2-1 Contrôle de gestion et théorie des organisations

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2-1 Contrôle de gestion et théorie des organisations L école classique de l organisation La théorie classique repose sur une approche formelle de l organisation, dont elle donne une définition fondée sur l apparence externe. Née avec la révolution industrielle, elle a commencé à être formalisée au début du XXième siècle, mais puise ses racines beaucoup plus loin, particulièrement au XVIII ième siècle en raison de l intérêt porté pour la raison et la rationalité. Cette formalisation vise à proposer des règles de gestion optimale de l entreprise, sous la forme de discours normatifs, énonçant un ensemble de principes et de prescriptions à suivre.

L école classique de l organisation Historique, représentants, et contenu Au début du XX siècle, le libéralisme et la concurrence conduisent les entreprises (notamment américaines) à systématiser leurs opérations de production, à analyser leurs coûts, et à mettre en place des méthodes de prévision (avec les budgets) et de contrôle. On rationalise la production par des études de temps de production et de mouvement sur les pièces et les hommes. Ce travail incombe à ce que l on appelle le bureau des méthodes qui définit des temps standards, et par voie de conséquence des coûts standards. On décompose alors les taches ; autrement dit, se met en place la parcellisation. L ensemble de ce mouvement est regroupé sous le terme d OST (Organisation Scientifique du Travail).

L école classique de l organisation Dans le même temps, jusqu en 1930 au USA et jusqu à la deuxième GM en France, on cherche à accroître la productivité de la main d œuvre, par la mise en place de système d incitation économique. Cette mise en place s est faite d une manière unilatérale, c est-à-dire sans participation des intéressés à la conception de ces systèmes. Il s agissait de systèmes de bonus individuels et non globaux (méthode des points Bedeaux par exemple), ou de rémunération à la pièce. Les représentants principaux de la théorie classique sont Winslow Taylor, avec la gestion scientifique du travail, Henri Fayol, avec la théorie administrative, et Max Weber, proposant la bureaucratie comme type d organisation idéal.

L école classique de l organisation Winslow Frederick Taylor (1856-1915) : l'organisation scientifique du travail Winslow Frederick Taylor est un praticien au parcours professionnel exceptionnel. Il est passé du stade d apprenti mécanicien, à celui de contremaître, puis d ingénieur, et enfin de consultant en organisation. 1 - Les principes fondateurs de l'organisation scientifique du travail (OST) Le premier principe repose sur un double postulat en forme de dilemme : - l amélioration de la productivité dans l entreprise passe par l accroissement du rendement de l ouvrier ; - dans la droite ligne de l homo œconomicus en économie, être rationnel tend à maximiser sa satisfaction en minimisant sa peine. De ce fait, l homme n est pas fait pour le travail et il ne l aime pas. Transposé au niveau de l entreprise par Taylor, ce premier principe conduit à considérer que le personnel n a ni la motivation, ni les capacités pour analyser les tâches de production, car l amélioration de son rendement n entraînerait pas une augmentation de salaire, alors que c est le seul élément qui l intéresserait.

L école classique de l organisation Le second principe a donc pour but répondre au dilemme du premier. Pour Taylor, le rendement est une question de méthode. Il faut dissocier préparation et exécution du travail. En d autres termes, le travail de l ouvrier doit être pensé et préparé par des spécialistes, ce qui revient à supprimer toute initiative des ouvriers dans le travail. Ce second principe ouvre la voie à toute une série d énonciations notamment : - l étude scientifique du travail est faite par des spécialistes du bureau des méthodes ; - instauration d une structure hiérarchique fonctionnelle où les exécutants et ceux qui les commandent ont des tâches exclusivement techniques ; - séparation physique et communicationnelle entre les ouvriers et les responsables de la préparation du travail. Le lien est effectué par les chefs d exécution.

L école classique de l organisation Cependant pour Taylor, s il s agit d accroître la productivité par la mise en place d une organisation scientifique, il faut aussi comprendre les motivations de la main d œuvre pour que cela soit possible. Ce troisième principe conduit à un certain nombre de conditions préalables à satisfaire pour que le reste du système soit efficace. Il est évoqué : - un mode de rémunération profitable, - une discipline librement consentie, - un accord entre la direction et le personnel, - un système de promotion sociale (conditions à relativiser et à replacer dans le contexte rude des relations de travail du début du siècle). Bien qu il faille toujours considérer le contexte historique, l objectif de Taylor est de créer un type d entreprise dans lequel tout le monde trouve son propre intérêt, dans une entente harmonieuse, en vue d augmenter constamment la productivité. Taylor est souvent interprété sous le prisme de l OST, et l on occulte sa perception des conditions préalables à satisfaire au niveau du personnel, même s il ne faut pas les idéaliser (donc ni les idéaliser, ni les occulter).

