Quelle photo pour la une?



Documents pareils
Introduction à l évaluation des besoins en compétences essentielles

En direct de la salle de presse du Journal virtuel

Le guide s articule autour de quatre thèmes, qui sont incontournables pour bien documenter une situation d aliénation parentale ou de risque:

Guide pratique pour l utilisation des réseaux sociaux. Vos droits, vos responsabilités expliqués de manière simple

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD

RÉSUMÉ DES NORMES ET MODALITÉS D ÉVALUATION AU SECONDAIRE

3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY ( )

Responsabilité civile et pénale de l instituteur

RÉSULTAT DISCIPLINAIRE RÈGLE DE RÉUSSITE DISCIPLINAIRE Programme de formation de l école québécoise Secondaire - 1 er cycle

Le design de service, tout le monde en parle. Mais après tout, qu est-ce que c est?

Le conseil d enfants La démocratie représentative à l école

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

Cour suprême. simulation d un procès. Canada. Introduction génér ale. Comment réaliser une simulation de procès?

Résultats de l enquête EPCI

CONTRÔLES D'ACCÈS PHYSIQUE AUTOMATISÉS

Délivrance de l information à la personne sur son état de santé

Bulletin de Litige. Le nouveau Code de procédure civile : une approche favorisant la négociation entre les parties, la médiation et l arbitrage

CRE Laurentides 2009 Former une association p. 1

Arrêts faisant autorité

Qu est-ce que le droit à la vie privée?

A propos de la médiation

FICHE S PEDAGOGIQUE S. Bilan personnel et professionnel Recherche active d emploi

Yves Delessert Etre bénévole et responsable

Planification financière

PROTECTION DES DROITS DU TRADUCTEUR ET DE L INTERPRETE

des TICE Les plus-values au service de la réussite

IDEOGRAPHIX, BUREAU De lecture

Comment atteindre ses objectifs de façon certaine

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

«Est-ce que mon enfant est à risques?» Sécurité sur la rue

Rapport candidat. John Sample. 6 juillet 2012 CONFIDENTIEL

Eléments de présentation du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture par le Conseil supérieur des programmes

Le référentiel RIFVEH La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008

Notre Programme de responsabilité Formation au Code déontologique de Nyrstar Code déontologique Des craintes? Contactez

Consultation publique PARL OMPI EXPERTS PRESENTATION ET ETAT D AVANCEMENT DU PROJET PARL OMPI EXPERTS

Présentation du jeu de négociation autour de la problématique de l orpaillage

Donneur ou pas... Pourquoi et comment je le dis à mes proches.

Les affaires et le droit

RÈGLES RELATIVES À L ACCRÉDITATION DE MÉDIA

Les fondamentaux de la culture web

LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

LE CARNET DE BORD INFORMATISE (CBI)

Surfer Prudent - Tchats. Un pseudo peut cacher n importe qui

RÈGLEMENT OFFICIEL DU CONCOURS «Quiz Mise-O-Jeu»

Politique en matière de traitement des demandes d'information et des réclamations

Questionnaire. sur l évaluation interne Qualité dans les centres d accueil pour enfants, adolescents et jeunes adultes

Les responsabilités des professionnels de santé

Objectif. Développer son efficacité personnelle par une meilleure communication avec soi et les autres

Prévention LES ENJEUX DE LA PREVENTION. Infos INTRODUCTION : SOMMAIRE :

DISTINGUER LE TRAVAIL RÉMUNÉRÉ DU TRAVAIL NON RÉMUNÉRÉ

La majorité, ses droits et ses devoirs. chapitre 7

Guide à l intention des parents sur ConnectSafely.org

Réponse des autorités françaises à la consultation de la Commission européenne sur l accès à un compte de paiement de base

Principes de liberté d'expression et de respect de la vie privée

Compte-rendu des ateliers

Services bancaires. Introduction. Objectifs d apprentissage

CODE DE CONDUITE ET D ÉTHIQUE DES ADMINISRATEURS

Tableau synthèse de la situation d apprentissage et d évaluation

Formulaire de consultation publique du projet PARL OMPI Experts

Carré parfait et son côté

Comité conseil en matière de prévention et sécurité des personnes et des biens Octobre 2013

Jean Juliot Domingues Almeida Nicolas. Veille Juridique [LA RESPONSABILITE DES ADMINISTRATEURS SYSTEMES ET RESEAUX]

La responsabilité juridique des soignants

Forum associatif Coulounieix Chamiers 7 septembre 2013 Aspects juridiques et droit des associations

Chaque Jour, les enfants sont victimes d intimidation.

