Douleurs neuropathiques en cancérologie



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Transcription:

Douleurs neuropathiques en cancérologie Généralités Définition de l IASP Douleur secondaire à une lésion ou à un dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central. Très fréquentes ( > 50% ), variées, difficiles à évaluer. Mal connues, mal reconnues, souvent ignorées et maltraitées. Manifestations précises : diagnostic clinique. Rarement pures Composante nociceptive au premier plan. Composante neuropathique décelée après traitement antalgique. Neuropathie motrice souvent associée. Si pures Toxiques ou séquellaires. Problème du clinicien Séquelle ou récidive? Bilan d évolutivité du cancer. Exploration de la neuropathie? Diagnostic clinique Douleur spontanée au repos : Fonds douloureux permanent. Accès douloureux paroxystiques. Paresthésies. Douleurs provoquées, déclenchées par stimulus non douloureux, chaud ou froid, contrariétés, changement de temps, allodynie, hyperpathie. Examen clinique Troubles de la sensibilité. Troubles moteurs souvent associés, aggravant les troubles, avec diminution de la force musculaire. Aréflexie. Troubles sympathiques et trophiques. Troubles cognitifs et émotionnels : dépression, anxiété. Troubles comportementaux : réduction de l activité, diminution de la qualité de vie. Évaluation EVA ou EVN. Questionnaire DN 4. Questionnaire d évaluation des douleurs neuropathiques (N.P.S.I).

Sémiologie des douleurs neuropathiques Brûlure Étau Arrachement Latence : éventuel intervalle libre entre lésions et manifestations Douleurs spontanées Douleurs provoquées Sensations anormales non douloureuses Décharges électrique Éclair Élancement Stimulation normalement non nociceptive. Statique Dynamique Stimulation normalement nociceptive Continues Paroxystique Allodynie Hyperalgésie Mécanique et / ou thermique Chaud Froid Dysesthésie, Paresthésie Fourmillements Picotement Démangeaisons Troubles déficitaires ( réflexes, moteurs, trophiques ) et vasomoteurs ou tégumentaires associés.

Étiologies Pathologie cancéreuse elle-même. Chimiothérapies très fréquentes : Polyneuropathies périphériques, plexopathies. Neuropathies viscérales. Radiothérapies : Plexites. Chirurgie : Algo-hallucinoses douloureuses (5 à 10%). Névromes sur cicatrices superficielles ou profondes. Séquelles post-opératoires (perforants axillo-costaux, nerfs costaux, nerfs abdomino-pelviens). Radiculopathie compressive Douleur, souvent le premier signe. Examen clinique souvent normal (quelques dysesthésies, hypoesthésie). Évaluation urgente du rachis : scanner, IRM, scintigraphie osseuse. Puis troubles moteurs ou sympathiques. Étiologies variées: métastase osseuse comprimant, tumeur envahissant la racine, méningite carcinomateuse. Syndrome paranéoplasique neuropathique douloureux Siégeant à tous les niveaux du névraxe, du système nerveux périphérique ou des muscles. Rares en général. Nette prédominance du cancer du poumon surtout à petites cellules pour la neuropathie sensitive subaiguë ( syndrome de Denny-Brown avec des anticorps anti-hu ). Tableau clinique : dysesthésies, paresthésies, douleurs intenses, ataxie, force musculaire. S Cartalat-Carel : Traité de neurologie : neuropathies périphériques Vol 1 p 255 à 292 Doin 2004 Douleurs neuropathiques isolées du cancéreux Polyneuropathies dues à l évolution : Tous les cancers (force musculaire, souvent purement sensitives, paresthésies douloureuses). Lymphomes non hodgkiniens avec atteinte sensitivo-motrice, paresthésies, force musculaire, guérissant avec le traitement spécifique. Neuropathies douloureuses isolées du cancer évolué: multi-factorielle : Fonte musculaire et adipeuse (neuropathie du nerf péronier). Dénutrition, troubles métaboliques. Alitement prolongé, compression focale, troubles micro-circulatoires. Douleurs des méningites carcinomateuses Relativement fréquentes : 3 à 8 % des cancers. Douleur en mosaïque, indépendante des mouvements. Dysesthésie généralisée; malade intouchable. Crises douloureuses paroxystiques insoutenables. Association de douleurs nociceptives (douleurs bien localisées en palpation dorsale, lombaire, ou sacroiliaque) ou sympathiques. Atteinte des nerfs crâniens fréquente (50 à75 %), mais atteinte des nerfs périphériques possible. Allodynie sous-occipitale suraiguë, évocatrice. Allodynie pariétale uni ou bilatérale, moins fréquente. Syndrome du menton engourdi évocateur.