L école classique de l organisation 2 L'OST et les méthodes de contrôle de gestion Pour Taylor, l organisation scientifique du travail cherche en priorité le seul et le meilleur chemin possible pour réaliser une tâche («The one best way» : le meilleur chemin possible). Il s inscrit dans la veine de la notion d homme rationnel, impliquant l optimalité des décisions. Le raisonnement sous-jacent est proche de celui de l optimum de Pareto (point pour lequel on ne peut améliorer la situation de l un sans détériorer celle de l autre). Taylor cherche alors à identifier le chemin le plus court, le plus rapide, le plus satisfaisant, bref le meilleur chemin pour réaliser une tâche. Afin de parvenir à cet objectif du «one best way», la première méthode repose sur l analyse scientifique des temps, des gestes, et des pauses, ce qui vise à rationaliser les mouvements. Cette analyse scientifique repose sur des observations et des mesures systématiques(faites par le contrôle de gestion) dans la réalisation de la tâche.

L école classique de l organisation La seconde méthode préconisée par Taylor est celle de la spécialisation du travail. Elle implique une division des tâches et une parcellisation issues d une décomposition en opérations élémentaires. L idée sous-jacente, c est que plus le travail est fractionné en tâche simple, plus le temps requis pour sa réalisation est moindre. Le fractionnement des tâches mène l ouvrier à réaliser des mouvements identiques, et ce de plus en plus vite, augmentant ainsi sa productivité. C'est au contrôle de gestion que revient la tache de vérifier s'il n'y a pas d'écart entre le temps standard et le temps réalisé, et au besoin d'expliquer cet écart Dans ce contexte de l OST, les méthodes proposées par Taylor induisent que c est l homme qui doit s adapter au travail à réaliser, et non l inverse. Cela se traduit par une réglementation très formalisée des comportements et des récompenses au sein de l entreprise. La règle en la matière est celle de la productivité marginale du travail égale à la rémunération. Ainsi, cela permettait à ceux qui travaillaient plus de gagner davantage.

L école classique de l organisation Pour conclure sur l OST, elle organise, prévoit, et contrôle avant, pendant et après chaque réalisation, afin d atteindre l objectif en évitant au maximum les erreurs, les problèmes et les rebuts. L'industriel américain Henry Ford (1863-1947) rationalise l organisation de la production en reprenant les principes standardisation et d'ost de Taylor : - Production en grandes séries de produits non différenciés pour réaliser des économies d échelle. - Travail à la chaîne : le produit se déplace sur une chaîne de montage. - Spécialisation horizontale : le processus de production est découpé en tâches élémentaires. Ces pratiques sont encore appliquées (entreprises chinoises) et constituent des méthodes robustes pour accroître la productivité et la richesse créées.

L école classique de l organisation Henri Fayol (1841-1925): la théorie administrative Henri Fayol, ingénieur français et Directeur des mines de Decazeville, s intéresse au développement et à l analyse de la fonction administrative dans l entreprise. Mais cette fonction n est que l une des six fonctions qu il répertorie, à savoir : - la fonction technique qui a en charge les opérations de production, de fabrication et de transformation ; - la fonction commerciale qui gère les achats, les ventes et les échanges ; - la fonction financière opérant dans le domaine de la recherche et de la gestion des capitaux ; - le fonction comptable avec l inventaire, le bilan, le calcul des coûts de revient, les aspects statistiques ; - la fonction de sécurité relative à la protection des biens et des personnels dans l entreprise ; - la fonction administrative, assimilable à la fonction de direction, dont les activités sont la prévoyance, l organisation, le commandement, la coordination, et le contrôle.

L école classique de l organisation Focus sur la Fonction Administrative Tout d abord, Fayol considère la fonction administrative comme la fonction clef dans l entreprise. De façon plus précise : - prévoir c est planifier et dresser un programme d action ; - organiser c est orchestrer de la manière la plus efficace et efficiente les composantes matérielles et sociales de l entreprise ; - commander c est donner des directives au personnel ; - coordonner c est mettre en relation de façon harmonieuse les activités et les efforts des différentes composantes de l entreprise ; - contrôler c est vérifier qu il n y ait pas d écarts par rapport aux règles établies et aux ordres donnés. (Rôle du contrôle de gestion)

