Vert, l avenir! L économie passe au vert Synthèse des actes de la semaine des métiers de l économie verte en Nord Pas de Calais du 16 au 19 octobre 2012 Ce projet est cofinancé par l Union européenne. UNION EUROPÉENNE Fonds social européen
La filière Vert, l avenir! L économie passe au vert L ÉTAT DES LIEUX Le recyclage : une filière en pleine expansion recyclage et valorisation des matières Le secteur du recyclage et de la valorisation des matières occupe une place importante en Nord Pas de Calais, puisqu il regroupe environ 3 900 emplois (donnée 2011). Il sera amené à se développer encore davantage dans la région pour plusieurs raisons. Tout d abord, dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et de lutte contre la pollution, tous les acteurs économiques sont incités à recycler davantage leurs déchets. Malgré certains progrès, les résultats sont encore loin d être satisfaisants dans ce domaine. Par ailleurs, l augmentation des coûts des matières premières impacte directement l intérêt économique à développer de nouveaux matériaux issus du recyclage. Les activités de valorisation matière devraient donc se développer fortement dans les années à venir. La capacité d innovation des entreprises régionales leur permettra de se positionner sur ces marchés. Les acteurs régionaux l ont bien compris en mettant en place le pôle de compétitivité TEAM2 qui accompagne les projets de recherche et développement des entreprises de ce secteur. + 30 millions de tonnes de déchets sont produits en région chaque année Ensuite, la filière du recyclage et de la valorisation des matières voit ses activités se diversifier, en réponse à une réglementation encadrant les produits en fin de vie de manière de plus en plus précise. Des réglementations spécifiques se mettent en place progressivement pour chaque type de déchets : véhicules hors d usage, ameublement, textile, etc. Par exemple, depuis 1996, une directive européenne incite les Etats membres à valoriser les Déchets d équipements électriques et électroniques (D3E), afin de répondre à un enjeu écologique mais aussi économique (les ordinateurs et les téléphones portables, par exemple, contiennent des matériaux précieux et des terres rares de grande valeur). Le secteur du recyclage regroupe des entreprises très variées, qui vont des grands groupes industriels aux acteurs de l économie sociale et solidaire. On assiste notamment au développement des ressourceries, qui assurent la collecte et la valorisation des objets réemployables. Au nombre de neuf dans le Nord Pas de Calais, ces structures qui poursuivent aussi un objectif d insertion sociale répondent à un double enjeu de consommation responsable et à moindre coût. ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS 18 Cédric Dubus Non, les métiers du recyclage ne sont pas sales Les métiers du recyclage et de la valorisation des matières souffrent d un important déficit d image, car ils sont souvent associés à un univers sale et dégradant. En réalité, non seulement ces métiers se pratiquent dans des lieux parfois très agréables (le siège de Baudelet Environnement, situé à Blaringhem, est installé au cœur d un éco-parc), mais en plus ils sont très variés. Certains nécessitent en effet des compétences techniques (opérateur de tri, ingénieur process), tandis que d autres requièrent des qualités de gestion (responsables de site) ou des compétences administratives (les déchets traités font l objet d un suivi, afin d assurer leur traçabilité). Le secteur du recyclage et de la valorisation des matières est par ailleurs caractérisé par une forte innovation, symbolisée en Nord Pas de Calais par le pôle de compétitivité TEAM². Enfin, selon Hélène Vanwaes, secrétaire générale de la Fédération des entreprises du recyclage (FEDEREC) Nord-Picardie, 90 % des emplois de la filière sont des CDI et ne sont pas délocalisables ; deux avantages non-négligeables pour les salariés. Pour renforcer l attractivité des métiers du recyclage, il est nécessaire que les entreprises communiquent davantage sur leur activité. Les professionnels de l orientation doivent aussi être sensibilisés à la réalité des métiers du secteur afin d en relayer une image positive. 250 Près de éco-entreprises consacrées au recyclage ont été recensées dans la région par l étude du cd2e. 19