Neuropathies post-chimiothérapies Nombreuses molécules responsables, surtout : Alcaloïdes de la pervenche. Sels de platine. Taxanes. A un moindre degré : Adriamycine. Cytosine arabinoside. Ifosfamide. Thalidomide. P.Bouche Traité de neurologie : Neuropathies périphériques ; Vol 2, p1 à 32 Doin 2004 Neuropathies aux Alcaloïdes de la pervenche Vincristine : Neurotoxicité dose dépendante à partir de 1,4 mg/m2/semaine. Aujourd hui dose ne dépassant pas 2 mg en une seule dose. Polyneuropathie sensitivo-motrice des extrémités. D abord abolition des réflexes achiléens puis généralisée. Paresthésies douloureuses des extrémités (70 à 90%). Autres : Vinorelbine : toxicité moindre ; régression à l arrêt du traitement. Neuropathies aux sels de platine Cisplatine : Neurotoxicité dose dépendante à partir de 300mg/m2 (50% des patients avec 600mg/m2). Atteinte quasi exclusive des grosses fibres sensitives (diminution du sens vibratoire, du tact épicritique et des réflexes). Rares troubles moteurs mais toxicité cochléaire fréquente. Troubles pouvant se majorer à l arrêt du traitement. Carboplatine : Neurotoxicité moindre mais plus importante allodynie au froid. Oxaliplatine : Toxicité chronique identique à celle du cisplatine. Reproductible à chaque perfusion si dose cumulé > 540mg/m2. Neuropathies aux taxanes Paclitaxel : Symptômes si doses > 200mg/ml. Dose 135mg/m2 : 50% de symptômes neurologiques. Dose 175mg/m2 : 79% de symptômes. Dose de 250-300 mg/m2 :100% des cas. Douleurs, paresthésies, allodynie, diminution de la force musculaire apparaissent 1 à 3 semaines après injection, régressant à l arrêt du traitement. Docétaxel : Moindre neurotoxicité que le Paclitaxel. Douleurs neuropathiques liées à la chirurgie Neuropathies au décours immédiat de la chirurgie : Hématome compressif du psoas ou du creux axillaire. Irritation nerveuse par un système de drainage

Neuropathies plus à distance de l intervention en rapport avec des lésions directes des nerfs périphériques : Surtout lors dissections cervicales radicales, lors mastectomies, thoracotomies, prostatectomies radicales, cystectomies, pelvectomies. Syndromes douloureux post-mastectomie : 40 à 50 %. Pourcentage du même ordre pour thoracotomie. W.A.Macrae. Chronic Pain after surgery BJA 2001 Syndromes douloureux post-mastectomie Douleurs neuropathiques caractéristiques due à une lésion du deuxième intercostal rejoignant le nerf accessoire du brachial cutané interne. Clinique : hypoesthésie de l aisselle et de la partie supérieure et interne du bras. Pourcentage élevé entre 40 à 50 % dans les études rétrospectives et prospectives bien menées/ W. Cairns : a retrospective cohort study of postmastectomy pain syndrome: Pain 83 ( 1999 ) 91-95 M. Queinnec: prospective évaluation of treatmentrelated in patients with breast cancer: Abstract ASCO 2005 Plexopathies douloureuses post- radiothérapiques Plexopathies transitoires entre 2 à 5 mois. Plexopathies progressives entre 1 mois à 20 ans avec troubles musculaires, trophiques, douleurs moins fréquentes. Difficulté de diagnostic : récidive ou séquelle? IRM souvent indispensable. Plexus brachial: Douleur unilatérale, avec accès paroxystiques. Troubles moteurs ou sympathiques de mauvais pronostic (CBH, lymphoedeme). Plexus lombo-sacré : Le plus souvent par extension loco-régionale. Si récidive, souvent tendance à la bilatéralisation rapide. Rarement due à l irradiation. Étiologies sans rapport direct avec le cancer A Laguerry : Neuropathies post-radiques in Traité de Neurologie ; Vol 1, p 325 à 338 Doin 2004 Algies post-zostériennes. Neuropathies diabétiques. Neuropathies alcooliques. Neuropathies carentielles. Artérite. AVC. Syndromes canalaires (Canal carpien). Pathologies plus rares (auto-immunes; SEP; dysglobulémies). Traitements médicamenteux Nombreux médicaments utilisés en oncologie : Antidépresseurs. Antiépileptiques. Anesthésiques locaux par voie locale ou générale. Opioïdes. Antalgiques banaux. Kétamine.