L école classique de l organisation La fonction administrative n a pour levier et champ d action que le corps social (personnel), dont le bon fonctionnement dépend de conditions qualifiées de principes. Fayol en distingue quatorze : - la division du travail - l autorité - la discipline - l unité de commandement - l unité de direction - la recherche de l intérêt général - la rémunération - la centralisation - la hiérarchie - l ordre - l équité - la stabilité du personnel - l initiative - l union du personnel

L école classique de l organisation Incidences sur le contrôle de gestion Au-delà de ces principes non exhaustifs mais universels, il n y ai rien de rigide ou d absolu, puisqu ils doivent être adaptés aux situations (contrôle de gestion doit y veiller). Néanmoins, il convient de mettre en relief quelques principes ou leur combinaison. Ainsi, l autorité est étroitement liée à la notion de responsabilité. Exercer des responsabilités suppose un pouvoir d autorité, c est-à-dire de commandement, de contrôle et de sanction. Etre investi d une autorité statutaire (nomination au poste de DG) ne suffit pas, il faut bénéficier d une autorité personnelle liée à des qualités conférant un ascendant sur les autres. Deux principes combinés sont mis particulièrement en avant par Fayol pour répondre aux problèmes que posent une entreprise qui grandit. La multiplication des niveaux hiérarchiques entrouvrent des problèmes de relations entre les chefs et les exécutants, de transmission de l information, et du comportement des membres au sein de cette hiérarchie. Dès lors, le respect scrupuleux de la voie hiérarchique et de l unité de commandement doivent fortement prononcés et affirmés.

L école classique de l organisation Max Weber (1864-1920) : la bureaucratie, type d organisation idéal Max Weber, sociologue et avocat allemand, travaille dans une perspective sociologique et historique, surtout dans les services publics. Il se demande pourquoi les individus obéissent aux ordres d une manière plus ou moins contrainte, plus ou moins autoritaire. Il parvient alors à une classification des organisations suivant le type de légitimation de l autorité : autorité charismatique, autorité statutaire, autorité bureaucratique. 1 - L organisation fondée sur l autorité charismatique Dans ce type d organisation, l autorité de son dirigeant principal s affirme par une capacité à créer les conditions d une surestimation, lui permettant de bénéficier d un pouvoir total vis-à-vis de l ensemble de ses collaborateurs et du groupe. Le leader charismatique affiche un savoir, une assurance, une confiance en soi et une aptitude à la communication qui impose le respect. Le revers des organisations fondées sur l autorité charismatique d un homme se situe dans le risque d un véritable culte de la personnalité du dirigeant, conduisant à des déviances internes et à terme à des problèmes de succession. Le contrôle de gestion y est très peu opérant car il ne peut conduire à une remise en cause du mode d'organisation conçu et voulu par le dirigeant.

L école classique de l organisation 2 - L organisation fondée sur l autorité du statut Ce type d organisation est caractérisé par la situation du nouveau PDG qui s impose suite à l acquisition de la majorité du capital, ou bien qui hérite de l entreprise. Il ne représente qu une autorité liée à son nouveau statut, ce qui ne lui accorde pas nécessairement la reconnaissance de la base opérationnelle, même si elle est bien obligée de l intégrer et de l accepter. Dans le mesure ou le nouveau dirigeant ne s impose pas de lui même, il peut se profiler des conflits plus ou moins ouverts, ou bien des tensions entre les personnels. Pour tenter d asseoir son nouveau pouvoir et de mieux connaître les rouages de l entreprise, le PDG peut avoir une tentation centralisatrice forte, notamment au travers du contrôle de gestion, et occulter plus ou moins temporairement la délégation du pouvoir et les procédures mises en place allant dans ce sens.

L école classique de l organisation 3 - L organisation fondée sur l autorité bureaucratique Cette organisation repose sur cinq caractéristiques principales : - la division du travail - la centralisation de l autorité - l utilisation de critères de sélection rationnels du personnel - la définition de règles de conduite, de directives, de grilles de qualifications, de rémunération, etc. - la conservation des archives. Ce type d organisation articulée sur l autorité administrative se retrouve en particulier dans les grands corps de l Etat (éducation, santé, défense, etc.) mais aussi dans les entreprises publiques. Pour Max Weber, l organisation bureaucratique est efficace et juste puisque les objectifs et les moyens sont définies, et que les règles écrites (via les procédures du contrôle de gestion) veillent à tout prévoir. C est la forme organisationnelle quasi idéale pour Max Weber, bien qu il existe un risque de déshumanisation et de dépersonnalisation des relations au sein de l édifice bureaucratique. Le contrôle est alors perçu comme distant du terrain, éloigné des opérateurs.