DIVORCE l intérêt du consentement amiable

Dossier de suivi de stage d observation en entreprise en classe de 3 ème

OUTILS DE GESTION ET D EVALUATION AU POSTE : Collecte/réparation/vente d électroménager. Assistant(e) secrétaire commercial(e)

Communauté. Découverte. Collaboration. Plan stratégique de la Bibliothèque publique de Winnipeg

Dans le cadre du décret Education Permanente. La Plate-forme francophone du Volontariat présente : ANALYSE. ( signes espaces compris)

Chapitre 15. La vie au camp

Comprendre les différentes formes de communication

Compréhension de l oral

FICHE N 8 Photodiversité, d une banque d images à un portail d activités en ligne Anne-Marie Michaud, académie de Versailles

A. Le contrôle continu

EXIGENCES MINIMALES RELATIVES À LA PROTECTION DES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS LORS DE SONDAGES RÉALISÉS PAR UN ORGANISME PUBLIC OU SON MANDATAIRE

Mise en place d une action de prévention Lutte contre le harcèlement entre élèves

GUIDE DE CONSOLIDATION D ÉQUIPE POUR LES ÉQUIPES DE SOINS PRIMAIRES DE L ONTARIO

LE CONTENU DES MODALITÉS DE SERVICE

À l attention des parents (Le conseil étudiant travaillera à produire un questionnaire pour les élèves de l école.)

La recherche d'une entreprise d'accueil

QUELQUES CONSEILS AU PROFESSEUR STAGIAIRE POUR ASSEOIR SON AUTORITE

FONCTIONNEMENT DES ASSOCIATIONS

Charte d éthique et d évaluation de la Vidéosurveillance municipale

Responsabilités juridiques et sécurité dans les accueils collectifs de mineurs

Alors pour vous simplifiez la vie, voici un petit tuto sur le logiciel de sauvegarde (gratuit) SyncBack.

SURVEILLANCE ÉLECTRONIQUE

GRILLE D ANALYSE D UNE SEQUENCE D APPRENTISSAGE

La crise économique renforce la nécessité d une gestion efficace des litiges Résultats de l enquête de Lydian sur la gestion des litiges

Le guide. Don d organes. Donneur ou pas. Pourquoi et comment je le dis. à mes proches.

Présenté par : Imed ENNOURI

Comment susciter la participation des étudiant e s et en tirer parti?

Organiser des séquences pédagogiques différenciées. Exemples produits en stage Besançon, Juillet 2002.

Réaliser un journal scolaire

Les bourses des étudiants africains. Fiche pédagogique de Solange Pekekouo Ngouh, lauréate 2004 du Prix RFI Le Monde en français.

MODÈLE DE PROCURATION ET NOTE EXPLICATIVE

INFORMATIONS VOUS CONCERNANT

REGLEMENT DU JEU-CONCOURS «Concours Photos HALLOWEEN»

Transcription:

Centre de ressources en éducation aux médias Quelle photo pour la une? Résumé de l activité Les élèves, en tant que membres de l équipe du journal, sont invités à prendre position sur la publication d une photo à la une du journal. Est-ce du sensationnalisme ou le respect du droit à l information? Références au programme de formation de l école québécoise Domaines généraux de formation Médias Axes de développement Connaissance et respect des droits et responsabilités individuels et collectifs relatifs aux médias : liberté d expression; vie privée et réputation; Conscience de la place et de l influence des médias dans la société : fonction des médias (information). Orientation et entrepreneuriat Axe de développement Conscience de soi, de son potentiel et de ses modes d actualisation : connaissance de ses talents, de ses intérêts et de ses aspirations personnelles et professionnelles. Compétences transversales Exercer son jugement critique; Communiquer de façon appropriée; Coopérer. Domaines d apprentissage, disciplines et compétences Arts Arts plastiques Apprécier des images médiatiques. Développement personnel Enseignement moral Prendre position, de façon éclairée, sur des situations comportant un enjeu moral; Pratiquer le dialogue moral. Angles de traitement Liberté d expression; Droit au respect de sa vie privée; Droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation; 1

