MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO --------------- Unité Progrès Justice Situation des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola au Burkina Faso
La situation épidémiologique en Afrique de l ouest reste marquée par la survenue de cas de maladie à virus Ebola, maladie très contagieuse et hautement mortelle chez l Homme. En Afrique les chauves-souris frugivores sont considérées comme les hôtes naturels des virus Ebola. La chauve-souris par un mécanisme quelconque transmet le virus aux animaux sauvages ou directement à l homme. Le virus Ebola se transmet par manipulation d animaux porteurs du virus, vivants ou morts. Il peut se transmettre également par contact direct avec les malades, à travers les liquides physiologiques infectés. On juge que les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission. Cette maladie touche actuellement la Guinée-Conakry, le Libéria, la Sierra Leone, et tout dernièrement le Nigéria. Selon l Organisation mondiale de la santé depuis le début de l année au 18 août 2014, 2473 cas ont été enregistrés dont 1350 décès soit une létalité de 54,6%. A ce jour aucun cas n a été notifié au Burkina Faso. Devant le risque de propagation de cette maladie à toute la sous-région, des actions ont été menées au Burkina Faso parmi lesquelles, on note : le renforcement de la surveillance épidémiologique avec la notification hebdomadaire et instantanée de toute situation anormale et l élaboration et la diffusion des directives de prise en charge des cas ; l élaboration d un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de maladie à virus Ebola. L élaboration dudit plan a connu la participation effective des autres secteurs impliqués. Elle s est basée principalement sur les expériences du Burkina Faso dans la gestion des épidémies et celles des pays touchés par la présente épidémie ; l exercice de simulation du 14 au 18 juillet 2014 à Ouagadougou d une catastrophe découlant d une pandémie ; la communication orale en Conseil des Ministres sur la maladie à virus Ebola ; la suspension de la chasse aux roussettes communément appelées chauves-souris par un communiqué du Ministère de l environnement et du développement durable en date du 30 juillet 2014. la tenue d une rencontre de concertation le 4 août 2014 sous la présidence du ministre de la santé avec les directeurs régionaux de la santé, les directeurs généraux des hôpitaux, la commune de Ouagadougou, la presse, l OMS, le privé, la direction générale de la protection civile. Cette rencontre a eu pour objectifs de renforcer l information des acteurs sur la 2
maladie et de mettre à leur disposition la documentation nécessaire pour une large information des populations ; la tenue d une autre rencontre le 4 août 2014 avec les acteurs des ministères en charge de l environnement, de l élevage, des transports (aéroport, la gare ferroviaire), de la police et de la mairie de Ouagadougou. L objectif de cette réunion était d échanger sur le renforcement des mesures en termes de circulation des personnes, des denrées et autres mesures en lien avec l hygiène ; la mise à disposition de kits de protection individuelle, des médicaments et consommables avec l appui de l OMS et de Médecins Sans Frontières (une autre acquisition est en cours sur le budget de l Etat) ; l information et la sensibilisation des populations à travers l élaboration et la diffusion de messages de sensibilisation destinés au personnel de santé et au public, des exposés sur le thème Ebola lors de certaines rencontres, des communiqués de presse sur la maladie à virus Ebola, la réalisation d émissions radiophoniques sur la maladie et les rencontres d échanges avec la société civile et des acteurs politiques ; la mise en place de dispositif de renforcement de l hygiène des mains et des surfaces au niveau des aéroports de Ouagadougou et de Bobo- Dioulasso. Ce dispositif comprend des colonnes d antiseptiques, des thermomètres sensibles (infra-rouge ou laser) ; la mise à disposition de nécessaire pour la mise en observation de cas éventuel. Ce dispositif concerne autant la salle principale d arrivée que le salon d honneur. Aussi, des actions d information ont été menées à l endroit du personnel des aéroports. Des affiches ont été placées sur les zones bien visibles. Des équipes de santé sont mises en place et elles se relaient en vue de couvrir l arrivée des différents avions. Les passagers des compagnies suivantes sont les plus ciblées : Air Burkina, Air Côte d Ivoire, ASKY, Ethiopian. L extension aux autres compagnies aériennes sera en fonction de l évolution épidémiologique de la maladie au niveau sous régional et mondial ; l identification et l aménagement pour la ville de Ouagadougou, d un lieu d isolement pour servir de site de prise en charge de cas éventuel : à ce titre, le CSPS de Yagma, nouvellement construit et non encore fonctionnel a été identifié, aménagé et équipé à cet effet. Il en est de même pour la ville de Bobo-Dioulasso et des autres localités ; une correspondance a été adressé à tous les Présidents des Comités régionaux de lutte contre les épidémies (Gouverneurs de Régions) pour le renforcement des mesures d hygiène aussi bien individuelles que collectives, la sensibilisation des populations et l identification de sites d isolement et de prise en charge d éventuels cas ; 3