L Ecole des Relations Humaines L Ecole classique de l organisation a véritablement passé sous silence une composante essentielle dans la structuration et le fonctionnement des entreprises, à savoir l humain. L Ecole des relations humaines cherche à combler ce vide en nous intéressant tout d abord au recentrage théorique sur l homme et ses besoins. Ensuite, il sera fait état de la refonte des relations homme/travail, et de celle du management de l homme dans l organisation. 1 - Le recentrage théorique sur l homme et ses besoins Cette nouvelle orientation théorique repose principalement sur deux auteurs, Elton Mayo et Abraham Maslow, respectivement initiateur de la vision de «l homme social» et de la hiérarchie de ses besoins.

L Ecole des Relations Humaines George Elton Mayo, l émergence de l homme social (1880-1949) Le taylorisme, la théorie classique, s appuient sur la vision de l adaptation (quasi automatique) de l homme au travail. Or, il existe des problèmes et des dysfonctionnements comme la mauvaise qualité des produits, l absentéisme et les accidents du travail. Par ailleurs, l approche classique occulte totalement les points comme la motivation et l adhésion au groupe. Mayo, professeur et chercheur en Psychologie, va montrer que la quête de l amélioration de la productivité doit intégrer l importance des facteurs humains.

L Ecole des Relations Humaines Ses expériences ont été réalisées à l usine Hawthorn de la société Western Electric. Elles étaient d abord focalisées sur les conditions matérielles de travail des ouvriers. Ainsi, en s intéressant aux effets de l éclairage sur la productivité, l équipe de chercheurs de Mayo démontre que la productivité augmente lorsque la qualité de l éclairage s améliore. Cependant, lors d une expérience où la qualité de la luminosité est réduite à son niveau initial, la productivité continue à progresser. Rééditée auprès d autres groupes témoins, pour lesquels varièrent la durée du travail, les temps de repos et le système de rémunération, avec ensuite retour à la situation initiale, cette expérience aboutit à un résultat analogue : la productivité croissait.

L Ecole des Relations Humaines Par conséquent, Mayo en conclut au vue de ces résultats que les conditions matérielles de travail ne peuvent être considérées comme le seul facteur explicatif de la productivité, et que cela ne peut provenir que du comportement au travail, de la motivation psychologique et non plus exclusivement de celle liée à la rémunération. Le groupe témoin d ouvriers était stimulé par l intérêt que lui portait une équipe de chercheurs, par le fait que les différentes modifications leur étaient présentées, discutées, et acceptées. Au terme de ces expériences, on conclura que la productivité et son amélioration dépendent bien sûr des conditions matérielles de travail, mais aussi de la dimension psychologique de la motivation. Cela permet à Mayo de développer une vision de l homme social, c est-à-dire un homme attaché à des valeurs d estimes, d identification à un groupe, d accomplissement dans des tâches valorisantes. Ces conclusions entrouvrent alors un nouveau champ d investigation dans le management et le contrôle de gestion où se découvrent les notions de coopération, de participation, et de discussion.

L Ecole des Relations Humaines Abraham Maslow (1908-1970), la hiérarchie des besoins Maslow, psychologue américain, introduit le concept de hiérarchisation des besoins individuels. Il estime que l on peut les situer sur une échelle, où les besoins les plus abstraits se situent vers le haut de la pyramide. Ce sont les besoins insatisfaits qui sont importants pour déterminer la motivation. Un besoin non satisfait est source de motivation, incite et pousse l'individu à se dépasser pour l'atteindre. Chaque fois qu un besoin de rang inférieur est satisfait, l individu cherche à satisfaire un besoin supérieur, et ainsi de suite.

L Ecole des Relations Humaines

L Ecole des Relations Humaines Rappel des différents niveaux : - besoins physiologiques primaires (alimentation, habillement et logement) - besoins de sécurité, de protection ; - besoins d appartenance et d affection ; - besoins d estime et de reconnaissance ; - besoins d accomplissement de soi. Il faut préciser qu il s agit de besoins de gens normaux vivant dans une société ou un contexte normal. Les incidences de cette hiérarchie des besoins sont importantes pour le management et le contrôle de gestion en entreprise. Les dirigeants doivent avoir la capacité d analyser les besoins et les désirs des personnes pour qu ils puissent inciter au développement du comportement qui correspond aux attentes des personnes.