Droit à l information; Sensationnalisme ou intérêt du public. Matériel nécessaire Photos de presse dans différents journaux locaux, nationaux et/ou étrangers Le problème moral : Les photos de Nicolas Extraits du Guide de déontologie de l Association professionnelle des journalistes du Québec, concernant la problématique et du texte du Conseil de presse du Québec concernant le respect de la vie privée. Cadre de référence Dans le domaine des médias, nous retrouvons souvent la notion d intérêt public pour valider le choix de diffuser ou non une information. Cette notion recoupe celle de valeurs démocratiques et de bien-être général et constitue une référence essentielle pour l analyse d une situation de conflit de droits entre, par exemple, le droit au respect de sa vie privée et le droit à l information. Les droits et libertés énoncés dans les chartes s exercent toujours dans le respect des droits d autrui, des valeurs démocratiques, de l ordre public et du bien être général. Ils ne sont donc jamais absolus. Ces limites sont toujours présentes, mais elles doivent être précisées. À partir de quel moment, l exercice d un droit spécifique compromet indûment les droits d autrui ou va à l encontre des valeurs démocratiques fondamentales, justifiant que nous limitions l exercice de ce droit? Cette question est essentielle. Les tribunaux décrivent ainsi les valeurs démocratiques : «le respect de la dignité inhérente de l être humain, la promotion de la justice et de l égalité sociale, l acceptation d une grande diversité de croyances, le respect de chaque culture et de chaque groupe, et la foi dans les institutions sociales et politiques qui favorisent la participation des particuliers et des groupes dans la société. 1 Si nous revenons aux médias, en nous basant sur ces indications, nous croyons qu une information est d intérêt public et doit être diffusée si : Elle contribue à la «justice et à l égalité sociale», en donnant des informations impartiales et traitant de façon équitable les acteurs impliqués dans des situations relevant du domaine judiciaire, social, politique, et autres; Elle favorise une «grande diversité» de points de vue sur des enjeux sociaux, en faisant connaître les aspects pertinents, complexes et multiples de ces questions; Elle facilite la connaissance «de chaque culture et de chaque groupe» en donnant une place à leur point de vue; Elle permet une meilleure connaissance des «institutions sociales et politiques», en informant des politiques et décisions concernant la collectivité ou certains groupes de la collectivité; Elle favorise la «participation des citoyens» en permettant et encourageant les débats. 1 R.c. Oakes, 1986 1R.C.S. 103. 2

Préparation Demandez aux élèves s il y en a parmi eux qui font de la photo. Laissez-les s exprimer et demandez-leur s ils ont déjà pensé à devenir photographe professionnel. Animez un court échange d idées sur les possibilités de gagner sa vie en tant que photographe. Annoncez qu ils auront à prendre position sur un problème moral qui implique justement un jeune de leur âge qui rêve de devenir photographe professionnel et qui fait déjà de très bonnes photos. Posez quelques questions qui permettront aux élèves d activer leurs connaissances antérieures relatives à la démarche de résolution de problèmes moraux. Rappelez également qu ils devront pratiquer le dialogue moral et manifester toutes les habiletés nécessaires au bon fonctionnement de l équipe lors de leur travail de coopération en équipes. Réalisation Étape 1 - En équipes Formez des équipes coopératives de quatre élèves. Pour faciliter le travail de coopération et assurer une bonne participation de tous, il est recommandé d assigner aux membres de l équipe les rôles complémentaires d animateur, de modérateur, de lecteur et de secrétaire. Chaque équipe sera en quelque sorte l équipe de rédaction du journal. Distribuez aux équipes la fiche Problème moral : Les photos de Nicolas. La tâche des élèves consiste, dans un premier temps, à identifier le problème, à l expliquer et à analyser ses répercussions sur les personnes. Supervisez le travail des équipes. Étape 2 - En groupe Quand le terme «sensationnalisme» est mentionné dans une ou deux équipes et que les élèves commencent à s interroger sur sa signification, interrompez le travail en équipes et proposez aux élèves de clarifier ce terme. Suscitez des hypothèses sur la signification du terme «Sensationnalisme». Proposez de vérifier leur hypothèse, à l aide du dictionnaire. Demandez s ils ont déjà vu, dans des journaux, des photos qu on pourrait qualifier de «sensationnalistes». Encouragez les élèves à faire une petite cueillette de photos de presse et à les apporter en classe, pour le prochain cours. Rappelez aux élèves que la photo de presse constitue un genre particulier qui possède des règles qui lui sont propres. Étape 3 - En équipes Au cours suivant, laissez les équipes de rédaction examiner des photos de presse. Les élèves devront classer les photos en deux catégories : Photos sensationnalistes Photos dépourvues de sensationnalisme et justifier leur jugement. 3

