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Transcription:

P N 85 - novembre - décembre - janvier 2012-3,50 our La France Le magazine du Mouvement Pour la France - Président Philippe de Villiers PRESIDENTIELLE 2012 EURO : NOUS AVIONS RAISON! P.5

HENRY DE LESQUEN A REMIS LE PRIX LYSSENKO 2012 À LUC CHATEL Le prix Lyssenko a été créé par le Club de l Horloge en 1990. Il est attribué chaque année à un auteur ou une personnalité qui a, par ses écrits ou par ses actes, apporté une contribution exemplaire à la désinformation en matière scientifique ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques. Les lauréats sont choisis par un jury scientifique formé de spécialistes des diverses disciplines - mathématiques, physique, chimie, géologie, géographie, météorologie, biologie, démographie, économie, linguistique, ethnographie, sociologie, politologie, psychologie, psychiatrie, criminologie, histoire... La composition du jury reste secrète, de manière à protéger la liberté de jugement de ses membres. Maître de la biologie soviétique sous Staline et Khrouchtchev, Lyssenko combattit la génétique, en montrant que ses enseignements étaient contraires au marxisme. Selon son analyse, la science progressiste appelle à la transformation de la société et s oppose à la science réactionnaire - bourgeoise, fasciste, nazie -, qui justifie le conservatisme et l inégalité. Ceux qui s attaquent aux théories jugées par eux réactionnaires et dénoncent les auteurs qui soutiennent celles-ci dans les divers domaines de la science sont fidèles à l inspiration de Lyssenko, à défaut de s attacher à la lettre de sa pensée. Samedi 11 février 2012, Henry de Lesquen, président du Club de l Horloge, a remis le prix Lyssenko 2012 à Luc Chatel, ministre de l éducation nationale, Eric Fassin, sociologue, Judith Butler, philosophe, pour leur contribution remarquable à la promotion de la théorie du genre. Voir également : Journal Pour la France, numéro 83, pages 6 «l enseignement des gender theories à l école : stop au lavage de cerveau!» et 7 «courrier de Véronique Besse à Monsieur Luc Chatel, ministre de l éducation nationale» B.P. 197-07 - 75 327 Paris Cedex 07 Téléphone : 01.53.63.53.00 Fax : 01.53.63.53.01 contact@ www. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Philippe de Villiers RÉDACTEUR EN CHEF : Patrick Louis Magazine édité par le Mouvement Pour la France, 16 bis avenue de la Motte-Picquet 75007 Paris Création et mise en page : www.aryup.com info@aryup.com Impression : Roto Presse Numéris, 36 bd Robert Schumann 93190 Livry-Gargan N de commission paritaire : 0411P11216 N ISSN : 1268-2950 L ÉDITORIAL - de Patrick Louis P. 3 ACTUALITÉS 4- La construction de l Europe sans les peuples 5- Euro : Nous avions raison! 6- Election présidentielle 8- Le génocide Arménien 9- Le génocide Vendéen P. 4 PARLEMENT 10- Mariage homosexuel et union civile 11- Intervention à la tribune de l Assemblée Nationale 12- Opposition à la suppression du Quotient Familial 13- La Hongrie et les valeurs Européennes P. ECONOMIE - Les raisons de la crise économique par Henry de Lesquen P. 10 14 LIBRES PAROLES - Dissuasion nucléaire P. JEUNES POUR LA FRANCE P. 17 P. 18 PAROLES D ÉLUS LE MOUVEMENT - Vie des fédérations P. 16 19 PAROLE, PAROLE, PAROLE P. 20

ÉDITORIAL Patrick Louis SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MOUVEMENT POUR LA FRANCE Dans notre pays en crise, tout ce passe comme l avait annoncé notre président, tout ce passe conformément à ce qu il a écrit. Hier assez isolés, nous osions dire ce qui, aujourd hui, est devenu banal de dire. On peut lire : JE PENSE... Je pense à cette belle histoire du MPF qui nous lie et nous précède. Je pense aux meetings de Philippe de Villiers, aux collages d affiches, aux actions militantes quotidiennes, aux réunions, à l amitié qui nous soude aux soirées électorales, aux joies, aux défaites, et aux succès - Que le libre échange intégral est en contradiction avec nos exigences écologiques et sociales L Euro qui devait nous sauver, a plombé nos économies - Qu il faut remplacer un seul fonctionnaire sur les trois qui partent à la retraite - Que la politique de déficit et d endettement est une politique de gribouille et un véritable mépris des générations à venir - Que la désindustrialisation est le vrai mal et fut accélérée par le passage aux 35 heures - Que les charges, les impôts et la paperasse administrative écrasent la petite entreprise libre, innovante et créatrice d emplois - Que l immigration n est pas vraiment une chance pour la France - Que la Turquie se voit plus en nouvel empire Ottoman, qu en supplétif d un club Chrétien - Que les abeilles ne doivent pas mourir - Que la famille est le vrai, fondement de la vie sociale - Que la quête du beau et du vrai doivent primer sur la simple logique de l utilité marchande - Que la culture détermine l infrastructure et non pas l inverse - Que l Etat ne doit plus être une impuissance publique - Qu il est normal qu une société, intégrant la raison critique au cœur de sa pensée, à le droit légitime d estimer que celle qui refuse ce regarde lucide est d une autre nature que la sienne - Que nous sommes fiers d être Français et que la France c est plus que les Français Oui, notre président n eu qu un seul tort : «avoir raison trop tôt» Ce coup là, il ne sera pas présent aux présidentielles. L injustice est dure à avaler et le proverbe vrai : il y a ceux qui sèment et ceux qui moissonnent Mais ne nous décourageons pas Les idées et les valeurs portées par le MPF sont inscrites dans la réalité des choses, elles sont sans temps Alors, laissons passer ce temps Laissons ceux qui ont blessé la France, commencer à la réparer... Nous ne quittons pas le champ de bataille. Notre heure reviendra. Le MPF présentera des candidats aux législatives Ne cherchons pas la quantité, ciblons les acteurs et les lieux où notre parole pourra résonner OUI, JE PENSE DONC JE CONTINUE! plf I janvier 20121 I 3

ACTU A L I T É S PHILIPPE DE VILLIERS DÉNONCE «LA CONSTRUCTION D UNE EUROPE SANS LES PEUPLES» AU PARLEMENT EUROPÉEN EXPLICATION DE VOTE DU PRÉSIDENT DU MOUVEMENT POUR LA FRANCE, AU PARLEMENT EUROPÉEN Suite à un résolution du Parlement Européen, adressée aux Etats membres qui négocient un nouveau traité intergouvernemental sur la gouvernance économique 4 I janvier 2012 I plf Résolution RC7-0003/2012 Strasbourg le 18 janvier 2012 Cette résolution est une nouvelle fois hors sujet. Pour sortir de la crise, tant économique qu institutionnelle, le Parlement ne propose que le renforcement de la «méthode communautaire», c est-à-dire la construction d une Europe sans les peuples. Sur le fond, le projet de traité intergouvernemental propose une gouvernance économique «sans cesse plus étroite» et des sanctions quasi-automatiques pour les Etats membres. Tout en affirmant qu il «respecte pleinement les responsabilités des Parlements nationaux», le texte marginalise un peu plus les représentants du peuple, place la Cour de Justice de l UE au-dessus des Constitutions nationales et contraint les Etats à conduire une politique économique déterminée de l extérieur (la politique de rigueur et de déflation). Ni l absence de zone monétaire optimale, ni la surexposition du marché européen aux dumpings social et écologique des pays à bas coûts ne sont pris en compte. Avec un mauvais diagnostique de la crise ainsi que de mauvais remèdes pour en sortir, les économies européennes n auront pas la liberté dont elles ont besoin pour retrouver dynamisme et croissance.