L Ecole des Relations Humaines 2 - La refonte des relations homme / travail La recomposition théorique des relations homme / travail est essentiellement le fait de deux auteurs : Mac Gregor, qui présente deux conceptions de l homme au travail, et Frederick Hertzberg qui s intéresse plus particulièrement à la problématique de la motivation. Douglas Mac Gregor (1906-1964), les deux conceptions de l homme vis-à-vis du travail Douglas Mac Gregor, psychologue américain, propose un modèle fondé sur deux conceptions de l homme vis-à-vis du travail : la théorie X et la théorie Y. La théorie X correspond à la vision qu a l Ecole classique de la nature humaine. Elle repose sur les caractéristiques suivantes : - l être humain éprouve une aversion naturelle pour le travail ; il cherche par tous les moyens à l éviter. - parce qu ils détestent le travail, la plupart des gens ne fourniront l effort nécessaire à l accomplissement des objectifs d une organisation que sous la pression d une direction ou d un contrôle par crainte d être sanctionné. - l être humain moyen préfère être dirigé, souhaite éviter les responsabilités, a relativement d ambition, et recherche avant tout la sécurité.

L Ecole des Relations Humaines En raisonnant de fait sur cette base théorique, les classiques orientaient le style de direction à adopter vers l autoritarisme et la centralisation puisque la seule motivation au travail se résumait au salaire. Pour Mac Gregor, l homme a des niveaux de besoins supérieurs qui dépassent ce que peut apporter l argent, et l organisation doit chercher à les satisfaire pour motiver son personnel. Pour reconnaître qu il y a développement de l homme au travail, il propose une autre théorie de la nature humaine, la théorie Y. Elle repose sur les affirmations suivantes : - l être humain ne déteste pas fondamentalement le travail ; il lui est aussi naturel que le jeu ou le repos. Il s agit d une activité comme une autre qui peut aussi être une source de satisfaction, et donc être recherché. - si l homme accepte les objectifs, il se dirigera et se contrôlera lui-même pour les atteindre ; il n y a nul besoin de coercition (force, de menace à caractère dictatoriale).

L Ecole des Relations Humaines - l acceptation des objectifs est en relation directe avec les satisfactions associées à leur accomplissement. Pour obtenir participation et satisfaction, il faut satisfaire les besoins 3, 4, 5 de Maslow. - l être humain moyen, s il est placé dans des conditions adéquates va rechercher les responsabilités. - les capacités d imagination, d adresse, et de créativité sont largement répandues dans la population et non données à certains. - les potentialités intellectuelles humaines ne sont que très imparfaitement utilisées. Le principe de base de la théorie Y est le principe d intégration. Il faut créer les conditions de travail telles que les membres d une organisation donnée puissent réaliser leurs propres objectifs et en même temps ceux de l organisation. Cette théorie Y ouvre alors le champ du contrôle de gestion à la recherche d'une meilleure utilisation du potentiel humain, en fonction de lui-même et non pas en fonction d objectifs qui lui sont indifférents. On ouvre ainsi la voie aux travaux d Hertzberg.

L Ecole des Relations Humaines B - Frederick Hertzberg (1923-2000), la problématique de la motivation Hertzberg, professeur américain de Psychologie industrielle, s intéresse aux facteurs qui contribuent à la satisfaction au travail, ceux là même qui permettent un développement personnel. Il met ainsi en évidence différents déterminants de la motivation. Ils reposent en premier lieu sur des mobiles de valorisation qui poussent l homme à améliorer ses performances. Ces mobiles de valorisation sont : - l accomplissement de soi, c est-à-dire la réalisation de ses capacités ; - la reconnaissance par autrui des résultats obtenus ; - la nature et l intérêt du travail proprement dit ; - la responsabilité ; - la promotion et l avancement.

L Ecole des Relations Humaines Cependant, la motivation est également liée à des facteurs d insatisfaction qui concernent l ambiance et l environnement du travail. Ils portent sur : - la politique et l administration de l entreprise ; - le supérieur (ses qualités et ses défauts) ; - la rémunération ; - les relations entre les personnes ; - les conditions de travail. Les réponses organisationnelles permettant un accroissement des facteurs de motivation consistent en un enrichissement et un élargissement des tâches. Concrètement, cela se traduit par une décentralisation des décisions, une direction participative par objectifs et un contrôle fondé sur l'auto-contrôle. Les travaux de Mac Gregor et d Hertzberg ont conduit à une nouvelle perspective des relations Homme / travail, et ouvre ainsi la voie à une nouvelle approche du management et du contrôle de gestion dans l organisation.

L Ecole des Relations Humaines 3 - La refonte du management et du contrôle dans l organisation Cette recomposition théorique est essentiellement due à deux auteurs : Kurt Lewin, introduisant le concept de dynamique de groupe, et Rensis Likert insistant sur la supériorité du style participatif. A - Kurt Lewin (1890-1947), le concept de dynamique de groupe Lewin, docteur en philosophie, s est intéressé aux phénomènes de groupe sur la base de différentes formes de leadership : laisser-faire, autoritaire, démocratique (expériences sur des groupes d enfants devant créer des masques). Avec un leader du type «laisser-faire», dont l action se borne à apporter ses connaissances, sans implication dans les activités du groupe, il émane du groupe des demandes d informations, mais s accompagne d une faible coopération entre les membres du groupe, une incapacité à gérer l indépendance, pour un résultat final de très faible qualité.

