LES LUNETTES ALCOOLÉMIE Le but : Les «lunettes Alcool» simulent ou reproduisent les sensations qu'a une personne en état d'alcoolémie et permettent de faire appréhender par le public les effets de l'alcool en perturbant la vision. Cet outil a une vocation pédagogique, l'objectif est d'évoquer les dangers de l'alcool au volant. Plusieurs degrés d'alcoolémie sont à disposition: 0,8 g/litre de sang 1,5 g/litre de sang g/litre de sang de nuit La phase pédagogique Il faut savoir expliquer : il y a les différences entre l'usage de ces lunettes et leurs effets par rapport à l'absorption d'alcool Avec les lunettes-alcool, on ne touche que la vision puisqu'il s'agit de lunettes. On ne touche pas le cerveau. On ne modifie donc pas les réflexes, ni le temps de réaction, on ne recrée pas non plus la difficulté de perception de certaines couleurs (le rouge notamment), la difficulté d'adaptation aux changements de luminosité, la perte de conscience des risques et du danger, ni surtout la perte de conscience de l'état dans lequel on se trouve, comme le ferait l'alcool. Ici, on ne change QUE la vision.
Mais on va se rendre compte qu'avec une vision perturbée, il est difficile de faire correctement un petit parcours entre des cônes et de ramasser un objet au sol. On imagine donc aisément l'impossibilité de conduire un véhicule avec une telle vision. Souvent après avoir fait l'exercice, les gens disent «qu'ils n'ont jamais été dans cet état, même après avoir fait une bonne soirée ou un repas bien arrosé!». ATTENTION à bien expliquer : La réponse est qu'en effet, ils n'ont jamais été dans cet état et qu'il ne le seront jamais. Car avec les lunettes, on passe de l'état zéro (à jeun) à l'état alcoolisé au degré correspondant aux lunettes-alcool (correspondant à plusieurs verres doses standard) de façon instantanée, ce qui n'existe pas dans la réalité puisque avec l'alcool c'est progressif. Le public va toujours comparer le taux affiché par les lunettes et sa correspondance en nombre de verres par rapport à sa consommation propre en soirée. Comme les effets dépendent de plusieurs facteurs (âges sexe, à jeun ou pas, fatigue, la prise de drogue, les doses consommées, etc...). Pédagogiquement, il est plus intéressant de dire que chaque paire de lunettes-alcool représente «quelques verres standard» pour ne pas laisser les gens calculer les verres qu'il faudrait boire pour être dans cet état. La phase d'animation : exemple de parcours départ
On demande à l'individu de mettre les lunettes et de tenter le parcours se décomposant ainsi : 1. un slalom entre les cônes, 2. au retour, passage entre 2 cônes, soit l'animateur lui lance une balle à réceptionner et venir placer sur le sommet d'un cône, soit l'animateur demande à ramasser une clé à terre, laquelle est à insérer ensuite dans une serrure de porte toute proche. Phase de discussion avec la personne pour lui faire dire les effets ressentis lors de l'exercice et faire le parallèle avec la consommation d'alcool et l'acte de conduite. Précautions à prendre: Les personnes peuvent laisser leurs lunettes durant tout l'exercice. Les lunettes d'alcoolémie sont faites pour aller normalement se superposer aux lunettes de vue classiques. L'animateur doit rester à proximité immédiate de la personne qui réalise le parcours. Cette dernière peut trébucher ou avoir un malaise. L'animateur doit s'assurer que les personnes ne doivent pas tricher (enlever les lunettes pour regarder rapidement, ou regarder par dessous). Les personnes doivent regarder droit devant eux et non pas regarder leurs pieds durant l'exercice (on ne marche pas en regardant ses pieds quand on marche normalement dans la rue! Là c'est pareil). Rester à proximité immédiate des personnes quand elles enlèvent les lunettes d'alcoolémie. Comme l'on repasse d'un «état alcoolique» à un état «zéro» de suite cela peut provoquer une sensation de gêne voire un léger malaise. La réglementation L'alcoolémie maximale autorisée au volant est de 0,5 g/litre de sang. Les éthylotests et les éthylomètres délivrent cette mesure par litre d air expiré : le seuil légal à ne pas atteindre est fixé à 0,25 mg/litre d air expiré. Conduire avec une alcoolémie égale ou supérieure à 0,8 g/litre de sang, qui correspond à 0,4 mg/litre d air expiré, est un délit.