ACTUALITÉS EURO : NOUS AVIONS RAISON! Tribune parue dans Valeurs Actuelles, le jeudi 5 janvier 2012 Avant qu il ne soit trop tard: voici dix-neuf ans, Philippe de Villiers publiait, sous ce titre, chez Albin Michel, un livre en forme de cri d alarme sur la conjonction, délétère à ses yeux, de l entrée en vigueur de l euro, institué l année précédente par le traité de Maastricht, et l avènement du libre-échangisme mondial, sous l égide de l Organisation mondiale du commerce. Les dix ans de la monnaie unique européenne lui ont inspiré ces réflexions, qui sont aussi celles de ses amis au Parlement européen et à l Assemblée nationale. Le XXIe siècle commençant ne se caractérise pas, comme certains l avaient imprudemment prédit, par la fin de l histoire. Au contraire, il est traversé de grandes évolutions qui devraient pleinement nous mobiliser : l essor de l Asie et l apparition de nouvelles grandes puissances ; l onde de choc qui traverse les pays arabes ; le grand défi environnemental Mais face à ce champ largement ouvert, l essentiel de notre énergie et de nos moyens se trouve absorbé par un problème interne, artificiel et lancinant. Un problème que les dirigeants européens ont créé de toutes pièces, qui nous ronge et affaiblit nos capacités d influence et d intervention : il faut sauver l euro à tout prix. Cette obsession nous amène à nous recroqueviller sur nous-mêmes. Le temps n est-il pas enfin venu de tenir compte des mises en garde que nous formulions déjà il y a près de quinze ans? La génération actuelle des dirigeants européens a établi le double dogme de la monnaie unique européenne et du libre-échangisme mondial à l origine de la crise. Mais devant la contradiction des faits, elle est incapable de se désavouer. Placés aujourd hui face aux dégâts produits par la politique qu ils ont mise sur les rails, avec les traités de Maastricht et de Marrakech, ces dirigeants sont aujourd hui forcés d en dénoncer les conséquences, mais en se gardant bien d en désigner les causes réelles, parce qu elles engagent lourdement leurs propres responsabilités. Refusant de voir le vice constitutif de la monnaie unique et du libre-échangisme, feignant de croire que la crise de l endettement résulte exclusivement de politiques budgétaires laxistes, ils nous précipitent dans une course folle et sans issue vers des remèdes illusoires : un fédéralisme budgétaire piétinant le cœur de la souveraineté ; une Banque centrale européenne qui devrait se gorger de créances douteuses ; un Fonds de soutien européen incapable de faire face à l addition des pays défaillants ; un endettement européen les eurobonds qu il faudrait ajouter à l endettement national ; une rigueur sans croissance qui creuse les déficits en prétendant les combler. Tout, pourvu que l on ne touche pas au dogme. Notre malheur vient sans doute du fait que c est la même génération de dirigeants qui a lancé il y a dix ans l euro dans l euphorie et qui en subit aujourd hui la crise existentielle. Une autre génération aurait sans doute pu se dégager plus facilement du dogme. La génération des dirigeants actuels semble vouloir tout faire pour prolonger une euroagonie qui risque de coûter très cher aux Européens et de restreindre considérablement notre liberté d action. Nous pourrions encore redresser la barre en lançant une négociation pour une nouvelle organisation mondiale du commerce qui accepterait la régulation des échanges inéquitables et en inventant une union monétaire européenne plus flexible qui tolérerait que les pays en difficulté puissent se mettre en congé de la monnaie unique. Mais qui aura le courage d engager ce combat? Philippe de Villiers, Député Européen, Dominique Souchet, Député et Georges Berthu, ancien Député Européen. plf I janvier 2012 I 5

ACTU A L I T É S ELECTION PRÉSIDENTIELLE P lus la date de l élection présidentielle approchent, plus le nombre de candidats déclarés augmente. Ceux-ci ont jusqu au vendredi 16 mars 2012 pour déposer leurs 500 parrainages auprès du Conseil constitutionnel. Après vérification de la conformité de ces parrainages par le Conseil, la liste des candidats officiels à l élection présidentielle sera publiée le mardi 20 mars 2012. Aussi, il existe actuellement quatre types de candidats : Les «grands», appartenant aux grands partis, assurés d obtenir leurs 500 signatures et plus de 5 % des voix. Les «négociateurs», appartenant généralement aux petits partis, ceux-ci se déclarent candidats, dans l intention de négocier leur retrait. Les «incertains», appartenant aux petits partis, ils 6 I janvier 2012 I plf courent avec les difficultés que nous connaissons après leurs 500 signatures. Les «publicitaires», ceux qui se servent de leur annonce de déclaration comme support médiatique, moyen pour eux de diffuser un message ou de faire leur propre publicité, certains de toute façon de ne pas obtenir les 500 signatures. Ainsi avons-nous pléthore de candidats déclarés : Christophe Alévêque, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Robert Baud, François Bayrou, Calixthe Beyala, Gérard Borgia, Jacques Borie, Gilles Bourdouleix, Patrick Bourson, Christine Boutin, Renaud Camus, Eric Cantona, Jacques Cheminade, Hervé Couasnon, Nicolas Dupont-Aignan, Kenza Drider, Gérard Gautier, Patrick Giovannoni, Brigitte Goldberg, JeanMarc Governatori, Stéphane Guyot, François Hollande, Victor Izrael, Eva Joly, Carl Lang, Laurent Lenne, Corinne Lepage, Marine Le Pen, Patrick Lozès, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Miguet, Hervé Morin, Frédéric Nihous, Francis Rongier, Maxime Verner, Patrick de Villenoisy, Dominique de Villepin, Clément Wittman, etc.

François Hollande, Parti Socialiste 57 ans, ancien du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, il étudie le droit, diplômé d HEC Paris et de Sciences Po, où il milite à l UNEF-Renouveau, proche du Parti communiste français. Diplômé de l ENA, il y rencontre Ségolène Royal avec qui il vivra maritalement pendant de nombreuses années. Directeur de cabinet de deux porteparoles successifs du gouvernement Pierre Mauroy. Il participe alors à une manipulation politique : sur l instigation de François Mitterrand, Jacques Attali demande à l éditeur Fayard de publier un livre nommé «De la reconquête» pamphlet contre la droite. Cet ouvrage est publié sous le pseudonyme de «Caton», un soidisant dirigeant de la droite. François Hollande se fait passer pour Caton, le faux dirigeant de la droite*. Il est adjoint au maire communiste de la ville de Tulle, avant de lui succéder. Député de la Corrèze, Magistrat de la Cour des comptes, il exerce la profession d avocat. Premier secrétaire du Parti Socialiste, il soutient Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007, il annonce sa séparation avec cette dernière au soir du second tour des élections législatives 2007. Conseiller général et président du conseil général de la Corrèze, il n est pas candidat à sa succession au poste de premier secrétaire du P.S. et soutient Bertrand Delanoë. * 20 minutes, le 6 juin 2008 ; Le Grand Journal, Canal +, le 4 juin 2011 et lemonde.fr, le 16 octobre 2011 Nicolas Sarkozy, Union Pour un Mouvement Populaire 57 ans, étudiant en droit, il obtient un certificat d aptitude à la profession d avocat (CAPA) ainsi qu un DEA en sciences politiques. Il entre à Sciences Po, mais en sort non diplômé suite à une note éliminatoire en anglais. Très tôt il adhère à l Union des Démocrates pour la République (UDR), puis dès sa création au RPR. Il est élu conseiller-municipal de Neuilly sur Seine, puis après le décès du maire Achille Peretti, il est chargé de préparer la campagne de Charles Pasqua. Nicolas Sarkozy prend de court ce dernier en présentant finalement sa propre candidature. Il est élu maire de Neuilly, puis député des Hauts-de-Seine. Il est nommé ministre du Budget sous le gouvernement d Edouard Balladur et porte-parole du gouvernement. Lors de la campagne présidentielle de 1995, il soutient Edouard Balladur contre Jacques Chirac. En 1995, sous le pseudonyme «Mazarin», il publie dans le journal Les Échos une série de lettres intitulées «Les Lettres de mon château» présentées comme la correspondance fictive de Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde politique. En 2004 il reconnait publiquement qu il était l auteur de ces articles. En 1997 il devient secrétaire-général du RPR, Philippe Seguin étant alors président. Suite à la démission soudaine de ce dernier, il le remplace par intérim et conduit alors la liste RPR-DL aux élections européennes de 1999. Ce scrutin est marqué par une sévère défaite: la liste qu il dirige arrive en troisième position avec 12,82 % des suffrages, derrière la liste souverainiste menée par Philippe de Villiers (13,05 %) et celle du Parti socialiste (21,95 %). Il démissionne alors de la présidence du RPR. Aux élections présidentielles de 2002, il soutient la candidature de Jacques Chirac. Il est nommé ministre de l Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés locales, «numéro deux du gouvernement». Il est nommé ministre d État, de l Économie, des Finances et de l Industrie dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, en 2004. Fin 2004, il est élu président de l UMP et dès le lendemain de son élection, il présente sa démission à Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. Après la démission du gouvernement Raffarin, il est nommé ministre d État, ministre de l Intérieur et de l Aménagement du territoire, «numéro deux du gouvernement», dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il cumule son poste ministériel, la présidence de l UMP et la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine. En 2007, il quitte ses fonctions au ministère de l Intérieur, pour s investir pleinement dans la campagne présidentielle. Lors du premier tour des présidentielles, il arrive en tête des douze candidats avec 31,18 % des suffrages exprimés, soit le record en nombre de voix pour un candidat à une élection présidentielle. Il est élu Président de la République le 6 mai 2007 avec 53,06 % contre Ségolène Royal. François Bayrou, Mouvement Démocrate 60 ans, agrégé de lettres classiques, il est enseignant dans le public et devient rapidement conseiller-général et député UDF des Pyrénées-Atlantiques. Il nommé ministre de l Education Nationale sous le gouvernement Balladur. Il travaille au côté de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle d Edouard Balladur. Il est nommé ministre de l Enseignement Supérieur, de la Recherche et de la Formation Professionnelle par Alain Juppé, alors premier ministre. Il perd la responsabilité de la Formation Professionnelle sous le deuxième gouvernement Juppé, mais garde l Education Nationale. Il est ensuite élu président du CDS puis créait Force Démocrate. Il devient président de l UDF et se présente aux élections présidentielles de 2002 (6,84 % des voix). Elu au Parlement Européen en 2004, il se représente aux élections présidentielles de 2007 (18,57 des voix). En 2007 il créait le Mouvement Démocrate ou MoDem. Il se présente en 2008 aux élections municipales de Pau, qu il perd contre les socialistes. Marine Le Pen, Front National 43 ans, elle étudie le droit à l université Paris II-Assas où elle obtient un certificat d aptitude à la profession d avocat (CAPA) et devient avocate au barreau de Paris. Elle adhère à 18 ans au Front ational et se présente à la députation à Paris contre Bernard Pons (17e arrondissement). Elle recueille 11,1 % des voix. En 1998, elle est élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais et prend la direction du service juridique du Front National. Elle devient ensuite membre du bureau politique du FN. En 2004, elle est élue député européen, puis quelques années plus tard, son père la nomme vice-présidente du Front National. En 2011 elle est élue présidente du Front National, face à Bruno Gollnisch.

