SANS PLUS TARDER

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

SOUSCRIPTION DU CONTRAT : TERRITORIALITE

MON COMPTE AU QUOTIDIEN EXTRAIT DES CONDITIONS TARIFAIRES APPLICABLES AUX PARTICULIERS CONVENTION

La Directive Européenne Sur l Epargne. Quelles sont les implications pour vous?

La fiscalité européenne de l épargne. Ce qui va changer pour vous

Notice relative à la demande d'aide juridictionnelle

Apprentissage tout au long de la vie et formation continue Etat des lieux de la diversité des indicateurs internationaux et sélection de résultats

Pension AOW pour les assurés hors des Pays-Bas

Bien utiliser la carte bancaire

Bien utiliser la carte bancaire

Retraité d un régime français d assurance vieillesse

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Janvier. Extrait des conditions tarifaires applicables aux

Le point sur les marchés des pensions. des pays de l OCDE OCDE

Aide pour une complémentaire santé

J ai demandé l asile dans l Union européenne quel pays sera responsable de l analyse de ma demande?

Nom. les. autres États. n de l aviation. Organisation. ATConf/6-WP/49 14/2/12. Point 2 : 2.2. Examen de. des accords bilatéraux. consultées.

1950 La Déclaration Schuman

Épargner et investir au sein de l Union européenne La Directive européenne sur l épargne pour les non-résidents

Bourses de mobilité des étudiants et membres du personnel de l UMONS Année académique

DISPOSITIF D INTERVENTION REGIONALE AIDE À LA MOBILITE ETUDIANTE A L'ETRANGER Année universitaire 2015/2016

Quelle garantie pour vos dépôts?

Présentation effectuée dans le cadre du plan académique de formation (PAF) proposé par les inspecteurs d académie.

La diffusion des technologies de l information et de la communication dans la société française

Activités et résultats 2011

Transcription:

Le c o m m e r c e d e d é ta i l d a n s l Un i o n Eu r o p é e n n e Le commerce de détail regroupe toutes les entreprises dont l activité principale est la revente (sans transformation) de biens neufs ou d occasion destinés à être utilisés par les particuliers ou les ménages. Le commerce de détail englobe la vente en magasin, à prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de fruits et légumes, de viandes ) et non spécialisée (hypermarchés, supermarchés, épiceries ). Il comprend aussi la vente en magasin, sans prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de meubles, de vêtements ) et non spécialisée (Bazars, grands magasins ). Enfin, les entreprises de réparation de biens à usage personnel et de vente de détail hors magasins (marchés ambulants ) sont incluses dans ce secteur. Pour mesurer le poids de ce secteur et décrire les caractéristiques de l équipement commercial des différents pays, l idéal serait de disposer d informations précises sur les magasins (nombre de magasins, surfaces de vente, personnes occupées par magasin...) Or Eurostat ne donne que très peu d informations sur les magasins et leurs caractéristiques. L office statistique européen est en revanche très complet en ce qui concerne les statistiques sur les entreprises du commerce de détail que nous utilisons dans cette étude. N 35 Juillet 2008 Direction du commerce, de l'artisanat, des services et des professions libérales 3-5, 1 rue Barbet de Jouy 75353 - Paris 07 SP. Tél. : 01.43.19.24.24 http://www.pme.gouv.fr PME/TPE en bref, Directeur de la publication : Jean-Christophe Martin Conception graphique : Gilles Deketelaere. - ISSN 0183-0988 - Dix p ay s r é a l i s e n t 90% de la valeur ajoutée En 2005, l activité du commerce de détail dans l Union Européenne est concentrée dans cinq grands pays : le Royaume-Uni, l Allemagne, la France, l Italie et l Espagne. Chacun de ces pays contribue pour plus de 10% à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l Union Européenne. Alors qu ils représentent 62,6% de la population de l Union Européenne, ces cinq pays contribuent ensemble à 76% de la valeur ajoutée totale du commerce de détail. Le Pays- Bas, la Belgique, l Autriche, la Suède et la Pologne contribuent ensemble pour environ 13% à la valeur ajoutée du secteur. Ainsi, près de 90% de la valeur ajoutée du commerce de détail de l Union Européenne est assurée par dix pays sur vingt-sept. Pays Contribution VA Contribution VA cumulée Part dans la population totale Royaume-Uni 20,9% 20,9% 12,3% 12,3% Allemagne 17,7% 38,6% 16,6% 28,9% France 16,2% 54,8% 12,8% 41,7% Italie 10,9% 65,7% 11,9% 53,7% Espagne 10,2% 76,0% 9,0% 62,6% Pays-Bas 4,2% 80,1% 3,3% 65,9% Belgique 2,6% 82,7% 2,1% 68,1% Autriche 2,3% 85,0% 1,7% 69,8% Suède 2,3% 87,2% 1,8% 71,6% Pologne 2,0% 89,2% 7,7% 79,3% Répartition cumulée de la population Tableau 1 : Les dix premières contributions à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l Union Européenne en 2005 MINISTERE DE L'ÉCONOMIE, DE L'INDUSTRIE ET DE L'EMPLOI

