Critique de Norteado, un film mexicain de Rigoberto PEREZCANO. Ce film raconte l'histoire d' Andres un mexicain qui souhaite immigrer à tout prix aux Etats -Unis. Il tente de traverser la frontière Etats-Uniennne à l'aide d'un passeur. Souhaitant devenir riche son objectif est de faire migrer sa famille restée dans sa ville natale (Oaxaca). Suite à l'échec de son premier essai, il est rejeté sans argent ni logis dans la ville de Tijuana. Il trouve alors un métier dans une épicerie, entouré par Ela et Cata. Ce métier lui donnant trop peu de revenus, il rencontre Don Asensio, un ami d'ela, qui l'aide à trouver du travail. Les relations qu'il crée avec Ela et Cata ainsi que le temps qui passe lui font repenser à sa famille, si bien qu'il tente à nouveau d'émigrer aux Etats-Unis, seul, cette fois. S'ensuit un nouvel échec qui ne le démotive pourtant pas. Regagnant la confiance de ses trois amis, ils élaborent ensemble un stratagème pour lui permettre de passer la frontière. Le fait que ce soit le premier rôle pour la plupart des acteurs, n'empêche absolument pas le spectateur de s'immerger dans le thème de ce film : l'immigration clandestine en Amérique du Nord. L'entrée en matière se réalise par de brillants choix. D'abord celui des caméras: au début du film on constate l'utilisation de caméras claires et de plans larges qui font ressortir l'arridité du désert traversé, ainsi que des prises de vues bougeant en même temps que les pas du héros (comme si le caméraman marchait) qui agacent le spectateur et montrent la redondance de la marche. Puis par le rythme du film, bien adapté: des scènes longues et lentes nous rappelant celles des westerns américains. Et enfin par le très bon jeu des acteurs: presque aucun mot n'est prononçé dans le début du film nous plongeant dans les tortures psychologiques du héros (dues à l'abandon de sa famille et à son anxiété face à l'immigration), la vitesse des pas, des réactions diminuent durant le voyage (à cause de la fatigue) si bien qu'abandonné par son passeur et arrêté par la police il ne laissera apparaître l'ombre d'une émotion. C'est un sujet douloureux qui est abordé dans ce film: les injustices entre les pays les plus développés et les autres (fracture Nord-Sud) traitées sur l'exemple de l'immigration aux Etats-Unis et le traitement des immigrés mexicains (rejetés sans argent ni domicile). La mesure Etats-Unienne (rejeter les immigrants mexicains), est considérée de l'autre côté du mur. On voit de pauvres mexicains n'ayant plus rien financièrement, voulant juste bâtir une nouvelle vie, rejettés dans une ville frontalière. Les séquelles de l'immigration clandestine sont aussi analysées intelligemment par le réalisateur dans le film: la rencontre d'andrès avec Ela et Cata l'une veuve suite à l'échec de la tentative d'immigration de son mari et l'autre abandonnée suite à la réussite de l'immigration de son mari. L'une essaie de noyer vainement son malheur dans l'alcool et le tabac, tandis que l'autre refuse de se fier une nouvelle fois à quelqu'un qui tente d'immigrer. Cependant l'auteur de ce film arrive à traiter ce sujet d'une façon si légère qu'on se surprend à en rire. Ce qui fait de ce film une élégante invitation au débat psychologique: le héros reste heureux et plein d'espoir alors qu'il se fait rejeter à la frontière, a de grandes dettes, et ne peut plus retourner en arrière. Si bien qu'on ne peut s'empêcher de se mettre à sa place. La fin du film, nous renvoyant à notre propre situation, ne nous laisse pas moins indemne: la France prend aussi des mesures pour limiter l'immigration L'égalité que prône la France ne serait-elle pas factice?
Norteado Dans la scène précédente, Andres partageait un repas avec une personne rencontrée dans un bar. A présent, il erre dans le désert. Durant toute la scène, Il n y a pas de paroles. La luminosité reste très vive, blanche. 9mins 56 sec : Andres marche vers la caméra. C est un plan d ensemble. La caméra est fixe. Derrière le pas d Andres qui marche dans le sable, on entend un léger souffle en fond sonore. Andres s approche. La scène est filmée en plan moyen. La caméra reste immobile. Andres est au plus proche de la caméra. Il ne marche plus et observe autour de lui. C est un plan rapproché taille. Andres part vers la droite du champ de vision de la caméra. Elle le suit en plan américain. Andres continue de marcher dans le sable. Il se dirige vers un arbuste. La scène est filmée en plan de semi-ensemble. Andres se tient debout. Ses quelques effets personnels sont posés sur le sol à côté d un buisson. La prise de vue est faite en plan d ensemble.
1/3 Andres s assoit dans le sable. La scène est filmé en plan d ensemble. Plan proche : la caméra zoome le buisson puis film tout à coup le ciel. Andres regarde le lieu où il vient de s assoir. La caméra filme en plan américain. Andres se dirige vers la gauche de l objectif de la caméra qui enregistre la scène en plan américain. On peut entendre à nouveau les pas d Andres dans le sable. Il observe autour de lui tout en continuant de marcher. C est toujours un plan américain. La caméra le suit. Plan américain : Andres se dirige vers le désert, à gauche de l objectif de la caméra. 10mins 57.