ACTUALITÉS Ainsi, les autorités turques ont exigé le silence absolu sur la question du génocide arménien comme une condition nécessaire pour engager la négociation de normalisation avec l Arménie. génocide Arménien INTERVENTION DE DOMINIQUE SOUCHET À LA TRIBUNE DE L ASSEMBLÉE NATIONALE LORS DE LA DISCUSSION GÉNÉRALE SUR LA PROPOSITION DE LOI SUR LA CONTESTATION DE L EXISTENCE DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Madame le Rapporteur, Mes chers collègues, L Assemblée Nationale peut s honorer d avoir contribué à conférer au génocide arménien la place qui doit lui revenir dans l histoire collective de l humanité : celle du premier génocide du XXe siècle. Nous connaissons aussi l usage qui est fait de l article 301 du Code pénal turc pour criminaliser dans ce pays toute forme de reconnaissance du génocide arménien. Usage que vient de condamner à l unanimité, fin octobre, la Cour européenne des droits de l homme. Les livres scolaires turcs continuent à rester muets sur le génocide arménien. La formation des jeunes diplomates turcs au discours de la négation est maintenu intact. Les autorités turques continuent à proposer la réunion d une «commission historique mixte», comme si la réalité du génocide était encore sujette à caution. Comme l a dit le Président de la République à Erevan, «1915-2011, c est un temps suffisant pour la réflexion». Les réactions menaçantes et disproportionnées des représentants officiels turcs, leur chantage indigne et insupportable, pour tenter d empêcher l adoption de cette proposition de loi par notre Assemblée montrent en eux-même leur attachement à cette politique d Etat négationniste et leur incapacité à regarder leur histoire en face. Ce négationnisme d Etat pose un problème de conscience à tous les responsables politiques qui dépasse très largement les frontières de la Turquie. Cependant, à côté de cette politique d Etat ancrée dans la dénégation, on peut constater certaines évolutions positives au sein de la société civile turque. Des pétitions circulent demandant pardon pour la «grande catastrophe» subie par les Arméniens ottomans en 1915. Le vote de notre proposition de loi peut constituer un signal important pour tous ceux qui, au sein de cette société civile, tentent courageusement de secouer le joug du négationnisme d Etat, afin qu un jour le déni soit définitivement brisé. L échéance du centenaire de 2015 pourrait alors jouer un rôle d aiguillon, analogue peut-être à celui qu a joué le bicentenaire de 1993 à propos de la Vendée, même si la reconnaissance officielle de ce génocide originel, ordonné par la Convention, reste encore à finaliser. En témoignent à la fois l inaboutissement de la proposition de loi déposée par notre collègue Lionnel LUCA en 2007, invitant la République «à reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794» et l amendement proposé par Jacques REMILLER à la présente proposition de loi, qui va dans le même sens. Cette initiative devra être reprise sur la base des révélations des fouilles du Mans et de la redécouverte des archives de la Défense, qui confirment de manière éclatante l intention génocidaire. Notre légitimité à légiférer sur le déni du génocide arménien est entière, le génocide étant l élément fondateur de la relation francoarménienne. «De la tragédie du génocide est née notre alliance», comme l a rappelé Nicolas SARKOZY au Mémorial d Erevan. Je vois dans cette loi l aboutissement du combat persévérant et courageux mené par les survivants de la diaspora arménienne et leurs descendants pour donner un sens à leur survie, à travers une lutte permanente contre la facilité de l oubli. Mais la portée de la loi de 2001, symboliquement importante, reste purement déclaratoire. Nous nous trouvons donc dans une situation où seule la contestation du génocide juif perpétré pendant la seconde guerre mondiale constitue un délit. D où la nécessité de légiférer à nouveau pour étendre le champ de la pénalisation. Mais pourquoi se battre avec autant d acharnement contre le négationnisme à propos du génocide arménien? C est parce que nous faisons face à un négationnisme d Etat, jusqu ici inébranlable. Un négationnisme nullement platonique, mais qui inspire directement la politique actuelle de la Turquie. Appartenant à une région, la Vendée, qui doit une bonne part de son identité à la volonté exterminatrice dont elle a été l objet, je puis attester des conséquences profondes et durables qu entraîne, par delà le temps du génocide lui-même, la persistance de son déni. Ce n est pas un hasard si c est sur ce fondement même que s est nouée une coopération étroite et profonde entre la Vendée et l Arménie, en l absence de toute communauté d origine arménienne dans notre région. Pénaliser le déni de génocide, ce n est pas se substituer aux historiens. C est reconnaître que cette dénégation n est pas une simple opinion, mais la poursuite dans le présent de l acte génocidaire. C est mettre en œuvre la notion d imprescriptibilité spécifiquement attachée au génocide et contribuer ainsi à la prévention de toute duplication. C est attester que notre Parlement place au premier rang des valeurs qu il entend défendre, celle de la dignité humaine. Pénaliser le déni de génocide, c est souligner le rôle particulier de la France dans la défense du droit fondamental des personnes à leur histoire et du droit des peuples à la justice. 8 I janvier 2012 I plf