L Ecole des Relations Humaines Avec un leader du type autoritaire, dont l action consiste à diriger les travaux en donnant des ordres, le groupe manifeste des réactions agressives, de rébellion, ou de résignation, mais qui conduit à une production quatitative importante. Avec un leader démocratique, dont l action repose sur les suggestions et les encouragements, cela entraîne le groupe dans la voie de relations chaleureuses entre les membres, qui participent activement, font preuve d autonomie et d indépendance en l absence du leader. La production est moins importante quantitativement qu avec un leader autoritaire, mais de meilleure qualité. Lewin en conclue à la supériorité du style démocratique de leadership, qui permet réellement de créer une dynamique de groupe visible en matière de rendement et d épanouissement de chacun des membres. Le contrôle de gestion doit alors s'engager dans la non-entrave et l'accompagnement technique de cette dynamique de groupe.

L Ecole des Relations Humaines B - Rensis Likert (1903-1981), la prééminence du style participatif L analyse de Likert, psychologue américain, s intéresse aux rapports entre chefs et subordonnées pour lesquels il distingue quatre styles de management : - le style autoritaire caractérisé par la centralisation, l utilisation de la menace de sanctions, ne conduisant qu à un très faible esprit d équipe. - le style paternaliste caractérisé par l articulation menaces/récompenses pour motiver, sans construction d un véritable esprit d équipe, et où chacun cherche à se faire bien voir de la direction. - le style consultatif caractérisé par la consultation des subordonnés par la direction, mais sans réel pouvoir de décision. L esprit d équipe est sollicité et apprécié, ce qui conduit à une motivation plus importante du personnel. - le style participatif caractérisé par une implication du groupe dans la prise de décision (gestion des problèmes, détermination des objectifs). L esprit d équipe est le socle de ce style de management. A l issue des enquêtes que Lickert a mené, le style de management participatif est apparu comme supérieur aux autres en termes de résultats pour les entreprises, mais aussi en termes de satisfaction du personnel. Le contrôle de gestion doit alors s'engager dans la non-entrave et l'accompagnement technique de cet esprit d'équipe.

L école néo-classique L école néo-classique revendique les termes de «mouvement empirique», avec un état d esprit résumé en quelques mots : «vous serez jugés sur les résultats». Ce mouvement tourne autour de l idée qu à force de vouloir formaliser, quantifier, conceptualiser, on finit par s écarter de la réalité et l on devient inaccessible au profane. Les empiristes vont alors prôner le retour à l expérience, l appel au bon sens et à la simplicité. A partir du terrain, et de l expérience, ils vont tirer des généralisations afin de transférer cette expérience aux autres praticiens et aux étudiants. Le décors étant planté, nous examinerons tout d abord les apports des principaux leaders de l école néoclassique, et ensuite nous en effectuerons une synthèse relative aux implications en contrôle de gestion. 1 - Principaux représentants de l école néo-classique On ne retiendra ici que quatre auteurs : - Alfred Pritchard Sloan et ses travaux sur les principes de la décentralisation et de la coordination, - Peter Ferdinand Drucker pour son énoncé de la DPO et des dix commandements de l organisateur, - Octave Gélinier pour sa synthèse entre les principes de l OST et de l écoles de Relations Humaines via la DPPO, - et enfin Shiego Shingo qui préconise des méthodes de production plus souples.

L école néo-classique Alfred Pritchard Sloan (1875-1986), les principes de la décentralisation et de la coordination Fort de son expérience de 45 années chez Général Motors (dont 30 à sa direction), Sloan a milité pour une plus grande décentralisation au sein des organisations. La décentralisation, c'est l'octroi ou l'attribution de responsabilités vers les niveaux hiérarchiques les plus bas possible, et ce en fonction de leur capacité à pouvoir les assumer (connaissances et compétences). Elle favorise à la fois la responsabilisation, la prise d initiative et la flexibilité. Dans ces conditions, une organisation décentralisée induit une performance accrue. Pour assurer pleinement la décentralisation, il est cependant nécessaire de mettre en place une bonne coordination entre les membres de l organisation. Concrètement, elle se traduit par la présence de coordonnateurs par services ou par équipes.