une sortie de terrain le 10 août 2014 avec les hommes de média pour présenter les dispositions prises à l aéroport et au site de de prise en charge de Yagma ; l élaboration d un plan de communication avec des activités ciblant les hommes de média, transporteurs, les hôteliers, les restaurateurs, les médias, les tradipraticiens, ordres et syndicats professionnels, les acteurs de la société civile. Durant ces actions d information, les messages de sensibilisation à travers les réseaux de téléphonie mobile et la presse sont diffusés. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de communication, un briefing des agents de santé en cascades a débuté le 11 août 2014 et est en cours sur tout le territoire national ; la reproduction et la ventilation de 20 000 affiches de sensibilisation sur le mode de prévention de la maladie à virus Ebola ; la réalisation de quatre (4) prélèvements par le Centre Muraz chez quatre personnes et envoyés au laboratoire de référence à Lyon en France. Il s agit de deux personnes rentrées de la Guinée dans leur village à Ingané (District sanitaire de Titao), de deux autres respectivement à Gaoua et Ouagadougou. Ces personnes présentaient une symptomatologie suspecte dans le contexte actuel. Les résultats sont négatifs. l investigation dans la famille d un patient décédé à Baku au Ghana le 8 Août 2014. Avant que les résultats des prélèvements post mortem effectués par les équipes ghanéennes, une investigation avaient conduit à l identification des sujet contact à Cinkansé avec prise de mesures conservatoires à type de mise en quarantaine des sujets contact. Suite au résultat négatif, ces mesures ont été levées ; le suivi d un passager burkinabè qui aurait pris le même vol ASKY (Lomé - Lagos le 20 juillet 2014) que le patient Libérien décédé à Lagos. Il est revenu à Ouagadougou le 26 juillet 2014. Un suivi a été régulièrement effectué chez ce passager jusqu au 21 ème jour après le supposé contact. A la date du 13 août 2014, ce suivi a permis de noter qu il se porte bien et ne présente aucune symptomatologie particulière. Seul un passager étranger ayant voyagé avec ce premier malade est arrivé au Burkina Faso. Il ressort de l analyse des fiches de police qu il s agit d une dame qui est arrivée à Ouagadougou le 20 juillet 2014 et qui est repartie le 23 juillet 2014 par le vol AIR France pour Paris via Niamey ; la tenue d une réunion du comité national de gestion des épidémies élargie aux partenaires techniques et financiers, aux missions diplomatiques présidée par le Ministre de la Santé. Cette réunion a été appréciée par les participants et des suggestions ont été faites pour renforcer davantage les mesures prises. Elles portent sur la simulation grandeur nature, l implication renforcée de la Croix Rouge, la sécurité autour des sites d isolement si un 4
cas y est admis, la réunion hebdomadaire du comité national de gestion des épidémies, la poursuite de la sensibilisation de la population ; la mise en place d un numéro vert avec la contribution de l Association africaine face au Sida (AFAFSI) : numéro est 80 00 11 20 la tenue d une rencontre d échanges entre le Ministre de la santé et son homologue de la Côte d Ivoire le 20 août 2014 à Abidjan. Cette activité s inscrit dans le cadre des instructions données par les chefs de gouvernement lors du sommet d amitié entre le Burkina Faso et la Côte d Ivoire. Cette journée d échange a permis aux deux délégations de partager les expériences et de s accorder sur les actions au niveau des frontières. Une fiche voyageur a été proposée par la partie ivoirienne mais son application une implication de l ANAC et des autres pays. Ce sujet sera abordé lors la rencontre extraordinaire des Ministres de la santé de la CEDEAO le 28 août 2014 à Accra. Les différentes perspectives, en dehors des actions continues de surveillance épidémiologique et d information/ sensibilisation des populations, porteront sur : le renforcement de capacités d équipes de santé (formation, équipement) pour permettre une prise en charge adéquate et rapide si nécessaire ; la poursuite de la collaboration entre les acteurs des postes frontaliers pour l identification d éventuels cas ou de risques (renforcement de la surveillance épidémiologique); la mise en œuvre du plan de communication et de sensibilisation sur toute l étendue du territoire national ; la mobilisation des ressources pour financer le plan de riposte à une éventuelle épidémie de maladie à virus Ebola. Dans ce cadre deux requêtes ont été déjà élaborées à l attention de la République du Japon et de République de Chine Taiwan. Aussi, il est important de noter un don de dix millions de francs CFA remis par le Groupe Coris Bank International au ministère de santé pour soutenir les actions du Gouvernement qui a déjà mobilisé un milliard cent million (1 100 000 000 FCFA) dans la prévention la maladie à virus Ebola. Le plan de riposte est estimé financièrement à treize milliards six cent cinquante-huit millions sept cent dix-sept mille cent soixante-quatorze (13 658 717 174) francs CFA. les acquisitions dans le cadre des requêtes formulées aux partenaires. Le système de santé est en situation d alerte afin de détecter toute situation anormale même si cela s avère souvent exagéré. L ensemble des actions à mener requiert toujours l appui du Gouvernement. 5