ACTUALITÉS GÉNOCIDE VENDÉEN Communiqué de presse Dominique SOUCHET, député de la Vendée, annonce qu il va déposer une proposition de loi dont l article unique prévoira que «La République française reconnaît publiquement le génocide vendéen de 1793-1794». A l heure où le Parlement légifère sur la pénalisation du négationnisme pour des génocides extérieurs à notre pays, la France doit pouvoir regarder son histoire en face. Comme le génocide arménien, le génocide vendéen a longtemps fait l objet d un déni. Pourtant, le renouvellement récent des recherches historiques a fait apparaître, sans contestation possible, que les événements de Vendée réunissent toutes les composantes constitutives d un génocide : - une volonté politique de destruction systématique d une population stigmatisée ; - une extermination planifiée et organisée ; - un bilan humain équivalent, en proportion de population, à celui du génocide cambodgien. Malgré cela, les historiens eux-mêmes constatent qu en dépit de leurs travaux, le sacrifice des Vendéens n a toujours pas été vraiment intégré dans l histoire de la nation. Si le génocide arménien, premier génocide du XXe siècle, a été justement reconnu par le Parlement français, pourquoi le génocide vendéen, premier génocide de l ère moderne, ne l est-il pas lui aussi? Les députés de la Convention ayant été à l origine du cadre juridique qui a légalisé le génocide, il appartient aux députés d aujourd hui de prendre l initiative de mettre fin au déni qui pèse encore sur cette page essentielle de notre histoire. Projet de loi de finances : Véronique BESSE veut lutter contre la fraude avant de créer de nouvelles taxes Véronique BESSE est intervenue mercredi à la tribune de l Assemblée nationale lors de la discussion du projet de loi de finances de la Sécurité sociale. «Le budget de la Sécurité sociale prévoit un déficit de 14 milliards d euros, il n est pas normal que la règle d or de l équilibre ne soit pas appliquée à ce budget», a-t-elle estimé. «Il n est pas non plus normal de créer de nouvelles taxes alors que la fraude aux allocations sociales et familiales coûte toujours 20 milliards d euros chaque année.» Pour Dominique SOUCHET, cette proposition de loi n a pas pour objectif de diviser, mais au contraire de réconcilier la France avec elle même. Elle prévoira donc une reconnaissance officielle, mais sans Véronique BESSE, Député de la Vendée pénalisation du négationnisme. Plutôt que de taxer une nouvelle fois les classes moyennes et les familles, la priorité doit être la lutte contre la fraude. Véronique BESSE a déposé des amendements en ce sens avec plusieurs de ses collègues députés. Dominique Souchet Député de la Vendée plf I janvier 2012 I 9

PARLEMENT MARIAGE HOMOSEXUEL ET UNION CIVILE : N OUBLIONS PAS LES DROITS DE L ENFANT! Communiqué de presse Paris, le 1er février 2012 Alors que le mariage ou l union civile entre personnes du même sexe et le droit à l adoption qui en découle animent déjà la campagne électorale, Véronique BESSE rappelle la position du Mouvement Pour la France à ce sujet. Si le mariage civil prévoit la complémentarité homme-femme, c est essentiellement car l enfant a besoin d un père et d une mère. Le priver du bénéfice de l altérité sexuelle de ses parents n est conforme ni à sa nature, ni à son intérêt. Cela revient à l exposer volontairement à des difficultés d identification et de structuration de sa personnalité. D un point de vue juridique, le mariage civil ne relève pas du domaine sentimental ni d un désir de reconnaissance visant à satisfaire à des revendications particulières. Il est un cadre juridique offrant les garanties d un environnement le plus stable possible pour la croissance de l enfant, en vue de l intérêt général de la société. C est la raison pour laquelle le mariage interdit par exemple la polygamie, l union entre personnes de la même famille. Faut-il y voir là aussi des discriminations? Véronique BESSE rappelle qu à travers ces deux questions intimement liées du mariage et de l adoption, c est un choix de société qui est en jeu. Le Mouvement Pour la France, contrairement à d autres partis politiques, n a jamais changé de position sur ce point et n en changera pas. Il continuera à défendre la famille, composée d un père et d une mère. Véronique BESSE, Député de la Vendée 10 I janvier 2012 I plf

PARLEMENT VÉRONIQUE BESSE, Intervention à la tribune de l Assemblée Nationale A l occasion de l examen du projet de loi relatif aux commémorations du 11 novembre, Véronique Besse s est exprimée à la tribune de l Assemblée Nationale, le 10 janvier 2012, pour saluer tous les morts pour la France. Elle a demandé et obtenu que la Grande Guerre reste au cœur des commémorations du 11 novembre et que l ensemble des dates de commémorations soient maintenues. Elle a également demandé que nos soldats morts dans les conflits récents puissent recevoir publiquement les honneurs de la nation. Extraits. Le projet de loi que nous étudions aujourd hui est une occasion précieuse de rendre hommage à nos anciens combattants. Il nous permet également de nous replonger dans notre roman national et de méditer ses enseignements. Notre société, en ne regardant plus d où elle vient, finit par ne plus savoir ni qui elle est, ni ou elle va. En voulant remettre en lumière le sacrifice de ceux qui ont vécu le don de soi jusqu au bout, nous voulons rendre à nos morts leur humanité, mais aussi, d une certaine manière, retrouver la nôtre. Le message ultime que nous livrent tous les combattants, c est qu il n y a pas de vie sans douleur, sans sacrifice. La mort fait partie de la vie. Vouloir l occulter, c est à coup sûr prendre le risque du traumatisme quand la mort survient. Apprendre à vivre avec elle, c est au contraire être libre. Nos soldats le savent bien. Mais un véritable travail de mémoire ne peut pas se réduire à un simple exercice émotionnel. Il doit aussi être œuvre de volonté et de projection. Si le souvenir est tourné vers le passé, la mémoire, elle, reste bien vivante et tournée vers l avenir. Ainsi la mémoire permet à chacun de se situer dans la communauté nationale, à la fois comme héritier et comme garant de la transmission. Je considère que la mémoire de nos morts est un élément vital pour notre société. Faut-il pour autant transposer le Memorial Day américain à la société française? Je ne le crois pas. Dans une société déjà fortement désorientée, prenons garde de ne pas alimenter la perte de repères ni d aggraver l amnésie d une partie de notre histoire nationale. La Grande guerre est au cœur de notre histoire nationale et doit rester au cœur des commémorations du 11 novembre. Si une célébration commune des morts pour la France peut-être envisagée, ce ne doit être en aucun cas au détriment des hommages spécifiques, en particulier pour les combattants, les morts et les disparus d Indochine et d Algérie. Je pense aussi à tous ceux qui, du Tchad au Liban, du Kosovo à l Afghanistan, ont donné leur vie en opération extérieure. A ce jour, ils sont plus de 600. Veillons à ce qu ils ne deviennent pas des soldats inconnus mais des héros reconnus. Avec plusieurs de mes collègues, j ai proposé que leurs noms puissent désormais être inscrits sur les monuments aux morts de nos communes. De même, je souhaite que puisse voir le jour un grand monument national dédié à nos soldats morts au cours des conflits récents. Ces initiatives permettraient de souligner la continuité d un sacrifice auquel tant d hommes continuent à se préparer aujourd hui. Ces initiatives permettraient de redire que l histoire de notre pays est toujours à l œuvre et qu il faut pour cela le faire aimer, au lieu de laisser s installer la haine de soi, qui ne débouche que sur la haine de l autre. Pour honorer tous nos morts pour la France, pour honorer nos anciens combattants, pour honorer ceux qui continuent de combattre et de mourir pour notre pays, je souhaite que ces initiatives voient le jour. Elles constituent des repères indispensables à notre nation. Il en va du respect de notre histoire. Il en va de notre avenir. plf I janvier 2012 I 11

PARLEMENT VÉRONIQUE BESSE S OPPOSE AVEC VIGUEUR à la SUPPRESSION DU QUOTIENT FAMILIAL proposée par le PS Paris, le 11 JANVIER 2011 Communiqué de presse Pour Véronique BESSE, «le quotient familial, est un des fondements de notre solidarité nationale. Il constitue un encouragement et une reconnaissance de la Nation à l attention de toutes les familles.» «La suppression du quotient familial, c est un coup d arrêt au dynamisme démographique. Et ce sont les classes moyennes et les familles nombreuses qui vont d abord être pénalisées», précise Véronique BESSE : «Avoir des enfants ne doit pas être réservé aux plus riches». Véronique BESSE s oppose avec vigueur à sa suppression : «Le soutien aux familles n est pas la variable d ajustement de la dette publique! La France a besoin d une politique familiale ambitieuse, généreuse et assumée». «Il ne peut y avoir non plus de solidarité sans les familles sur qui repose la pérennité de notre système de retraites», rajoute-t-elle. «Il faut cesser d avoir une vision comptable et à court terme de la famille, qui est le socle et l avenir de notre société». Véronique BESSE, Député de la Vendée 12 I janvier 2012 I plf

