Le premier semestre se termine avec à la clef de nombreux projets qui ont déjà abouti. Tout d abord, l assemblée générale, moment important dans la vie de notre association, nous a apporté des pistes pour nous préparer à l évolution, voire la révolution, économique de la distribution de produits biologiques. Le 2 Juin, un rendez-vous adhérents a permis de poursuivre cette réflexion avec un focus sur la stratégie digitale pour la conquête de nouveaux consommateurs. Le premier salon professionnel de l offre alimentaire locale, organisé en partenariat avec la Chambre d Agriculture de Région dans le douaisis, a connu un véritable succès. Lieu de rencontre de l offre et la demande, les exposants comme les visiteurs ont apprécié l organisation simple et conviviale. C était aussi l occasion pour nous de vous remettre notre nouveau guide B to B qui participe également à la r elocalisation des approvisionnements en produits biologiques régionaux. Le printemps bio et la fête du lait viennent de se clôturer et ont permis aux consommateurs de vous rencontrer dans un cadre festif et convivial. Des ateliers d animation et de sensibilisation à l Agriculture Biologique à destination du jeune public ont pu être expérimentés avec Flora, Mathilde et Thomas et ont remporté l adhésion des structures d accueil. Et enfin, la définition d une nouvelle stratégie de communication régionale à destination du grand public a été réalisée avec nos partenaires et l aide de cabinets spécialisés. Simple, claire et efficace, le prochain numéro vous en dévoilera les contours et nous vous proposerons très prochainement un temps d échange à ce sujet afin d en assurer collectivement sa réussite. Votre président Grégoire DUPONT.
A PRO BIO a participé à deux événements dédiés à la restauration collective : celui de l agence BIO qui nous a offert un point de vue générale du secteur et celui de Corabio qui a proposé un focus sur la restauration collective en entreprises. Ce qu il faut retenir de ces 2 événements : Outre quelques chiffres clefs sur ce secteur au niveau national et européen, l agence bio s est appuyée sur des témoignages concrets de collectivités engagées pour le développement de la bio en France telles que Langouët : une des premières restaurations collectives 100% bio ou encore Lons-le-Saunierqui utilise la restauration comme moyen de valoriser la production bio provenant des champs captants en eau potable. En clôture de ces témoignages, le représentant du ministère de l agriculture a rappelé l engagement de l Etat pour le développement de l agriculture biologique avec un budget en augmentation. Aussi, le ministère souhaite voir l émergence de dynamiques territoriales encore peu présentes en France avec des déclinaisons du plan bio national à des échelles locales. Le Nord Pas de Calais est donc précurseur en la matière avec la territorialisation de la démarche pose sur quatre piliers : la communication, la collaboration, l éducation et les animations. Les secteurs du travail et de la santé : le potentiel de nouveaux acheteurs le plus important La restauration santé/social reste le dernier secteur puisque seulement 26% des acheteurs de ce domaine achètent des produits bio. Les témoignages du CH du Mans et du CHRU de Reims ont permis de démontrer que cette démarche était possible malgré la complexité de ce type de restauration (une multitude de menus/régimes en fonction des malades, du court séjour, le manque d appétit et la perte de goût des patients ). Enfin il a été rappelé que les hôpitaux étaient jugés prioritaires par l Etat dans le plan bio ambitions 2017 du ministère de l agriculture. La restauration en entreprise Devant les interrogations du Synabio en ce qui concerne le débouché de la restauration collective pour notre filière, le SNRC (syndicat des sociétés de restauration collective) a rappelé que la demande dans le secteur de la restauration au travail est en plein émergence. Les chiffres de l agence bio confirment cette tendance. En effet, ce domaine présente la plus forte augmentation du nombre d acheteurs du marché de la restauration (62% des acheteurs en 2015 contre 55% en 2014). L association Corabio de Rhône Alpes s est penchée sur la question et a dressé un bilan de son projet " Manger Bio Local en Entreprise ", lancé en 2011. Corabio a lancé ce projet, en partenariat avec FL Conseil