Les entreprises européennes du commerce de détail emploient plus de 17 millions de personnes, soit 13,5% des personnes occupées de l économie marchande non financière de l Union Européenne. Le commerce de détail britannique occupe à lui seul près de une personne sur cinq, soit 3 millions de personnes (Au Royaume-Uni, 58,3% des salariés dans le commerce de détail sont employés à temps partiels en 2005, c est la plus forte proportion de salariés à temps partiels de l Union Européenne, suivis par l Allemagne avec 55% de temps partiels). Les dix plus gros employeurs de l Union occupent 83,4% des personnes du secteur, soit plus de 14 millions de personnes occupées. Les cinq premiers pays sont les mêmes que pour la contribution à la valeur ajoutée, les cinq suivants sont dans l ordre : la Pologne, les Pays-Bas, la Grèce, la Roumanie et le Portugal. Tableau 2 : Les dix premiers pays employeurs dans le commerce de détail de l Union Européenne en 2005 Pays Personnes occupées Répartition des personnes occupées Répartition cumulée Royaume-Uni 3 108 540 18,1% 18,1% Allemagne 2 547 141 14,9% 33,0% Italie 1 816 903 10,6% 43,6% Espagne 1 755 642 10,2% 53,9% France 1 720 692 10,0% 63,9% Pologne 1 221 905 7,1% 71,0% Pays-Bas 712 849 4,2% 75,2% Grèce 505 757 3,0% 78,1% Roumanie 471 945 2,8% 80,9% Portugal 429 874 2,5% 83,4% de fortes croissances dans les nouveaux Etats membres Dans certains pays de l Union Européenne, qui ont un poids économique moindre, le chiffre d affairess du commerce de détail croît fortement depuis quelques années. Carte 1 : Evolution moyenne annuelle du CA du commerce de détail de 2000 à 2005 dans les pays de l Union Européenne. Ce sont principalement les pays du centre de l Europe et les pays Baltes qui connaissent les plus fortes croissances de chiffre d affaires dans le secteur du commerce de détail. La Bulgarie enregistre ainsi la plus forte croissance moyenne annuelle de l Union Européenne atteignant les 17%. Entre 2000 et 2005, ce pays de 7,6 millions d habitants a plus que doublé son chiffre d affaires. La Slovaquie, la Roumanie, l Estonie et la Lettonie ont aussi des croissances à deux chiffres, aux alentours de 12%. L Irlande et Malte (Pour Malte, l évolution moyenne annuelle est calculée pour la période allant de 2000 à 2002, les données Eurostat à partir de 2003 n étant pas disponibles) sont les seuls pays de l Europe occidentale à enregistrer une croissance non négligeable dans ce secteur, avec une moyenne respective de 9% et de 8,2% par an. Ces Croissance moyenne annuelle du CA