PARLEMENT EUROPÉEN la Hongrie et les valeurs Européennes La nouvelle Constitution hongroise est entrée en vigueur le 1er janvier 2012 ainsi que de nombreuses lois, dites cardinales, qui l accompagnent. Ces réformes profondes ont été rendues possibles par le large succès électoral du Fidesz de Viktor Orbán en 2010. La Commission européenne a lancé le 17 janvier trois procédures d infractions accélérées aux règles communautaires contre la Hongrie. Sont en question les atteintes possibles à la protection des données personnelles, la pleine indépendance de la Banque centrale et la nouvelle règlementation concernant la mise à la retraite des juges. La Hongrie a un mois pour répondre. Selon M. Orbán, ces quelques réserves légales opposées par la Commission pourront être levées très rapidement. Un débat sur «les événements politiques récents en Hongrie» a néanmoins eu lieu à Strasbourg le 18 janvier. Initialement, le débat devait se faire entre les députés sans le Premier Ministre hongrois qui est venu spécialement assister au débat et éviter le lynchage dans son dos. La politique du premier ministre Viktor Orbán, Vice-président du Parti Populaire Européen, est principalement mise en cause par des députés socialistes, verts et libéraux qui l accusent de ne pas respecter les «valeurs européennes», les traités, les minorités, etc. Si les réformes techniques de la retraite des juges, de l indépendance des médias ou de certaines institutions sont mises en avant, c est en réalité les valeurs chrétiennes qui sont attaquées. La Constitution reconnaît en effet l origine chrétienne de la Hongrie, garantit la protection de la vie depuis le commencement et précise (s il en était besoin) que le mariage est l union d un homme et d une femme. La Commission européenne par la voie de son Président José-Manuel Durao Barroso, a précisé que la Commission, gardienne des traités doit en faire appliquer la lettre et «l esprit». Barroso appelle «la Hongrie à modifier sa Constitution pour la rendre compatible avec le droit européen». C est donc que ce dernier doit prévaloir sur les constitutions nationales! La justification avancée est «le respect des valeurs démocratiques et l intérêt des citoyens hongrois». Nul doute que le portugais Barroso et sa bande de technocrates connaissent mieux que personne l intérêt des citoyens hongrois! Le groupe du PPE, dont est membre le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, a timidement défendu le premier Ministre en s en remettant à l arbitrage de la Commission européenne mais nous avons assisté à un débat surréaliste. Des Libéraux à l extrême gauche, tous étaient sur la même ligne, défenseurs de la démocratie et de l état de droit soit disant menacés, des valeurs européennes violées. Valeurs que personne n a d ailleurs pris soin de définir ou de lister. Pour l ancien commissaire européen belge, le très libéral Louis Michel, «la politique actuelle en Hongrie est mortifère pour la démocratie» car «cette majorité arithmétique dissuade le peuple d exercer son droit à la liberté d opinion», tandis que selon Marie-Christine Vergiat (du Front de gauche), «les valeurs européennes : ce n est pas les valeurs chrétiennes, c est la liberté de conscience...» «Les minorités ont le droit de ne pas avoir peur» selon Daniel Cohn-Bendit dont les amis «sans-abris, intellectuels et juifs de Hongrie ont peur!» Il a par ailleurs accusé Viktor Orbán de prendre la direction d un Chavez ou d un Castro (sic). Seuls les Députés du groupe Europe Libertés Démocratie (ELD) ont défendu le gouvernement hongrois. M. Ziobro affirme que «Nous utilisons le pouvoir de l Union européenne pour limiter le choix démocratique et souverain de la nation hongroise» avec une comparaison à 1956 lorsque, l Union soviétique cette fois, a étouffé les aspirations hongroises à la liberté et l autodétermination. Il fait également remarquer à ceux qui n osaient pas l avouer que ces attaques ne sont qu un prétexte mais portent en réalité non pas sur les aspects techniques, mais sur les valeurs chrétiennes comprises dans le texte constitutionnel. En conclusion, M. Orbán a invité les députés européens à lire la constitution avant de la critiquer et a parfaitement assumé sa politique : «Nous avons des sentiments chrétiens et considérons que faire partie d une nation est important et que la famille est importante également. Sans doute beaucoup d entre vous pensent autrement, mais c est une position européenne et nous sommes libres de la représenter». Hugues Barthélémy plf I janvier 2012 I 13

ECONOMIE Les raisons de Par Henry de Lesquen la crise é Pourquoi sommes-nous plongés dans une crise économique mondiale depuis 2008? Et pourquoi cette «crise de 2008» est-elle si grave qu on la compare à la crise de 1929? La réponse à cette double question relève d abord de la science économique, ensuite de l analyse politique. La première nous permet de comprendre pourquoi certaines décisions des Etats ont eu de telles conséquences, la seconde pourquoi de telles décisions ont été prises. Il est vain de chercher à comprendre les faits sans s appuyer sur une théorie. Encore faut-il que celle-ci soit correcte! La pensée économique se partage aujourd hui entre trois écoles principales. Les deux premières, le keynésianisme qui doit sont nom à John Maynard Keynes (1883-1946), et le monétarisme de Milton Friedman (1912-2006), sont des frères jumeaux, apparemment antagonistes, mais d accord sur l essentiel. Elles ne s intéressent qu aux quantités globales que traite la macroéconomie. Pour elles, la croissance de l endettement total des agents économiques, publics et privés, ne peut être un véritable problème que pour un pays particulier, si celui-ci doit trop d argent au reste de la planète et risque de se trouver en cessation de paiement, comme la Grèce en 2011. Mais il ne faut pas s en soucier autrement, car un emprunt est un contrat synallagmatique et que toute dette d un agent constitue la créance d un autre. Ces deux théories - keynésienne et monétariste - n expliquent pas les crises économiques en général ni celle-ci en particulier. Or, depuis que le capitalisme s est formé, on assiste à une succession, sans cesse recommencée, de phases d expansion euphorique suivies d une crise brutale. C est le Français Clément Juglar (1819-1905) qui a le premier décrit ce cycle économique et qui en a donné d emblée le principe : la phase d expansion excessive résulte d un excès de création de monnaie et de crédit par les banques, qui ne peut continuer indéfiniment et qui doit s achever par une correction brutale. Le Suédois Knut Wicksell (1859-1926) a perfectionné cette interprétation en montrant que le taux d intérêt du marché tombait pendant l expansion au dessous du «taux d intérêt naturel», en raison de l abus de crédit auquel procédaient les banques. C est aujourd hui l école autrichienne, illustrée au XXe siècle par Ludwig von Mises (1881-1973) et Friedrich-August von Hayek (1899-1992), qui a poursuivi cet enseignement. Elle s est penchée sur les distorsions des structures de l économie qui résultaient de la modification des prix relatifs induite par la baisse des taux d intérêt, laquelle favorise l allongement des détours de production, donc un excès d investissement. En France, le regretté Maurice Allais (1911-2010), prix Nobel de sciences économiques, esprit indépendant, a défendu une opinion voisine. La clé du cycle économique réside par conséquent dans la capacité des banques commerciales, qui exercent par nature une activité privée, de créer de la monnaie publique, puisque «les crédits font les dépôts» et que ces dépôts sont de la monnaie, laquelle a cours légal en vertu de la loi. L origine du mal est là, dans le fait que les banques ont des réserves fractionnaires, en ce sens que le montant total des comptes courants n est couvert que très partiellement par de la monnaie émise par la banque centrale. Pour guérir ce mal et mettre fin au cycle économique, il n y a dans son principe que deux solutions. Soit, selon la proposition d Allais, obliger les banques de dépôt à se couvrir par des réserves à 100 %, ce qui revient à leur interdire de créer de la monnaie. Soit, selon la proposition de Hayek, supprimer le cours légal de la monnaie créée par les banques commerciales et les laisser courir le risque de la faillite, sans intervention de l Etat. En pratique, dans le contexte politique que nous connaissons, seule la première solution, celle d Allais, est envisageable. Cependant, l offre de monnaie peut théoriquement être maîtrisée par la banque centrale, qui refinance les 14 I janvier 2012 I plf