Baclofène. Clonidine. Peu complètement actifs seuls ; pas de consensus sur stratégie thérapeutique mais grandes lignes. Guide line des prescriptions 1. But du traitement:améliorer qualité de vie (soulagement significatif, produire moins effets secondaires, améliorer activité). 2. Personnaliser traitement (variabilité individuelle). 3. Essayer de donner le moins de médicament, le titrer en commençant par faibles doses. 4. Titrer sur 3 à 14 jours selon médicament. 5. Prise à une heure donnée. 6. Dose réponse pour le soulagement mais aussi effets secondaires. 7. Si possible monothérapie ; recours aux associations si douleur neurologique complexe. 8. Prescription selon sécurité, efficacité, et effets secondaires. 9. Connaître les effets secondaires à long terme. 10. Choix traitement fonction NNT et NNH. A clinical guide to Neuropathic Pain ( Galer Bs,Dworkin Rh ) Les anti-épileptiques Action par blocage des canaux sodiques ou calciques, douleurs paroxystiques, constantes et lancinantes : Clonazépam (RIVOTRIL) : 0,025mg/k/j au début et progressive (½ vie 30-40 h). Carbamazépine(TEGRETOL) : 5mg/k : j au début et progressive à 15mg/k/j (AMM pour la névralgie faciale). Valproate de sodium (DEPAKINE) : 10 à 30 mg/k/j. Gabapentine (NEURONTIN) : 5mg/k/j au début jusqu à 60mg/k/j (AMM pour les neuropathies postzona ou post-herpes). Prégabaline (LYRICA) : 150 à 600mg/j à réduire si insuffisance rénale (AMM pour toutes les douleurs neuropathiques). Les antidépresseurs Classiquement les tricycliques ( ayant l AMM ) : Inhibiteur non sélectif de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Efficacité de l amitriptyline( Laroxyl) bien documenté mais mauvaise tolérance (bouche sèche, sédation, hypotension ) : 0,25 à 1 mg/kg/j. Clomipramine ( Anafranil) : 0,5 à 2 mg/kg/j. Imipramine et désipramine moins utilisées Autres antidépresseurs (sans AMM ): Venlafaxine (Effexor) seules des fortes doses (150-225 mg) sont efficaces (Robotham 2004). Les anesthésiques locaux Administrés par voie systémique : Lidocaine 2 à 15mg/kg/j IV. Mexilitine per os 150 à600 mg/j. Topique local: EMLA ou Neurodol-Tissugel (avec ATU). Infiltration de névromes. Blocs nerveux périphériques ou centraux : Indiqués dans les hyperalgésies, souvent associées avec des morphiniques. Péridurales antalgiques ou intrathécales.

Les opioïdes Efficacité des morphiniques variable dans les douleurs neuropathiques. Diminution de fixation des RO dans les DN Centrales ( perte ou inactivation ) expliquant l inefficacité des opioïdes pour ces douleurs. L absence de diminution latéralisée de fixation des RO dans les DN Périphériques expliquant la sensibilité aux opioïdes de ce type de douleurs. Certains opioïdes ont une activité antagoniste NMDA : Tramadol. Oxycodone. Méthadone. Kétamine et autres anti-nmda non opioïdes Kétamine : 0,1 à 2 mg/kg/jour. Attention aux effets anti-psycho-dysleptiques. Somnolence. Voie parentérale sécurisée pour éviter les bolus. Voie orale aléatoire car bio-disponibilité variable. Utilisation intra-rachidienne neuro-toxique. Dextromethorphan (ex Nodex), riluzole (Rilutec), et mémantine (Ebixa) : anti NMDA oraux peu utilisés dans les douleurs neurologiques cancéreuses. Autres traitements médicamenteux Baclofène : Surtout si spasticité associée. Efficace dans les douleurs centrales. Effets sédatifs imposant d augmenter progressivement les doses. Toxine Botulinique : si spasticité périphérique localisée. Phénol ou Alcool : pour neurolyse d un nerf moteur responsable de spasticité. Les traitements non médicamenteux Neurostimulation transcutanée ou TENS mais il faut que la destruction neuronale ne soit pas complète pour avoir l effet porte contrôle. Méthodes physiques : rééducation, massages, chaud-froid, ergothérapie. Relaxation, hypnose, sophrologie, biofeedback. Acupuncture. Psychothérapies. Stimulation médullaire ou épidurale mais contraintes techniques. Stimulation du cortex moteur pour les grandes douleurs neuropathiques centrales. Conclusion Rôle de la clinique fondamental chez le cancéreux. Intérêt du DN4 pour dépister ce type de douleur. Composante neuropathique peut être cachée par la composante nociceptive : intérêt des réévaluations. Choix des traitements dictés par la clinique et par les NNT et NNH. Ne pas oublier les thérapeutiques non médicamenteuses. Immense effort à faire pour démasquer ces douleurs. Traitements non explicites mais les 2 Algorithmes proposés très proches.