fortes croissances témoignent de la modernisation des systèmes de distribution, avec notamment la montée en puissance des grandes surfaces, sur le marché alimentaire (hypermarchés, supermarchés ) mais aussi sur le marché non alimentaire (grandes surfaces spécialisées dans la vente de meubles, de matériels de bricolage ). Les croissances de chiffre d affaires sont en revanche plus modérées dans les autres pays de l Europe occidentale. Trois pays ont une progression inférieure à 3%, la croissance la plus modérée étant enregistrée au Royaume-Uni, à 1,7% suivi par les Pays-Bas et la Suède (respectivement 1,8% et 2,2%). Ces pays ont un commerce plus mature, ayant déjà connu une phase de croissance rapide et un développement déjà ancien des grandes surfaces. Royaume-Uni Slovaquie Estonie Irlande Allemagne Danemark Pays-Bas Lettonie Autriche même stade de développement. De s p ay s o n t e n c o r e de nombreuses petites entreprises L information harmonisée à l échelle européenne sur les surfaces de vente et sur le nombre de magasins de vente au détail est difficile à recueillir et n est pas mesurée par tous les pays. Eurostat diffuse donc surtout des informations sur les entreprises, donnant ainsi des indications sur les caractéristiques de l équipement Un e t r a j e c t o i r e d e modernisation du commerce de détail Slovénie Finlande Luxembourg Suède Belgique Le commerce de détail semble suivre une même trajectoire dans tous les pays de l Union Européenne. La modernisation de ce secteur passe par le déclin d un commerce qu on peut qualifier de traditionnel. Ce commerce traditionnel est caractérisé par des petits magasins, en terme de surface de vente, mais aussi en terme de chiffre d affaires et de nombre de salariés. Ces commerces indépendants sont en général situés dans les centres-villes, ou à proximité des lieux de résidence. Ce sont, par exemple, des épiceries ou des petits magasins de vente spécialisés (vente de fruits et légumes, électroménager ) Ce commerce traditionnel est progressivement remplacé par un commerce plus moderne, caractérisé par des formats de vente plus importants comme les supermarchés, les hypermarchés, les grands magasins spécialisés dans la vente de vêtements, de luminaires Ces grandes structures se substituent progressivement aux anciennes formes de vente ; elles proposent des tarifs plus faibles et une plus grande diversité de produits dans un même magasin. Parallèlement, le commerce moderne voit également se développer un tissu de petits commerces indépendants organisés en réseaux, qui contribuent à redynamiser les centres-villes. Dans ce mouvement du commerce traditionnel vers un commerce plus moderne, tous les pays ne sont pas au Lituanie France Roumanie Espagne Hongrie Pologne Chypre Bulgarie Italie Grèce Portugal 0 5 10 15 20 commercial des pays. Graphique 1 : Nombre de personnes occupées par entreprise en 2005 Les entreprises au Royaume-Uni sont celles qui emploient le plus de personnes en moyenne, dépassant les 15 personnes par entreprise. Les autres pays qui ont plus de 10 personnes occupées par entreprise en moyenne sont la Slovaquie, l Estonie, l Irlande et l Allemagne. 13 pays dont la France fait partie, occupent moins de 5 personnes par entreprise. Le Portugal a en moyenne les plus petites entreprises (2,4 personnes occupées par entreprise). Dans ces derniers pays, le commerce traditionnel dominé par les petites structures a encore une place non négligeable.