et 13 entreprises, réparties sur tout le territoire de Rhône-Alpes. L accompagnement réalisé concerne 17 restaurants d entreprise, 20000 salariés et 8 sociétés de restauration collective. Il consiste en l accompagnement des restaurants d entreprise dans l introduction de produits biologiques locaux. Les entreprises n ayant aucune obligation à s engager dans une telle démarche, elle n est que la preuve de leur motivation à s investir dans ce projet. De plus, la restauration d entreprise présente l avantage de structurer la filière avec plus de régularité que la restauration scolaire puisqu elle n est pas contrainte par les périodes de vacances. Cet accompagnement passe par un suivi individuel des entreprises pour cerner les besoins de chacune mais aussi par des réunions collectives pour échanger sur les bonnes pratiques, et les outils de communication pour sensibiliser les convives en interne et valoriser le projet en externe. Après quatre ans d existence, ce projet a abouti sur des résultats très satisfaisants puisque le taux de produits bio locaux dans les restaurants d entreprise est passé du quasi nul à plus des 20% fixés pour certains restaurants. Cette demande croissante de produits bio locaux a permis à l agriculture biologique de la région de se développer et de se diversifier. Et les effets ne s arrêtent pas à la restauration collective puisque, dans les restaurants participant au projet, 40% des convives consomment quotidiennement des produits biologiques. Cela permet donc de transmettre des valeurs et de rééduquer les convives notamment sur l utilisation de produits frais et la prise en compte des saisonnalités. Les enjeux d un tel projet sont donc environnementaux puisqu il permet de développer l agriculture biologique, respectueuse de l environnement, et de réduire les temps de transport des produits. Ils sont
aussi économiques. En effet, en 2014, la restauration d entreprise représente 1/4 du chiffre d affaire de la plateforme de producteurs comme Bio A Pro alors que ce marché était inexistant il y a 3 ans. Ce développement économique est pérenne puisque les différents acteurs se sont engagés les uns auprès des autres. Enfin, il représente aussi des enjeux sociaux par la mise en avant des professionnels cuisiniers, du travail des producteurs locaux ainsi qu en permettant l accès à une alimentation saine et responsable à un grand nombre de salariés. Au vue du succès de ce projet, un déploiement national est aujourd hui souhaité. L association A Pro Bio commence d ores et déjà à l initier en Nord-Pas-De-Calais. Des contacts et des rendez-vous ont déjà été pris avec certaines grandes entreprises de la région. Pour en savoir plus, contactez nous au 03 20 30 57 97. Lancé depuis un an par un collectif de professionnels engagés, le «Ptinor pain bio 100% local» continue son développement en région. Issus de farines «Nord-Pas de Calais & Picardie» il permet d encourager les partenariats et la coopération entre les différents opérateurs économiques de la filière (producteurs, organismes stockeurs, meuniers et boulangers),mais aussi et surtout de valoriser l agriculture biologique régionale auprès des consommateurs et de promouvoir les produits locaux. Le Ptinor est fabriqué par plusieurs boulangers en région, chacun déclinant les trois types de farines disponibles selon ses recettes et son savoir-faire. Trois boulangeries sont déjà engagées dans la filière: Plus de 40 tonnes (80 000 pains, 20 tonnes de farine, 6ha de céréales) de Ptinor ont été vendues depuis le lancement principalement auprès de la restauration collective. Réel succès auprès des gestionnaires et des convives, le Ptinor T65 est également livré dans les magasins spécialisés via un réseau logistique innovant. Une large campagne de sensibilisation des boulangers est menée depuis plusieurs mois et les entretiens commencent à porter leurs fruits. Certains boulangers projettent ainsi de lancer des projets de certification bio dans les prochains mois pour rejoindre la filière Ptinor, qui sera alors disponible
