Janvier 2014 N 111919 Contact : Damien Philippot prenom.nom@ifop.com Observatoire des politiques publiques : Les Français et l e-administration pour
Note méthodologique Etude réalisée par l Ifop pour : Acteurs Publics Echantillon : Echantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l interviewé) après stratification par région et catégorie d agglomération. Mode de recueil : Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing). Dates de terrain : Du 22 au 24 janvier 2014 2
Les représentations associées à la e-administration Question : L administration numérique (c est-à-dire la possibilité de pouvoir faire ses démarches administratives en ligne), selon vous, c est avant tout? En premier? Et en second? Un gain de temps pour les citoyens Une simplification des services publics Un moyen de réduire le coût des services publics Un synonyme de progrès Des problèmes de sécurité des données personnelles Des services publics plus performants Plus de services pour les citoyens Une amélioration de l accès aux données publiques (open data) Un rapprochement de l administration et du citoyen Une personnalisation des services publics Aucune autre proposition (réponse non suggérée) - 34% 19% 36% 16% 36% 8% 17% 7% 12% 5% 12% 5% 12% 3% 7% 2% 7% 1% 2% 2% En premier Total des citations 57% 3
Le niveau de développement de la e-administration en France par rapport aux autres pays Question : En matière d administration sur Internet, estimez-vous que la France est en avance ou en retard par rapport aux autres pays développés? Statut de l interviewé TOTAL En retard 61% Très en retard 13% Ni en avance, ni en retard 26% 57 66 72 Salarié du secteur public Salarié du secteur privé Indépendant / Employeur Très en avance 1% Proximité politique Plutôt en retard 48% Plutôt en avance 12% 62 57 62 64 60 64 FDG PS MoDem UDI UMP FN TOTAL En avance 13% 4
La propension à faire davantage de démarches administratives sur Internet Question : Si c était possible, seriez-vous prêt à faire davantage de démarches administratives sur Internet? TOTAL Oui 89% Profession de l interviewé Oui, certainement 44% 98 92 88 Prof. lib., cadre sup. P. intermédiaire CSP- Non, certainement pas 2% Non, probablement pas 9% Oui, probablement 45% 81 Proximité politique 96 95 89 88 TOTAL Non 11% FDG PS MoDem UMP FN 5
Les domaines les plus pertinents dans lesquels développer la e-administration Question : Et dans quel domaine en particulier souhaiteriez-vous que la e-administration se développe? En premier? Et en second? Base : A ceux qui si c était possible serait prêt à faire davantage de démarches administratives sur internet, soit 89% de l échantillon L état civil et la vie citoyenne (vote en ligne) L emploi La santé et la prévention L action sociale La formation professionnelle 12% 10% 9% 6% 18% 24% 26% 24% 46% 59% La justice 6% 17% La sécurité publique 6% 16% L éducation 5% 13% Aucun autre domaine (réponse non suggérée) - 2% En premier Total des citations 6
Les principaux enseignements (1/4) Le développement de l administration numérique, ou «e-administration», figure parmi les objectifs maintes fois assignés par les pouvoirs publics aux politiques de modernisation des rapports entre les services publics et les usagers. Récemment, dans le cadre du «choc de simplification» impulsé par le président de la République, la fluidification numérique des échanges entre les entreprises et les administrations s est ainsi inscrite au cœur d évolutions jugées essentielles. Interrogés par l Ifop pour Acteurs Publics, les Français font preuve de jugements particulièrement favorables au développement de l e-administration, et se montrent disposés à participer à cette évolution fondamentale dans le fonctionnement des services publics. Invités en premier lieu à lister les évocations que leur suggèrent l administration numérique, les interviewés se focalisent sur des éléments liés à la rationalisation des rapports entre usagers et services publics. Ainsi, 57% mentionnent le gain de temps que représente pour les citoyens l e-administration, alors que 36% évoquent une simplification des services publics, et une proportion identique un moyen de réduire le coût des services publics. Economie, simplicité, rapidité : ces trois concepts traduisent une attente forte en termes d efficacité accrue des services publics, attente qui se comprend d