L école néo-classique En vue d asseoir ces deux principes (décentralisation et coordination), différentes mesures accompagnements techniciennes doivent être appliquées. Il s agit : - de l analyse des écarts entre des standards par rapport aux objectifs, dans le cadre d'un contrôle périodique des résultats ; - de l application de méthodes de gestion standardisées dans toute l organisation, avec l instauration de centres de profit dont les performances sont mesurées par l intermédiaire de prix de cession interne. Dans ce schéma organisationnel proposé par Sloan, seuls l'analyse des résultats, des décisions financières et le système d information doivent faire l objet de procédures de centralisation.

L école néo-classique Peter Ferdinand Drucker (1909-2005), DPO et les dix commandements de l organisateur Conseiller-consultant en management de firmes internationales et universitaire, Drucker, Viennois émigré aux USA en 1937, a écrit un ouvrage fondamental pour toutes les théories modernes du management «The Practice of Management» en 1954. Le concept de la DPO, Direction Par Objectifs, est issu d observations approfondies chez General Motors et General Electric. L individu se voit fixer des objectifs précis par sa direction, son chef, et doit ensuite rendre des comptes sur sa performance en terme d atteinte ou non de ses objectifs.

L école néo-classique Ce concept fonctionne au niveau des départements, des divisions, des services et des équipes de production. La DPO «assure le rendement en transformant des besoins objectifs en ambitions personnelles. Et c est là la véritable liberté, la liberté sous la loi» (chapitre 11 de son ouvrage). Il y a donc un mécanisme d'appropriation de la part de l'individu visà-vis des objectifs fixés. Cependant, atteindre les objectifs pour l'individu peut se faire en travaillant comme il le souhaite (la liberté), mais avec comme contrainte (la loi) l'atteinte des objectifs.

L école néo-classique Drucker s intéresse également aux rôles, aux compétences, du manager, donc à ce qui constitue son métier. Dans cette perspective, il énonce «les dix commandements des managers d organisation», qui sont en réalité un série de recommandations. 1) L organisation est un moyen pour atteindre les objectifs fixés par le manager. Par conséquent avant d édifier une structure, il faut analyser les fonctions nécessaires à créer. 2) Le manager doit se poser la question de savoir qu elle sera la fonction centrale de l activité de l organisation. 3) Le manager doit ensuite savoir qui décidera dans l organisation. 4) Le manager doit s interroger sur la nature des relations qui devront s établir entre lui et les différentes fonctions. 5) Le manager devra se soucier ensuite la structure à adopter en terme d organigramme.

L école néo-classique 6) Le manager doit avoir à l esprit le souci de la réduction des échelons, donc de simplifier pour clarifier la structure et l organigramme. 7) Le manager doit prévoir sa succession en nommant à des échelons de responsabilités supérieures de futurs jeunes managers. 8) Le manager doit pratiquer une large décentralisation et délégation. 9) Le manager doit veiller à ce que la décentralisation ne conduise pas à un affaiblissement de son pouvoir. 10) Le manager doit s attacher à expliquer les objectifs à atteindre pour l organisation. Ces recommandations aux managers ont à la fois un caractère méthodologique et descriptif ; méthodologique car Drucker insiste sur la décentralisation des pouvoirs, le contrôle, l architecture réduite de la structure, mais aussi descriptif, car il invite le manager de façon directe à se poser des questions sur ce qu il veut, sur ce qu il peut faire.

L école néo-classique Octave Gélinier (1916-2004), la synthèse entre les principes de l OST et ceux de l école des Relations Humaines La contribution de Gélinier (Directeur et conseil en organisation à la Cegos, mais ingénieur de formation) à l école néo-classique repose sur une approche relative essentiellement à la fixation des objectifs : la DPPO (Direction Participative Par Objectif). La fixation des objectifs est la tâche principale de la direction de l entreprise et se lit au travers de la politique générale et de la structure mises en place. Les objectifs fixés doivent être quantifiables et s accompagnent alors de moyens budgétaires qui traduisent concrètement l orientation de la politique générale. Les garants de l atteinte des objectifs sont : - la délégation des pouvoirs, - la clarté de la structure, - la minimisation des niveaux d autorité.

L école néo-classique Shiego Shingo (1909-1990), des méthodes de production plus souples Ingénieur mécanicien japonais, Shingo travaille en tant que consultant pour la Japan Management Association dans le cadre de la reconstruction après la 2ième GM, notamment chez Toyota. Il appliquera et améliorera avec Taïchi Ohno et Kaoru Ishikawa les méthodes tayloriennes au sein des entreprises nipponnes. Les innovations managériales sont au nombre de trois : - la réduction des temps de préparation SMED (Single Minute Exchange of Die) : il s'agit d'un changement d'outil ou de réglages nouveaux en moins de 10 minutes qui permettent de modifier rapidement les paramètres de production d'une machine pour passer plus rapidement d'une production à une autre, de produire des séries plus courtes, ce qui réduit les coûts fixes et rend la production plus flexible.