Vert, l avenir! L économie passe au vert + EVOLUTIONS DES MÉTIERS ET DES BESOINS EN COMPÉTENCES Un besoin de professionnalisation 17% c est l évolution de l effectif salarié de la filière du recyclage dans la région entre 2000 et 2010. OFFRES ET BESOINS DE FORMATION Une offre de formation qui s étoffe rapidement En moins de dix ans, l offre de formation régionale aux métiers du recyclage s est largement étoffée. Depuis 2008, le CFA lillois ADEFA propose ainsi un CAP «Opérateur des industries du recyclage» (OIR), qui forme en alternance et en un an des jeunes sans qualification. Mais malgré une forte probabilité d embauche à l issue de la formation, le cursus peine à faire le plein de candidats. «Chaque année, plusieurs places restent vacantes, faute de candidats motivés» regrette Didier Grégoire, directeur de l ADEFA. Le centre de formation ne se laisse néanmoins pas abattre par ces difficultés, puisqu il prévoit pour la rentrée 2013, l ouverture d un autre cursus de formation aux métiers du recyclage : un bac pro «gestion des pollutions et protection de l environnement». L université d Artois propose quant à elle une licence pro «protection de l environnement et gestion des déchets», accessible en formation initiale et en apprentissage. Si les candidats ne manquent pas, ceux qui choisissent la voie de l apprentissage éprouvent des difficultés à trouver un employeur ; une situation paradoxale puisque les entreprises du secteur se disent le plus souvent très favorables aux dispositifs de formation en alternance. Les métiers du recyclage et de la valorisation existent depuis plusieurs décennies. Les dispositifs de formation associés à ces professions sont en revanche beaucoup plus récents, car l apprentissage «sur le tas» a longtemps été considéré comme la norme dans cette profession. De fait, aujourd hui, 21 % des salariés de la filière n ont aucun diplôme et 32 % sont seulement titulaires d un CAP ou d un BEP. Mais face à la diversité croissante des matériaux recyclés, à l automatisation des lignes de tri, et au développement des règles de sécurité ou des normes de dépollution, les entreprises du secteur souhaitent une professionnalisation de leurs métiers. Autre évolution de taille, le secteur du recyclage recrute de plus en plus de cadres. En effet, selon le Contrat d étude prospective (CEP) réalisé en 2010 par le ministère de l Economie en collaboration avec FEDEREC, si les ouvriers et les employés resteront vraisemblablement majoritaires dans cette filière professionnelle, les besoins en ingénieurs et techniciens supérieurs sont croissants. Enfin, les entreprises du recyclage et de la valorisation des matières insistent sur la nécessaire capacité d adaptation de leurs salariés à de nouvelles activités. Chez Baudelet Environnement, par exemple, certains ouvriers qui ont été embauchés au pôle de valorisation des métaux travaillent aujourd hui pour l activité de traitement des terres polluées. Par ailleurs, pour répondre aux besoins de professionnalisation des salariés, plusieurs dispositifs de formation continue ont été développés. Des modules thématiques de courte durée sont ainsi proposés par l ADEFA aux professionnels du recyclage. Le CFA planche aussi sur la création d un Certificat de qualification professionnelle (CQP) «opérateur de tri multimatériaux», dont la mise en œuvre est prévue courant 2013. Comment vous-êtes vous engagé dans l économie verte? P.V - Triselec est un pionnier de l économie verte. Dès sa création en 1994, nous avons mis le développement durable au cœur du fonctionnement de notre centre de tri de déchets. Comment vous y prenez-vous pour recruter, pour faire évoluer les compétences? P.V - Triselec est engagé en faveur de l insertion professionnelle des publics éloignés de l emploi. Nous recrutons des chômeurs de longue durée, et nous les formons à nos métiers directement dans l entreprise. Nous avons ainsi développé un système de formation atypique, qui repose sur des sessions théoriques très courtes (20 à 40 min). Un centre de ressources multimédias est également accessible aux salariés, tous les jours de 6h à 21h. Le témoignage d un entrepreneur Patrick VANDAMME Directeur de la production et des ressources humaines de Triselec Qu attendez-vous de la sphère institutionnelle pour vous aider dans cet engagement? P.V - La formation doit répondre aux besoins de développement des hommes. Elle ne doit pas être mercantile, mais s adapter aux apprenants. Il ne faut pas oublier en particulier les besoins spécifiques des personnes peu qualifiées. Avez-vous un conseil à donner aux entrepreneurs et chefs d entreprises qui veulent ou hésitent à se lancer dans l économie verte? P.V - Il est important de capitaliser et de formaliser les savoirs de l entreprise dans des outils de formation, afin de garantir la pérennisation des connaissances. 20 21
Semaine des métiers de l économie verte 16 au 19 octobre 2012 Crédits photos : Cédric Dubus Julie Merckling, Agence AVERTI
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