autant mieux qu on sait les Français très soucieux de voir l Etat et toutes les administrations réduire leurs dépenses, de même qu on connaît leur souci d une amélioration des services rendus aux usagers (aussi contribuables), s agissant notamment de la vitesse à laquelle les services publics sont en mesure de traiter leur situation. Les autres considérations, et notamment l amélioration des services publics (12% de citations), ou encore l accès aux données publics (7%), ne sont guère relevées par les répondants. Les aspects plus négatifs liés au développement de l e-administration, comme notamment les problèmes liés à la sécurité des données personnelles, sont également peu évoqués (12%). 7
Les principaux enseignements (2/4) Si ces premiers résultats témoignent d attentes fortes de la part des usagers, leur regard sur le niveau actuel de développement de l administration numérique en France s avère relativement sévère. En effet, 13% seulement des personnes interrogées estiment que la France est en avance dans ce domaine par rapport aux autres pays développés, et 61% pensent à l inverse que notre pays est en retard, 26% considérant que la France n est ni en avance ni en retard. Dans le détail des réponses, on note que les proches de la gauche (18%), mais aussi les cadres et professions libérales (17%) et surtout les plus jeunes (23% des 18-24 ans) sont les plus nombreux à noter une avance de la France. Le «retard» français dans la numérisation des échanges entre usagers et services publics est d autant plus regrettable qu une très large majorité des interviewés (89%) souhaiteraient faire davantage de démarches administratives en ligne si c était possible. 44% se disent même «certains» de s y adonner si l occasion s en présentait. S il n est guère de fracture générationnelle dans cette propension à utiliser de nouveaux e-services, on observe que les CSP- (ouvriers et employés) se montrent nettement moins promptes que les CSP + à faire davantage de démarches en ligne (40% versus 58%). Un écart se révèle aussi entre les zones rurales (43% de personnes disposées) et les habitants de l agglomération parisienne (56%). 8
Les principaux enseignements (3/4) S agissant enfin des domaines dans lesquels il s agirait de développer l e-administration, les Français prêts à accroître le champ des relations numériques avec les services publics mentionnent en premier lieu l état civil et la vie citoyenne, dont notamment le vote en ligne (59% de mentions). De loin, cet aspect de la vie administrative domine les autres domaines où la numérisation pourrait se renforcer : la santé et la prévention (26% d évocations), l emploi (24%), ou encore l action sociale (24%) sont autant de services moins évoqués, certainement du fait des nombreuses démarches que les usagers ont déjà aujourd hui la possibilité d effectuer en ligne dans leurs rapports avec ces services publics ; le quart de citations qu ils recueillent chacun invite néanmoins à penser que des marges de progression sont encore présentes aux yeux d une partie des Français. D autres secteurs d intervention publique (la formation professionnelle, 16%, la justice, 18%, la sécurité, 17% ou l éducation, 13%) sont plus marginalement mentionnés. On relèvera toutefois que la hiérarchie n est pas la même auprès des plus jeunes qui sont nettement plus nombreux que la moyenne à citer l emploi comme secteur prioritaire de développement de l administration numérique (42% des 18-24 ans évoquent l emploi), celui de l état civil leur paraissant moins essentiel qu aux citoyens plus âgés (38%, contre 62% parmi les plus de 35 ans). 9
Les principaux enseignements (4/4) Jugement assez exigeant des Français sur le niveau de développement de l e-administration, attentes fortes en termes d efficacité accrue des services publics via la numérisation des échanges, propension forte à recourir à ces nouveaux rapports avec l administration, et focalisation sur l état civil, ou l emploi pour les plus jeunes : les priorités des Français, plutôt compatibles avec l agenda des pouvoirs publics en la matière, sont clairement exprimées et exerceront certainement une pression forte sur la capacité des services publics français à continuer leur révolution numérique. Damien Philippot Directeur des études politiques au Département Opinion et Stratégies d Entreprise de l Ifop 10