les doses: Éléments de langage :
Il y a autant d'alcool dans un verre de bière que dans un whisky ou pastis servis dans un bar (doses standard). 25cl de bière à 5 équivalent à 2cl de pastis à 45, équivalent à 3cl d'un digestif à 40 (= 10g d'alcool pur par verre). Mais attention aux doses "maison" lorsqu'on se sert soi-même ou entre amis, qui peuvent être largement plus dosées qu'au bar. les effets de l'alcool Difficultés pour prendre des décisions et adapter sa conduite aux circonstances Mauvaises coordination et synchronisation des gestes Allongement du temps de réaction Trouble de la vision latérale : difficultés pour distinguer les panneaux, les piétons qui s apprêtent à traverser, les rues perpendiculaires Début de la sensation d euphorie : Le conducteur prend des risques qu il n aurait pas pris en temps normal Légères perturbations de la vision : L estimation des distances est modifiée (danger pour les dépassements), on voit moins bien sur les côtés les faux remèdes et l'élimination de l'alcool «L'alcool désaltère» En réalité, l'alcool déshydrate en provoquant une élimination de l'eau contenue dans le corps. Cette élimination agit sur le mécanisme de la soif et entraîne à boire davantage. La seule boisson désaltérante est l'eau. «L'alcool conserve» Les fruits! Mais l alcool favorise les maladies, les accidents et la criminalité. L alcool serait à l'origine de 45 000 décès par an. «L'eau, ça permet d'éliminer plus vite!» L'eau est indispensable pour se désaltérer et se réhydrater, mais elle ne permet pas d'éliminer l'alcool. L alcool s'élimine à 95 % par passages successifs dans le foie. 2,5 % sont rejetés par les poumons avec l'air expiré, 2,5 % par les reins avec l'urine. «Je connais des trucs» L'huile n'est d'aucun effet sur l'élimination de l'alcool. Le café salé peut être vomitif, mais il est sans effet sur l'alcool déjà passé dans le sang. Le café fort et à hautes doses peut ralentir la vitesse d'élimination de l'alcool. Le sucre en morceaux est sans effet sur l'alcoolémie et peut provoquer en réaction un malaise hypoglycémique. Le sucre naturel contenu dans les aliments, les fruits, peut augmenter le taux d'alcoolémie dans le sang. «Je rajoute du soda et je dilue mon apéritif avec de l eau et des glaçons, ainsi c est moins fort» Moins fort au goût, peut-être, mais avec de l eau, des glaçons ou du soda, un verre d alcool provoque les mêmes effets que consommé pur. «La bière ou le vin augmente moins l'alcoolémie qu'un apéritif ou un digestif» Quelle que soit la boisson alcoolisée, un verre représente la même dose d'alcool, soit environ 0,2 g/l dans le sang. Un demi de bière (25 cl), un ballon de vin (12,5 cl) ou un petit verre de whisky, anisette ou gin (3 cl d'alcool distillé à 40 ) contiennent tous à
peu près 10 grammes d'alcool pur. Si ces contenances sont respectées, il est faux de croire que certains alcools augmentent moins l'alcoolémie que d'autres. L alcoolémie n'augmente pas en fonction de la qualité de l'alcool, mais de la quantité ingurgitée. Et attention aux doses «maison» qui sont souvent supérieures à celles servies dans un bar. «J ai l habitude de boire. L alcool n a plus beaucoup d effet sur moi, je gère facilement ensuite sur la route» On peut avoir l impression, la sensation de bien gérer. Mais dans les faits, on voit que la prise d alcool augmente le risque d accident. Les effets néfastes de l alcool se font déjà ressentir à partir de concentrations relativement faibles L'alcoolémie monte très rapidement dans le sang. Le taux d'alcool atteint son maximum au bout d'une demi-heure, si l on est à jeun, au bout d une heure, au cours d un repas. En revanche, il redescend très lentement : 0,10-0,15 g/i par heure (temps moyen pour une personne en bonne santé). Ce qui fait qu'avec un taux d'alcoolémie de 1 g/l (4/5 verres environ), il faut entre 3 h 30 et 5 heures pour revenir à un taux inférieur à 0,50 g/l et environ 7 heures pour revenir à zéro.