Encadré 1 : définitions Entreprise : l entreprise correspond à la plus petite combinaison d unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d une certaine autonomie de décision, notamment pour l affectation de ses ressources courantes. Une entreprise exerce une ou plusieurs activités dans un ou plusieurs lieux. Une entreprise peut correspondre à une seule unité légale. Nombre de personnes occupées : nombre total de personnes travaillant dans l unité considérée (y compris les propriétaires exploitants, les associés exerçant une activité régulière dans l unité en question et les travailleurs familiaux non rémunérés) et de personnes travaillant à l extérieur de l unité tout en faisant partie de celle-ci et en étant rémunérées par elle. Il inclut également les travailleurs à temps partiel, les travailleurs saisonniers, les apprentis et les travailleurs à domicile figurant sur la liste des employés de l entreprise. q u i j o u e n t u n r ô l e i m p o r ta n t s u r l activité du secteur Dans l ensemble de l Union européenne, les entreprises ayant moins de 10 personnes occupées réalisent en moyenne près de 30% du chiffre d affaires réalisé par toutes les entreprises du commerce de détail. Mais cette répartition du chiffre d affaires est loin d être homogène pour les pays européens, elle s étend de 15,2% du chiffre d affaires pour le Royaume-Uni à 53% pour la Pologne. Tableau 3 : Part du chiffre d affaires réalisé par des entreprises de moins de dix personnes Pays Royaume-Uni 15,2% Estonie 16,4% Lituanie 18,4% Allemagne 18,5% Slovénie 18,6%. Union Européenne 29,8%.. Chypre 50,1% Grèce 50,9% Italie 51,4% Pologne 53,0% Part du CA des entreprises de moins de 10 personnes Les pays réalisant une grande part de chiffre d affaires (plus de 40%) avec des entreprises de moins de 10 personnes ont un commerce encore traditionnel. Ce sont principalement les pays du pourtour méditerranéen, Chypre, la Grèce, l Italie, l Espagne et le Portugal (autour de 44%). L activité du commerce de la plupart des pays du centre de l Europe dépend encore beaucoup des petits formats : c est le cas de la Pologne, mais aussi de la Bulgarie (41,6%), de la Roumanie (38%) et de la Hongrie (34,8%). En revanche, dans les pays Baltes, les petites entreprises réalisent une faible part du chiffre d affaires (moins de 20%) tout comme au Royaume-Uni, en Allemagne et en Slovénie. L a c t i v i t é d e s p e t i t s m a g a s i n s alimentaires spécialisés s essouffle Les croissances de chiffre d affaires depuis 2000 dans l alimentaire spécialisé sont moindres que dans l alimentaire non spécialisé pour tous les pays de l Union. Entre 2000 et 2005, sept pays enregistrent des croissances moyennes annuelles du chiffre d affaires négatives dans l alimentaire spécialisé. Les baisses d activité les plus importantes sont observées au Luxembourg, au Danemark et au Royaume-Uni (respectivement -9,6%, -3,8% et 3,3%). Les autres pays ont des croissances modérées du chiffre d affaires dans les magasins spécialisés. La plus forte croissance est celle de l Estonie (10,6%) suivie par la Pologne (6,8%) et l Irlande (6,6%). Les mesures gouvernementales pour préserver le petit commerce ont pu limiter les baisses d activité, en ralentissant la disparition des commerces de proximité. A l inverse, dans le commerce de détail alimentaire non spécialisé (supermarchés, hypermarchés ), les croissances de chiffre d affaires sont toutes positives et parfois très importantes. Les plus fortes croissances d activité concernent la Lettonie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et l Estonie. Les croissances moyennes annuelles du chiffre d affaires dans ces pays dépassent les 14%, allant même jusqu à 20% pour la Bulgarie. Tr o i s g r o u p e s d e p ay s, t r o i s s ta d e s d e développement du commerce de détail Les pays de l Union Européenne ont des systèmes de distribution dans le commerce de détail plus ou moins modernes. En fonction de plusieurs critères caractérisant le commerce de détail, il est possible en utilisant une méthode statistique appelée CAH 1 (Arbre de classification hiérarchique), de construire des groupes de pays homogènes.