économiqu banques commerciales et a donc le pouvoir de les empêcher d entraîner le pays vers la crise pour assouvir leur avidité sans limite. C est ce qu elle a su faire souvent, en France et dans le monde, en bravant l impopularité, puisqu il faut de la lucidité et du courage pour arrêter un jeu fatal où tout le monde en apparence est gagnant. Quand les dirigeants des banques centrales sont conscients de leurs responsabilités et qu ils s appuient sur un corpus théorique réaliste, ils prennent les mesures nécessaires pour arrêter les frais au plus tôt, sans attendre que l économie soit au bord du gouffre. C est ce qu a fait en 1979 Paul Volcker, président du Federal Reserve System (banque centrale américaine), pour arrêter l inflation, en déclenchant une sévère récession. Dans son livre de 1912, Théorie de la monnaie et du crédit, Mises écrit : «Si notre doctrine des crises doit être appliquée à l histoire la plus récente [Mises écrit cela en 1912], il faut alors observer que les banques ne sont jamais allées aussi loin qu elles le pouvaient dans le développement du crédit et dans l expansion de l émission des instruments fiduciaires. Elles ont toujours battu en retraite longtemps avant d avoir atteint cette limite, soit à cause d une inquiétude croissante de leur part et de la part de ceux qui n avaient pas oublié les crises précédentes, soit parce qu elles ont dû se conformer aux réglementations fixant un plafond à la circulation des instruments fiduciaires. [N est-ce pas justement la différence avec la crise actuelle et aussi, sans doute, avec celle de 1929?] Et c est ainsi que les crises éclatent avant qu elles aient besoin d éclater. C est seulement dans ce sens que l on peut interpréter l affirmation qui est vraie en apparence, après tout, que la restriction des emprunts est la cause des crises économiques, ou du moins la raison immédiate de leur déclenchement ; c est-à-dire que, si les banques avaient continué à réduire le taux d intérêt des emprunts, elles auraient continué à différer l effondrement du marché. Si l on met l accent sur le mot différer, on peut alors accepter l argument sans trop de difficulté. Sans aucun doute, les banques seraient en mesure de différer l effondrement ; mais, cependant, comme nous l avons montré, le moment doit finalement venir où il n est plus possible d accroître davantage la circulation des instruments fiduciaires. C est alors que se produit la catastrophe, et ses conséquences sont d autant plus graves, et la réaction contre la tendance exubérante du marché est d autant plus forte, que la période durant laquelle le taux d intérêt des emprunts a été inférieur au taux d intérêt naturel a été plus longue, et que l emploi de détours de production qui ne sont pas justifiés par l état présent du marché des capitaux aura été plus important.» (1) Cette analyse est la clé pour comprendre la crise actuelle. La crise de 2008 est d une ampleur exceptionnelle parce que les banques sont allées au contraire, cette fois-ci, «aussi loin qu elles le pouvaient» dans le développement du crédit. Elle n ont pas été retenues d aller jusqu au bout parce que la plupart des économistes se référaient à des théories erronées, issues de la pensée de Keynes ou de Friedman, et que les autorités monétaires, en particulier aux Etats-Unis, avec les funestes Alan Greenspan et Benjamin Bernanke, successeurs de Paul Volcker, n ont pas eu la sagesse de ce dernier, mais ont au contraire constamment nourri la folie et la cupidité des banquiers. Greenspan pendant de longues années, puis Bernanke, ont fait «la politique de Wall Street», c est-à-dire la politique d argent facile qui permettait aux banques et établissements financiers de gagner le maximum d argent. La crise de 2008 est grave, parce que quand une crise s est amorcée, en 1997, en 2000, en 2004..., à chaque fois, Greenspan a accru les facilités monétaires pour relancer l économie, au lieu de se résigner, comme il aurait fallu, à une courte récession. L endettement total (dette privée plus dette publique) est ainsi passé aux Etats-Unis de 260 % du PIB en 2000 à 370 % en 2008. Dans la zone euro, le comportement de Jean-Claude Trichet a été aussi irresponsable, puisque l endettement total est passé de 270 % du PIB en 2000 à 370 % en 2008. Nous payons aujourd hui les conséquences de ce laxisme incroyable et de cette fuite en avant permanente. Mais cela n a été possible, et c est là que la mondialisation a été déterminante, que parce que l inflation a été contenue par la concurrence internationale. Sans la relative sagesse des indices de prix, les autorités monétaires auraient dû réagir en restreignant le crédit. La mondialisation a fait que ce laxisme n a pas produit l inflation des prix des biens de consommation, mais l inflation des prix des actifs, immeubles et actions. Et quand la crise est apparue, on a tenté de la régler par un surcroît de laxisme et on a demandé aux contribuables de payer le rachat des «actifs toxiques» des banques et autres établissements financiers, ce qui illustrait mieux que jamais la formule : «privatiser les profits, étatiser les pertes». La gravité de la crise de 2008 est le symptôme d un système et d une politique économique qui ont été voulus et imposés par les membres les plus éminents de la super-classe mondiale, et d abord par les banquiers. La crise n est pas une calamité naturelle. Elle a été produite par les mauvaises décisions des Etats et plus précisément de ces organes de l Etat que sont les banques centrales, qui ont permis et favorisé la folie financière des banques commerciales. On peut avoir confiance dans l avenir de l économie mondiale à long terme, compte tenu du potentiel de croissance qui résulte des innovations techniques et du décollage des pays du tiers monde. Mais on doit être très inquiet pour les dix prochaines années. Les «remèdes» mis en œuvre par la puissance publique sont inspirés à peu près partout par des théories fausses et néfastes et ne peuvent obtenir de résultats qu à court terme. Ils consistent à soigner le mal par le mal, l excès de liquidités et de dettes par un surcroît de facilités faites aux banques commerciales. La France aurait tout intérêt, dans ces conditions, à s affranchir au plus vite de la tutelle des autorités européennes, à recouvrer une monnaie nationale et à mener pour son compte la politique de rigueur monétaire et budgétaire qui est la seule réponse sensée à la crise. Traduction anglaise, The Theory of money and credit, Liberty Press, Liberty Classics, Indianapolis, Etats-Unis d Amérique, 1981 (page 404). L original est en allemand Par Henry de Lesquen, président du Club de l Horloge, patron d émission à Radio Courtoisie, conseiller municipal de Versailles. plf I janvier 2012 I 15

LIBRES PAROLES Dissuasion nucléaire mutualisée Perspective réaliste ou antonymie? Antonymie : juxtaposition de mots inconciliables (petit Robert) La fondation pour l innovation politique «fondapol», proche de l UMP, dans un document récemment paru «12 idées pour 2012» propose la mutualisation de notre outil de dissuasion nucléaire avec l Allemagne. Cette proposition fait actuellement débat au sein du parti majoritaire. Certains argumentent que cette mutualisation sera le noyau permettant de forcer les politiques et les militaires vers une mutualisation plus grande de nos forces armées, d autres s inquiètent que ce projet ne diminue l influence de la France portée par notre force de frappe nucléaire. Aucune de ces deux positions ne correspond à l importance de la question soulevée. La France dispose d armes de destruction massive grâce auxquelles, sans menacer personne, elle est en mesure de dissuader quiconque de s attaquer à ce qu elle considèrerait comme ses «intérêts vitaux». C est ce qu on appelle «la dissuasion du faible au fort, tous azimuts». Une réflexion relativement simple sur la nature de cette dissuasion conduit à admettre qu une puissance ne peut l exercer que si elle dispose, seule et souverainement, de ses armes. En un mot, l armement nucléaire est une arme NATIONALE. De sa conception à son emploi, rien ne peut être l objet d un partage ou d un échange. La panoplie des armes françaises est limitée à des armes aéroportées, emportées par des avions basés à terre ou embarqués, et à des missiles balistiques emportés par des sous-marins, dont certains naviguent en permanence depuis quarante ans. L Allemagne pour sa part se voit interdire la possession de telles armes, depuis sa défaite en 1945. Si du temps de la guerre froide, les Etats-Unis ont utilisé les rouages de l organisation militaire de l alliance Atlantique pour mettre des armes nucléaires sur des avions des forces allemandes, ce n était pas dans un cadre de «dissuasion» et ce n était pas des allemands qui autorisaient le tir de ces armes ni même le décollage des avions. Dès sa mise sur pied, la force française de dissuasion a fait l objet d attaques, visibles ou sournoises, venant de l étranger comme de l intérieur du pays, et cela se comprend. Il fallait juste s en garder, voire les repousser. Lorsque la Grande-Bretagne a vu sa propre indépendance en matière nucléaire limitée, du fait qu elle a dû faire appel aux Etats-Unis pour la propulsion de ses missiles lancés de sousmarins, de bons esprits ont soudain suggéré des «coopérations» avec la France. Il en va de même aujourd hui avec les idées circulant au sujet d une «mutualisation» des moyens français et allemands (du genre «donne-moi ta montre, je te donnerai l heure»). «Mutualise»-t-on des intérêts vitaux? C est là que réside l antonymie : si une chose est mutualisable, c est qu elle n est pas «vitale». Derrière ces idées se trouvent, comme toujours, ceux qui ne cessent de vouloir la disparition de la France. Notre pays s est doté, seul, des moyens d une dissuasion du faible au fort, tous azimuts. Il doit en rester maître, intégralement. Le Mouvement pour la France (MPF) souhaite que notre nation ne perde pas son statut de puissance nucléaire, afin que la parole prononcée par notre pays soit toujours écoutée et que nous puissions peser sur la diplomatie internationale comme nous l avons fait ces cinquante dernières années. Aurait-il été possible à Dominique de Villepin d intervenir comme il l a fait en 2003 au conseil de sécurité de l organisation des nations unies (ONU), si nous ne détenions plus l arme suprême? Pourrions-nous toujours y siéger? Ne serait-ce pas un moyen pour transférer ce siège à l union européenne? Le MPF souhaite peser dans ce débat et rappelle à l UMP les conséquences d une telle proposition. Jean-Luc Hau et Michel Debray 16 I janvier 2012 I plf