Étape 4 - En groupe Après la présentation des équipes et une discussion pour clarifier le concept de sensationnalisme, lancer un débat en utilisant les questions suivantes : Que pensez-vous de la pratique journalistique qui consiste à utiliser des photos sensationnalistes? Pour quelles raisons de telles photos sont-elles publiées? Qu est-ce qu elles nous apportent, en termes d information? Est-ce qu elles sont utiles ou indispensables pour comprendre l événement? Vous savez que la liberté d expression et le droit d être bien informé sont des droits importants dans notre société démocratique. Les médias qui publient des photos sensationnalistes se justifient en disant qu ils exercent ces droits dans l intérêt du public. Qu en pensez-vous? Est-ce d intérêt public? Ou plutôt, est-ce pour satisfaire la curiosité d un certain nombre de personnes? Croyez-vous que les personnes représentées sur certaines photos publiées dans les journaux ou aux nouvelles télévisées ont des droits, elles aussi? Si oui, lesquels? Croyez-vous qu il existe des règles professionnelles concernant le sensationnalisme dans les médias? Si oui, lesquelles? Proposez aux élèves de se renseigner sur cette dernière question et demandez-leur comment ils pourraient procéder. La visite d un journaliste ou d un photographe de presse en classe peut être envisagée ici. Il informera les élèves du code d éthique des journalistes, concernant le respect de la vie privé et le sensationnalisme. Alternative : les élèves peuvent prendre connaissance des extraits du Guide de la FPJP et de celui du Conseil de presse du Québec. Étape 5 - En équipes Demandez aux élèves de revenir au problème moral et de terminer la démarche. Les équipes de rédaction devront présenter devant la classe la position qu elles ont prise en expliquant les repères qui les ont guidés, sous forme de communication orale, saynète ou affiche, journal mural ou autres, selon leur choix. Intégration Après la présentation des équipes, animez un échange ou demandez aux élèves de réfléchir, individuellement ou en équipe, afin de faire le bilan de leurs apprentissages. Choisissez ou laissez les élèves choisir quelques-unes parmi les questions suivantes. Est-ce que toutes les équipes ont fait le même choix, concernant le problème moral? Quels étaient les repères (valeurs, principes, règles, chartes, lois ) qui vous ont guidés dans votre choix? Qui parmi vous a changé d avis? Pourquoi? Qu est-ce qui vous a fait changer d avis? Comment s est déroulé le dialogue moral? Était-ce facile, de s entendre dans votre équipe, sur la position à adopter? Pourquoi? Pourquoi pas? Qu avez-vous appris à l occasion de cette tâche? 4

Est-ce que c était utile? Pourquoi oui? Pourquoi non? Que retenez-vous à la fin de cette activité? Informations complémentaires La prise de position sur la situation problématique se fait sous forme d étude de cas. Dans la démarche proposée, les élèves analysent la situation sous différents points de vue. Ils examinent, entre autres, des photos du même genre dans différents journaux et revues, discutent de la problématique de la vie privée et du droit à l intimité par rapport au droit à la libre expression et au droit du public à l information. Ils prennent connaissance des dispositions du Guide de déontologie de la FPJQ, concernant le sensationnalisme. La visite en classe d un photographe de presse ou d un journaliste serait appropriée. Il est possible de travailler en collaboration avec le ou la spécialiste en arts plastiques et de développer, à partir cette étude de cas, la compétence «Apprécier des images médiatiques». Définitions Sensationnalisme : Goût, recherche systématique du sensationnel, particulièrement dans le domaine journalistique. Sensationnel : n.m. tout ce qui peut produire une forte impression de surprise, d intérêt ou d émotion. (Le Petit Larousse 1989) Documentation Sites webs Fédération professionnelle des journalistes du Québec Conseil de presse du Québec Description des rôles Animateur Clarifie et facilite la tâche, assure la participation de tous les membres de l'équipe, encourage les membres à ne pas s'éloigner du sujet et dirige les discussions du groupe. Modérateur Aide l'équipe à se mettre d'accord, cherche à prévenir les frictions, propose des solutions en cas de conflit et veille au bon climat de travail. Lecteur Lit à haute voix les documents pour l'équipe. Secrétaire Prend des notes au fur et à mesure que le travail avance et consigne les décisions de l'équipe. 5