Carte 2 : les stades de développement du commerce de détail dans les pays de l Union Européenne Les critères utilisés dans la CAH sont la taille des entreprises, la densité des entreprises sur le territoire (nombre d entreprises pour 1000 habitants), le degré de spécialisation du marché alimentaire, l évolution de l activité des magasins alimentaires spécialisés et non spécialisés, le chiffre d affaires par personne occupée, la part du chiffre d affaires réalisé par des entreprises de moins de 10 personnes occupées. En fonction de ces différents critères, la CAH permet de distinguer trois groupes de pays. 1(p4)Malte et la République Tchèque n ont pas été classées dans les groupes, faute d informations les concernant sur Eurostat en 2005 Groupe 1 : Un commerce de détail moderne Allemagne, Slovénie, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni, Luxembourg, Slovaquie, Belgique, Finlande, France, Suède (12 pays) Le commerce de détail dans ces pays peut-être qualifié de moderne. Les petites entreprises de ce groupe ne réalisent qu une faible part du chiffre d affaires du secteur. Le chiffre d affaires des magasins alimentaires spécialisés est en moyenne en baisse dans ce groupe depuis 2000, alors que le chiffre d affaires des magasins alimentaires non spécialisés est en hausse modérée, montrant qu il commence à y avoir une saturation du marché des grandes surfaces. Le chiffre d affairess par

personne occupée est un peu plus élevé que dans les pays du groupe 2 et bien plus élevé que dans les pays du groupe 3. Ces pays ont déjà connu une phase de transition avec une forte croissance des chiffres d affaires, consécutive à l arrivée des grandes surfaces et la croissance du secteur se modère et se stabilise. Groupe 2 : Un commerce développé mais structurellement plus traditionnel Chypre, Italie, Portugal, Espagne, Pologne, Grèce (6 pays). Dans ce groupe, le commerce est encore assez traditionnel, avec des petites entreprises qui participent largement à l activité du secteur. Le chiffre d affaires des commerces d alimentation spécialisé connaît une croissance non négligeable, bien que plus faible que celle de l alimentation non spécialisée. Le chiffre d affaires des commerces non spécialisés augmente rapidement, témoignant ainsi de leur dynamisme. Néanmoins, la croissance est moins vigoureuse que dans le groupe des pays du centre et des pays Baltes. Le chiffre d affaires moyen par personne occupée est plus faible que celui du premier groupe mais deux fois plus important que celui du troisième groupe. Le commerce de détail est structurellement plus traditionnel, c est-à-dire qu il met plus de temps à moderniser son système de distribution, comme en témoigne le rôle encore prégnant des petites structures. Il est cependant plus moderne et plus productif que celui des pays du groupe 3. Encadré 2 : Sources des données Les données présentées sont diffusées par Eurostat, et sont recueillies en vertu du règlement (CE, Euratom) n 58/97 du Conseil du 20 décembre 1996 relatif aux statistiques structurelles sur les entreprises. Ce règlement régit la transmission des données à Eurostat à compter de l année de référence 1995 et s applique à toutes les activités marchandes des sections C à K de la NACE rév 1.1. Même si Eurostat indique aux pays les définitions des concepts statistiques à appliquer, il n est pas toujours possible de contrôler l harmonisation effective de ces concepts. De plus, la qualité des statistiques diffusées dépend aussi de la qualité de l appareil statistique dans les différents pays. Groupe 3 : Un commerce de détail qui rattrape rapidement son retard : Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Irlande (7 pays) Le commerce de détail, bien qu en retard par rapport aux pays des deux autres groupes, connaît une croissance très rapide, conséquence du dynamisme de la demande, de l implantation récente des grandes surfaces et des investissements étrangers. Sur le marché alimentaire, la proportion de magasins spécialisés est très faible, mais ils connaissent cependant des croissances positives de leur chiffre d affairess, bien que plus modérées que celle des magasins non spécialisés. La modernisation de leur système de distribution est plus rapide que pour les pays méditerranéens et la Pologne (deuxième groupe). Contrairement au premier groupe, les petites surfaces comme les grandes profitent de la croissance de la demande intérieure et se développent rapidement. Mais leur productivité est encore bien en retrait, si on la compare à celle des deux autres groupes.