Composition du Bureau National des Jeunes Pour la France 2012 MATTHIEU CEILLIER : Chargé de la coordination nationale - Responsable JPF de la région Ile de France SOLÈNE MIRY : Chargée de la formation- Responsable JPF de la région Ouest ARNAUD BOUSQUET : Chargé des relations JPF avec les élus - Responsable JPF de la région Sud Ouest CYRIL REFORT : Chargé de la communication Responsable JPF de la région Sud GUILLAUME LANGLOIS : Chargé du site internet - Responsable JPF de la région Sud Est PHILIPPE GALLINIÉ : Chargé du militantisme - Responsable JPF de Paris Les Jeunes Pour la France invités de Radio Courtoisie Le samedi 28 janvier 2011, Mathieu Cellier, responsable National des Jeunes Pour la France, était convié sur le plateau du Libre Journal des Lycéens animé par Alexandre Apreval. En compagnie d autres responsables des jeunes de mouvements ou de partis de Droite, les débats furent animés mais courtois. Abordant des sujets divers comme le Moyen-Orient, la campagne présidentielle, l éclatement de la droite, et le positionnement nouveau du FN. Selon les JPF «Cette année, sera celle de tous les défis : la présidentielle bien sûr, mais surtout la fin du mandat de Merkel et des élections législatives déterminantes pour l avenir de la Droite en France». A la suite de Philippe de Villiers les Jeunes Pour la France s engagent! Rejoignez-nous sur internet, dans les fédérations, lors des élections. Bureau National des Jeunes Pour la France 2012 : année de combats pour les Jeunes Pour la France. Si la jeunesse c est l avenir, celle-ci doit avant tout se conjuguer au présent. Par sa fraîcheur et son dynamisme, la jeunesse doit être aux avant-postes des grands débats contemporains. Par leur présence dans ces débats, les jeunes démontrent leur implication dans le débat public et confortent un peu plus leurs aînés en leur permettant de s appuyer sur eux. Dans cette optique, on ne peut que se féliciter de la forte présence de la jeunesse, et des Jeunes pour la France en particulier, à la dernière Marche pour la Vie qui s est tenue à Paris le 22 janvier 2012. Ce combat pour la vie qui est le nôtre, s élargit de plus en plus, chaque Marche pour la Vie entraînant un nombre croissant de participants de tout âge et de tout horizon. A n en pas douter, l autre grand débat sociétal de 2012 sera celui de la légalisation du mariage homosexuel. L UMP et le PS ayant a priori trouvé un terrain d entente sur cette question, les JPF devront faire entendre leur voix pour défendre le modèle familial traditionnel auquel ils sont profondément attachés. Mais 2012 sera également une année cruciale pour l Europe qui marche vers un fédéralisme forcé avec la quasi mise sous tutelle des budgets nationaux. Alors que le consentement du peuple à l impôt est le marqueur le plus important de sa souveraineté, ce droit constitutionnel fondamental sera bafoué lorsque le nouveau traité européen sera adopté. Tous ces combats seront difficiles à mener. Il nous faudra savoir les expliquer, les défendre, pour y faire adhérer le plus grand nombre, et notamment les jeunes, dont une trop grande proportion se désintéresse de la politique. Des signes encourageant sont cependant perceptibles. Nous en voulons pour preuve l enquête du Cevipof dont Ivan Rioufol s est fait le relai sur son blog dans un billet intitulé «Quand la jeunesse devient réactionnaire» et qui démontre une certaine appétence des jeunes pour les valeurs conservatrices : «Une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), menée auprès de lycéens et étudiants [ ] illustre ce retournement réactionnaire à propos de l armée. A l antimilitarisme et à la détestation de tout ce qui pouvait se rapporter à la nation, ce fond de sauce du discours moderniste, a succédé un surprenant plébiscite des jeunes pour l armée. Ils sont 85 % à lui accorder leur confiance. Le devoir et la discipline rencontrent l adhésion, mais également la notion de sacrifice et le désir d être utile à son pays». Voilà de quoi nous galvaniser en cette année 2012 marquée par les deux grandes élections nationales que sont la présidentielle et les législatives. Un certain nombre de Jeunes Pour la France (dont moi-même) défendront nos couleurs aux élections législatives. Nous invitons d ailleurs tout JPF qui hésiterait à s engager dans la bataille des législatives, à franchir le pas, que ce soit comme candidat ou suppléant. Rappelons que le seuil d âge pour se présenter a été abaissé à 18 ans. Il ne tient qu à nous de faire gagner nos idées par un militantisme contagieux et par nos candidatures aux différentes élections! Christophe PIERRE Responsable JPF 92 plf I janvier 2012 I 17

PAROLES D ÉLUS Communiqués de presse de Sandra Bureau Budget primitif régional 2012 de la région pays de loire ZOOM SUR QUELQUES INTERVENTIONS Pavé dans la Loire «Alors que l opposition reproche l ingérence de l action régionale et de son interventionnisme tous azimuts, notamment concernant les rapports d orientation mis au vote concernant la démocratie sociale, l égalité des droits et la lutte contre les discriminations, Monsieur Auxiette enfonce le clou au moment de la mise au vote en ne proposant que «pour» ou «abstention». Et si on veut voter «contre»? Un comble! Pass santé/contraception «Je ne critique pas le principe de l information et de la prévention, mais l ingérence de la majorité régionale dans la sphère familiale, sans concertation préalable. Arrêtons de faire croire que la région a le monopole de l intervention dans ce domaine, en se voulant la référence unique et indispensable se substituant aux premiers éducateurs que sont les familles. Je refuse que la majorité régionale prenne en otage les thèmes faciles de l égalité des droits et de la lutte contre les discriminations et notamment la contraception». Lutte contre les discriminations «Je mets en garde la majorité régionale de ne pas prendre en otage l égalité des droits et la lutte contre la discrimination, thèmes certes transversaux mais facilement fourretout, pour en faire un belle opération de communication politiquement correcte et une porte d entrée facile pour justifier des interventions tous azimuts. L expérience nous a montré que la majorité régionale sait très bien faire cela, notamment pour camoufler ses dérives clientélistes.» Charte régionale pour plus démocratie sociale «Cette charte est un concentré de logomachie politiquement correcte, avec une méthodologie peu naturelle et légitime. On assiste ici clairement à la volonté de la majorité régionale de s immiscer dans des dispositifs qui existent en réalité très bien sans elle. En agissant ainsi, elle dénigre le travail du Ceser et le dialogue mis en place par les partenaires sociaux en toute indépendance. La Région veut être omniprésente et indispensable sur tous les sujets. Belle opération de communication une fois de plus!» Voeux de marie pierre chaumette 18 I janvier 2012 I plf