Problème moral Les photos de Nicolas Nicolas, un élève de 6 e année qui rêve de devenir photographe professionnel, a assisté par hasard à un incendie dans le quartier. Il a fait des photos des sinistrés qui se sont retrouvés sur le trottoir. Ces photos montrent de façon sensationnelle la peur, la peine et le désarroi de la famille, dont les enfants fréquentent l école. Nicolas est très fier de ces photos, qui sont techniquement impeccables et très saisissantes. Il les apporte à la réunion de rédaction du journal de l école, proposant qu elles soient publiées à la une. Les membres du comité de rédaction sont partagés : Tan Van trouve que c est une excellente occasion d attirer des lecteurs, d autant plus que l intérêt des élèves pour le journal de l école a baissé considérablement ces derniers temps. Avec des photos comme ça, notre journal ressemblera plus à un vrai journal, dit-il. Julia est favorable, également, parce qu elle pense qu on pourra, à la suite de cette publication, faire une collecte d argent pour dépanner la famille, et que ça «poignera» plus, avec ces photos. Par contre, Laura et Marc-André disent qu ils sont mal à l aise. Selon eux, il s agit là de sensationnalisme, et ils s opposent à la publication de ces photos. Tâche : En tant que membre d une équipe de rédaction, prenez position sur ce problème : Premier temps : Deuxième temps : Troisième temps : Quatrième temps : Expliquez le problème. Examinez les différents points de vue. Imaginez des alternatives et leurs conséquences. Expliquez le choix que vous croyez bon pour tous et chacun. Extrait du Guide de déontologie de la FPJQ Valeurs fondamentales du journalisme Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l'esprit critique, qui leur impose de douter méthodiquement de tout, l'impartialité, qui leur fait rechercher et exposer les divers aspects d'une situation, l'équité, qui les amène à considérer tous les citoyens comme égaux devant la presse comme ils le sont devant la loi, l'indépendance, qui les maintient à distance des pouvoirs et des groupes de pression, le respect du public et la compassion, qui leur font observer des normes de sobriété, l'honnêteté, qui leur impose de respecter scrupuleusement les faits, et l'ouverture d'esprit, qui suppose chez eux la capacité d'être réceptifs aux réalités qui leur sont étrangères et d'en rendre compte sans préjugés. Les journalistes doivent faire preuve de compassion et de respect à l'égard des personnes qui viennent de vivre un drame ainsi qu'à l'égard de leurs proches, et éviter de les harceler pour obtenir des informations. Extrait de «Les droits et responsabilités de la presse» Conseil de presse du Québec b) Vie privée et drames humains Tout en assurant le droit à l'information, les médias et les professionnels de l'information doivent respecter les droits de la personne dont le droit à la vie privée, à l'intimité, à la dignité et à la 6

réputation. Ils doivent se soucier d'informer réellement le public, plutôt que de recourir au sensationnalisme. Qu'elles soient publiques ou non, les personnes ont le droit fondamental à la protection de leur vie privée et de leur intimité. Si des événements de leur vie privée peuvent, dans des circonstances particulières, contenir certains éléments d'intérêt public, la presse peut en rendre compte, mais avec prudence et discernement. Les professionnels de l'information doivent faire les distinctions qui s'imposent entre ce qui est d'intérêt public et ce qui relève de la curiosité publique. La publication d'informations concernant des événements de la vie privée des personnes n'est acceptable que dans la mesure où l'intérêt public l'emporte sur la vie privée et sur l'intimité. À cause de leur caractère pénible, tant pour les victimes que pour leurs proches et souvent pour le public, les drames humains sont des sujets particulièrement délicats. La liberté de la presse et le droit à l'information seraient cependant compromis si les médias devaient cesser d'informer la population de ces drames et des faits divers. Toutefois, en privilégiant le traitement de ces événements et en leur accordant un caractère démesuré par rapport à leur degré d'intérêt public, les médias se laissent souvent guider par le désir de faire du sensationnalisme plutôt que par le souci de renseigner convenablement le public. Plutôt que de mettre l'accent sur les aspects morbides, spectaculaires ou sensationnels de ces événements, la presse devrait manifester, à l'endroit des victimes et de leurs proches, tout le respect qui leur est dû en évitant les détails qui ne sont pas d'intérêt public et qui, souvent, n'ont rien à voir avec l'incident rapporté. Ces détails, destinés à piquer la curiosité, peuvent être préjudiciables à la victime ou à ses proches en les exposant à des tracas ou à des peines inutiles. Les médias et les journalistes doivent prendre les plus grandes précautions pour éviter d'exploiter le malheur d'autrui. Dans ce contexte, la publication de photos ou de films permettant l'identification des victimes et/ou de leurs proches doit être l'objet d'une décision basée non pas sur un simple consentement, souvent obtenu sous le coup d'une émotion vive, mais d'abord et avant tout sur le caractère d'intérêt public de telles images. 7