L école néo-classique - le contrôle en cours de fabrication par les opérateurs eux-mêmes (autocontrôle) : cela permet de tendre vers le «zéro défaut», de réduire ainsi les délais de fabrication. Cet autocontrôle se fait à l'appui de méthode simples et efficaces les Poka-Yokés des systèmes détrompeurs qui permettent un contrôle en temps réel (poids, volume, nombre de mouvements,...comparés à des standards théoriques). - la méthode Kanban (mise au point par T. Ohno chez Toyota) qui permet une production en flux tendus, sans stock, déclenchée par l'aval, c'est-à-dire avec la demande pour origine. Il y a inversion du schéma de production : on passe d'un flux poussé (par la production) à un flux tiré (par la demande). Les travaux de Shingo ont ouvert la voie aux méthodes du TQM (Total Quality Management), sans oublier que deux auteurs américains Deming et Juran ont implanté au Japon dans les années 50 une nouvelle vision avec le PDCA (Plan, Do, Check, Act), la production en flux tiré, etc.

L école néo-classique Implications en contrôle de gestion L élargissement de l éventail de subordination Puisque l information décisionnelle n a plus à remonter l organigramme, les communications sont allégées. En conséquence, le «chef» n a plus besoin de mettre en place une supervision détaillée, il peut couvrir des activités hétérogènes, et sa mission devient alors d élaborer les objectifs et de prévoir les aléas. Le supérieur hiérarchique supervise un éventail de subordonnés plus large sur des domaines plus étendus (type direction Qualité Sécurité Environnement) et pratique une mission de management moins technicienne et plus dans le pilotage. Le contrôle de gestion doit alors fournir des outils (modèle, tableau de bord et indicateurs) permettant ce pilotage.

L école néo-classique L auto-contrôle et le contrôle par exception La décentralisation implique le contrôle, mais les unités décentralisées doivent se contrôler elles-mêmes, sauf en cas d exception, c est-à-dire de résultats anormaux. Pourtant, il y aura toujours un audit externe ou interne que les néo-classiques ne dénigrent absolument pas, même s il dépasse très largement le cadre des simples procédures comptables. Ces audits internes (réalisés par des personnels du groupe ayant cette qualification) ou bien externes (réalisés par des cabinets extérieurs ou par un CAC) ont pour objectif de détecter les anomalies, de demander à l'entreprise de procéder à des modifications afin de mettre en conformité ses pratiques avec les normes et standards en vigueur.

L école néo-classique la séquence «Stratégie- Structure-Contrôle» d'après Alfred Chandler Du Pont de Nemours Stratégie de diversification General Motors Stratégie de croissance externe T. Coleman Du Pont (1863 1930) Structure en divisions Décentralisation Alfred P. Sloan 1875-1966 Alfred Du Pont (1864 1935 Contrôle William Durant 1861-1947 Pierre S. Du Pont (1810 1954) Systèmes de gestion

L école néo-classique la structure divisionnelle Direction Générale Niveau «Corporate» Sommet stratégique R.O.I. R.O.I. R.O.I. R.O.I. R.O.I. R.O.I. Division 1 Division 2 Division 3 Divisions... Division n Domaines d Activités Stratégiques (DAS) Couples produits-marchés Zones géographiques etc. «Business Units» (Divisions, filiales, Succursales, Centres de profits, Etc.)

L école néo-classique la pyramide du R.O.I. de Donaldson Brown Bénéfice /Actifs Bénéfice/C.A. X C.A./Actifs Donaldson Brown (1885-1965) Bénéfice C.A. C.A. Actifs

Conclusion les trois dimensions du Contrôle de Gestion (adapté d'henri Bouquin - 2004) Atteindre des objectifs Aligner la stratégie Dimension stratégique Dimension Dimension technico-économique technico-économique et et instrumentale instrumentale Modéliser des causalités complexes Aider la prise de décision Garantir l efficacité et l efficience Orienter les comportements : aligner l organisation Dimension organisationnelle et psychosociale

Conclusion Stratégie Planification - - Finalisation Organisation Responsabilisation Départementalisation Systèmes d objectifs Choix de de critères et et indicateurs de de performance Contrôle Systèmes de Pilotage et de Reporting Comparaison Objectifs/Résultats Évaluation des des performances Systèmes de récompenses