VIE DES FÉDÉRATIONS HENRI VALOT nous a quittés. Un fidèle parmi les fidèles Inconditionnel de Philippe de Villiers, secrétaire départemental du Jura pendant dix sept ans, infatigable combattant, Henri Valot nous a quittés le 1 er décembre dernier. C est un grand Monsieur qui s en va et vingt ans de complicité et d amitié qui s achèvent et nous pensons aujourd hui à Jeanine, son épouse, que nous assurons de nos sentiments les plus affectueux. Villiériste «historique», il fut un militant de la première heure en participant au lancement de Combat pour les Valeurs en 1991. Ce mouvement deviendra le Mouvement pour la France. Henri participe à toutes les campagnes, est de tous les combats. Les milliers de kilomètres s accumulent au compteur de sa voiture. Il n a aucune ambition pour lui-même seulement pour son pays. Le dévouement total. Que d heures passées, que d énergie déployée pour combattre nos deux plus grands ennemis chez les personnes qu il tente de convaincre : la résignation et l incrédulité. Henri, homme de conviction, était un battant. Son tempérament l amène à s engager à 17 ans dans la Marine. Il participera par la suite aux campagnes d Indochine et d Afrique du Nord. Si l on devait retenir quelques mots pour qualifier Henri Valot, ce serait : gentillesse, générosité, chaleur humaine, sourire, dévouement, fraternité, loyauté, droiture, hypersensibilité, sens du devoir, travailleur acharné mais aussi combattivité, exigence, perfectionnisme, amour des siens mais par-dessus tout, patriote et amour de la France. Henri c était aussi un artiste. Sa sensibilité le conduisait vers la peinture la sculpture et la poésie, dont il laisse des souvenirs plein la maison. Ses œuvres d art lui survivront longtemps. Il fait partie de ceux qui, pendant vingt ans, ont semé pour que nos enfants puissent récolter, tâche obscure, peu gratifiante mais qui était un devoir. Une tâche menée avec succès, car si les succès électoraux ne nous ont pas récompensés, nos idées, à défaut de triompher, s imposent à tous aujourd hui. On a seulement tort d avoir raison trop tôt. Non, Henri, vous ne vous êtes pas battu pour rien! Merci Henri, Merci pour tout. Vous resterez dans nos cœurs à tout jamais Jean-Luc HAU Agé de 36 ans, ma conscience politique nait en 1981, lors de l accession au pouvoir de François Mitterrand. Je me souviens très bien de l effroi qui saisit mes parents à l annonce de la triste nouvelle. Ce premier choc politique fut déterminant dans mon apprentissage de la vie. Dans les jours qui suivirent, Philippe de Villiers, un homme courageux, fit l admiration de mon père, gaulliste de toujours. Il était impressionné par le renoncement de cet homme, à qui tout souriait (démission de la préfectorale pour ne pas servir la politique de décadence qu allait impulser le gouvernement socialocommuniste). Au fil des années, j ai accrue mon intérêt pour l actualité politique, intéressé par le sort de mes compatriotes de la région du Nord Pas de Calais, touchés par le chômage grandissant, par les délocalisations d entreprises et par l égarement moral de la société. En 2005 j ai découvert l article 143 de la sous-section III de la constitution européenne, qui légiférait les principes de libreéchangisme appliqués au travail, décrit dans la directive européenne dite «Bolkestein» sur les services, rendue tristement Jean-Paul GAINARD célèbre avec les affres du plombier polonais. C en était trop, je décidai de franchir le pas et de contacter le bureau politique du MPF pour me renseigner. Je fus invité à une galette des rois où je fus accueilli par Mme Muguette Wehrung, une militante et admiratrice de Philippe de Villiers, qui m invita à me familiariser avec les combats du mouvement et ensuite de participer à l action du parti. Un an plus tard, je fus nommé secrétaire départemental et fus chargé du recueil des parrainages pour l élection présidentielle de Philippe de Villiers en 2007 pour la Moselle (57), où je résidais pour raison professionnelle. Je travaillais notamment avec le président de la fédération de la Meurthe-et-Moselle (54), M. Guy Boiché, sans qui rien n aurait été possible. Aujourd hui, de retour dans le Nord depuis 4 années, j ai décidé de franchir un nouveau cap dans mon engagement politique. Après 2 années de formation en sciences politiques, notamment avec M. Patrick Louis, notre secrétaire général, je me sens prêt à conduire une équipe dans le département qui m a vu grandir, en lien avec Mme Lefebure, coordinatrice régionale. Mon souhait est de réveiller la conscience des «gens du à Nord». Ils souffrent, toujours plus au quotidien, dans leur chair et leur âme car ils sont sans espérance politique véritable. Le projet du MPF doit leur ouvrir un horizon meilleur. Marié deux enfants médecin libéral ; officier supérieur de réserve opérationele du service de santé des Armées. Membre du RPR depuis sa fondation puis membre de l UMP, délégué national de l UMP pendant 5 ans. Membre du MPF depuis 5 ans Candidat tête de liste aux municipales de Le BARP Candidat suppléant aux cantonales dernières sur le canton de BELIN-BELIET, 48 % au second tour sous la banière UMP et MPF. Jean-Louis MILLET Président du MPF JURA plf I janvier 2012 I 19

Alsace Guy BOICHE 54@ redressons la france Aquitaine Edouard DELORME 47@ Auvergne Joël TALON 03@ SOUTENEZ LE MOUVEMENT POUR LA FRANCE Bourgogne Laura SABATIER 21@ Bretagne Sophie MEVEL 29@ Centre Patrick LEPERS 37@ ADRESSEZ UN DON ADHÉREZ ET MILITEZ FAITES ADHÉRER Adhésion 2012 Champagne-Ardenne Dominique MALEZIEUX 10@ Mandat d'élu : Corse Jacques de ROCCA SERRA corse@ Franche-Comté Jean-Louis MILLET 39@ Ile-de-France Alexandre VARAUT contact@ Languedoc-Roussillon Claude TROUVE 34@ Adhésion 2012 Renvoyez le bulletin ci-joint accompagné de votre versement et Prenez contact avec votre fédération Mandat d'élu : afin de participer aux événements des équipes locales du Mouvement Pour la France flyer200x270(2011)new13.indd 1 Limousin Bernard DUFOUR 87@ Lorraine Guy BOICHE 54@ Midi-Pyrénées Marie-Pierre CHAUMETTE 31@ Nord-Pas-de-Calais Martine THEVENET-LEFEBURE 62@ Basse-Normandie Hervé du BOULLAY 14@ Haute-Normandie Hubert de BAILLIENOURT 76@ Pays de la Loire Yannick MOREAU contact@ Picardie Isabelle LETRILLART 02@ Poitou-Charentes En cours de nomination contact@ PACA Joëlle MARTIMAUX 06@ Rhône-Alpes Jérôme PUPAT 42@ Français de l étranger Benjamin DELLES 1000@ 28/10/2011 16:10:00 PAROLE, PAROLE, PAROLE «Vous qui, pour certains d entre vous, avez les cheveux blancs, vous qui avez vu tout près d ici le débarquement de Provence Moi qui ai vu en Normandie le débarquement des Alliés, nous avons vécu des épreuves drôlement plus difficiles que celles que nous avons à vivre aujourd hui». Le candidat centriste Hervé Morin, 50 ans, s est emballé dimanche lors d un déplacement à Nice en affirmant dans un discours avoir vu les alliés débarquer en Normandie... il y a 67 ans. Le Figaro du 24 janvier 2012 Confidence de Patrick Devedjian sur Nicolas Sarkozy : «Oui il nous a pris pour des cons. Mais il a raison, nous sommes des cons». Extrait du livre de Alain Auffray, paru fin 2011 «[Rachida Dati] est complètement dingue. Chaque camp politique à sa croix à porter. A gauche ils ont Eva Joly, et nous on a Rachida Dati». Edouard Balladur, Le Canard Enchaîné, 30 novembre 2011 «Au Sénat je m ennuie. Il ne se passe rien, il n y a pas de journalistes. Le palais du Luxembourg, c est vieillot. On dirait un bordel des années 30». Déclare pour Canal + le socialiste André Vallini, à peine élu sénateur. 20 Minutes, le 28 décembre 2012. «O% pour un fromage, c est bon pour la santé, pour un candidat, c est inquiétant». Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du Nouveau Centre. AFP repris par l ensemble des médias, le 25 janvier 2012 «Hervé Morin est un peu court. Il va sauter du pont de Normandie, mais je ne sais pas si l élastique est bien fixé». André Santini, Le Télégramme, le 19 décembre 2011 «Le vol de portables à l arraché, ça n existait pas avant que les portables n existent». Nadine Morano, France 2, le 20 décembre 2011 16 BIS AVENUE DE LA MOTTE-PICQUET 75007 PARIS B.P. 197-07 - 75 327 Pa r i s C e d e x 07 Téléphone : 01.53.63.53.00 - Fax : 01.53.63.53.01 contact@ - www.