notamment à Hellemmes et Pont-à-Marcq. Une forte sensibilisation des boulangers : 9 boulangers rencontrés individuellement 4 boulangers formés 94 courriers de sensibilisation envoyés sur les territoires de la CAD et du PNR Avesnois 40 boulangers enquêtés et sensibilisés par téléphone Une aide à la certification a été mise en place par la Région Nord-Pas de Calais pour les boulangers engagés dans la démarche Ptinor. Ce soutien permet de lever le frein économique à la certification biologique encore très présent pour les petites structures artisanales. Un partenariat est en discussion avec la Chambre des métiers afin de favoriser le développement du pain bio chez les artisans et d augmenter le rayonnement de la filière locale. Cette année, A PRO BIO et la Chambre d agriculture organisent plusieurs «Salons des professionnels de l offre alimentaire» sur différents territoires en région en partenariat avec chaque territoire et nos partenaires. Ces rencontres «offre demande» visent plusieurs objectifs : - Faciliter la relocalisation des approvisionnements en restauration collective - Provoquer la prise de contacts par des rencontres one to one et faciliter les commandes de produits - Promouvoir la diversité de l offre disponible. Le 1er salon s est tenu le 9 juin à Douai. Plus d une cinquantaine d acheteurs publics et privés des secteurs de la restauration ont pu prendre des contacts commerciaux sur les 15 stands d exposants tenus par des producteurs locaux et des fournisseurs bio régionaux. Ces derniers ont ainsi pu mettre en avant leurs produits et établir des liens commerciaux. Les retours des visiteurs et exposants sont excellents «format très opérationnel», «super format de proximité», «très adapté à nos métiers» et encourageant «à poursuivre», «concept à renouveler»... Ainsi, d autres territoires seront concernés au second semestre (Artois Comm., avesnois...) et peut-être davantage dans les années prochaines. - Dans le collège «Transformateurs» : Caroline blondeau / cuisinière de Nature - Dans le collège «Producteurs» : Ferme des Récollets
Les Cookettes ont une actualité débordante en 2015 et elles ont besoin de notre soutien grâce au financement participatif. Alors découvrez leur projet de crowdfunding et devenez consomm acteur! Toutes les informations sont sur http://fr.ulule.com/cooking-cie Si vous aussi, vous souhaitez rejoindre notre réseau de professionnels, contactez-nous par téléphone au 03 20 31 57 97 ou par mail à contact@aprobio.fr Adhérente depuis 2011 et engagée dans les projets de développement de la filière à l échelle régionale, la coopérative Cevinor investit sur son site historique, à Haut-Lieu. Elle va réaliser une extension de ses bâtiments pour développer ses activités de charcuterie, de traiteur et de viande bio. Elle a également réhabilité le magasin. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Deux crises plus tard, celles de la vache folle et du scandale de la viande de cheval, contre toute attente, une partie de la filière viande bovine est sortie gagnante de la tourmente. Cevinor, coopérative qui regroupe un millier d éleveurs adhérents dans le Nord-Pas-de- Calais, avec six magasins sous enseigne «Les Boucheries du Bocage», une filiale Agri viande qui fournit les bouchers détaillants et la restauration collective, un siège historique planté au cœur du bocage à Haut-Lieu, a non seulement surmonté les crises, mais en est ressortie plus forte. Aujourd hui, la coopérative passe à la vitesse supérieure avec un investissement total d 1,5 M d euros, dans l Avesnois. Envisageant l agrandissement, Cevinor a d abord prospecté dans le Valenciennois, a visité des friches industrielles, a évalué le potentiel de l ancien abattoir Bigard d Avesnes pour finalement se rabattre sur son siège historique, à Haut-Lieu. «La coopérative est propriétaire du foncier à Haut-Lieu. Nous avons la possibilité de réaliser l extension ici, sur le site du navire amiral de la société, la maison mère de toutes les filiales. Investir sur le territoire de l Avesnois, c est mettre en avant le local et le régional», souligne Yves Carpentier, directeur général. La coopérative réalise en 2015 une extension de 750 m2 adossée en forme de L à la surface du bâtiment actuel. «Nous allons y développer les activités charcuterie et traiteur, mais également ramener la branche viande en gros actuellement implantée sur notre site de Valenciennes. Cevinor sera à l automne en mesure de proposer aux clients de la restauration collective, comme aux bouchers traditionnels et aux magasins spécialisés, une gamme de produits BIO allant de la carcasse entière au barquettes emballées individuelles.