la documentation associée
Quelques données d'accidentologie locale Profil du responsable présumé d'accident mortel Janvier 2011 à Juin 2012 Alcool et conducteur responsable A savoir: Lorsque les forces de l ordre arrivent sur les lieux d un accident corporel de la circulation, elles doivent contrôler l alcoolémie de tous les conducteurs impliqués, et le cas échéant des piétons. Pour les personnes tuées sur le coup ou grièvement blessées, le dépistage et la mesure du taux d alcool se font par une prise de sang, dont le résultat n'est communiqué qu ultérieurement. Ce dépistage est parfois impossible sur les personnes tuées (extrême gravité du corps de la victime rendant toute prise de sang impossible). Pour les indemnes et les blessés légers en état de souffler, on procède principalement par éthylotest. Une prise de sang peut être effectuée ensuite pour confirmer et compléter les résultats de l éthylotest. Le résultat de l'éthylotest est soit négatif (moins de 0,5 grammes d'alcool par litre de sang), soit positif (égale ou supérieur à 0,5 grammes d'alcool par litre de sang). Généralement, le taux d'alcool de l'usager ne sera mesuré qu'en cas de dépistage positif. Par ailleurs, ces résultats ne sont pas toujours connus pour 3 raisons: a) Prise de sang parfois impossible sur les personnes tuées (extrême gravité du corps de la victime, rendant toute prise de sang impossible). b) Refus de réaliser le test d'alcoolémie (cas assez rare) c) Résultats de la prise de sang non connu, lors de l'envoi des B.A.A.C. Chiffres clés Accidents avec alcool et conducteur responsable Pour les raisons évoquées précédemment, sur les 112 accidents mortels concernés, la présence éventuelle d'alcool n'a pas pu être mesurée 22 fois. Le tableau ci-dessous porte donc sur les 90 accidents à taux connu restants. Sur les 90 accidents mortels, 28 sont avec présence d'alcool soit une part de 31%. Dans les 28 accidents avec présence d'alcool, on dénombre 28 conducteurs présumés responsable dont: -26 sont alcoolisés soit près de 1 conducteur présumé responsable sur 3-2 sont non alcoolisés* *Dans 2 cas d'accident, 2 conducteurs sont sobres mais présumés responsables, alors que les 2 autres conducteurs impliqués sont alcoolisés mais ne sont pas présumés responsable.
Alcool et conducteur responsable Nombre Part Négatif 64 71% 0,5g/l 1 à moins En infraction 0 0% de 0,8g/l En délit 0,8 g/l à moins de 2 g/l 14 16% + de 2 g/l 12 13% Total 90 100% 1 Taux d'alcool en gramme par litre de sang
réorientations possibles Vous pouvez réorienter le discours et l'animation vers d'autres ateliers: savoir comment s'auto-tester ; soit en montrant comment on utilise un éthylotest chimique savoir comment s'auto-tester ; soit en montrant comment on détecte la présence d'alcool avec un éthylotest électronique Simalc (simulateur d'alcoolémie: courbe d'évolution de l'alcoolémie en fonction du poids, du nombre de verre, etc...) Faire remplir des verres avec des pseudos alcool par les personnes et comparer leurs doses «maisons» avec les doses standards.