Cas pratiques. Finance et gestion des risques. http://www.hesge.ch/heg



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Transcription:

Cas pratiques 1

Barings - Faits En 1995, un Trader (Nick Leeson) a «coulé» la banque Barings depuis la filiale de Singapour La perte s élève à USD 1.3 mias Opérations de trading non autorisées et cachées par le trader à la maison-mère à Londres Le cas est apparu au grand jour suite à un appel de marge externe 2

Barings - défaillance du SCI Globalement l absence de contrôle de Barings du à la non compréhension des transactions effectives qui avaient engendré un important bénéfice en 1994 Défaillance du management, notamment dans les compétences des membres de la Direction et du Conseil d administration); lacune dans le reporting aux instances Violation des directives internes; absence de séparation de fonction Erreur de jugement de l employé Éloignement entre le Siège et la Filiale 3

Risques liés à la banque d investissement / d affaires Perte de 4.9 mias par la fraude d un trader à la Société Générale Dépréciation dépassant de 20 mias pour au moins 3 établissements en 2007 sur l immobilier à risques US (Citibank, Merrill Lynch et UBS) 4

Chiffres illustratifs Chiffres à fin 2006 Grandes banques Banques suisses Fonds propres Notionnel Valeur de remplacement G d 71 mias 43 000 mias + 354 mias - 364 mias Banq es 153 mias 44 800 mias + 380 mias - 393 mias Grandes banques actives dans l Invesment banking Multiplication des sous-jacents par trois entre 2002 et 2006 Le risque est souvent transféré (cf. valeurs de remplacement positives et négatives assez proches) 5

Situation : banque d affaires La banque d affaires a été très rentable ces dernières années Paiement de bonus importants Les «bons» traders / teams avaient une forte capacité de négociation des conditions, à leur avantage Les établissements rivalisaient pour être «premier» sur les différents segments du marché 6

Situation : subprime (I) Taux d intérêt US ont été trop bas, trop longtemps Baisse des taux au début dès 2001 Crédits accordés à des personnes «non solvables» sans analyse en se basant sur la supposition que : Les taux d intérêt restent bas Le prix des maisons continue d augmenter Taux d intérêt facturé faible au début et augmentant fortement par la suite 7

Situation : subprime (II) Les prêts ont été montés par des sociétés payées à la commission i et transférant t le risque plus loin Intérêt à faire des affaires; indifférence quant au remboursement ou non des crédits Ratings AAA accordés aux structurés de crédit Ratings basé notamment sur une période historique de croissance économique et les hypothèses ci avant Banques d affaires se refinancant à trop bon compte Préférence à investir dans des titres de rating similaires mais payant un intérêt plus élevé Commissions dans le cadre de structuration d opération de transfert du risque 8

Subprime : déroulement La hausse des taux a engendré dédes «foreclosure» baisse du prix des maisons Personne ne se sentait «accountable» pour le risque pris (le risque est transféré) Les titres (CDO; RMBS) perdent en liquidité, idité voient leur rating se dégrader et leur cours baisser Les banques sont contraintes de réintégrer des risques détenus par des sociétés qu elles finançaient et de déprécier la valeur de leurs actifs 9

Subprime - résultat Les incitationsit ti ont conduit les acteurs à prendre trop de risque Les risques qui se matérialisent sont différents de ceux que l on pensait avoir Des risques sortis juridiquement «par la porte» reviennent économiquement par la «fenêtre» Une incertitude plane sur les pertes réelles et à venir Perte de confiance entre les banques Risque d impact sur l économie réelle (credit crunch) 10

Subprime - enseignements Capacité de reconnaître et évaluer les risques Risques sous-jacent à une nouvelle activité (compréhension) Lorsque la rentabilité est importante Lorsque l environnement change Importance du système d information et de communication i interne et externe Informations fiables pouvant être rapidement fournies suite à une demande du CA Maintien de la confiance des partenaires bancaire et des clients Culture de contrôle interne Particulièrement les «signaux» de la direction (bonus p. ex.) GBS 11

Fraude à la SocGen Trader qui détient des positions de 50 mias, en dépassement des limites Volonté d être «reconnu par ses pairs» Connaissance du SCI, réalisé é par le middle-office (gestion du risque) Opérations et documents fictifs pour justifier la couverture des positions prises 12

Raison possibles Politique salariale l et de reconnaissance Réaction si la violation des limites engendre un bénéfice? Contournement du SCI Absence de séparation de fonction Manque d esprit desprit critique Absence de remise en cause de cas «hors normes»; acceptation trop rapide d explications non indépendantes 13

Fraude - enseignements Les risques pris doivent être adaptés au SCI que l on est capable de mettre en place (volume; type et nature des opérations) Les incitations doivent être adaptées au comportement attendu des traders Bonus Politique de reconnaissance Le SCI ne suffit pas, Culture de contrôle «tone of the top» Autres mesures (ex. Whistleblowing) GBS 14